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Des Equateurs
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Ce périple, les trois jeunes gens l'ont entrepris au mépris du danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs fiancées respectives. Ils l'ont fait pour le rayonnement de la France, le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps.
Il en résulte un roman d'aventure avec de l'action à l'intérieur et aussi des temps calmes et du passé simple. Ceci est une expérience de lecture immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l'oeuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes.
L'éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d'instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d'écran et pourries à la moelle. -
Deux hommes, une gare, un train. Un roman qui part en retard, s'arrête sur les voies et finit
en eau de boudin.
Deux copains rêvent d'aventure. Se procurent à cet effet un baluchon et deviennent
vagabonds. De nuit s'introduisent dans une gare de marchandises, et se cachent dans un
train. Ne savent pas quand ils partiront et où ils partiront. Ne savent même pas s'ils
partiront. Au petit matin le train s'ébranle.
Des jours durant, les deux amis brûlent le dur, comme on dit dans les romans de Jack
London, de Kerouac, de Jim Tully. À la différence près qu'ils ne verront pas Sacramento
ou les grandes plaines du Wyoming, mais Villeneuve-Saint-Georges, le parc naturel
régional du Gâtinais, Pouilly-sur-Loire, Nevers et Clermont-Ferrand... bref, le coeur de la
France !
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L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement.
Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées. -
Au moment de la rentrée littéraire où on s'interroge toujours sur le sort et le devenir de la littérature , Antoine Compagnon, avec son esprit iconoclaste, signe un essai d'humeur et intempestif : La littérature, ça paye .
Ça paye parfois les écrivains quand ils ont une postérité , comme Baudelaire qui, bien qu'ayant mené une vie de pauvreté, connaitra la fortune posthume.
Mais la littérature ça paye surtout pour les lecteurs car la littérature peut être à la fois un éloge de la beauté , du temps immobile , le fameux « otium », opposé à une vie trop active, le « negotium ». Proust l'a d'ailleurs démontré : les médecins, les militaires, quand ils sont lettrés, sont toujours meilleurs que les autres.
Enfin, la littérature ça paye parce que, à notre époque, les fake news ou le narratif prennent le dessus, même sur la guerre. Un récit juste est la meilleure des armes . Il n'y a pas de vie réussie sans son récit.
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Petit traité sur l'immensité du monde
Sylvain Tesson
- Des Equateurs
- Litterature
- 9 Juin 2005
- 9782849900215
Pour ralentir la fuite du temps, sylvain tesson parcourt le monde à pied, à cheval, à vélo ou en canot.
Dans les steppes d'asie centrale, au tibet, dans les forêts françaises ou à paris, il marche, chevauche, mais escalade aussi les monuments à mains nues. pour mieux embrasser la terre, il passe une nuit au sommet de notre-dame de paris, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, recourt aux cabanes. cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. dans nos sociétés de communication, sylvain tesson en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi.
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Notre-Dame de Paris : Ô reine de douleur, ô reine de victoire
Sylvain Tesson
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 15 Novembre 2024
- 9782382848180
Une compilation inédite de tous les écrits de Sylvain Tesson dédiés à Notre-Dame.
À l'esprit, dans l'ordre : l'effroi, les analyses, les souvenirs.
L'effroi, c'est l'impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré.
Tout homme a un rendez-vous quotidien avec le paysage qu'il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l'église Saint-Julien-le-Pauvre où fut enterrée ma mère et l'église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans. Notre-Dame est là, tout près, reine mère de sa couvée d'églises.
Je séjourne «sous le commandement des tours de Notre-Dame » (Péguy dans Les Sept contre Paris).
