Une pandémie d'origine inconnue a décimé la population nord-américaine (et sans doute celle de toute la planète).
Ish, qui a survécu au mal mystérieux, entame une traversée de l'Amérique qui va ancrer en lui la conscience que rien ne pourra plus être comme avant. Il parviendra à fonder une famille, quelques survivants s'agrégeront et formeront une petite communauté autour de lui, une « Tribu » qui, confrontée à l'après, sera partagée entre la détresse, l'apathie et l'espoir, entre l'exploitation de l'héritage laissé par la civilisation effondrée (ses ressources, règles, croyances etc.) et la nécessité de tout réinventer pour redonner goût et sens à la vie.
Si La Terre demeure (traduction du titre original Earth Abides qui cite l'Ecclésiaste) relève a priori de la fiction post-apocalyptique et dystopique, il excède les limites du genre par la profondeur et l'actualité du regard qu'il porte sur le sort des êtres et des choses qui composent un monde, sur ce qu'est une société humaine en crise :
Comment elle dure, se disloque, peut renaître ou non...
Aux États-Unis, où il a été publié en 1949, la même année que 1984 d'Orwell, le roman de l'anthropologue George Stewart est considéré comme un classique de la science- fiction (28 rééditions). Bien que traduit en français dès 1951 et réédité en 1980, La Terre demeure est restée en France une oeuvre méconnue.
Lauren Walden est docteure en histoire de l'art de l'Université de Coventry, où elle a soutenu en 2019 une thèse sur le rôle joué par la photographie surréaliste dans la diffusion d'une iconographie extraoccidentale, provenant d'Afrique, d'Océanie, d'Amérique latine, et de Chine. Elle est actuellement post-doctorante en art contemporain chinois à la Birmingham City University. Ses travaux portent sur l'art moderne chinois, et sur les dimensions internationales et cosmopolites du surréalisme
Le corpus comprend des récits excentriques, humoristiques, oniristes, parfois autobiographiques rassemblés pour la première fois dans un volume unique (titres français épuisés, ou titres à traduire de l'anglais ou de l'espagnol). Ces récits et romans sont tous teintés d'alchimie, d'occultisme, d'astrologie, d'animaux fantastiques. Parmi eux, deux sont d'une nature particulière. En bas (1943), autobiographique, qui décrit une plongée dans les abysses de la folie et un environnement psychiatrique ainsi que Le cornet acoustique (1974) influencé par les doctrines métaphysiques, cosmologiques et philosophiques de George Gurdjieff, où les personnages principales sont identifiables comme étant Leonora et son amie peintre et magicienne, Remedios Varo.
La poche en question est une petite poche de résistance. Une telle poche se forme lorsque deux personnes ou plus se réunissent parce qu'elles sont tombées d'accord. La résistance se fait contre l'inhumanité du nouvel ordre économique mondial. Qui sont ces gens qui se réunissent ? Les lecteurs, moi l'auteur et ceux dont il est question dans ces essais - Rembrandt, les peintres rupestres des cavernes paléolitiques, un paysan roumain, les Egyptiens de l'antiquité, un expert dans la solitude de certaines chambres d'hôtel, des chiens à la tombée de la nuit, un homme dans un studio de radiodiffusion. Et ce qui est inattendu, c'est que nos échanges renforcent chacun d'entre nous dans sa conviction que ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui est mal et que ce qui en est dit le plus souvent est pur mensonge. Je n'ai jamais écrit un livre avec un tel sentiment d'urgence.
Charlotte Perriand (Paris, 1903-1999) est une architecte et designer française.
« Créer un équipement aussi subtil, complexe et sensible que le corps de l'homme, réaliser non seulement les données matérielles, mais créer les conditions de l'équilibre humain et de la libération de l'esprit. Voilà notre tâche. » Charlotte Perriand, Des arts appliqués à la vie quotidienne, catalogue de la Triennale de Milan, 1951
L'institut Giacometti donne carte blanche ?
Douglas Gordon pour imaginer une installation inédite d'oeuvres spécifiquement conçues pour l'occasion, associées ? des sculptures et dessins d'Alberto Giacometti. Douglas Gordon s'est plongé dans la bibliothèque de Giacometti, recoupant de possibles sources de références communes et pointant l'influence de la littérature dans leurs productions respectives.
Dans The Origin of Consciousness... (1976), paru une première fois en traduction française aux PUF en 1994, Jaynes avance que l'esprit humain était autrefois constitué de deux parties, l'une qui « parlait » et formulait les décisions à prendre (Dieu), l'autre qui entendait et obéissait (l'homme). La conscience serait apparue au fur et à mesure que cette bi-caméralité disparaissait, l'hémisphère gauche prenant le pas sur le droit... Le lecteur suit Jaynes cherchant les preuves de l'existence de cet « esprit bicaméral » dans les traces archéologiques des plus anciennes civilisations, en Mésopotamie, dans L'Iliade, l'Ancien Testament, etc., et retrouvant ses vestiges dans la poésie, la musique, l'hallucination du schizophrène et la méthode scientifique même.
