Jean-Pierre Abraham a fait le choix du phare d'Armen comme on décide d'entrer dans un monastère. Ce sera le lieu de l'attente. Les mains occupées par les besognes routinières comme le moine est requis par le cycle des rites, le gardien de phare se fait guetteur de lui-même : « Si quelque chose doit surgir, ce ne peut être que du fond de moi. Et voilà que je guette encore, comme si on allait frapper à la porte ».
Lire ce livre c'est se faire gardien de phare. Il y a bien sûr toutes les tâches du métier, y compris histoires et anecdotes, mais il y a le reste, dont on sent que c'est le plus important.
Il subit les tempêtes, on ne sait plus discerner celles de la mer de celles sous son crâne, il attend, il se taît, il regarde, il subit le temps qui passe.
Miss Lydia a vlejas gant ar spont, ar c'horonal a gemeras ur fuzuilh ha Colomba a strinkas war-zu toull an nor a-raok m'en dije bet amzer da zerc'hel anezhi.
Digeriñ a reas an nor en un taol hag, en he sav war ar pondalez, he daouarn dirazi evit miligañ hec'h enebourien : "E-pelec'h emañ ho kalonegezh oe" a huchas.
Réédition d'un ouvrage paru chez Blanc Silex en 2001 et qui s'inscrit dans le droit fil des oeuvres d'Hervé Bellec.Lorsque l'écrivain brestois revisite le passé breton à travers l'exemple de sa grand-mère, sa verve flamboyante décoiffe dans tous les sens du terme.
Yerma fait partie de la trilogie rurale composée par Federico García Lorca entre 1932 et 1936, avec Bodas de sangre (Noces de sang), et La casa de Bernarda Alba (La maison de Bernarda Alba). Yerma, qui donne son nom à la pièce, est une jeune épouse intensément frustrée de ne pas être mère. Elle sublime son désir d'enfant avec passion et en fait un but idéal, mais elle se heurte à la froideur de son mari Juan, et à la société qui l'entoure. Dans un dernier recours elle participe à un pèlerinage supposé favoriser la fertilité, mais qui donnera lieu à la tragédie finale. Teatr Penn-ar-Bed signe avec cette pièce puissante son retour sur les planches, avec la langue bretonne pour servir la richesse du texte de Lorca.
Dans la Bretagne intérieure des années 1860, la vie s'écoule au rythme immuable des travaux des champs, des foires et des veillées. Au hameau de Douar Mad au Faouët, toute la jeunesse de Fañch Laridon est bercée par les traditions, la proximité de la nature, la solidarité collective. La musique des sonneurs de couple (bombarde et biniou) accompagne alors mariages, pardons et fêtes. Aussi, quand son vieux parrain lui lègue sa bombarde, Fañch prend la relève et se forme auprès de maîtres renommés.
Il découvre aussi l'amour avec une petite «Parisienne», initiée en retour aux mystères des légendes bretonnes.
Au tournant du XXeme siècle, Fañch pressent pourtant qu'il sera l'ultime représentant de l'antique tradition musicale, face à la montée des «folklorismes» citadins, qui finiront par affecter aussi bien la danse que les costumes, la langue ou les relations sociales.
En Bretagne, il pleut tout le temps. La langue bretonne n'est pas une vraie langue, c'est un patois. La musique bretonne, c'est vraiment ringard. Nantes ? Ce n'est pas la Bretagne ! Et puis les Bretons, c'est bien connu, ce sont des alcooliques… Qui n'a pas déjà entendu ces clichés pour le moins agaçants, voire franchement idiots ? Ce livre vous propose d'en faire le tour, une bonne fois pour toutes. Ont-ils une explication historique, un fond de réalité ? Que peut-on y répondre ? Et d'ailleurs, ce fameux mot de plouc, d'où vient-il ? Surtout, veut-il toujours dire quelque chose ? Ce petit résumé de tous les clichés bretons pourrait bien vous apprendre de nombreuses choses sur l'histoire de la Bretagne, son passé, comme sur sa réalité d'aujourd'hui.
Petites choses amusantes et étonnantes sur la langue bretonne et les bretons !
