Tout le monde aime jouer aux devinettes. C'est pourquoi la « Caravane des contes » a décidé de rendre visite au royaume du roi des devinettes. Et elle ne s'est pas trompée. Le roi a accepté de partager avec les petits et les grands des contes pleins de devinettes, des contes à énigmes : le conte de la fille du menuisier plus maligne que le sultan ; celui du vieil Esprit-Sage et de l'Homme-Devinettes. Ou encore le conte du vieux père prononçant des paroles énigmatiques sur son lit de mort ; l'histoire du garçon qui sauve sa peau en répondant à des devinettes et celle du partage de l'héritage impossible. Devinettes, énigmes, paroles obscures, ce sont les plus malins qui gagnent et parfois aussi les plus chanceux. Ces contes, ces devinettes et ces rébus sont venus de Gascogne et de Provence, d'Inde et du Maroc, de l'île Maurice et du Japon, du Chili et de Mongolie, des Hawaï et de Russie et de bien d'autres pays.
Le Brésil est le plus grand pays d'Amérique du Sud et le seul en Amérique où l'on parle principalement le portugais. De plus, suite à la forte immigration venant des quatre coins du globe, la nation brésilienne est l'une des plus multiculturelles. Historiquement, sa découverte par les navigateurs portugais au XVIe siècle, transforma radicalement tant son paysage naturel qu'humain. Ce livre est composé de contes et des légendes étiologiques d'un Brésil multiculturel, ces derniers sont marqués par le christianisme catholique et l'usage de la langue portugaise, même si on est loin du portugais du Portugal. Les gens qui racontent ces histoires sont des hommes et des femmes qui appartiennent essentiellement aux communautés paysannes blanches et métisses. Géographiquement, ils habitent, en grand majorité, sur la côte atlantique du pays.
Le fleuve Amazone, l'un des plus grands au monde, capte l'attention populaire, tout comme ses affluents. Des zones arides, comme celles de la région du Nordeste qui a accueilli dès le début des colons européens, ont amené leurs habitants à créer des récits étiologiques pour expliquer la cause de ses longues sécheresses. D'autres communautés, comme les gitans et les « Espagnols » y figurent également. De plus, certains métiers traditionnels, donnant naissance à des archétypes sociaux, comme les pêcheurs, les forgerons, les charpentiers et les lavandières, sont sujets à explication. Enfin on retrouve des textes expliquant l'existence de la mort, de la misère ou de l'envie dans le monde. Le Nouveau Monde se distingue par une diversité zoologique et botanique remarquable. La plupart des bêtes de ces histoires était connue en Europe : le chien, le chat, le rat, l'âne, la mule, le porc. D'autres, originaires des continents américain et africain, vont s'ajouter : le tyran-quiquivi, le vanneau-téro, le troglodyte familier, le cassique ou encore l'urubu. Dans ce pays qui a été, dès les premiers temps de la colonisation, le terrain d'une monoculture intensive, celle de la canne à sucre, on ne pouvait manquer l'explication de l'un de ses dérivés les plus célèbres : la cachaça, ou eau-de-vie de canne.
L'univers merveilleux des Tsiganes ne ressemble à aucun autre Les gens du voyage du monde entier content volontiers et de manière fort poétique la naissance de l'univers. Ainsi l'inimitié du soleil et des nuages s'explique par la dispute entre deux frères : le Roi Nuage et le Roi Soleil. Seul le courage de la Mère du Soleil permit de libérer l'astre pris en otage par son frère perfide. Ces incarnations poétiques des astres et des éléments n'hésitent pas à descendre sur terre et parfois même tombent amoureux des humains. Et lorsque la reine des neiges épouse un Tsigane qui sait allumer le feu de la passion dans son coeur glacé, elle donne naissance à une vingtaine de beaux enfants qui sont à l'origine de tous les hommes blonds.
Tout aussi romantique est l'origine du violon, l'instrument de musique qui sait si bien parler de l'amour et de la détresse, de la joie et de la mort. Outre ces thèmes, et à la différence de tous les autres peuples, les gens du voyage s'interrogent longuement sur leurs propres origines : sur leur pays d'origine et la raison de sa disparition, sur la naissance des différentes tribus qui sillonnent depuis la nuit des temps les cinq continents, sur leur mode de vie nomade. Des histoires fort amusantes fournissent des explications à l'absence d'une écriture ou d'une église propres aux Tsiganes : l'une et l'autre ont été mangées par mégarde.
