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Syllepse
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Les utopiques : La Révolution prolétarienne (1925-2025) : "La revue qui n'a pas observé le mouvement ouvrier mais qui l'a vécu"
Stéphane Julien, Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 16 Janvier 2025
- 9791039902632
Fondée en janvier?1925 par Pierre Monatte, une figure majeure du syndicalisme du début du 20e siècle, La Révolution prolétarienne affiche depuis un siècle son credo: unité syndicale, autonomie du mouvement syndical vis-à-vis des partis, anticolonialisme, lutte contre le capitalisme et le stalinisme.
Au fil des 827 numéros parus, on trouve des articles théoriques, des études documentées sur des grèves et des secteurs professionnels, des comptes rendus de congrès syndicaux, des textes sur le féminisme, le colonialisme, l'environnement, des notes de lecture, des commentaires sur les événements culturels...
De la révolution russe de 1917 à la révolution espagnole de 1936, des procès de Moscou aux grèves de juin?1936, de la décolonisation de l'Algérie à l'antiracisme et à la question de la laïcité, tous les grands moments du siècle écoulé se retrouvent dans La Révolution prolétarienne.
La revue - qui paraît encore aujourd'hui - se veut toujours une «?coopérative intellectuelle?», qui ne vend pas d'«articles tout faits» ni de «comprimés d'idéologies». -
Les utopiques n.26 : Sport et syndicalisme
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 15 Août 2024
- 9791039902175
Le sport : un sujet d'actualité alors qu'ont lieu cette année les Jeux olympiques, en France.
L'ouvrage s'ouvre sur le sens de ces JO pour la population de Seine-Saint-Denis, qui est la plus directement impactée.
Au travers de plusieurs exemples sud-américains, Nara Cladera montre le lien qui existe entre football et mobilisations populaires, illustrant ce qu'Eduardo Galeano écrivait en 1995 : « Nous vivons au temps de l'uniformisation obligatoire, dans le football et en toute chose. Jamais le monde n'a été aussi inégal dans les possibilités qu'il offre et aussi niveleur dans les coutumes qu'il impose. [...]
Depuis des années, je me suis senti défié par le sujet, la mémoire et la réalité du football, et j'ai eu l'intention d'écrire quelque chose qui fût digne de cette grande messe païenne, qui est capable de parler tant de langages différents et qui peut déchaîner tant de passions universelles. »
Loïc Bervas, ancien journaliste au Miroir du football, nous conte l'histoire de ce mensuel qui fut une référence sportive, culturelle et politique.
Christian Mahieux retrace le contexte et les luttes autour de deux Coupes du monde : « Football et dictature » en Argentine (1978) et « La coupe est pleine », au Brésil (2014).
Un entretien avec le syndicat FUTPRO permet de mieux connaître cette association espagnole,
ormée et dirigée par des femmes, composée exclusivement de footballeuses, dont l'objectif est de défendre les droits du travail des joueuses en promouvant le changement et l'évolution dans le monde du football.
Les tribunes des stades sont aussi un terrain de luttes contre le racisme, les discriminations et les violences de l'extrême droite. La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires propose un tour d'horizon de ces supporters résolument engagé·es.
Trois éclairages syndicaux sur le sport dans la société contemporaine sont aussi au sommaire : « Le ministère des sports : quelles réalités ? », « Les associations sportives : quel travail ! », « Professeure d'éducation physique et sportive en 2024 ».
Didier Pagès nous rappelle la longue histoire de la « critique du sport ». C'est aussi l'occasion de rappeler, avec Jean-Marie Brohm, les revues Quels corps ? et Quel sport ?
Chafik Sayari, auteur de Une histoire politique du ring noir (Syllepse), nous livre quelques morceaux de cette anthologie. Gabriel Bonnard nous livre l'histoire des revendications syndicales sur le droit au sport. Olivier Recouvreur raconte l'Union sportive des cheminots de France.
Enfin, Nicolas Kssis-Martov nous propose une présentation de ces « militant·es du sport » que sont les membres de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).
Hors dossier : les hommages rendus à Charles Piaget avec une interview inédite à propos de Mai 68 chez Lip. -
Les utopiques : postiers sans-papiers : récit de grève
Christian Schweyer
- Syllepse
- Les Utopiques
- 7 Septembre 2023
- 9791039901512
Mardi 11 juin 2019, 8 h du matin, le bus 103 déverse un flot de passagers à l'arrêt Val-de-Seine d'Alfortville (Val-de-Marne). Un groupe traverse la route et se dirige vers l'agence Chronopost. Une dizaine de vigiles attendent de pied ferme derrière la grille.
Mohamed sort un badge et la grille coulisse.
90 personnes envahissent la cour, dont une vingtaine de sans-papiers travaillant ou ayant travaillé à Chronopost, des sans-papiers du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry (Val-de-Marne) et une quinzaine de syndicalistes.
Il s'agit de dénoncer l'exploitation à l'oeuvre chez Chronopost par le moyen de la sous-traitance et de l'intérim et d'obtenir la régularisation de ces salariés sans-papiers.
Après quinze jours d'occupation, la justice ordonne l'évacuation. Les occupants se retrouvent devant l'agence et organisent un campement ; ils sont, certains soirs, 300. Au bout de six semaines, le campement compte quelque 110 personnes, qui y dorment et plusieurs dizaines d'autres qui y séjournent dans la journée. Il va servir de pôle d'organisation des actions et des manifestations visant les entreprises responsables, la préfecture, le ministère du travail et les entreprises où travaillent des sans-papiers qui n'ont pas été salariés de Chronopost.
Après plusieurs mois d'occupation, 26 grévistes sur 27 sont régularisés et les dossiers de 129 travailleurs sans-papiers mobilisés sont déposés. À la suite de ce dépôt, le campement est démonté le 16 janvier 2020.
Au cours des mois suivants, 46 régularisations et celle du 27e « Chrono » seront concédées par la préfecture.
Pendant la lutte, il fallait tout faire à la fois : organiser les grévistes, le couchage et assurer les repas, alimenter en essence le générateur, payer les petits déjeuners, informer sur la grève, faire en sorte que les délégués des Chronopost participent à des initiatives de popularisation, se défendre contre les arrestations, interpeller les entreprises du système Chronopost/La Poste, le ministère du travail, la préfecture, etc.