S. T.
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Après un coup de tonnerre du destin, Édouard Cortès choisit de se réfugier au sommet d'un chêne, de prendre de la hauteur sur sa vie et notre époque effrénée. À presque quarante ans, il embrasse femme et enfants, supprime ses comptes sur les réseaux sociaux et s'enfonce dans une forêt du Périgord pour un voyage immobile. Là, dans une cabane construite de ses mains, il accomplit son rêve d'enfant : s'enforester, rompre avec ses chaînes, se transformer avec le chêne, boire à la sève des rameaux. Ce printemps en altitude et dans le silence des bois offre une lecture de la nature qui ne se trouve dans aucun guide ou encyclopédie. Le chêne si calme abrite un cabinet de curiosités et accorde pendant trois mois à l'homme perché une rêverie sous les houppiers et les étoiles. Il faut savoir parfois contempler une colonie de fourmis savourant le miellat, écouter un geai ou un couple de mésanges bleues, observer à la loupe des champignons et des lichens pour comprendre le tragique et la poésie de notre humanité. Afin de renouer avec l'enchantement et la clarté, l'homme-arbre doit couper certaines branches, s'alléger et se laisser traverser par la vie sauvage avec le stoïcisme du chêne.
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« Peut-être que je veux la paix avec beaucoup de naïveté, peut-être que je veux la paix comme les jeunes qui ne connaissent rien à la vie, comme les artistes perchés, comme les déconnectés de la réalité, comme ceux qui ont été épargnés par la souffrance, qui l'ont vécue d'assez loin pour ne pas disjoncter, ceux qui ne connaissent pas assez le monde pour savoir que ça ne marche pas comme ça, que c'est trop simple de vouloir la paix, qu'il faut choisir un camp, que sinon on lutte dans le vent. Mais je m'en fous, tu vois. L'avantage d'avoir vingt et un ans, c'est qu'on peut penser ce qu'on veut, et même le bien, qu'on peut se battre pour toutes les vies, même les petites, qu'on peut lutter pour l'idéal qu'on a dans la tête, même si ça paraît impossible ; on nous le pardonnera. »
Le 7 octobre 2023, une étudiante juive se réveille à Paris au bruit de la guerre. Shabbat noir est le roman de sa journée qui en contient mille autres. Le roman d'une jeunesse dont la furieuse envie de vivre se heurte au fracas du monde. -
La vie derrière soi ; fins de la littérature
Antoine Compagnon
- Des Equateurs
- Litterature
- 1 Septembre 2021
- 9782382841846
«Pour son derniers cours au Collège de France, Antoine Compagnon s'est livré à une ultime réflexion sur la littérature, l'art, la musique à travers le kaléidoscope du mot « fin ». C'est en relisant La vie de Rancé de Chateaubriand qu'il en eut l'inspiration. Mais qu'est-ce que « les fins de la littérature » ? Cela signifie-t-il pour un écrivain de mettre un terme à son activité créatrice ? S'adonner enfin à l'oisiveté ? Ou faut-il prendre le mot au sens de crépuscule du créateur ? Un artiste est-il plus génial dans sa jeunesse ou sa maturité ? La vieillesse est elle-un déclin ou au contraire une apothéose ? Le Titien a-t-il eu raison de créer après 70 ans ? Hokusai, « le vieillard fou de dessin » estimait qu'il devrait atteindre l'âge de 110 ans pour maîtriser son art. N'existe-t-il pas un art sublime ? Un art du sublime sénile ? Les oeuvres ultimes malmènent les conventions. Elles peuvent être chaotiques, désastreuses, bouleversantes et annoncer des ruptures comme les quatuors de Beethoven. À travers des exemples allant de l'antiquité jusqu'à nos jours, Antoine Compagnon se livre à une réflexion sur la place de la vieillesse dans notre civilisation et notre société. Car texte n'est pas un cours mais une Odyssée vagabonde qui digresse sur l'or du temps, la mélancolie. C'est un récit, une panoplie de toute beauté qui s'appuyant sur des tableaux est un chant du cygne - le cygne produisant son plus beau chant juste avant sa mort. Mais le chant du cygne est un mythe à l'image de la littérature. Et la littérature moderne s'est pensée comme « un champ du cygne démesuré ». « La littérature va vers elle-même, vers son essence qui est la disparition », affirmait Blanchot.
