Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Éditions du Minuit
-
Revue Critique n.931 : Rome hors ses murs
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 2 Janvier 2025
- 9782707356178
Rome est très tôt sortie d'elle-même, en impérieuse conquérante. Presque aussi vite, elle est devenue la proie de multiples imaginaires : celui des Européens fut longtemps captivé par le mystère de sa grandeur et par l'énigme de sa « décadence ». Vaste champ pour la réflexion politico-morale, mais aussi pour des mises en fiction où Rome cessait d'être exemplaire...
Si le rêve romain se poursuit aujourd'hui, c'est à bonne distance des lieux communs fatigués. Il se renouvelle grâce à Pierre Vesperini, découvreur de ces inventeurs de la littérature que furent, selon lui, les « poètes et lettrés oubliés » de la Rome républicaine. Il s'enrichit des prises et reprises romaines de Fellini et Pasolini « archéologues ». Il se diversifie étrangement, lorsque Raphaël Doan bâtit une Rome contrefactuelle avec la complicité de l' I.A. Il s'élargit de la Ville au Monde dans les cultural studies états-uniennes invitant à « dé-provincialiser » l'histoire romaine. Et il continue, bien sûr, à suivre les chemins de la fiction, voire de l'autofiction dans un livre comme celui de Béatrice Commengé, partie sur les traces d'Ovide exilé. Rome n'est plus dans Rome, elle est partout où nous sommes. -
Revue Critique n.929 : Juifs et Noirs : passés croisés
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 3 Octobre 2024
- 9782707355782
Comparer des expériences minoritaires exige qu'en soient respectées les complexités historiques et anthropologiques. Ainsi font les auteur.e.s qui, dans cette livraison de Critique, nous parlent, à partir de cas précis et de livres récents, de quelques moments où s'entrecroisent les histoires des Juifs et des Noirs.
Éléonore Devevey nous entraîne, dans le sillage de Saidiya Hartman, sur « les routes atlantiques de l'esclavage ». Jean-Frédéric Schaub évoque ce Noir valeureux devenu, dans l'Espagne du XVIIe siècle, un très populaire héros de théâtre. Lionel Zevounou revient sur la polémique, peu connue en France, suscitée par un article d'Hannah Arendt sur la déségrégation scolaire. Anne Lafont, qui a réuni ce dossier, s'entretient avec l'anthropologue Nicole Lapierre et souligne, dans sa contribution, le rôle pionnier que celle-ci a joué dans la mise au jour de ces « moments de croisement ».
-
Revue Critique n.930 : De Spinoza à Cézanne : Un Deleuze magistral
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 7 Novembre 2024
- 9782707355799
Deleuze a enseigné à l'université Paris VIII, d'abord à Vincennes puis à Saint-Denis, de 1969 à 1987. Ces cours sont fameux. On osera dire mythiques. Une certaine pensée 68 s'y donne rendez-vous : « pop'philosophie » ouverte sur le dehors, flux et reflux du discours, comme improvisé et soumis au tangage des interpellations de l'auditoire...
Ces chefs-d'oeuvre de la parole vive, les voilà devenus livres, édités par David Lapoujade. Changement de « support » qui modifie notre regard en rendant manifeste le minutieux travail de composition qui a précédé chaque performance virtuose. Deleuze séducteur ? Nul doute. Mais Deleuze aussi et surtout magistralement professeur. C'est ce que montrent, dans leurs lectures croisées, David Rabouin et Pedro Cordoba (à propos du cours sur Spinoza), Dork Zabunyan et Bertrand Prévost (autour du cours sur la peinture). -
Revue Philosophie n.164
Revue Philosophie
- Éditions de Minuit
- Revue Philosophie
- 2 Janvier 2025
- 9782707356161
-
Revue Critique n.925-926 : Pier Paolo Pasolini : Un songe fait en Italie
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 13 Juin 2024
- 9782707355119
Le centenaire de la naissance de Pier Paolo Pasolini en 2022 a donné lieu en France comme en Italie à une avalanche de publications. La fascination exercée par ce poète - ce créateur - n'a jamais cessé depuis sa mort tragique le 2 novembre 1975 sur la plage d'Ostie. En France autant qu'en Italie, et pourtant différemment, Pasolini subjugue, attire, envoûte. Mais le plus frappant, presque un demi-siècle après son assassinat, c'est l'actualité qu'a reprise son oeuvre.
