Présences de Tagore nous emmène dans l'Inde du XXe siècle, à l'aube de son indépendance, découvrir l'homme de lettres et des arts. Par-delà les cimes de la poésie de Rabindranath Tagore, Joëlle Libois nous invite à poser un regard curieux et attentif sur des aspects moins connus de son oeuvre. Elle sensibilise le lecteur à sa pédagogie de l'éveil au monde, à son exigence pragmatique de justice sociale et à une conception de l'écologie marquée par la majesté de l'émerveillement.Malgré les replis nationalistes de son époque, Tagore fut animé par des ambitions universalistes et une volonté inconditionnelle de tisser des liens entre Orient et Occident. Ses nombreux engagements, dont la création d'une université internationale coopérative et ouvertes à la diversité des cultures, résonnent aujourd'hui sous l'angle de l'intervention communautaire, de l'économie collaborative, de la conscientisation et de la valorisation de la pluralité des modes de vie des populations rurales parmi les plus précaires.La sagesse environnementale, initiée par le poète dans une présence au monde enivrante de créativité artistique, de beauté et de joie, nous appelle à l'espérance d'un monde uni dans sa diversité. Autant de thématiques qui nous animent face à l'actualité criante d'une sommation à la restauration de la démocratie participative, de la cohésion sociale et de la justice environnementale.
Sur le sentier de la paix sociale est le témoignage d'expériences et de réflexions d'un travailleur social évoluant en Belgique. Par des récits et encarts analytiques, David Teti aborde différents thèmes: la jeunesse, les rapports intergénérationnels et interculturels, les discriminations, etc. Il montre maintes façons de mener des projets avec les citoyen·nes, y compris celles et ceux qui sont les plus éloigné·es des instances.L'axe central de la posture professionnelle de travailleur social présentée est celui du faire avec les gens. Cette pratique révèle la nécessité de déployer une énergie à la fois bienveillante et déterminée pour que les habitant·es se considèrent concerné·es par l'amélioration de leur environnement proche.Cette posture professionnelle s'articule autour d'une triple présence:Une présence accueillante, évoquant des façons d'établir un lien de confiance avec la population (travail de rue, implication des jeunes, occupation des espaces publics, force du socioculturel, etc.).Une présence incarnée, soulevant les communications verbale et corporelle pour gérer les conflits.Une présence citoyenne, mettant en exergue projets participatifs et pédagogies alternatives.Le sentier de la paix sociale allie des cheminements personnels et collectifs pour tendre, ensemble, vers une société plus douce, plus solidaire et plus fraternelle.
Tout éducation, et l'éducation sexuelle ne fait pas exception, se déploie dans un cadre normatif. En Suisse, l'éducation sexuelle a été fortement marquée par des représentations hygiénistes, de santé publique ou par des principes moraux voire religieux. Aujourd'hui, les droits humains constituent également un cadre de références.Quels sont les contenus et les orientations de l'éducation sexuelle actuelle? Quelles sont les attentes des jeunes? Quel est le regard porté sur l'éducation par les jeunes, les parents et le corps enseignant? Les droits humains font-ils réellement partie de cette éducation? Cet ouvrage se propose de répondre à ces questions sur la base d'une recherche qui a exploré les représentations des différents groupes concernés à propos des droits sexuels, des valeurs démocratiques qui les sous-tendent (participation, non-discrimination, égalité, liberté, etc.) et de leur prise en compte ou non dans les pratiques éducatives. Pour chaque type d'acteurs et actrices, la place des droits sexuels est donc abordée, qu'elle soit considérée comme base, repère, ou objet de l'éducation sexuelle. Le degré d'appropriation de ces droits a aussi été pris en considération, qu'ils soient méconnus, ignorés, appliqués ou questionnés.Cet ouvrage est destiné à toute personne impliquée dans l'éducation sexuelle des enfants et des jeunes, que ce soit en tant que parent, professionnel·le de la santé, du travail social et de l'éducation ou encore en tant que scientifique et responsable de formation. Il vise à enrichir les manières de penser l'éducation sexuelle par la compréhension de la place accordée ou non aux droits.
L'âge des possibles explore l'adolescence en la considérant comme un temps de la vie durant lequel les paradoxes s'intensifient et les limites se redéfinissent. Une accélération des changements mais aussi la possibilité constante d'une désorientation - dont la société se rend parfois complice - sont mises en jeu. Fabbrini et Melucci offrent une modalité particulièrement originale de décrire et d'analyser non seulement les expériences vives de l'adolescence, mais aussi les enjeux d'une nécessaire négociation entre adultes et jeune génération autour de la différence qui les sépare. De fait, la réception actuelle des phénomènes propres à l'adolescence, notamment une certaine fuite des responsabilités de l'adulte, est également questionnée.
L'âge des possibles (L'età dell'oro pour la version italienne) a rencontré un vif succès auprès des publics universitaires et professionnels du domaine éducatif et social. Anna Fabbrini propose une préface à cette version française revenant sur la manière dont l'ouvrage a posé certains nouveaux enjeux de la vie institutionnelle liée à l'adolescence lors des vingt dernières années.