Le récit se termine avec la seconde grève des sans-papiers de Chronopost, qui débute en novembre 2021 et qui est toujours en cours au printemps 2023.
L'ouvrage est enrichi de nombreuses photos et documents : les rencontres avec les syndicats, l'analyse des circulaires ministérielles, des comptes rendus de réunions du comité de grève, les documents utilisés par les grévistes pour leur pointage quotidien, de nombreux tracts, des interviews de grévistes... -
Les utopiques : balayons les abus ; histoire d'organisation syndicale dans le nettoyage
Marielle Benchehboune
- Syllepse
- Les Utopiques
- 12 Novembre 2020
- 9782849508381
Elles sont des milliers à travailler dans nos hôtels et centres commerciaux. Invisibles, avec leurs seaux et leurs balais, levées tôt, parties tard et mal payées.
Femmes de chambre, femmes de ménage mais surtout femmes de l'ombre.
Un salariat invisible, essentiellement féminin, plus qu'exploité, en situation précaire et souvent sans défense, employé par des entreprises de nettoyage sous-traitantes et peu respectueuse du Code du travail.
De nombreux conflits récents dans de grands hôtels ont brisé le mur du silence sur leur situation.
Ce livre parle d'elles.
L'histoire des femmes de ménage en charge des toilettes d'un des plus grands centres commerciaux d'Europe, celle des femmes de chambre de sept hôtels ou encore les femmes agents de service hospitalier d'une clinique de l'ouest lyonnais. De leur vie, de leur travail et de leurs souffrances.
Leur témoin, Marielle Benchehboune, l'autrice de cet ouvrage, est une « organisatrice syndicale », ce qui n'est pas une fonction courante dans le syndicalisme français.
À leurs côtés, elle organise des rencontres sur le lieu de travail, des tête-à-tête discrets, des formations à la négociation.
Elle nous raconte comment ces femmes écrasées ont trouvé les capacités individuelles et collectives d'agir face aux injustices dont elles sont victimes.
Marielle Benchehboune nous livre un récit poignant, ponctué de témoignages de salariées et d'extraits de son carnet de bord.
Dans la veine du Quai de Ouistreham de Florence Aubenas, elle nous propose un état des lieux de conditions de travail de ces salariées et des combats que plusieurs d'entre elles ont menés jusqu'à la victoire.
Elle nous raconte notamment la lutte des femmes de ménage et des femmes de chambre de la région lyonnaise.
La postface de Karel Yon apporte un éclairage sur ces nouvelles formes d'organisation du salariat dont le rôle a été souligné pendant la crise sanitaire.
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Les utopiques : des brebis noires créent les syndicats Sud
Guillermo Wolf
- Syllepse
- Les Utopiques
- 27 Février 2020
- 9782849507742
En 1989 le premier syndicat SUD voit le jour aux PTT, en rupture avec une CFDT en plein recentrage.
Le titre de cet ouvrage fait d'ailleurs référence aux « moutons noirs » fustigés par Edmond Maire, secrétaire générale de cette confédération de 1971 à 1988.
Ces syndicalistes essaimeront au cours de la décennie suivante dans différents secteurs : santé, éducation, SNCF, etc. pour constituer aujourd'hui une union syndicale singulière dans le paysage syndical hexagonal.
Quelle était la place des femmes et des revendications féministes lors de la création de ces syndicats ? C'est la question à laquelle cet ouvrage tente de répondre.
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Les utopiques n.24 : Le syndicalisme et les territoires
Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 7 Décembre 2023
- 9791039901673
Cette 24e livraison de la revue Les Utopiques traite le sujet des territoires, sous divers angles, avec des contributions de syndicalistes de Solidaires, de la CGT, de la Confédération paysanne, mais aussi de sociologues et de géographes.
La question des transports est importante pour tous les territoires, en ville comme à la campagne. Comment répondre aux besoins collectifs en ce domaine?? La désertification des zones rurales est un phénomène bien connu, il est ici abordé; mais il y a aussi une désertification des centres-villes, notamment dans les petites et moyennes communes.
En France, une partie du territoire demeure dédiée à l'agriculture; les paysannes et paysans ont aussi leur mot à dire, sur le type de culture, d'exploitation agricole, etc.
Sont aussi abordés des sujets tels que l'urbanisation et la bétonisation des sols, le rôle des conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER), le Grand Paris, les déserts médicaux, la disparition des services publics mais aussi des commerces de proximité, les circuits courts entre producteurs et consommateurs, les communautés de communes et le recul de la démocratie communale qu'elles impliquent, le télétravail et le retour à la campagne constaté depuis le covid, les ZAD comme Notre-Dame-des-Landes, les méga-bassines, les quartiers périphériques, les banlieues, les politiques dites d'aménagement du territoire, les zones protégées, les parcs nationaux, la spéculation foncière, les unions locales des syndicats...
La lutte syndicale pour les retraites a été marquée par de très grosses manifestations «?en territoire?», comme on dit pour parler de ce qui n'est pas grandes villes et métropoles?; ce n'est pas sans lien avec le mouvement des Gilets jaunes connu précédemment.
C'est aussi sur cela que la revue de l'Union syndicale Solidaires se penche... -
Les utopiques n.25 : 25 ans de Solidaires : Une brève histoire de l'Union syndicale Solidaires
Christian Mahieux, Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 16 Mai 2024
- 9791039902069
1989 : la CFDT se débarrasse de ses « moutons noirs » qui fondent une nouvelle organisation syndicale : SUD : Solidaires, unitaires, démocratiques. L'Union syndicale Solidaires, baptisée ainsi en 1998, est aujourd'hui une des composantes de l'intersyndicale dont on a beaucoup parlé lors du mouvement social contre la réforme des retraites de 2023. Vingt-cinq ans après, un état des lieux de l'évolution et de l'influence d'une des composantes du mouvement syndical.