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Éloge des oiseaux de passage : journal d'un ornithologue un peu perché
Jean-Noël Rieffel
- Des Equateurs
- Litterature
- 29 Mars 2023
- 9782382845172
« Les oiseaux, je leur dois beaucoup. Ils m'ont tant appris. Ils sont entrés en moi au cours de mon enfance et ne m'ont plus jamais quitté. A leurs côtés, j'ai développé des trésors de patience, des postures d'affût, d'attention, de quêtes : une quête de savoir, de rapprochement, et d'appropriation. Les oiseaux portent en eux l'éclat et la fragilité précaire du vivant. Ils m'ont révélé la beauté du monde, sa dimension sauvage. Toutes ces innombrables heures passées à les regarder a été à l'origine d'un attachement fort, d'un lien indéfectible qui me relie à eux, à leur mystère. Les contempler est devenu mon art de vivre. Un constant émerveillement. Un état de poésie. Un besoin vital. Partir à la recherche des oiseaux m'a permis de retrouver certains pans de ma vie... Ils m'ont fait migrer en moi-même. » Enfant, à l'école, Jean-Noël était un rêveur comme le cancre de Jacque Prévert. Il avait tendance à contempler la nature par la fenêtre. Au fil des années, il est devenu un fou d'oiseau, un guetteur, un cocheur (celui qui coche dans un carnet les oiseaux dans qu'il a vus en une année). Il nous raconte l'état de poésie permanent que lui a donné cette passion. L'oiseau de passage est l'oiseau migrateur par excellence, celui qui parcourt le monde pour échapper aux frimas de l'hiver, se reproduire dans des contrées plus hospitalières. C'est le trait d'union entre la géographie des deux hémisphères terrestres, le principal artisan aussi de l'union entre la terre et le ciel.
A l'image du martinet noir consacrant toute sa vie au vol, qui arrive en avril en Europe et repart dès le mois d'août en Afrique, l'oiseau de passage est le « satellite infime de notre orbite planétaire » (Saint-John Perse, Oiseaux). Symbole de la liberté absolue, il se joue de la pesanteur terrestre pour oublier son poids et se perdre dans l'espace aérien. Face aux turpitudes de nos existences (crise sanitaire, crise économique, crise écologique et climatique, terrorisme etc), comme il est rassurant de voir ainsi la nature perpétuer ses cycles, dans une forme de régularité métronomique, avec une incroyable force vitale, en faisant fi de nos maux et de nos blessures. Nous sommes aussi des oiseaux de passage sur cette terre. -
écrire et dire
Jérôme Garcin, Caroline Broué
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 17 Janvier 2024
- 9782382846971
Jérôme Garcin revient sur les deuils qui l'ont frappé enfant et adolescent, évoque sa passion des chevaux, et se confie sur ces figures familiales dont il a fait des personnages de romans et sur son métier de critique.
On connaît la voix de Jérôme Garcin puisqu'il anime l'émission culte « Le Masque et la Plume » sur France Inter tous les dimanches à 20h depuis trente ans ; on connaît aussi son nom puisqu'il signe des critiques littéraires dans les pages de L'Obs dont il dirige les pages culturelles ; on connaît enfin sa plume puisqu'il est l'auteur de nombreux livres, des récits et des biographies romancées, pour lesquels il a remporté des prix comme le Médicis essai (1994) pour Pour Jean Prévost, le Grand prix de littérature Henri-Gal de l'Institut de France (2013) pour l'ensemble de son oeuvre, ainsi que Prix des Deux Magots (2020) pour Le Dernier Hiver du Cid. Il est l'un des phares de la vie littéraire française.
Écrire et dire est tiré des cinq entretiens réalisés par Caroline Boidé pour l'émission "À voix nue" (France Culture). -
Soirée d'été, dans les années 80, dans une ville de province. Dans les rues désertes et
sous la chaleur des après-midi passés autour d'un lac ou d'une table de jardin, des
amis se retrouvent. Archétypes de leur génération fière, désabusée et mélancolique, ils
se tiennent au seuil de l'âge adulte, redoutant la bascule.
