Quelque part en Laponie orientale, comme chaque anne´e en juin, Elina a trois jours et trois nuits pour pe^cher le seul et unique brochet de l'E´tang du Pieu. Or, un cruel ge´nie des eaux re`gne sur les lieux et complique tout. Elina n'a pas d'autre choix que de pactiser avec les forces surnaturelles des marais et d'affronter Jousia, son premier amour. Pendant ce temps, l'inspectrice Janatuinen enque^te sur un myste´rieux meurtre qui la me`ne a` poursuivre l'he´roi¨ne. Avec l'aide d'excentriques locaux, les deux femmes devront associer leur fougue et leur fureur pour re´tablir l'e´quilibre entre les mondes. Roman virtuose et drolatique, La pe^che au petit brochet renouvelle la de´licieuse folie qui a fait le succe`s de la litte´rature finlandaise.
Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin possède le rare don de savoir nager.
Orpheline, tour à tour sauveuse et naufrageuse, elle vit au milieu de l'Atlantique, sur l'île d'Ys, berceau d'un peuple obsédé par l'honneur et le courage. Une île où même les terriens se vantent d'être marins, où seuls les plus braves ont le privilège de vivre dans la cité fortifiée à l'abri des grandes marées d'équinoxe. Suivant le destin des riverains qui doivent se partager plages et marges, Danaé Poussin se soumettra aux cycles qui animent les mouvements de la mer comme à ceux qui régissent le coeur des hommes.
Les marins ne savent pas nager s'adresse à celles et ceux qui, un jour, se sont demandé si c'était la montée des eaux qui les faisait pleurer ou leurs larmes qui faisaient monter les eaux. Dominique Scali signe un roman d'aventures maritimes époustouflant campé dans un XVIIIe siècle alternatif salé par l'embrun et rempli de la cruauté du vent.
Un matin de septembre 1890, un géomètre belge, mandaté par son Roi pour démanteler l'Afrique, quitte Léopoldville vers le Nord. Avec l'autorité des étoiles et quelques instruments savants, Pierre Claes a pour mission de matérialiser, à même les terres sauvages, le tracé exact de ce que l'Europe nomme alors le « progrès ». À bord du Fleur de Bruges, glissant sur le fleuve Congo, l'accompagnent des travailleurs bantous et Xi Xiao, un maître tatoueur chinois, bourreau spécialisé dans l'art de la découpe humaine. Celui-ci décèle l'avenir en toute chose : Xi Xiao sait quelle oeuvre d'abomination est la colonisation, et il sait qu'il aimera le géomètre d'amour. Ténèbre est l'histoire d'une mutilation.
Kawczak présente un incroyable roman d'aventure traversé d'érotisme, un opéra de désir et de douleur tout empreint de réalisme magique, qui du Nord de l'Europe au coeur de l'Afrique coule comme une larme de sang sur la face de l'Histoire.
Djalli mourut le premier d'une méningite, Ingimar fut emporté au fond de l'eau par un filet de pêche, on retrouva le corps de Staffan dans la commune libre de Christiania à Copenhague, Fríðrikur fut lâchement assassiné, Olaf mourut d'une maladie interdite et Kári fit leur éloge funèbre. Sur plus de quarante années, de l'éducation religieuse à la révolution sexuelle, en passant par les luttes pour la culture féroïenne à l'exil sur le continent européen, le roman suit la destinée de six garçons de la classe de 1952 de l'école Saint-François de Tórshavn, capitale des Îles Féroé, dans l'Atlantique Nord. Entrelaçant devenirs intimes et collectifs, Les collectionneurs d'images déploie une fresque sociale et familiale qui retrace avec émotion l'entrée dans la modernité de cette partie isolée et méconnue du royaume du Danemark. Jóanes Nielsen offre un chef-d'oeuvre de vie, de rires et de larmes à la littérature nordique.
Un après-midi, alors qu'elle attise le feu dans la cheminée de sa chaumière, la jeune Anna Thalberg aux yeux de miel est enlevée par des hommes brutaux et amenée à la prison de Wurtzbourg, où on l'accuse de sorcellerie. Isolée et torturée pendant des jours, elle tient tête au cruel examinateur Melchior Vogel tandis que Klaus, le mari d'Anna, et le père Friedrich, curé de son village, tentent tout ce qui est en leur pouvoir pour lui éviter les flammes du bûcher. Petit à petit, le visage du Diable se révèle être celui du Dieu des hommes, et la sorcière un nouveau Christ.
