Les récits de miracles représentent pour nous une des meilleures sources sur la société de l'an mil et du xie siècle dans le royaume capétien. Nombreux à cette époque, ils consistent d'abord en des guérisons, parmi lesquelles de spectaculaires exorcismes de possédés des deux sexes. Mais il s'agit aussi d'aides à des captifs pour leur évasion et, dispensées sous forme de « jeux », à des chevaliers et à leurs épouses qui se trouvent dans l'embarras pour de « petites choses », comme la perte de la monture ou du faucon d'un chevalier, ou d'un bijou d'une dame. Enfin, l'an mil et ses abords sont caractérisés par la fréquence de miracles de châtiments surnaturels, véritables vengeances des saints contre des ennemis de leurs moines et de leurs serfs, qui exigent leur intervention en des termes d'une surprenante vigueur, allant jusqu'à friser le mauvais goût.
Ce livre donne une idée de la saveur de ces textes habiles, piquants ou dramatiques, souvent surprenants, et aussi du type de commentaires, allant jusqu'au décryptage, que l'historien d'aujourd'hui peut en proposer. La société féodale était-elle aussi violente et superstitieuse qu'on le croit souvent ? À l'aide des suggestions de l'anthropologie, nous pouvons nous départir des préjugés qui fausseraient nos lectures de ces beaux récits, et partir en quête de ce qu'ils nous révèlent vraiment, en particulier à travers les nombreux incidents qui les émaillent.
Du courtil médiéval au jardin ouvrier, en passant par le potager-fruitier aristocratique de l'Ancien Régime, ce livre retrace la longue histoire du jardin potager en Occident.
Une histoire de plantes, celle des choux, des pois et des fèves, les légumes « du pot » du modeste jardin paysan ; celle des primeurs, gage de l'excellence sociale des aristocrates et des bourgeois. Une histoire de savoir-faire et de techniques, celle de l'acclimatation et de la sélection de plantes venues d'Europe et d'ailleurs. Une histoire sociale et politique, celle d'un jardin du quotidien qui reflète les craintes alimentaires d'une population en proie aux crises et aux conflits ; celle aussi d'un jardin savamment architecturé qui, à l'image du Potager du Roi à Versailles, se doit de revêtir les attributs éclatants de la modernité ; celle enfin de l'invention d'un loisir populaire. Humble jardin paysan ou ouvrier, noble potager-fruitier des élites, discret jardin monastique ou de curé, le jardin potager présente de multiples visages au fil des époques, simultanément enjeu de prestige pour les puissants et de survie pour les plus faibles. À n'en pas douter, le potager, défriché et retourné par l'historien Florent Quellier, a bien des choses à nous raconter...
Titulaire de la chaire CNRS Histoire de l'alimentation des mondes modernes, Florent Quellier est maître de conférences à l'université François-Rabelais de Tours. Il a notamment publié Des fruits et des hommes. L'arboriculture fruitière en Île-de-France, 1600-1800 (2003), primé en 2003 par l'Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles et d'Île-de-France, et Gourmandise, histoire d'un péché capital (2010), prix Jean Trémolières 2010.
Il y a un livre que je voudrais recommander à tous ceux qui nous écoutent, il est génial. Europe 1 Un beau livre, une petite merveille, c'est très intelligent, c'est le seul ouvrage qui raconte vraiment l'histoire du potager. RMC
Le Maghreb a connu ces soixante dernières années des événements majeurs qui ont bouleversé en profondeur ses structures, ses cadres institutionnels et ses sociétés. C'est plus d'un demi-siècle d'histoire qui est ici présenté, depuis les indépendances jusqu'à la période qui suit les Printemps arabes, proposant un panorama politique, culturel, économique et sociétal, afin de mettre en lumière les permanences, les évolutions et les révolutions qui ont marqué le Maghreb des dernières décennies.
