En 1945, Brasillac, Guitry et Céline s'étonnent publiquement que la grande écrivaine française soit épargnée par l'épuration qui ne les ménage pas. Mais l'arrestation de son mari juif pendant la guerre a désormais balayé toute controverse... Alors que Colette occupe plus que jamais une place clé dans le monde des Lettres, cette période de sa vie reste mystérieuse. Bénédicte Vergez-Chaignon, passionnée de Colette, s'est emparée du sujet et nous entraîne dans le quotidien de la grande célébrité durant ces années noires de la France.
Pourquoi un peuple s'est-il livré à un seul homme en juin 1940? Comment cet homme est-il parvenu à s'emparer d'un navire sombrant au milieu de la tempête? Pourquoi la faiblesse des hommes au pouvoir dans l'entre-deux-guerres lui a-t-elle été si propice? Quelle France a pactisé avec l'Allemagne nazie? De quoi Pétain est-il le nom? Faut-il craindre son fantôme?Ces questions hantent la psyché collective française depuis 1945.Dans une enquête inédite, le journaliste Philippe Collin interroge douze historiens, parmi les plus importants sur cette période, pour comprendre le rôle et la vie hors normes de Philippe Pétain.Éric Alary, Stéphane Audoin-Rouzeau, Fabrice Bouthillon, Olivier Dard, Laurent Joly, Nicolas Offenstadt, Pascal Ory, Denis Peschanski, Yves Pourcher, Henry Rousso, Bénédicte Vergez-Chaignon, Annette Wieviorka.
En 1925, la princesse Marie Bonaparte se rend à Vienne pour consulter le Pr Sigmund Freud. Cette rencontre sera «le plus grand événement de ma vie», note l'arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, princesse de Grèce et de Danemark.Durant quatorze années, ils échangeront près de neuf cents lettres jusqu'à la mort du fondateur de la psychanalyse, en 1939. Conservé à la bibliothèque du Congrès à Washington, cet ensemble de lettres est le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore inédit.Passionnante de bout en bout, foisonnant d'informations sur l'introduction de la psychanalyse en France, cette correspondance raconte un monde appelé à disparaître au coeur duquel deux protagonistes des plus étonnants évoluent. Car entre la princesse venue pour soigner sa dépression et l'un des savants les plus influents de son siècle, une amitié naît, qui dépasse bientôt le cadre de l'analyse. Leurs échanges donnent à voir un Freud tour à tour séduit, amusé, parfois lassé de cette patiente qui n'a de cesse de vouloir vivre pleinement sa vie amoureuse et questionne les conceptions freudiennes sur la femme à une époque où la quête du plaisir féminin reste profondément subversive.«La dernière des Bonaparte», comme elle aimait à se qualifier, loin d'être la disciple dévote que l'on a parfois décrite, témoigne au fil des pages d'une liberté de pensée audacieuse. Quels que soient leurs désaccords, Freud verra en elle une élève loyale. De fait, elle ne le trahira jamais et mettra sa fortune au service de la Société psychanalytique de Paris (SPP), qu'elle contribua à créer et, avec l'aide de nombreux soutiens, se portera à son secours pour l'aider à quitter l'Autriche nazie en 1938.
Au temps de la voile, le métier de marin est le plus complexe de tous, celui pour lequel l'erreur pardonne le moins. Aussi le jour où l'on franchit pour la première fois l'échelle de coupée est-il déterminant. C'est bien plus qu'un milieu naturel qu'il s'agit de dominer désormais:une langue qui est celle de la navigation, une manière de voir et de réfléchir, un rythme de travail et de veille, l'étroitesse encombrée du bord sous l'immensité du ciel et des flots, la violence des hommes en plus de celle des éléments. Tout le monde n'y résiste pas, mais l'attraction de la mer demeure.L'historien Olivier Chaline nous raconte comment, dans la France des XVII? et XVIII? siècles qui se lance plus que jamais sur les océans, tant d'enfants et de très jeunes hommes ont appris la mer.
Présentation de celle qui fut la mère de Marie-Antoinette, héritière des Habsbourg, épouse d'un mari volage, mère de seize enfants et souveraine d'un immense empire. L'historienne tente de comprendre comment cette femme toute puissante a pu ou non concilier ses différents statuts.
En rendant son éclat à un monde délavé, La Couleur du temps offre une nouvelle histoire du monde totalement inédite avec 200 photographies colorisées prises entre 1850 et 1960.
