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Le Tripode
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Prix du livre Inter 2023 et prix littéraire Le Monde 2022
Attaquer la terre et le soleil (plus de 90 000 exemplaires vendus en grand format) revient en format poche ! Un roman magistral qui incarne la folie et l'enfer de la colonisation de l'Algérie au 19e siècle.
Attaquer la terre et le soleil narre, à travers les voix d'une femme et d'un soldat, le destin de colons pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne du XIXe siècle. En un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne. Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une oeuvre romanesque d'une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès le début du roman fait écho au
Petit Roi, son premier roman (Phébus, 1998). Quant à son thème, il renvoie à sa grande trilogie algérienne :
C'était notre terre (Albin Michel, 2008)
Les vieux Fous et
Un faux pas dans la vie d'Emma Picard (Flammarion, 2011 et 2015), dont le Tripode entreprend actuellement la réédition intégrale. Mathieu Belezi est un écrivain obsédé par l'Algérie, sa colonisation, sa guerre, l'absurdité de son système colonial. Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce roman ?
Attaquer la terre et le soleil dit en tout cas avec une beauté tragique, la folie, l'enfer que fut cette colonisation.
Le Monde, Prix INTER -
" Le vent de ses yeux m'emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l'enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m'étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l'épreuve. Il faut que j'accepte le danger, si seul ce danger a le
pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d'enfance. " L'Art de la joie est principalement le roman d'une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l'Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d'elle l'héritière insoumise d'une famille dégénérée de nobles siciliens, c'est en fait à un apprentissage
de la liberté que cette ouvre nous invite.
Dix ans après sa première parution en France, l'édition semi-poche (collection Météores) du chef-d'ouvre de Goliarda Sapienza. L'auteur Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane dans une famille anarcho-socialiste. Son père, avocat syndicaliste, fut l'animateur du socialisme sicilien jusqu'à l'avènement du fascisme. Sa mère, Maria Giudice, figure historique de la gauche italienne, dirigea un temps le journal Il grido del popolo (Le Cri du peuple).
Tenue à l'écart des écoles, Goliarda reçoit pendant toute son enfance une éducation originale, qui lui donne très tôt accès aux grands textes philosophiques, littéraires et révolutionnaires, mais aussi à la culture populaire de sa ville natale. Durant la guerre, à seize ans, elle obtient une bourse d'étude et entre à l'Académie d'art dramatique de Rome. C'est le début d'une vie tumultueuse. Elle connaît d'abord, très rapidement, le succès au théâtre, avant de tout abandonner pour se consacrer à l'écriture.
S'ensuivent des décennies de recherches et de doutes, d'amours intenses. Son ouvre, complexe et flamboyante, laisse les éditeurs italiens perplexes et c'est dans l'anonymat que Goliarda Sapienza meurt en 1996. Elle ne trouve la reconnaissance qu'en 2005 avec le succès en France de la traduction de son roman L'Art de la joie. Depuis, ses livres sont redécouverts en Italie. Les éditions Le Tripode
conduisent désormais la publication de ses ouvres complètes. -
Le récit poignant d'une veuve et mère de quatre enfants, prise au piège de l'enfer colonial. Mathieu Belezi dévoile ici une autre facette de son talent, aux antipodes de
Moi, le Glorieux. Le livre pourrait se comparer à
Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras et nous offre un portrait de femme mémorable, proche de la Séraphine d'
Attaquer la terre et le soleil.
Dans les années 1860, la France, peinant à peupler le territoire colonisé, offre à la veuve Picard une ferme et 20 hectares de terre en Algérie. Pour échapper à la misère et donner un avenir à ses quatre fils, elle accepte et s'engage à corps perdu dans l'aventure.
