Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin possède le rare don de savoir nager.
Orpheline, tour à tour sauveuse et naufrageuse, elle vit au milieu de l'Atlantique, sur l'île d'Ys, berceau d'un peuple obsédé par l'honneur et le courage. Une île où même les terriens se vantent d'être marins, où seuls les plus braves ont le privilège de vivre dans la cité fortifiée à l'abri des grandes marées d'équinoxe. Suivant le destin des riverains qui doivent se partager plages et marges, Danaé Poussin se soumettra aux cycles qui animent les mouvements de la mer comme à ceux qui régissent le coeur des hommes.
Les marins ne savent pas nager s'adresse à celles et ceux qui, un jour, se sont demandé si c'était la montée des eaux qui les faisait pleurer ou leurs larmes qui faisaient monter les eaux. Dominique Scali signe un roman d'aventures maritimes époustouflant campé dans un XVIIIe siècle alternatif salé par l'embrun et rempli de la cruauté du vent.
Il y a les baignades de Camille, provisoirement échouée sur la péninsule de Bonavista à Terre-Neuve. Les couleurs qui dansent sous ses paupières n'apaisent que pour un instant sa soif de renouveau. En Écosse, un garçon brillant, William, a la plus jolie maman de l'île de Mull. Il arrime ses jeux à la cadence des marées et perce des trous dans les bottes de sa mère pour lui redonner le sourire. Chercheur en biologie marine, Lou a, lui, abandonné son amoureuse bretonne pour rejoindre l'Islande. La lumière rare lui offre là un manteau propice au deuil et aux dérobades du coeur. Et enfin Célia, en Bretagne, à l'aube de ses amours et déjà nostalgique. L'adolescente est attentive aux vibrations subtiles du dehors et au goût de sel sur ses lèvres.
D'un bout à l'autre de ce voyage en Atlantique Nord, ces morceaux d'existences se répondent, se réfractent et diffusent leur clarté, sous l'oeil scrutateur des poissons migrateurs.
Soumise à la frénésie incendiaire du xxie siècle, l'humanité voit sa relation au monde déséquilibrée et assiste avec impuissance à l'irréversible transformation de son environnement. Explorant cette détresse existentielle à travers sept fictions compatissantes, Antoine Desjardins interroge nos paysages intérieurs profonds et agités. Comment la disparition des baleines noires affecte-t-elle la vie amoureuse d'un couple ? Que racontent les gouttes de pluie frappant à la fenêtre d'un adolescent prisonnier de son lit d'hôpital ? Et, plus indispensable encore, comment perpétuer l'espoir et le sens de l'émerveillement chez les enfants de la crise écologique ? Autant de questions, parmi d'autres, que ce texte illustre avec nuance et tendresse, sans complaisance ni moralisme.
Indice des feux peint les incertitudes d'un avenir où tout est encore à jouer.
Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître.
C'est un livre qui a été repris tant de fois, qui a déjà compté un millier de pages raturées. Et si c'était le dernier ? On y entre dans le temps du livre et dans le temps de la maladie : deux pièges monstrueux. Alors qu'une géante rouge grandit au centre du crâne de son frère, l'autrice tente de contenir les éclats de sa pensée. Son miroir jumeau lui renvoie les souvenirs de l'enfance, tout ce qui en elle a désiré que la vie soit magnifiée, sublimée. Elle n'a de cesse de réécrire encore et encore l'expérience de la peur et de la fragilité.
Plaidoyer pour notre insatiable besoin de consolation, Jumeau Jumelle se présente sous forme de fragments condensés, l'écriture y est vive et obstinée, attentive à ce qui s'ouvre et tonne dans le silence d'une conscience confrontée au réel.
Septembre au Nunavik, la toundra se couvre de petits fruits rouges flamboyants.
Une jeune femme retourne à Salluit, deux ans après sa dernière visite, et quelques leçons d'inuttitut plus tard. Certains des enfants qu'elle a connus au camp de jour sont maintenant adolescents. Maggie, Sarah, Louisa, Elisapie et Nathan aiment sortir en quatre-roues, pêcher ou encore partir plusieurs jours chasser le lagopède.