Et l'Histoire reprend vie... C'est un récit continu qui nous emmène de la guerre de Crimée à la guerre froide, de l'âge de la vapeur à la conquête spatiale, de l'ère des empires à celle des superpuissances. C'est une scène où dansent titans et tyrans, meurtriers et martyrs, inventeurs et futurs destructeurs de monde, où hommes et femmes retrouvent leur place.
Le lecteur est saisi : les clichés qu'il croyait connaître acquièrent une dimension tout autre, presque troublante. Ceux qu'il découvre bouleversent sa vision et altèrent son regard sur les grands événements des cent années ayant présidé au monde qui est le nôtre. Les couleurs nuancées, variées, riches d'une gamme infinie de teintes soigneusement choisies infléchissent les portraits, les photos de foules, de guerres, de désastres, de libérations et de célébrations...
Nous sommes à Varsovie, le 19 septembre 1940 ;
Les nazis tiennent la ville. Ils ont envahi la Pologne l'année précédente. Le pays est soumis au règne brutal de la terreur. Des milliers de Polonais - médecins, professeurs, écrivains, avocats, Juifs et catholiques confondus - sont enlevés en pleine rue pour être fusillés ou incarcérés. Au mois de juin, les Allemands ont ouvert un nouveau camp de concentration où enfermer leurs prisonniers. Son nom est Auschwitz.
On ne sait pas grand-chose sur ce qu'il s'y passe.
Witold Pilecki, 38 ans, père de 2 enfants, propriétaire terrien, sans passé politique, décide d'infiltrer le camp, de monter un réseau clandestin et de réunir des preuves contre les crimes nazis afin d'alerter l'opinion internationale.
Immense scientifique à la renommée internationale, Jane Goodall est à jamais celle qui a démontré que l'outil n'était pas le propre de l'humain. L'histoire de cette jeune femme vivant avec les chimpanzés en Tanzanie dans les années 50 avait fasciné le monde entier, mais il lui aura fallu des décennies pour faire entendre l'essentiel de sa découverte:l'être humain n'est pas le centre du monde, mais un individu «sapiens» parmi toutes les espèces vivantes. Cette révolution des mentalités qu'elle a engagée avant tous est désormais réactualisée par les événements dramatiques qui frappent la planète:le réchauffement climatique, la disparition des espèces végétales et animales, mais aussi la pauvreté accrue de populations. Dans ce livre, la célèbre messagère de la paix des Nations Unies s'appuie sur son parcours de vie pour livrer à notre réflexion ses raisons d'espérer. Elle en appelle à un nouveau code moral universel pour relever les défis que font peser les menaces environnementales sur l'ensemble du monde vivant et redéfinir les liens entre l'humain et la nature.
"Bal tragique à Colombey : un mort" : Charlie Hebdo est né, un jour de novembre 1970, d'un clin d'oeil irrévérencieux et d'une censure imbécile qui pensait faire taire définitivement l'impertinence. Lancé par des bricoleurs de génie qui s'appelaient Cavanna, Bernier, Cabu, Gébé, Reiser ou Wolinski, relancé, grâce à Cabu, par Val, Charb, Luz, Riss ou Tignous, le journal satirique occupe une place unique en France depuis cinquante ans.
Mort en 1981, il a ressuscité en 1992, a failli disparaître en 2009. Des terroristes ont voulu lui donner le coup de grâce en 2015. Pour la première fois, l'historien Christian Delporte relate les grandes heures de Charlie Hebdo dans un récit "de l'intérieur" où, s'attachant à montrer les hommes et femmes qui le conçoivent, il revient sur les grands combats qui ont marqué son histoire.
"Je crois que nous avons été détournés"...
Ainsi commence l'alerte donnée par une jeune hôtesse de l'air au matin du 11 septembre 2001.
Personne ne sait encore que le monde va être saisi d'effroi et plongé dans l'horreur plusieurs jours durant. Mitchell Zuckoff retrace la folle histoire de cette journée à travers tous les protagonistes. Vingt ans plus tard, le frisson reste intact. Et si la douleur suscitée par ces attentats terroristes reste forte outre- Atlantique, elle a partout dans le monde laissé des cicatrices. Le monde d'après venait de commencer ...
Paris, 1940 : les Allemands, jeunes, beaux et bronzés, portent des appareils photos aussi souvent que des fusils et cèdent volontiers leurs sièges dans le métro.
La France, divisée en 6 zones, est soumise à la répression du régime de Vichy, qui ouvre 350 000 lettres en moyenne par semaine et met les conversations téléphoniques sur écoute. Hostile aux Allemands et plutôt favorable à Pétain, la population risque quelques plaisanteries - " la collaboration, c'est : donne-moi ta montre, je te dirai l'heure " - et se réfugie au cinéma ou à la pêche. Bien peu s'insurgent contre la loi du 3 octobre sur le statut des juifs.