Pasolini se présentait dans un de ses poèmes comme une force du passé ; ce numéro spécial de Critique le montre comme une force de notre présent. Et pour contrebalancer les effets d'appropriation qui, en France, ont fait de lui une icône, c'est un Pasolini rendu à l'Italie que nous avons voulu donner à voir, en invitant plusieurs spécialistes italiens de son oeuvre (Marcantonio Bazzocchi, Gianluigi Simonetti) aux côtés de connaisseurs français de sa réception italienne (René de Ceccatty, Thierry Hoquet, Marielle Macé, Martin Rueff).
Avec un texte inédit en français de Walter Siti, écrivain et éditeur des oeuvres complètes de Pasolini en Italie, qui revient sur « Le mythe Pasolini ». -
Revue Philosophie n.163 : Dossier Canguilhem face à la psychologie
Revue Philosophie
- Éditions de Minuit
- Revue Philosophie
- 19 Septembre 2024
- 9782707355492
-
Revue Critique n.927-928 : Sons : De la musique aux arts sonores
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 5 Septembre 2024
- 9782707355508
Au début du XXe siècle, le futuriste Luigi Russolo publiait un manifeste pour « l'art des bruits » : l'introduction du son pur comme élément d'une musique élargie (ou continuée par d'autres moyens), ne date donc pas d'hier. Mais des « sound studies » aux « écologies du » en passant par les pratiques du design, de l'art et de la performance, la référence au « sonore » est devenue proliférante, parfois même assourdissante. Le vaste domaine que désigne ce terme excède la musique, mais aussi bien il la concerne. En l'emportant ailleurs, en interrogeant ses limites, il la force à renouveler ses formes et ses formats.
Pour éclairer cette situation, ce numéro spécial de Critique, coordonné par Élie During et Bastien Gallet, veut explorer d'une part de nouvelles approches pratiques et théoriques et d'autre part de nouvelles espèces de sons, de nouveaux environnements sonores, et leurs répercussions sur les pratiques musicales contemporaines.
Avec des contributions de : Frédéric Bisson, Maxime Boidy, Lambert Dousson, Élie During, Bastien Gallet, Agnès Gayraud, Céline Hervet, Pauline Nadrigny, Frédéric Neyrat, Matthieu Saladin, Peter Szendy, Anne Zeitz.
Et deux entretiens avec : Michael Century et Maud Jacquin ; Julie Ackermann et Guillaume Heuguet.
Texte inédit de Pauline Oliveros. -
Revue Critique n.922 : L'écoféminisme est de retour
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 7 Mars 2024
- 9782707355003
Le terme « écoféminisme » a fait son apparition en français en 1974, dans un livre de Françoise d'Eaubonne qui en formulait ainsi la promesse : « La planète mise au féminin reverdirait pour tous. » L'écoféminisme pointait alors, derrière le capitalisme, l'ombre du patriarcat ; et derrière la lutte des classes, la guerre des sexes. Devenu moins visible au tournant du millénaire, il revient avec une vigueur nouvelle.
« Tremblez ! Tremblez ! Les sorcières sont de retour ! », scandaient les féministes italiennes des années 1970. Le grand retour de l'écoféminisme, associant comme naguère réflexions théoriques, interventions militantes et luttes de terrain, est la bonne nouvelle qu'annonce et illustre le dossier réuni par Germana Berlantini pour Critique. -
Revue Critique n.924 : Jean-Fabien Spitz : Républicains, encore un effort...
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 16 Mai 2024
- 9782707355102
Jean-Fabien Spitz occupe une place à la fois singulière et centrale dans le champ de la philosophie politique. Centrale par l'ampleur de son oeuvre (une quinzaine de livres parus depuis les années 1990) et par l'importance des questions qu'elle pose ou repose (celles de la liberté, de l'égalité, de la propriété, de la laïcité notamment). Singulière car ce penseur, venu de la philosophie et de Rousseau, est aussi un passeur qui n'a cessé, par son inlassable travail de traducteur, d'amener vers le français des classiques comme Locke mais aussi des contemporains aussi importants que Philip Pettit ou Ronald Dworkin. Jean-Fabien Spitz s'est donné à tâche de penser le républicanisme ou plutôt un néo-républicanisme pour notre temps.