Nous avons ajoutés de nouveaux contes à la première édition épuisée depuis plusieurs années.
Autrefois, il y a très très longtemps, un énorme dragon habitait dans une montagne.
Couvert d'écailles plus grandes que celles d'un poisson, il avait trois têtes, des ailes rouges, des épines sur le dos et des ongles sur la queue et sur les genoux : il portait un grand collier. Il était si horrible que celui qui le voyait de loin se faisait la peur de sa vie. L'abominable dragon quittait sa grotte pour s'allonger sur la route ; à peine quelqu'un prenait cette route qu'il ouvrait grand sa gueule, inspirait le passant et l'avalait.
Hommes ou bétail, peu importe. ce monstre pompait tout ; et comme il était insatiable beaucoup avaient péris dans ses entrailles. Les gens comprirent qu'il allait les manger tous et se mirent d'accord pour envoyer une personne à sa grotte pour son repas de soir : il mangerait la victime et ne sortirait plus jusqu'au lendemain. Ils espéraient qu'il aurait la flemme et n'irait pas chercher ses victimes au village, mangerait moins et que d'ici là un chevalier se manifesterait et le tuerait.
Ils réalisèrent leur plan. Tous les matins ils envoyèrent une personne à la grotte qui disait des prières en attendant l'apparition du dragon.
Héros, saints chrétiens, paysans, princesses, fées, vache blanche, porc noir, saumon de la Connaissance, trèfle, pomme de terre, citrouille d'Halloween, harpe vivante... font l'âme de l'Irlande, cette contrée des merveilles où les antagonismes sont faits pour s'entendre. Où l'Histoire et l'imaginaire, le temps des demi-dieux et celui des saints se juxtaposent. Où l'extraordinaire et le banal se lancent des piques. Où la poésie et le sarcasme se mélangent.
La première partie offre des extraits des grands cycles mythologiques gaéliques, tels que le Lebor Gabala Erenn, qui relate les invasions mythiques successives de l'Irlande, remonte à l'époque médiévale et s'est transmis par voie orale jusqu'au VIIIe siècle, date à laquelle les clercs en ont couché les chroniques par écrit tout en le remaniant afin qu'elles soient en phase avec les préceptes de l'Église catholique. On y trouve des récits qui parlent de l'origine des personnages mythiques (« La Première Fois qu'on entendit parler du Leprechaun ») ou de sites : « La Fondation d'Emain Macha, l'ancienne capitale d'Ulster », « Qu'est-il arrivé au pont bâti entre l'Irlande et l'Ecosse ? »).
La seconde partie est consacrée aux contes, récitations et témoignages qui, à partir du XIXe siècle, furent collectés auprès des paysans irlandais. Les contes d'origine chrétienne y sont fréquents. Y figurent également des légendes mettant en scène les saints majeurs : sainte Brigitte, à ne pas confondre avec la déesse Brigit, ou saint Patrick, bien que sa vie soit intimement liée à la période préchrétienne. Dans cette seconde partie, les contes des origines sont suivis d'autres contes, qui en reprennent les sujets. Par exemple, à ceux sur l'origine des fées succèdent contes et témoignages présentant leurs pouvoirs ou la façon de se protéger de leurs rosseries.
D'autres thèmes chers aux coeurs irlandais n'ont pas droit à leur conte des origines. Ainsi, la pomme de terre, bien que la croyance veuille que les premières se soient échouées sur le littoral d'Erin après le naufrage de l'Invincible Armada dont les bateaux en transportaient à son bord, aura, à la place, droit à un poème en son honneur, lequel dit tout de l'enthousiasme qu'elle suscite.
De la Russie, on connaît essentiellement la magnifique collecte d'Alexandre Afanassiev. Mais il ne comporte presque pas de contes étiologiques. Ce donc un joli bouquet de contes cueilli à d'autres sources que nous propose ici Galina Kabakova. Les histoires sont étonnamment variées : certains sont des récits émouvants quasiment romantiques, comme « Ivan et Marie » ou « De vient le sarrasin », véritablement épiques et tragiques comme « Le tabac ». Outre les thèmes classiques (pourquoi la mer est salée ; pourquoi la lune brille la nuit et ne rencontre jamais le soleil ; d'où viennent les hommes et les femmes), les conteurs russes ont un penchant particulier pour des thèmes originaux : d'où viennent la vodka et les tavernes ;
Comment le diable a créé le tabac ; pourquoi les routes sont si mauvaises ;
Comment les hommes ont appris à enfiler les pantalons.
