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Aden Belgique
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«Comme n'importe qui, je suis des centaines de gens. Je suis baroque. Baroque, ça veut dire : les volutes, les spirales, les ornements qui dérangent la ligne de base. Dire quelque chose en peu de mots, ça ne m'impressionne pas. Je sais bien comme il est facile de dire quelque chose en peu de mots. L'amour du "dépouillé" est une maladie. "Clarté", voilà encore un vilain mot. La clarté, ce n'est qu'un petit jeu pour les êtres de second plan. La clarté est honnête, donc elle est suspecte. Dans un livre il doit y avoir des passages obscurs. Un roman n'est pas un café soluble.»
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Ce livre entend donner à voir la charge politiquement subversive de la poésie de Rimbaud sous le vernis scolaire ou académique, les idées reçues et les quelques scandales avantageusement rangés. La lecture proposée ici est celle du surréalisme, entendu comme lecture politique de la poésie, réinventant par-là même la politique, la poésie, et leurs liens.
Dire que les poèmes de Rimbaud ont une dimension politique, ce n'est pas les réduire, mais au contraire mettre en évidence la conjonction particulière dans laquelle ils s'inscrivent.
Cette conjonction, nous aimerions l'explorer dans une triple direction. La première est celle d'une critique, empruntant à la caricature et au démontage, non seulement de l'Empire et de l'Église, mais aussi plus largement de l'Ordre bourgeois.
La deuxième dimension est étroitement liée à la Commune de Paris. Il convient de rappeler que pratiquement tous les artistes et intellectuels prirent fait et cause contre les communards, et que se dessina alors une ligne de fracture tant politique que culturelle. Les espoirs et la défaite, la condamnation haineuse et l'exil sont comme systématisés et retournés dans nombre de poèmes de Rimbaud. Ceux-ci offrent une manière de contre-culture et de contre-politique où se mêlentn l'utopie et le quotidien, la fête et la révolution, le lyrisme et le désenchantement.
Enfin, la troisième direction politique constitue à la fois une synthèse et une radicalisation des deux autres. Aux confins de la poésie et de la politique, Rimbaud en appelle à une révolution qui soit un bouleversement de tout et de tous, un dérèglement de la machine capitaliste. La vie à changer, l'amour à réinventer, le temps à libérer sont alors autant de mots d'ordre poétiques que politiques.
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Most contemporary African fiction known in the West is written in English: Nigerian writer Wole Soyinka and South African novelist Nadine Gordimer come to mind. Fiction in translation from non-English-speaking Africa, however, is scarce. For its attempt to bridge that gap, Heinemann is to be commended. Pepetela, nom de plume and nom de guerre of Angolan writer Arthur Carlos Mauricio Pesta?a, also deserves a nod for this richly detailed recounting of Angolan history (1890-1975) through the saga of the Semedo family. A Portuguese colony from the 15th century, Angola was the only African country used as a penal settlement. Portuguese-born residents were officially "first-class" whites; Angolan-born whites were given second- or third-class status. Their intermingling with Africans created a unique population mix. Against this background, Angolan-born Alexandre Semedo, a convict's son, seeks his identity. Over his lifetime, lives of black Africans and whites increasingly commingle, the two peoples uniting eventually to fight first for independence then against a new invader, South Africa. The novel promises but never delivers-the pace is slow; the characters creepy and largely unsympathetic, the transitions from first to second person are confusing, and the literary device of Alexandre's Yaka warrior statue as knowing observer throughout the epic is poorly woven into the narrative. It rather makes one wonder if this 1986 winner of Angola's National Prize for Literature didn't lose something in translation. Copyright 1996 Reed Business Information, Inc.
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Rien d'officiel est fait de cinq récits. Chaque récit s'adosse à une grande figure shakespearienne. Inutile pourtant de connaître Shakespeare pour lire Rien d'officiel : ce qu'il faut savoir, on vous le dit. De quoi est-il question alors ? De notre époque, de ce que nous rapportent les télés et les journaux, des visages multiples du pouvoir, du chaos du monde, sa futilité, son tragique, sa violence. On y croise la rolex d'un mentor de la communication, la destinée tragique de la princesse Diana, le romancier japonais Murakami, et on y croise bien d'autres choses encore.