Un syndicalisme d'un type nouveau, minoritaire certes, mais qui a bouleversé l'ensemble du champ syndical. -
Les utopiques n.20 : contre l'extrême droite, renforçons les luttes sociales
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 8 Septembre 2022
- 9791039900478
Pour lutter efficacement contre l'extrême droite et ses idées, il est nécessaire de la (re)connaître. Dans cette optique, Les Utopiques dressent un portrait de la situation actuelle en France. Loin de se limiter à sa dimension électorale, au Front national/Rassemblement national du clan Le Pen, ou encore à Zemmour, l'extrême droite est plurielle et active dans de nombreux champs.
Elle est ainsi aujourd'hui omniprésente dans plusieurs médias grand public. Un article de l'Observatoire des médias (Acrimed) analyse les relations ambivalentes de l'extrême droite avec les médias. Un autre présente un phénomène en pleine expansion?: les youtubeurs d'extrême droite. Grégory Chambat (L'école des réac-publicains?: la pédagogie noire du FN et des néoconservateurs, Libertalia, 2016) analyse l'action des «?réac-publicains?» dans le domaine de l'éducation.
Le traitement par l'extrême droite des questions environnementales, ce qu'on peut qualifier d'écofascisme, est au sommaire. On y lira également comment les extrêmes droites tentent de s'infiltrer dans les mouvements sociaux, comme les Gilets jaunes, et les formes que prend son implantation dans la police.
Le racisme, où l'antisémitisme occupe une place particulière, est évidemment une donnée centrale de la pensée des extrêmes droite et donne lieu à plusieurs textes. Il en est de même de l'approche néofasciste du rôle des femmes, ramenées au traditionnel rôle maternel et soumises au chef naturel.
Au sommaire aussi, un tour d'horizon mondial des fascismes de notre temps et des résistances antifascistes?: Espagne, Italie, Brésil, États-Unis... -
Les utopiques n.23 : retraites: pas d'austérité pour pépé et mémé
Gérard Gourguechon
- Syllepse
- Les Utopiques
- 6 Juillet 2023
- 9791039901369
Les vieilles et les vieux, comment la société les perçoit, comment ils et elles se voient.
« Une vieille ne devrait pas faire ça », interview de Geneviève Legay, agressée par la police à Nice, en 2018 (Celle qui n'était pas sage, Syllepse, 2019).
« Réflexions sur l'intergénérationnel », par Gérard Gourguechon, secrétaire de l'Union nationale des retraités Solidaires.
« Vieillesse et inégalités de vie », Bernard Ennuyer du Syndicat de la médecine générale.
« La baisse programmée du pouvoir d'achat des personnes retraitées ».
« Vieillir en société ? ».
« Les politiques municipales vers les personnes âgées » ; l'exemple de Fontenay-Sous-Bois.
« Des retraité·es Solidaires du Loiret racontent le suivi et le contrôle des EHPAD » par des syndicalistes.
« En EHPAD, les conditions de travail des personnels ont des conséquences directes sur les conditions de vie des malades », par Anissa Amini qui travaille dans ce secteur et est responsable nationale SUD- Santé sociaux.
« Les demandes et revendications des personnes âgées et retraitées », par Annie Dromer de l'Union nationale des retraités et des personnes âgées.
« Vieux, vieilles et immigré·es », par Verveine Angeli de la Fédération des associations de soutien aux travailleurs et travailleuses immigré·es.
« La situation des personnes retraitées en Espagne et au Brésil ».
« Les violences sexuelles à l'égard des femmes âgées ».
« Les personnes retraitées face aux problèmes de santé ».
« Une conférence gesticulée sur la ménopause », interview.
« La vieillesse, de puissants tabous ».
« Les Babayagas de Montreuil », l'« anti-maison de retraite ».
« La place des retraités et retraitées dans les organisations syndicales », par Gérard Gourguechon.
« L'histoire du secteur «retraité·es» » de la FSU.
« Les services à la personne », par Anne Anazaria de Femmes égalité.
« Pouvoir choisir et décider, ses dernières années et sa fin de vie », par des retraité·es Solidaires. -
Les utopiques : gilets jaunes ; autour d'une révolte sociale
Christian Mahieux, Théo Roumier
- Syllepse
- Les Utopiques
- 4 Juillet 2019
- 9782849507407
La révolte sociale des Gilets jaunes marque l'actua- lité sociale et politiques. Quel qu'en soit l'issue, rien ne sera plus comme avant.
Le syndicalisme étant directement concerné et inter pel lé, Les Utopiques y consacrent ce numéro :
- Qui sont les Gilets jaunes ?
- Quelle démocratie ?
- La place des femmes - La présence des retraité·es - La réappropriation des espaces communs (rues, ronds-points, etc.) - Les revendications - La question des salaires et des taxes - Les réponses gouvernementales - La présence de l'extrême droite - Les différences entre Paris et proche banlieue d'une part, et le reste de la France d'autre part - La répression et les violences policières - La question des services publics - La répartition des richesses - La démocratie directe et les alternatives aux ins- titutions.
Autant de sujets abordés dans ce numéro des Utopiques.
Les auteur·es sont avant tout des actrices et acteurs du mouvement : Gilets jaunes, syndicalistes, Gilets jaunes-syndicalistes, syndicalistes-Gilets jaunes... ils et elles témoignent, expliquent, analysent, interrogent.
De Fougères à Saint-Gaudens en passant par Nîmes, Rouen, Châlon ou Besançon, sans oublier les assem- blées des assemblées de Commercy ou Saint-Nazaire, comment un mouvement, si souvent présenté comme apolitique, crée en réalité une nouvelle politique en remettant le partage des richesses, l'égalité sociale et la question démocratique au coeur des débats.
La revue aborde certaines des difficultés et des li- mites que rencontre le mouvement social actuel. En effet, si les ronds-points sont occupés et les péages li- bérés, les entreprises et les services semblent à l'écart...
Les Gilets jaunes ou la redécouverte du prolétariat, celui de la France du 21 e siècle, avec sa complexité, ses contradictions, mais aussi sa force.
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Les utopiques n.17 : des combats pour l'enfance à la jeunesse en lutte
Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 1 Juillet 2021
- 9782849509302
Cette livraison d'été des Utopiques comporte un dossier sur l'enfance et de la jeunesse. Si nous avons l'émancipation au coeur, c'est bien dans la société entière que celle-ci doit pleinement se réaliser et à chaque âge de la vie. Loin de faire le tour de la question, le numéro s'intéresse à l'enfant dans les pédagogies alternatives et émancipatrices, aux droits de l'enfant, comme à la place à donner à « l'enfance » en tant que telle, mais aussi aux mythes et réalités autour de l'adoption internationale.
