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Ellen Burnet a de grandes difficultés à accepter sa propre existence. Constance se prépare à une étrange nuit de rêves qui déterminera son avenir. L'immortalité de l'alchimiste Winzy lui devient progressivement insupportable...
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Relire aujourd'hui « Enfants d'Adam » et « Calamus », c'est suivre, page après page, « un poète soucieux, en nommant le corps, de briser les tabous d'une société corsetée tout en jetant les ponts d'une sensibilité poétique audacieuse qui continue d'interroger et d'inspirer. »
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Le dit du vieux marin ; Christabel ; Kubla-Khan
Samuel Taylor Coleridge
- Corti
- Litterature Etrangere
- 6 Juin 2024
- 9782714313218
Dans ce long poème, un marin, à l'oeil brillant et fascinant, a commis un crime ; il a tué un oiseau porte-bonheur, il a aussi, par cet acte, attenté à la vie comme principe et, par là même, failli à la perception de l'unité du monde.
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Cet ensemble témoigne de la grande richesse thématique de l'oeuvre de Cummings, allant de la célébration du sentiment amoureux à l'observation de la nature, mais aussi de son innovation formelle et syntaxique, en particulier son usage idiosyncrasique de la ponctuation et des majuscules. Édition bilingue.
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De Czernowitz à Paris en passant par Vienne, de l'amour pour l'allemand transmis par la mère à la réappropriation juive de cette langue, devenue entre-temps la langue de ses bourreaux, les poèmes de Celan retracent le chemin de l'une des oeuvres poétiques majeures de l'après-guerre en Europe. Édition bilingue.
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« Il y a encore quelques mois, je m'efforçais d'être sociable. » Ainsi commence le premier récit de ces Histoires de vent, premier livre d'Adelheid Duvanel paru en 1980 et jusqu'ici inédit en français.
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Les derniers jours de Shelley et Byron
Edward John Trelawny
- Corti
- Litterature Etrangere
- 31 Octobre 2024
- 9782714313331
Histoire d'une admiration qui se double d'une amitié profonde, ce récit des Derniers jours de Shelley et Byron tient autant de l'épopée que du récit de la vie quotidienne. Donnant à lire les épisodes les plus marquants des dernières années de la vie des deux grands poètes anglais, c'est un condensé romantique d'une force rare.
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Si toi aussi tu m'abandonnes
Claudia Rankine
- Corti
- Litterature Etrangere
- 3 Octobre 2024
- 9782714313317
Par le biais du récit autofictionnel et de la chronique des années Bush, Claudia Rankine sonde ce qui ronge la vie aux États-Unis?: la télévision, la publicité - notamment celle pour les médicaments - et une justice à deux vitesses selon le statut social et la couleur de peau des suspects. Claudia Rankine porte un regard acéré, à la fois critique et drôle, mais sans cynisme, sur cette Amérique surconsommatrice d'images et de pharmacopées.
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La Penthésilée que nous livre Kleist est l'histoire d'une obsession hors-norme. Penthésilée et Achille se cherchent et s'affrontent avec férocité, au milieu des remous de la guerre de Troie. Achille, héros grec admiré par ses pairs, reste stupéfait devant cette reine des Amazones dont il sait qu'elle le surpasse. Penthésilée s'élève contre le refus de l'amour proclamé par les lois de son État. L'un et l'autre, ils se blessent et se capturent. L'un et l'autre, ils se consument dans cet amour qui les as pris et attire à lui tous les regards. La raison de la guerre devient cet amour, qu'il faut réaliser ou mettre à bas.
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Tout commence par un événement aussi extraordinaire qu'inexplicable?: alors qu'il s'apprête à épouser Isabella, le prince héritier Conrad est écrasé par un gigantesque casque tombé du ciel. Premier roman gothique de l'histoire, Le Château d'Otrante (paru en 1764) est traversé par une série de visions, d'événements et d'archétypes qui marqueront profondément l'imaginaire de la littérature gothique et fantastique : fantômes, souterrains, chevaliers, princesses mélancoliques, statue qui pleure des larmes de sang, dédale de cloîtres obscurs, passage secret...
