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Boreal
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Le monde se repliera sur toi
Jean-Simon Desrochers
- Boreal
- Litterature Boreal
- 5 Octobre 2023
- 9782764627341
Tour de force narratif, ce roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'une bande de Moebius. Dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'auteur joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages.
En route pour l'école, ce matin-là, le dernier avant les vacances de fin d'année, Clio partage l'abribus avec Zoé, qui arrive de Vancouver où elle est tombée par hasard sur Carter promenant son chien, qui, lui, a croisé Anne-Julie qui sortait en pleine nuit de chez son ex... Ainsi s'amorce une chaîne de rencontres en apparence fortuites mais qui nous amèneront à décrire plusieurs boucles autour du monde.
Tour de force narratif, ce nouveau roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'un ruban de Moebius. Dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'auteur joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages : adolescente à la recherche de soi ; joueur de hockey finlandais en mal du pays ; militante écologiste coréenne en visite à Tchernobyl ; terroriste disposée à tout sacrifier à sa soif d'absolu ; tenancière de café parisien qui cherche l'amour en ligne.
Il en résulte un portrait aussi familier qu'inquiétant du monde contemporain, gouverné par des forces obscures, ébranlé par les attentats, traversé par les rumeurs conspirationnistes, obsédé par le sexe, où chacun est prêt à tout miser sur la moindre miette de tendresse.
2001 : Finaliste au Prix Émile-Nelligan pour L'Obéissance impure 2001 : Mention au Prix Jacqueline-Déry-Mochon pour L'Obéissance impure 2003 : Prix Émile-Nelligan pour Parle seul12 2011 : Finaliste au Grand prix littéraire Archambault pour La Canicule des pauvres 2011 : Finaliste au Prix des libraires du Québec pour La Canicule des pauvres 2011 : Finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada pour Le Sablier des solitudes 2011 : Finaliste au Prix littéraire des collégiens 2012 pour Le Sablier des solitudes 2012 : Finaliste au Prix des libraires du Québec pour Le Sablier des solitudes 2017 : Sélection au Prix des libraires du Québec pour L'Année noire tome 1 : Les Inquiétudes 2019 : Sélection au Prix des libraires du Québec pour Les Limbes -
Je ne suis pas de son monde, un maestro de la poésie et sa ritournelle, un prof de littérature et son étudiante, un homme coincé devant un petit pétard blond, deux univers défigurés par la présence de l'autre, non, je ne suis pas de son univers et il passe son temps à me le rap-peler aussi. Oui, je viens d'un univers très différent du tien, me répond-il tout le temps comme pour me signifier que je suis une extraterrestre dans sa vie et qu'être ensemble pour vrai relève de la fiction. Quand il me dit ça, j'aurais envie de m'arracher un oeil et de l'avaler, qu'il me laisse donc me raconter une belle histoire, la belle histoire de deux mondes qui s'effondrent ensemble. Plus nos plaies seront profondes, plus on s'infiltrera l'un dans l'autre. Émilie-Kiki a vingt-six ans et aime Tchéky K., cinquante-six ans, son professeur de littérature, marié «jusqu'aux oreilles». S'engage alors un rapport de force qui oppose jeunesse et savoir, une lutte à finir entre deux clowns tristes dont la piste prend souvent l'allure de chambres d'hôtel minables et où tous les coups sont permis.
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Gaston Miron ; la vie d'un homme
Pierre Nepveu
- Boreal
- Litterature Boreal
- 16 Février 2012
- 9782764621035
Le 21 décembre 1996, dans la modeste église de Sainte-Agathe, avaient lieu les funérailles nationales d'un poète. Avant Gaston Miron, aucun écrivain n'avait reçu des autorités politiques québécoises un honneur pareil. Comment une telle chose pouvait-elle se produire dans une société qui avait jusque-là si mal traité ses poètes, de Nelligan à Saint-Denys Garneau?
C'est tout simplement que Gaston Miron incarne mieux que quiconque le Québec moderne. Miron est notre "contemporain capital". Écrire la biographie de Gaston Miron, c'est faire davantage que retracer la vie d'un homme, c'est raconter le Québec de la Grande Noirceur et des communautés religieuses, la Révolution tranquille, la renaissance du nationalisme et les mouvements de gauche, la crise d'Octobre, les deux référendums, c'est raconter l'histoire de l'édition au Québec et la naissance d'une institution littéraire semblable à celle dont sont dotées les autres nations.