Roman de l'obstination et de l'espoir, Emma Picard est la litanie entêtante d'une femme qui, durant toute une nuit, raconte au dernier fils survivant leur descente aux enfers. La pauvreté, le travail acharné, la famine, les sécheresses, les invasions de sauterelles... mais aussi les joies, les rires perçants, l'amour infini d'une mère pour ses enfants, et celui sans illusions d'une femme esseulée pour son amant. Personnage tragique et noble, Emma Picard porte à bout de souffle son destin sur " cette terre d'Algérie qui n'a jamais voulu et ne voudra jamais de nous ". -
Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.
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Peau-de-Sang est le cinquième roman d'Audrée Wilhelmy, et celui de la maturité. Portrait d'une femme extraordinaire à la fois mère, sorcière et prostituée, ce roman est habité d'une force rare, incantatoire, à la croisée de la liberté de Goliarda Sapienza et de la poésie de Bérengère Cournut.
Isolée dans le froid et la solitude des forêts, la ville de Kangoq est figée dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos.
Peau-de-Sang est le cinquième roman d'Audrée Wilhelmy, et celui de la maturité. Portrait d'une femme extraordinaire à la fois mère, sorcière et prostituée, ce roman est habité d'une force rare, incantatoire, à la croisée de la liberté de Goliarda Sapienza et de la poésie de Bérengère Cournut. -
À la suite du meurtre de son père, le jeune Faïel est chassé de sa ville natale. Avec sa mère et sa petite soeur, ils abandonnent leurs biens et s'enfuient, dans la hâte, à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil. Le roman raconte l'histoire de leur quête.
À la suite du meurtre imprévisible de son père, le jeune Faïel est chassé de sa ville natale. Avec sa mère Sisine et sa petite soeur Nénelle, tous trois devenus étrangers, ils abandonnent leurs biens et s'enfuient, dans la hâte, à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil. Le roman est l'histoire de cette quête, mais aussi de ceux que leur vie va croiser. Et c'est une grande histoire, pleine de mystères, envoûtante et âpre. Un récit où les êtres aiment, chantent et se taisent, où les langues et les mémoires s'affrontent. Une fable où les montagnes, les arbres et les oiseaux se font les gardiens de secrets anciens, tandis que des femmes veillent et oeuvrent sans cesse dans l'espoir de sauver l'humanité. -
"Poétique, éco-féministe, puissant." (Librairie L'Armitière, Rouen) Bérengère Cournut confirme qu'elle fait partie de ces auteurs en prise avec les questionnements de leur temps. Sa Zizi Cabane, c'est l'amie avec qui l'on voudrait affronter les épreuves de la vie.
Odile a disparu, laissant derrière elle son mari Ferment et leurs trois enfants. Privés de la présence maternelle, Béguin, Chiffon et la jeune Zizi Cabane doivent trouver un nouvel équilibre. Mais rien ne se passe comme prévu dans la maison. Une source apparaît dans le sous-sol. Un drôle de vent rôde... Et tandis que tante Jeanne essaie de ramener un peu de raison là-dedans, Marcel Tremble, grand-père surgi de nulle part, accompagne avec tendresse la folie de ces êtres abandonnés. Que vont devenir les chagrins ? Sur quelles pentes vont-ils désormais rouler ?
Après le voyage arctique de De pierre et d'os, Bérengère Cournut réussit une nouvelle fois l'invraisemblable : mêler la poésie au roman pour dire en souriant la douleur, associer le quotidien aux rêves pour réinventer avec force un chemin de vie.
Ce roman surnaturel célèbre la liesse intérieure et l'aptitude à préserver ce que l'on croit.
(Marine Landrot - Télérama) L'une de nos romancières les plus singulières.
(Marianne Payot - L'Express) Un roman-conte d'une poésie inouïe. Et une des plus belles surprises de la rentrée littéraire 2022.
(Isabelle Bourgeois - Avantages) Une fantaisie presque mystique et bouleversante.
(Amandine Schmitt - L'Obs) Il y a beaucoup de poésie, voire de magie, dans cette histoire.
(Biba) -
Paresse générale ! Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Paresse pour tous : un roman espiègle qui offre ?le portrait d'une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient.
Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Telle est la proposition qu'Émilien Long, prix Nobel français d'économie, fait dans son dernier ouvrage, Le Droit à la paresse au XXIe siècle. Très vite, portée par la renommée de l'économiste et le sérieux de ses analyses, l'idée fait son chemin dans le débat public. Moquée par les uns, portée au nues par les autres, elle se retrouve au bout du compte débattue dans toutes les rédactions, sur tous les plateaux télé. En quelques jours, elle devient le sujet sur lequel tous doivent se prononcer. Et si un autre monde était possible ?
L'ampleur du phénomène est tel qu'Émilien Long, pris de court par le succès colossal de son livre, se voit poussé par ses proches à l'élection présidentielle de 2022. L'enjeu est simple : changer de modèle de société, sortir d'un productivisme morbide pour redécouvrir le bonheur de vivre.
Paresse pour tous est un roman espiègle. Fort d'une érudition jamais pédante et de clins d'oeil taquins à nos choix de vie, il rend crédible une utopie, celle d'une société qui renverse ses priorités et prend le temps d'exister.
Après La Grande Panne, roman d'une France qui se retrouvait à l'arrêt, Hadrien Klent nous offre cette fois-ci avec le même humour le portrait d'une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient. -
Après
Paresse pour tous, la nouvelle utopie d'Hadrien Klent enfin en poche !
Prendre le temps de vivre...
Qui aurait pu croire qu'on ne travaillerait plus que trois heures par jour ? C'est pourtant bien ce qui arrive aux Français depuis la victoire à la présidentielle d'Émilien Long, qui a osé légaliser le droit à la paresse.
Mais dans une société libérée du joug du travail, il reste bien des obstacles : lobbys agressifs, nantis révoltés, nostalgiques du monde ancien et opposants politiques démagogiques font feu de tout bois pour mettre à bas ce nouveau système. Le président de la république, tout iconoclaste qu'il soit, peut-il vraiment inverser les priorités de notre société ? Y compris en remettant en cause sa propre place dans une république qui n'a toujours pas tourné la page du Roi-soleil ?
Partisan d'une utopie réaliste, Hadrien Klent nous avait proposé dans
Paresse pour tous (Le Tripode, 2021) la vision réjouissante d'une société s'émancipant des mythologies du monde capitaliste. Avec
La Vie est à nous, il convoque le souvenir du Front populaire pour rappeler qu'il est possible de faire de la politique d'une façon radicalement différente.
" Nous sommes la voix de ceux qui ne veulent plus subir un monde qu'ils n'ont pas choisi, pas construit, pas rêvé, pas imaginé. "
Émilien Long & Souleymane Coly -
Les aquarelles apportent à ces textes rares une grâce intemporelle.
Télérama
Les poèmes méconnus de Kipling illustrés par Pratt
À ceux qui ne voient en Rudyard Kipling que l'écrivain de la célébration coloniale britannique, les poèmes rassemblés et illustrés par Hugo Pratt dans cette édition s'attachent surtout à montrer des soldats pris dans des conflits qu'ils ne font que subir, et que leur seule victoire est d'y survivre.
C'est précisément en cela que les oeuvres de Kipling et Pratt se rejoignent. Pratt ne chante pas la guerre et ses exploits. Lui, qui fut engagé à treize ans dans des combats douteux en Éthiopie, s'intéresse à ce que deviennent les hommes dans cette folie.
En une vingtaine de poèmes et une trentaine d'aquarelles, Pratt et Kipling nous rappellent que les plus grandes épopées militaires reposent sur des soldats que l'on déplace comme des pions.
Ici, les militaires ne sont pas des héros. Ce sont juste des soldats qui essaient de rester humains. -
L'Algérie française s'effondre, les fellaghas ont pris les armes et la révolte explose : les colons quittent le pays par bateaux entiers. Mais Albert Vandel, le plus riche d'entre eux, refuse l'évidence et décide de rester. Habité par sa rage, fabuleusement vieux et toujours terrifiant, il défie l'apocalypse qui s'annonce. Barricadé dans sa forteresse, entouré de ses derniers fidèles, il décide, coûte que coûte, d'honorer jusqu'au bout sa légende.