Pour commenter et discuter ses thèses, Martin Rueff a réuni quelques-unes et quelques-uns des meilleurs spécialistes de son travail. Les questions débattues dans ce numéro, à commencer par celle de « l'égalité-liberté » sont capitales - on pourrait dire vitales - pour nos sociétés. « Républicains, encore un effort... » : notre titre est tout un programme. -
Revue Critique n.923 : La science sous le microscope d'Alain Prochiantz
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 11 Avril 2024
- 9782707355027
Neurobiologiste de renom ; praticien et théoricien exigeant de sa discipline ; auteur de nombreux ouvrages qui dessinent autant de trajectoires dans les champs du savoir, Alain Prochiantz est aussi un scientifique engagé. Accident, qu'il vient de publier, est un cri d'alarme en même temps qu'un état des lieux nourri par une longue expérience. Son diagnostic est grave : la Cité scientifique est menacée. Et menacée, avant tout, par elle-même : par des institutions scientifiques dont les pratiques illibérales sont en passe d'étouffer l'inventivité qui permet la découverte.
C'est autour de ce livre inquiet et inquiétant, à coup sûr important, que Thierry Hoquet a construit le dossier publié dans cette livraison de Critique. -
Revue Critique n.908/909 : Georges Didi-Huberman
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 2 Février 2023
- 9782707348371
Philosophe, écrivain, anthropologue des images et des affects ; ymagier subtil de mondes enfuis et archiviste du temps présent ; montreur de formes et monteur de textes ; guetteur au carrefour des langages et sismographe des soulèvements : Georges Didi-Huberman est tout cela - tour à tour ou simultanément. Son oeuvre est d'une ampleur impressionnante - et pas seulement par le nombre des livres parus : plus de quatre-vingts à ce jour. Elle se déploie dans de nombreux espaces, ce numéro spécial en témoigne, sans que lui-même soit assignable à aucun. Nulle dispersion, pourtant : un étoilement plutôt, autour d'une passion du sens constamment innervée par un souci éthique.
Son travail et sa pensée aujourd'hui importent - nous importent.
Avec un texte inédit de Georges Didi-Huberman. -
Revue Critique n.915/916 : Papas-Mamans
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 7 Septembre 2023
- 9782707349040
Longtemps le couple parental fut le pilier des sociétés patriarcales et hétérosexuelles. « Papa-maman » (au singulier) y désignait l'horizon indépassable du foyer censé produire et élever les enfants. Cette norme naturalisée, décriée comme « bourgeoise », régentait le corps social tout entier et le « Famille je vous hais ! » d'un Gide ne faisait que confirmer son empire. Les temps ont changé et si nul ne se soucie aujourd'hui de conspuer la famille, c'est qu'elle est dans tous ses états.
L'idée qu'il faille nécessairement un Père et une Mère pour faire naître et grandir des enfants semble datée, voire ringarde. L'hégémonie de l'ancien modèle parental est remise en cause tant par les avancées médicales (procréation médicalement assistée, gestation pour autrui, greffes d'utérus ou dons de mitochondries) que par des évolutions sociétales qui perturbent la symbolique conventionnelle.
Traditionnellement, le père a toujours été jugé « incertain » par le droit, par opposition à la mère, « certaine » par la grossesse et l'accouchement. Les techniques de procréation changent la donne et la figure maternelle elle-même perd un peu de son évidence. Quand l'enfant est conçu dans une éprouvette, qui sera véritablement « parent » de l'enfant à naître : le donneur de gamète (spermatozoïde, ovocyte), la personne qui le porte, celle qui l'éduque ?
Au coeur de notre psychologie, Freud avait placé le complexe d'oedipe : tuer le père, coucher avec la mère. Mais ce nouage de la constitution psychique (celle des hommes, du moins) est-il encore opératoire dans ces organisations nouvelles que sont la famille « queer », homoparentale ou transparentale ?
