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Hors D'Atteinte
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Vous vouliez ma chaleur, vous aurez mon feu
Paulo Higgins
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 23 Août 2024
- 9782382571927
Je ne peux pas renoncer à l'idée de vivre comme je l'entends,avec mon corps et mes amours. Je suis au courant que la vie que je mène est bien plus violente que beaucoup d'autres. Mais ce n'est pas de mon fait et je refuse qu'on vienne me dire qu'en choisissant la vérité et la liberté, je choisis la violence.
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Autrices, ces grandes effacées qui ont fait la littérature Tome 2 : XVIII-XIXe siècles
Daphné Ticrizenis
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 15 Septembre 2023
- 9782382571132
Ce deuxième tome revient sur les philosophes des Lumières ainsi que sur l'influence de la Révolution française sur les écrivaines qui y ont participé : Olympe de Gouges, Anne-Marie Jodin ou Manon Roland. Jusqu'à la fin de la Ire République, c'est le roman qui est majoritairement associé aux femmes puis la littérature jeunesse triomphe avec Sophie de Ségur
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Autrices, ces grandes effacées qui ont fait la littérature Tome 1 : du Moyen âge au XVII siècle
Daphné Ticrizenis, Marie Fre Dhal
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 22 Septembre 2022
- 9782382570630
Voici la première anthologie de textes littéraires spécifiquement féminine de notre époque. Les femmes ont en effet été systématiquement effacées de toutes celles qui ont été publiées jusqu'alors. Elles ont pourtant toujours joué un rôle majeur, abordant des thématiques variées, se risquant à inventer des genres et créant malgré toutes les tentatives de les en empêcher.
Ce livre a pour objectif de faire perdurer la mémoire des autrices dont on a encore la trace et de leur redonner la place qu'elles méritent : une place centrale. Ce premier tome couvre la période Moyen-Âge-XVIIe siècle et sera suivi d'un deuxième sur les XVIII-XIXe siècles, à paraître en septembre 2023, puis d'un troisième, du XXe siècle à aujourd'hui, à paraître en septembre 2024. -
Patriartech : les nouvelles technologies au service du vieux monde
Marion Olharan Lagan
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 17 Mai 2024
- 9782382571835
« Que diriez-vous d'«ordinateur» ? C'est un mot correctement formé, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l'ordre dans le monde. »
Déjà au moment de choisir un mot français pour traduire l'anglais computer, Jacques Perret, alors président d'IBM France, faisait éclater toute la dimension mégalomane, démiurgique et patriarcale du secteur informatique. Or, si dans la tech peut-être encore plus qu'ailleurs, on ne cesse de glorifier des hommes seuls présentés comme des génies, nous devons ces inventions, comme tous les progrès scientifiques, à des collectifs dont la plupart étaient mixtes. Réparant cette injustice épistémique, ce livre se donne pour but de montrer combien la tech reproduit, amplifie, alimente et légitime le système patriarcal.
Aujourd'hui professeure agrégée en civilisation américaine à l'université de Bretagne Sud, Marion Olharan Lagan a dirigé les équipes qui ont conçu les personnalités française, italienne et espagnole d'Alexa, l'assistant personnel d'Amazon.
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Dans le hall d'entrée, mon père s'arrête face aux boîtes aux lettres. Il y en a trente-deux. Il les fixe, cherche notre nom. Soudain ému, il avance d'un pas et tend un doigt vers l'étiquette blanche où est écrit "Charef" . Je ne dis rien. Il y a des hommes, beaucoup, qui rêvent de voir leur nom briller en rouge, en lettres larges, encadré de néons multicolores, scintillant, clignotant, en haut d'une affiche, sur un fronton.
Mon père voit son nom à la hauteur de ses yeux et déjà, il n'en revient pas. L'exil qu'il nous a fait subir, les bidonvilles, la sordide cité de transit, il sait qu'on en a souffert. Mais il a réussi, mon papa. Maintenant il respire, et nous aussi. Années 1970. A l'usine où le fils travaille pour compléter la paie du père, au HLM où toute la famille est enfin installée, s'ajoutent les cheveux longs, les bottes à talons, les virées en boîte, Jimi Hendrix et Janis Joplin.