Ils ont leurs secrets, leurs blessures. Leur enfance s'évapore sous les aurores boréales.
Dans ce roman, où la résilience d'une communauté tournée vers l'avenir de sa jeunesse ne vacille jamais, il n'y a pas d'âge pour devenir adulte. Alors que soufflent les premiers blizzards de l'automne, Juliana Léveillé-Trudel offre un récit tendre sur le deuil et la peur de perdre ceux que l'on aime.
La question qui me revenait de plus en plus souvent en tête : existait-il une façon de renouer avec eux ? Sans leur dire quoi faire, cette fois. Plutôt en leur laissant la parole, en écoutant leurs histoires. Faire un bout de chemin pour aller les retrouver dans leur langue.
V. vient d'apprendre que l'on a retrouvé le corps sans vie de sa mère, rejeté par le Saint-Laurent sur une plage de la Gaspésie, l'équivalent « du bout du monde ». Elle regagne là-bas, brusquement, sa maison natale, et se confectionne une « île » au milieu du salon venteux, lieu désigné pour découvrir et mieux effacer - ou la ramener - l'histoire des femmes de sa lignée à travers les journaux manuscrits de sa grand-mère. V. se voit prise dans sa lecture, incapable de s'en détacher. Sa seule échappatoire réside derrière le comptoir d'un bar au village, dans une chevelure rousse aérienne, et s'appelle Chloé.
Les Falaises fait le récit d'un chaos à dompter, d'un grand voyage onirique, historique et féminin, qui de la Gaspésie à l'Islande réunit ces survivantes de mère en fille qui admettent difficilement être de quelque part, préférant se savoir ailleurs et se déraciner à volonté.
Revenue du Québec sur le continent européen après une longue absence, une femme accompagne sa mère dans un épisode dépressif sévère. À la demande mystérieuse de celle-ci, elle lui promet de l'accompagner à Montauk, dans l'État de New York, à son rétablissement. Mais pourquoi Montauk ? Et comment voguer jusque-là ? Elle fait le choix de l'écriture, et s'accroche aux mots, quels qu'ils soient. Confessions, récits, poèmes, listes de médicament, historiques des appels, extraits de livre, de chanson, d'émission de radio deviennent autant de résistances et de matière à littérature pour affronter le vacillement du quotidien.
Petit à petit, se dessine la possibilité d'établir un Montauk poétique, une utopie de calme, hors du mal d'être, où mère et filles se rejoignent.
Livre sans tabou sur la santé mentale, où l'humour et la résilience percent la neige du désespoir, Voir Montauk est écrit contre la souffrance et pour la vie.
Depuis l'enfance, une femme avance, se perd, se métamorphose jusqu'à la disparition, ses pieds dans le sable, ses cheveux au soleil, ses mains ouvertes, son corps fatigué. L'intimité de sa chambre abandonnée explose de mystère et révèle à voix basse l'histoire de ses joies et de ses douleurs.
En un réseau serré d'échos poétiques, Anne Martine Parent intrique silhouettes et fantômes, constellations, forêts, villes de sable et plages en ruines. Les peaux raccommodées de feuilles mortes, les corps féminins trahis et disloqués, qui se défont et se recomposent, deviennent autant de lieux de réparation, d'horizons fulgurants qu'on échafaude en retenant son souffle.
À demi-arbre ou femme, que lui est-il arrivé ? Est-ce le défigurement ou les insectes envahissants qui ont provoqué son sentiment de perte de soi ? Elle est sur le point de craquer, risque de se fendre en son centre. Médecin, hypnothérapeute, chiropraticien sont à son chevet. On la traite, on la bourre de vitamines, on coupe les branches qui frôlent les fils électriques. Pour survivre dans un monde de béton et d'asphalte, elle se tourne vers les autres espèces et réfléchit au soin à accorder au vivant.
Tramant intimité et science des arbres en une suite de fragments poétiques, Mireille Gagné signe un texte écologiste et mordant qui conserve jusqu'au bout l'espoir de générer du bois neuf, d'être sauvée de l'extinction.