Ce numéro spécial de Critique interroge les silhouettes de Papa et Maman telles que les redécoupent des bouleversements biomédicaux et légaux sans précédent ; il s'efforce aussi d'en éclairer les mutations en les confrontant aux figures que l'histoire, la littérature ou le cinéma ont fixées dans notre imaginaire, depuis le père absent ou despotique à la mère infanticide ou incestueuse.
Papas-Mamans : les inconnu(e)s dans la maison ?
Numéro spécial coordonné par Thierry Hoquet. -
Revue Philosophie n.161 : Mars 2024
Revue Philosophie
- Éditions de Minuit
- Revue Philosophie
- 14 Mars 2024
- 9782707355010
Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et « incorporation » du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leib-nizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des « mondes possibles », cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation.
Dans « Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Éthique », Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire : la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Étendue, Esprit = Corps. À l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Éthique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte.
Dans « L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? », Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous.
Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans « Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes », Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.
D. P. -
Revue Critique n.917 : La littérature japonaise : actions et réactions
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 5 Octobre 2023
- 9782707349248
Nous figeons volontiers le Japon dans l'immuabilité supposée de ses traditions. Or si une littérature se passionne pour le présent, c'est bien la littérature japonaise : même quand elle fait du passé (national) sa pâture, c'est pour mieux nourrir l'incessante investigation qu'elle mène sur les rapports sociaux, politiques, familiaux d'aujourd'hui.
Ce souci de décrire et d'évaluer le monde contemporain est au coeur du dossier conçu par Thierry Hoquet. Y sont évoquées des figures très contrastées d'écrivaines et d'écrivains, les unes bien connues, les autres encore ignorées du public français, faute de traduction.
De Mishima à Wataya Risa ou Kanehara Hitomi, de Henmi Yô à Aki Shimazaki, quoi de commun ? Peut-être cette présence au monde et ce désir d'y intervenir - par action et réaction, pour reprendre le titre d'un beau livre de Jean Starobinski. -
Revue Critique n.920/921 : Luc Boltanski
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 1 Février 2024
- 9782707349637
Depuis un demi-siècle, l'oeuvre de Luc Boltanski s'est imposée comme l'une des contributions les plus importantes de la sociologie française et internationale.
oeuvre éclectique, curieuse de tout, qui a pris pour objets aussi bien la puériculture que la formation des groupes sociaux, les transformations du capitalisme et l'engendrement, l'action humanitaire et l'évolution des médias, la bande-dessinée et les rapports au corps ou bien à la médecine. oeuvre pionnière, souvent, qui a su s'intéresser entre autres aux théories du complot et aux métamorphoses de l'économie post-industrielle bien avant qu'il n'en soit question dans l'espace public. oeuvre à haute valeur théorique, tout à la fois, dont la vocation générale est portée par chaque étude de cas et qui a proposé plusieurs programmes de recherche neufs et fondateurs autour des grandes questions sociales, économiques et politiques classiques de la domination, la justice, la critique, la valeur ou l'institution. oeuvre inquiète, aussi, irrémédiablement marquée par le génocide de la Seconde Guerre mondiale et portant sur les interactions humaines un regard tragique d'où ressort la précarité invisible, c'est-à-dire imprévisible, des édifices sociaux. oeuvre libre, enfin, qui a toujours su jouer avec les systèmes de pensée, jusqu'à se jouer d'eux, refusant de faire école et de produire des disciples.
Car Boltanski ne s'est pas seulement affranchi des disciplines et des regroupements dans sa sociologie. Son oeuvre scientifique est depuis toujours dédoublée par une autre aventure d'écriture puisqu'il publie, depuis son adolescence, poésie et théâtre.
Pour la première fois dans la réception encore très éclatée de ses écrits, cette livraison ne distingue pas le savant du littéraire. C'est ainsi qu'elle propose un premier parcours pluriel de cet ensemble aux contours délibérément flous, mouvants, qui a tout fait pour résister aux étiquettes et aux synthèses réductrices.