Par un tour de force stylistique, Eduardo Sangarcía parvient à réunir dans un même souffle les préoccupations de chacun des personnages de ce drame, faisant revivre avec brio la folie meurtrière du procès des sorcières de Wurtzbourg, qui ébranla le sud de l'Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles.
Il y a les baignades de Camille, provisoirement échouée sur la péninsule de Bonavista à Terre-Neuve. Les couleurs qui dansent sous ses paupières n'apaisent que pour un instant sa soif de renouveau. En Écosse, un garçon brillant, William, a la plus jolie maman de l'île de Mull. Il arrime ses jeux à la cadence des marées et perce des trous dans les bottes de sa mère pour lui redonner le sourire. Chercheur en biologie marine, Lou a, lui, abandonné son amoureuse bretonne pour rejoindre l'Islande. La lumière rare lui offre là un manteau propice au deuil et aux dérobades du coeur. Et enfin Célia, en Bretagne, à l'aube de ses amours et déjà nostalgique. L'adolescente est attentive aux vibrations subtiles du dehors et au goût de sel sur ses lèvres.
D'un bout à l'autre de ce voyage en Atlantique Nord, ces morceaux d'existences se répondent, se réfractent et diffusent leur clarté, sous l'oeil scrutateur des poissons migrateurs.
Soumise à la frénésie incendiaire du xxie siècle, l'humanité voit sa relation au monde déséquilibrée et assiste avec impuissance à l'irréversible transformation de son environnement. Explorant cette détresse existentielle à travers sept fictions compatissantes, Antoine Desjardins interroge nos paysages intérieurs profonds et agités. Comment la disparition des baleines noires affecte-t-elle la vie amoureuse d'un couple ? Que racontent les gouttes de pluie frappant à la fenêtre d'un adolescent prisonnier de son lit d'hôpital ? Et, plus indispensable encore, comment perpétuer l'espoir et le sens de l'émerveillement chez les enfants de la crise écologique ? Autant de questions, parmi d'autres, que ce texte illustre avec nuance et tendresse, sans complaisance ni moralisme.
Indice des feux peint les incertitudes d'un avenir où tout est encore à jouer.
Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître.
Beyrouth, 1984. Muna embrasse Halim pour la dernie`re fois, avant qu'il ne s'e´vapore dans un brouillard de poussie`re souleve´ par les combats de rue. Deux ans plus tard, elle et son fils Omar, a^ge´ de huit ans, posent leurs valises a` Montre´al, au commencement de l'hiver, dans un appartement trop petit pour eux. Alors qu'elle connai^t une re´ussite e´clatante dans la vente par te´le´phone de boi^tes-repas die´te´tiques, la jeune me`re monoparentale est pre´occupe´e par son enfant, toujours seul, a` l'e´cole comme a` la maison, et qui dissimule une profonde tristesse. Le soir, quand Muna de´compresse, le fanto^me de Halim se glisse dans sa salle de bains, l'enlace et lui parle. Pourra-t- elle un jour reconstituer le re´cit de la disparition de son mari et consoler Omar ?
C'est par la rencontre d'autres femmes immigre´es que Muna trouvera la stabilite´ dont elle a besoin pour faire face a` son passe´. Ve´ritable hommage a` la perse´ve´rance des me`res migrantes, Hotline offre dans une langue tendre une bouffe´e d'humanite´.
Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le voyage jusqu'à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps est dans l'eau du fjord et l'esprit, partout. Le Nord est dur - « il y a de l'amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques » - et la missionnaire aventurière se demande « comment on fait pour guérir son coeur ». Elle s'active, s'occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu'il advient de son fils Elijah, parce qu'il y a forcément une continuité, une descendance, après la passion, puis la mort. Juliana Léveillé-Trudel livre un récit d'amour et d'amitié beau et rude comme la toundra.
Nirliit partage la « beauté en forme de coup de poing dans le ventre » qu'exhale le Nord.
Quelle responsabilité a-t-on lorsqu'on est à la veille de créer l'arme la plus destructrice de l'histoire de l'humanité ? Comment peut-on aimer deux femmes à la fois ? Ces questions, bien qu'éloignées l'une de l'autre, alternent dans l'esprit de Julius Robert Oppenheimer, qui recule loin dans les siècles passés, alors qu'il chevauche parmi les rosiers acérés des montagnes entourant les laboratoires secrets de Los Alamos, au Nouveau-Mexique. Toute sa vie est rattachée à ces sommets rocheux : ses premières évasions d'adolescent souffreteux, ses aventures amoureuses, ses lectures de textes hindouistes - la Bhagavad-gita -, jusqu'à ce tour de force que fut la mise au point de la première bombe atomique.
