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Cerf
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On la croyait moribonde, coupée du monde réel. La littérature française contemporaine atteste la fécondité de la fiction et son lien renoué avec la société dont elle exprime les dysfonctionnements, les malaises, les traumas. Un livre sur la littérature, une radioscopie de notre société.
Que peut la littérature ? Qu'a-t-elle encore à nous dire ? Sur nous-mêmes, sur l'histoire ? Certains la croient moribonde, coupée du réel à force de se vouloir intellectuelle. D'autres l'accusent au contraire de n'être plus que l'exutoire sordide des passions et traumas d'auteurs égocentrés. Alors, serait-elle perdue ? Sa force s'en serait-elle allée ? La littérature française contemporaine atteste en réalité la richesse sans pareil de la fiction et son lien sans cesse renouvelé avec la société pour en dire les malaises, les déchirements, les souffrances.
Il fallait François Dosse pour révéler toute la force des échanges toujours réinventés entre le cours des choses et l'écrit. Quand les lettres s'emparent des événements, l'histoire façonne le récit. Et le récit se fait enquête pour mieux s'emparer du réel.
Car non, le roman n'est pas mort, affirme François Dosse. Convoquant la grande histoire des mouvements, les oeuvres phares et les plus belles plumes, il raconte la littérature en sa puissance narrative, en son incomparable pouvoir.
Une exploration passionnée. Une histoire monumentale. -
L'enfant qui ne parlait plus
Christophe Alévêque
- Cerf
- Litterature Cerf
- 12 Janvier 2023
- 9782204147378
Quand la réalité est moche, on en invente une autre...
« Avec mon fils et ma culpabilité, nous formons un trio de survivants Je joue mon rôle de victime à merveille, à croire que je me suis découvert une vocation tardive de martyr... Stop. Arrête de t'apitoyer sur ton sort. Fais preuve d'imagination pour une fois dans ta vie. Albert est ta seule raison d'être. Occupe-toi de lui au lieu de jouer les victimes. ».
Depuis des mois, Albert ne parle plus. Désemparé, son père s'est fixé une mission : arracher coûte que coûte l'enfant au silence dans lequel il s'est muré.
Pour cela, il va inventer des solutions toujours plus folles pour rendre la parole à son fils. Au cours de leur périple rocambolesque, vont survenir une psy en quête d'amour, un moine en rupture de ban, un colosse ex-taulard et même un singe facétieux.
Un roman bouleversant, un conte poignant, plein de tendresse et de fantaisie, qui dévoile le grand talent humain de Christophe Alévêque. -
Dans La Longue Solitude, Dorothy Day (1897-1980) entreprend le récit troublant de sa vie, livrant ses expériences intérieures et spirituelles avec pudeur. Elle fait ainsi le récit de ses rencontres, depuis son enfance en Californie dans les années 1900, en passant par les amitiés sur les bancs de l'université de l'Illinois, jusqu'aux camarades du combat politique, d'abord au sein de la section du parti socialiste de Chicago puis de New York, où elle exerce le métier de journaliste. Et puis, il y a la rencontre. Alors qu'elle fait l'expérience d'une réelle solitude, notamment dans le combat de l'écriture, c'est au creux de ce silence qu'elle trouve le Christ, grâce à qui elle ne sera plus jamais seule. Sa conversion au catholicisme l'amène alors à choisir une plus profonde solitude sociale, élevant seule sa fille Tamar, défendant sa foi dans les milieux communistes et marxistes -; jusqu'à ce qu'en 1932 elle croise la route de son mentor, Peter Maurin, avec qui elle fonde le Mouvement des Travailleurs catholiques . Plus qu'une simple autobiographie, Dorothy Day nous offre ici le récit sincère d'une conversion du coeur, et des pages magnifiques et pleines de compassion sur les opprimés de l'Amérique. Elle nous rappelle que l'Église est avant tout celle des pauvres.
Journaliste et militante catholique américaine, Dorothy Day (1897- 1980) est devenue célèbre pour ses campagnes publiques en faveur de la justice sociale, des pauvres, des marginaux, des affamés et des sans-abri. La Longue Solitude est son oeuvre majeure. -
Enuma Elis, lorsqu'en haut
Anonyme
- Cerf
- Litteratures Anciennes Du Proche-Orient
- 18 Avril 2019
- 9782204112352
Parmi les premiers écrits de l'humanité, tout à la fois codes, prières et poèmes, Enuma Elis, texte akkadien du XIIe siècle avant J-C, figure à hauteur de l'épopée de Gilgamesh. Traduit et commenté pour la première fois, un grand écrit des origines.