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Roman hybride, à la fois dialogue philosophique, récit parodique de voyages imaginaires, pamphlet féministe, utopie romanesque, récit de science-fiction, autobiographie (à peine) transposée, Le Monde glorieux relate les aventures d'une jeune duchesse qui, enlevée par un marchand, découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au nôtre, peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales.
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Le mariage du ciel et de l'enfer
William Blake
- Corti
- Litterature Etrangere
- 8 Juin 2023
- 9782714313041
« Malédiction tonifie ; Bénédiction lénifie. ».
Attaque en règle de toutes les valeurs établies, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer est, selon son traducteur André Gide, « le plus significatif et le moins touffu des «livres prophétiques» du grand mystique anglais ». Peintre, poète, graveur, aquarelliste, philosophe, William Blake manie, avec dextérité et humour, les images, les formules, les proverbes et les aphorismes : il les retourne, les détourne, les condense, les distend. Bref, il utilise la capacité de déformation des images pour défaire, une à une, les grilles à travers lesquelles on les interprète. De ses « visions mémorables » aux fameux « proverbes de l'enfer », c'est le choc des contraires qui s'affirme ici pour, in fine, célébrer la face obscure de toute chose. Enflammé par la révolution, William Blake préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme, attaquant la prudence et le calcul au nom de la réconciliation du désir, de la sagesse et de la raison.
Texte hors-norme au pouvoir de subversion intact, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer continue de fasciner plus de deux-cents ans après sa première publication, et cent ans après la somptueuse traduction d'André Gide que reprend ce volume. -
Écrit en 1939 au Mexique où María Zambrano est alors en exil, Philosophie et poésie constitue une entrée idéale dans l'oeuvre de la philosophe espagnole. Dans ce bref volume elle analyse deux versants, non pas antinomiques mais complémentaires, de la pensée depuis les Grecs?: «?Aujourd'hui poésie et pensée nous apparaissent comme deux formes insuffisantes, nous semblent être deux moitiés de l'homme?: le philosophe et le poète. L'homme entier n'est pas dans la philosophie?; la totalité de l'humain n'est pas dans la poésie?».
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Les choses s'engagent plutôt mal pour Maud, l'héroïne de L'Oncle Silas. Jeune orpheline de mère, élevée par un père aussi secret qu'aimé, elle doit, à la mort de celui-ci, quitter sa maison, ses attaches, ses souvenirs pour aller vivre dans la demeure de son oncle qu'elle ne connaît pas mais dont la réputation ambiguë a de quoi inquiéter. Dans un décor horrifique où les couloirs sont toujours longs et obscurs, les chambres secrètes, les portes dérobées, la jeune fille devra affronter de terribles épreuves, défaire secrets et mensonges, s'extraire des griffes qui se resserrent sur elle.
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Des soeurs jumelles se passent doucement des feuilles de géraniums sur le visage. Tous les matins, un homme attend le journal comme s'il s'agissait d'une lettre d'amour. Une petite fille s'enfuit de chez elle après avoir écrit « Je vais à Singapour ». Une femme a l'impression fugace d'être un poisson qui habite dans un arbre creux. Dans les courts récits d'Adelheid Duvanel, véritables miniatures, tout est là, dès le début, dense, compact, ramassé. Tout se passe comme si l'on se trouvait en présence de petits instantanés photographiques, de tranches de vie dont l'interprétation serait à rechercher dans le hors champ, le non-dit. À vies minuscules textes miniatures, où prose et poésie s'entremêlent dans une chorégraphie d'une poignante intensité.
« Il n'a pas encore neigé cet hiver, mais la nuit tombe tôt.