Dans cette cité mille fois rêvée, enfin habitée, souffle un nouveau vent de liberté. La Cité de mon père est le septième roman de Mehdi Charef, né en 1952, qui a notamment publié Le Thé au harem d'Archi Ahmed (1983) et réalisé onze films.
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Assise dans le wagon aux sièges en tissu violet, dont certains subsistent encore dans les rames les plus anciennes, ta mère voit s'afficher un numéro inconnu sur son portable. Elle n'entend pas bien, n'identifie pas tout de suite ton frère aîné, sa voix est hachée, extrêmement émue. Il demande où elle est, il est arrivé quelque chose, il y a les pompiers, il faut que tu viennes vite, et cette dernière phrase, qui continue de résonner en elle en un terrible écho, Papa est tombé.
Alors qu'il marchait dans la rue avec son fils, un père soudain s'effondre et perd connaissance. Les médecins n'expliquent ni sa chute, ni sa rémission miraculeuse après deux mois de coma. Autour de ce pilier au pied d'argile, sa famille tente de retrouver un équilibre. Mais il leur échappe.
Après Les Conquérants. Avec les mineurs non accompagnés (Hors d'atteinte, 2021), Louise Mottier a enquêté sur le coup de tonnerre qui a bouleversé sa famille et en a fait son premier roman.
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Tant de fois elle avait tremblé à l'idée de se fendre en deux morceaux avides d'en découdre. La France et l'Algérie. Un temps, elle avait cru trouver refuge à l'école, là où l'Histoire, quand elle est insoutenable, n'est pas écrite dans les manuels. Elle n'y avait pas appris pourquoi, lorsque la mère donnait le nom du père, les lèvres se scellaient, les regards se troublaient, les mots sifflaient. Elle n'y avait rien entendu sur presque un siècle et demi de colonialisme. Et sa mère, elle-même, l'avait si tôt encouragée à oublier, caressant ses tempes et baisant ses mains chaque fois qu'elle triomphait de l'angoisse.
Fille d'un Algérien et d'une Française, née en France pendant la guerre d'Algérie, Lil croit d'abord qu'elle n'a pas d'histoire puisque personne ne prend la peine de la lui raconter. Un moment tentée de l'abandonner, elle décide finalement de l'apprivoiser et apprend peu à peu à dire « je ».
Ce roman est le tout premier de Tassadit Imache, paru pour la première fois en 1989 chez Calmann-Lévy. Elle en a ensuite publié sept autres, dont Le Dromadaire de Bonaparte (Actes Sud, 1995), Presque un frère (Actes sud, 2000), Des coeurs lents (Agone, 2017), Fini d'écrire ! (Hors d'atteinte, 2020) et Le Voyage empêché (Hors d'atteinte, 2023).
Fille d'Ali et de Huguette, qui se sont rencontrés à l'usine, Lil s'appelle en réalité Lila, ce qui sonne moins français. Sa mère fait face à la misère et au racisme, à la fatigue et à la maladie ; son père, usé par l'usine et l'injustice, sombre peu à peu dans l'alcool et la haine.
Lil, elle, chemine entre les bars où l'emmène son père et les lieux d'accueil pour enfants. Elle y apprend le partage, la culture, la solidarité. Elle se croit d'abord sans histoire, puis voudrait s'en débarrasser. Finalement, elle se vit comme l'enfant assumée d'un métissage, d'une histoire apprivoisée.
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Aloé est une femme noire, en surpoids, queer et pauvre. Elle n'a pas toujours manqué d'estime d'elle-même, mais au gré des remarques assassines et des galères insurmontables, elle a compris que personne n'accepterait jamais qu'elle se plaigne. En dix lettres adressées à une mystérieuse interlocutrice, elle raconte son enfance au Cameroun, son arrivée en France, la précarité et la misère, la difficulté de celles et ceux qui l'entourent à la regarder telle qu'elle est, la violence du marché de la séduction où tout se monnaie - surtout la place qu'on occupe dans la société. Mais aussi le choix qu'elle fait : envers et contre tout, Aloé choisit l'amour, un amour des autres, mais aussi d'elle-même. Elle choisit un « nous » qui rassemble vraiment celles et ceux qui s'aiment.