Les auteurs ont fait le pari d'une approche inédite, globale et transversale aux trois pays du Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie) pour mieux comprendre leur histoire récente et leur actualité immédiate. Ils donnent ainsi à voir des sociétés complexes et dynamiques, entre héritages et défis sans cesse renouvelés : montée en puissance de la société civile, extrémisme religieux, captation des ressources économiques, réflexion sur le principe de démocratie, place des femmes, crise migratoire... Autant de questions ici présentées, analysées et discutées grâce à l'apport de travaux récents de spécialistes des sciences sociales, afin d'offrir des clés de lecture pertinentes d'un espace géographique et de son histoire récente. Ce premier ouvrage de synthèse sur l'histoire maghrébine depuis les indépendances participe ainsi à la compréhension des forces motrices et des dynamiques des États et des sociétés communes à ces trois pays.
Dans la vallée du Nil émerge au terme d'un processus culturel complexe l'un des plus anciens États territoriaux du monde, dirigé par une royauté sacrée et une administration qui se développe et évolue durant les presque 3000 ans qui séparent la Ire dynastie de la conquête romaine.
Au-delà de l'image d'une Égypte des pyramides immobile dirigée par un despote tout puissant, les recherches les plus récentes, issues de l'analyse de la documentation écrite et iconographique autant que des dernières découvertes archéologiques, amènent au contraire à peindre un tableau beaucoup plus nuancé.
Du rôle essentiel de l'échelle locale aux jeux de pouvoir entre grandes familles de la Cour, de l'économie vivrière aux échanges internationaux, de l'exploitation des déserts entourant l'Égypte aux expéditions au long cours vers le Sinaï, Pount, le Soudan ou le Proche-Orient, c'est un royaume en constante évolution qui est ici dépeint.
Au-delà du résumé de la trame chronologique essentielle à la compréhension de l'histoire égyptienne, l'ouvrage aborde les problématiques historiques propres à chacune de ses grandes périodes, touchant à l'histoire, mais aussi à la société et à la culture, en présentant également les débats historiographiques en cours.
Cette nouvelle édition corrigée a été augmentée d'illustrations en couleurs.
Depuis la Révolution cubaine ou encore les dictatures des années 1960-1980, et jusqu'à nos jours, les pays de l'Amérique latine n'ont cessé d'être au centre de l'actualité et du débat politique. Cet ouvrage ambitieux et synthétique offre les clés historiques pour comprendre l'actualité convulsée du sous-continent en identifiant les jalons les plus importants de son histoire contemporaine et en mettant en lumière les expériences politiques et les mouvements sociaux qui l'agitent depuis deux siècles.
La dimension essentielle des révolutions et des contre-révolutions permet d'explorer une histoire passionnante et complexe, en s'attachant aux acteurs individuels et collectifs, à leurs motivations et à leurs idées, mais aussi à l'imprévisibilité de leurs actions. En parallèle, on inscrit les événements dans une plus longue durée, en interrogeant les réactions qu'ils ont suscitées, mais aussi leur mémoire. Cette réflexion, en outre, joue sur plusieurs échelles d'analyse : locale, nationale, régionale et même, globale, comme pour la révolution cubaine.
Écrire l'histoire des deux guerres mondiales en un seul souffle, telle est l'ambition de cet ouvrage. En essayant de tirer le bilan du Centenaire 1914-1918 et du flot ininterrompu de publications concernant le second conflit mondial, cette synthèse se fonde sur un récit renouvelé des années 1914-1945.
C'est d'abord une histoire globale des deux guerres qui ébranlèrent le monde, nourrie par des bibliographies en plusieurs langues et une attention particulière aux théâtres extra-européens ; c'est ensuite, une histoire populaire, qui tente, à travers de multiples sources inédites, de redonner la parole aux actrices et acteurs de ces guerres totales.
Restituer la diversité des mobilisations des populations, l'ampleur des combats, l'ordinaire des souffrances, tout comme comprendre ce qui unit la séquence de violence de ce premier XXe siècle, est l'objectif de cette réflexion. Elle dessine le « désastre et le deuil », pour reprendre les mots de Winston Churchill, ce paysage tragique des années 1914-1945.