Oppenheimer offre une plongée méditative dans l'intériorité d'un des pionniers de la physique nucléaire, l'un des derniers érudits polyvalents du monde occidental, un Léonard de Vinci au regard perçant et charismatique.
À Strega, à travers les montagnes et la végétation, neuf femmes de dix-neuf ans empruntent le téléphérique qui rejoint l'Hôtel Olympic surplombant la petite ville.
Elles y sont formées à recevoir et servir des clients qui ne viennent jamais. Dans l'attente, le temps s'étire et prend un goût de bonbons et de cigarettes. Une sororité résistante s'installe comme un rêve dans le luxe des salles vides. Alcool d'amande, cerises, vodka et boules de gommes accompagne l'indolence de ces jeunes filles rebelles qui vivent dans la lumière brillante du grand parc de l'hôtel. Un jour, l'une d'elle disparaît. Elle a été assassinée, toutes le pressentent, car depuis l'enfance elles le savent, la vie d'une femme peut se transformer à tout moment en scène de crime.
Dans un style exceptionnel, d'un onirisme sensuel à mi-chemin entre l'univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola, Strega raconte l'histoire, empreinte de lait et de sang, de neufs femmes qui choisissent la liberté.
C'est un livre qui a été repris tant de fois, qui a déjà compté un millier de pages raturées. Et si c'était le dernier ? On y entre dans le temps du livre et dans le temps de la maladie : deux pièges monstrueux. Alors qu'une géante rouge grandit au centre du crâne de son frère, l'autrice tente de contenir les éclats de sa pensée. Son miroir jumeau lui renvoie les souvenirs de l'enfance, tout ce qui en elle a désiré que la vie soit magnifiée, sublimée. Elle n'a de cesse de réécrire encore et encore l'expérience de la peur et de la fragilité.
Plaidoyer pour notre insatiable besoin de consolation, Jumeau Jumelle se présente sous forme de fragments condensés, l'écriture y est vive et obstinée, attentive à ce qui s'ouvre et tonne dans le silence d'une conscience confrontée au réel.
Avec ses droits de traduction vendus dans plus de huit territoires à travers le monde, Homo sapienne, roman de la jeune écrivaine groenlandaise Niviaq Korneliussen, conquiert les lecteurs de l'Amérique à l'Europe. Sa parution en langue française est un incontournable cette saison. Une oeuvre du Groenland universelle et avant-gardiste.
Révélant une voix exceptionnelle, Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes dans la ville de Nuuk, capitale du Groenland. Ils vivent des changements profonds et racontent ce qui, jusqu'à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu'elle aime les femmes, Ivik comprend qu'elle est un homme, Arnaq et Inuk pardonnent et Sara choisit de vivre. Sur « l'île de la colère », où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.
Niviaq Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée.
Elle parle du désir universel d'être soi, socialement, intimement, confiante que les coeurs et les corps sauront être vrais.
L'organisme de Diane tente de s'adapter doucement. Elle dort moins, devient plus forte et développe une endurance impressionnante. L'employée modèle qu'elle était peut encore plus se surpasser au travail. Or des effets insoupçonnés de l'intervention qu'elle vient de subir l'affolent. L'espace dans sa tête se resserre, elle sent du métal à la place de ses os. Tout est plus vif - sa vision, son odorat, sa respiration. Comble de la panique, ses cheveux et ses poils deviennent complètement roux en l'espace d'une nuit.
Et puis les mâles commencent à la suivre.
Quinze ans plus tôt, Diane connaît un été marquant de son adolescence à l'Isle-aux-Grues, ces jours de grosse mer où Eugène bravait les dangers, la fascination de son ami pour les espèces en voie d'extinction et - comment s'en remettre - le soir de l'incendie.
Ce roman, une fable animalière néolibérale, s'adresse à celles et ceux qui se sont égarés.
Septembre au Nunavik, la toundra se couvre de petits fruits rouges flamboyants.
Une jeune femme retourne à Salluit, deux ans après sa dernière visite, et quelques leçons d'inuttitut plus tard. Certains des enfants qu'elle a connus au camp de jour sont maintenant adolescents. Maggie, Sarah, Louisa, Elisapie et Nathan aiment sortir en quatre-roues, pêcher ou encore partir plusieurs jours chasser le lagopède.
Ils ont leurs secrets, leurs blessures. Leur enfance s'évapore sous les aurores boréales.