Nara Cladera revient, témoignages poignants inédits à l'appui, sur les « enfants volés » par la dictature argentine dans les années 70 et sur le mouvement des grands-mères de la Place de mai. Deux articles traitent des enfants dans la Commune de Paris, poursuivant ainsi le précédent numéro intégralement consacré à cet épisode majeur des espoirs révolutionnaires.
Ludivine Bantigny, historienne, replace l'histoire de la jeunesse dans celle de la France capitaliste. De quels outils collectifs se doter dans la jeunesse, comment garantir son auto-organisation ? Les combats syndicaux des lycéen·nes et étudiant·es sont évoqués : la lutte contre le CPE en 2006, l'expérience des Jeunesses syndicalistes, les conséquences du confinement lié à l'épidémie de Covid-19.
La réalité de la « démocratisation » scolaire est interrogée : d'un point de vue général comme au travers de « celles et ceux des lycées pro ». La jeunesse, c'est aussi celle qui est « sans-papiers » : le jeune Madama ou, plus globalement, les Mineurs non-accompagnés ou Jeunes isolé·es étranger·es.
Enfin, deux sujets sont proposés à la réflexion, « hors-dossier » : les porte-paroles de l'Union syndicale Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert, invitent à réfléchir sur le rôle et le sens du syndicalisme ; Gilbert Achcar s'intéresse aux contours de l'impérialisme aujourd'hui.
Enfin, à l'occasion de la 4e rencontre internationale, prévue à Dijon en septembre 2021, nous présentons le site et les activités du Réseau syndical international de solidarité et de luttes.
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Poko bout/Inabouti est le thème choisi pour ce numéro 4.
Nous faisons écho au sentiment général d'inaboutissement, d'arrêt en plein vol, ressenti au niveau individuel mais aussi collectif. Inaboutissement, car sont arrêtés en plein élan, l'ambition d'égalité de la nation haïtienne, les mobilisations politiques contre la corruption, les avancées des luttes féministes, l'année scolaire commencée et qui doit être terminée dans un pays tiers, des vies prises et celles à qui on n'a pas laissé la chance de commencer.
Est enraciné en Haïti mais aussi dans les interstices des frontières, naviguant entre les différentes diasporas haïtienne, et à la fois dans les différentes langues, celles du dedans, le créole haïtien et le français, et celle du dehors :
L'anglais. Nous ouvrons ce numéro avec l'autrice Marie- Célie Agnant en conversation avec l'universitaire Darline Alexis revenant sur la version bilingue français/créole haïtien, traduite par elle-même, de son roman La dot de Sara, Yon eritaj pou Sara, paru en 2022.
Inabouti, mis en suspens mais pas complètement abandonné ou terminé, pour mettre l'emphase sur cet aspect. Ce numéro est composé principalement de contributions que nos autrices ont commencées mais n'ont pas terminées, comme « Sans titre » de la réalisatrice et autrice Val Bah, ou « Ti pye Zoraj » de la peintre Tessa Mars et une autre artiste visuelle, la plasticienne Nathania Pericles, partage son travail dans ce numéro.
Ce numéro ouvre la porte sur un autre inaboutissement, celui-ci sanitaire. Dans un monde qui se pense post-Covid, l'écrivaine Yanick Lahens nous partage des extraits d'un journal qu'elle a tenu de 2020 à 2022, regroupés sous le titre « Brève chronique de résistances à l'âge viral et écocide ». L'inaboutissement des luttes féministes restant au coeur de nos préoccupations, il est toujours question de la permanence des féminicides et de violences de genre, avec la journaliste Monique Clesca qui revient sur le tabou qui entoure les violences domestiques dont elle-même a été victime. À l'instar du précédent numéro, Alaso continue à être un espace pour de nouvelles voix. Nous avons donc le plaisir de publier les lauréates de notre appel à contribution, Micaëlle Charle avec une analyse des féminicides comme machine à broyer et un poème de Velphyne Pierre. Nous clôturons ce numéro, comme il a commencé, dans les interstices des frontières, cette fois territoriales, avec la chanteuse compositrice Sherlee Skai et son titre « Del Rio ». Un texte qui fait référence à une ville frontalière entre les États-Unis et le Mexique où les corps, les rêves, et l'espoir de milliers de migrant·es haïtien·nes ont été accueillis par la violence des frontières organisée par les propriétaires de ce que Yanick Lahens nomme le « modèle-monde ». -
Les utopiques n.14 : été 2020 ; syndicalisme et féminisme
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 10 Septembre 2020
- 9782849508428
Avec ce numéro, nous ne prétendons pas explorer tout le champ féministe du syndicalisme, tout le champ syndical du féminisme. En plus de vingt ans, les journées intersyndicales femmes y ont largement contribué. Cécile Gondard y revient.
Les femmes ont toujours travaillé, toujours lutté, toujours activement participé aux mouvements sociaux, politiques et syndicaux ; et les femmes ont régulièrement disparu des histoires retraçant tous ces moments. Sous des angles différents, Annick Coupé, Nara Cladera, Elisabeth Claude, Nicole Savey et Fanny Galot reviennent sur la dette du mouvement ouvrier vis-à-vis des femmes. La crise sanitaire et sociale liée au Covid-19 est l'occasion pour Corinne Mélis de dénoncer, et expliquer, cette invisibilité, organisée et à combattre. Elle montre également la nécessité de penser le croisement des oppressions et les débats, souvent difficiles, que cela sous-tend.
Le récent mouvement sur les retraites n'a-t-il pas démontré la nécessité de genrer nos cahiers revendicatifs, interroge Verveine Angeli. Murielle Guilbert traite de la mixité des listes électorales, tandis qu'Anne Bennot-Millant démontre que les statistiques à propos des violences conjugales fassent disparaître les femmes de plus de 70 ans.