Le poème babylonien En?ma Eliš, Lorsqu'en haut, est vieux de 3 000 ans. Sa connaissance s'est affinée au fil des années et des découvertes de nouveaux fragments. En voici la traduction française mise à jour.
En réunissant le texte akkadien, sa version française, l'un de ses commentaires antiques ainsi qu'une synthèse actuelle, cet ouvrage nous fait plonger dans les origines de l'humanité historique et des civilisations de l'écriture. L'exploration des influences provenant des grandes traditions religieuses en amont et sur la Bible en aval révèle ainsi la genèse du divin et de ses représentations dont reste tributaire notre culture.
Un voyage dans le temps.
Textes édités, traduits et présentés par Philippe Talon et Stéphanie Anthonioz -
Affronter le mal en Babylonie : théodicées akkadiennes
Stéphanie Anthonioz
- Cerf
- Litteratures Anciennes Du Proche-Orient
- 14 Février 2023
- 9782204154512
La mort, le mal, la souffrance, la punition, l'obéissance comme résipiscence. Les textes akkadiens traduits ici nous font entrer dans la culture de la Mésopotamie ancienne. Ils abordent des questions intemporelles avec une grande actualité. A lire.
Le mal et la souffrance, la mort et le chagrin, la rétribution dès ici-bas et dans l'au-delà : les thèmes qu'abordent les écrits akkadiens rédigés en Mésopotamie entre le IIe et le Ier millénaire avant notre ère s'avèrent fondateurs de notre imaginaire.
Pour la première fois, on pourra ainsi lire dans leur version babylonienne, pourvus d'une datation vérifiée, d'une révision critique, d'une introduction théologique, historique, culturelle et d'une traduction en langue française L'homme et son dieu, le Ludlul B?l N?meqi, la Louange à Marduk, la Théodicée babylonienne.
Avant le Livre de Job, ces oeuvres nous font entrer dans un monde que menace l'extrême affliction, qui est exposé aux punitions célestes, où le salut découle de l'obéissance aux lois transcendantes.
Une contribution essentielle. -
Documents épistolaires du palais de Mari Tome 2
Philippe Durand
- Cerf
- Litteratures Anciennes Du Proche-orient
- 20 Mars 1998
- 9782204059619
Fouillé dans les années 30 par l'archéologue français Jean Perrot, le palais royal de Mari (Tell Hariri, en territoire syrien), sur la rive droite (donc occidentale) de l'Euphrate, a livré plus de 2000 tablettes cunéïformes en langue akkadienne. On peut les dater du courant du XVIIe siècle avant l'ère chrétienne. Il s'agit, pour beaucoup, de textes administratifs ou législatifs, de quelques textes littéraires et d'une abondante correspondance, encore largement inédite. Cette correspondance, rassemblée dans ce volume, fournit un remarquable aperçu sur la vie politique et économique de l'ouest de la Mésopotamie au IIe millénaire. L'introduction et les annotations assez brèves donnent les indications linguistiques et historiques nécessaires à la compréhension des textes. Ce livre représente un instrument indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'Orient ancien - qu'il soient des orientalistes confirmés ou des débutants - tout comme l'a été le volume des lettres de Tell El Amarna.
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à la recherche de Victor Hugo
Brigitte Fossey, Pierre Fesquet
- Cerf
- Litterature Cerf
- 1 Septembre 2017
- 9782204107303
« Depuis toujours, je suis à la recherche de Victor Hugo. C'est un homme qui a épousé tous les destins de l'humanité dans les aspects les plus contradictoires de son histoire. Il est poète au nom du peuple, pour le peuple et par le peuple. Travailler avec Hugo, c'est se perdre dans une forêt et marcher à ses côtés. Lire Hugo est nécessaire encore aujourd'hui, car nous avons besoin de ses lumières. Cet homme est un flambeau. Il nous guide par ses combats et nous porte par ses besoins d'utopie, de justice et de paix. Nous n'avons pas fini de partir à sa recherche ! ».
Brigitte Fossey.
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Avril 1525, Luther se fiance. Juin 1525, il se marie.
Durant cette courte période, des hordes de paysans se battent pour élargir leurs droits, et ce au nom de Luther qui désapprouve pourtant ces soulèvements. Mêlant histoire et fiction, alternant la voix du père du protestantisme avec celle de Sophia Keygler, personnage trouble au destin étrange dont la venue dans un petit village d'Alsace est mystérieuse, Sonia Pelletier-Gautier nous plonge dans l'intimité de l'homme au combat ambigu, guidé par la Parole divine, et écrit une grande épopée romanesque qui happe le lecteur en lui faisant vivre les événements de ce siècle si riche et mouvementé à travers deux destins pour le moins fascinants. Une superbe épopée romanesque dont on aimerait qu'elle n'ait pas de fin.