Dans ce roman, où la résilience d'une communauté tournée vers l'avenir de sa jeunesse ne vacille jamais, il n'y a pas d'âge pour devenir adulte. Alors que soufflent les premiers blizzards de l'automne, Juliana Léveillé-Trudel offre un récit tendre sur le deuil et la peur de perdre ceux que l'on aime.
La question qui me revenait de plus en plus souvent en tête : existait-il une façon de renouer avec eux ? Sans leur dire quoi faire, cette fois. Plutôt en leur laissant la parole, en écoutant leurs histoires. Faire un bout de chemin pour aller les retrouver dans leur langue.
Au coeur d'une vallée sauvage des Carpates, Iochka fabrique du charbon de bois.
Quasi centenaire, il aime se taire, boire sec et dévaler ivre les routes sinueuses des montagnes au volant de sa vieille Trabant bleue. Mais le plus souvent, il demeure assis sur le banc cloué à l'extérieur de sa petite maison, se remémorant son existence hors norme. La guerre, les camps soviétiques, Ceau?escu, puis la camaraderie du chantier quand il est affecté à la construction d'une voie ferrée qui ne mène nulle part. Là, loin du tumulte de l'Histoire, il expérimente l'harmonie sexuelle auprès d'Ilona, l'amour lumineux de sa vie, et partage l'amitié indéfectible du contremaître, du docteur et du pope, tous trois aussi alcooliques et excentriques que lui.
Avec eux, il approche le secret du temps et du bonheur.
Dans une prose au souffle immense, Cristian Fula? fait exister des personnages inoubliables. Iochka, roman aussi drôle que poignant, est un chant puissant dédié aux vies minuscules cassées et oubliées dans la grande course du monde.
V. vient d'apprendre que l'on a retrouvé le corps sans vie de sa mère, rejeté par le Saint-Laurent sur une plage de la Gaspésie, l'équivalent « du bout du monde ». Elle regagne là-bas, brusquement, sa maison natale, et se confectionne une « île » au milieu du salon venteux, lieu désigné pour découvrir et mieux effacer - ou la ramener - l'histoire des femmes de sa lignée à travers les journaux manuscrits de sa grand-mère. V. se voit prise dans sa lecture, incapable de s'en détacher. Sa seule échappatoire réside derrière le comptoir d'un bar au village, dans une chevelure rousse aérienne, et s'appelle Chloé.
Les Falaises fait le récit d'un chaos à dompter, d'un grand voyage onirique, historique et féminin, qui de la Gaspésie à l'Islande réunit ces survivantes de mère en fille qui admettent difficilement être de quelque part, préférant se savoir ailleurs et se déraciner à volonté.
Revenue du Québec sur le continent européen après une longue absence, une femme accompagne sa mère dans un épisode dépressif sévère. À la demande mystérieuse de celle-ci, elle lui promet de l'accompagner à Montauk, dans l'État de New York, à son rétablissement. Mais pourquoi Montauk ? Et comment voguer jusque-là ? Elle fait le choix de l'écriture, et s'accroche aux mots, quels qu'ils soient. Confessions, récits, poèmes, listes de médicament, historiques des appels, extraits de livre, de chanson, d'émission de radio deviennent autant de résistances et de matière à littérature pour affronter le vacillement du quotidien.
Petit à petit, se dessine la possibilité d'établir un Montauk poétique, une utopie de calme, hors du mal d'être, où mère et filles se rejoignent.
Livre sans tabou sur la santé mentale, où l'humour et la résilience percent la neige du désespoir, Voir Montauk est écrit contre la souffrance et pour la vie.
Depuis l'enfance, une femme avance, se perd, se métamorphose jusqu'à la disparition, ses pieds dans le sable, ses cheveux au soleil, ses mains ouvertes, son corps fatigué. L'intimité de sa chambre abandonnée explose de mystère et révèle à voix basse l'histoire de ses joies et de ses douleurs.
En un réseau serré d'échos poétiques, Anne Martine Parent intrique silhouettes et fantômes, constellations, forêts, villes de sable et plages en ruines. Les peaux raccommodées de feuilles mortes, les corps féminins trahis et disloqués, qui se défont et se recomposent, deviennent autant de lieux de réparation, d'horizons fulgurants qu'on échafaude en retenant son souffle.