L'auto-organisation est une priorité. Celle des femmes s'impose. Manel Ben Boubaker, Julie Ferrua, rappellent les premières concernées doivent pouvoir prendre toute leur place Le syndicalisme comme le féminisme ne connaissent pas de frontières. D'où les contributions de Cybèle David sur les femmes zapatistes, Leire Txakartegi sur une grève de femmes au Pays basque, Claude Lambrechts à propos du 8 mars en Belgique, Cybèle David et Camille Saugon sur un collectif de femmes à Rome. Gaëlle Differ et Lazritia Zenevitch rappellent que le droit à l'avortement, libre et gratuit, demeure un combat, ici et ailleurs. De même, pour l'action syndicale contre les violences sexuelles et sexistes, dont nous parlent Cécile Gondard, Murielle Guilbert, Corinne Mélis et Odile Binet Enfin, à travers le film Ni les femmes Ni la terre, Lucie Assemat aborde l'écoféminisme, tandis qu'avec Cantomos sin medio, Mylène Colombani nous invite à réfléchir sur un syndicalisme qui doit être culturel.
Vingt et une femmes, dont dix-huit syndicalistes, ont contribué à ce numéro. Le féminisme n'est pas l'affaire que des femmes, loin de là. Notamment, il doit interpeller l'ensemble des syndicalistes. Mais qui peut mieux en parler que des femmes syndicalistes ?
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Les utopiques n.21 : impérialismes, guerre, paix et syndicalisme
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 1 Décembre 2022
- 9791039900676
Prolongeant les écrits de syndicalistes d'Ukraine parus dans un livre de la collection «?Coup pour coup?», cette vingtième édition des Utopiques s'ouvre sur des témoignages de syndicalistes confronté·es à la guerre déclenchée par le pouvoir russe, impliqué·es dans la résistance populaire et toujours en lutte pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses dans le pays. Les participantes et participants aux convois syndicaux vers l'Ukraine, organisés depuis le printemps 2022, complètent ce chapitre.
Qu'est-ce que l'impérialisme, les impérialismes?? Au sein de la gauche, syndicale et politique, cette question a été au coeur du soutien, ou non, à la résistance ukrainienne. Plusieurs auteurs et autrices reviennent sur ces réalités, sans ignorer l'actualité de l'impérialisme français, de la Kanaky à l'Afrique, en passant par les Antilles.
Le syndicalisme a déjà dû se positionner vis-à-vis de révolutions et/ou de guerres?: Espagne 1936, résistance française, guerre d'Algérie, Palestine, Pays basque, Irlande, Afrique du Sud, Bosnie, Kurdistan, autant d'exemples traités par plusieurs militants et militantes de Solidaires, mais aussi de la CGT.
Les femmes sont particulièrement victimes des guerres?: le viol utilisé comme arme de guerre, la traite des humains et l'exploitation des mères-porteuses (GPA) ukrainiennes sont ici traités.
D'autres articles portent sur la cyberguerre, la production et la vente d'armes, les possibles reconversions d'usines d'armement, la place des budgets militaires dans l'économie mondiale, les luttes contre l'institution militaire... -
La question du rôle et des places (genrées) est incontournable pour avoir une approche féministe de la famille. C'est, parmi les rôles les plus ancrés dans la culture haïtienne, l'archétype de la fanm potomitan [la femme soutien de la famille], le potomitan étant le poteau central du temple vaudou - ce serait une récompense que d'être une fanm potomitan - que Doris Lapommeray nous invite à refuser.
L'autre place dans la famille, est celle de l'enfant. Darline Alexis nous propose de questionner son absence/présence/prétexte dans la littérature haïtienne.
Il sera aussi question de la famille que l'on choisit, avec les textes de Michèle Lemoine sur la famille artistique et de Jeanne-Elsa Chery sur les femmes en politique.
Qu'en est-il de la famille dont on hérite?: Sharma Aurelien nous présente un état des lieux des luttes féministes autour de la question des familles monoparentales que les femmes tiennent à bout de bras. La famille et le couple restent pour les femmes l'espace de prédilection des violences patriarcales sous toutes leurs formes?; Stéphanie François et Dorvensca M. Isaac nous offrent deux textes de fictions sur le sujet.
Il sera aussi question de la famille à laquelle les femmes incarcérées sont arrachées et des liens impossibles à retisser avec leurs enfants et proches à la sortie.
Parfois, plus que d'autres, c'est une famille qui nous choisit?: c'est le cas de Sergina Trenti et Jessica Lundi-Léandre, toutes les deux nées en Haïti et adoptées par des familles blanches françaises. -
Les utopiques n.22 : anticapitalisme : pourquoi ? pour quoi ?
Théo Roumier, Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 13 Avril 2023
- 9791039901222
Quelles luttes syndicales contre le capitalisme, aujourd'hui?? Tel est le thème du dossier du 22e numéro des Cahiers Les Utopiques. Comme lors de chaque livraison de cette revue, des syndicalistes e l'Union syndicale Solidaires, mais aussi de la CGT ou de la FSU ont part de leurs réflexions, de leurs propositions, de leurs actions?; des sociologues, historien·nes ou économistes complètent le propos.
Théo Roumier rappelle que le syndicalisme s'attelle à deux tâches en parallèle?: la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs, d'une part, la construction d'une société d'où doit disparaître l'exploitation capitaliste, d'autre part. Cette exploitation se combine à diverses oppressions (patriarcales, coloniales, raciales, etc.)?; il y a bien longtemps que le syndicalisme se confronte à cette intersectionnalité des agressions ici expliquée par Saïd Bouamama et Nara Cladera.
Les porte-parole de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert, montrent comment et pourquoi l'écologie et le féminisme s'inscrivent dans la lutte anticapitaliste, mais aussi comment et pourquoi une rupture avec le capitaliste doit s'appuyer sur le féminisme et l'écologie.
Contre le capitalisme, mais pour quoi d'autre??, interroge Christian Mahieux. Question que soulève aussi Maryse Dumas à sa façon?: qu'est-ce qu'être anticapitaliste aujourd'hui?? Alain Bihr traite la question sous ce même angle. Patrick Le Moal et Ludivine Bantigny prolongent le propos à travers quelques pistes pour réfléchir à ce que serait une révolution au 21e siècle.
Patrick Le Tréhondat évalue à quel point les coopératives peuvent être une voie de sortie du capitalisme.