Dans ces récits hauts en couleurs, les diables de tout poil n'ont pas le dernier rôle : tantôt épiant le démiurge, tantôt l'aidant dans sa tâche, tantôt s'immisçant parmi les hommes, ils se retrouvent souvent victimes de leurs propres ruses. Ils participent à l'équilibre du monde et certains d'entre eux, sous forme d'esprits, vivent aux côtés de l'homme.
La première édition du livre, parue en 2006, est épuisée depuis longtemps.
La nouvelle édition comporte de nouveaux contes et légendes.
C'est la première fois qu'un livre dédié exclusivement aux récits étiologiques portugais est publié. Ils proviennent de l'ensemble du territoire continental portugais, des Açores et de la communauté portugaise du Canada. Sélectionnés dans diverses anthologies, ces contes et légendes varient beaucoup dans leur contenu. Leur point commun est le fait d'expliquer de manière poétique et souvent drôle le pourquoi de la nature, du cosmos, du paysage, de l'univers humain et de ses inventions culturelles. La grande majorité des légendes sur la nature tourne autour des animaux et des plantes.
Elle explique leur comportement et leurs caractéristiques morphologiques, et cherche, à travers celles-ci, à évoquer les qualités morales. L'origine des lieux est souvent entourée de légendes romantiques qui expliquent leur création par le comportement de figures mythiques, tels deux frères forgerons géants qui se jettent le marteau tout aussi colossal en transformant le paysage. Et même les bizarreries du calendrier trouvent leur explication dans les agissements des mois personnifiés : si Février savait bien jouer aux cartes, ou alors s'il n'était pas aussi gourmand, il n'aurait jamais cédé ses trois jours au profit de Mars. Dans le recueil, on trouve plusieurs histoires sur l'origine de ponts, pour la plupart romains, dont la création est souvent diabolique. Le diable qui avait l'habitude de construire la nuit, éffrayé par le chant de coq, prit la fuite en laissant son oeuvre inachevée. C'est pourquoi plusieurs sites laissés en l'état jouissent d'une mauvaise réputation.
Toutes ces histoires, recueillies récemment dans le Sud marocain, donnent une image du monde assez cohérente, poétique et ludique, perpétuée pendant des siècles par la tradition orale qui n'est pas près de disparaître. L'inspiration islamique marque par son empreinte l'univers merveilleux où les oiseaux dissertent à volonté sur l'amour et la fidélité autour d'une fontaine dans un jardin parfumé.
On apprend aussi que l'amour et la folie sont inséparables parce que, lors d'une querelle, Folie rendit Amour aveugle, et le juge condamna Foie à guider éternellement Amour.
Ce volume joue beaucoup sur les relations texte/image : les illustrations originales représentent la transcription calligraphique de contes qui forme un dessin évocateur. Réalisées par un artiste marocain, elles égayent ces histoires parfois amusantes, parfois tristes, mais toujours pleines d'humour.
Les contes ont été enregistrés et présentés par Najima THAY THAY, Najima THAY THAY, professeur des universités et ex-secrétaire d'État chargée de la lutte contre l'analphabétisme, a publié chez l'Harmattan Au pays des ogres et des horreurs.
La première édition, chaleureusement accueillie par la critique et les lecteurs, est épuisée depuis plusieurs années.
La « Caravane des contes » cette fois-ci se rend au royaume des singes.
Afrique, Asie, Amérique du Sud sont les territoires naturels des singes, dans la nature ou dans les contes. C'est donc au Burkina Faso, en Kabylie, à Bornéo ou encore en Amazonie, où la nuit et les singes vinrent au monde en même temps, que nous convie la « Caravane des contes » pour des aventures à la fois exotiques, mouvementées et pleines de sagesse. Mais ce voyage en compagnie de nos plus proches cousins nous réserve quelques surprenantes haltes européennes, en Normandie, où une jeune bergère intrépide sauva son prince à la face de singe des griffes d'une reine sans coeur, en Bulgarie, en Belgique et en Allemagne, où nous ferons connaissance avec la mystérieuse et facétieuse Queue-de-Singe. Ces contes dénichés aux quatre coins du monde sont traduits pour la première fois en français.