Alors que la fête bat son plein, entre deux verres de gin-ananas et deux bouffées de
Camel, ils s'interrogent : que faire de leur vie ? Partir ou rester ? Le temps s'étire et
pourtant il faut choisir. C'est le dernier été avant l'inventaire.
Dans ce roman d'une nuit et d'un demi-siècle, ciselé au scalpel d'un style ironique et
tendre, c'est une génération gâtée, celle des futurs « boomers », qui se regarde dans le
miroir de ses occasions manquées. Un dernier verre pour la route. Un dernier disque
avant que l'aube ne se lève comme un rappel à l'ordre... -
À la manière de John Irving, Paul Serge Forest signe une fresque romanesque, métaphysique et sociale au coeur du clan de Lelarge, sur la Côte-Nord québécoise. Un premier roman sous la forme d'une saga familiale, admirablement maîtrisé et singulier.
À Baie Trinité, sur la Côte-Nord du Québec, la famille Lelarge possède une très prospère usine de fruits de mer, qui fait leur fierté, leur fortune et assure l'économie de la presque totalité du petit village. À la mort de Rogatien, le chef de famille et de l'entreprise, Robert, son aîné, en reprend les rênes, bien décidé à faire florir leurs affaires au-delà des frontières. Le Japon convoite justement leur abondante production pour remplacer ses approvisionnements irradiés par la catastrophe nucléaire de Fukushima. Flairant la manne, Robert conclut un contrat colossal avec le Conglomérat des teintes, couleurs, pigments, mollusques et crustacés d'Isumi.
Survient alors Mori Ishikawa, un mystérieux Japonais envoyé par le Conglomérat pour superviser la production, venant troubler l'apparente quiétude de la bourgade à l'écosystème déjà fragilisé par l'expansion de l'usine. Très vite, l'étrange personnage fait battre le coeur de Laurie, la fille cadette mélancolique et rebelle de Robert, en pleine quête adolescente d'elle-même et de sa place dans cet univers étriqué. À mesure que grandit l'attrait irrépressible de Laurie pour le jeune homme, une vague d'événements bizarroïdes survient aux alentours du village. Elle découvre l'« Ori », une nouvelle couleur et toxine indescriptible dont Mori détient le secret, et ne tarde pas à comprendre le danger qui rôde autour de ce garçon énigmatique. Cette toxine lumineuse s'apprête à changer le cours de l'histoire de Baie-Trinité, et bien au-delà encore...
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Tendre est la province
Thomas Morales
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 2 Octobre 2024
- 9782382847732
Comme Johnny Hallyday retenait la nuit, Thomas Morales retient la province dans un essai littéraire où l'auteur nous livre ses souvenirs d'enfance.
Né au siècle dernier dans un village de moins de 2 000 habitants, il écrit un hommage sincère et enfiévré à ces « territoires oubliés » de la République. Sans folklore, sans passéisme et avec une grande tendresse, il en dessine les paysages, les habitudes, les personnages, les espoirs et les dignités, tout un cadre de vie qui a été balayé par la modernité.
Ce texte aux allures de plaidoyer oscille entre le portrait intimiste d'un pays tant admiré et quelques piques adressées à ceux qui voudraient le déconstruire. C'est surtout un plongeon amusé, gourmand et culturel dans l'histoire récente de la France.
Thomas Morales nous emporte dans sa balade des jours heureux , du Berry au Finistère, des plats en sauce à la Peugeot 404, des comédies de Philippe de Broca à l'émission Apostrophes de Bernard Pivot, de la chanson populaire aux exploits sportifs en Mondovision, de la gare de Tracy chère à Georges Simenon au Paris canaille de la rue Mouffetard saisie par l'objectif de Robert Doisneau. Tout refait surface sous la plume de cet écrivain à la nostalgie rieuse et partageuse . Cet éloge de la province est un voyage à l'intérieur d'une France cachée et souvent méprisée . Thomas Morales en capte l'éclat et nous donne mille raisons de l'aimer .