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L'homme qui savait la langue des serpents
Andrus Kivirähk
- Le Tripode
- Meteores
- 28 Mai 2015
- 9782370550637
L'Homme qui savait la langue des serpents raconte l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents, de sa sour qui tomba amoureuse d'un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu'il aimait tant, d'une jeune fille qui croyait en l'amour, d'un sage qui ne l'était pas tant que ça, d'une paysanne qui rêvait d'un loup-garou, d'un vieil homme qui chassait les vents, d'une salamandre qui volait dans les airs, d'australopithèques qui élevaient des poux géants, d'un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu épouvantés par tout ce qui précède.
Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas scandinaves, L'Homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et de l'imagination franchement délirante d'Andrus Kivirähk. Le roman retrace dans une époque médiévale réinventée la vie peu banale d'un jeune homme qui, vivant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l'emporter. Une fable ? Oui, mais aussi un regard ironique sur notre propre époque.
L'Homme qui savait la langue des serpents a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2014.
Andrus Kivirähk est un écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Véritable phénomène littéraire dans son pays, romancier, journaliste et essayiste, il est l'auteur d'une oeuvre déjà importante qui suscite l'enthousiasme tant de la critique que d'un très large public, qui raffole de ses histoires. Andrus Kivirähk écrit des romans et des nouvelles, des pièces de théâtres, des textes et des scénarios de films d'animation pour enfants. -
Le démon de la colline aux loups
Dimitri Rouchon-Borie
- Le Tripode
- Meteores
- 9 Juin 2022
- 9782370553287
Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin.
Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d'amour et de passion, de moments de lumière... Il dit sa solitude, immense, la condition humaine.
Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C'est surtout un flot ininterrompu d'images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.
L'illustration de couverture a été réalisée par Clara Audureau.
Finaliste du Prix Goncourt du premier roman.
Lauréat du Prix Première de la RTBF 2021.
Lauréat du Prix du premier roman des Inrockuptibles 2021.
Lauréat du Prix Louis Guilloux 2021.
Lauréat du Prix Roblès 2021.
Lauréat du Prix Poulet-Malassis 2021.
Lauréat du Prix des librairies Payot.
Lauréat du Prix [du métro] Goncourt. -
L'ultime roman ultime d'Edgar Hilsenrath en poche ? Un avertissement face au retour des extrémismes.
Hilsenrath raconte le retour de Lesche, survivant du ghetto, en Allemagne. Trente ans plus tard, il peine à trouver sa place dans Berlin, marqué par le consumérisme, la chute du Mur et la résurgence du fascisme, qui forment la trame de ce retour désenchanté au pays natal.
Écrivain de la Shoah et de l'exil, Edgar Hilsenrath livre avec Terminus Berlin un roman aussi ironique que poignant, celui du retour désenchanté en Allemagne. Son héros retrouve, comme Hilsenrath, son Allemagne natale près de trente ans après avoir quitté l'Europe et ses fantômes. Le temps est venu de faire le bilan d'une vie tourmentée.
Fidèle à son humour, Hilsenrath raconte avec un sens aigu de la dérision le destin de son alter ego littéraire. Lesche, traumatisé par son expérience du ghetto, peine à trouver sa place dans un Berlin marqué par le consumérisme et la chute du Mur. Les rencontres improbables et la résurgence glauque du fascisme forment la trame de ce roman lapidaire et ironique, qui émeut par la figure de clown triste que l'auteur y révèle.
Après avoir écrit ce roman, Edgar Hilsenrath décida que son oeuvre était close. -
Un roman graphique exceptionnel sur un homme survivant à la violence, un condensé d'émotions et de pudeur.
