Candide & Cyrano
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À la recherche du temps perdu Tome 1 : du côté de chez Swann
Marcel Proust
- Candide & Cyrano
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806232021
Une édition de référence de Du côté de chez Swann de Marcel Proust, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Mais à l'âge déjà un peu désabusé dont approchait Swann, et où l'on sait se contenter d'être amoureux pour le plaisir de l'être sans trop exiger de réciprocité, ce rapprochement des coeurs, s'il n'est plus comme dans la première jeunesse le but vers lequel tend nécessairement l'amour, lui reste uni en revanche par une association d'idées si forte, qu'il peut en devenir la cause, s'il se présente avant lui. Autrefois on rêvait de posséder le coeur de la femme dont on était amoureux ; plus tard sentir qu'on possède le coeur d'une femme peut suffire à vous en rendre amoureux. Ainsi, à l'âge où il semblerait, comme on cherche surtout dans l'amour un plaisir subjectif, que la part du goût pour la beauté d'une femme devrait y être la plus grande, l'amour peut naître - l'amour le plus physique - sans qu'il y ait eu, à sa base, un désir préalable. » (Extrait de la deuxième partie.) -
À la recherche du temps perdu Tome 2 : à l'ombre des jeunes filles en fleurs
Marcel Proust
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806240026
Une édition de référence d'À l'ombre des jeunes filles en fleur de Marcel Proust, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Ma mère, quand il fut question d'avoir pour la première fois M. de Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le professeur Cottard fût en voyage et qu'elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l'un et l'autre eussent sans doute intéressé l'ancien ambassadeur, mon père répondit qu'un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal faire dans un dîner, mais que Swann, avec son ostentation, avec sa manière de crier sur les toits ses moindres relations, était un vulgaire esbroufeur que le marquis de Norpois eût sans doute trouvé, selon son expression, "puant". » (Incipit.) -
Vingt mille lieues sous les mers
Jules Verne
- Candide & Cyrano
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- 1 Janvier 2012
- 9782806232243
Une édition de référence de Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« L'année 1866 fut marquée par un événement bizarre, un phénomène inexpliqué et inexplicable que personne n'a sans doute oublié. Sans parler des rumeurs qui agitaient les populations des ports et surexcitaient l'esprit public à l'intérieur des continents, les gens de mer furent particulièrement émus. Les négociants, armateurs, capitaines de navires, skippers et masters de l'Europe et de l'Amérique, officiers des marines militaires de tous pays, et, après eux, les gouvernements des divers États des deux continents, se préoccupèrent de ce fait au plus haut point.
En effet, depuis quelque temps, plusieurs navires s'étaient rencontrés sur mer avec « une chose énorme », un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, infiniment plus vaste et plus rapide qu'une baleine. » (Extrait de l'incipit.) -
Une édition de référence des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, Ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! »
(Extrait de Voyage.) -
Les trois mousquetaires
Alexandre Dumas
- Candide & Cyrano
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806231901
Une édition de référence des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« - Et maintenant, messieurs, dit d'Artagnan sans se donner la peine d'expliquer sa conduite à Porthos, tous pour un, un pour tous, c'est notre devise, n'est-ce pas ?
- Cependant... dit Porthos.
- Étends la main et jure ! s'écrièrent à la fois Athos et Aramis.
Vaincu par l'exemple, maugréant tout bas, Porthos étendit la main, et les quatre amis répétèrent d'une seule voix la formule dictée par d'Artagnan :
« Tous pour un, un pour tous. »
(Extrait du chapitre 9.) -
Une édition de référence de Madame Bovary de Gustave Flaubert, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l'éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l'âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. » (Extrait du chapitre XII.) -
L'île au trésor
Robert Louis Stevenson
- Candide & Cyrano
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- 1 Janvier 2012
- 9782806232182
Une édition de référence de L'île au trésor de Stevenson, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« On me demande de raconter tout ce qui se rapporte à mes aventures dans l'île au Trésor, - tout, depuis le commencement jusqu'à la fin, - en ne réservant que la vraie position géographique de l'île, et cela par la raison qu'il s'y trouve encore des richesses enfouies. Je prends donc la plume, en l'an de grâce 1782, et je me reporte au temps où mon père tenait sur la route de Bristol, à deux ou trois cents pas de la côte, l'auberge de l'Amiral-Benbow. » (Extrait de l'incipit.) -
Une édition de référence du Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
Les yeux des deux jeunes gens se fixèrent sur la ligne indiquée par le marin, et, sur la ligne d'un bleu foncé qui séparait à l'horizon le ciel de la Méditerranée, ils aperçurent une voile blanche, grande comme l'aile d'un goéland.