Avec deux textes inédits de Luc Boltanski, un entretien avec l'auteur (par Laurent Jeanpierre et Marielle Macé) et des articles de Sophie Cras, Emmanuel Didier, Arnaud Esquerre, Axel Honneth, Eva Illouz, Frédéric Keck, Laurent Jeanpierre, Jeanne Lazarus, Patrice Maniglier, Catherine Millet, Stéphane Van Damme. -
Revue Critique n.919 : La Saint-Barthélemy, ou les assassins sont parmi nous
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 4 Janvier 2024
- 9782707349613
La Saint-Barthélemy est le nom d'un massacre ancien et d'une hantise tenace. Deux siècles plus tard, elle empêchait toujours Voltaire de dormir dans la nuit du 23 au 24 août. Et nous ? Les guerres civiles ont changé de nature et de forme, mais nombre de leurs ressorts et enchaînements demeurent identiques. Et qui oserait prétendre que les haines religieuses ont disparu ?
D'où la troublante actualité des travaux de Jérémie Foa. Tournant le dos aux interprétations routinières - la faute à la Cour ? la faute à la populace ? -, redonnant visage aux artisans des massacres comme à leurs victimes, multipliant les passerelles entre passé et présent, cet historien nous oblige à revoir (à revivre ?) l'événement dans son inquiétante familiarité.
Dans ce numéro, Critique a souhaité nouer un dialogue entre Pierre Birnbaum, Andrea Frisch, Laurent Jeanpierre et Jérémie Foa lui-même autour de son livre-enquête Tous ceux qui tombent. Visages de la Saint-Barthélemy. -
Revue Philosophie n.162 : Juin 2024
Revue Philosophie
- Éditions de Minuit
- Revue Philosophie
- 6 Juin 2024
- 9782707355126
Ce numéro s'ouvre sur la traduction, par Thomas Piel, de la seconde partie du dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, "Leibniz. Philosophie du panlogisme", qui prolonge et achève l'interprétation phénoménologique de l'oeuvre de Leibniz comme une "philosophie transcendentale". L'analyse se poursuit ici âr l'interprétation de la prétention à l'existence des possibles, du statut de l'existence comme prédicat, ainsi que des apories relatives à la conception leibnizienne de la création continuée, où la philosophie transcendentale de Leibniz atteint son expression la plus prégnante et la plus décisive.
-
Revue Critique n.913/914 : Nietzsche encore
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 8 Juin 2023
- 9782707348845
Il y a exactement cinquante ans (en juin 1973), Critique publiait un numéro spécial intitulé « Lectures de Nietzsche ». Voici « Nietzsche encore ». Le titre s'est imposé de lui-même. Moins du reste comme un clin d'oeil à ce numéro 313 vieux d'un demi-siècle que pour rendre hommage au renouvellement des études nietzschéennes, et au flux ininterrompu de travaux d'édition et de traduction qui ne cesse de revivifier nos lectures du philosophe.
Prétendre à l'exhaustivité serait insensé et tout à fait vaine la tentation du bilan. En mettant l'accent sur quelques entreprises saillantes, comme Nietzsche Source, et en nous faisant l'écho d'approches diverses, souvent contradictoires, parfois iconoclastes, nous ne prétendons offrir qu'une esquisse des nouveaux contours - très différents de ceux de 1973 - donnés à la figure et à l'oeuvre de Nietzsche par nos contemporains.
Numéro conçu et coordonné par Marc Cerisuelo. -
Revue Critique n.918 : Nicolas Grimaldi, contemporain à contretemps
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 2 Novembre 2023
- 9782707349255
Le temps, le désir, la banalité, les séductions et les désenchantements de l'imaginaire : la diversité des thèmes traversés par l'oeuvre de Nicolas Grimaldi pourrait donner l'image d'un philosophe butineur, faisant son miel de Bergson comme de Sartre, de Simenon comme de Proust. Elle traduit en réalité une recherche obstinée, ordonnée à une intuition directrice : la conscience est toujours en attente. Ce grand professeur de la Sorbonne fut à sa manière un franc-tireur discret de l'institution. De sa parole virtuose, une quarantaine d'ouvrages préservent et communiquent le charme, témoignant de la continuité d'une tradition de la philosophie française indifférente aux modes intellectuelles.