En 2014, dans le cadre de l'exposition Conflict, Time, Photography à la Tate Modern de Londres, le photographe Jim Goldberg propose une carte blanche à Kamel Khélif, qui décide alors de transmettre l'histoire de N'Diho Monozande. En 2008, cet homme avait vu au Congo son épouse et leurs huit enfants assassinés par un groupe armé. Lui-même fut laissé pour mort après avoir reçu un coup de machette. Les peintures et le texte que l'artiste lui a dédiés n'avaient jamais été publiés depuis.
L'oeuvre de Kamel Khélif demeure largement méconnue en France, sans doute à cause de sa singularité'. Elle est à l'image de
Monozande, à la fois artistique, littéraire et mémorielle, toute entière vouée à l'observation du monde, à l'empathie.
D'Homicide (avec Amine Medjdoub, Z'éditions, 1996) au
Temps des crocodiles (avec Mathieu Belezi, Le Tripode, 2024), elle invoque comme aucune autre notre rapport à nous-même, à l'autre, à l'exil, au déracinement. -
Les lettres inédites de Goliarda Sapienza
De la longue conception de L'Art de la joie à son séjour en prison, de billets doux à son amant aux règlements de compte avec des proches, ce recueil révèle, au-delà des textes autobiographiques, la femme tourmentée que fut Goliarda Sapienza.
Parallèlement à ses journaux intimes (Carnets, Le Tripode, 2019), Goliarda Sapienza a tenu une correspondance importante durant une grande partie de sa vie. Miroirs du temps rassemble un florilège de ces lettres qu'elle a rédigées (et pas toujours envoyées) durant la seconde moitié du vingtième siècle. Écrites du début des années 1950 jusqu'à quelques mois avant sa mort en 1996, elles révèlent une femme souvent tourmentée, et toujours hantée par le désir de vivre. Révélatrices du rapport de l'autrice à l'écrit, chacune de ces lettres est guidée par un besoin vital d'exprimer et de transmettre sa manière de penser, de ressentir et d'être au monde, d'aimer aussi. Elles apportent - au-delà du contexte historique et intime fluctuant - des éléments biographiques fondamentaux pour comprendre Goliarda Sapienza, et de nombreuses clés de lecture de ses oeuvres. Ce qui se devine au fil de ses romans et récits se retrouve ici mis en lumière sous une autre forme d'évidence : dépassant sa solitude et les refus éditoriaux, les conflits amicaux et les passions amoureuses, Goliarda Sapienza sera restée dans une recherche constante de sa vérité existentielle. -
L'édition intégrale de l'oeuvre de Charlotte Salomon enfin de nouveau disponible !
Pionnière du roman graphique, Charlotte Salomon a été découverte du grand public grâce au roman Charlotte de David Foenkinos. Cette nouvelle édition, à prix réduit, de Vie ? ou Théâtre ? est attendue par ses nombreux admirateurs.
Vie ? ou Théâtre ? constitue un cas unique dans le champ de la création du XXe siècle. Il s'agit de la seule oeuvre de son autrice, Charlotte Salomon, jeune Allemande juive née en 1916 et assassinée à Auschwitz en 1942. Réfugiée en 1939 dans la région de Nice, elle assiste au suicide de sa grand-mère, qui se défenestre sous ses yeux. Elle découvre alors qu'elle est issue d'une lignée maternelle marquée par les suicides depuis plusieurs générations. Confrontée par ses origines à la double menace du nazisme et d'une tragédie familiale, Charlotte Salomon choisit d'y répondre en créant, entre 1940 et 1942, un roman graphique composé de 781 planches et de plusieurs centaines de calques. L'ensemble - mêlant gouaches, textes et annotations musicales - remet en scène l'histoire de sa famille depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à 1940. À la lecture, Vie ? ou Théâtre ? se présente tout à la fois comme un document historique de premier ordre, une réflexion poussée sur la création artistique et le sens de l'existence, une comédie humaine sur le jeu des passions et un bouleversant roman d'apprentissage d'une jeune femme qui sait sa vie menacée, enfin une oeuvre totale qui ne présente aucun équivalent. -
Élisée Reclus : Penser l'humain et la terre
Isabelle Louviot, Georges Peignard
- Le Tripode
- 24 Octobre 2024
- 9782370554390
Un essai biographique illustré pour découvrir la figure intellectuelle exceptionnelle d'Elisée Reclus, géographe anarchiste, humaniste et précurseur d'une pensée écologique.