À l'étranger aussi, le Québec, c'était Gaston Miron, tant parmi la confrérie des poètes que sur les plateaux de la télévision française.
Après de nombreuses années de recherche qui l'ont amené à rencontrer les proches de Miron et à traverser d'abondantes archives, le poète, romancier et essayiste Pierre Nepveu arrive à embrasser l'empan de cette vie hors du commun. Il sait bien sûr faire ressortir toute l'envergure du poète, mais il réussit également comme nul autre à peindre l'homme, sa rudesse, sa fragilité, son grand rire franc, ses coups de gueule, sa misère natale qu'il portait comme un stigmate, son espoir indomptable.
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Ni pastiches, ni exercices de style, ces histoires sont écrites « sous l'influence » d'autres écrivains : Jean Giono, Colette, Flannery O'Connor, Francis Scott Fitzgerald, Gabriel García Márquez, Anton Tchekhov, Guy de Maupassant, Gabrielle Roy, Michel Tremblay. Participant de l'oeuvre de fiction de Robert Lalonde, tout en poursuivant la voie inaugurée dans Le Monde sur le flanc de la truite et Le Vacarmeur, ces neuf textes constituent autant d'hommages à des auteurs admirés, du « piratage par amour ». Le plus beau dans tout ça, le plus surprenant - j'aurais pu, évidemment, m'y attendre -, c'est que pillant à tour de bras je me suis vu retomber dans les sillons de ma calligraphie à moi, ce fameux timbre «naturel », qui est peut-être fait de bien plus de chants qu'on pense. Chemin faisant - car rien ne saurait arrêter le pilleur ravi ! -, je découvris, avec une joie quasiment surnaturelle, comment travaillait celui-ci, besognait celle-là, bûchait cet autre, virgulait et adjectivait cet autre encore, et crus même apercevoir le paysage qui tremblait dans la fenêtre de l'un, ou ventait dans celle de l'autre, pendant qu'il ou elle écrivait. À tel point que je fus souvent bien étonné de déposer ma plume, une fois l'histoire achevée, dans un présent absolument personnel et inimitable, où m'attendaient des occupations de revenant, pour lesquelles il me semblait que je n'étais pas né. R.L.
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Coeur est un muscle involontaire (le)
Monique Proulx
- Boreal
- Litterature Boreal
- 22 Août 2002
- 9782764601815
Florence n'aime pas les écrivains, ces êtres névrosés, et encore moins leurs livres, ces choses corpulentes qui ne sont même pas vraies. Florence, par contre, aime Zéno, et Zéno, lui, aime Pierre Laliberté, ce romancier mythique dont personne n'a jamais aperçu le visage. Et c'est à cause de Zéno que Florence découvre un jour que Pierre Laliberté lui a volé la phrase la plus précieuse qu'on lui ait jamais dite. La voilà donc sur une piste pouvant la mener à cet imposteur qui pille la vie des autres pour construire ses livres.
Dans ce roman mené à la manière d'un polar, Monique Proulx rend un superbe hommage à la littérature et à ceux qui la font.
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Un nouveau recueil de poèmes, inédits, de Gilles Vigneault nous fait entendre la voix du poète aussi assurée, aussi fraîche qu'au premier jour. Parfois proches de la chanson ou du conte, parfois pure poésie, ces textes sont tout à la fois confidences, souvenirs, méditations sur l'écriture et, surtout, une invitation au lecteur d'éteindre les écrans « pour voir le jour s'allumer / Pour entendre des merveilles ».
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On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s'enfuit de la communauté fermée qui l'a vu naître et qui l'étouffe. Le voici donc plongé dans le Frais Monde , dans la jungle urbaine, au risque de se noyer.
Je vous raconte tout ainsi en vrac, les cauchemars comme les petits morceaux ridicules, pardonnez-moi si je ne sais pas faire la différence et trier les mouvements de mon univers par ordre de grandeur, car tout me semble important à dire, la douleur déchirante qu'est ma mère tout autant que ma faim sans bon sens pour les Mignonnes, tout il me semble doit être livré par le menu, de peur d'oublier les pièces d'or peut-être dissimulées dans les poubelles de ma vie.
