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REVUE LIGNES n.72 : ce qui vient...
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 2 Février 2024
- 9782355262142
Un numéro exceptionnel : Ce qui vient !
Pas un numéro de Lignes de plus, son dernier numéro.
Mettant un terme à 37 années d'un travail ininterrompu, dont la rigueur a d'un bout à l'autre été reconnue (et la virulence redoutée), auquel les meilleurs ont pris part, célèbres ou non. 37 années, soit :
110 numéros (38 d'une première série, 72 d'une seconde), réunissant quelques 700 auteurs d'au moins une contribution, et constituant une ensemble de... 25 000 pages (une petite bibliothèque à elle seule).
Elle aurait pu disparaître plus tôt. Il lui aura fallu quatre éditeurs pour qu'elle atteigne à cet âge quasicanonique (le quatrième seul, les éditions éponymes, ayant assuré sa pérennité). C'est de son plein gré qu'elle s'arrête, c'est même délibérément (pour n'avoir pas à s'accommoder de la prévisible présence de l'extrême droite au pouvoir en France, contre laquelle est en née en 1987).
« Ce qui vient » est le titre de ce dernier numéro, qui regarde encore vers l'avenir, pas déjà vers le passé. Qui regarde vers l'avenir avec cette inquiétude, voyant ce qui vient comme à peu près inévitable, ce péril politique imminent maintenant, ici et partout, parmi d'autres qui suivront, écologiques entre autres, périls certes pensables par la pensée, mais qu'il ne lui appartient pas de parer (il y faut de tout autres moyens).
40 des plus fidèles autrices et auteurs de la revue partagent ce numéro en forme de clap de fin ou de baisser de rideau, non sans lui rendre hommage parfois, auxquels, en retour, elle doit la plus grande gratitude. -
REVUE LIGNES n.71 : Jean-Luc Godard : encore et après
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 19 Mai 2023
- 9782355262135
Peu de figures en même temps intellectuelles, artistiques et culturelles auront donné autant que la sienne à penser (auront « aidé à vivre » non moins).
Jean-Luc Godard est mort le 13 septembre dernier, volontairement, laissant inachevé le dernier film auquel il travaillait.
Il s'était plaint un jour d'être connu plutôt que reconnu. Connu ou reconnu, son nom ou sa signature le sont quoi qu'il en soit davantage que son oeuvre, qu'ils recouvrent trop souvent - cependant que cette dernière, paradoxalement, doive peut-être à ce nom et à cette signature ses conditions d'existence. oeuvre qui n'a pas fini de se déployer et de se réaliser, de cheminer malgré l'inévitable destin de trésor national qui lui est réservée. Il serait certes impossible d'en faire le tour dans le seul espace d'un numéro de Lignes. C'est à partir d'elle cependant, de ses mille et une formes ou déclinaisons que nous vous invitons à faire le point -
REVUE LIGNES n.70 : écosophie ou barbarie
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 17 Février 2023
- 9782355262128
Si « barbare » est le nom d'une force envahissante, catastrophique, capable de faire razzia sur tout ce qui se présente sur son passage, alors le déploiement des capacités de production que le capitalisme opère en faisant du profit la règle de ses agissements est barbare. Il l'est parce que, s'étendant, il atteint et occupe le tout du monde, non seulement les espaces et les paysages, mais encore les pensées, le langage, les significations, bref la psychè, qu'elle soit individuelle ou collective. Félix Guattari proposa en son temps de lui opposer non pas exactement une écologie, mais une écosophie. Cette écosophie d'une part élargit la notion d'environnement, d'autre part fait valoir celle de mutation. Tel est encore l'enjeu : non pas se replier sur des formes de vie plus ou moins datées, non pas soutenir l'imaginaire d'une proximité avec une nature plus ou moins mythifiée, mais essayer des agencements. Ces mutations ne sont pas imposantes. Elles sont d'abord des essais mineurs. Pour les repérer et les penser, il faut changer l'échelle du regard et le registre des paroles. Dans les