Quand j'étais petite, je savais jouer à la lenteur. C'était facile, il suffisait de retenir le paysage. Des suites d'un hiver hâtif, j'ai étrangement perdu cette capacité, comme si le fait d'avoir manqué le signal avait introduit un léger retard entre moi et le temps.
Librement inspiré de la vie du peintre Francis Bacon, Tableau final de l'amour fait le récit d'une quête artistique sans compromis, viscérale, voire dangereuse. Dans une Europe traversée par deux guerres s'impose la vision d'un artiste radical dont l'oeuvre entière, obsédée par le corps, résonne comme un cri. S'adressant à l'amant qui lui a servi de modèle - ce « petit voleur inexpérimenté » qui, en pleine nuit, s'est introduit dans son atelier -, le narrateur retrace les errances de leur relation tumultueuse. Avec ce roman, rappelant l'érotisme de Bataille ou de Leiris, Larry Tremblay poursuit son oeuvre de mise à nu de l'être humain.
Il ne fallait pas peindre la surface des choses, mais ce qu'elle cachait. Ne pas peindre l'espace, mais le temps. Ne pas peindre ton corps, mais sa mort.
Mouron des champs dit l'histoire de vies dures et empêtrées, de destinées de filles de fermiers, de pauvresses du bout du rang, de mères travailleuses infatigables aux désirs corsetés. Revitalisant brillamment le vocabulaire des parlers populaires, Marie-Hélène Voyer fouille les lieux de vie familiaux où se resserrent l'emprise de la domesticité et la violence de la contention. Cette poésie profonde et tassée comme un pain de mie porte la voix des mortes et met en lumière les encagements du passé.
Mouron des champs, suivi de l'essai Ce peu qui nous fonde, est l'occasion pour la poète de revenir sur la disparition de sa mère, cette femme de cendre qui s'effondre, sur les ombres qui planent depuis l'enfance et sur l'affranchissement que permet l'écriture.
Un souffle d'amour pour apprendre à vivre.
Il me faudrait tracer l'histoire / de mes vieilles vivantes / toutes leurs vies raboutées / elles et moi raccommodées / dans un livre / d'amertumes rieuses / et de joies sombres
Dans le blizzard d'une peine d'amour, un texte unique qui renoue avec la vie.
Elle souhaiterait faire encore partie du décor, s'inscrire dans l'ordinaire de chaque jour avec lui, trouver un remède aux morsures de sa douceur.
Elle a peur de le croiser au dépanneur du village et que leurs corps provoquent une perpétuelle dernière fois. Dans sa tête, une question joue en boucle :
Comment se retrouver dans l'étendue de la fin ? Le dehors est posé comme seule réponse au dedans à broil. Pendant que la tempête gronde et que le temps panse lentement la déchirure, la voix de la forêt et des saisons donne à entendre quelque chose comme un début d'apaisement et de gratitude.
Le coeur ouvert aux souffles des bélugas et des ski-doos, Marie-Andrée Gill se réfugie dans l'écriture pour accepter l'impossibilité de l'amour, pour exister quelque part, dans le rappel des moments fous.
Fin des années 1990, Stéfanie Tremblay prend des milliers de photographies de la scène punk rock de Jonquière, une petite ville industrielle québécoise. Vingtcinq ans plus tard, devenue artiste visuelle et autrice, elle propose avec Musique un retour poétique sur ces années de jeunesse et de rage, loin des grands centres, bien avant Facebook. C'est un regard féminin sur une histoire adolescente nord-américaine : le machisme du rock, la violence de la drogue et la tristesse des banlieues, mais aussi les amours immenses, la tendresse infinie et le devenir artiste.
Voguant entre les univers de Nan Goldin et de Didier Wampas, la poésie de Stéfanie Tremblay est incisive, drôle, sexuelle et profondément émouvante.
Dans la forêt, un homme marche en direction du camp de chasse où sa famille s'est réfugiée pour fuir les bouleversements causés par une panne électrique généralisée. Il s'enfonce dans les montagnes en suivant les sentiers et les ruisseaux.
