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Shmuel T. Meyer dont on connait l'importante oeuvre en prose nous offre ici un recueil de poésie préfacé par Salah Stétié.
L'amoureux des deux rives est l'éternel voyageur au regard porté sur les nuages et les vents ; les portes et les fenêtres de ses deux villes nourricières, Jérusalem et Genève.
«La ville est ma matrice... Elle accouche de moi... elle me poursuit, hante mes exils... Je la féconde d'un lumineux inceste».
Un dense et somptueux recueil accompagné de belles enluminures de Miriam Briss.
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Anne Rothschild, née à New-York en 1943, double nationalité belge et suisse.
Elle allie l'écriture à un travail de graveur et peintre.
Tout en réalisant régulièrement des expositions, elle publie des recueils de poésie, des romans et des ouvrages de bibliophilies.
Elle a créé et dirigé pendant 10 ans le service éducatif du musée d'art et d'histoire du Judaïsme de Paris.
Son travail, axé sur la rencontre avec l'autre, invite à construire un espace de paix entre juifs, chrétiens et musulmans.
Elle partage son temps entre Paris et le Gard où se trouve son atelier de gravure.
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A 96 ans, Yves Sandre nous livre encore un recueil inédit de poèmes et de dessins de sa main, toujours créatrice.
" Instant qui n'a pas d'origine.
Et pas de fin, tu nous dispenses.
Une éternelle certitude.
Un vertige qui renouvelle.
Avec obstination l'aurore.
Pour nous délivrer de l'angoisse.
Ensevelie en nos ténèbres ".
" J'accueille l'aurore.
En robe nuptiale.
Voilant l'incendie où se désintègrent nos hontes suprêmes.
Quel ruissellement.
De désir, abîme.
Qui me désincarne ".
Une vitalité à nous faire rougir.
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Ory Bernstein, artisan de la révolution poétique des années 60, demeure une voix personnelle dans son attitude face à la langue, aux thèmes d'inspiration intimes de sa poésie.
Recherchant le dépouillement extérieur pour exprimer l'intériorité de son être, il se place dans la fragilité d'une conscience en quête d'authenticité.
Sa parole humble et vraie s'attache à une langue demeurée musicale.
" Comme un arbre qui serait effeuillaison.
Enflammé et face à la mort.
Tu as essayé, je sais, tu as essayé.
De faire preuve d'héroïsme, de laisser.
Le vent qui vient par-dessus.
Les villes enfoncées dans les profondeurs.
Des nuits sans sommeil.
Arracher, avec une minutie cruelle.
Cheveu après cheveu, une feuille.
à la suite de l'autre, jusqu'à être.
Finalement ce que nous voulions :
Effroyablement ramifiée et nue.
Parée de vêtements de destruction.
Son oeuvre, importante, riche de 16 volumes de poésie traduite en 15 langues, a été couronnée par le prix Yehuda Amichai en 2008.
Il est aussi traducteur de Yeats et de Une Saison en Enfer de Rimbaud en hébreu.
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Calme des feuillaisons
Eliane Biedermann, Baya Kanane
- Caracteres
- Litterature Et Art
- 13 Octobre 2009
- 9782854464665
Le poète ancre sa poésie dans la nature et ses saisons :
" Sur les jardins en automne monte l'angoisse et ses imprécations... ".
" Les chemins brisent l'armure des maisons sous des bourrasques qui effacent les vestiges de l'hiver... ".
L'enfant apporte une clarté vive :
" l'enfant joyeux court.
Comme un voleur.
Dans la forêt éprise de songes.
Un enfant écoute.
Le chant de la mer.
Dans la porcelaine de l'hiver [...] " .
Dans sa texture avec la nature et ses formes, ses métamorphoses, Eliane Biedermann écrit le chant de l'humble dont on sait toute la grandeur :
" Se dépouillant de tout orgueil.
La poésie rallie.
Les blessures fraternelles.
Pour écrire.
Dans le recueillement.
La symphonie du monde. " Un beau livre du recueillement.
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Raúl Zurita (1950), poète chilien multiprimé et internationalement reconnu, publie Purgatorio, recueil renouvelant en profondeur la création poétique, en 1979, en pleine dictature de Pinochet. La présence de vaches perdues dans la logique, d'aires vertes, d'un désert d'Atacama bleuté, déconcertent le lecteur. À cela s'ajoutent la présence de l'image, de la briéveté et de la concision formelles. Le lecteur découvre un sujet lyrique scindé dans nombre de poèmes et un référent géographique chilien - le désert - doté d'une dimension onirique et fantasmagorique. S'entremêlent également poèmes brefs, construits autour de démonstrations logiques et de la théorie des ensembles, et documents visuels, avant que ne s'achève le recueil par « La vida nueva », série d'encéphalogrammes assortis de vers qui leur sont superposés et dont le titre est inspiré de Dante Alighieri tout comme celui du recueil. Entre les différentes sections de Purgatorio font irruption d'autres documents antipoétiques, tel l'électroencéphalogramme figurant sur la couverture du recueil, rappelant au lecteur que la poésie ne se réduit pas aux vers et aux strophes : le parcours littéraire de Zurita fait s'entrecroiser impact visuel, création langagière et pluralité des supports. Ces choix esthétiques produisent de nouveaux effets et révèlent la fracture personnelle du poète et la fracture collective vécue par la population chilienne au cours des années noires de la dictature. Par cette traduction en français, l'esprit zuritien, fait d'originalité, de création permanente, de jeux linguistiques, de colloquialisme que véhicule un langage vivant et mouvant, est préservé.
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