Dans cet ouvrage, Jack Goody, anthropogue mondialement reconnu, s'élève contre la tendance des sciences sociales à imputer l'émergence du capitalisme, en Occident, à des qualités purement intrinsèques à l'Europe. Constatant, au contraire, la similitude de bien des traits de civilisation d'un bout à l'autre du continent eurasien, il développe l'idée d'un miracle commun à l'Europe et à l'Asie, à l'âge du bronze, suivi d'alternances dans l'avance technique et organisationnelle entre l'Est et l'Ouest,. Réfutant un par un les arguments des théoriciens du Miracle européen, un livre d'Eric Jones auquel Goody fait implicitement référence, il rompt avec l'eurocentrisme habituel, et défend une histoire "pendulaire" où la domination économique et culturelle de l'Occident alterne avec celle de l'Orient.
Le Figaro Histoire : « Un essai convaincant d'une clarté exemplaire. » L'Histoire.fr : « Évitant l'hagiographie comme le portrait à charge, ce livre donne des clés pour mieux comprendre le règne d'un empereur qui ne fut ni aussi incohérent ni aussi impopulaire qu'on le dit parfois. »
Que recouvre le nom générique de « Romains » ? Certainement pas les seuls citoyens de l'Empire, jusqu'à sa chute en 476. Sur quinze siècles se dégage une nature très diverse, au fil des évolutions territoriales, politiques et idéologiques, culturelles et religieuses.
À la « fabrication des Romains » à partir du ier siècle qui souligne les différences entre les Romains occidentaux et les Romains orientaux succèdent les recompositions identitaires de la romanité entre l'Adriatique et les Balkans, après les invasions des ve-viie siècles et la disparition de l'Empire d'0ccident. Se dessinent alors deux grandes catégories de Romains ayant survécu jusqu'à la fin du Moyen Âge et au-delà, entre Romeri, Rumani latinophones des Balkans et Romaioi hellénophones de l'Empire byzantin.
Car cette enquête révèle que le lien le plus tangible entre les Romains de la fin de l'Antiquité et les populations ayant continué à s'identifier comme romaines au Moyen Âge (et après) procède d'abord de trois éléments : la langue (romane ou grecque), la religion et le droit. Ces éléments ont contribué à assurer la pérennité d'une identité romaine aussi bien dans l'Empire byzantin que dans les communautés valaques des Balkans. À l'opposé de l'Occident, où l'identité romaine s'est effacée dès le Haut Moyen Âge, laissant place à la Renaissance aux Romains essentialisés ou métaphorisés de la philosophie politique occidentale.
Le Second Empire (1851-1870) a longtemps pâti d'une mauvaise réputation. Pendant des décennies, on n'a retenu du règne de Napoléon III que le coup d'État du 2 décembre 1851, l'affairisme, la « fête impériale » et le désastre de Sedan. Même si cette « légende noire » n'a plus vraiment cours, l'histoire de la France des années 1850 et 1860 reste encore pour partie méconnue.
Le présent ouvrage, qui ne cherche ni à réhabiliter ni à condamner le Second Empire, a pour but de brosser le portrait d'une époque, plus encore que d'un régime, en s'efforçant de respecter sa richesse et sa diversité. Envisageant ces vingt années sous trois angles différents, il analyse l'histoire politique du régime, étudie la société française sous Napoléon III, et dresse un panorama de l'histoire culturelle de la période. La variété des thèmes abordés et la multiplicité des approches permettent ainsi de dépeindre la France de Morny et d'Haussmann, de Schneider et de Boucicaut, de Claude Bernard et de Labiche.
La première édition de cet ouvrage a reçu le prix Napoléon III de la Ville de Boulogne-sur-Mer et le prix Second Empire de la Fondation Napoléon. La présente édition, revue et augmentée, intègre les recherches les plus récentes sur la période.
L'environnement, ses enjeux et sa gestion sont aujourd'hui au coeur de la politique, nationale et internationale. La problématique de l'écologie et du développement durable est devenue incontournable, mais comment la France a-t-elle géré cette question depuis plus d'un demi-siècle ?