années trente du XXe siècle, un autre penseur, Walter Benjamin, considérant que la catastrophe n'était pas à venir mais déjà là, posait que « la tâche », comme il disait, n'était pas de sauver un monde paradoxal puisqu'à la fois surabondamment muni, empli de productions de toutes sortes et pour cette raison même consommé et dévasté, oublié même comme monde. Elle impliquait qu'on accepte de faire le vide dans une époque où l'information avait remplacé l'expérience. Ce n'était ni pour aller dans le sens de cet « effroyable déploiement de la technique » qui avait « plongé les hommes dans une pauvreté tout à fait nouvelle », ni, à l'inverse, pour restaurer ou rétablir un monde dont les conditions n'étaient plus réunies, mais pour faire valoir la décence du peu, « voir partout des chemins », « déblayer » pour rendre ces chemins accessibles et « se mettre à leur croisée ». Ainsi ne s'agissait-il pas de dresser des murs ni des défenses supplémentaires. De même aujourd'hui, la question n'est pas que nous trouvions des munitions mais des ressources, c'est-à-dire à nouveau des sources, dont, quel que soit leur lieu, nous pourrions nous nourrir à moindres frais et dégâts et comparaître ainsi dans un espace peu à peu libéré de la domination.
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REVUE LIGNES n.68 : Jean-Luc Nancy
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 13 Mai 2022
- 9782355262098
Une oeuvre, profuse, majeure. Un homme, exemplaire. Témoigner d'elle et de lui, pour rendre hommage à celle-ci (certainement l'une des oeuvres de pensée les plus importantes depuis son ami Derrida), et dire notre amitié, l'amitié de Lignes, à celui-là. C'est Lignes en effet qui rend ici hommage à cette oeuvre, à cet homme. Beaucoup plus l'auraient pu, le pourraient. Impossible de les inviter tous (il en compte trop). Limiter leur nombre s'imposait. Ici à celles et ceux qui ont partagé l'histoire de Lignes avec lui, qui ont appartenu avec lui à cette autre histoire, plus petite que beaucoup d'autres qu'il a vécues (universitaire par exemple), mais pas moins significative sans doute, à laquelle il a montré son attachement (23 textes, depuis janvier 1993, n° 18 de la première série, jusqu'au dernier paru : le très beau « Vous voyez ce que je veux dire », octobre 2021, n° 66 de la deuxième série). Un livre de lui, un concept, un mot, un fait de pensée, un cours, une conférence, un séminaire, un colloque, une direction de thèse, un engagement, un échange, une tentative inaboutie, un repentir, un différend, un accueil à l'étranger, etc., le théâtre, la littérature, l'art, etc. Toute liberté a été laissée à celles et ceux qui lui rendent ici un hommage ému et reconnaissant.
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REVUE LIGNES n.36 : les soulèvements arabes
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 21 Octobre 2011
- 9782355260872
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REVUE VERTIGO n.38 : passages et ruptures
Revue Vertigo
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 14 Septembre 2010
- 9782355260537
Pour la troisième année consécutive, le Festival d'Automne invite VERTIGO à accompagner sa programmation.
Si explorer d'autres territoires que ceux du cinéma n'est pas chose nouvelle pour la revue, le Festival lui offre ici l'opportunité d'accorder une place privilégiée à une part importante de la création théâtrale, chorégraphique et musicale contemporaine. Nous avons ainsi librement cheminé dans la programmation foisonnante de l'édition 2010, pour découvrir un paysage fait de passages et de ruptures, façonné au fil d'heureuses continuités et de déconstructions salutaires.
Cette trajectoire n'en croise pas moins le cinéma. L'hommage rendu par le Festival à Werner Schroeter est pour nous l'occasion rêvée de dédier nos pages à un très grand cinéaste ; tandis que la programmation des films méconnus d'Alexandre Sokourov nous a conduits, à l'initiative du Festival, à proposer l'édition DVD de trois de ses films inédits.