Les textes ici rassemblés par Fabrice Colonna et l'entretien que Nicolas Grimaldi a bien voulu nous accorder nous mettent en présence d'une pensée originale, éprise de singularité, et que l'on peut bien dire à contretemps. -
Revue Critique n.912 : Céline toujours scandale
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 11 Mai 2023
- 9782707348821
Céline a toujours fait scandale. De livre en livre. D'une « affaire » l'autre. La dernière en date a éclaté en 2021 avec la réapparition de milliers de pages présumées perdues. La majeure partie de ce « trésor retrouvé » entre aujourd'hui dans la Pléiade, enrichissant les deux premiers volumes d'une nouvelle édition des oeuvres. Henri Godard, l'un de ses meilleurs lecteurs et son infatigable éditeur depuis 1974, retrace icil'histoire « chaotique » des éditions de Céline et nous présente celle, très attendue, qui paraît ce mois-ci. « Tout finit en Pléiade », notait malicieusement Gérard Genette. Mais avec Céline, quand c'est fini, ça recommence... Et les controverses céliniennes, elles non plus, ne devraient pas cesser de sitôt. Pierluigi Pellini, qui a pris part à la récente dispute sur les inédits, nous en convainc, en revenant notamment sur un épisode presque inconnu en France : la polémique italienne de 1981, jouée à fronts politiques renversés, autour de la traduction des pamphlets antisémites.
-
Revue Critique n.896-897 : Jean-Christophe Bailly : poursuites
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 3 Février 2022
- 9782707347695
Jean-Christophe Bailly a publié plus de quarante livres. Avec lui, c'est toute la littérature d'essai qui prouve son importance, sa consistance, sa justesse critique. Et sa liberté d'allure. Par la délicatesse intense et obstinée de son approche, il a contribué à modifier notre regard sur des questions devenues, grâce à lui, non seulement plus présentes, mais aussi plus urgentes : le paysage, l'animal, la ville, les images, les formes.
La poursuite, dans les arts de la scène, « désigne un projecteur mobile susceptible d'accompagner le déplacement d'un acteur sur le plateau », rappelle Jean-Christophe Bailly, qui a intitulé Poursuites un recueil de textes sur le théâtre. Toute son oeuvre semble animée, en effet, par l'élan qui consiste à suivre une chose du monde - une oeuvre, une bête, une phrase, une rivière, une image - et à en accompagner la force.
Il a des années que Critique suit l'oeuvre de Bailly. Avec ce numéro spécial, la poursuite se poursuit. -
Revue Critique n.905 : Dostoïevski : ses démons sont parmi nous
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 6 Octobre 2022
- 9782707348135
En février 1848, Marx voyait le spectre du communisme hanter l'Europe. Fin 1849, le condamné à mort Dostoïevski, gracié par le tzar devant le poteau d'exécution, commence sa vie d'outre-tombe, Vita Nova peuplée de démons et jalonnée de chefs-d'oeuvre.
Le bicentenaire de sa naissance a été célébré en 2021, selon les rites, par colloques et publications. Mais comment commémorer une hantise ? De cette oeuvre, l'ombre portée pèse encore sur nous. Sa noirceur a même pris, entre confinements, néo-nihilisme et stratégies de la terreur, une inquiétante actualité qui va bien au-delà des récupérations nationalistes ou religieuses dont elle fait l'objet en Russie.
C'est cette survivance de Dostoïevski qu'interrogent Nicolas Aude, Elena Galtsova, André Markowicz et Georges Nivat dans le présent numéro de Critique. -
Revue Critique n.843/844 : Michelle Perrot : l'histoire ouverte
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 7 Septembre 2017
- 9782707343789
Spécialiste mondialement reconnue de l'histoire ouvrière mais aussi de l'histoire des femmes, Michelle Perrot a puissamment contribué à remodeler ces domaines d'étude. Ses analyses des grèves, mais aussi du rôle des femmes dans la cité, continuent d'orienter nombre de recherches ; de même ses travaux sur la prison et sur les mécanismes d'enfermement, menés en étroite liaison avec ceux de Michel Foucault. Elle a également contribué à réhabiliter l'analyse de la vie privée, de l'intime. De sa thèse, qui fit date, Les Ouvriers en grève, à Histoire de chambres, cette énergique historienne des conflits, sociaux et « genrés », s'est aussi affirmée comme une subtile analyste des tyrannies de l'intimité comme de ses frêles bonheurs.
-
Revue Critique n.788/789 : Georges Bataille ; d'un monde l'autre
Revue Critique
- Éditions de Minuit
- Revue Critique
- 7 Février 2013
- 9782707322791