Elle n'est pas plus noire que le pelage d'un chat noir. Ma connaissance mange la pâtisserie qu'elle a apportée. La petite fille, dont elle s'occupe depuis maintenant presque six mois, joue avec les livres de ma bibliothèque ; elle en lit des passages à la poupée avec laquelle je jouais lorsque j'étais enfant. Cette fillette me donne le frisson ; je me méfie des enfants ; leurs yeux candides et leurs petites voix grêles masquent le fait qu'ils nous percent à jour. » -
« C'est en grande partie d'après les sons qu'émettent les gens que nous les jugeons sains d'esprit ou fous, masculins ou féminins, bons, mauvais, fiables, dépressifs, mariables, moribonds, susceptibles ou non de nous faire la guerre, à peine supérieurs à des animaux, inspirés par Dieu. » Dans l'essai intitulé « Le genre du son » qui vient clore Verre, Ironie et Dieu, Anne Carson s'interroge sur les valeurs morales prêtées traditionnellement aux sons, et tout particulièrement sur la réception des voix féminines. Appuyée en particulier sur la lecture de textes antiques, la perspective critique et féministe qu'elle y développe éclaire tout le recueil.
Troisième ouvrage publié de la poétesse canadienne, Verre, Ironie et Dieu, propose un ensemble de textes au genres variés, à travers une composition d'une grande subtilité : un essai écrit en tercets, L'Essai de verre qui campe l'autrice dans sa cuisine, métamorphosée en gynécée familial où s'invite le spectre d'Emily Brontë ; « un ensemble de poèmes au titre philosophique, La vérité sur Dieu ; une sorte de reportage, mi-prose, mi-poésie, Hommes de la télé ; un « guide du voyageur », La chute de Rome ; une imitation d'un texte biblique, Livre d'Isaïe, et enfin une communication parfaitement classique d'universitaire sur Le genre du son?» (Claire Malroux).
Anne Carson est née en 1950 au Canada. Helléniste et professeure à l'Université McGill de Montréal, elle est l'autrice d'une oeuvre majeure de la poésie contemporaine. -
Pionnière du féminisme, née en 1831 à Berlin, Hedwig Dohm défend, dès les années 1870, le droit de vote des femmes et l'accès, pour les jeunes filles, à une éducation similaire à celle des jeunes hommes. Elle luttera, sa vie durant, pour l'autonomie totale, matérielle et intellectuelle des femmes. Deviens celle que tu es (1894) s'inscrit dans ce combat. Le livre met en scène une femme âgée découvrant comment les normes sociales ont pesé tragiquement sur sa vie. Au crépuscule de son existence, l'héroïne tente de rattraper le temps perdu. Sa quête de liberté prend la forme d'une soif de connaissance, de désir et de contemplation qui l'amènera à vivre les élans d'une passion telle qu'elle n'en a jamais connue. Critique des injections normatives, Deviens celle que tu es est donc aussi le récit d'une crise : l'émergence d'une sensibilité et d'une intelligence qui défont les contours d'une vie trop étroite.
« La folie - est-ce autre chose que d'être arrêté par les idées, les visions, qui nous viennent et repartent, dont nous ne savons ni l'origine ni le but, et sur lesquelles nous n'avons aucun pouvoir ? Si c'est cela, la folie, alors j'ai été folle pendant plus de cinquante ans. Je me suis toujours déterminée par rapport aux volontés et aux opinions des autres. Selon la loi de la gravité, la pomme peut tomber jusqu'au centre de la terre si elle ne rencontre pas de résistance. De même, c'est une sorte de loi naturelle qui fait que la volonté et la puissance des autres trouvent leurs seules limites en notre résistance.