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REVUE LIGNES : sans sujet
Jean-Michel Reynard
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 5 Novembre 2008
- 9782355260209
Après l'eau des fleurs (2005, préfacé par jacques dupin), lignes poursuit avec sans sujet la publication des textes achevés que jean-michel reynard, mort en 2003, a laissés.
La langue qu'il y déploie figure sans conteste parmi les plus puissantes qui soient.
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Des créatures burlesques du premier cinéma au Prince Mychkine interprété par Godard dans Soigne ta droite, du personnage de Johannes dans Ordet à celui de Wanda (dans le film éponyme de Barbara Loden), de Monsieur Hulot à l'inspecteur Columbo, de la méthode rohmérienne à la pédagogie godardienne, le cinéma semble entretenir avec l'idiotie un rapport essentiel et pluriel.
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REVUE LIGNES : la réaction philosémite ; ou la trahison des clercs
Ivan Segre
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 12 Mai 2009
- 9782355260285
Au croisement de la philosophie, de la sociologie et de la politique, La Réaction philosémite est l'analyse d'une modalité contemporaine du discours réactionnaire français. Après les attentats du 11 septembre 2001, est apparu en France et en Europe un courant idéologique renouant explicitement avec le mot d'ordre d'une "défense de l'Occident" tel que l'extrême droite avait pu en élaborer le contenu et la forme dans l'entre-deux-guerres, affirmant alors sa parenté idéologique avec le fascisme italien et l'antisémitisme allemand. La particularité de cet avatar contemporain, c'est, d'une part, qu'il se présente comme une "défense de la démocratie" contre le "totalitarisme" (communiste ou islamique) et, d'autre part, qu'il s'organise, chez certains idéologues français ici étudiés, autour des deux mots d'ordre que sont "la défense du sionisme" et la "lutte contre l'antisémitisme".
Ivan Segré démontre, que, par-delà ce rhabillage rhétorique, le contenu idéologique demeure pour l'essentiel inchangé, constituant l'invariant d'un discours qu'il convient précisément de qualifier de réactionnaire, en ce sens qu'il ne repose sur aucun contenu de pensée, sinon la peur, notamment du "musulman", du "progressiste" ou des "jeunes" des quartiers populaires. Mais y rôde également, sous-jacente, et plus fondamentale, peut-être, une hostilité au philosophe, au penseur en tant que tel, et au peuple juif, en tant que l'un et l'autre affirment, contre la vacuité narcissique des valets d'Empire, la positivité joyeuse de leur être-là.
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REVUE LIGNES n.64 : tombeau pour Pierre Guyotat
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 5 Février 2021
- 9782355262012
Pierre Guyotat est l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature, nul n'en doute qui sait lire.
Il vient de disparaître, il venait d'avoir 80 ans.
Tous ceux dont le nom suit rendent ici hommage à l'oeuvre, à l'homme, qui fut aussi un ami de Lignes.
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Qu'en est-il, dans le cinéma contemporain, de la prétendue éclipse de la politique, dont témoigneraient la disparition du clivage idéologique entre droite et gauche, l'extinction des grandes formes de la tradition contestataire, la dévaluation des termes mêmes qui en soutenaient à la fois la pratique et l'imaginaire (« révolution », « lutte des classes », « exploitation ».), la fragilité et extrême atomisation des mouvements tenant lieu aujourd'hui de contre-pouvoirs ?
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REVUE VERTIGO : les années 80
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 13 Novembre 2012
- 9782355261107
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REVUE VERTIGO n.39 : machins choses
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 23 Février 2011
- 9782355260599
Contributeurs: André S.Labarthe, Michaël Dacheux, Estelle Fredet, Marcos Uzal, Laurence Lécuyer, Philippe Fauvel, Stéphane du Mesnildot, Frédéric Majour, Benjamin Esdraffo, Mehdi Zannad, Jun Fujita, Fabienne Costa, François Albera, Jean Breschand, Christophe Cognet, Térésa Faucon, Sandrine Rinaldi, Benoît Turquety, Caroline Zéau.