Paradoxalement, on connaît souvent mieux l'univers merveilleux des peuples lointains, tels les Japonais ou les Inuits, que de nos voisins immédiats comme s'ils étaient privés d'imagination. Or, il n'en est rien. Chaque région en a des florilèges qu'elle raconte dans sa propre langue. Ainsi, la grande passionnée du conte espagnol, Caterina Valriu, qui parcourt son pays natal en collectant et racontant les histoires merveilleuses, a sélectionné pour nous plus de 150 récits sur le thème des origines. Ils étaient contés à l'origine en espagnol, catalan, galicien et basque.
Dans cette sélection, on rencontre à plusieurs reprises le très populaire roi Jaume I - le roi Jacques le Conquérant - vénéré encore aujourd'hui comme le vainqueur des Maures. D'autres contes déclinent de manière originale des motifs universellement connus : ainsi, un riche héritier en quête d'une fiancée capable de partager son amour pour les coutumes anciennes (qui nous fait immédiatement penser à Don Quichotte), parcourt le monde entier et accède au royaume au-delà des nuages. Il finira par y trouver sa dulcinée et par la même occasion enseigner aux habitants de ce pays merveilleux un peu paresseux l'art de travailler le fer et la pierre, de construire des moulins. C'est l'origine du tonnerre ou des éclairs qui parviennent jusqu'ici-bas.
De même, dans cet univers fabuleux où les hommes et les animaux parlent encore la même langue, on fait connaissance avec l'homme qui négocia l'allongement de sa vie mais . aux dépens des différents animaux qui lui cédèrent chacun quelques années de leur pénible existence. Un marché dont nous profitons encore aujourd'hui !
L'AUTEUR : Caterina Valriu, professeur de littérature orale à l'Université des îles Baléares, écrivain et conteuse.
Elle travaille sur le culte des saints, les traditions du carnaval, et sur les rapports entre les contes populaires et la littérature pour enfants. L'ILLUSTRATEUR, Josep Torres, est considéré comme le plus prometteur parmi les artistes catalans de sa génération. C'est sa première publication en France.
La Caravane des contes fait une escale dans le jardin du monde. Que trouvet- on dans ce jardin fabuleux ? Des fleurs pas comme les autres qui livrent leurs secrets parfumés : des tulipes cultivés par des créatures espiègles, un serpent reconnaissant qui apporte au roi des graines du jasmin, des physalis pénétrés par les rayons du soleil, sans oublier cette fleur inconnue où une jeune fille aborigène découvrit un bébé qui fera sa joie durant de longues années.
On peut y admirer un arbre à toutes les graines, à même de nourrir la terre entière, des grenadiers, des dattiers, des kapokiers ou encore des caramboles.
On y cultive des fruits et légumes charnus et croquants sans se fatiguer, car les outils oeuvrent tout seuls à la place du jardinier. Et on y croise aussi le tout premier papillon du monde, créé par le Grand Esprit de toutes les couleurs de l'univers, quelques fourmis qui viennent à la rescousse de deux frères, jardiniers malheureux, et une araignée généreuse qui offrit sa toile pour créer la plus belle robe de mariée. Mais le jardin suscite aussi la convoitise de quelques petits malins, Perroquet, Tortue ou Singe, qui débordent d'imagination pour attraper des fruits succulents.
Si la Chine, avec sa culture millénaire, attire autant les lecteurs, il est quasi impossible de trouver sur le marché un livre de contes chinois. A travers ce livre, le lecteur pourra se familiariser avec les contes des Han, ethnie majoritaire en Chine, et des nombreuses minorités culturelles (qui peuvent compter des millions de personnes) qui peuplent l'Empire du Milieu, dont Tibétains, Mongols, Tatars.
Les grands savants du XIXe siècle étaient convaincus que tous les mythes et les contes ont vu le jour en Inde et sont arrivés en Europe dans un passé immémorial. Cette passion pour le patrimoine mythologique de l'une des plus anciennes civilisations du monde ne s'est jamais démentie. Maurice Coyaud, le grand spécialiste de l'Asie du Sud-Est, reprend quelques grands mythes de Veda et de Ramayana en annexe. Mais son objectif principal est de faire connaître l'extrême diversité des mythes et des contes d'origine racontés encore au XXe siècle aux quatre coins de cet énorme sous-continent que représente l'Inde.
