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Sciences humaines & sociales
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Le cimetière musulman de Bobigny ; lieu de mémoire d'un siècle d'immigration
Marie-ange d' Adler
- Autrement
- Francais D'ailleurs Peuple D'ici
- 17 Janvier 2008
- 9782746705975
Le seul cimetière musulman de France est à Bobigny, dans le département de la Seine Saint-Denis (93).
Derrière des milliers de stèles marquées de l'étoile et du croissant, se trouvent les parcours d'hommes et de femmes venus de loin mais aussi le déroulement d'une longue relation entre la France et ses anciennes colonies.
Ce lieu unique, créé en 1934, à une époque où l'Islam ne faisait pas peur, témoigne d'un siècle de l'histoire croisée de la France et de l'Algérie, cette émigration que l'auteur a choisie comme trame de son récit.
La reconstitution de l'histoire de ce cimetière unique, très vivante grâce aux témoignages recueillis par l'auteur, s'appuie sur un travail de recherche historique extrêmement sérieux.
Les trois grandes étapes de cette « visite historique », agréable à lire car écrite dans un style alerte, est accompagnée de trois cahiers photos, dont un reportage réalisé spécialement, qui permettent de découvrir avec émotion ce lieu unique en France.
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Immigrations en Poitou-Charentes ; mémoires de l'invisible
Pierre Billion
- Autrement
- Francais D'ailleurs Peuple D'ici
- 9 Octobre 2010
- 9782746714472
Le silence qui entoure la mémoire des immigrés en Poitou-Charentes pourrait laisser croire que la région n'est pas concernée -- ou très peu - par le fait migratoire.
Or on observe des flux réguliers d'étrangers dans cette région depuis près de cent cinquante ans. Le Poitou-Charentes, éloigné des bastions du mouvement social ouvrier et sans métropole urbaine d'importance, a accueilli exilés et réfugiés, soldats et travailleurs coloniaux. Ces immigrés, employés comme ouvriers agricoles et d'usines ont vécu dans un contexte de ségrégation qui a favorisé leur invisibilité.
Dans ces configurations locales méconnues, on décèle également la montée de la xénophobie dans les années 1930 et 1940 dont témoignent les nombreux camps présents dans la région. L'immigration est devenue de plus en plus visible, à partir de 1960 avec notamment la présence portugaise à Cerizay et, dès les années 1990, l'installation, bienvenue du fait de la chute démographique rurale, des Britanniques dans les cantons du sud de la Vienne où ils constituent jusqu'à 10 % de la population.
Mais l'invisibilité des étrangers court comme un fil d'Ariane clans une région où les enjeux du développement local, de l'économie touristique, d'une identité de terroir et de pays ne tiennent pas toujours compte d'une immigration minoritaire.
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Les naufrages du grand arenas ; marseille 1944-1966
Emile Témime, Nathalie Deguigne
- Autrement
- Francais D'ailleurs Peuple D'ici
- 16 Février 2001
- 9782746700703
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En territoire tamoul à Paris ; un quartier ethnique au métro La Chapelle
Aude Mary
- Autrement
- Francais D'ailleurs Peuple D'ici
- 15 Septembre 2008
- 9782746711914
Qui sont ces Tamouls qui vivent près de la gare du Nord ? Presque invisibles, ces sri-lankais émigrés occupent peu à peu des boutiques, ils ont leur temple, etc. mais ils ne font pas parler d'eux. Aude Mary, passionnée par cette communauté, en brosse un portrait chaleureux et décrypte la manière dont les Tamouls s'intègrent tout en restant fidèles à leurs rites et leurs traditions. Issus d'une immigration essentiellement politique, les Tamouls de la station de métro La Chapelle, près de la gare du Nord à Paris, viennent surtout de Jaffna, au nord de la péninsule sri-lankaise, depuis les années 1980. Ils vivent en banlieue parisienne à la Courneuve et dans d'autres villes de la Seine Saint-Denis, ils envoient leurs enfants à l'école de la République ou dans les écoles privées catholiques, exigeant d'eux qu'ils travaillent bien pour réussir et s'intégrer à la société française. Le soir, les enfants suivent l'école tamoule pour préserver les liens avec leur communauté d'origine. Les Tamouls se rendent au temple régulièrement, un lieu invisible de l'extérieur, dans lequel ils pratiquent le culte de Ganesh. En parallèle, dans ce quartier du nord de Paris, ils occupent un nombre de plus en plus important de boutiques dans lesquelles on trouve des vêtements, de la bimbeloterie, des coiffeurs spécialisés mais aussi des commerces de bouche : légumes, poissons, etc. C'est le détail du processus de territorialisation qui est ici étudié. Comment les Tamouls parisiens ont-ils marqué cet espace étroit du X e arrondissement ? Comment, affichant leur totale solidarité et leur volonté de travailler, d'éviter les conflits avec la population parisienne, leur mutisme sur les horreurs de la guerre que leurs familles et amis continuent de subir, leur souhait de protéger et d'affermir leur identité menacée autant par l'exil que par la promiscuité avec la culture d'accueil, prêts à tout pour la réussite de leurs enfants, entre signes visibles et signes cachés, sont-ils regardés dans notre société qui prône la cohésion républicaine ? C'est toute la question de la distinction entre intégration et assimilation qui est ici posée par le « cas tamoul », faisant de cet ouvrage une contribution éclairante à la question posée aujourd'hui à la société française.