L'attention a souvent été portée aux objets lorsqu'ils constituent un enjeu du scénario, l'emblème d'un genre, la caractéristique d'un personnage. Exercice d'observation, « machins choses » retient les objets qui échappent à ces catégories, irréductibles : la force des choses.
« C'est quoi cette vache ? » Chose, elle s'impose, se pose là : telle quelle. Objet individualisé, isolé, en marge de la signification, solitaire pris dans son évidence concrète. Désignée par un insert, révélée lors d'une netteté soudaine de l'image, élue par un geste de saisissement, nommée, dérangée : la chose est choisie, remarquable, elle s'abandonne au plan, le polarise. La chose s'émancipe parfois de sa condition, de son inertie, elle suit le mouvement, se prête à de multiples expériences. Elle peut être mise hors d'usage : jetée, brisée, ou trouver un nouvel emploi, gagner en souplesse et devenir personnage, trouver une destinée : elle intrigue. Elle peut aussi être plus secrète, s'immiscer, ouvrir un espace à part : le monde parallèle des objets. Sans s'affirmer, elle « fait tapisserie » ou passe inaperçue, et nous échappe.
Parfois, la chose résiste à la dénomination, ou bien, si ordinaire, elle devient autre, ne ressemble plus à rien. « « Eh bien, qu'est-ce qu'il a, ce verre de bière ? Il est comme les autres. Il est biseauté, avec une anse, il porte un petit écusson avec une pelle et sur l'écusson on a écrit 'Spatenbräu'.» Je sais tout cela, mais je sais qu'il y a autre chose. Presque rien. Mais je ne peux plus expliquer ce que je vois. » (Sartre, La Nausée) C'est un machin, un truc idiot (« dumnes Zeug », Vilèm Flusser), n'importe quoi. Machins, choses, s'ils sont indéterminés, n'en définissent pas moins la mise en scène. « Donner aux objets l'air d'avoir envie d'être là » disait Robert Bresson. Car s'ils n'ont l'air de rien ou s'ils en disent trop, le film peut perdre la face. Leur place, leur rôle lui confèrent ou non la justesse : « Une chose ratée, si tu la changes de place, peut être une chose réussie. » Jeux de mots, jeux d'objets, ce Vertigo à tiroirs se fouille comme la commode aux trésors des Enfants terribles (ou les armoires d'Adolpho Arrietta voisines), « trésor impossible à décrire. Les objets du tiroir ayant tellement dérivés de leur emploi, s'étant chargés de tels symboles, qu'ils n'offraient aux profanes que le spectacle d'un bric-à-brac de » tasses, pipes, fourchettes, cuillères, verres brisés, porte-cigarette, pommes, pot, mélodies pop, popo, poupées, fraises, torchon, fusil, pistolet à plomb, etc.
« Cinéaste-toupie », Adolpho Arrietta se prête à ce jeu d'artifices en apportant ses jouets du désir : ailes d'ange, globes terrestres, collier magnétique, grenouilles dorées. et ce « musée d'objets perdus » nourrit sans cesse la rêverie de ses « films-aquarium ».