L'univers fabuleux regorge de toutes sortes de démons, de fées et d'autres créatures fantastiques qui ne manquent aucune occasion de se mêler de la vie des humains. Ainsi, les fées péri ne sont jamais très loin et complotent volontiers des tours pour permettre aux pauvres de se nourrir grâce à une marmite magique et faire fuir les méchants richards qui aimeraient bien s'en emparer. Qui d'autre que la fille des serpents serait à même d'aider le beau prince à trouver un léopard doré, un serpent doré et un singe doré dansant ensemble, pour accéder au trône du radja ?
Les contes indiens racontent volontiers les ruses des humains qui les aident à vaincre les diables les plus futés. En effet, seule la très rusée femme tamoule peut prendre le dessus sur le démon brahmarakshasa, en lui imposant une tâche trop difficile : le plus astucieux des diables s'avère incapable de rendre bien droit un cheveu frisé de la femme tamoule.
Le nouveau volume de la collection fait découvrir l'Ethiopie, que certains considèrent comme le berceau de l'humanité. Le pays fut parmi les premiers à devenir chrétien et il n'a jamais été complètement colonisé, ce qui est tout à fait unique sur le continent africain. Et son histoire, à la fois réelle et mythique, fascine aujourd'hui autant qu'il y a des siècles. En effet, la reine de Saba ne fut-elle pas la Makéda des Ethiopiens ? Et son fils Ménélik, issu de son union avec le roi Salomon, ne donna-t-il pas naissance à la dynastie du Lion de Juda qui régna pendant trois millénaires jusqu'à la mort du dernier Négus, Haïlé Sélassié, en 1975 ? Nous avons choisi de publier certains récits sur les origines mythiques de la dynastie impériale en annexe au corpus de contes. L'Ethiopie fut pendant tout le Moyen-Age identifiée au fabuleux royaume du Prêtre Jean, une autre terre promise, entourée de miracles et de légendes. Cette réputation du pays le plus riche et le plus fertile du continent se perpétue à travers les récits : dans le recueil, on trouvera le conte « Le prince de la pluie » qui donne sa version merveilleuse des raisons de cette prospérité.
L'Ethiopie est aussi un pays où l'on parle plusieurs langues. Et dans ce recueil, les histoires choisies ont été contées en oromo, en amharique on encore en afar. Comme dans d'autres publications de la collection, les contes d'animaux sont nombreux. Hyène, Lion, Léopard et autres Renards se jouent des tours et ce n'est pas toujours le plus féroce des prédateurs qui sort vainqueur de ces joutes. Mais on rencontre aussi des personnages plus exotiques, comme par exemple la Chance et l'Intelligence, qui s'affrontent pour savoir laquelle des deux est plus utile à l'homme. Ce livre est aussi l'occasion de faire connaissance avec des djinns qui gardent précieusement leurs secrets ou encore le roi des mers qui accepte généreusement d'avaler le héros pour le protéger d'une méchante sorcière.
La « Caravane des contes » fait halte chez les sorciers et les sorcières. Si, en France, l'image de la sorcière est celle de la mauvaise fée se penchant sur le berceau d'un nouveau-né pour lui souhaiter les pires chagrins, ailleurs, il en est souvent autrement. Ainsi, aux Philippines, c'est grâce à une sorcière au sourire carnassier qu'un daim échappa à un monstre mi-chien, mi-lion. Et, sur une île entre Nouvelle-Guinée et Australie, si les gens mangent à leur faim, ils peuvent en remercier un magicien qui s'aventura jusqu'au royaume des morts pour en rapporter le premier cocotier. Mais, en pays sorcier, tout n'est pas rose, évidemment ! Que ce soit en Amérique du Nord, où une sorcière très « collante » devint la fleur de bardane, ou en Indonésie, où la sorcière Leleh brisa l'amitié ancestrale entre les crocodiles et les hommes. Ces contes dénichés aux quatre coins du monde sont traduits pour la première fois en français.