Michel Peroni engage une enquête dans son entourage familial auprès d'émigrés italiens originaires du même petit village. L'enquête interroge la subsistance de leur attachement « au pays » selon une microsociologie inspirée de Goffman, l'ethnométhodologie et un suivi ethnographique des retours estivaux au village d'origine.C'est lors de ces périodes de retour au village, là où sa grand-mère avait décidé de revenir, que Peroni a entrepris de photographier celle-ci sous toutes les coutures.Diptyque est la rencontre improbable de deux textes participant de régimes d'écriture et de production parfaitement hétérogènes, qui reviennent, chacun dans son registre propre, sur un lien qui perdure.
Les formations tertiaires en travail social sont dites en alternance puisqu'un tiers du bachelor se travaille sur les terrains professionnels. Que se joue-t-il au sein de ces formations pratiques? Quel lien pédagogique peut s'établir entre l'étudiant·e et la·le praticien·ne formateur·trice qui l'accompagne? Comment l'apprentissage se fait-il au contact des publics eux-mêmes accompagnés?François Keller, praticien formateur, intervient depuis près de trente ans dans une institution vaudoise mettant en place des dispositifs d'insertion socio-professionnelle. A travers un dialogue régulier avec un étudiant d'une Haute école de travail social qu'il a accompagné, il donne à lire un processus de formation pratique en acte. Là, autant l'échange narratif que la conversation, l'analyse de la pratique et l'édition tiennent une place centrale.Ces entretiens pédagogiques sont ponctués d'encarts analytiques écrits par Stéphane Michaud, maitre d'enseignement à la HETS Genève, formateur pour le certificat d'études avancées des praticiens·nes formateurs·trices et responsable de la collection Pratique.s.Au fur et à mesure des chapitres, constituant comme le scénario de sa formation pratique, l'étudiant ira à la rencontre d'une réalité nouvelle et prendra acte des interventions, des recherches et des réflexions qui s'y produisent. Aussi, dans une logique identificatoire et transférentielle, cette conversation soulève la question de la façon dont chacun·e expose sa propre activité professionnelle à la narration et à la lecture pour en tirer des enseignements.
La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) adoptée en 2006 par l'ONU réaffirme le principe selon lequel les personnes vivant une situation de handicap jouissent des mêmes droits de participer à la vie politique et communautaire que tout autre citoyen ou citoyenne.A travers lois, règlements ou conventions, les Etats ayant signé et ratifié cette convention établissent des politiques -- qui dessinent les orientations à suivre en faveur du développement de pratiques inclusives. Cependant, pour les personnes en situation de handicap, l'écart entre les lois et les pratiques peut s'avérer important, tant les attitudes négatives, les préjugés, les lacunes dans l'organisation des services et les problèmes d'accessibilités sont lents à disparaître. Passer du principe à la réalité peut souvent sembler utopique.Pourtant, des initiatives citoyennes et scientifiques menées avec succès démontrent que l'émancipation des personnes avec une déficience intellectuelle est en marche et que l'autodétermination tend à devenir une réalité pour une partie croissante d'entre elles. Pour les enfants, on tend vers une scolarisation plus inclusive, pour les adultes des dispositifs en vue d'une plus grande autonomie dans les choix de vie fondamentaux sont sporadiquement mis en place.Les contributions présentées dans cet ouvrage sont issues d'expériences de personnes concernées, de professionnel·e·s, de chercheur·e·s et d'étudiant·e·s de différents pays francophones (Suisse, France, Belgique, Canada) et offrent des pistes de réflexion et d'action en vue d'une concrétisation de l'égalité des droits.
"Pris entre transmission d'histoire et évocation commémorative, l'enseignement sur la destruction des Juifs d'Europe tient une place singulière dans les approches pédagogiques. En Suisse comme ailleurs, autorités politiques et scolaires ont eu à mettre en oeuvre les engagements pris sur le plan international quant à la transmission et à la place de cet événement historique majeur dans l'espace public. Mais que vivent les enseignants à qui incombe la charge principale de cette transmission lorsqu'ils l'abordent en classe? A partir d'entretiens qualitatifs, «Mémoire et pédagogie» rend compte des représentations, des expériences, voire des appréhensions d'enseignants d'histoire, ainsi que de la façon dont leur histoire personnelle fait écho à leurs récits. Les postures qu'ils adoptent - centrées sur l'empathie envers les victimes, une entrée par les génocides comme thématique générale, ou encore axée sur des «leçons» à tirer du passé - mériteraient d'être abordées dans la formation des enseignants et autres «passeurs d'histoire» afin d'examiner leurs avantages et leurs écueils. Cet ouvrage, issu d'une des premières recherches sur ce sujet en Suisse, est une contribution à la réflexion collective sur la transmission actuelle et à venir de l'histoire et de la mémoire de la destruction des Juifs d'Europe.
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