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Jeanne et Léon Bloy ; une écriture à quatre mains
Nathalie de Pélichy
- Cerf
- Litterature Cerf
- 1 Septembre 2017
- 9782204124010
En 1889, la vie de Léon Bloy (1846-1917), fervent écrivain catholique en lutte contre la société bourgeoise de son temps, va être transformée par la rencontre de « la Fiancée de sa pensée ». De son côté, Johanne-Charlotte Molbech (1859-1928), fille du poète Christian Molbech et future Jeanne Léon Bloy, abandonne tous ses repères pour devenir la compagne du « Mendiant ingrat » : protestante, elle se convertit au catholicisme ; férue de philosophie, elle arrête ses recherches ; attachée à son Danemark natal, elle s'en arrache pour venir vivre en France. À deux, ils affronteront la misère, la douleur de la perte de deux enfants, la mise au ban de la société littéraire. Ensemble, ils sauront conquérir de « Grandes Amitiés » (les Maritain, les Rouault, Vincent d'Indy...) et parachèveront l'oeuvre puissante et visionnaire de Léon Bloy. De Copenhague à Lausanne, en passant par Lagny, Montmartre et Bourg-la-Reine, le lecteur suit tout à la fois l'extraordinaire aventure intellectuelle et artistique du tournant du xxe siècle et l'itinéraire spirituel de deux âmes qui avancent de plain-pied dans l'absolu.
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Jacques-Bénigne Bossuet n'est pas qu'un illustre orateur. Ses fonctions à la Cour et dans l'Église, son rôle dans les controverses politiques et théologiques qui agitèrent l'Europe firent de lui un personnage central du Grand Siècle. De Madame de Sévigné à Leibniz, ses contemporains lui reconnurent une autorité intellectuelle et morale hors du commun. L'Aigle de Meaux consacra de nombreuses années à la réconciliation entre catholiques et protestants, fit oeuvre de pédagogue auprès du Dauphin, lutta sans relâche contre l'hérésie et triompha de Fénelon dans la querelle du quiétisme. Jusqu'à son dernier souffle, il mit son prestige au service de la Contre-Réforme catholique. Conseiller de Louis XIV, héraut du gallicanisme, écrivain sans égal, Bossuet résume la France classique. C'est dans la multiplicité de ses aspirations et de ses combats qu'Arnaud Odier nous restitue cette vie. Arnaud Odier est né en 1976. Bossuet, la voix du Grand Siècle est son premier livre.
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Léon Bloy (1846-1917) a une légende. Celle du mendiant ingrat, du pèlerin de l'absolu, du vieux de la montagne. Cette légende de l'écrivain prophète, annonçant l'espérance à coups de marteau, Bloy l'a lui-même patiemment construite. Elle vise à réveiller la tiédeur des modernes en leur rappelant qu'il n'y a qu'une vraie tristesse, c'est de n'être pas des saints. C'est une légende qui redonne à l'invisible toute la place qui lui revient. On y entend un gai savoir : les puissants sont mis à nu et la souveraineté des misérables est célébrée sans niaiserie. Un essai magistral sur l'un des plus grands écrivains français. Professeur de littérature au lycée Henri-IV, Emmanuel Godo, écrivain, poète, essayiste est l'auteur entre autres de Pourquoi nous battons-nous ? 1914-1918 : les écrivains face à leur guerre (2014) et de L'OEuvre d'art contre la société du mépris (2015).
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Sept lecons sur le cheval de chasse
Xavier Patier
- Cerf
- Litterature Cerf
- 10 Février 2017
- 9782204117036
Plus que d'une tradition, plus que d'un art de vivre, plus que d'un sport, c'est d'un certain génie de la France que Xavier Patier se fait l'illustrateur dans ce petit livre plein d'esprit. Escorté de Saint-Simon, Chateaubriand ou Julien Green, inspiré par sa propre expérience de veneur, il propose une célébration de tous les chevaux, à travers le cheval de chasse. Le sentiment du cheval, le choix du modèle, l'écurie, l'entraînement, les astuces de dressage, la recherche de l'harmonie et bien d'autres choses sont évoquées en sept leçons inattendues, brossant le portrait en actes du plus fascinant des compagnons de l'homme. Mais du plus héroïque aussi. Car cette caracolade littéraire vaut bien un traité de l'apprentissage aux vertus. Au pied de Berchtesgaden, alors qu'on lui demandait quel était son secret de stratège, le général Leclerc ne répondit-il pas : " La chasse à courre, mon vieux " ? Xavier Patier est l'auteur de nombreux romans et essais couronnés par divers prix dont, au Cerf, Blaise Pascal, la nuit de l'extase.