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Bernard et Annabel Buffet : l'amour fou
Jean-Claude Lamy
- Des Equateurs
- Litterature
- 3 Juillet 2024
- 9782382845585
En 1958, Bernard Buffet et Annabel Schowb de Lure se rencontrent par hasard lors d'un reportage photos sur Saint Tropez pour Paris Match. C'est un coup de foudre immédiat. Bernard Buffet, jeune peintre expressionniste hanté par la grâce et par Dieu, vient de se séparer de son amant Pierre Berger. Il traverse une période de doute profond. De son côté, Annabel est une jeune femme longiligne ayant des aventures féminines comme masculines et vivant dans l'entourage de Françoise Sagan. Elle écrit des romans qui ne sont pas sans rappeler d'ailleurs ceux de l'autrice de
Bonjour tristesse. Leur histoire d'amour fusionnelle a duré une trentaine d'année jusqu'au suicide de Bernard Buffet en 1999 qui souffrait de la maladie de Parkinson. Leur vie, c'est à la fois la folle liberté de Saint Germain des Pré et de Saint Tropez, le soleil éclatant et les amis extravagants. Mais la mélancolie se cache derrière le soleil. La mère d'Annabel, femme libre, amatrice de bateau, s'est suicidée. Son propre père suivra le même chemin.
La mère de Bernard Buffet est morte prématurément, ce qui a traumatisé le futur artiste. Tant d'ombres expliquent les fêlures de ces deux artistes qui cèderont notamment à l'addiction de l'alcool, mais il y a une chose intacte qui est le coeur de ce livre : leur folle histoire d'amour fusionnelle, surréaliste, digne d'un roman d'André Breton. Grâce à des documents inédits l'ancien journaliste et biographe Jean-Claude Lamy raconte ces folles années 50, 60, 70 et 80, où l'incandescence de la vie se confondait avec la liberté créatrice. Ce récit est à la fois une biographie croisée, l'histoire d'une folle passion et le portrait de deux artistes qui aujourd'hui encore séduisent les jeunes générations comme Matthieu Chedid.
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Les misères des enfants trouves Tome 1
Eugène Sue
- Des Equateurs
- Litterature
- 27 Septembre 2023
- 9782382846155
La saga de la rentrée, un feuilleton en quatre épisodes haletants TOME 1 : Sologne - 1845. Le petit peuple trime du matin jusqu'au soir, tentant de faire naître quelque chose des terres marécageuses ingrates, l'estomac et les mains chaque jour plus vides. Les riches, blasés et impitoyables, galopent à travers champs, sur les fidèles destriers lors de prolifiques parties de chasse, et rivalisent de bêtise et d'orgueil lors d'exubérantes réceptions. Sans jamais oublier d'encaisser les loyers et fermages de leurs chers paysans.
Mais dans ce « meilleur des mondes » campagnard, quelques grincements souterrains agitent soudainement la tranquillité des nantis. « Bête-Puante », le braconnier qui distribue sa chasse aux miséreux, est partout et semble tout savoir... « Bamboche », le forçat, s'est échappé et rode dans la forêt. Et que fait Martin, l'énigmatique valet qui semble si bien connaître le roi ? Beaucadet, le gendarme, ne pense qu'à mettre la main sur tous ces criminels... Sur les traces de son enquête, à mesure qu'il tente de démêler les fils de ces mystères, nous remontons peu à peu le temps, alors que ces anciens enfants orphelins brulaient les planches du cirque de l'homme-poisson, Léonidas Requin...
A la croisée du vaudeville, de la tragicomédie à la française et du roman social, Les Misères des enfants trouvés p nous plonge dans une série haletante, entre grandeur et misère, rire et larmes, dont la petite musique politique et sociale fait diablement écho à notre époque. Grand écrivain populaire du XIXsup>esup> siècle, Eugène Sue est également sans aucun doute l'auteur du feuilleton de la rentrée ! -
Portée par sa lecture du Journal d'un corps de Daniel Pennac il y a des années, Sophie Benard s'est donnée la mission de donner à son corps, et aux nôtres, une voix, le rôle principal : d'objet d'observation, il devient alors sujet, il prend la parole et tutoie la narratrice, qui à son tour lui octroie " l'honneur " de nouer un dialogue avec lui.