Ceci n'est pas une méthode pour apprendre le breton. Cet ouvrage entend simplement vous expliquer ce qui fait la spécificité du breton, une langue riche, complexe, surprenante, une langue à part qui traduit un regard différent sur le monde et exprime l'originalité de l'état d'esprit des habitants de la région.
Préfacé par Didier Squiban, cet ouvrage rassemble huit récits publiés entre 2012 et 2021 dans la revue brestoise Casier[s], trois nouvelles graphiques inédites et une collaboration avec un photographe. Chaque récit se veut une expérimentation artistique pour Gildas Java, au service des paroles/scénarios que lui ont confié Arnaud Le Gouëfflec, Anne-Gaëlle Morizur, Aude Samama, Bertrand Galic, Briac Queillé, Fred Daviken, Paul Blanquart (Brin d'Zinc) et Véronique Durand. Les cases deviennent les notes de tranches de vies nées à Brest, port ouvert vers des horizons urbains, imaginaires, maritimes et terrestres. Ecrits à plusieurs mains, ces récits sont présentés comme les chansons illustrées d'un album de musique, légères, tendres, engagées et profondes. Si chaque récit est une composition unique, l'ensemble devient la partition d'une symphonie humaine, touchante et magnifique. Sans fausse note.
Venant de basse Silésie, Pawel Kolayev débarque près d'Inzinzac-Lochrist avec son fils Jacek. Ils trouvent refuge dans une ferme à Penquesten. Lamineur aux Forges d'Hennebont, Hervé Brachaud parvient à faire embaucher Kolayev et à l'imposer aux autres forgerons. Le nouveau-venu va rapidement prendre conscience de la dureté de la tâche, ponctuée d'accidents du travail quasi-quotidiens. À travers trois générations, Daniel Cario dresse une fresque somptueuse de la gigantesque usine métallurgique installée sur les rives du Blavet, de sa création jusqu'à sa fermeture définitive. Il ancre sa fiction dans la réalité historique, nous faisant vivre de l'intérieur un siècle de luttes, de grèves acharnées, de victoires prometteuses, d'amères défaites. Une galerie de portraits brossés sans complaisance, tout en évitant de s'égarer dans une vision manichéenne à l'égard des patrons.
Anjela Duval est cette femme qui pendant le jour cultive la terre de sa petite ferme, Traoñ an Dour, et qui le soir sort ses cahiers et écrit des poèmes, parmi les plus aimés du lectorat de langue bretonne.
Le breton est sa langue de tous les jours et elle a appris la langue littéraire, qu'elle enrichit de ses mots, de sa sensibilité.
Dans ce choix de poèmes, présentés en version bilingues, on découvrira son amour lucide de la nature, sa rage contre le déclin organisé du breton, ses angoisses, son humour.
Quatre poires est un recueil de plus de soixante poèmes proposés en breton et en français, traduits dans le plus grand respect par Paol Keineg, lui même poète et auteur breton de renom.
Quatre poires a été édité en 2003 par L'association Mignoned Anjela qui a pour vocation de sauvegarder, diffuser et faire connaître l'oeuvre de la grande paysanne-poétesse bretonne Anjela Duval. Nous travaillons de concert à cette réédition.
L'ouvrage comprend 64 poèmes traduits, une chronologie, une bibliographie et deux index.
Année 1793... Lucile court sur les pavés de Nantes.
La petite orpheline court pour oublier ce qu'elle vient de voir. L'innommable. Jamais elle ne parviendra à effacer le souvenir des siens jetés nus dans la Loire en cette année de Terreur. Engloutis sous les flots, le comte et la comtesse de Neyrac, Théo, le petit frère, l'enfance heureuse à la Grande Gibraye...
Elle sait qu'elle n'oubliera pas cet homme qui a présidé au destin funeste des siens. Seul le désir de vengeance la tient désormais en vie. Mue par cette énergie, Lucile en oublie qu'elle n'a que le pavé pour dormir ; elle rôde près du port ou du théâtre Graslin.
Son destin va basculer, là, sous les ors de ce sublime édifice, auprès de Madame Flavie qui lui offre vivre et couvert et se prend même de passion pour ce petit être au regard étrange et au caractère imprévisible. Or Madame Flavie est la seconde d'une autre Madame, tenancière redoutée d'une maison close sise non loin du quai de la Fosse...