Géographe visionnaire, anarchiste convaincu, végétarien et naturiste précoce, voyageur sensuel et écrivain prolixe, Élisée Reclus (1830-1905) est l'une des figures intellectuelles les plus étonnantes de notre histoire. Et des plus oubliées. Isabelle Louviot et Georges Peignard nous invitent, dans cet essai biographique enrichi d'une anthologie de textes, à redécouvrir la pensée de cet homme, toujours féconde. -
Un portrait unique de Goliarda Sapienza, l'autrice de
L'Art de la joie
Angelo Maria Pellegrino fut l'ultime compagnon de l'écrivaine italienne, et celui qui sauva son oeuvre de l'oubli : il nous livre ici, comme une conclusion à son oeuvre, le portrait d'une femme exceptionnelle et de l'amour qui les a unis.
Fascinée par l'oeuvre de Goliarda Sapienza, une jeune photographe italienne contacte Angelo Maria Pellegrino pour lui faire une proposition : elle souhaite se rendre avec lui à Gaeta, où le couple vécut ses dernières années. Angelo accepte et, à peine revenu dans les méandres de cette petite ville balnéaire à mi-chemin de Naples et de Rome, le voilà emporté par les souvenirs. Il y a la mémoire des lieux, bien sûr, à commencer par la maison où Goliarda a terminé
L'Art de la joie et dans laquelle elle est morte ; les bars et les trattorias où ils aimaient se retrouver ; la plage d'où elle partait souvent nager. Mais il y a aussi tous les autres souvenirs, si puissants, cette mémoire de papier et de mots qui redouble la vie vécue : l'expérience de la guerre, de la prison, de la solitude et de l'échec, de leur rencontre surtout, de l'écriture, ensemble, coude à coude, dans l'amour des mots.
Goliarda n'est pas un récit comme les autres. Portrait magnifique d'une femme dont on mesure mieux par ce livre la liberté et la solitude, il porte également en lui le témoignage d'un amour qui fut hors normes, qui s'émancipe du temps. Enfin, il est aussi un hommage - à travers la figure de la photographe Judith - à toutes les femmes qui ont fait aujourd'hui de Goliarda Sapienza un repère intime, une vérité existentielle. -
Un magnifique hymne à la nature et à la beauté du monde.
Pierre Assouline Après une nuit de violent orage, un homme voit toquer à la porte de sa maison de campagne Monsieur Sécaillat, le vieux paysan d'à-côté. Qu'est-ce qui a pu pousser ce voisin secret, bourru, généralement si avare de paroles, à venir jusqu'à lui ? L'homme lui apporte la réponse en le conduisant dans leur champ mitoyen : emporté par la pluie violente et la terre gorgée d'eau, un pan entier d'un ancien mur de pierres sèches s'est éboulé. Or, au milieu des décombres et de la glaise, surgissent par endroits de mystérieux éclats de poterie. Intrigués par leur découverte, les deux hommes vont décider de mener une fouille clandestine, sans se douter que cette décision va chambouler leur vie.
S'il se nourrit des oeuvres de Giono et de Bosco, Le Dit du Mistral n'est pas un livre comme les autres. C'est le début d'un voyage, un roman sur l'amitié, la transmission, sur ce que nous ont légué les générations anciennes et ce que nous voulons léguer à celles à venir. C'est un récit sur le refus d'oublier, une invitation à la vie où s'entremêlent histoires, légendes et rêves. C'est une fenêtre ouverte sans bruit sur les terres de Provence, la photographie d'un univers, un télescope aimanté par les dieux. -
L'oeuvre majeure d'un peintre hors normes qui narre, en 152 planches, l'errance d'un artiste après une rupture amoureuse, entre Paris, Marseille et Alger.