Intellectuels et artistes inaugurent quant à eux une période faste de la vie culturelle parisienne : plus de 400 pièces seront jouées (Sartre, Camus, Montherlant, Anouilh, Cocteau, Guitry, Claudel, Giraudoux...) et 220 films seront tournés en quatre ans. Puis le régime de Vichy se durcit. L'Occupation dure. Quelles sont alors les réactions des Français ? Julian Jackson montre combien le clivage résistants-collaborateurs déforme une réalité bien plus complexe.
Difficile d'imaginer aujourd'hui qu'il s'est trouvé des résistants pétainistes, comme des pétainistes pro-britanniques et anti-allemands, voire des résistants antisémites. L'historien anglais rend en outre hommage aux femmes qui furent nombreuses à s'engager dans la résistance, même s'il n'y en eut que 6 parmi les 1036 résistants décorés de l'Ordre de la Libération. Il restitue aussi leur vraie place aux étrangers, notamment les Polonais, les Italiens et les Espagnols.
Trois ans après l'armistice, la France n'est peut-être pas une société de résistants, mais elle est devenue, pour Julian Jackson, la " société de résistance ", dont de Gaulle pourra prendre la tête. Ce livre-somme nous plonge au coeur des " Années noires ", dont il embrasse les dimensions intellectuelles, culturelles, politiques et sociales. Mobilisant les recherches les plus récentes, en France et à l'étranger, il dresse une cartographie fine de notre passé, loin de la survalorisation gaulliste de la résistance comme du dénigrement de la France pétainiste.
Louis XVI nous semble désormais si familier que chacun s'en fait une représentation stéréotypée. Le roman national, qu'il soit républicain ou royaliste, l'a figé en un être coupé de la réalité.
Pour cet ouvrage, l'historienne Aurore Chéry a mené des recherches inédites s'appuyant sur les sources primaires, pour certaines encore inexploitées, et les travaux les plus récents des historiens. Elle offre ici un portrait entièrement renouvelé du roi de France, un souverain aux idées avant-gardistes et à la personnalité dérangeante, à la fois allumeur de révolutions et républicain bien décidé à transformer le monde. Aurore Chéry montre comment, pour se protéger d'une cour hostile et mener à bien la politique de ses rêves, il a revêtu divers masques. Loin de l'homme apathique souvent décrit, on découvre un roi déterminé, au caractère entier, un tacticien contraint de fonder sa politique sur la ruse, la dissimulation et la manipulation. Mais ce nouveau Machiavel est aussi un être passionné, prêt à tout risquer par amour pour Françoise Boze, l'espionne protestante à son service.
Au-delà de ce portrait fascinant, l'historienne dresse le tableau complet d'une époque rendue plus vivante par la diversité des approches qui s'éclairent l'une l'autre, de la littérature à la philosophie en passant par la médecine. Proprement recontextualisé, le règne de Louis XVI nous révèle tout ce que notre modernité lui doit et combien il est susceptible de nourrir de riches réflexions pour l'avenir.
Sur invitation du romancier Patrick Deville et emmenés par l'historien Antoine de Baecque, des historiens, des chercheurs et des auteurs de tous horizons - Michelle Perrot, Nicole Le Douarin, Pierre Nora, Michel Winock, Jacques Revel, Pierre Birnbaum, Chantal Thomas... - conversent. Ils se sont réunis pour échanger autour - et en présence - de l'historienne Mona Ozouf.
Avec complicité, les historiens dialoguent, abordant avec Mona Ozouf son ancrage breton, ses années étudiantes et ses amitiés («la bande à Furet», «les dames du Femina»...). Ils retracent aussi son parcours intellectuel : la Révolution française et sa descendance politique, le féminin et le littéraire, la nation et l'école de Jules Ferry... Autour de ces thèmes majeurs de la vie et de l'oeuvre de Mona Ozouf se tressent débats, échanges scientifiques et souvenirs émaillés d'anecdotes.
De ces rencontres est né ce livre en forme de conversation - à moins que ce ne soit l'inverse. Plus encore que la richesse et la fécondité d'une oeuvre, et la place profondément originale qu'elle occupe au carrefour de l'histoire, de la littérature et des idées en France, c'est en effet l'amitié qui cimente ce portrait d'une historienne emblématique de la vie intellectuelle française.
L'année tragique.