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Dans Rue des Pâquerettes (Hors d'atteinte, 2019), Mehdi Charef revenait sur son arrivée en France en 1962, dans le bidonville de Nanterre. Une fois celui-ci détruit, Vivants décrit la cité de transit dans laquelle il est relogé. Au sein de ce provisoire que les pères rêvent encore de quitter pour rentrer chez eux, la vie s'organise peu à peu. Mehdi Charef, qui voit son expérience de l'Algérie natale se transformer progressivement en souvenirs, consignés comme autant d'impressions sensibles, prend conscience des injustices qui l'entourent. Il le sait : seules l'école et la maîtrise du français lui permettront d'échapper à l'usine, avenir auquel on le destine, et de transmettre sa colère, mais aussi sa joie d'être en vie.
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La possibilité d'un enfant
Catherine Laurent
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 2 Février 2024
- 9782382571439
France, années 1980. À cette époque pas si lointaine où des crucifix trônent encore dans les chambres à coucher, la vie des personnes homosexuelles est marquée par le silence, le tabou et le sida. Ils et elles savent que s'ils l'apprennent, leurs parents risquent de les renier ; qu'au travail, il vaut mieux s'inventer un compagnon ou une compagne hétéro.
Quand elle rencontre Julie, en 1982, la narratrice de ce roman comprend deux choses : 1) elle ne pourra plus jamais faire semblant d'aimer les hommes ; 2) elle ne s'imagine plus passer sa vie sans elle et veut avoir un enfant avec elle. Reste à trouver comment...
Un soir, Julie prend conscience qu'un de ses collègues vit avec un homme. À l'issue de longues conversations, ils décident de devenir tous les quatre parents du même enfant. -
Le dérangeur : petit lexique en voie de décolonisation
Collectif
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 28 Mai 2020
- 9782490579532
Depuis mai 2017, Piment et son collectif originaire des quatre coins de la francophonie questionnent deux fois par mois l'actualité culturelle, politique et sociétale française dans une émission diffusée sur Radio Nova. Fondé sur leurs expériences et leurs observations, cet abécédaire à la forme inédite, issu de ces questionnements, est conçu comme un guide pour aider à naviguer dans une société dite «postcoloniale».
Il met au jour les particularités du contexte dans lequel évoluent les noirs en France aujourd'hui, bien souvent incompris par les médias grand public, ou confondu avec celui des États-Unis.
Il est assaisonné à la sauce Piment : irrévérencieux, sarcastique, narquois, sans langue de bois.
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Ma mère a une histoire. Son histoire. Elle est d'une montagne, d'un reg fait de cailloux et de poussière. Là-bas, il y a de la place pour tous. Ma mère dit que la vie sourit aux plus courageux.
Dans son enfance, dans sa jeunesse, seuls ont compté les hommes qui faisaient manger leurs enfants. Toute la vie se résume à ça. L'histoire des hommes, la vie des femmes.
Ma mère est un temple : c'est ce que je crois. Un temple n'a pas de toit, mais il a une terre, un sol. -
La jeune femme qui raconte ce récit est serveuse à la Rosace, un bar du Marais à Paris. Elle a dix-huit ans, apprend la danse classique non sans un certain dilettantisme et ne sait pas encore très bien ce qu'elle va devenir. Lors d'un été chaud, où Paris se vide et où la vie ralentit, dans un interstice où l'insouciance l'emporte encore sur le reste, elle rencontre Adore, un garçon discret dont elle tombe éperdument amoureuse. Ensemble, ils sortent beaucoup, rient, boivent, dansent et apprivoisent la nuit. Ils s'aventurent aux frontières du genre et de l'identité, des attirances et du désir, fréquentent des lieux queer et des drag queens. Soudain, Adore se révèle
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D'où venaient-ils ?
Il avait été impossible de se déplacer pendant la tempête. Ils n'étaient pas véhiculés. Ne semblaient rien posséder d'autre que quelques sacs, portés à bout de bras. Quand on leur demandait d'où ils venaient, ils haussaient les épaules, regardaient autour d'eux. Ne semblaient pas comprendre notre langue.