On vous le disait: c'est comme dans les médias, mais tout autrement que les médias. Rien d'officiel, ce sont les bruits d'hier et d'aujourd'hui qui viennent vous échauffer les oreilles. Deux hommes, trois femmes prennent successivement la parole pour raconter leur histoire, dire leur colère. Leurs récits toniques nous appellent à résister. Si on veut vivre tout simplement, il faut garder l'oeil ouvert et n'avoir pas sa langue en poche.
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La tête ailleurs ; années chinoises
Jean-pierre Outers
- Aden Belgique
- Label Litterature
- 3 Décembre 2013
- 9782805920585
Voilà un livre d'une beauté rare. Rare car elle échappe à toute tentative de catégorisation. Une beauté innommable. Où sommes-nous : dans l'essai, le récit de voyage, la fiction? Nulle part et partout à la fois. Saisis tour à tour par la surprise, le rire ou l'incrédulité. Nous sommes en Chine, immergés au coeur de l'étrangeté, d'un monde qui ne se laisse approcher que par touches successives, que l'on croit soudain tenir et qui se dérobe aussitôt.
Celui qui s'aventure en Chine sait le risque qu'il court : ne plus jamais revenir. C'est ce qui est advenu à l'auteur, il est devenu chinois. Et ce livre lentement m'a aidé à comprendre comment mon frère, sans déclaration fracassante - à peine un murmure - était passé de l'autre côté du miroir, celui de "la fin de notre origine, en l'occurrence, de notre occidentalité." Car, par un étrange ricochet, à mesure que nous avançons, guidés par la main, l'immensité chinoise nous renvoie une image déformée de nous-mêmes, ébranlant à chaque pas nos belles certitudes. Et nous découvrons, au bout du compte, que nous ne sommes plus (les) seuls au monde.
Jean-Luc Outers
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Elsa Triolet se rend en Espagne en 1937 avec Aragon et une délégation d'écrivains pour soutenir les républicains. Le récit direct et simple de ces Dix jours en Espagne, donne à voir au jour le jour la vie d'un peuple en lutte. L'auteur nous fait découvrir et aimer des gens ordinaires qui, sans avoir l'air d'être des héros, en deviendront le moment venu. Les intellectuels sont là aussi et nous rencontrons dans l'intimité Mikhail Koltsov, Rafaël Alberti et sa femme, Pablo Neruda, l'écrivain allemand Ludwig Renn et bien d'autres encore. Mais la vie des hommes et des femmes anonymes qui s'organisent pour défendre leur pays compte tout autant et même plus. C'est l'histoire plus vraie que l'Histoire qui s'écrit alors.
Dix jours en Espagne est suivi de J'ai perdu mon coeur au Boulou qui relate l'arrivée à la frontière française des Républicains espagnols en 1939, lors de leur défaite.
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C'est le 24 avril 1864 que Baudelaire, accablé par les soucis et les dettes, se rend en Belgique pour entreprendre une tournée de conférences dans le but de se refaire grâce à ses talents de critique d'art éclairé. Mais les illusions ne durent pas. Baudelaire ne déplace guère les foules. Il se fixe à Bruxelles, et plein d'amertume prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil, qui figure, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique ! restera inachevé. Pressentant la mort inéluctable de ce royaume qu'il juge artificiel, il résume son épitaphe en un mot : Enfin !
C'est aussi en Belgique que Baudelaire rencontra Félicien Rops, qui illustre pour le poète les Fleurs du mal. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur en sa compagnie, Baudelaire y perdra connaissance. Le malaise ne sera pas sans suite : il en gardera des troubles cérébraux ayant comme conséquence une aphasie. C'est en Belgique que Baudelaire a perdu la parole.
Les textes de Baudelaire sur la Belgique, derrière une misanthropie maladive, montre un Baudelaire en pleine détresse et glissant irrémédiablement vers la mort.
Le volume, outre Pauvre Belgique, contient les "Amoenitates Belgicae" et des extraits de la correspondance de Baudelaire concernant la Belgique.
Préface et introduction de Jean-Baptiste Baronian.