« Parti ! s'écria Morrel ; parti ! Adieu, mon ami, mon père !
- Partie ! murmura Valentine. Adieu, mon amie ! adieu, ma soeur !
- Qui sait si nous les reverrons jamais ? fit Morrel en essuyant une larme.
- Mon ami, dit Valentine, le comte ne vient-il pas de nous dire que l'humaine sagesse était tout entière dans ces deux mots :
« Attendre et espérer ! »
(Extrait de la Partie VI.)
A propos de l'auteur
Alexandre Dumas naît en 1802 à Villers-Cotterêts, petite ville du nord de la France, célèbre pour l'ordonnance (la loi) que le roi François 1er a signée en août 1539.
À l'âge de 20 ans, en 1823, Alexandre Dumas part pour Paris. Il travaille chez un notaire, comme il le faisait déjà à Villers-Cotterêts. Mais le plus important dans sa vie à ce moment, c'est qu'il découvre la Comédie-Française. C'est à partir de cette période que Dumas rencontre des acteurs et bénéficie de protections haut-placées qui vont l'aider dans sa carrière littéraire. -
Voyage au centre de la terre
Jules Verne
- Candide & Cyrano
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806232274
Une édition de référence du Voyage au centre de la terre de Jules Verne, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Alors une invincible épouvante s'empara de mon cerveau et ne le quitta plus. J'avais le sentiment d'une catastrophe prochaine, et telle que la plus audacieuse imagination n'aurait pu la concevoir. Une idée, d'abord vague, incertaine, se changeait en certitude dans mon esprit. Je la repoussai, mais elle revint avec obstination. Je n'osais la formuler. Cependant quelques observations involontaires déterminèrent ma conviction. À la lueur douteuse de la torche, je remarquai des mouvements désordonnés dans les couches granitiques ; un phénomène allait évidemment se produire, dans lequel l'électricité jouait un rôle ; puis cette chaleur excessive, cette eau bouillonnante !... Je voulus observer la boussole. Elle était affolée ! » (Extrait du chapitre XLII.) -
Une édition de référence des Thérèse Raquin d'Émile Zola, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« - Je ne sais plus pourquoi j'ai consenti à épouser Camille. Je n'ai pas protesté, par une sorte d'insouciance dédaigneuse. Cet enfant me faisait pitié. Lorsque je jouais avec lui, je sentais mes doigts s'enfoncer dans ses membres comme dans de l'argile. Je l'ai pris, parce que ma tante me l'offrait et que je comptais ne jamais me gêner pour lui... Et j'ai retrouvé dans mon mari le petit garçon souffrant avec lequel j'avais déjà couché à six ans. Il était aussi frêle, aussi plaintif, et il avait toujours cette odeur fade d'enfant malade qui me répugnait tant jadis... Je te dis tout cela pour que tu ne sois pas jaloux... Une sorte de dégoût me montait à la gorge ; je me rappelais les drogues que j'avais bues, et je m'écartais, et je passais des nuits terribles... Mais toi, toi... » (Extrait du chapitre VII.) -
Une édition de référence de Germinal d'Émile Zola, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Il fut terrible, jamais il n'avait parlé si violemment. D'un bras, il maintenait le vieux Bonnemort, il l'étalait comme un drapeau de misère et de deuil, criant vengeance. En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l'argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N'était-ce pas effroyable ? un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils, pour qu'on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s'engraissent au coin de leur feu ! Il avait étudié les maladies des mineurs, il les faisait défiler toutes, avec des détails effrayants : l'anémie, les scrofules, la bronchite noire, l'asthme qui étouffe, les rhumatismes qui paralysent. Ces misérables, on les jetait en pâture aux machines, on les parquait ainsi que du bétail dans les corons, les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des minions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux. » (Extrait de la quatrième partie, chapitre IV.) -