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Les deux écritures ; étude dur Bernanos
Marie Gil
- Cerf
- Litterature Cerf
- 16 Octobre 2008
- 9782204087315
Ce livre s'intéresse aux relations entre l'Ecriture, comprise comme parole unique, et l'écriture littéraire, expansive et infinie. L'oeuvre de Bernanos, tout en étant innervée de citations et paraphrases bibliques, est moderne et déterminée par le questionnement de sa propre possibilité. Elle interroge, en particulier, le statut de l'écrit en tant que répétition de textes antérieurs. Or l'Ecriture n'y est pas seulement présente en surface, répétée dans le discours, mais aussi en profondeur, sous la forme d'un texte effacé, d'un " palimpseste " - un texte latent concrètement inscrit sous la page imprimée. L'étude pénètre progressivement dans les strates de l'oeuvre, de cette surface du discours au texte latent, et atteint dans le palimpseste la superposition concrète et réalisée de deux livres. Ainsi, elle rencontre aussi une nouvelle forme de lecture, non consciente et " involontaire ".
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André Malraux et la reine de Saba
Jean-Claude Perrier
- Cerf
- Litterature Cerf
- 19 Août 2016
- 9782204110808
Une légende vivante part à la découverte d'un mythe englouti. Un aventurier du XXe siècle se met en quête d'une souveraine qui régna trois mille ans plus tôt. Un lauréat du Prix Goncourt accomplit son rêve d'enfance en recherchant dans les sables le fantôme d'une femme couronnée et les vestiges oubliés de sa cité fabuleuse.
Il fallait l'écrivain et voyageur qu'est lui-même Jean-Claude Perrier pour ressusciter l'expédition que mena André Malraux, en 1934, au Yémen, pour retrouver la Reine de Saba. Rejoindre l'Orient littéraire, replonger dans la Bible et le Coran, relire Flaubert et Lawrence d'Arabie, compulser encore une fois des cartes muettes, emprunter à nouveau les ailes de Mermoz et de Saint-Exupéry, tutoyer l'aviateur Corniglion-Molinier par-delà la mort, arpenter inlassablement le désert et rêver les ruines : le cadet refait ici le voyage de l'aîné. Et en dénoue le secret intérieur : avec son reportage publié dans L'Intransigeant, Malraux signa l'adieu à sa jeunesse.
De la montée des totalitarismes dans l'Europe d'hier à l'incendie qui ravage aujourd'hui le berceau de l'écriture, entre la Méditerranée et la mer Rouge, cet essai, à la croisée de la chronique et de l'histoire, de la biographie et de la critique, mené à grand train et avec style, nous interroge sur l'abyssal rétrécissement du monde et de notre imaginaire.
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" Mon oeuvre [... ] tiendrait-elle dans les innombrables et contradictoires définitions de Dieu et ma solitude, dans la mort de ce mot ? " Ce questionnement est le point d'ancrage d'une longue méditation sur les écrits d'Edmond Jabès. Car il soulève les arcanes d'une oeuvre fragmentaire où se dérobent les multiples contradictions du vocable " Dieu " ; et de la présumée mort de ce concept découleraient la solitude du poète et son angoisse de la déréliction. Le pari est lancé : aider Dieu à sortir du dédale de la question puisqu'il est l'ultime interrogation devenue livre. Un Dieu posé au confluent de la modernité occidentale qui a proclamé sa mort (Heine, Nietzsche, Mallarmé et Camus...), et des traditions juives témoignant par des conceptions antinomiques (le Talmud, le Zohar et la philosophie de Levinas) de sa survivance. À partir des diverses modalités du mot " Dieu " se font jour deux écritures paradoxales de la figuration et dé-figuration divine, dévoilant un conflit interne à l'oeuvre et au judaïsme. Or, cette dé-figuration est-elle une tentative d'abolir la " figure " divine telle que l'exige " l'interdit de la représentation ", ou le symptôme après la Shoah d'un ressentiment contre l'absence de Dieu ? La relation antagonique et néanmoins éthique qu'entretient Jabès avec le divin fomente-t-elle sa subversion du judaïsme ? Poète du déracinement et juif de surcroît, Edmond Jabès ne cesse de questionner Dieu, l'origine de l'homme, l'histoire et les racines du mal. " Envisager Dieu ", c'est donc considérer l'entité divine incessamment dévisagée par Jabès sous ses innombrables " visages " : " Tous les visages sont le Sien ; c'est pourquoi Il n'a pas de visage. " " Envisager Dieu ", c'est aussi suivre à la trace l'invention d'une Genèse insolite décelée au fil des livres. Or, en ravivant et commentant les mythes fondateurs de Dieu et de l'humanité, ne vient-elle pas donner un sens autre à l'oeuvre d'Edmond Jabès ? -- 'Will my work [... ] be contained in the countless and contradictory definitions of God and