L'équipe du journal/site Cerises la coopérative se demande comment concilier les lendemains qui chantent et les expériences concrètes d'aujourd'hui, dans une perspective d'émancipation sociale globale.
La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires apporte aussi sa contribution, dénonçant le discours faussement anticapitaliste d'une partie de l'extrême droite.
Enfin, comme lors de chaque numéro, des articles hors dossier complètent le sommaire. On trouvera cette fois une interview de l'équipe de Libre pensamiento, la revue de la Confederación General del Trabajo de l'État espagnol?; également, une contribution du syndicat SUD-Industrie à propos du syndicalisme dans l'industrie de l'armement, dans la suite de la précédente livraison des Utopiques. -
Ce cinquième numéro, «?Dous?» (plaisir/désir), n'est pas une échappatoire à la réalité, mais la persistance dans le projet que représente un espace de la pensée féministe?: tenir la ligne même en vent contraire. Alaso, n'étant pas une revue d'actualité n'a pas d'impératif de répondre au moment.
Anthologie féministe, chaque numéro s'attelle à créer un éclairage du présent, du passé et de l'avenir. -
Immeubles qui s'effondrent, frontières qui se durcissent, prisons qui se remplissent, droits sociaux qui se font la malle, le climat qui s'emballe, richesse des plus riches qui s'envolent et ce sentiment de vivre avec un bruit d'alarme incessant dans la tête.
Une volonté de superposition des luttes antiracistes, anti-impérialistes et de celles liées au genre et à la sexualité.
Face aux urgences, comment répondre mais surtout comment dégager des espaces pour construire au-delà de l'urgence ? Comment s'organiser pour accompagner les luttes et surtout arriver à la victoire ?
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Les utopiques n.16 : la commune de Paris : mémoires, horizons
Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 25 Mars 2021
- 9782849509128
1871-2021, la Commune a 150 ans. Un siècle et demi! Deux écueils possibles: la commémoration acritique, à grand renfort d'images sacrées, de récits hagiographiques (souvent préconçus); l'ignorance d'un pan d'histoire ouvrière inconnue car vieille, combattue par l'ordre, mal ou non enseignée, masculinisée... Dans les deux cas, ce serait ne pas servir nos réflexions et actions d'aujourd'hui, et de demain, pour l'émancipation sociale.
Roger Martelli, coprésident des Amis et amies de la Commune de Paris (1871) nous invite à croiser les regards sur ces 72 jours, leurs significations, conséquences et enseignements. Finalement, «tout dépendra d'abord de ce que ses héritiers et héritières voudront faire de l'événement Commune de Paris»! Dans une conversation à quatre voix, Ludivine Bantigny, Maryse Dumas, Christian Mahieux et Pierre Zarka explorent ce qui, depuis 1871 tisse ce fil rouge: Communs, Commune, se fédérer, autogestion, révolution.
Que fut l'oeuvre de la Commune? Gérard Coste retrace l'importance des services publics. Anouk Colombani réhabilite les femmes au travail, puis laboure les étranges résonances entre les débats sur le travail des ouvriers-boulangers et nos débats contemporains sur la démocratie du travail. Jean-François Dupeyron met en lumière les apports des communard·es dans le domaine de l'éducation. Georges Ribeill nous raconte le chemin de fer et les cheminots de 1871. Christian Mahieux exhume le caractère novateur des décisions prises en matière de laïcité.
Assiégée par l'armée prussienne, affamée et attaquée par la bourgeoisie versaillaise, la Commune n'a pas bénéficié d'un contexte favorable aux expériences sociales. C'est peu de le dire ! Cela ne l'empêcha pas de prendre des mesures qu'aucune institution républicaine n'a renouvelé depuis 150 ans; ainsi des décrets permettant la réquisition d'entreprises que présente Christian Mahieux. Il nous rappelle aussi que la Commune n'échappe pas à son temps: la lutte contre le colonialisme ne fait pas partie des préoccupations. Entre membres de la Commune, débats et divergences ont existé: quels enjeux autour de la définition d'une minorité et d'une majorité?
Patrick Le Tréhondat nous explique la démocratie en armes, autre innovation communarde que la bourgeoisie s'empressa de faire disparaitre pour laisser la place à « la grande muette ». La Commune, comme tous les mouvements collectifs, ce sont des femmes et des hommes qui s'associent librement, pour lutter, revendiquer, rêver, construire ... «Parmi les insurgé·es, se trouvaient des femmes qui sont invisibilisées.» Avec Elisabeth Claude, sortons-les de l'ombre et faisons connaissance! Christian Mahieux nous propose de découvrir un homme et une femme de la Commune: Eugène Varlin et Léodile Bera, dite André Léo. Éric Toussaint explique les atermoiements face à la Banque de France.
Malgré les circonstances tragiques, les arts furent si au coeur des préoccupations révolutionnaires. N'est-ce pas somme toute logique, que ce soit au travers d'eux aussi que se joue une guerre d'interprétation de la Commune mais aussi les possibilités de sa perpétuation?
Un CD accompagne ce numéro. Il mêle des voix militantes d'aujourd'hui, pour la Commune. En italien, en français, en occitan, a capella ou instrumental, enregistré à distance ou ensemble, pris en manif, chanteurs des soirées militantes ou chanteuses professionnelles, chanter la Commune c'est aussi continuer à la faire. A partir des chansons de la Commune, Mymytchell entend «questionner le lien inestimable entre l'expérience politique et le fait de chanter - avec la seule idée de participer à le faire perdurer dans notre esprit et le ranimer dans nos pratiques!» Tandis qu'Anouk Colombani nous livre une interview d'une communarde contemporaine, Dominique Grange.
Gérard Gourguechon montre le lien qui unit les écrivains contre la Commune aux éditorialistes contre nos grèves : la haine et le mépris de classe. Barbara Issaly montre la place de la Commune dans la Bande dessinée.
On prête parfois à la Commune des décisions, des actes, voire mêmes des intentions qu'elle n'a pas eu. C'est l'objet d'une des rubriques du blog de Michèle Audin, qui nous confie ici que, non, la Commune n'a pas brulé la guillotine. La Commune: de Paris? Oui, mais pas seulement. Bernard Régaudiat analyse celles de Marseille en 1870 et 1874, Matthieu Rabbe raconte Lyon, les camarades de la revue Solidaritat nous décrivent Nîmes, et Christian Mahieux évoque Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse, Grenoble, Le Creusot, et Limoges ; et aussi Montereau ou Brest.