Pendant quatre décennies, à Langonnet, un petit homme racontait d'incroyables histoires, affirmant, parmi d'innombrables aventures, avoir tenu un bar clandestin, rendez-vous des Bretons émigrés, à New York pendant la Prohibition. Ses histoires rocambolesques, peu de gens voulaient les écouter et encore moins les croire. Vantard, avare, bagarreur, chicaneur, tricheur, versatile, impulsif, Yves Le Roux n'était pas un saint, mais ses aventures étaient vraies, et il en avait vécu plus que n'importe qui de sa région. De Vladivostok à Saigon, de Dakar à Buenos Aires et d'Amérique centrale à Salonique, il avait connu les tranchées, la mafia, la prison et la grande liberté, la misère et le paludisme, les navires de guerre et de commerce, la grande inondation de Paris de 1910, l'ouverture du canal de Panama, les Bretons émigrés d'Argentine et des Etats-Unis comme l'offensive allemande sur Verdun. Il était revenu en 1930, vers son village natal, si riche qu'il n'avait plus jamais eu à travailler
Ces PETITS CONTES NOIRS rendent hommage au grand répertoire traditionnel tiré de la légende de la Mort en Bretagne avec des contes issus de l'oeuvre d'Anatole Le Braz et Pierre-Jakez Hélias mais aussi du côté de l'Irlande et des Frères Grimm.
La Légende de Merlin, les neuf cercles de l'enchantement est un puissant et poétique hommage rendu en conte, musique et dessin au plus célèbre de tous les enchanteurs. Ce récit aussi créatif que respectueux des sources littéraires anciennes offre un voyage guidé unique au coeur de l'univers en perpétuelle expansion de la Matière de Bretagne.
Zem, Nicolas Mezzalira à la ville, oeuvre et vit de Brocéliande à Brocéliande en passant par le reste du monde.Résident des lisières, cet amoureux des imaginaires et des peuples qui les façonnent, cisèle une parole vraie et exigeante au service de récits haletants, sans faux-semblants, pour réfléchir et se divertir.
La harpe celtique de Coltilde Trouillaud, nourrie des répertoires traditionnels et de rencontres musicales variées, met sa virtuosité au service d'une improvisation libre qui joue en simultané avec les mots du conteur, à l'occasion d'exercices de haute voltige artistique jubilatoires.
Sténo est un artiste plein, rare et précieux, d'une créativité sans égale qui passe des arts vivants aux arts visuels avec autant d'énergie que de brio. Il relève ici pour dændrevi avec sensibilité et panache le défi sans cesse renouvelé de mettre en images la légende arthurienne.
Mai 1906. Le Gwenaël, cap-hornier de la Compagnie bretonne maritime armé à Nantes, appareille au long cours. Trois-mât taillé pour affronter les océans en doublant le mythique cap Horn, il devra rapporter en Europe de pleines cales de nitrate du Chili, des céréales de l'Oregon, des ballots de laine d'Australie, du nickel de Nouvelle-Calédonie. Fait peu ordinaire, deux jeunes femmes embarquent sur le navire : l'épouse du capitaine, Suzanne, 22 ans et sa sÅ?ur Hortense, 17 ans. La cohabitation avec l'équipage dans cet espace confiné, théâtre où s'affrontent des pulsions terriblement humaines, va exacerber les convoitises, déchaîner passions et transgressions.
Un roman fantasy qui nous fait partager le destin de 4 femmes à 4 époques différentes, toutes mystérieusement liées à l'assassinat de Thomas Becket en 1170...
Helsinki, 2030. Vasco, soldat portugais démobilisé après une troisième guerre mondiale délétère, devient le protecteur d'une famille de réfugiés ukrainiens. Dans un monde qui se réinvente, il va consacrer toute son énergie à préserver un avenir pour la jeune Lena.
Me faire traiter de « dischentil » en pleine rue par une parisienne installée sur notre île depuis à peine dix ans!!! Moi qui suis « né natif » avec en prime le fameux « nombril à Sophie », avouez qu'il y a de quoi se fâcher tout rouge! Une telle insulte méritait une mise au point. Grâce donc à ce petit livre sur le parler de nos îles si riches en expressions pittoresques, désormais, non seulement les générations futures auront la possibilité de sauve-garder ce patrimoine jusqu'alors transmis par tradition orale, mais encore, les futurs îliens, parisiens ou pas, sont invités à le consulter pour ainsi éviter un tel incident diplomatique! Non mais!