my solitude, in the death of that word?' This question is the anchor point of a long meditation on the writing of Edmond Jabès, because it raises all the mystery of a fragmentary work from which emerge multiple contradictions of the term 'God'; and because from the presumed death of this concept, the poet's solitude and anguish of dereliction supposedly ensue. The challenge is announced: to help God escape from the maze of that question, because he is the ultimate interrogation, now in the form of a book. A God posed at the confluence of the Western modernity that proclaimed his death (Heine, Nietzsche, Mallarmé and Camus...), and Jewish traditions that bear witness with antinomical concepts of his survival (the Talmud, the Zohar and the philosophy de Levinas). From the diverse modalities of the word 'God', two paradoxical writings of the figuration and de-figuration of the divine come to light, revealing an internal conflict in the work and in Judaism. But, isn't that de-figuration an attempt to abolish the divine 'figure' in as much as it demands 'the prohibition of representation'? Or the post-Shoah symptom of a resentment against God's absence? Does the antagonistic yet ethical relation Jabès maintains with the divine foment his subversion of Judaism? A poet of displacement and a Jew, Edmond Jabès constantly questions God, the origin of man, the history and the roots of Evil. 'To consider God', is to consider one of the divine entity's many 'faces' being contemplated by Jabès: 'All the faces are His; which is why he has no face.' 'To consider God' also means tracking the invention of an unusual Genesis, revealed by successive books. But, might we not find that reviving and commenting the founding myths of God and humanity give another meaning to the work of Edmond Jabès?
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Nous pouvons remarquer chez Proust une prédilection pour le violon -; associé à certaines heures intenses de sa vie -;, thème littéraire lui inspirant de riches modulations. Des oeuvres, des interprètes ont retenu son attention ; aucune étude cependant n'a été consacrée aux liens unissant Proust à l'instrument à cordes frottées, liens d'autant plus importants que l'auteur de la " Recherche " considère le violon comme une autre voix humaine. Quelles sont les caractéristiques du jeu de Jacques Thibaud, de Georges Enesco, des Quatuors Poulet et Capet, artistes qui l'intéressent et l'émeuvent ? Que représentent pour lui la " Première Sonate " de Saint-Saëns, la " Première Sonate " de Fauré, la " Sonate " de Franck pour violon et piano et les derniers " Quatuors " de Beethoven ? Cet ouvrage restitue l'univers musical proustien dans le contexte de son temps : l'histoire du répertoire et de l'interprétation de la sonate pour violon et clavier et du quatuor à cordes, ainsi que l'évolution du goût musical, notamment en ce qui concerne les ultimes chefs-d'oeuvre beethovéniens pour quatre archets. Il tisse un contrepoint entre les écrits littéraires et la correspondance de Proust, confrontés aux témoignages contemporains des compositeurs, instrumentistes et critiques musicaux, afin de comprendre en quoi, non seulement Vinteuil, mais plus encore Proust, vit à jamais dans la Sonate et le Septuor. -- We perceive Proust's fondness for the violin, which is associated with certain intensely emotional moments in his life. This literary theme inspires rich modulations in his work. Certain musical creations, certain soloists in particular, attracted Proust's admiration. Yet no study has been devoted to the links between Proust and string instruments - links which are all the more significant because the author of A la recherche du temps perdu considered the violin to be a voice, just like the human voice. What specific qualities did they possess, those artists he admired and found moving, such as Jacques Thibaud, Georges Enesco, the Poulet and Capet Quartets? What did Saint-Saëns' Sonata N° 1 represent for him? And Fauré's, or Franck's Sonata for violin and piano, or Beethoven's ultimate quartets? This book recreates Proust's musical universe in the context of his times: the history of the repertoire, the interpretation of the sonata for violin and clavier, the string quartet, and the evolution of musical tastes, regarding Beethoven's ultimate masterpieces for string quartet in particular. The author composes a counterpoint between literature and Proust's correspondence, which is placed alongside the testimonies of contemporary composers, soloists and music critics to help understand how not only Vinteuil, but even more so Proust, will always live on in the Sonata and the Septet.