L'internationale sera le genre humain... Les militant·es de la Fundación Salvador Segui explique le retentissement de la Commune en Espagne. Nara Cladera nous fait découvrir les communards en Uruguay. Cybèle David nous parle de l'autonomie zapatiste et Richard Neuville de la Commune d'Oxaca, au Mexique.
Quelques repères sont nécessaires, pour mieux appréhender tout ceci. C'est ce que nous proposent Philippe Barrre et Alice Rodrigues, avec deux chronologies: de 1789 à 1871, en passant par 1792, 1830 et 1848; de la Commune proprement dite. Renvois vers le dictionnaire biographique Maitron et plusieurs sites internet consacrés à la Commune, ainsi qu'un court lexique complètent cet ouvrage. Enfin, Charles Jacquier revient sur les 100 ans d'une autre Commune, celle de Cronstadt.
Les dessins originaux de Tardi et d'Hélène Maurel, ainsi que deux textes de Jacques Prévert participent de la réussite de ce numéro. Une fois de plus, Serge D'Ignazio nous a généreusement offert plusieurs de ses photos. Merci aussi à Jihel.
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Les utopiques n.18 : la prison : réalités, alternatives, syndicalisme
Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 2 Décembre 2021
- 9782849509531
Le dossier de cette livraison est consacré à la prison. Il s'inscrit pleinement dans notre démarche : à la fois une revue syndicale, ouverte à tous les sujets et un outil de débat, donc où sont exprimées des idées parfois divergentes.
Cécile Marcel, directrice de la section française de l'Observatoire international des prisons, dresse un état des lieux. Julien Gonthier et Florent Cariou évoquent la problématique du travail des prisonniers et des prisonnières : rémunération, conditions de travail, droit syndical, etc., tout est loin des règles applicables au dehors de la prison. La situation sanitaire connue depuis plus d'un an n'est pas sans conséquences : propagation du virus, confinement interdisant les visites. Des prisonnières et prisonniers de Muret et la revue L'Envolée racontent...
En prison aussi, on oublie trop souvent les femmes. Leurs conditions de détention, les problèmes spécifiques qui sont les leurs sont ici traités à travers articles et entretiens, avec Barbara et avec l'équipe de Citad'elles, que nous devons à Élisabeth Claude.
Deux entretiens, l'un avec Gwenola Ricordeau, l'autre avec Joël Charbit expliquent la revendication abolitionniste et la stratégie syndicale dans les combats des personnes détenues. Christian Mahieux retrace par ailleurs des luttes des prisonnières et prisonniers : Groupe information prisons, lancé en 1971 par Jean-Marie Domenach, Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet, Comité d'action des prisonniers, animé notamment par Serge Livrozet, et d'autres journaux/mouvements (Prisons, Otages, Rebelles...). Un autre entretien, cette fois avec un regret, Alexis Grandhaie, ex-secrétaire général de la CGT Pénitentiaire, n'a pas souhaité que nous reprenions son interview ; et les actuels responsables de cette structure n'ont pas répondu à notre sollicitation.
La Coordination des prisonniers en lutte, active dans l'Espagne de la fin du franquisme, est évoquée par Daniel Guerrier. Interviewé par Nara Cladera, Josu Urrutikoetxea, militant basque, une des voix annonçant la dissolution de l'ETA en 2018, nous parle de la situation des prisonniers politiques, dans l'État espagnol et en France. Une illustration par Philippe Arnaud, avec Georges Ibrahim Abdallah, enfermé depuis trente-sept ans.
Stéphane Bouchet apporte l'éclairage d'un syndicat organisant le personnel pénitentiaire. Plusieurs acteurs et actrices de mouvements associatifs et syndicaux abordent d'autres sujets :
Tristan Renard, la psychiatrisation de la prison et la pénalisation de la psychiatrie ;
Le GENEPI, la probatoire et la réinsertion ; Marion Bagnaud, les personnes détenues étiquetées «radicalisées» ; Karim Taharount, la double peine. Une présentation du Syndicat de la magistrature complète le panorama.
Fil rouge depuis notre numéro du printemps, la Commune n'est (toujours) pas morte ; Patrick Le Moal interroge : Quelle justice en révolution ?
Hors dossier, nous proposons trois textes :
- une réflexion sur les tâches syndicales dans la période;
- la reprise d'un écrit de Bernard Noël à propos du massacre d'État du 17 octobre 1961 ;
- et enfin, sur l'initiative de François Préneau, la réédition d'un document de Robert Cruau traitant de tâches révolutionnaires en France... en 1943.
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Où se situent nos mémoires ?
Dans notre mémoire des lieux, au coin de la rue, quand un souvenir émerge. Dans le fond d'un carton poussiéreux d'archives ; dans les musées coloniaux ;
Les cimetières. Dans l'usine ; les champs ; les sites de construction ; les chambres de bonne ; les douches publiques. Les foyers de travailleurs immigrés ; les bidonvilles ; les camps ; les prisons ; les parloirs ;
Les cités de transit. Dans les traversées. Dans des espaces prévus pour disparaître. Dans des espaces qui prévoient notre disparition.
Dans la garde que prend mon corps ; nos jambes qui courent en zigzag ; nos cicatrices ; mes poils ;
Les mains abîmées par l'eau de javel ; l'espace pour poser sa tête sur les jambes de Setti. Dans l'odeur de l'ail et des épices de « chez-moi » ; le miel et l'huile d'olive ; les fleurs de jasmin ; le bon café qui siffle dans l'ibriq. Dans les rituels couchés sur des papiers secrets ou transmis par le corps ; les rituels afrocaribéens ; les arts martiaux et les danses ; le Gwo Ka, le kalarri payattu, la capoeira, le hip-hop.
Dans des mappemondes tenues à l'envers ; les vieilles photos et papiers d'identité enveloppés dans de l'aluminium ; les foulards des aïeules ; les jouets cachés au fond d'un tiroir, sous une pile de vieux sous-vêtements ; nos laissez-passer, nos cartes de séjours, nos passeports ou leur absence.