En effet, si le corps semble aujourd'hui au centre de nos préoccupations esthétiques, médicales, des trucs et astuces pour l'entretenir, l'empêcher de vieillir, le parfaire, le modeler, repousser ses limites, lui demander de se détendre à coups de séance de yoga et de respirations en pleine conscience, nous continuons à le tenir à distance de notre être profond, à vouloir nous en dissocier.
Il est pourtant un être à part entière, notre part entière : il est celui qui emmagasine nos émotions, qui guide nos pas, au quotidien comme à chaque étape de nos vies ; il est traversé par chacune de nos douleurs, mais aussi de nos joies, de nos couacs de santé, de nos évolutions biologiques. Sophie Benard nous guide ainsi à travers son corps et donc son histoire, et les nôtres : la perte de nos premières dents, le chagrin d'amour qui empêche aux poumons de se remplir d'air et aux jambes de se mouvoir, le deuil qui hante le corps comme les membres fantômes. A la manière d'un médecin légiste des lettres, elle dépèce le corps : chacun de ses muscles, de ses os du squelette jusqu'à ses dents, et toutes les histoires qui le hantent et nous composent.
Elle ne fait l'économie d'aucun état de son corps : le corps supplicié, le corps privé, le corps désirant, le corps meurtrier, le corps mort, le corps nié et le corps jaillissant, absolument puissant. Elle rend ainsi sa puissance et légitimité narrative au corps et nous invite à notre à nous observer, à nous tâter, à dépasser l'expérience physique, à cesser de penser notre corps comme un vulgaire vaisseau, mais comme notre être entier : en dehors et en dedans. La fin de psychanalyse : vive la corpus-analyse !
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Rome, 1975. Un vent de liberté souffle sur la ville, tout semble possible, et pourtant nos destins ne tiennent qu'à un fil, une rencontre parfois. Les vacances d'été touchent à leur fin, trois garçons des beaux quartiers rencontrent deux jeunes filles du peuple. Ils flirtent en musique dans les cafés et au volant de belles voitures. Ils boivent, fument et ne vivent que dans l'attente de la prochaine soirée. Jusqu'à ce que les garçons invitent les filles à faire la fête dans une villa somptueuse du mont Circeo, une petite cité balnéaire au sud de Rome. Là-bas, racontait-on, Ulysse et ses compagnons avaient débarqué au pied du palais de Circé et la magicienne avait ensorcelé les marins. Les hommes s'étaient transformés en porcs.
En cette belle fin d'été, sous le soleil du Circeo, le pire est arrivé. Le fait divers est resté célèbre sous le nom de « massacre du Circeo ».
Pierre Adrian convoque dans ce roman noir toutes ses mythologies : l'Italie des années de Plomb et de Pasolini, la fin de l'enfance, le temps des dernières insouciances, l'explosion des sens et la découverte des corps, la musique des années 70 et les paysages comme des décors de cinéma.
Il explore aussi la complexité des relations entre filles et garçons, la séduction quand elle bascule dans la violence, l'espoir des filles de s'élever socialement et le mépris de classe des garçons. Enfin, comme un leitmotiv tragique, il revisite les lieux et les mythes : en quoi le sort jeté par la magicienne de L'Odyssée sur le mont Circeo résonne encore en 1975 et aujourd'hui ?
Né en 1991, Pierre Adrian vit à Paris. Son premier livre, LA PISTE PASOLINI, fut couronné en 2016 du Prix des Deux-Magots et du Prix François Mauriac de l'Académie française. Son deuxième livre, DES ÂMES SIMPLES, a reçu le Prix Roger-Nimier et le Prix Spiritualité d'Aujourd'hui 2017.