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L'exemple des roms ; les roms, pour l'exemple
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Lignes
- 23 Février 2011
- 9782355260636
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REVUE LIGNES n.35 : le rebut humain
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 15 Juin 2011
- 9782355260797
Il est arrivé dans notre histoire récente, il arrive encore que des hommes soient traités de manière plus ignoble que du bétail : comme de la vermine, de dangereux parasites qu'il importe d'éliminer. Il arrive aussi qu'ils soient simplement mis à l'écart, relégués dans des hors-lieux, des zones-frontières à la fois exposées et invisibles. Semblables à des objets devenus inutiles, ils ont été mis au rebut. Le plus souvent, cette relégation ne s'accompagne d'aucune haine, d'aucune rage persécutrice (mais Eichmann, disaît-il, n'éprouvait aucune haine envers les Juifs). Elle s'effectue de manière routinière, dans une insondable indifférence. Il se pourrait d'ailleurs, comme l'affirme Z. Bauman, que notre société mondialisée soit devenue une gigantesque machine à produire du rebut. Ceux qui ont été ainsi rejetés, comment les qualifier ? En les considérant comme des victimes, forcément passives, de l'« Histoire » ou de la « fatalité », on en appelle à la compassion, à l'indignation morale, mais en aucun cas à la réflexion et à l'action politique. Il convient plutôt de les considérer comme des vaincus. Ce qui se présentait faussement comme un destin est en réalité une défaite, peut-être provisoire, dans un combat qui n'a jamais cessé.
Il semble que cette mise au rebut caractérise, d'une manière ou d'une autre, toutes les sociétés humaines. Sans doute faut-il distinguer celles qui s'en tiennent à des mesures de discrimination - aussi ignobles soient-elles - et celles qui passent de l'exclusion à la persécution, voire à l'extermination du rebut humain. Mais il ne saurait être question de justifier comme un « moindre mal » l'exclusion et la relégation. La mise-au-rebut d'un homme est toujours une injustice, un tort radical. Comment est-il possible de lui résister ? Comment envisager une communauté qui ne se fonderait plus sur l'exclusion d'un rebut ? Ce sont les conditions de production du rebut humain, mais aussi les stratégies de résistance à cette mise-au-rebut qu'il s'agit d'interroger dans ce numéro de Lignes, à travers ses différentes formes historiques, les plus proches comme les plus lointaines.
Le numéro 35 de la revue contient la suite et la fin annoncées du numéro 34 spécial sur les Roms L'exemple des Roms / Les Roms, pour l'exemple paru aux éditions Lignes en février 2011.
Sommaire « LE REBUT HUMAIN » Textes réunis par Jacob Rogozinski et Michel Surya Jacob Rogozinski et Michel Surya, Présentation Jacob Rogozinski, « Pire que la mort » Les lépreux au Moyen Âge : de l'exclusion à l'extermination Marc Nichanian, Le rebut du sujet Martin Crowley, Vivre à l'écart Jérôme Lèbre, Les failles du monde Diogo Sardinha, Penser comme des chiens : Foucault et les Cyniques Mathilde Girard, Rebuts divins, rebuts humains D'un renversement remontant jusqu'aux origines « L'EXEMPLE DES ROMS LES ROMS, POUR L'EXEMPLE » Suite et fin du dossier conçu et réalisé par Cécile Canut, dont la première partie a parue dans le numéro 34 de Lignes Éric Fassin, Pourquoi les Roms ?
Jean-Pierre Dacheux, Nous sommes tous des Roms européens Emmanuel Filhol, L'investissement du thème tsigane dans la culture de l'Europe (Les Bohémiens d'Andalousie de Jean Potocki) Cécile Kovacshazy, Littératures tsiganes : un événement politique Claire Cossée, « Les-Roms-migrants-et-gens-du-voyage », ou l'ethnicisation du politique à l'ère néolibérale Guillaume Sibertin-Blanc, Les Indiens d'Europe (notes structurales et schizo-analytiques pour la stratégie minoritaire)
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REVUE VERTIGO n.37 : le peuple est là
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 27 Août 2010
- 9782355260490
Dans quelle mesure le cinéma peut-il nous montrer ce qu'il en est du peuple, ici et ailleurs ? De quelle manière peut-il en appréhender aujourd'hui la réalité complexe, mouvante, a priori insaisissable ? Ce numéro est né du désir de réunir des cinéastes et des films qui nous paraissent articuler leur projet esthétique à un souci politique simple : celui d'affronter la réalité ou la possibilité d'un peuple. C'est à partir des films de Rabah Ameur-Zaïmeche (Wesh, Wesh, Bled Number One, Dernier Maquis), de Tariq Teguia (Rome plutôt que vous, Inland) et de Miguel Gomes (Ce cher mois d'août) que cette question a pris pour nous une dimension nouvelle. Si elle est indissociable de l'intérêt que ces cinéastes portent aux minorités qui les entourent ou dont ils sont issus (beurs des cités ou villageois algériens chez Ameur-Zaïmeche, laissés-pour-compte de l'Algérie d'aujourd'hui chez Teguia, communautés rurales du Portugal chez Gomes), elle ne saurait pour autant s'y réduire. Le peuple n'apparaît jamais chez eux comme une entité donnée et assignable, mais comme une façon particulière d'exister, d'incarner cet élan, ce souffle, cette puissance, que seules l'expérience de l'injustice sociale et politique, les souffrances qu'elle implique, et les manières singulières d'y résister, sont en mesure de produire.