On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s'enfuit de la communauté fermée qui l'a vu naître et qui l'étouffe. Le voici donc plongé dans le Frais Monde , dans la jungle urbaine, au risque de se noyer.
Ce n'est pas un hasard si Markus se retrouve à aider les plus mal pris de la ville. Car Markus est différent. Il est dévoré par une flamme qui le pousse à éclairer ceux qui semblent souffrir d'obscurité - et ils sont nombreux. Comment trouver sa place sans perdre son âme ? Où se terre la Mignonne ultime qui lui fait si cruellement défaut ? Et qui est cette ombre qui veille sur lui depuis le début, ce vieil homme mystérieux que Markus surnomme Maître K , et qui se dérobe chaque fois qu'il l'approche ?
Ce sont les mots et les yeux candides de Markus qui nous dévoilent les désastres ambulants partout, et l'aveuglement du monde libre qui court, qui court pour se fuir lui-même. -
Les seins de Faïna ont poussé l'espace d'un été, celui de ses seize ans.
Et, avec les seins, sont apparus les admirateurs. Faïna pensait que sa mère, Oliko, et que sa grand-mère, Noutsa, lui confieraient alors le plus important des secrets de la famille : comment elles se sont mariées toutes les deux à seize ans. Et, surtout, qu'est-ce qui se passe après le mariage, quand les deux époux restent seuls ensemble. Mais personne ne lui a raconté quoi que ce soit. Les mots, c'est quoi ? Du vent ! " Il faut bien se marier au moins une fois dans sa vie, petite.
" Voilà ce que grand-mère Noutsa se contente de répéter à Faïna. Mais qui ? Son premier fiancé aux noirs sourcils, ou le fils du vigneron au regard de feu ? Cette histoire se déroule dans un pays qui n'existe pas. L'Union soviétique a coulé comme le Titanic, mais le monde entier continue de nager vers cette épave pour regarder à travers ses hublots. Dans Faïna, de jeunes filles rêvent désespérément de se marier, des innocents se font tirer à bout portant, des femmes se déshabillent et écartent les jambes sur la table de la cuisine, une main qui sort de la terre saisit un homme par la cheville et son âme s'échappe, un cadavre repose sur un piano à queue, Brejnev se traîne jusqu'à la tribune en essayant de retenir ses pets.
Voyez ! Voyez ! Voilà la vie derrière le hublot...
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Né en 1887 à Mistouk, sur les rives du Lac Saint-Jean, Roméo Tremblay, dit Méo, a toujours été trop grand : trop grand pour son berceau, trop grand pour son village, pour sa région, pour son époque.
Doué d'une force et animé d'une ferveur peu communes, il est porté à se mesurer à tout ce qui l'entoure : aux mystères de la forêt, au tumulte des rivières, aux hommes qui briment sa liberté, à l'endurance des Indiens ces " inmourables " et jusqu'à l'immensité de l'Amérique, parcourue d'un bout à l'autre. Sorte de géant fébrile, Méo incarne les espoirs de ses semblables, leurs rêves les plus grandioses, les plus extravagants : du moins jusqu'à l'âge adulte, alors que survient la brisure qui fait de lui un fuyard, condamné à errer dans un monde désormais désenchanté, banni de ces terres neuves que les siens se sont donné tant de mal à habiter.
Mêlant l'histoire à la légende, alliant la chronique à la fable, Mistouk est le récit à la fois comique et tragique d'une petite société qui a cru pouvoir fondre le rêve et la réalité, comme si elle se retrouvait aux premiers temps du monde. En recréant leur parole et leurs émotions, Gérard Bouchard redonne vie à ces anciens Saguenayens, gens fantasques, colorés et candides, au verbe riche et franc, défricheurs modestes et rebelles, qui ont un jour rêvé à l'échelle d'un continent.
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" Jésus Marie Joseph, je suis excitée en diable, comme jamais auparavant, dans la cabine d'un navire sur un golfe écumeux, quelque part à l'ouest de Terre-Neuve, le soi-disant comte d'Épirgny, mauvais garnement sacré champion de tennis d'Orléans il y a cinq ans, coincé entre mes cuisses.