Comment évoquer autrement ces mois tissés de noir qui ont vu se succéder quatre dauphins à la cour de Louis XIV ? En avril 1711, le vieux roi perd son fils, emporté en quelques jours par la petite vérole. Sa tristesse est immense, mais Louis sait qu'il a en son petit-fils, le duc de Bourgogne, un successeur digne de lui. L'espoir tourne court : en février 1712, le jeune homme succombe à une maladie foudroyante ; trois semaines plus tard, le fils de celui-ci, le duc de Bretagne, devenu dauphin l'espace d'un mois, meurt à son tour.
Louis est pétrifié de chagrin, la France semble saisie d'horreur, l'Europe entière a les yeux fixé sur Versailles en deuil, frappé par ce qui ressemble à une malédiction. L'avenir de la dynastie des Bourbons, cet arbre jadis si puissant, repose sur un enfant de deux ans, arrière- petit fils du Roi-Soleil, dont les chances de survie semblent bien compromises. Louis XIV s'éteindra en 1715, ignorant que l'enfant qui lui succède alors régnera lui-même cinquante neuf ans.
Ce moment crépusculaire, largement ignoré aujourd'hui, est raconté d'une plume magnifique par Olivier Chaline : il offre un portrait exceptionnel de Louis XIV, accablé par la douleur, mais gardant la tête haute et, jusqu'au bout, le sens de la majesté.
Ancienneté, baiser, incognito, petit couvert, grand coucher, lit de la reine... L'Étiquette à la cour de Versailles servait un double objectif:organiser les relations entre les personnes et récompenser ou distinguer les courtisans par des faveurs particulières. Mais dans les faits, ce fut une autre aventure et l'Étiquette divisait plus qu'elle ne fédérait... Non sans humour, Daria Galateria relate dans un inventaire à la Prévert les situations rocambolesques que les mémorialistes, à l'instar d'un Saint-Simon, nous ont rapportées avec force détails. Les déconvenues, les querelles de préséance, passe-droits et autres jalousies témoignent d'une maîtrise grandiose (et souvent savoureuse) de l'art de gouverner au temps du Roi-Soleil.
« J'aurais dû couler des jours studieux et tranquilles, quand l'histoire de mon père m'a rattrapée. Jean Weinberger, alias Wenger, un père que je n'ai jamais connu. Poète et romancier d'origine juive, journaliste militant au groupe hongrois du PCF, amoureux de la France et de la liberté, il fut déporté à Drancy le 25 septembre 1942, puis assassiné à l'âge de 33 ans par les nazis...
De la tragédie qui s'était jouée avant et qui avait précipité sa perte, je ne savais presque rien... Rien de la légende vivante qu'il avait été dans les milieux de l'antifascisme pendant les années 30. Rien des intrigues tramées en haut lieu, de Moscou à Paris, en un engrenage maléfique. Mais assez cependant pour donner à ce récit les accents d'un thriller politique... ».
Catherine Weinberger-Thomas.
L'Affaire Wenger n'est pas seulement un ouvrage personnel, intime, écrit dans une très belle langue, et dont on tourne les pages sans plus s'arrêter. Il raconte aussi le combat de ceux qui comprirent, avant tous, ce qui se jouait dans l'URSS de Staline, et furent prêts à en payer le prix pour défendre la liberté à l'ère des totalitarismes.
Le récit du rédacteur en chef des pages culture d'un grand quotidien autrichien et ami de Stefan Zweig, de sa sortie d'Autriche en 1938 à sa cache chez des Soeurs en Dordogne, où il deviendra familier avec une famille de résistants, les Rispal.
Le journaliste retrace les quinze jours de l'opération Dynamo, du 21 mai au 4 juin 1940. Les forces armées françaises et britanniques, battant en retraite devant la Wehrmacht, résistent un temps à Dunkerque avant d'être évacuées vers le Royaume-Uni. Le récit historique se double d'un témoignage personnel : l'auteur avait 10 ans à l'époque et a connu la débâcle.
En 1774, Louis XVI offrait le Petit Trianon à Marie-Antoinette désireuse de disposer d'un lieu pour échapper à l'étiquette rigide et contraignante de la Cour. La jeune reine va passionnément aimer ce domaine, bientôt prolongé d'un jardin «anglo-chinois» à l'opposé de la splendeur géométrique des jardins de Versailles. En 1782, elle y ajoute un "nouveau jardin" qui abrite, autour d'un étang, des chaumières à colombages formant un véritable village aux façades rustiques mais aux intérieurs souvent raffinés. Le Hameau comprend en outre une ferme et son fermier chargé de l'exploitation, gérant le bétail, les cultures, le moulin et la laiterie.
