Un texte magnifique de Bruno Muel sur les images, le montage, l'engagement, des documents sur les groupes Medvedkine, des photogrammes de « Rio Chiquito » (il fut l'un des seuls à filmer la guérilla colombienne des FARC) et de « Septembre chilien » et un DVD comprenant la version restaurée d' « Avec le sang des autres » et un court de René Vautier (« Les trois cousins »).
« Je t'ai dans la peau » est une fiction tournée à Marseille en 1988. Inspiré d'une histoire réelle, le film raconte l'histoire de Jeanne, religieuse qui tombe amoureuse d'un prêtre-ouvrier, devient leader syndicaliste et s'engage au service de la cause féministe. Jeanne, jouée par Solveig Dommartin, l'héroïne des Ailes du désir, ou celle par qui le scandale arrive... Elle aspire au bonheur mais incarne jusque dans sa fin tragique l'aventure d'une génération qui voit, des années 1950 à 1981, ses rêves se briser implacablement... Ce livre et ce film ne nous enferment pas dans une histoire passée, mais posent des continuités entre des engagements d'hier et leurs métamorphoses au présent. DVD avec le film et un documentaire de Achille Chiappe sur le tournage du film.
À la fin des années soixante-dix, Pierre Gurgand, réalisateur, alors conseiller technique et pédagogique auprès de l'Institut National d'Éducation Populaire, avait déplacé les stages cinématographiques et photographiques dans les corons, au coeur du peuple, entre Lens, Sallaumines et Liévin. C'était la fin des mines, le lent démantèlement de l'industrie lourde, une page de l'histoire ouvrière se tournait. Nous nous sommes retrouvés, longtemps plus tard, dans un même « faire » cinématographique. Les outils étaient là, au Polygone étoilé. Nous avons commencé à revoir et écouter, ensemble, les trente heures d'images et les deux cents heures de sons enregistrés par son équipe et par les stagiaires au cours de ces années passées en Pays Minier. En 2003, au lendemain du décès de Pierre, tenant promesse et m'entourant de complices, je me suis mis à la table de montage pour me confronter à cette matière monumentale. Il s'agissait tout d'abord d'extraire la parole des mineurs, d'extraire leur mémoire et de la remonter à la lumière. La fragilité des images inversibles 16 mm, mais aussi la réelle présence des stagiaires, perceptible dans la matière filmée, par les mouvements, leurs tremblements, les temps de prises de vue et leur rythme, m'ont conduit à conserver la durée initiale des plans et à réaliser un montage cut, sans coupes. La fragilité des images, entre surexposition, flous et filages, fait surgir l'humain comme une apparition.
Aaron Sievers.
Aaron Sievers ; Jean Duflot ; Marc-Henri Piault ; Christian Hottin ; Jean-François Neplaz ; Marie-Jo Aiassa ; Kiyé Simon Luang.
Transcription d'un débat organisé par L'Abominable, laboratoire cinématographique partagé, à l'invitation de Cinéma du Réel pendant l'édition 2013 du festival. L'équipe de L'Abominable tente d'y créer un espace de discussion critique, partant du point de vue qu'un certain nombre de cinéastes tiennent à continuer à utiliser le support photochimique, qu'un certain nombre de programmateurs continuent à montrer des films en pellicule, qu'un certain nombre de spectateurs font la différence : un débat animé, reflet d'un basculement pourtant présenté comme une évidence.
Livre construit autour du film « Lettre à la prison » (1970) : « Film incandescent, film rescapé, « Lettre à la prison » est le grimoire halluciné d'une expérience intime de l'immigration. Une oeuvre hors norme, dont la modernité trouve sa filiation du côté de Buñuel, Jean Vigo, Pasolini, un cinéma de poète, d'images fulgurantes; un cinéma de montage, de greffes, d'incidentes, de collision et de stases, où l'univers onirique et la vérité documentaire se conjuguent pour mettre en scène l'expulsion de soi-même qu'opère la condition d'immigré. Inclus le DVD du film + court métrage « La parole perdue » + Entretien film de Franck Déglise-Bougherra.
C'est une mise à nue que propose J.-F. Neplaz (cinéaste et cofondateur de Film flamme et du Polygone étoilé). Son texte suit deux chemins entrelacés : un premier récit retrace la genèse de 4 de ses courts métrages et constitue un descriptif du processus de création de chacun d'eux. Dans un second mouvement, l'auteur porte une réflexion sur le geste cinématographique et interroge de manière critique son analyse chez des théoriciens comme Jacques Rancière et Giorgio Agamben à travers le geste politique et poétique de Jean-Luc Godard. Une réflexion qui déporte l'attention de l'analyse sur le rôle du son et celui de l'improvisation. Trois auteurs parcourent cette spirale du temps proposée par J.-F. Neplaz et font lecture des films qui fondent l'ouvrage. Avec DVD de 4 courts métrages de l'auteur.
Prolongé d'un rien est le journal de bord d'une résidence de plus de deux années à l'Abeille, l'un des 15 « Quartiers créatifs de la capitale européenne de la culture ». L'ouvrage rend compte des joies et des difficultés d'un tel programme de recherche et de création artistiques, qui visait à "produire des objets ou des actions dont l'élaboration des formes est partagée avec les habitants. Lancé au coeur du mouvement de la rénovation urbaine, il doit pouvoir questionner, infléchir ou compléter le processus d'aménagement."
Une réflexion poétique sur la photographie, la mémoire, la fiction...Ce jour-là, la vie n'avait pas de mots pour se dire. Ma terre natale est une étendue d'eau à perte de vue. Miroir dans lequel se renverse un ciel trop lourd pour rester en l'air. La digue nous entraîne dans la profondeur de champ. C'est la ligne du temps qui nous tire vers l'avenir.
Récit d'une expérience internationale de création chorégraphique en espace public menée par la compagnie de danse Ex Nihilo ; appareil critique par des chorégraphes, cinéastes et poètes.