Affrontant l'hostilité de ces contrées sauvages, il doit aussi se méfier des autres qui, comme lui, ont choisi de disparaître dans les bois. Sur son chemin, un petit garçon l'interpelle. Il a une dizaine d'années, une chevelure en broussailles et des yeux noirs comme du charbon. Bien que la présence de cet enfant en ces lieux demeure un mystère, l'homme laisse tomber sa solitude et poursuit sa route avec lui. Lorsqu'ils arrivent au camp, ils découvrent une communauté organisée autour du troc de viande, de tâches diverses et d'une vieille génératrice.
Christian Guay-Poliquin offre avec Les ombres filantes une fable politique étonnante sur la nécessité, pour toute société, de prendre en compte l'avenir de sa jeunesse.
Dans sa chambre ouverte aux bruits du voisinage et de la ville, une jeune femme se donne de bouleversants orgasmes dans le but d'évacuer les marques d'un amour incandescent. Elle lit, écrit, dort sur un matelas pneumatique dans la maison vide que lui prête temporairement sa mère. Dans la couleur variable des jours, elle compte patiemment sur la beauté et la lumière pour renouer avec son existence.
Roman de l'oubli et journal d'écriture inspiré par la prose intrépide de Violette Leduc, Au temps sublime dévoile le corps comme courroie d'un lent deuil, choqué et emmailloté dans la vérité de la chair, embrassant l'expérience d'un plaisir cathartique.
J'écris là. Crûment. Du lieu de ma jouissance. Sans pudeur et sans complexe. Sans désir d'être désirée. Sans désir de provoquer du désir ailleurs que dans mon corps livré au temps sublime de l'orgasme.
You distille et concentre, en un poème unique, les voix et les événements d'une liaison amoureuse. Du premier regard à la rupture, ce texte elliptique, interactif et élégant tente d'atteindre le noyau dur de cette rencontre polyédrique, de révéler ce que l'idylle recèle d'immense et de cosmique dans les détails de ses gestes, de ses paroles, lieux et pensées. À la croisée des chemins poétiques et philosophiques, Chantal Neveu explore dans ce livre une narrativité minimale, existentielle et féminine, développant une réflexion sur la géométrie des corps et des mots. À quelle distance les corps ? se demande-t-elle, déroulant le fil ténu, précieux et brûlant d'une passion.
À Montréal, à la fin de leur adolescence, Mara et Hubert se rencontrent et s'enflamment. Ils courent les rues, les cafés, les expositions, partagent les romans de Kundera et les films de Kusturica, s'échangent des répliques de Roméo et Juliette, vivent sans modération. Ils sont comme deux doigts de la main, amis, amants, amoureux, frère et soeur du quarante-huitième parallèle Nord. Ils rêvent d'un chemin de fer pour s'élancer l'un vers l'autre. Puis tout se précipite : la mort, l'art, l'avenir, jusqu'au point où l'amour s'empêtre et déraille. Dans le cirque suspendu des amours impossibles, Mara et Hubert s'aiment, mais ne le savent pas assez.
De Beyrouth à Prague, de Noranda à Péribonka, il y a des greniers, des patinoires, des lettres, des accidents de parcours, des territoires sauvages, des aveux et des exils. Des corps comme des continents. Des trains imaginaires et une garçonnière.
Une vérité est-elle toujours bonne à dire ? Pouvons-nous être nous-mêmes ? De quoi avons-nous besoin pour bien vivre ou pour avancer vers une idée du bonheur ?
Comment donner un sens à notre travail et à notre repos ? Quel lien existe-t-il entre l'amour et la beauté ? Avec La promesse de Juliette, une heureuse succession de courts essais à la fois simples et profonds, Mustapha Fahmi montre comment la littérature et la philosophie nous aident à nous comprendre et à lire le monde dans lequel nous vivons. Shakespearien de renommée internationale, l'auteur s'accompagne au fil des pages du roi Lear pour réfléchir à l'identité, la fragilité, la dignité et l'amour. On y croise aussi Kant et Kierkegaard, Arendt et Beauvoir, Rodin et Van Gogh, Berlioz et Prokofiev, Austen et Dante.