Les liaisons dangereuses
Pierre Choderlos de Laclos
- Candide & Cyrano
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806231789
Une édition de référence des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« J'espère qu'on me comptera pour quelque chose l'aventure de la petite Volanges, dont vous paraissez faire si peu de cas : comme si ce n'était rien, que d'enlever, en une soirée, une jeune fille à son Amant aimé, d'en user ensuite tant qu'on le veut et absolument comme de son bien, et sans plus d'embarras ; d'en obtenir ce qu'on n'ose pas même exiger de toutes les filles dont c'est le métier ; et cela, sans la déranger en rien de son tendre amour... En sorte qu'après ma fantaisie passée, je la remettrai entre les bras de son Amant, pour ainsi dire, sans qu'elle se soit aperçue de rien. » (Extrait de la lettre 115.) -
Une édition de référence de Roméo et Juliette de William Shakespeare, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce encore ? La folle la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur ! » (Extrait de l'Acte I, scène 1) -
Le Dernier Jour d'un Condamné
Victor Hugo
- Candide & Cyrano
- Candide & Cyrano
- 1 Janvier 2012
- 9782806232427
Une édition de référence du Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Tout à coup l'un des valets m'a enlevé ma veste, et l'autre a pris mes deux mains qui pendaient, les a ramenées derrière mon dos, et j'ai senti les noeuds d'une corde se rouler lentement autour de mes poignets rapprochés. En même temps, l'autre détachait ma cravate. Ma chemise de batiste, seul lambeau qui me restât du moi d'autrefois, l'a fait en quelque sorte hésiter un moment ; puis il s'est mis à en couper le col.
À cette précaution horrible, au saisissement de l'acier qui touchait mon cou, mes coudes ont tressailli, et j'ai laissé échapper un rugissement étouffé. La main de l'exécuteur a tremblé.
- Monsieur, m'a-t-il dit, pardon ! Est-ce que je vous ai fait mal ?
Ces bourreaux sont des hommes très doux. »
(Extrait du chapitre XLVIII) -
Une édition de référence du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« J'établis une grande différence entre les gens. Je choisis mes amis pour leur bonne mine, mes simples camarades pour leur caractère, et mes ennemis pour leur intelligence ; un homme ne saurait trop attacher d'importance au choix de ses ennemis ; je n'en ai point un seul qui soit un sot ; ce sont tous hommes d'une certaine puissance intellectuelle et, par conséquent, ils m'apprécient. Est-ce très vain de ma part d'agir ainsi ! Je crois que c'est plutôt... vain. » (Extrait du chapitre 1.) -
Une édition de référence du Père Goriot de Honoré de Balzac, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« [...] Vous êtes tout pour moi. Si je sens le bonheur d'être riche, c'est pour mieux vous plaire. Je suis, à ma honte, plus amante que je ne suis fille. Pourquoi ? je ne sais. Toute ma vie est en vous. Mon père m'a donné un coeur, mais vous l'avez fait battre. Le monde entier peut me blâmer, que m'importe ! si vous, qui n'avez pas le droit de m'en vouloir, m'acquittez des crimes auxquels me condamne un sentiment irrésistible ? Me croyez-vous une fille dénaturée ? oh, non, il est impossible de ne pas aimer un père aussi bon que l'est le nôtre. [...] » (Extrait de la partie IV.) -
Une édition de référence de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
DE GUICHE.
Personne ne va donc lui répondre ?...
LE VICOMTE
Personne ?
Attendez ! Je vais lui lancer un de ces traits !...
Il s'avance vers Cyrano qui l'observe, et se campant devant lui d'un air fat.
Vous... vous avez un nez... heu... un nez... très grand.
CYRANO, gravement
Très.
LE VICOMTE, riant
Ha !
CYRANO, imperturbable
C'est tout ?...
LE VICOMTE
Mais...
CYRANO
Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme...