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"la ou chante la lumiere obscure..." hommage à Claude Vigée
Sylvie Parizet
- Cerf
- Litterature Cerf
- 17 Mars 2011
- 9782204094832
Poète, mais aussi essayiste, herméneute, diariste et traducteur, lauréat de prix prestigieux, Claude Vigée a publié une soixantaine d'ouvrages - du recueil inaugural intitulé « La Lutte avec l'Ange » (1950) à ce tout récent « judan » qu'est « La Double Voix » (2010). En 2008, son oeuvre a été couronnée par la « Bourse Goncourt de la poésie », et ses poèmes réédités en un important volume, « Mon heure sur la terre. Poésies complètes 1936-2008 ». Le temps semblait donc venu de rendre hommage au poète par un recueil d'études qui s'attache à cerner le souffle qui anime cette poésie riche de sept décennies d'écriture.
Des travaux rassemblés dans cet ouvrage, on retiendra la figure du « poète qui éclaire la nuit », qu'il s'agisse de ces « leçons de lumière » que sont les « épiphanies musicales », la « chair », la « mémoire » et le « silence », ou de ces « clairs-obscurs » que tissent de grandes figures bibliques tels Abraham, Ruth, Jonas ou Jacob.
Mais ce sont aussi, dans un esprit comparatiste, les liens que l'oeuvre de Claude Vigée entretient avec de grands écrivains étrangers, qui sont étudiés ici. Le poète ne cesse d'être en dialogue avec d'autres voix - comme celles de Hölderlin, Celan, Hopkins ou T. S. Eliot, ou encore celle d'Hegel, « ennemi intime » - et avec d'autres langues comme l'alsacien et l'hébreu. Le volume se clôt ainsi sur l'étude de ces deux phares que sont l'Alsace et la terre de Judée, source de « lumières hébraïques », pour situer le destin de Vigée parmi celui des « Français juifs » de son temps, et mettre au jour l'art du 'hidoush qui est le sien.
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Péguy au pied de la lettre ; la question du litteralisme dans l'oeuvre de Péguy
Marie Gil
- Cerf
- Litterature Cerf
- 17 Mars 2011
- 9782204083034
Péguy est un écrivain de la répétition. Par ce procédé, il s'oppose à toute conception de l'écriture qui la rapporterait à une causalité externe, que ce soit celle de l'auteur ou du monde : c'est la lettre même qui produit le texte. La répétition est synonyme sous sa plume de « jaillissement », de « surgissement » vital. Le style, dès lors, n'est pas un ornement, mais le moyen d'atteindre à l'être même de ce qui s'écrit. La lettre correspond à ce que Merleau-Ponty aurait appelé « l'intransposable », c'est-à-dire ce qui résiste à toute traduction et permet la naissance du texte. Cette intuition fondamentale, chez Péguy, anticipe la critique formaliste et textualiste du XXe siècle à venir, mais sur le fond d'une sacralisation de la lettre qui s'enracine dans son rapport à l'Écriture.
Aussi faut-il prendre Péguy au pied de la lettre. Ce livre dégage une pensée du texte en appliquant à l'auteur les méthodes textualistes qui sont les siennes. Ni interprétation ni théorie littéraire, l'écriture critique se fait ainsi mimétique. C'est dans le mot à mot de la lecture, par la répétition qui fait voir le texte comme un palimpseste, que s'élabore une approche qui renouvelle profondément notre expérience des « lettres ».
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Paris. Cathédrale Notre-Dame. Amaury Vauban, conseiller du ministre des Affaires étrangères en exercice quand s'est amorcée la vague d'attentats frappant la France depuis plusieurs mois, meurt dans de mystérieuses circonstances. Selon les premières constatations, il aurait succombé à un empoisonnement.
Le commissaire Jean Levigan, qui a le goût des belles lettres et des jolies choses, en charge de l'enquête sur la disparition du frère de la victime dix ans auparavant, revient au 36 quai des Orfèvres. Cette nouvelle affaire le mènera dans les coulisses du pouvoir politique, où l'identité de l'ennemi s'altère dans des alliances mortifères, où les images d'une Syrie rêvée se confondent avec celles d'un pays dévasté, à une époque où les compromissions façonnent le destin du monde et où s'éteignent lentement les civilisations.
Une intrigue captivante, du Quai d'Orsay à l'île Saint-Honorat en passant par Notre-Dame de Paris, menée de main de maître par Carine Marret.