J'étais un mécanisme, que des puissances étrangères mettaient en mouvement. Et maintenant je combats pour me débarrasser de cette folie. Je combats pour ma volonté, pour mon «moi-même», pour mon « Je». » -
La bonne Lady Ducayne
Mary Elizabeth Braddon
- Corti
- Litterature Etrangere
- 26 Octobre 2023
- 9782714313072
Bella est pauvre et les temps sont rudes. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère, elle se fait demoiselle de compagnie. Par quelque hasard providentiel, Bella trouve une place en or auprès d'une vieille veuve immensément riche et généreuse, la «?bonne lady Ducayne?». Celle-ci vit en Italie, où Bella la suit et savoure, les premiers temps de son service, les délices d'une vie facile et heureuse. La bonne Lady n'est pas exigeante. Bella est très libre. Elle se fait des amis dans la bonne société anglaise. Mais, très progressivement, de façon inexplicable, Bella dépérit. Les lettres qu'elle envoie à sa mère témoignent de la lente mais sûre atrophie de son énergie, de son humeur teintée de mélancolie. Promenades au grand air, revitalisants, repos... Rien n'y fait. Bella se meurt alors qu'apparaissent sur ces bras des traces de morsures de moustiques aussi féroces qu'invisibles.
Mais qui se cache exactement derrière la bonne Lady Ducayne et le récit auquel elle prête son nom?? Ancien régime moribond pompeur de sang d'une jeunesse laborieuse pressée de sortir de sa condition?? Lutte des classes déguisées en histoire de vampires??
Connue comme l'une des plus grandes et prolifiques écrivaines professionnelles de son temps, Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) a signé, sous son nom ou d'innombrables pseudonymes, plus de quatre-vingts romans et un nombre incalculable de nouvelles. "La bonne Lady Ducayne" appartient au genre, assez rare chez elle, du récit fantastique. -
Oeuvres : romans, récits et nouvelles
Léonid Andreïev
- Corti
- Litterature Etrangere
- 2 Novembre 2023
- 9782714313027
Des Russes de toutes les classes sociales et de tous les âges, des paysans et des étudiants, des hauts fonctionnaires et des terroristes, des prêtres et des adolescents révoltés, des condamnés à morts et des enfants, des voleurs et des malades... Les récits de Léonid Andreïev dessinent d'abord une fresque vaste et vivante de la société russe à la veille de la Première Guerre mondiale. À cette première veine réaliste de l'oeuvre, celle de «?Bargamot et Garaska?» par exemple, vient s'ajouter une autre veine, plus allégorique. C'est celle de «?La pensée?» ou du «?Rire rouge?», un texte halluciné et prémonitoire sur la folie sanglante des guerres que va connaître le XXème siècle. Mais qu'il parle de sujets tragiques ou bien qu'il décrive les réactions d'un petit citadin rencontrant la nature pour la première fois, d'un chien abandonné ou d'adolescents confrontés à des choix éthiques, une même révolte, un même sens de l'injustice, une passion pour l'humain traverse cette oeuvre hors-norme.
Âme révoltée, militant antitsariste puis militant antibolchévique, Léonid Andreïev a su pressentir avec acuité les inquiétudes et le désarroi d'un monde déjà secoué par les forces qui allaient se déchaîner au cours du XXe siècle. Auteur et photographe, son oeuvre résonne aujourd'hui avec une intensité toute particulière. De 1998 à 2002, les éditions Corti ont publié, en cinq tomes, l'intégralité des récits en prose de Léonid Andreïev, dans la traduction de Sophie Benech. Ce volume reprend un large choix représentatif de ses textes les plus forts. -
Paru en cinq livraisons, de 1946 à 1958, paterson est sans conteste le " grand oeuvre " de William Carlos Williams, et l'une des bornes majeures de la poésie nord-américaine du xxe siècle.
Construit autour de la ville ouvrière du New Jersey qui lui donne son titre, et suivant le cours métaphorique de la rivière Passaic, ce long poème offre le portrait éclaté d'une ville américaine à travers son paysage immédiat, ses scènes contemporaines, mais aussi les multiples strates de son histoire coloniale, culturelle, industrielle. williams a conçu son ouvrage comme un vaste montage, oú alternent séquences versifiées - à la syntaxe tourmentée - et collages de proses quotidiennes : archives locales, coupures de presse, lettres et documents divers.