Cette croyance selon laquelle le peuple n'est pas donné d'avance, mais toujours à chercher, pourrait être ce qui motive la manière commune dont ces cinéastes conjuguent librement récit inventé et histoire réelle, situations scénarisées et surgissements imprévus, acteurs professionnels et non acteurs. Loin d'une représentation figée, manichéenne, démonstrative, chacun d'entre eux rend compte du caractère irréductible du peuple à travers un art très singulier de la rupture, de la dissonance, de la digression qui transcende les oppositions entre documentaire et fiction. Comme si chercher à saisir les violences, douleurs, pensées, désirs et aspirations qui animent ceux qui sont pris dans une histoire commune ne pouvait advenir qu'à la faveur d'une telle hybridation, dans cet espace hétérogène, mouvant et fragile.
Les trois jeunes cinéastes évoqués plus haut ne sont évidemment pas les seuls à incarner une telle démarche. La figuration du peuple, la croyance éthique et l'expérimentation esthétique qui la soutiennent, animent aussi bien le travail de Pedro Costa, de Rithy Panh ou celui de Thomas Heise (cinéaste de l'ex-RDA, dont on a pu voir le très beau film, Material, au FID Marseille en juin 2009).
Fidèles à notre volonté de passer outre les partitions ordinaires qui organisent la production cinématographique, nous irons également voir du côté des fictions dites plus « classiques ». Celles du cinéma d'horreur japonais et américain, où les figures du spectre (Kiyoshi Kurosawa), du zombie (G.A. Romero) et de l'extra-terrestre valent comme autant de tentatives d'incarner l'expérience à laquelle sont voués les « sans-part » aujourd'hui. Ou encore : celle imaginée par Rohmer dans L'Anglaise et le Duc, en interrogeant la vision particulière qu'il livre du peuple révolutionnaire (vision qualifiée de « réactionnaire » par une partie de la critique à l'époque de la sortie du film).
Une série de textes brefs, qui auront pour objet la présence des figurants et des anonymes dans des films divers et variés (choisis au fil de notre inspiration) accompagneront le cheminement de cet ensemble. Nous consacrons la dernière partie de ce numéro au cinéma de Serge Bozon (L'Amitié, Mods, La France), dont les films ne témoignent pas seulement d'une salutaire liberté d'esprit, mais également d'une cohérence esthétique et thématique, où la question du groupe, du dandysme et de la définition de nouvelles conduites de vie, le cinéma hollywoodien des années cinquante et la musique pop jouent un rôle central. Cet ensemble, conçu comme une exploration vivante du travail de Serge Bozon, se composera d'entretiens, de textes d'analyse et de documents de travail.
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REVUE LIGNES n.32 : Daniel Bensaïd
Revue Lignes
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 22 Mai 2010
- 9782355260513
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REVUE VERTIGO n.43 : fins de mondes + dossier Mafrouza
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Vertigo
- 23 Juin 2012
- 9782355261022
Les contemporains, à donner à voir l'inconnu et l'inédit, l'ouverture salutaire ou les effrois et tristesses qu'elles produisent - autrement dit : à nous renseigner sur les manières diverses et variées dont nous en sommes à la fois les acteurs et les témoins ?