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Dostoïevski, le meurtre et l'espérance
Althen Gabriell
- Cerf
- Litterature Cerf
- 9 Novembre 2006
- 9782204076531
D'une part, le mal ; de l'autre, l'amour. Entre les deux, les intrigues de " Crime et châtiment " et des " Frères Karamazov " nouent des meurtres, ainsi que les procès ou les châtiments qui y font suite, au commandement d'aimer assez pour ne pas juger autrui. L'espérance vient sans doute répondre à la question du meurtre et la question de l'adhésion au christianisme de Dostoïevski est si instante à l'intérieur de ces deux romans qu'elle en devient de façon souterraine le principe de structuration. Le romancier, trop averti qu'il était de la difficulté de faire entrer semblable message dans le langage du genre et, peut-être trop peu assuré qu'il en était, s'est autorisé du scandale, de la violence et du meurtre pour désigner la voie d'une réconciliation qui les déborderait. Ainsi se présente l'oscillation qui parcourt ces deux romans entre éthique et mystique d'une part, et connaissance du mal, de l'autre. D'où leur foisonnement. D'où leur unité. -- On the one hand, there is evil; on the other, love. Navigating between the two, the plots of 'Crime and Punishment' and 'The Brothers Karamazov' invent murders and the trials and punishments that follow in their wake, with the commandment to love enough not to judge others. Hope is the indubitable response to the question of murder, and the theme of Dostoyevsky's Christian belief is so insistent in both these novels that it becomes, in a way, their main substructure. The novelist, highly - perhaps exceedingly- aware of the difficulty involved in integrating such a message into a language of this genre, used scandal, violence and murder in order to indicate a path of reconciliation that would surpass them. This creates an oscillation that runs through the two novels, between the ethical and the mystical on one hand, and a knowledge of evil on the other. It is the source of their richness, and their unity.
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Zola biblique ; la Bible dans les Rougon-Macquart
Clélia Anfray
- Cerf
- Litterature Cerf
- 28 Octobre 2010
- 9782204093149
Dans ce " Zola biblique ", Clélia Anfray fait découvrir un Zola inattendu. Elle interroge les relations à la fois intimes, conflictuelles et paradoxales entre Zola et le Livre saint. Les " Rougon-Macquart " se révèlent un puissant exemple des ambiguïtés de l'écrivain : on y voit les grands " mythes " principaux (le péché originel, Abel et Caïn ou la cité babylonienne) réinterprétés dans un sens inhabituel. Suivent de nombreuses questions : que doit-on penser de ce paradoxe si étrange qui fait de cet écrivain communément ressenti comme féministe, le romancier du " péché originel " et de la sexualité pervertie ? Comment comprendre que la faute soit, dans le cycle, l'oeuvre unique de la femme et la virginité, sa seule vertu ? Que dire de cette croyance en une fraternité à venir, quand toute relation entre frères se résout inéluctablement dans un fratricide réel ou symbolique ? Quand Abel et Cain semblent parfois même se confondre ? Que penser enfin de cette justice socialiste prônée dans " Germinal " où chacun sera récompensé, non en vertu de ses " besoins ", mais en fonction de " ses mérites " -; incompatibles pourtant avec la conception naturaliste de l'hérédité -; ou " pire " encore : en fonction de " ses oeuvres " ? Mettre au jour ces questions mais aussi tenter d'y répondre, c'est toute l'ambition de cet essai. -- In this book, Clélia Anfray introduces readers to a surprising Zola. She investigates the intimate, conflictual and paradoxical relations between Zola and the Holy book. The 'Rougon-Macquart' (collective title given to his twenty-novel cycle) is revealed to be an eloquent example of the writer's ambiguity: we see the principal 'myths' (original sin, Cain and Abel, the Babylonian City) reinterpreted in an remarkable way. Thereafter, many questions are posed: what must we think of the strange paradox when a writer, generally considered to harbour feminist sympathies, is revealed to be the novelist of 'original sin' and perverse sexuality? How can we understand that sin, in the cycle, is the fruit of woman; and virginity her only virtue? What should we think of his belief in a fraternity to come, when all relations between brothers inevitably end in fratricide - literal or symbolic? When Cain and Abel seem to merge into one? Finally, how should we understand the socialist justice advocated in 'Germinal', when each person is rewarded not according to his 'needs' but his 'merits'-; a concept that is incompatible with that the naturalist concept of heredity-; or even more strangely: according to 'his works'? The ambition of this essay is firstly to reveal these questions, and secondly, to provide answers.
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Ta parole comme une graine ailée ; textes à dire pour des liturgies sacrées
Jean-pierre Nortel
- Cerf
- Litterature Cerf
- 4 Octobre 2000
- 9782204065412
Les textes de ce recueil ont été glanés sur vingt années. Ils jalonnent le chemin de foi d'un prêtre, aumônier des artistes du spectacle, qui fut d'abord comédien. Engagé dans le mystère paroissial, il a écrit et continue d'écrire pour le théâtre et pour la musique. Il s'est fait artisan de la " Voix parlée ". (A. M. Carré, o.p.)