La collecte des contes présentés dans l'ouvrage a débuté il y a vingt ans. Ils proviennent essentiellement de l'ethnie diola en Casamance, cette région de l'extrême sud du pays, et de la région de Dakar, que les auteurs ont parcourues munis d'un petit dictaphone. Quelques contes complémentaires ont été narrés par des Sénégalais, originaires de différents groupes ethniques, rencontrés en France.
Les histoires sont classées par thématique : les contes « étiologiques » (histoires courtes, où l'on explique l'origine des choses ou des éléments qui nous entourent), les contes « initiatiques » (des histoires plutôt longues, pleines de rebondissements, qui relatent diverses épreuves et dont les protagonistes sortent vainqueurs, enrichis d'une grande sagesse), les contes « moralisateurs » (dont la conclusion introduit, par un dicton, un exemple à suivre), les contes traitant de la famille ou de la vie des hommes, les contes animaliers (dont l'action, très souvent, se déroule avant la création de l'homme). Les histoires de Leuk le lièvre, le héros malicieux, qui n'est pas sans rappeler le Compère Lapin antillais, auraient pu se fondre dans les récits animaliers, mais le personnage est tellement présent dans la culture orale du pays que les auteurs ont choisi d'en faire un chapitre à part entière, en ouverture du recueil.
Le nouveau volume de la collection " Aux origines du monde " amène le lecteur sur l'île mystérieuse de Bornéo, où l'exploratrice Mady Villard s'était installée au début des années 1970. Dans la partie montagneuse de l'île, qui appartient à la Malaisie, elle a été accueillie par " des hommes aux longues oreilles et au coeur gros comme ça ". Elle raconte cette aventure humaine chez les les chasseurs de têtes dans le récit publié en 1975 et qui a rencontré un vif succès auprès du public. Les anciens des quatre peuples (les Kelabits, les Kadazans, les Muruts, les Punans ) qu'elle fréquentait lors de ses longs séjours au Bornéo, lui ont livré des secrets ancestraux y compris sous forme de contes et de mythes. Pendant toutes ces années ils sont restés dans ses archives mais la rencontre avec Magali Tardivel-Lacombe, jeune femme passionnée par le merveilleux, l'a incité à sortir ces trésors du fond du tiroir. Ensemble elles ont mis en forme et annoté ces vingt-six récits issus du patrimoine oral du Bornéo. Chaque récit est l'occasion de découvrir, en filigrane, une coutume, une croyance, un animal. Il est question de parangs affûtés, de veillées autour de la lampe à dammar, de chasses au sanglier, d'esprits de la forêt. Au milieu de la jungle, on croise des fois le dragon du Mont Kinabalu, l'esprit mangeur d'hommes ou même le crocodile blanc de la rivière Pegalan.
Maurice coyaud, directeur de recherche au cnrs, a publié récemment contes et légendes des inuit (files france, 2006) et, dans une autre série thématique l'homme qui volait au-dessus des arbres (maurice nadeau, 2003), nageurs parmi les coraux (p.a.f., 2004), sous la banquise, triches de vent (maurice nadeau, 2005), forets d'osmanthes (p.a.f., 2007), oeillets d'inde (p.a.f., 2008).
Le conte antillais est né et s'est développé à partir du XVIe siècle dans les habitations coloniales. En général, une fois la nuit tombée, le maître « béké » (blanc) autorisait ses esclaves à se réunir afin d'écouter celui qui allait leur raconter des histoires : le conteur.
Aux Antilles, le conte, dont les racines provenaient de différents pays d'Afrique, avait comme partout pour fonction principale de distraire et d'amuser, mais ici il avait aussi une fonction de « résistance », à travers laquelle on pouvait deviner des paroles et des messages interdits, et certains héros et personnages récurrents représentaient les esclaves eux-mêmes, ou bien le maître.
Toutes ces histoires recueillies en créole auprès des amis et de la famille du couple REUSSNLIBA sont classées en deux grandes catégories : les contes d'animaux et les contes d'humains et de créatures surnaturelles. Les contes d'animaux forment des cycles centrés sur les aventures d'un héros récurrent comme, par exemple, le cycle de la baleine, de l'éléphant, de la tortue, et surtout celui de Compère Lapin. La plupart des animaux appartiennent évidemment à la faune antillaise : on y trouve des araignées, des colibris, des serpents et bien sûr des lapins. Par contre, d'autres n'y ont jamais eu d'existence réelle : l'éléphant, le lion ou le tigre ne vivent qu'en Afrique ou en Asie, et le singe a été exterminé aux Antilles il y a bien longtemps.
