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Cenomane
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« LA RÉDEMPTION EXISTE-T-ELLE POUR QUI A TUÉ UN INNOCENT ? ».
Pablo, médecin dans l'armée espagnole, est envoyé en Irak lors de l'engagement de l'Espagne dans le conflit.
Au retour d'une intervention sur le lieu d'un attentat, l'ambulance, escortée par l'armée américaine, est attaquée et Pablo et l'infirmier Paco se retrouvent isolés en plein désert. Ils se réfugient dans une ferme apparemment sans occupants. Mais soudain, alors que la nuit est tombée, la peur et la panique s'emparent d'eux et l'irrémédiable se produit : Pablo tue un jeune adolescent, puis, dans un combat brutal, l'homme qui le surprend, hébété, auprès du corps du gamin.
Rapatrié en Espagne, il est bientôt hanté par le souvenir de ce meurtre. Refusant de se ranger à la thèse que les officiels voudraient lui faire admettre et de nier sa responsabilité, Pablo tente alors d'échapper au délire qui l'envahit : ce n'est plus son sang qui coule dans ses veines mais le sang d'un autre, cet homme qui l'a découvert près de l'enfant et qu'il a tué, et qui, pour se venger, le pousse à commettre les actes les plus inconcevables jusqu'à mettre en danger sa propre famille.
Renouant avec l'art du fantastique, construisant une narration qui joue sur tous les ressorts du suspens, ciselant ses personnages d'une façon quasi clinique, interrogeant avec une acuité bouleversante les notions de responsabilité et de légitime défense, mais aussi l'irrationnel désir de puissance qui mène à la guerre et aux désastres personnels qu'elle implique, Fernando Marías nous entraîne dans la quête désespérée d'une humanité qui semble détruire avec acharnement son aspiration au bonheur alors même qu'elle ne cesse d'y prétendre.
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De certaines façons de mourir... Tome 1 ; les années flétries
Rafael Menjívar ochoa
- Cenomane
- & Litterature
- 17 Octobre 2013
- 9782916329499
Un acteur de théâtre raté ayant fait carrière dans le feuilleton radiophonique se retrouve au chômage lorsqu'il est approché par des services spéciaux. Contre une somme importante, on lui demande de reconstituer, à partir de quelques documents, la voix d'un prisonnier politique mort sous la torture afin de lui faire jouer son rôle dans une fausse conférence de presse justifiant un meurtre politique.
Les Années flétries est le premier volume « du cycle mexicain » de Rafael Menjívar Ochoa : De certaines façons de mourir. Ce cycle, dont l'unité tient dans l'histoire et l'anéantissement d'une brigade spéciale de la police mexicaine, présente une extraordinaire galerie de personnages, apparaissant tour à tour comme narrateurs, personnages secondaires ou simples figurants.
Personnages jamais sordides, toujours ambigus, dont l'écriture se détache de la structure classique pour camper des figures plurielles propres à dépeindre la complexité d'un monde désabusé, cynique, corrompu, où les êtres, acteurs manipulés ou manipulateurs au gré des désirs et des situations, jouent une pièce dont ils ignorent le texte et la mise en scène.
Rafael Menjívar Ochoa utilise ainsi l'efficacité narrative du roman noir pour mener le lecteur vers une réflexion sur le pouvoir, la justice, la solitude et la mort, provoquant une inquiétude dans laquelle affleurent en de brefs instants des étincelles d'amour et de tendresse.
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De certaines façons de mourir Tome 2 ; les héros tombent de sommeil
Rafael Menjívar ochoa
- Cenomane
- & Litterature
- 24 Avril 2014
- 9782916329505
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Par un beau matin d'août 1936, un livreur de pain ambulant découvre au bord de la route ce qu'il croit tout d'abord être le corps sans vie d'un jeune homme. Revenant sur ses pas, il s'aperçoit que l'homme n'est pas mort, ramène le blessé chez lui et le soigne. Mais, si celui-ci récupère peu à peu quelques capacités physiques, il demeure amnésique, muet et incapable d'autonomie.
Ainsi commence l'incroyable histoire qu'un mendiant ivrogne raconte au journaliste et narrateur, venu couvrir en Andalousie les célébrations du cinquantenaire de la mort de Lorca, et attendant au buffet de la gare le train qui doit le ramener chez lui.
Avec cet art de la narration qu'on lui connaît, après Je vais mourir cette nuit et L'Enfant des colonels, Fernando Marías, dans La Lumière prodigieuse, nous entraîne sur les traces d'un Lorca émouvant, errant et misérable, façon de rendre hommage dans un récit palpitant à ce poète universel qui affirmait : «Rien n'est plus vivant qu'un souvenir.»
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«C'est bien de cela qu'il s'agit, de faire vivant.» Après quatre livres composés de nouvelles ou de récits courts, Jean-Claude Leroy propose avec Rien seul son premier roman.