Cet ouvrage se propose de revisiter l'histoire récente de la France, de 1945 à nos jours, à la lumière des enjeux environnementaux. Ainsi, la période de croissance économique et d'industrialisation qui a transformé les sociétés industrielles, les « Trente Glorieuses », est analysée sous un jour nouveau pour comprendre les ressorts et les implications de la « grande accélération » dont nous sommes les héritiers et, à bien des égards, les perpétuateurs.
Présentant les profondes transformations de l'environnement confronté aux mutations économiques et technologiques, l'auteur explore les politiques appliquées, le rapport de la modernité économique aux défis écologiques, les alternatives explorées et interroge les représentations diverses d'un modèle de développement, voire de société, sans cesse contesté.
Agrégé et docteur en histoire, Alexis Vrignon est maître de conférences à l'université d'Orléans.
ECOUTEZ Alexis Vrignon, interviewé sur FRANCE CULTURE, L'Invité(e) des Matins : De l'activisme vert à l'écologie politique : l'équation impossible ? :
Https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins/de-l-activisme-vert-a-l-ecologie-politique-l-equation-impossible-8202920
Aujourdhui perçu soit comme la patrie de linnovation technologique et du dynamisme économique, soit au contraire, à travers limage dÉpinal des samurai et des geisha, le Japon ne saurait se réduire à ces stéréotypes. Son histoire mouvementée a présenté bien des aspects contradictoires, que cet ouvrage se propose de suivre depuis lorigine du peuplement de larchipel jusquà la période la plus récente. De lâge dor de la culture Jomon, 10 000 ans avant notre ère, jusquaux défis contemporains, une aventure collective qui sest enrichie des contacts avec les autres puissances asiatiques. Et qua orientée, depuis cent cinquante ans, une relation conflictuelle de rupture et dosmose avec lOccident. Cette nouvelle édition présente les plus récents événements économiques, sociaux et politiques du Japon.
Sous l'Ancien Régime, des relations paradoxales se nouent entre la mosaïque des États italiens et le royaume de France. Celui-ci ne parvient pas à assurer sa domination politique sur la péninsule, tandis qu'Italiens et Français rivalisent sur le plan scientifique et artistique. L'irruption de la présence française sous Napoléon agit comme un électrochoc, rendant incontournables, des deux côtés des Alpes, les héritages révolutionnaires.
De la chute de l'empereur à l'arrivée au pouvoir de Mussolini, la France et l'Italie se pensent plus que jamais comme deux soeurs, dont les liens sont tissés d'estime et de solidarité mais aussi de mépris et de rivalité. Les tensions et les apaisements autour de la question romaine puis de la question coloniale vont rythmer leurs relations pendant plus d'un siècle.
Au cours du premier XXe siècle, les relations sont à la fois conflictuelles (en raison du fascisme et de la Seconde Guerre mondiale) et étroites (du fait de l'émigration italienne) ; depuis 1945, les deux États tentent ensemble de construire l'Europe, tandis que leurs peuples s'interpénètrent toujours davantage.
Le 30 janvier 1933, lorsque Adolf Hitler accède au pouvoir en Allemagne, un de ses objectifs est de mettre fin à « novembre 1918 ». Il désignait ainsi l'esprit révolutionnaire et républicain né à la fin de la Grande Guerre, coupable selon lui d'avoir mis son pays à genoux. Un an plus tard, à Vienne, Engelbert Dollfuss écrase dans le sang le mouvement ouvrier autrichien. En dépit de leurs différences, Hitler et Dollfuss partageaient une même volonté : liquider les mouvements socialistes et communistes les plus puissants d'Europe.Quinze ans plus tôt à Berlin, Vienne, Budapest, Munich, la révolution était à l'ordre du jour dans tout l'espace de la Mitteleuropa. Les républiques proclamées comme les expériences de démocratie « par en bas » se multiplient. Des épisodes, désormais largement oubliés et refoulés, sans lesquels l'histoire de ces pays est pourtant incompréhensible. Refusant d'écrire l'histoire en considérant comme inévitable la fin tragique de 1933, le présent ouvrage revient sur ces expériences, et montre que d'autres possibles existaient.