Il y a le monde de Lola et puis celui des filles, Rosie, Katherine, Isabelle, Sophie et D. Toutes partagent la difficulté d'écrire, de dire, d'être amoureuse, de jouir et d'exister dans une mythologie qui exploite au même titre le sexe, la vie et la création. Lola et les filles à vendre est un texte polyphonique coup-de-poing qui ne s'encombre pas de faux-semblants ; bien au contraire, il fait tomber les masques, se prend de face tous les ressacs. Pornographies, privilèges, trafics, trébuchements et distorsions de l'amour sont ici autant de prémisses de ces « histoires nées du mot bouche / d'une gorge ». L'écriture de Marisol Drouin, une espèce de cheval sauvage, visite d'autres narrations pour accéder à d'autres désirs et gagner ainsi en liberté.
Tout commence au Québec, sur les rives de l'immense lac Saint-Jean. Charles Sagalane a une révélation : construire et disposer au coeur de la nature sauvage des petites cabanes de bois en guise de bibliothèques de survie pour les Robinsons de ce monde. En canot, en raquettes et au volant de sa fidèle Subaru, l'écrivain voyageur arpente le Canada et les États-Unis, muni de bois, d'outils et de livres. Inspiré des journaux de voyage du poète japonais Bashô, ouvert aux influences autochtones et européennes du territoire, Journal d'un bibliothécaire de survie fait le récit des nombreuses années d'un périple sans relâche. Parsemée d'anecdotes et de portraits d'écrivains, pétillante d'esprit, la prose aiguisée de Sagalane rend hommage à la vitalité des littératures francophones d'Amérique du Nord.
Mais qui a dit que la survie devait se tracer en ligne droite ?
Le livre que vous tenez entre les mains est un livre d'eau. Il garantit votre admission à La Société des grands fonds, compagnie secrète et variable, dont les membres aspirent à la rigueur du corail et à la lucidité du poulpe.
Ce récit tressé de lumière, traversé par les courants du souvenir, plonge dans une temporalité fluide et perméable, proche de celle du rêve - une dérive ancrée au monde et au coeur de soi. Daniel Canty, parti à la rencontre des réalités entrevues entre les pages des livres, vous y entraîne dans un parcours bleuté de mélancolie, de Montréal à Vancouver à New York, où il cherche à raviver les premiers enchantements de la littérature et le courage qu'il faut pour plonger en imagination, et remonter vivre.
Avec ces microrécits qui décoiffent, Laurence Leduc-Primeau offre un univers vivant et rafraîchissant, peuplé d'images irrésistibles.
Plongée fantastique dans le pays des poupées de porcelaine et des châteaux en pâte d'amande, cortège de griffons et de licornes, mains entre les cuisses et caresses tendres, fable ailée dissimulée sous le chaos, Zoologies s'émancipe du réel pour se rapprocher de la chair. Cette série de courts textes en prose décline, dans les tons du conte de fées, les couleurs érotiques de l'amour et de la mort, de l'émoi passionné et des seins qui durcissent, des animaux qu'on égorge et éviscère, qu'on nourrit de clous ou qui hurlent à la lune, et dont secrètement chaque blessure est indissociable du plaisir. Laurence Leduc-Primeau expose les principes bestiaux d'une alchimie merveilleuse.
On a les histoires qu'on invente, chéri.
Le Carrousel encyclopédique des grandes vérités de la vie moderne est une oeuvre-monde, une somme baroque et absolue. Écrit sur une période de plus de dix ans, ce livre inventorie et compile des faits et des observations, autant de vérités réelles ou fausses, probables ou non, fabriquées ou périmées. Collection d'aphorismes catégoriques et détraqués, le Carrousel forme un point de rencontre improbable entre l'esprit luxuriant de la Renaissance, les moralistes du XVII e siècle et la paranoïa totalitaire du XX e. Ce texte fou ne recule devant aucun préjugé ni aucune superstition pour ouvrir un vortex de mots qui noue et dénoue les jeux de la vérité et du langage. Un manège d'inattendu, de rire et d'optimisme.
Il faut se méfier des gens qui disent qu'ils vont toujours bien.