La jeune Sophie vient de perdre sa maman. Elle dort désormais seule dans le grand lit de la maison de vacances où elle passe l'été avec son père et sa grand-mère, sur une île du golfe de Finlande. Pendant que l'homme vaque à ses occupations, la vieille dame espiègle - qui fume en cachette - et la petite fille curieuse de tout réinventent un monde où désobéissance et magie sont reines. Entre les tempêtes et les visites des îles voisines, elles posent les bases d'une sagesse naïve, celle-ci prenant la forme parfois d'une thèse sur Les vers de terre qui se sont séparés en deux ou de discussions sur la tolérance et le respect. Sophie, au fil des jours de juillet et d'août, appelle son courage lorsque mesurée à ses peurs irrationnelles de l'eau profonde, des hauteurs, de l'obscurité ou des petits animaux. Elle sait sa grand-mère jamais très loin, présente, aimante, dans cet été de nature et de jeu, avec comme meilleurs amis la forêt, le ciel et la mer.
Tove Jansson fait montre ici de son exceptionnel talent de conteuse. Un chef-d'oeuvre de poésie et d'évasion.
Dans une véranda cousue de courants d'air, en retrait d'un village sans électricité, s'organise la vie de Matthias et d'un homme accidenté qui lui a été confié juste avant l'hiver. Telle a été l'entente : le vieil homme assurera la rémission du plus jeune en échange de bois de chauffage, de vivres et, surtout, d'une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps.Les centimètres de neige s'accumulent et chaque journée apporte son lot de défis. Près du poêle à bois, les deux individus tissent laborieusement leur complicité au gré des conversations et des visites de Joseph, Jonas, Jean, Jude, José et de la belle Maria. Les rumeurs du village pénètrent dans les méandres du décor, l'hiver pèse, la tension est palpable. Tiendront-ils le coup ?
Le roman Fair-play de Tove Jansson, grande figure féministe célébrée dans le monde entier, est enfin disponible en français.
Jonna et Mari, deux artistes, partenaires de toujours, partagent le dernier étage d'un immeuble dans le port de Helsinki. Partageant café et cigarettes, les deux femmes peignent, écrivent, discutent de l'art et de la vie, se passionnent pour le cinéma, se disputent, rient de bon coeur, voyagent, reçoivent, se remémorent le passé et cueillent l'avenir, une journée à la fois. Dans la lignée du Livre d'un été, Fair-play est l'un des derniers livres de la grande Tove Jansson ;
L'auteure y conjugue les trois passions de sa vie, le travail, l'amour et la liberté, avec une malicieuse mélancolie. Au crépuscule de son oeuvre, Tove Jansson offre une profonde leçon de jeunesse, celle de toujours faire de sa vie une oeuvre d'art.
Soixante-douze ans passés, un demi-siècle de pratique et huit cents entretiens restants avant la fermeture de son cabinet : voilà ce qu'il subsiste du parcours d'un psychanalyste en fin de carrière. Or, l'arrivée imprévue d'une ultime patiente, Agathe Zimmermann, une Allemande à l'odeur de pomme, renverse tout. Fragile et transparente comme du verre, elle a perdu l'envie de vivre. Agathe, c'est l'histoire d'un petit miracle, la rencontre de deux êtres vides qui se remplissent à nouveau. Anne Cathrine Bomann signe ici un roman intelligent et inattendu, décortiquant avec tendresse les angoisses humaines : être, devenir quelqu'un, désirer et vieillir. Serait-il possible de découvrir enfin de quoi on a vraiment peur ?
Tout le monde sait qu'on ne doit pas mélanger la thérapie et la vraie vie ; vois ce qui est arrivé à ce bon Jung.
À demi-arbre ou femme, que lui est-il arrivé ? Est-ce le défigurement ou les insectes envahissants qui ont provoqué son sentiment de perte de soi ? Elle est sur le point de craquer, risque de se fendre en son centre. Médecin, hypnothérapeute, chiropraticien sont à son chevet. On la traite, on la bourre de vitamines, on coupe les branches qui frôlent les fils électriques. Pour survivre dans un monde de béton et d'asphalte, elle se tourne vers les autres espèces et réfléchit au soin à accorder au vivant.
Tramant intimité et science des arbres en une suite de fragments poétiques, Mireille Gagné signe un texte écologiste et mordant qui conserve jusqu'au bout l'espoir de générer du bois neuf, d'être sauvée de l'extinction.
Quand j'étais petite, je savais jouer à la lenteur. C'était facile, il suffisait de retenir le paysage. Des suites d'un hiver hâtif, j'ai étrangement perdu cette capacité, comme si le fait d'avoir manqué le signal avait introduit un léger retard entre moi et le temps.