Ils nous ressemblaient. À quelques détails près : on n'aurait pas pu confondre, mais quand même. Cette ressemblance accentua en nous le sentiment d'une étrangeté.
À la suite d'une immense tempête qui s'abat sur Paris, des individus y font soudain leur apparition. Ils sont rapidement dénommés « nouveaux venus » par les chaînes d'information en continu. Personne ne sait rien sur eux, mais les spéculations vont bon train. Quelles que soient leurs intentions, serons-nous prêts à les entendre ? -
Trop noir, trop blanc : une enfance sud-africaine dans la peau d'un métis
Trevor Noah
- Hors D'Atteinte
- Litteratures
- 8 Avril 2021
- 9782490579877
Pour conserver son pouvoir face à la majorité noire qui augmentait et se révoltait, le gouvernement a chargé une commission d'aller enquêter sur le racisme institutionnel dans le monde entier. En Australie, aux Pays-Bas, aux États-Unis, ses membres ont observé ce qui était efficace et ce qui ne l'était pas. De retour en Afrique du Sud, ils ont élaboré le système d'oppression raciste le plus extrême que l'humanité ait jamais connu.
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Le 7 avril 2020, alors que les règles sanitaires imposées lors du premier confinement s'appliquent avec une rigueur maximale, un homme meurt seul dans une unité de soin. Sa famille se voit signifier qu'aucune cérémonie ne sera autorisée.
Dans une chronique de ces adieux volés, empêchés, son fils, parle de ce que notre rapport à la mort veut dire de nous-mêmes. Alors que la France découvre avec sidération la rapidité et la facilité avec laquelle des restrictions de liberté vertigineuses sont mises en place, un virus dont on ne connaît rien, une communication politique cacophonique et un isolement déprimant, il parle de la déshumanisation d'une société obsédée par la gestion néolibérale et dessine en creux un grand amour pour la vie qui bat malgré tout. -
Léa, vingt-quatre ans, s'interroge sur ses origines familiales : elle a l'intuition que son grand-père n'est pas le père biologique de sa mère et s'attaque à un terrible secret. Elle initie alors une transmission familiale inversée, apporte des clefs à sa mère et sa grand-mère pour affronter la vérité.
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Je les revoisdans la brume épaisse de l'aube, pendant la saison des pluies. Ce n'étaient que des femmes. Elles arrivaient silencieusement dans une longue pirogue de bois et accostaient un peu à l'écart de l'embarcadère. Deux ou trois rameuses restaient dans le bateau pendant qu'une dizaine d'autres descendaient sur la terre ferme. Elles étaient toutes nues, la peau presque noire avec des reflets rouges, leurs longs cheveux couvrant leurs parties intimes.
Elles se promenaient d'un pas souple dans les rues avec leurs petites filles. Elles avaient l'air de savoir exactement où elles allaient. On raconte qu'au xvie siècle, des conquistadors espagnols ont affronté une armée de femmes semblables à celles de leurs récits mythologiques, qui leur inspira le nom de cette région : "Amazonie" . On raconte aussi qu'un peuple féminin, les Icamiabas, y a longtemps vécu à l'écart des hommes.
Les femmes qui se racontent dans ce livre doivent une grande part de leur combativité à ces guerrières qui n'ont peut-être jamais existé - ou qui existent peut-être encore. Nina Almberg réalise des reportages et des documentaires notamment pour Arte radio, France Culture et la RTS. La Dernière Amazone est son premier livre publié.
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Et comme elle semble lire tes blessures avec un certain respect, tu voudrais que le monde entier l'imite, que le monde entier voie comme ton corps a été souillé pour faire la loi et comme il dégouline encore de vie. Qu'ils se la prennent en pleine tronche, ta vie fracassante, ta vie plus forte que leurs lois, et qu'ils voient que tu existes, ici, dans la beauté et la fierté, en position de combat. Et que plus personne ne tente de faire disparaître des morceaux de ta peau, que plus personne ne regarde ailleurs que vers ton corps marqué par la lutte, ton corps bruyant de colère. À eux l'obscurité, à toi l'éclat.