ECOUTEZ l'interview de Jean-Numa DUCANGE, podcast de CONTRETEMPS La Révolution allemande, les conseils ouvriers et l'ascension du nazisme :
Https://www.contretemps.eu/revolution-allemagne-autriche-1918-conseils-ouvriers-nazisme/
Pendant près de 400 ans, la péninsule est un des principaux foyers de la vie économique, artistique et scientifique de l'Europe. Cette deuxième édition refondue de L'Italie de Boticcelli à Bonaparte présente les structures et les continuités du destin national de l'Italie à travers la succession des esthétiques et des dominations. Il s'agit également d'une réhabilitation de l'Italie de Monteverdi et de Galilée, de Goldoni et de Volta.
Entre les XVe et XVIIIe siècles, la chasse aux sorciers et sorcières a fait des dizaines de milliers de morts en Europe. Accusées de pacte avec le diable, de crimes abominables et de maléfices, les victimes, essentiellement des femmes, ont dû endosser la responsabilité des malheurs de toute sorte frappant individus et communautés.
Expié sur les bûchers, ce crime imaginaire a été largement théorisé par les juristes et les théologiens, souvent tenaillés par l'obsession diabolique et animés par une volonté d'uniformité sociale. Mais il a d'abord été nourri des peurs et croyances collectives, des failles béantes de la nature humaine et des machineries des administrations alors en construction.
Si les pouvoirs civils, prenant le relais de l'Église, ont très vite traqué les adeptes de Satan, « déviants » devenus criminels absolus, ce sont également eux qui ont progressivement éteint les feux d'une répression devenue destructrice de l'ordre social.
Les savants sont partout dans le Paris des Lumières : académiciens ou curieux passionnés, austères pédagogues ou vulgarisateurs mondains... Jamais les expérimentations, les spectacles, les enseignements et les discussions scientifiques n'avaient suscité une telle passion. Paris, en ce XVIIIe siècle finissant, s'impose comme la « capitale des sciences ».
Du Quartier latin à la Chaussée d'Antin, de la barrière d'Enfer au boulevard du Temple, ce livre est une délicieuse invitation à découvrir ce Paris savant. D'amphithéâtres en salons, de laboratoires en cabinets de curiosités, le lecteur croise Buffon, Condorcet, Lavoisier ou encore Diderot, mais aussi tous les autres acteurs de cette grande aventure : mécènes, inventeurs, aventuriers ou artisans...
Bruno Belhoste est professeur d'histoire des sciences à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne.
Il est l'auteur de Cauchy, un mathématicien légitimiste au dix-neuvième siècle ; Augustin-Louis Cauchy, a biography ; Les Sciences dans l'enseignement secondaire français (1789-1914) et La Formation d'une technocratie. L'École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire.
Prix littéraire du Cercle des Amis de Montesquieu et de la ville de La Brède (2012).
Il y a un siècle, naissait ce qui allait devenir le Parti communiste français. Ce parti fut longtemps l'un des plus populaires du champ politique français. Pendant plus de trois décennies, il fut aussi le premier parti de gauche, avant de connaître un recul continu qui l'a porté vers les rivages de la marginalité.
Cet ouvrage, qui insère les approches thématiques dans une trame chronologique rigoureuse, cherche à comprendre ce qui fit la force du PCF et ce qui a nourri son déclin. Il s'emploie à décrire la manière dont le communisme du xxe siècle s'est enraciné, à la charnière d'un communisme mondial dominé par le PC soviétique, dans un mouvement social structuré autour du monde ouvrier et urbain et une gauche politique traversée par les souvenirs des révolutions du passé, comme par les événements traumatisants des guerres mondiales et coloniales.