La tension majeure du livre réside bien sûr dans cet écart, entre un projet épique (mais hanté par une déroute historique et sociale) et l'extraordinaire invention dont le poète fait preuve, dans la recherche d'une prosodie visuelle qu'il aura été l'un des premiers à concevoir. Paterson avait été publié une première fois chez flammarion, en 1981. A l'occasion de cette nouvelle édition, Yves di Manno a entièrement relu, corrigé et refondu sa traduction.
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Nourrir la pierre traverse les impressions d'un enfant face à l'infini des choses qu'il explore, de la pulpe de ses doigts au creux sous sa langue. L'enfant nous fait passer de l'autre côté d'une paupière, explorer l'intérieur d'un ventre, sentir les aspérités d'une pierre. Au fil de la lecture, on entre progressivement dans un espace, la maison, où se côtoient quatre générations de femmes et la mystérieuse figure d'un père insaisissable que l'enfant observe en détail.
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Il y a peu d'oeuvres qui soient, autant que les quatrains d'Omar Khayam, admirées, rejetées, haïes, falsifiées, calomniées, condamnées, disséquées, et qui atteignent une renommée universelle, en restant pourtant méconnues. Sadegh Hedayat s'est découvert très jeune des affinités avec cette oeuvre et s'est proposé de faire découvrir à ses contemporains «l'homme et sa pensée à travers une poignée de quatrains en langue persane attribués à Khayam mathématicien et astronome des V et VI siècles de l'Hégire (vers 1050-1123 ap. J.-C.)». De plus, il s'est fait le lecteur critique des auteurs qui avaient entrepris, avant lui, d'analyser les quatrains, des éditeurs qui les avaient fait lire : pour Hedayat, la plupart se sont fourvoyés, les premiers en lui attribuant des réflexions ou des idées contradictoires révélant par là leur totale méconnaissance de l'oeuvre - les seconds en éditant, sous son nom, des quatrains dont il ne pouvait être l'auteur. C'est cette édition critique des Chants de Khayam, à laquelle il travailla en 1923, âgé de vingt ans, que nous rééditons aujourd'hui.
Si Khayam s'était, semble-t-il, trouvé empêché de mettre ses idées en pratique, s'il avait préféré revêtir le masque de l'homme de science respecté, Hedayat s'était, lui, fait un devoir de rechercher cette parfaite adéquation entre sa vie quotidienne et sa pensée. Lorsqu'il rend hommage à son maître persan, Hedayat est un jeune homme qui possède déjà sa propre vision du monde et sa propre culture, celle-ci considérablement étendue. Hedayat utilisera donc tous moyens qui sont à sa disposition pour connaître ce que la société iranienne contemporaine contribue à rendre plus «étranger» encore aux jeunes gens de sa génération : la culture de la Perse et de l'Iran ancien d'une part, la création occidentale d'autre part, véritable laboratoire duquel sortait, de loin en loin, des oeuvres iconoclastes, peu respectueuses des formes passées, et qui répondaient parfaitement au besoin qu'avait alors l'écrivain iranien de s'affranchir des pesanteurs ancestrales.
Sadegh Hedayat a entrepris, à partir d'un choix de quatrains d'Omar Khayam, un travail rigoureux, méthodique qui tranche avec les habitudes des hommes de lettes iraniens :
En tant qu'essai, Les Chants ont suscité un très grand intérêt dans les milieux intellectuels iraniens et ont fait école. La traduction que M.F. Farzaneh et Jean Malaplate en ont donné devrait contribuer à mieux faire connaître en France l'oeuvre du poète persan, comme elle permettra de confirmer la place, l'une des premières, de l'écrivain iranien parmi les novateurs du XXème siècle.