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Les mystères des enfants trouvés : les misères des enfants trouvés Tome 2
Eugène Sue
- Des Equateurs
- Litterature
- 18 Octobre 2023
- 9782382846209
Après mille et une péripéties, Martin et « amboche rejoignent la troupe de saltimbanques de La Levrasse et du Major et font la connaissance de Basquine - dont Bamboche est tombé amoureux - et de l'homme-poisson, Léonidas Requin.
Exploités et maltraités les trois enfants se vengent de leurs bourreaux et s'enfuient. Les voilà lâchés, seuls, et sans beaucoup de repères - mais toujours débrouillards - en pleine campagne. Après bien des aventures, Martin est recueilli par Claude Gérard un instituteur de village qui mène, comme tous ses collègues, une existence misérable et enseigne, avec les bêtes, dans une écurie - puisque les notables et l'église s'opposent à l'éducation populaire du plus grand nombre... Si l'existence, malgré tout, est plus douce, Martin ne rêve que d'une chose retrouver ses camarades d'enfance. Des rebondissements sont encore à la clé... -
Les misères des enfants trouvés Tome 3
Eugène Sue
- Des Equateurs
- Litterature
- 1 Novembre 2023
- 9782382846254
Dans ce troisième volume, Martin part tenter sa chance à Paris, mais se retrouve rapidement dans la misère la plus noire. Après avoir failli se laisser mourir de faim plutôt que d'accepter les rapines, il devient commissionnaire pour le compte d'un écrivain et retrouve Robert de Mareuil croisé jadis dans la forêt en même temps que Scipion, le fils de Duriveau, et la jolie Régina qu'il aime en secret. Lorsqu'il accompagne ses maîtres au théâtre des Funambules, il retrouve Basquine et Bamboche... À la croisée de la tragicomédie et du roman social, Les Misères des enfants trouvés nous plonge dans une série haletante, entre grandeur et misère, rire et larmes, dont la petite musique politique et sociale fait diablement écho à notre époque. Grand écrivain populaire du XIXe siècle, Eugène Sue est également sans aucun doute l'auteur du feuilleton de la rentrée !
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Les misères des enfants trouves Tome 4
Eugène Sue
- Des Equateurs
- Litterature
- 8 Novembre 2023
- 9782382846308
Pour une partie de nos enfants trouvés, l'heure de la vengeance a sonné. Basquine et Bamboche n'auront aucun répit tant que ceux qui les ont humiliés, n'auront pas réglé leur dette. Seul Martin tente de rester fidèle aux missions qu'il s'est données - protéger Régina, faire le bien autour de lui - sans revenir sur son passé. Mais il lui faut affronter Duriveau et sauver ses amis. Parviendra-t-il, malgré les trahisons et les embûches, à accomplir sa destinée ? À la croisée de la tragicomédie et du roman social, Les Misères des enfants trouvés nous plonge dans une série haletante, entre grandeur et misère, rire et larmes, dont la petite musique politique et sociale fait diablement écho à notre époque. Grand écrivain populaire du XIXe siècle, Eugène Sue est également sans aucun doute l'auteur du feuilleton de la rentrée.
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Anaïs est née dans une famille pas comme les autres : entre une mère s'occupant de la mécanique et un père préférant repasser le linge. De son enfance, elle a conservé l'odeur du troène au printemps, le divorce des parents, le potager de son "pépé" , le "chemin du blé en herbe" , la plage des Dunes du Port. A 18 ans, elle part en Inde, seule, puise en elle un courage qu'elle ne soupçonnait pas et découvre le caractère sacré de la nature.
Elle. De ce premier voyage initiatique et décisif, elle tire une force pour toujours et voit naître son rêve : "cultiver son jardin" . Comme si l'errance avait provoquée chez elle le besoin de s'enraciner pour continuer à avancer. Anaïs se met en quête d'un lopin de terre. En Bretagne évidemment ! La route est semée d'embûches, mais ni l'administration, ni la misogynie du milieu agricole, ni les caprices du ciel ne lui font peur.