Nos silences et non-dits. Nos récits oraux et nos histoires. Nos tentatives pour préserver nos mémoires. Nos tentatives pour transmettre nos luttes, nos traces, nos sillons, nos mondes.
Ce cinquième numéro, Transmettre, se propose d'évoquer nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l'ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre.
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Les utopiques : Lip vivra ! 50 ans après, ce que nous dit la lutte des Lip
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 17 Juin 2023
- 9791039901680
12?juin 1973, les ouvrier·es de l'usine horlogère Lip réquisitionnent et mettent à l'abri le stock de montres, qui devient leur «trésor de guerre».
Quelques jours plus tard, les Lip prennent une décision historique?: la remise en route des chaînes de production.
Tout l'été, au transistor, dans le journal, on suivait les épisodes de la lutte des horloger·es bisontin·es. On en parlait dans les ateliers, dans les bureaux, au bistrot. On achetait les montres que produisaient et vendaient les «hors-la-loi de Palente», qui allaient ainsi se verser une «paye ouvrière».
Le 29?septembre 1973, 100?000 manifestant·es convergeaient de toute la France pour soutenir les Lip.
On retrouvera dans ce recueil le souffle qui explique pourquoi, un demi-siècle plus tard, le «?On fabrique, on vend, on se paie?», claque encore comme le rappel d'un événement inoubliable, d'une fronde contre l'ordre capitaliste, tant pour celles et ceux qui y ont participé que pour le patronat et les gouvernants.
On cheminera au fil des pages avec quelques figures des Lip, Charles Piaget, bien sûr, mais aussi Jean Raguenès, Marc Géhin, Fatima Demougeot, Roland Vittot ou Monique Piton et bien d'autres?! On y percevra aussi l'écho de la double lutte des femmes de Lip, contre leur patron mais aussi pour s'imposer dans un monde syndical masculin.
Alors, oui, Lip vit et vivra! -
Verveine Angeli pose la question: contre l'extrême droite en marche vers le pouvoir que peut le syndicalisme? Murielle Guilbert revient sur les suites des élections législatives au sein de l'Union syndicale Solidaires. Gérard Gourguechon et Christian Mahieux s'appuient sur la situation politique et sociale française de l'été 2004 pour proposer quelques pistes autour du rôle politique du syndicalisme. L'organisation d'un syndicalisme de masse est une des réponses à la montée de l'extrême droite?; cela suppose de prendre des mesures concrètes, nous rappelle Baptiste Pagnier, syndicaliste CGT. Bien connaître nos ennemis est fort utile: le collectif La Horde propose un panorama de l'extrême droite française et une chronologie du FN/RN depuis 1972. Quelles expériences syndicales contre le fascisme?? Plusieurs articles de syndicalistes apportent des éléments à ce sujet. Anouk Colombani rappelle l'implication du syndicalisme dans la Résistance en France pendant l'Occupation. Mathieu Borie et Lina Cardenas rendent compte de leur rencontre, en Colombie, avec des syndicalistes qui organisent la classe ouvrière et mènent des luttes, malgré la menace mortelle des paramilitaires. Nara Cladera décortique les mesures prises par le gouvernement Milei en Argentine. Enfin, Christian Mahieux se fait l'écho de l'appel contre une loi liberticide, esclavagiste et policière initiée par le gouvernement Méloni en Italie. La guerre entraîne aussi des conséquences sur le monde du travail à propos de l'Ukraine envahie, occupée et résistant à l'armée russe. Daniel Authier, de la CGT Finances publiques, et Régis Lagrifoul, de Solidaires Finances publiques, décrivent une initiative commune pour articuler combat syndical et enjeux des quartiers populaires?: autour des finances publiques, au Mirail, à Toulouse.
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Les utopiques n.14 : hiver 2019-2020 ; Palestine ; fragments, luttes et analyses
Angeli Verveine
- Syllepse
- Les Utopiques
- 19 Novembre 2019
- 9782849507421
Après le Brésil, le Chiapas, l'Algérie, le Kurdistan, la Chine, le numéro 14 de la revue internationale de l'Union syndicale Solidaires est consacré à la Palestine.
La lutte du peuple palestinien pour son autodétermination dure depuis plus d'un siècle, elle a pris plusieurs formes. De la révolte arabe de 1936 contre le mandat britannique, aux luttes « institutionnelles » comme la formation des partis politiques arabes en Israël, de la grève des impôts à Beit Sahour aux manifestations hebdomadaires contre le mur à Bilin, des soulèvements pacifistes à la lutte armée.
Dans les quatre coins du monde, la Palestine représente une injustice, l'un des derniers avatars du colonialisme occidental, et les Palestiniennes et Palestiniens ont toujours été soutenu·es dans leurs luttes. Les initiatives ont pris différentes formes :
Le tribunal Russell pour la Palestine a mobilisé les opinions publiques en dénonçant l'impunité dont jouit Israël, les nombreuses flottilles ou marches vers Gaza ont maintes fois tenté de briser le siège, partout des collectifs relaient quotidiennement la parole les Palestinien·ne·s. Enfin, ces dernières années, la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions a pris beaucoup d'ampleur et permis de nombreuses victoires.
L'Union syndicale Solidaires a soutenu et participé, chaque fois que cela était possible, aux différentes initiatives pour la Palestine, travaillant à l'unité la plus large avec les autres syndicats, les partis, les associations. Cette nouvelle édition propose quelques repères historiques et géographiques et des cartes, un récit de ce que veut dire « être Palestinien.ne » au fil des années, une description des organisations syndicales, associatives et politiques. On y trouvera des réponses à des questions telles que : comment vit-on à Gaza ? à Hébron ? dans les camps de réfugié.es ? Pourquoi parle-t-on d'apartheid ? Quelle solidarité internationale mettre en oeuvre ?
De nombreux témoignages complètent l'ouvrage : Pierre Stambul, Dominique Vidal, Omar Barghouti, Bassel Al-Araj, Nithya Nagarajan, Samia Botmeh, Ana Sanchez, Haidar Eid, Samer Salameh, Mousa Tawfiq, Naji Odeh, Saleh M.
Dghameen, Michel Warschawski