Un concentré d'humour corrosif appuyé sur une érudition qui oublie le politiquement correct pour traquer les excentricités, les paradoxes, voire les travers de la société bretonne actuelle.
De la bouffe au fest-noz, des écoles bilingues aux cousins " à la mode de bretagne " ... et du crachin à la tonne de lisier. ce livre s'adresse à ceux qui mettent le pied pour la première fois en bretagne comme à ceux qui croient la connaître sous prétexte qu'ils y sont nés. et d'abord, ne manquez pas le test qui vous dira quel breton vous êtes (si vous l'êtes) ou à quel breton vous avez affaire (si vous ne l'êtes pas).
A consommer sans modération, par petits chapitres glanés ici et là, ou, pour plus d'efficacité encore, à siffler goulûment entre deux hoquets (de rire ou d'indignation ? à vous de voir !).
Dans cette nouvelle saga, Joël Raguénès nous brosse une peinture étonnante de la Bretagne au temps de Louis XIV. L'on y découvre, au travers de la vie, des aventures et des amours de ses héros et héroïnes une province riche, industrieuse, qui vit au rythme de son commerce maritime et surtout, de l'épopée du lin et du chanvre. Vient 1675, l'année terrible de la Bretagne, la fin de son âge d'or. Las d'être accablé de taxes par Colbert, le peuple se rebelle et se dresse contre le pouvoir. C'est l'année des émeutes citadines et paysannes, des révoltes du papier timbré et des Bonnets Rouges, de la répression aussi que les Kerléo, Jan, Jacques, Mathurine, et ceux de Penénan traverseront avec des fortunes diverses.
Brocéliande, la petite forêt bretonne, est un vivier inépuisable d'histoires merveilleuses. On trouvera ici quatre de ses légendes traditionnelles, interprétées avec créativité et authenticité, en direct et sans filet, par les artistes conteurs et illustrateurs du pays.
On trouve dans ce "grimoire ancien" la somme des légendes les plus merveilleuses de la forêt Mythique de "Brocéliande". Les atmosphères poétiques et subtiles de Xavier Husson, emportent le lecteur au coeur de "Brekilien" à la rencontre des êtres fantastiques qui la peuplent, guidé il va sans dire, par l'enchanteur des lieux, le fantasque Merlin.
La tradition leur attribue une puissance surnaturelle et le don de prévoir les destinées humaines. Les sirènes et "morganezed" sont de lointaines survivances de la déesse de la mer.
Korriganes, fées, druidesses, enchanteresses, dames des "houles" : toutes ces créatures renvoient à la foi superstitieuse de nos plus lointains ancêtres.
Ce sont les gardiennes du sol et des eaux et nous devons les respecter.
Septembre 1939. À dix-huit ans, Hugo découvre Dinan où sa famille s'est réfugiée, une ville fascinante dont les pierres lui parlent. Il rencontre Françoise. Malgré tout ce qui les oppose - il est fils de bourgeois, elle est sympathisante communiste - va naître et grandir en eux un amour qui transcendera leurs destins.
Quand la guerre totale éclate, Françoise aide les réfugiés, se dévoue pour tout ce qui touche à l'humain.
Hugo l'observe avec ironie, curiosité, l'admire, s'interroge. Il s'engage alors dans la Résistance. Si Françoise l'aime toujours, elle ne veut pas être un frein pour ce jeune homme en quête d'absolu. Elle s'éloigne quand leurs rapports pourraient se figer dans une banale histoire d'amour. Les années passent dans la clandestinité. À la Libération, Hugo pleure ses amis disparus. Il a le sentiment, devant cette jeunesse sacrifiée, qu'il n'a pas donné assez de lui pour sa patrie blessée. Pire, il pense que Françoise l'a trahi. Il s'enrôle alors dans l'armée de Lattre de Tassigny afin de porter le fer et le feu sur les terres allemandes, espérant ainsi égaler l'héroïsme de ses frères de combat et participer enfin à la paix. Il part, mais Françoise est toujours là, hantant son coeur et ses pensées...