D'un côté, la violence de la police et des lois. De l'autre, la force de la boxe. Avec l'humilité et le courage de ceux qu'on a cherché à meurtrir, un corps se déploie peu à peu envers et contre le monde qui le contraint.
Née en région parisienne en 1994, Elsa Vallot a grandi entre l'île de la Réunion et le XVIIIe arrondissement de Paris. Doctorante en littérature et théorie critique à l'université de Californie du Sud (Los Angeles), elle se passionne pour le rap, la musique hip-hop, la boxe thaïlandaise, l'histoire des luttes populaires, les féminismes et les antiracismes. Elle vit et écrit à Barbès, entourée de ses voisins et amis.
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La jeune narratrice de ce roman, originaire d'Afrique, grandit avec un père polygame, trois belles-mères et vingt-deux frères et soeurs. Elle décrit un quotidien qui se partage entre deux étages d'un immeuble en banlieue parisienne, fait de violentes disputes et de jalousies, d'une discipline très stricte imposée par le père, de difficultés à l'école, mais aussi de rapprochements salvateurs.
Craignant que l'absence de mots chez elle ne la conduise elle-même à la violence, elle apprend peu à peu à les manier. Son entrée dans l'adolescence, avec son invincible "bande de filles" et ses expérimentations nouvelles, ne l'empêchera pas de construire avec les siens un nouveau lien, plus solide et plus aimant.
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Marianne a tout bien fait comme il fallait : elle est née dans la bonne famille, a fait les bonnes études, a épousé le bon mari. Elle exerce aussi le bon métier : elle est consultante dans une entreprise de conseil. Ça ne veut rien dire pour vous ? Pour elle non plus. Mais elle s'accroche : elle va peut-être passer partner. Et, pour finir de parfaire le tableau, devenir mère.
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Je veux savoir comment mon père est arrivé dans cette Lorraine où l'acier s'écoule, comprendre comment il est devenu cet homme au destin plusieurs fois brisé, qui n'a jamais abandonné. Il l'a toujours dit : « Quand on a tout perdu plusieurs fois, on n'a plus peur de se lancer ».
Liêm a quitté le Vietnam pour la France en 1980, à l'âge de 18 ans. Il y est devenu ouvrier. Il n'a pas fait partie des boat people qui émurent alors le monde entier, mais il a comme eux connu l'exil, la peur et le déracinement. Sa fille dresse le portrait d'un homme loyal, intègre et digne qui lui a transmis ce qu'il avait de plus précieux : ses rêves dorés. -
La femme qui parle dans ce livre n'a rien vécu de grave. Elle a juste renoncé au métier auquel elle s'était formée, élevé trois enfants seule, été menacée de mort par leur père. Pas de quoi se plaindre, donc, juste de quoi être en rage.
C'est cette rage ordinaire que décrit "Ce prochain amour" : celle qu'inspirent l'arnaque selon laquelle les hommes détiendraient le monopole du courage ou le constat répété que l'empathie est un mot absent de leur vocabulaire.
La narratrice de ce livre refuse d'être une Mère courage, une Putain respectueuse ou une Vierge sainte. Elle est plus inspirée par l'infirmière qui jetait des pierres sur les CRS l'été dernier. Car une chose est sûre : s'il y a un salut, il est dans l'humanité qui continue d'être embusquée chez certaines (et certains) d'entre nous.
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" De livre en livre, tu ne nous désignes pas d'issue ! " s'est un jour entendu dire Tassadit Imache. C'est bien de remuer la boue, l'histoire coloniale, la guerre d'Algérie et le racisme qui en découlent, sans oublier les deux gamins qu'on a laissés mourir à Clichy-sous-Bois en 2005. Mais à condition de nous dire comment en sortir... A l'occasion de la mort de sa mère, une ouvrière française tombée amoureuse d'un ouvrier algérien en pleine guerre d'Algérie, qui l'avait encouragée à écrire pour dire tout ce qui l'avait toujours elle-même étouffée, l'écrivaine s'interroge.
Pourquoi écrit-elle ? A quoi participe-t-elle en le faisant ? A-t-elle le droit de le revendiquer ? Va-t-elle lutter contre ceux qui cherchent à la faire taire, ou finir d'écrire ?