" Le Pas de l'ourse raconte les tribulations d'une jeune Française qui ne traverse l'Atlantique, en 1542, en compagnie de son oncle, le sieur de Roberval, grand rival de Jacques Cartier, que pour être abandonnée, avec son amant et sa vieille nourrice, sur une île déserte du golfe Saint-Laurent. À partir de ces faits historiques, Douglas Glover échafaude un roman picaresque et truculent, peuplé d'ours véritables, d'ours imaginaires et d'ours mythologiques, d'Indiens mystérieux ou mystifiés.
Ce tourbillon où se mêlent mythe et réalité, mort et désir, télescope violemment le passé et le présent pour réécrire l'histoire de la rencontre de deux continents. Glover nous fait imaginer ce que les côtes de l'Amérique signifiaient pour les premiers colons européens, ce que ces gens représentaient aux yeux des autochtones, et l'échec tragique des deux parties à reconnaître l'humanité de l'autre.
Il explore cette terra incognita où se touchent et se confondent les cultures, les sexes, les langues. Bref, tout ce qu'on ne trouve pas dans les livres d'histoire...
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Les morceaux de glace contre la paroi. Le chuintement des lèvres suçant la paille, aspirant le rhum comme l'eau d'un rince-bouche dans le fauteuil du dentiste. Ta tête inclinée au-dessus du verre, happée par l'alcool. L'odeur des feuilles de menthe par-dessus celle, tenace, de la crème solaire écran total. Le chapeau de paille glissait sur ton crâne, tu le repoussais négligemment du poing, en cow-boy désenchanté. Le geste était posé, lent, mais suscitait en moi colère et froideur, crissement de verre brisé.
Ils sont en vacances au Mexique. L'alcool coule comme une source infatigable. Elle regarde l'homme qui l'accompagne. Son corps nécrosé, sa clairvoyance embuée par l'alcool.
Elle se souvient de celui qu'il a été, de la fascination qu'elle éprouvait pour lui. Elle se souvient du brillant intellectuel toujours entouré d'une cour, de leurs discussions infinies baignées dans la fumée des gitanes.
Elle se souvient de la répression qui a succédé à l'euphorie de Mai 68. Elle se souvient des bouteilles vides retrouvées sous le lit, des humiliations, de la honte. Elle se souvient des ecchymoses qu'elle n'arrivait plus à cacher sur son propre corps.
Brigitte Haentjens consigne ici la chronique du naufrage d'un homme, d'un couple, de toute une génération. -
Un recueil de trente nouvelles sur l'art de vieillir, de " se laisser porter par le temps ", une galerie de personnages qui ont " passé l'âge ", ce qui ne les empêche pas d'être étonnants, parfois drôles et souvent imparfaits.
Gilles Archambault sait faire ressortir, sans jamais forcer le trait, l'inattendue richesse de chacun des instants qu'ils traversent.
Il est probable que je mourrai avant la fin de l'année. On est en mai. J'écoule mes journées à ne rien faire. Comme si je suivais une règle définie. Au fond, je me laisse porter par le temps. La vie se détache de moi petit à petit. Je ne proteste plus, je suis même devenu une sorte de croyant. Je crois fermement aux instants de paix qui me restent.
Les personnages de ces brèves nouvelles ont pour la plupart dépassé ce que l'on considère habituellement comme le seuil de la vieillesse. Ils évoquent la disparition d'un ami, la visite en rêve d'un père mort depuis longtemps. Ils se remémorent leurs amours défuntes, feuillettent assidument les pages nécrologiques des journaux, caressent le rêve d'une fin de vie peuplée de lectures aussi libres que jouissives. Ce qui les réunit, c'est l'art subtil de Gilles Archambault, tout en clair-obscur, son regard oblique qui sait faire ressortir, sans jamais forcer le trait, l'inattendue richesse de chacun des instants qu'ils traversent. -
Cette Chercheuse est moderne, se dit Lourdes, qui sentait que sa passion pour la littérature mal vieillie lui laissait un héritage handicapant - d'abord le goût de l'allégorie et des mots bizarres, ensuite cette fascination injustifiable pour la charogne, le pou, la tortue et la femelle du requin, enfin trop peu de compassion pour les pauvres âmes atteintes d'optimisme. Elle tentait de vivre dans la peau d'un cadavre depuis longtemps pourri. Le XIXe avait le sang de la révolution dans les veines, le XXe avait le fer de l'industrie dans le coeur, le XXIe avait les déchets des médias dans le cerveau. Alors quoi ? Lourdes devait upcycler ces ordures. Ensoleiller le dépotoir mental était sa mission !