Longtemps abandonné, considéré, à tort, comme une excentricité de Marie-Antoinette qui y avait vécu des moments heureux mais aussi des heures dramatiques, le Hameau revit peu à peu. La restauration de la Maison de la Reine, au coeur du domaine, a inspiré cet ouvrage inédit, abondamment illustré par une documentation originale.
« Il y a une Marie que vous trouverez toujours, c'est celle qui vous aime et vous admire ».
C'est en ces termes affectueux que la comtesse d'Agoult témoigne du lien puissant qui l'unit à son amie Hortense Allart. Rien ne prédestinait pourtant ces deux femmes, si différentes, à s'apprécier. Personnalité mondaine et cultivée, ayant fui une famille conservatrice pour vivre en plein jour sa passion interdite avec Franz Liszt, Marie est aussi impitoyable dans ses critiques qu'acerbe dans ses formules. C'est tout le contraire de l'enthousiaste Hortense, une bourgeoise espiègle au caractère trempé, qui a mené sa vie amoureuse en bravant toutes les conventions.
Pourtant, les deux femmes sont immédiatement conquises l'une par l'autre. Petit à petit, elles entreprennent de s'apprivoiser avec autant de respect que de sincérité. Du ciel de Florence au hameau d'Herblay, de Sainte-Beuve à George Sand, de la monarchie de Juillet au Second Empire, leur correspondance couvre trente-cinq années d'une indéfectible amitié. Aventures sentimentales, mariage et ruptures, enfants, condition des femmes de lettres, débats politiques... Leurs échanges à coeur ouvert surprennent par leur franchise et leur modernité. Au milieu d'un siècle qui passe pour compassé, un surprenant vent de fraîcheur !
Paul Touvier incarne toutes les vicissitudes de l'histoire de Vichy. Né pendant la Grande Guerre dans un milieu très catholique, affecté plus qu'il ne le dira jamais par la mort de sa mère, de nature instable, Paul Touvier se trouve une carrière dans la Milice dont il devient un serviteur zélé. Craignant pour lui-même toute violence, il est, selon le mot du grand reporter de l'Express Jacques Derogy qui le débusque en 1972, un « fasciste » moyen dénué de tout scrupule. Telle est l'impression qui peut s'en dégager de prime abord... Mais le crime de trop, la fuite, les condamnations à mort ont fait de ce délinquant presque ordinaire un fugitif plein de ressources : l'Église lui apporte son soutien durant sa vie clandestine et ses tentatives de réhabilitation...De rebondissements en scandales, Bénédicte Vergez-Chaignon raconte l'histoire de ce manipulateur hors pair, durant et après la guerre, si habile qu'il parvient à convaincre un président de la République, Georges Pompidou, de le gracier, malgré des faits accablants. L'affaire Touvier naît de la révélation des complaisances dont il a bénéficié pendant trente ans. Le parcours de l'ancien chef du service de renseignement de la Milice jusqu'à son procès où il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crime contre l'humanité, a donné lieu à des débats passionnés qui, souvent, dépassèrent la seule personne de Touvier. Les archives ouvertes - tout spécialement pour ce livre - éclairent ainsi l'affaire, dont le dénouement est dû pour l'essentiel à une poignée d'hommes et de femmes épris de justice et de vérité.
L'oeuvre de Georges Dumézil, immense spécialiste des langues et des religions indoeuropéennes, traduit dans le monde entier, demeure une référence majeure pour les ethnologues, les historiens, et quiconque s'intéresse aux sciences humaines. Et, si l'érudition magistrale de son propos en rend parfois la lecture difficile, l'ambition de ce volume, qui réunit trois de ses plus fameux ouvrages, est précisément d'en redonner aux étudiants et aux chercheurs un accès de première main.
Qui sont les Indo-Européens ? Comment Dumézil a-t-il découvert et approfondi la notion de « tripartition fonctionnelle » ? Quel a été l'apport du structuralisme dans sa méthode ? Comment a-t-il peu à peu émancipé la mythologie comparée de la linguistique ? Autant de questions que l'on aborde dans cette édition, et ce à travers les textes : deux livres fondamentaux (Loki, Heur et Malheur du guerrier) - véritables bijoux sur le plan de la démonstration comme sur le plan narratif, témoins s'il en est de l'inventivité et de la méthode de Dumézil - et un recueil (Mythes et Dieux des Indo-Européens) donnant à voir les multiples facettes et l'extension d'une pensée qui a révolutionné la façon de considérer la mythologie et le monde indo-européen en particulier.