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REVUE LIGNES n.44 : situations de la critique
Collectif
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 12 Juin 2014
- 9782355261305
Les médiations manquent partout, et là où elles ne manquent pas encore, elles sont l'objet d'attaques délibérées. Dans le monde politique, syndical, par excellence, leur discrédit est presque total. Idem ou presque, dans le monde artistique/culturel (mais ce sont deux mondes, et qu'il faudrait distinguer). Où l'on trouve moins qu'elles sont nuisibles qu'inutiles (où l'on s'acquitte de leur nuisance en prétendant à leur inutilité).
Perte d'audience et d'influence des revues (des milliers d'abonnés il y a quelques dizaines d'années, à peine quelques centaines aujourd'hui). Subordination des suppléments culturels hebdomadaires aux goûts dominants et à l'inflation des titres, pour les livres ;
Au marché et à l'industrie pour le cinéma ;
à l'« événement » (rétrospectives, salons), suivant le mode d'existence restant maintenant aux expositions.
Dépréciation, voire péjoration (accusation d'élitisme) des pratiques de recherches, naguère dites « formelles » ou d'avantgardes.
Indexation de l'art et de la pensée aux canons du divertissement général.
Campagnes de promotion en la place de l'information critique, dans les médias de masse.
Sollicitation de l'« opinion » sur les réseaux, plutôt que de l'étude (suivant l'évidence que l'opinion seule serait démocratique).
Les critiques existent encore, mais la place ne leur est plus laissée où elle l'était (les critiques existeraient encore, mais la critique, plus ?). La critique, certainement l'un des lieux où la déconsidération intellectuelle se fait le plus violemment ressentir.
Ce numéro de Lignes, « Situations de la critique » pose cette question, ou le voudrait :
Qu'en a-t-il été d'elle (lui imaginer un âge d'or, après lequel geindre, ou en récuser l'éventualité) ? et qu'en est-il devenu ? Quelle place occupe-t-elle encore, indispensable ou supplétive ? Laquelle faudrait-il qu'elle soit - à retrouver ou à inventer - pour faire des oeuvres les enjeux qu'elles sont, et pour que cela se sache ? Pour que le sachent ceux que l'existence des oeuvres intéresse encore et ceux qui ne savent pas encore qu'elle peut les intéresser ?
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Imre Kertész : certainement l'auteur de l'une des oeuvres de la littérature et de la pensée les plus importantes de ces cinquante dernières années, que le Nobel a consacré en 2002, 14 ans avant sa mort. OEuvre d'une grande radicalité, écrite et pensée dans un temps appelés à composer avec le « point zéro » qu'est Auschwitz.
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REVUE LIGNES n.59 : les "Gilets jaunes" : penser un mouvement inédit
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 17 Mai 2019
- 9782355261947
Que penser du mouvement des « Gilets jaunes », et comment le penser ? Penser ce qu'il a d'inédit, qui le constituent (constitution elle-même inédite), et ce qu'il peut en résulter. Le décrire aussi. Par une vingtaine d'auteurs de Lignes, que la situation divise aussi.
À quoi avons-nous eu et avons-nous affaire avec les « Gilets jaunes » ? À un mouvement social ? Sans conteste. Spectaculaire même. Un incontestable et spectaculaire mouvement social donc, et justifié, on ne peut plus justifié par la situation et par.
Un mouvement social donc, mais pas « politique » a priori puisque lui-même s'est affirmé d'emblée, avec insistance même, comme ne l'étant pas, comme étant « apolitique » - de là l'une des difficultés à l'identifier et à le penser.