Avec la fin de la guerre froide, l'ouverture des archives et la multiplication des angles de recherche, il est aujourd'hui possible d'observer le PCF de façon plus sereine et plus sûrement documentée. On prend désormais la mesure de ce que le communisme politique ne fut pas seulement un parti, voire un appareil très centralisé, mais aussi une galaxie associant du politique, du syndical, de l'associatif et du symbolique. C'est cet objet « total » qui est ici présenté, analysé et interrogé.
L'histoire de l'ex-Empire russe, de l'URSS et du monde post-soviétique est essentielle à la compréhension des enjeux géopolitiques actuels. Cet ouvrage en propose une lecture claire en étudiant des problématiques communes à l'histoire de la fin de l'empire russe (à partir de la Révolution de 1905), à l'URSS et aux États post-soviétiques.
Cet ouvrage, à travers une histoire thématique et chronologique, traite de plus d'un siècle d'histoire d'un Empire qui éclate à la fin des années 1980 avec la fin de l'URSS, laissant chacun des États qui en sont issus suivre des trajectoires divergentes, mais présentant souvent des traits communs.
Cette histoire sera abordée à travers un ensemble de thématiques essentielles pour comprendre l'articulation entre les dynamiques sociales, politiques, économiques et culturelles de sociétés extrêmement diverses. Chaque thème, objet d'un chapitre, couvrira l'ensemble de la période qui s'étend du début du XXe siècle à aujourd'hui.
Jamais peut-être les sciences se rapportant à l'univers biblique n'auront suscité autant de recherches, de débats et de polémiques, touchant un très large public à travers le monde. L'archéologie, notamment, a fait des progrès considérables, apportant sans cesse de nouveaux éclairages sur le monde et le peuple qui ont produit - et qu'a produit - la Bible.
Mais toutes ces perspectives ouvrent de nouvelles réflexions, bien plus larges, sur le sens même du message biblique : qu'en reste-t-il sous les fourches caudines de la Science ? La Bible ne risque-t-elle pas de se figer ou de s'assécher lorsqu'on la coupe trop radicalement de la tradition, pour en faire un simple sujet d'étude ? Au-delà de la Bible, que savons-nous réellement de la civilisation qui l'a fait naître ? Sur quels socles historiques et identitaires les Hébreux se sont-ils constitués en nation ? Comment ont-ils surmonté les défaites militaires et les processus d'acculturation ?
Par une vision autant chronologique que thématique, en élargissant le champ aux voisins, partenaires ou ennemis du peuple d'Israël, et en repoussant bien des a priori, cette étude replace cette civilisation dans son temps, en dégageant ce qu'elle a à apporter au nôtre.
À l'image des constructeurs de la tour de Babel, les populations européennes furent marquées du sceau de la diversité.
Depuis l'invention de l'Europe par les Anciens, l'histoire du continent a été rythmée par de grandes pulsations entre unité et divisions. Les principes qui pouvaient faire son union portaient souvent en eux les germes de sa désunion : la chrétienté était grosse de schismes, les « Lumières » l'étaient de l'affirmation des nations, et la suprématie de l'Europe des rivalités entre ses puissances. La République des Lettres et l'Europe des Lumières se sont disloquées dans de terribles conflits, jusqu'aux grands massacres du xxe siècle qui ont fait de l'Europe le continent des ténèbres. Malgré une aspiration à l'unité et des rêves de « paix perpétuelle », l'histoire de l'Europe s'est largement écrite « par le fer et par le sang ».
Une réflexion globale sur cette histoire, non seulement politique et sociale mais aussi culturelle, de l'Antiquité à nos jours, permet de comprendre la difficile construction de l'unité de l'Europe et d'une identité européenne, alors même que les identités se fondent généralement sur la démarcation, voire le rejet de l'altérité.
Un sociologue/anthropologue de renommée mondiale s'attaque dans ce livre à l'une des questions clés de l'historiographie occidentale : la Renaissance mérite-t-elle de conserver son statut unique de fondement de la modernité européenne économique, artistique et scientifique ?