Les contes à personnages humains et surnaturels sont souvent des histoires romanesques, des contes d'amour, ou des contes d'inspiration morale et religieuse. Ces contes nous emmènent dans un monde où peuvent s'entremêler la fiction et le quotidien, et où la faiblesse, associée à l'esprit d'initiative et à l'intelligence, se trouve opposée à la force cruelle : dans ces histoires, le Grand Diable, la Diablesse, le Monstre symbolisent la force mauvaise, alors que des fillettes, Cécène, Ti-Choute ou Petite Marie représentent la faiblesse, l'innocence, mais aussi la pureté.
Pour lutter contre les forces du mal, intervient généralement un jeune garçon, pas très costaud mais très futé, comme par exemple Ti Jean.
Ce recueil est le fruit d'une rencontre entre deux conteurs de cultures différentes. Françoise Diep, conteuse du Sud de la France, fait la connaissance, lors d'un festival de conteurs, d'un jeune comédien burkinabé, François Moïse Bamba. Il n'est qu'à ses débuts mais il sait déjà transporter les auditeurs loin de la scène, jusqu'au fin fond de cette brousse où l'on rencontre aussi bien des panthères et des lions que des génies. Françoise Diep décide de se rendre dans le pays sénoufo, où François Bamba est né, pour recueillir un répertoire original, transmis encore aujourd'hui, dans les cases, les ateliers ou sur les places de villages, par les hommes et les femmes pratiquant des métiers aussi divers que tailleur d'habits, cordonnier, mangeur de feu, ferrailleur, footballeur, mère de famille ou vendeuse de bananes... Souvent proches de mythes, les contes sénoufo nous racontent comment les humains ont appris à dominer les animaux ; d'où vient le pouvoir des chasseurs ; comment les premiers paysans ont commencé à faire des sacrifices dans les champs et pourquoi les hommes permettent aux sorciers de vivre dans les villages. Plusieurs histoires expliquent sur un mode dramatique ou humoristique pourquoi les jumeaux ne naissent plus attachés et depuis quand les seins ne peuvent plus être décrochés du corps. Ces contes, forts et sans concessions, sont en même temps toujours teintés d'humour, voire même de crudité, ponctués de chants. Ils véhiculent une grande vitalité et une profonde humanité.
L'ouvrage est épuisé depuis trois ans et régulièrement réclamé.
Les Histoires de toutes les couleurs font la part belle aux animaux : oiseaux et chevaux, renard et loutre, papillon, chacal, lièvre et scarabée... Mais pas seulement !
La Caravane des contes nous emporte en Tasmanie, où nous est révélée l'origine de la nuance bleue des feuilles d'eucalyptus, et en Allemagne, où nous apprendrons la raison pour laquelle la neige n'est ni jaune, ni rouge, ni verte. En Amérique du Nord, nous ferons connaissance avec le garçon qui inventa les lumières cuivrées du crépuscule et, à Cuba, nous suivrons les enfants sur la piste de l'arc-en-ciel. Enfin, c'est en Lituanie que nous saurons pourquoi la Lune est moins dorée qu'autrefois et au Liberia pourquoi les hommes ont des couleurs de peau différentes.
Ces contes dénichés aux quatre coins du monde sont traduits pour la première fois en français.
La collection accueille une jolie histoire rimée, inspirée par un célèbre nursery-rime anglais. L'art du nonsense, si britannique, est mis au service d'un conte accumulatif dont les enfants raffolent : un élément s'ajoute à un autre, puis vient un troisième, un quatrième - et le résultat peut être aussi incroyable qu'imprévisible.
Le mystérieux personnage Robin O'Bobin commence sa journée en mangeant un bout de pain avec du fromage - quoi de plus ordinaire ? Mais il ne s'arrête pas là, et une situation anodine, un simple petit-déjeuner, se transforme en une véritable orgie nutritive : il lui faut toujours plus, à ce bonhomme ! La grotesque série des mets engloutis devient en même temps une promenade à travers une ville - et un gentil avertissement aux petits gourmands : à force de trop manger, on a... mal au ventre !