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Dieu a-t-il besoin de l'écrivain ? péguy, bernanos, mauriac
Claire Daudin
- Cerf
- Litterature Cerf
- 9 Novembre 2006
- 9782204081351
Péguy, Bernanos, Mauriac ont pris la poussière sous la chape de plâtre dont on les a recouverts. Statufiés, ces auteurs ont vieilli : non pas leurs oeuvres, mais ce que la postérité a fait d'eux en leur réservant des niches dans le grand édifice de la littérature où l'on ne vient guère les déranger. Affubler ces auteurs d'une auréole n'apparaîtra pas d'emblée comme le meilleur moyen de les extirper de la sacristie où leurs effigies se morfondent. Pourquoi ces trois noms, parmi tant d'autres possibles ? Dans la série des écrivains catholiques, on attendrait Bloy, Claudel ou Green. Dans celle des écrivains engagés, d'innombrables comparses mériteraient de prendre rang. Le choix est ici affaire de coeur, rencontre avec des hommes et leurs oeuvres. Péguy, Bernanos, Mauriac : chacun d'eux nous renvoie à une foi personnelle que leur oeuvre atteste sans " imprimatur ", dans une distance vis-à-vis de l'Église institution qui garantit leur liberté de créateurs. Chrétiens, ils le sont, et nous devons les en croire, ces écrivains n'ont rien de commun avec ceux de leurs pairs qui choisirent de s'affilier à un parti, une idéologie, un dogme. Ils envisagent leur engagement de tout autre façon. Leur existence tout entière, en ses diverses dimensions, est orientée vers l'absolu chrétien, tourmentée par lui. Attelés à faire oeuvre de littérature, ils se doivent de faire droit à l'interrogation profonde sur leur vocation propre : qu'est-ce qu'un manieur de mots dans le dessein de Dieu ? Péguy, Bernanos, Mauriac ne sont pas ici convoqués pour résoudre un problème de théorie littéraire. C'est bien d'eux que l'on veut parler. De leur cohérence dans les turbulences de l'histoire, les affres de la création, les détresses privées. Être écrivain ne les exonère pas, ne les dédouane de rien. L'oeuvre s'insère dans le courant d'une existence, l'existence dans une dimension qui l'excède et les réunit tous les trois. -- Like statues on pedestals, Péguy, Bernanos and Mauriac have gathered dust. The authors have dated - not their works - this is what posterity has done to them by reserving a niche for each one in the great literary edifice, where they may remain almost completely undisturbed. Endowing these authors with a halo does not seem the best way of extirpating them from the sacristy in which their effigies languish. Why these three names, when there are so many other contenders? In a series on Catholic writers, one would expect Bloy, Claudel or Green. In one on committed writers, countless minor talents would swell the ranks. This choice is a personal one: the result of becoming acquainted with the men and their works. Péguy, Bernanos and Mauriac: each had his own personal faith to which his writing testifies without 'imprimatur', observing a distance vis-à-vis the Church as an institution, thus guaranteeing creative freedom. They were Christians, and there is every reason to believe them; these writers have nothing in common with their peers who chose to affiliate themselves with a party, an ideology or dogma. They envisaged their commitment in quite a different manner. Their entire existence, with its varying dimensions, was oriented towards the Christian absolute and tormented by it. Destined to be writers, they felt obliged to question themselves deeply on their own vocations: what place has a wordsmith in God's great plan? Péguy, Bernanos and Mauriac have not been convoked here to resolve a problem of literary theory. They themselves are the subjects under discussion, their coherence during turbulent times, their creative trials and tribulations and their private anguish. The fact that they were writers does not exempt them or put them in the clear in any way. Their oeuvres are part of a flow of life, existing in a dimension that surpasses it, one that unites all three.
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Il est temps d'en finir avec l'image de Robert Musil penseur multiple ou brasseur d'idées. À lire " L'Homme sans qualités ", en s'adonnant au seul plaisir de la lecture, chacun perçoit qu'on ne doit pas traiter son auteur en philosophe, en savant psychologue, ou encore en sociologue de la culture, mais en écrivain, qui, au moyen d'une écriture particulière et combien travaillée, crée des personnages de roman vivant un amour sui generis, un amour mystique. Dans l'essai de lecture proposé ici, Paul Mommaers s'est attaché à deux choses : d'une part, laisser (et non pas faire) parler le texte même en le soumettant à une analyse sémantique qui concerne en tout premier lieu l'usage de " réalité " et ses dérivés, en particulier l'" irréalité " ; d'autre part, prenant au sérieux le genre de mystique évoquée par Musil - une mystique sans Dieu -, il nous fait suivre attentivement et non sans émotion, le déroulement de l'aventure d'Ulrich et Agathe, " jumeaux mystiques " qui, après une période d'expériences ravissantes, finit dans une impasse.