Fraîchement arrivée du Nouveau Monde, Lourdes débarque à l'Université de T..., en Europe. Elle ne pouvait concevoir refuge plus inspirant, car c'est dans cette ville et nulle part ailleurs que Razuvaeva a écrit, donc vécu, sa révolution poétique. Moi aussi, se dit Lourdes, je suis venue ici pour me révolutionner, voyager à travers les mystères et vaincre la morfondeur !
Au Laboratoire du Néo-Moi Féminisant, elle tiendra buffet comme à l'époque on tenait salon. Elle y offrira une variété de grignotines et de livres savants. Sa mission est simple, elle n'aura qu'à lier le faste à l'érudition, la volupté au nécessaire, et le symposium sur La Force féminine de Razuvaeva sera une réussite. -
Avec Vivre à feu doux, nous retrouvons le talent inimitable de Gilles Archambault, ce maître du croquis qui sait cerner en quelques traits bien sentis l'inévitable dérision d'une vie qu'on ne peut jamais regretter tout à fait d'avoir vécue.
Souvent, la nuit, le vieil écrivain rêve de sa mort. Curieusement, il n'en ressent que rarement la moindre angoisse. La plupart du temps, il est spectateur d'une scène dont il est l'acteur.
Comme le vieil écrivain, les personnages de ce recueil de nouvelles voient la vie se refermer sur eux. Les sorties se raréfient, les amis aussi. Quant aux plaisirs, n'en parlons pas... La mort, elle, approche à petits pas, sans doute pas assez vite, car voilà que le temps, après avoir filé pendant des décennies sans qu'on puisse le retenir, a le culot de ralentir. Restent, pour le meubler, les souvenirs d'une existence qu'on a parfois crue palpitante et une poignée d'événements qui viennent malgré tout bousculer le quotidien : la visite du concierge, les funérailles toujours plus nombreuses, l'interminable file d'une caisse de supermarché, un pontage aortocoronarien.
Reste surtout le talent inimitable de Gilles Archambault, ce maître du croquis qui sait cerner en quelques traits bien sentis l'inévitable dérision d'une vie qu'on ne peut jamais regretter tout à fait d'avoir vécue. -
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Chacune de ces nouvelles se déroule dans le Nord mexicain où, si la réalité est toujours parfaitement claire et tangible, elle n'en est pas moins d'une irréalité apocalyptique.
Eduardo Antonio Parra navigue entre ces deux pôles, mêlant mythe et vérité, poésie et dénonciation, se faisant le cartographe de cette immensité hallucinée que constituent le désert, le rio Bravo, les villes frontalières Monterrey ou El Paso, les villages fantômes, ceux où l'on croit encore aux démons, où défilent tour à tour des paysans sans terre, des clochards transfigurés par l'amour, des prostituées, des femmes sans hommes, des hommes qui sont partis pour l'autre rive la mort ou les États-Unis.
Sous la plume de Parra, cette « terre de personne » devient la terre de tous les êtres humains, de tous les fantasmes, un cercle de l'horreur où la beauté fait irruption de la façon la plus inattendue et la plus saisissante.
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Glenn Gould (1932-1982) compte parmi les géants de la musique du XXe siècle. Il s'est également gagné une solide réputation d'excentricité. Génie solitaire, capricieux, virtuose hypocondriaque, il a renoncé à donner des concerts en public dès 1964 pour se consacrer à l'exploration de divers médias: enregistrement sonore, radio, télévision, imprimé. Le monde a été pris de court par sa disparition subite à l'âge de cinquante ans, mais sa musique nous semble aujourd'hui toujours aussi révolutionnaire, inattendue, irremplaçable.
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Roman Nouveauté Automne 2011 Informations génériques Titre : La Patience des fantômes Coll. :Auteur(s) : Rachel Leclerc Éditeur : Éditions du BoréalDate de MEV : 8 septembre 2011 Format : 23 x 30 cmPrix : 18,50 €Nombre de pages : 264ISBN : 978-2-7646-2081-6 Contenu du livre C'est dans une vieille cabane de bois gris, dans un pauvre village de pêcheur, que Joachim Levasseur est né à la fin du XIXe siècle. Au milieu du siècle suivant, il meurt dans les bras de sa maîtresse, dans un chic hôtel de Montréal, où il n'était ni plongeur, ni chasseur, ni même chef concierge, mais un client qui profitait comme d'autres de ce que lui avaient rapporté son ambition et son audace.