Un mouvement « social » et « apolitique » convenons-en puisque lui-même nous demande d'en convenir, lequel n'a pourtant présenté d'emblée que peu de traits d'un mouvement - sociale ou politique - de gauche. La gauche de gauche et l'extrême gauche l'ont certes rallié, et avec ferveur, mais pas toute, et pas sans réticence parfois. Ferveur d'une partie de celles-ci, donc, et inquiétude d'une autre. Il est vrai que des traits constitutifs des mouvements de droite (et de la droite dure) s'y profilent aussi, qui la légitiment.
On l'aura compris, le mouvement divise, il divise Lignes même. Ce numéro se saisit de cette division pour mieux décrire, analyser et penser ce mouvement, autrement dit le moment lui-même où nous nous trouvons.
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REVUE LIGNES n.62 : le mots du pouvoir, le pouvoir des mots
Michel Surya
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 20 Août 2020
- 9782355261992
« Mots », « pouvoir », deux mots (dont le mot « mots ») pour un même titre, en réalité.
Pour dire combien nous avons trop affaire aux mots du Pouvoir, et celui-ci pas assez aux nôtres (« Pouvoir » avec une majuscule, pour faire des pouvoirs existants, politiques, économiques, patronaux, etc., un seul, celui qu'il est).
Trop affaire aux mots dont le Pouvoir se sert, et à ceux qui servent le Pouvoir, et pas assez à des mots, qui ne le servent pas, en mesure, au contraire, de le desservir.
Trop des mots qui asservissent et pas assez des mots... « sans service », « hors service », qui « desservent » même, où en allés ?, de la littérature, du poème, de la pensée, de l'impossible, de la beauté, de la révolte, etc.
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REVUE LIGNES n.69 : logiques conspirationnistes
Revue Lignes
- Nouvelles Lignes
- Revue Lignes
- 18 Novembre 2022
- 9782355262111
Les mots de « complot », « conspiration » : les reprendre, tenter de retracer leur genèse, comprendre leur résurgence et leurs métamorphoses. Pour essayer d'entendre et penser ce qui les fait être ce qu'ils sont : récupérables par ce qu'il y a de pire.
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Ne pas mourir, ou, autrement dit : ne pas céder à la menace, toujours présente, d'extinction de soi.
Lié à l'enregistrement du temps et à la restitution de son empreinte, le cinéma n'est-t-il pas voué à se saisir de cette exigence ? Si la question concerne chacun en tant qu'elle est le point de butée de toute existence, elle se pose aussi en termes éminemment politiques : quelle action, quelle stratégie, quel ressaisissement adopter, pour sortir du sentiment d'impuissance, du désarroi, de la peur, pour qu'encore puissent s'ouvrir des brèches dans la réalité ? La formule ne concerne pas uniquement les personnages pris dans des situations de survie (tels les amants des films de Jean Cocteau), elle est aussi celle adressée aux vivants : ne pas mourir est alors à envisager comme l'expression d'une lutte, d'une levée, d'une résistance.
Une résistance qui se manifeste autant dans la vitalité romanesque du cinéma de François Truffaut que dans les malices de Charlot ; autant dans la lutte acharnée de Frankenstein pour ramener les morts à la vie qu'à travers les déambulations enjouées et inquiètes de Nanni Moretti dans Journal intime. Ce n'est pas tant qu'il ne faut pas mourir, c'est qu'il faut ne pas mourir. Le cinéma de Béla Tarr constitue un autre exemple de cette résistance.
L'art avec lequel il renouvelle le "temps scellé" tarkovskien, dont on croyait l'alchimie perdue, vaut comme un défi lancé à la domination croissante de "l'éternel présent". L'iconographie mélancolique et l'autarcie formelle de son cinéma s'imposent comme une résistance intempestive au temps qui passe, elles viennent hanter notre époque, révéler son inconsistance et sa désagrégation. La rétrospective intégrale que le Centre Pompidou consacre au cinéaste hongrois du 3 décembre au 2 janvier 2011, dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, est l'occasion pour Vertigo de lui porter l'attention qu'il mérite.