« Peu d'artistes peuvent être qualifiés de génie. Pierre Henry en est un. Plasticien, sculpteur, cuisinier, provocateur, reclus, bougon, maniaque, épicurien et mystique à la fois, il est surtout un aventurier du son comme liturgie, un prophète de la musique, qui aura inventé, engendré, inspiré, pas moins de trois genres et mouvements artistiques majeurs, tout en atteignant à deux reprises - à trente ans d'intervalle - le statut de superstar du hit parade. » Yves Bigot Ce livre invite à pénétrer dans la maison du quartier de Picpus à Paris où le compositeur s'est établi depuis 1971 et à parcourir pièce après pièce cet endroit magique, une « maison de sons » tout à la fois lieu de vie, laboratoire musical et atelier d'artiste. Sur tous les murs, dans les escaliers, la cuisine, la bibliothèque ou la chambre à coucher court une multitude d'objets et de « peintures concrètes », écho ou contrepoint plastique aux pièces sonores en gestation. Une oeuvre d'art totale !
Un CD accompagne le livre. Il est composé de 4 oeuvres inédites de Pierre Henry : Capriccio, 2009 (19'34») ;
Phrases de quatuor, 2000 (17'15») ; Miroir du temps, 2008 (23'22») ; Envol, 2010 (13'45»).
Quelques dates en 2016 :
- En septembre Pierre Henry va participer au Festival Musica de Strasbourg avec une création.
- Dracula par l'ensemble Le Balcon dirigé par Maxime Pascal, création Live avec un ensemble de 20 musiciens + sons de Pierre Henry mixés en direct au Festival Berlioz (Côte Saint-André) avec reprise à Paris au Théâtre de l'Athénée le 27 septembre.
- Nuit Pierre Henry à la Philarmonie le 1er octobre.
En 1868, alors que ses premières nouvelles viennent de paraître en revue et qu'il n'a pas encore entrepris la rédaction de son premier roman, Henry James commence également une carrière parallèle et méconnue de critique d'art. C'est en amateur éclairé, mais aussi en observateur implacable, qu'il poursuivra cette activité jusqu'en 1897. À partir de 1872, il est chargé d'écrire une chronique mensuelle pour le magazine The Atlantic. Au total, il composera une soixantaine d'articles, de portraits et de comptes rendus, tous inédits en français et dont la plupart restent même ignorés de ses lecteurs les plus assidus outreAtlantique.
Cet ouvrage, issu d'un atelier de traduction mené à l'université Paris Diderot, propose une sélection d'une quinzaine de textes qui portent à la fois sur des grandes figures de l'histoire de la peinture, comme Rubens ou Vélasquez, et sur des artistes et des mouvements contemporains de James, comme John S. Sargent, les Impressionnistes ou Honoré Daumier. Ils s'intéressent aussi aux Salons londoniens et aux premiers musées américains, ainsi qu'à la fonction esthétique et sociale de la critique d'art, à la lumière notamment du procès qui opposa Whistler à Ruskin en 1878. Les rassemble l'acuité d'un regard, souvent féroce et toujours ironique, qui confirme le jugement porté très tôt par John La Farge, pour qui James possédait « l'oeil du peintre ». S'ils reflètent d'abord les principaux centres d'intérêt de James en matière de peinture et témoignent de la manière dont l'époque victorienne envisage l'histoire de l'art, ces textes apportent également un éclairage décalé sur plusieurs des grands thèmes qui font la trame des fictions jamesiennes, en particulier, l'opposition entre l'Europe et l'Amérique et les rapportS, privilégiés et antagoniques, entre littérature et peinture. Enfin, ils sont surtout l'oeuvre d'un grand écrivain passionné d'art dont on voit la prose, superbe, se complexifier au fil des ans et annoncer la flamboyance des derniers romans.
quand jean mohr et moi-même travaillions à ce livre, le septième homme, notre objectif premier était de montrer comment l'économie des nations riches d'europe s'était mise, au cours des années soixante, à dépendre du travail de plusieurs nations plus pauvres.
l'objet du livre, tel que nous le concevions, était avant tout politique. nous espérions lancer un débat et encourager, entre autres choses, la solidarité internationale de la classe ouvrière.
nous ne nous attendions pas à ce qui s'est passé après la publication du livre. la presse l'a presque complètement ignoré. certains critiques ont dénoncé son manque de substance : il ne s'agissait, selon eux, que d'un pamphlet oscillant entre la sociologie, l'économie, le reportage, la philosophie et d'obscures tentatives poétiques, bref de quelque chose de vraiment pas sérieux.
au sud, la réaction a été tout autre.
le livre a été progressivement traduit en turc, en grec, en arabe, en portugais, en espagnol et en punjabi.
dans ces divers lieux, le livre parlait aux lecteurs comme un ami intime. ce n'était plus un traité de sociologie (ni même de politique au premier degré) mais, plutôt, un petit livre composé de vies réelles, d'une série de moments vécus - comme on en trouve dans un album de photos de famille.