En variant le ton, - par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule ! »
(Extrait acte I, scène 4) -
Une édition de référence de La Chartreuse de Parme de Stendhal, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Les courtisans, qui n'ont rien à regarder dans leur âme, sont attentifs à tout : ils avaient remarqué que c'était surtout dans ces jours où Clélia ne pouvait prendre sur elle de s'élancer hors de ses chères rêveries et de feindre de l'intérêt pour quelque chose que la duchesse aimait à s'arrêter auprès d'elle et cherchait à la faire parler. Clélia avait des cheveux blond cendré, se détachant, par un effet très doux, sur des joues d'un coloris fin, mais en général un peu trop pâle. La forme seule du front eût pu annoncer à un observateur attentif que cet air si noble, cette démarche tellement au-dessus des grâces vulgaires, tenaient à une profonde incurie pour tout ce qui est vulgaire. C'était l'absence et non pas l'impossibilité de l'intérêt pour quelque chose. »
(Extrait du Livre 2.) -
Une édition de référence de L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
- « Adieu, mon ami, mon cher ami ! Je ne vous reverrai jamais ! C'était ma dernière démarche de femme. Mon âme ne vous quittera pas. Que toutes les bénédictions du ciel soient sur vous ! »
Et elle le baisa au front, comme une mère.
Mais elle parut chercher quelque chose, et lui demanda des ciseaux. Elle défit son peigne ; tous ses cheveux blancs tombèrent. Elle s'en coupa, brutalement, à la racine, une longue mèche.
- « Gardez-les ! Adieu ! »
Quand elle fut sortie, Frédéric ouvrit sa fenêtre, Mme Arnoux, sur le trottoir, fit signe d'avancer à un fiacre qui passait. Elle monta dedans. La voiture disparut.
Et ce fut tout.
(Extrait du Chapitre 6 de la Partie III.) -
Une édition de référence d'Une vie de Guy de Maupassant, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. Et comme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus en remuant la bouche, Jeanne se mit à l'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers.
Mais Rosalie, contente et bourrue, l'arrêta. "Voyons, voyons, madame Jeanne, finissez ; vous allez la faire crier."
Puis elle ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit." (Extrait du chapitre XIV.) -
Une édition de référence de Bel-Ami de Guy de Maupassant, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Pendant quelques années il avait vécu, mangé, ri, aimé, espéré, comme tout le monde. Et c'était fini, pour lui, fini pour toujours. Une vie ! quelques jours, et puis plus rien ! On naît, on grandit, on est heureux, on attend, puis on meurt. Adieu ! homme ou femme, tu ne reviendras point sur la terre ! Et pourtant chacun porte en soi le désir fiévreux et irréalisable de l'éternité, chacun est une sorte d'univers dans l'univers, et chacun s'anéantit bientôt complètement dans le fumier des germes nouveaux. Les plantes, les bêtes, les hommes, les étoiles, les mondes, tout s'anime, puis meurt pour se transformer. Et jamais un être ne revient, insecte, homme ou planète ! » (Extrait du chapitre VIII de la première partie.) -
Une édition de référence d'Hamlet de William Shakespeare, traduit par François-Victor Hugo, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Hamlet. Être, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ? Mourir... dormir, rien de plus... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? » (Extrait de l'acte III, scène 1.) -
Une édition de référence des Confidences d'Arsène Lupin de Maurice Leblanc, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Muni de son paquet, le monsieur au monocle rejoignit cette jeune personne dont cette écharpe de soie rouge écarlate indique suffisamment les allures excentriques. L'ayant rejointe, et pour des motifs encore inconnus, il la frappa d'abord à coups de couteau, puis l'étrangla à l'aide de cette écharpe de soie. » (Extrait du chapitre 5) -
Une édition de référence de Jane Eyre de Charlotte Brontë, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.
« Injustice ! injustice ! » criait ma raison excitée par le douloureux aiguillon d'une énergie précoce, mais passagère. Ce qu'il y avait en moi de résolution, exalté par tout ce qui se passait, me faisait rêver aux plus étranges moyens pour échapper à une aussi insupportable oppression ; je songeais à fuir, par exemple, ou, si je ne pouvais m'échapper, à refuser toute espèce d'aliments et à me laisser mourir de faim.
Quel abattement dans mon âme pendant cette terrible après-midi, quel désordre dans mon esprit, quelle exaltation dans mon coeur, quelle obscurité, quelle ignorance dans cette lutte mentale ! Je ne pouvais répondre à cette incessante question de mon être intérieur : Pourquoi étais-je destinée à souffrir ainsi ? Maintenant, après bien des années écoulées, toutes ces raisons m'apparaissent clairement.
(Extrait du Chapitre 1, Tome I)