Composé de 152 planches au format A3, Dans le coeur des autres narre la quête d'un artiste après une rupture amoureuse. Confronté au double exil de son chagrin et de son déracinement, l'homme erre entre les trois villes qui ont accueilli son histoire d'amour (Paris), le flux de sa vie (Marseille) et sa naissance (Alger).
Kamel Khélif aura mis près de trois années à peindre et écrire cette oeuvre majeure où, à l'instar d'autres livres antérieurs, il met en scène un personnage qui se devine comme son avatar littéraire. -
Le récit intime du naufrage amoureux et de la dépression de Goliarda Sapienza qui a précédé l'écriture de L'Art de la joie.
Pour qui admire Goliarda Sapienza, il est difficile d'aborder Le Fil de midi sans une émotion profonde, tant ce récit dévoile l'une des périodes les plus douloureuses et capitales de sa vie. En 1962, Goliarda Sapienza a 38 ans et n'a encore rien publié. Elle traverse une crise conjugale au début des années 1960 qui la plonge dans un dénuement qui s'accroit jusqu'en 1962, où elle fait une tentative de suicide. Sauvée, elle subit une cure d'électrochocs de laquelle elle ressort amnésique au point d'avoir oublié la plus grande partie de sa vie durant les dix dernières années. Elle est alors aidée par un jeune psychanalyste. Le Fil de midi se présente comme le récit de cette thérapie et du chaos intime qui traverse Goliarda Sapienza. -
1933. Max, le fils bâtard de la pute Minna Schulz, s'enrôle dans les SS à l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Affecté dans un camp d'extermination où disparaissent son meilleur ami (juif) et toute sa famille, il endosse après la guerre l'identité de son ami assassiné. Max, devenu Itzig Finkelstein, épouse la cause juive et traverse l'Europe pour rejoindre la Palestine, où il devient barbier et sioniste fanatique.
Trente ans avant Les Bienveillantes de Jonathan Little, Le Nazi et le Barbier raconte l'Holocauste du point de vue du bourreau. L'humour (noir) en plus.
Écrit durant l'exil d'Hilsenrath à New-York, le livre fut d'abord un best-seller aux Etats-Unis avant d'être publié en Allemagne, avec un succès polémique. Désormais considéré comme un classique, ce titre montre un autre aspect, tout aussi iconoclaste, du génie littéraire de l'auteur de Fuck America.
Traduit par Jörg Stickan & Sacha Zilberfarb.
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Le chef d'oeuvre de l'un des écrivains argentins les plus importants du XXe siècle.
Peu de livres donnent au lecteur l'impression, dès les premières pages, d'être confronté à un chef d'oeuvre absolu.
L'Ancêtre, de Juan José Saer, appartient à cette catégorie.
" De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. "
Le roman est inspiré d'une histoire réelle. En 1515, un corps expéditionnaire de trois navires quitte l'Espagne en direction du Rio de la Plata, vaste estuaire à la conjonction des fleuves Parana et Uruguay. Mais, à peine débarqués à terre, le capitaine et les quelques hommes qui l'accompagnent sont massacrés par des Indiens. Un seul en réchappe, le mousse : fait prisonnier, accueilli dans la tribu de ses assaillants, il n'est rendu à son monde que dix ans plus tard, à l'occasion d'une autre expédition naviguant dans ces eaux. De ce fait historique Juan José tire une fable universelle qui interroge le sens des destinées humaines et le pouvoir du langage. Arrivé à la fin de sa vie, le mousse se souvient comment, soixante ans plus tôt, il a été amené pendant toutes ces années à partager l'existence d'une tribu d'hommes anthropophages au point de bouleverser sa vision du monde...
La première édition de ce livre a été menée par Flammarion en 1987. Cette nouvelle édition est postfacée par Alberto Manguel. La traduction, de Laure Bataillon a reçu en 1988 le prix de la meilleur traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET). Après la mort de la traductrice, il fut décidé que le prix porterait dorénavant son nom.