Si Émilie, son arrière-petite-fille, fait partie des serviteurs de ce monde, c'est parce qu'évidemment quelque chose n'a pas fonctionné après la mort de Joachim. Il y a pour elle, comme pour chacun des descendants de Joachim, un engrenage dans le mécanisme de la vie qui s'est cassé, au point où on en vient à croire qu'un mauvais sort a été jeté sur la famille.
Ce mauvais sort, tous les personnages de ce roman cherchent à le conjurer, avec autant d'ardeur que Joachim en mettait pour fouiller la terre à la recherche de l'or qui nourrirait sa famille.
Rachel Leclerc nous donne ici beaucoup plus qu'une grande saga familiale sur cinq générations. Grâce à son écriture éblouissante, elle nous propose une lumineuse méditation sur la tragédie qui se cache au milieu de toute vie. Pouvons-nous nous libérer du mauvais sort du passé sans renoncer à notre héritage?
L'auteur Poète et romancière, Rachel Leclerc publie en 1995 son premier roman, Noces de sable, qui reçoit le Prix Henri-Queffélec à Concarneau et est sélectionné au Festival du premier roman de Chambéry, en Savoie. Un deuxième roman, Ruelle Océan, paraît en 2001, suivi en 2004 de Visions volées. Saluée par la critique et les lecteurs, Rachel Leclerc a été, pour sa poésie et ses romans, plusieurs fois finaliste au Prix du Gouverneur général.
Arguments de vente - Pour découvrir une auteure majeure du Québec - Pour la qualité et le souffle poétique de l'écriture - Pour lire une saga familiale hors du commun ??
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Le vol du colibri
Michael nicoll Yahgulanaas
- Boreal
- Litterature Boreal
- 12 Novembre 2010
- 9782764606339
Le colibri est symbole de sagesse et de courage. Dans ce touchant récit, héritage des tribus Quechan et Haïda, sur la côte du Pacifique, le colibri tenace et déterminé affronte un incendie qui menace de détruire la forêt. Le Vol du colibri nous rappelle l'importance de cheminer à petits pas si l'on veut accomplir de grandes choses. La persévérance est bien souvent synonyme de réussite, même pour les plus petits d'entre nous.
Ce texte est une source d'inspiration pour les environnementalistes. Magnifiquement illustré par l'artiste amérindien Michael Nicoll Yahgulanaas, traduit et présenté par Richard Desjardins, l'auteur-compositeur également connu pour ses prises de position en faveur de l'environnement et des Premières Nations, avec une postface de Sa Sainteté le Dalaï Lama, Le Vol du colibri propose une réflexion sur le caractère éphémère des ressources de notre Terre et sur l'importance de les utiliser avec parcimonie.
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Un après-midi du mois de décembre 1994, patrick j.
Delarue quitte brusquement paris pour rouler droit devant lui. le lendemain, au petit matin, il s'éveille d'un profond coma éthylique dans un grand hôtel surplombant le jardin zoologique de berlin.
Pourquoi ce soudain dérèglement dans sa vie si ordonnée de banquier ?
Il y a d'abord cet inspecteur de la brigade financière qui n'en finit pas de rôder autour de la western international banking corporation, oú delarue est chef' des opérations internationales.
Mais il y a également ce courrier en provenance de montréal, qui annonçait à delarue la mort de sa soeur et le retour de fantômes redoutables, dont celui de jimmy o'flaherty, cette " brute épaisse de père ", condamné à la prison et qu'il croyait avoir oublié à jamais.
La dérive de delarue se transforme en virée cauchemardesque dans berlin, oú l'alcool et les femmes se disputent le premier rôle. berlin, la plus jeune des villes d'europe, mais oú l'histoire pèse plus lourd qu'ailleurs et oú les blessures du siècle sont toujours béantes.
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Un dimanche a la piscine de kigali
Gil Courtemanche
- Boreal
- Litterature Boreal
- 25 Janvier 2001
- 9782764600719
Bernard Valcourt est journaliste. Il a été témoin de la famine en Ethiopie. Il a vu la guerre au Liban. Il n'a plus rien à apprendre au sujet de l'horreur dont les hommes sont capables. Et c'est par désoeuvrement qu'il accepte, au début des années 90, de
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