Jack Goody observe le modèle européen à la loupe pour le comparer aux renaissances qui ont eu cours dans d'autres espaces culturels, notamment dans le monde islamique et en Chine. Tous ces pays ont en fait connu des moments analogues de remise en cause des dogmes et des arts suivis d'une ouverture culturelle et économique. En mettant l'accent sur la dette de l'Europe envers ses influences extérieures, Renaissances s'inscrit donc dans la droite ligne des études d'histoire critiques de l'eurocentrisme que Goody a développées dans ses derniers livres pour finalement arriver mettre en doute que le capitalisme, le libéralisme ou l'individualisme puissent être encore considérées comme des inventions européennes.
Puissant, mené de main de maître, cet ouvrage d'envergure constitue un modèle inégalé d'histoire globale. Il s'adresse à tous les passionnés de l'histoire de la civilisation occidentale, aux anthropologues, aux sociologues, ainsi qu'à tous ceux qui s'intéressent à la construction de la modernité.
L'histoire se répète-t-elle et nous aide-t-elle à comprendre notre monde actuel ? À travers cinq événements-monde qui ont resurgi à la faveur de l'actualité, Laurent Wirth montre comment, par leur écho immédiat à travers le globe, ils ont contribué à l'exhumation du passé par la recherche de précédents historiques.
Les cinq cas choisis illustrent un tel processus de résurgence :
- L'incendie du Capitole par les Britanniques en 1814 auquel renvoie l'invasion du Capitole par les partisans de Trump, le 6 janvier 2021 - « L'année sans été » de 1816 / Les incendies monstres en Californie, en Australie et en Sibérie des années 2019-2020 - La Commune de 1871 / les mouvements de contestation et de révolte du printemps arabe, Occupy Wall Street, les Indignados espagnols, Hirak algérien...
- La grippe espagnole de 1918 / la pandémie du Covid 19 - La photo choc en 2015 du corps du petit Syrien Aylan Kurdi sur une plage turque / la mise en place d'un Haut-commissariat aux réfugiés en 1921 dirigé par le Norvégien Fridjof Nansen Ces études éclairantes se situent dans une double dimension : spatiale, en prenant en compte la perspective mondiale qui fut celle de ces événements, dans l'esprit de l'histoire globale ; temporelle et mémorielle, en mettant l'accent sur le poids du présent dans la réactivation du passé.« Laurent Wirth embrasse l'histoire globale et donne des clés pour mieux mettre en perspective le présent. » HISTOIRE & CIVILISATIONS « L'auteur invite à tirer davantage de leçons des erreurs passées de l'humanité. » LES CAHIERS DE SCIENCES & VIE
La période comprise entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle marque une phase essentielle dans l'émergence de l'Angleterre comme puissance majeure, soucieuse de se distinguer de ses voisins continentaux. La rupture avec la Papauté, la victoire sur l'Invincible Armada, l'exécution de Charles Ier en 1649 ou la Glorieuse Révolution de 1689 sont autant d'événements dont la mémoire conserve la trace jusqu'à nos jours. Attentif à restituer les luttes, les réformes politiques et religieuses qui marquent la période, ce livre dépeint en outre les évolutions sociales et culturelles d'une population transformée par les migrations et la croissance urbaine.
Soucieux de présenter les derniers développements historiographiques, il précise le cadre européen des réformes britanniques, met en lumière le développement des actions civiques, souligne le rôle des colonies et donne aux voisins britanniques (Gallois, Irlandais, Écossais) toute leur place. Afin de restituer le renouvellement des connaissances et de l'analyse sur cette période, Un large choix de sources - archives, imprimés, iconographie - permet, à travers les annexes, d'approfondir les problématiques essentielles en s'initiant à la technique du commentaire de document. Enfin, un ensemble d'outils pédagogiques : chronologie, glossaire et bibliographie, donne les clefs nécessaires pour pénétrer plus avant dans l'histoire foisonnante de l'Angleterre à l'époque moderne.