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« Romancier, nouvelliste et poète norvégien, né le 20 août 1897 à Vinjem et mort le 15 mars 1970 à Oslo, Tarjei Vesaas, fils de paysan, hésita longtemps entre le métier de son père et l'écriture. Il écrit (en néo-norvégien (nynorsk), langue autrefois connue sous le nom de " langue rurale ") dès les années vingt mais n'atteindra une notoriété nationale et européenne qu'en 1934, avec Le Grand jeu; puis viennent les années de guerre, la peur et la violence (Le Germe, la Maison dans la nuit). Parmi les grands romans d'après-guerre, deux chefs-d'oeuvre : Les Oiseaux et Le Palais de glace.
Dans l'oeuvre de Tarjei Vesaas, La Barque le soir, publiée en 1968 et curieusement restée inédite en français est une oeuvre fondamentale, crépusculaire. Appelée " roman " par son auteur, il s'agit plutôt d'amples réminiscence poétiques semi-autobiographiques. Il révise les thèmes qui ont accompagnés sa vie de créateur : l'effroi face à l'invisible, la condition spirituelle de l'homme, tandis qu'il brosse son propre portrait psychologique, de sa prise de conscience que l'homme est seul jusqu'à l'acceptation finale de la mort. Mais Vesaas n'est pas un auteur abstrait, fidèle à ses origines, il sait rendre présentes les choses les plus essentielles, les plus élémentaires : du pas d'un cheval dans la neige jusqu'aux variations infinies de la lumière. Plus subjectif que ses autres livres, La Barque le soir illustre avec une rare densité les talents de Vesaas, sa capacité d'évoluer " du rêve au réel, en passant par le symbole et l'allégorie, sans qu'il soit jamais possible de séparer l'un de l'autre " (C.G. Bjurström).
On n'est ni dans le réalisme, ni dans le fantastique, dans un entre-deux plutôt, qui consiste en la perception terriblement aiguisée du réel que possède l'écrivain et que savent traduire ses mots limpides, sa phrase lumineuse attaché à approcher au plus près l'ineffable. Admirable. »
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« Grand-père / me disait : / Apprends un métier / J'ai appris / à rester à mon bureau / à condenser / Pas de chômage / dans cette condenserie ».
Saisis par cette image du « travail de poète », nous avons voulu en présenter la matière et le processus : « le mélange, le changement », « l'immense, massive corruption de la langue ». Aussi, le présent volume retrace plusieurs mouvements de condensation : comment la vie devenue lettre aux amis se fait matériau d'un poème ; comment la lecture se densifie en poétique ; comment le document et le savoir informent l'expérience et l'écriture. Ces mouvements déterminent notre table des matières dans ses deux parties.
« De ton foyer au mien » présente un large choix de lettres adressés aux compagnons de route, poètes, éditeurs, amis. À Harriet Monroe (éditrice de l'importante revue Poetry), à Louis Zukofsky et son fils Paul, à Cid Corman, à Jonathan Williams et au jeune voisin de Black Hawk Island, Gail Roub. Prolongements de cette correspondance, deux essais de Niedecker, sur la poésie de Louis Zukofsky et Cid Corman, closent ces échanges.
Notre deuxième partie, « Lac Supérieur », nous renseigne sur le processus de composition du « magma opus » de Niedecker, au moyen d'un choix de notes préparatoires, d'un journal de voyage et de la première version du poème, parue en revue et remaniée pour sa publication dans North Central (1968). -- Martin Richet Lorine Niedecker (1903-1970) a dédié sa poésie au paysage, à son évolution, à ses effets sur la vie de tous les jours. Outre son rapport à l'objectivisme, sa poésie est nourrie de sources diverses (surréalisme, politique, histoire, haïku) qui font l'originalité d'une oeuvre prise dans des tensions antinomiques. C'est la singularité de cette poésie, à la fois lyrique, objective, économique, toujours localisée et souvent d'actualité, que ce volume entend donner à lire. Après Louange du Lieu (2012), Cette condenserie est le deuxième livre de Lorine Niedecker publié aux éditions Corti.