C'est l'histoire de Cédric, «un être silencieux et obéissant qui, pour des raisons pratiques, jamais pour s'épancher ou livrer un sentiment, s'exprime d'une voix douce - sauf s'il est vraiment ivre, alors il lui arrive de redire après Jean-Pierre une opinion sur la valeur d'un téléfilm ou sur la beauté d'une femme.» ; Cédric qui «ne montre jamais d'entrain à réaliser quoi que ce soit, néanmoins personne ne le suppose indifférent» ; qui «peut rester assis près d'un arbre pendant des heures, ne disant rien, sans manquer de rien» ; qui va bientôt se retrouver clochard et alcoolique dans une société qui refuse toute place à ceux qui ne se normalisent pas.
«Cédric est encore un tout jeune homme mais il véhicule toutes les défaites transmises par des générations de perdants, toutes les humiliations qu'il a partagées avec son père quand trop de fatigue et d'abrutissement l'empêchaient de se tenir debout dans le regard de ses enfants. Cédric a hérité d'une force dénuée d'enthousiasme, une force tout juste bonne à supporter un homme et à le faire obéir aux lois diverses de l'exploitation.» Quant à «Auguste, le père toujours saoul, il n'y a que mourir qu'il a su faire, impeccablement.» Cédric semblait pourtant capable de vivre, après son départ - sa fuite ? - avec Jean-Pierre vers ce qui pouvait paraître un avenir, son initiation amoureuse avec Judith, puis sa rencontre avec Annick et la naissance de leur fille Violaine, qu'«il préfère photographier que prendre dans ses bras, il craint de l'abîmer.» Seulement voilà, il n'arrive pas à trouver sa place, vivre lui est douleur. Et la société s'en mêle, évidemment. «C'est comme s'il avait glissé d'une marche et que nul n'avait prévu qu'il pût remonter un jour.» Alors tout bascule peu à peu, irrémédiablement. Il va pourtant rencontrer dans les marges de cette société d'autres solitudes pétries de cette humanité qu'on ne veut plus leur reconnaître : Marco, le clochard, qui ne demande rien, l'accepte comme il est ; la grand-mère aussi, plus tard, qui va lui ouvrir sa porte, l'accueillir maternellement dans le silence de sa mutité - alors «Cédric se découvre un certain goût de vivre, du genre qui survient quand on est amoureux sans le savoir. (...) Par ce qu'il croyait son malheur il avait contracté la honte, l'empêchement. Sa douleur même, il n'osait la faire parler. Surtout pas elle. Maintenant il voit qu'on peut ne rien vouloir, ni vaincre ni mourir.» Mais nos sociétés supportent mal ces êtres-là... Le livre se termine dans une dystopie effrayante. Une perspective effroyable dont les signes avant-coureurs sont bien perceptibles...
«Il faut attendre d'entrevoir sa dernière heure pour éprouver enfin la délivrance, ensuite les minutes peuvent bien durer le temps qu'elles veulent, on est imbattable.» À propos de Comédie du suicide, Bernard Bretonnière écrivait dans Encres de Loire : «Honnêteté, à coup sûr : éthique, littéraire, intellectuelle. Est-ce si commun?» Et à propos du style de Jean-Claude Leroy : «[ce] style souverain [qui] fait gagner l'alchimie permettant à toute littérature digne de ce nom de transmuer en or le plomb noir de ce que l'on appellera, pour dire vite, la mélancolie.» Ces remarques valent pour Rien seul. Avec ce premier roman, Jean-Claude Leroy réalise comme une quintessence de ses livres précédents. Prenant faussement l'aspect de récits de vie, la structure romanesque et l'écriture portent le propos à la dimension d'un livre rare par sa force et l'émotion qu'il suscite, où s'épanouissent les qualités poétiques de l'écriture de l'auteur. Mettant en scène les déshérités, les accidentés de la vie, le monde des gens ordinaires qui survivent à coup de courage et de lâcheté, de désespoir et d'enthousiasme imperceptibles, d'intelligence lucide et muette, Rien seul mérite, c'est notre conviction d'éditeur, la belle reconnaissance de bijou de la littérature.
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Le Fantasme imparfait emprunte à la tragédie classique ses unités de temps, de lieu, d'action : sept heures d'attente dans un aéroport international. Juan Minelli erre dans ce lieu, croise d'étranges et fascinants personnages qui chargent peu à peu l'atmosphère d'inquiétude. Assassinat, sexualité chargée de présages, fantasmes et jeux de miroirs font écho à la sourde angoisse qui étreint Minelli et ouvrent l'espace incertain entre réalité et hallucination.
Tragédie de l'absence, Le Fantasme imparfait met en scène le trouble qui surgit du temps suspendu. S'y engouffrent les hantises du passé, les souvenirs douloureux d'une passion encore vive et les vacillements de l'identité