En accord avec ses convictions profondes, elle réalise son rêve : elle sème, cultive et invente des tisanes, telle une sorcière des temps modernes ! Anaïs apprend le travail de la terre, la solitude, les noms enchanteurs des herbes ; l'aubépine, l'hysope, la guimauve, la marjolaine, la sauge, le souci, l'agastache, le serpolet et la reine-des-prés, elle lit Thoreau et s'interroge sur la valeur du travail, de l'argent, de la liberté, sur le lien de l'homme à la nature, sur la beauté des gouttes de rosée sur les feuilles le matin...
Ce livre est un hymne à rêver et à aller jusqu'au bout de ses rêves, un petit guide de survie alternatif et stimulant dans un monde qui va trop vite, une réflexion sur l'écoféminisme et une célébration de la nature.
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Le duc et le comte : conversation autour de Saint-Simon, de la gaité, du pouvoir, de la mort
Jean d' Ormesson
- Des Equateurs
- Litterature
- 8 Juin 2022
- 9782382843291
Un document rare et inédit. Deux écrivains de l'Académie français, Jean d'Ormesson et Marc Lambron, dialoguent sur les Mémoires posthumes du duc Saint-Simon, coup de tonnerre dans la littérature et l'histoire de France. C'est un dialogue aussi gai que cruel sur le style, le pouvoir, la mort et la postérité de Saint-Simon, de Chateaubriand à Proust, de Claudel à Céline. Jean d'Ormesson rend hommage à ses maîtres et fustiges ses contemporains. Mais s'il rencontrait Saint-Simon, « je me tiendrais à carreau », dit-il... Il nous embarque ainsi dans une promenade littéraire pour mieux raconter Saint-Simon, et se raconte, en creux, lui-même. Saint-Simon chroniqueur vénéneux de la Cour de Louis XIV et des temps de la Régence ; Jean d'Ormesson loin d'être étranger au commerce des princes qui nous gouvernent. L'occasion d'un jeu d'entrelacs, d'entrechats et voltes littéraires, et, enfin, d'un accord paradoxal des époques : un dialogue trans-temporel du Comte d'Ormesson et du Duc Saint-Simon. On y découvre Jean d'Ormesson animé de tout son feu, qui nous transmet avec ferveur son amour indéfectible pour la littérature. Et Marc Lambron de nous livrer le requiem alerte d'une passion, l'illustration ultime d'un art national menacé. Celui de la conversation.
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"Par la terre et par le sang, je suis champenois de nation, comme disait Jean Mabillon, par le vin, aussi, qui ne ressemble à aucun autre, ce vin qui parle au monde entier et coule dans mes veines depuis que j'ai reçu ma première transfusion baptismale, dans l'église du Mesnil-sur-Oger. a Champagne, labourée par les invasions a été le bouclier de notre pays sur son flanc est . Le champagne pour Daniel Rondeau est à la fois une géographie, une histoire, une mythologie et une odyssée. À travers ce livre, il évoque non seulement sa région natale où il vit encore, les grandes figures tutélaires de la champagne (Dom Pérignon, La Fontaine, les personnages historiques qui l'ont traversé, Louis 16, Napoléon) mais aussi les vignerons qui cultivent la terre, car le champagne, c'est à la fois la simplicité, l'intensité, la force et le sacré, la culture de la vigne se fait au pied des abbayes.
Ce livre emprunte des routes fabuleuses. L'auteur y peint aussi ses parents (qui furent instituteurs), ses grands-parents et sa mémoire familiale croise la grande histoire. Mais la Champagne, le sourire de la France ne se limite pas à une région. Il est le vin de la pérégrination, de la mondialisation. Daniel Rondeau, qui est aussi un homme de la Méditerranée et de l'ailleurs, nous fait traverser les mers, nous embarque vers Malte où il a vécu, dans l'Angleterre de Churchill et des Beatles (amateurs eux aussi du champagne). Ce livre convoque également la figure du peintre Foujita, amoureux de la cathédrale de Reims et qui comparait les ciels champenois à de la soie.
Avec l'esprit du champagne, c'est l'esprit français et cosmopolite que fait briller Daniel Rondeau.