Alors que Patrick Hamlin se rend à Los Angeles pour superviser le passage à l'écran de son roman, il se retrouve chargé par la production de surveiller Cassidy Carter, actrice principale du film qui menace de faire dérailler le projet.
Méprisée par son mari, Rachel Clayborne, 32 ans, fuit l'Illinois en pleine nuit avec son bébé, pour rejoindre le seul endroit qu'elle considère comme un refuge possible : la ferme de sa grand-mère dans le Wisconsin.
Mais celle-ci est mourante et veut léguer la maison à son auxiliaire de vie, Diane Bishop, membre de la tribu amérindienne des Ojibwés, expropriée de sa terre par un barrage dont la construction a été imposée par...
La famille Clayborne. Bouleversée par la beauté saisissante du lieu et ses retrouvailles avec son premier amour - le fils de Diane, Joe Bishop -, Rachel est emportée dans un tourbillon existentiel : doit-elle se battre pour garder cette maison qui fut le refuge de son enfance ? Ou la restituer aux Bishop par souci de justice, comme l'y incitent ses valeurs et sa morale ?
Saga?familiale?et?drame?intimiste tissés de magnifiques portraits de femmes, La Crue met en lumière, grâce à une écriture sensible et lyrique, ce que le barrage a détruit, une nature somptueuse et le mode de vie Ojibwé.
Avec subtilité, Amy Hassinger évoque?la?folie?démiurgique?de?l'Homme et?la?part?la?plus?sombre?de?l'histoire?des?États-Unis?:?l'anéantissement de?la?culture?amérindienne.
« C'é moi ki è cramais la poubel » Qui a écrit ça sur le mur du lycée agricole ? Qui a mis le feu à la poubelle ? C'est peut-être Donovan, il n'est pas comme les autres. Ou Arès, le nouveau. Ou alors Chloé, la seule fille, ou presque, du lycée.
Cinq ans après la mort de sa mère, un jeune transgenre syro-américain, mal dans son corps, passe ses journées enfermé dans l'appartement qu'il habite avec sa grand-mère. Le seul moment où il se sent libre, c'est quand il réalise la nuit des fresques sur les immeubles du quartier. Une nuit, il découvre le journal abandonné d'une artiste syro-américaine, Laila Z, dont le passé se trouve être lié à celui de sa mère et de sa grand-mère. Plus surprenant, le journal lui révèle le destin de personnes homosexuelles et transgenres au sein de sa propre communauté. Réalisant qu'il n'a jamais été seul, il revendique officiellement un nouveau nom : Nadir. Alors qu'un nombre sans précédent d'oiseaux se regroupe dans le ciel de New York, Nadir tente de découvrir ce qui est arrivé à Laila Z.
Alors que les mouvements #MeToo et #balancetonporc ont dévoilé à quel point les inégalités et discriminations perduraient dans le monde de la culture, Reine Prat revient sur le fonctionnement interne du secteur, ses bouleversements récents, ses caractéristiques et le (long) chemin qu'il reste encore à parcourir. Car si l'on y encense l'ouverture et la diversité, cet univers, qui aime à cultiver l'entre-soi, reste encore et toujours un bastion d'hommes blancs, cishétéros et issus des classes moyennes et supérieures.
L'autrice analyse ainsi comment l'organisation du travail artistique et culturel et les représentations qui en découlent sont liées, et contribuent à alimenter et reproduire une « culture patriarcale ».
Au printemps 1957, Otis Kidwell Burger et ses deux jeunes enfants se rendent dans une maison isolée au coeur des montagnes Catskill, au nord de New York, appartenant à un couple d'amis. Chaque nuit, Otis prend la plume et explore les émotions que lui inspire cet endroit magique et magnifique.
Quand le couple d'amis les rejoint, quelque chose se noue entre Otis et le mari - quelque chose que l'on voit émerger ou que l'on devine. Car l'amour dont il est question ici semble mouvant, protéiforme. L'arrivée de l'homme est un éveil, sa présence une félicité, son départ un deuil. Tout au long du récit, les mots d'Otis nous entraînent dans son lien mystique avec le monde naturel, dans la puissance sublime d'une passion qui ne saurait trouver de destin ailleurs que dans l'instant présent.
Quand la pensée révolutionnaire du sous-commandant Marcos souffle sur la banlieue de Rodez : la France périurbaine a trouvé son Don Quichotte !
Diplômée en littérature à l'université de Sydney, une jeune femme aspire à vivre de sa plume aux États-Unis. Pour payer son billet d'avion, elle prend un emploi dans un centre d'appel d'urgence. Huit heures par jour, elle se retrouve plongée dans les tragédies humaines et les désastres écologiques qui frappent le pays.
Au fil des jours, ce travail commence à l'affecter : elle se met à boire jusqu'aux limites du coma, à errer seule dans Sydney ou à avoir des relations sexuelles non protégées avec des inconnus. Elle se réveille chaque matin le corps un peu plus marqué par ses nuits de dérive, habitée par une terreur grandissante face aux désordres climatiques qui ravagent l'Australie. Parviendra-t-elle à dépasser ses peurs et sa mélancolie pour affronter l'inconnu ?
Dans un style plaisant, clair et imagé, alliant rigueur scientifique et intensité du récit, Carolyn Steel met en évidence le lien fondateur entre civilisation et alimentation. Elle suit le trajet des aliments jusqu'à la ville, puis du marché ou du supermarché à la cuisine, et enfin de la table à la décharge ou aux égouts ; et offre ainsi une vision fascinante de l'évolution des cités à travers le prisme de la nourriture.
Alors que les villes engloutissent 75 % des ressources de la planète et que la population urbaine devrait doubler d'ici 2050, le sujet est plus que jamais d'actualité :
Comment nourrir la ville de demain ? Dans le dernier chapitre, Carolyn Steel dresse le tableau de la ville « sitopique », pour mieux concevoir nos villes et leur arrière-pays, afin d'y vivre en harmonie.
Durant le premier confinement, Tony Durand prend l'habitude de profiter du temps exceptionnellement ensoleillé dans son jardin. Un matin, dans un élan d'euphorie devant le printemps naissant, il s'abandonne à la rêverie et s'imagine devenir chevreuil. Et à sa grande surprise, quelques jours plus tard, il se retrouve face à un jeune chevreuil qui a bondi par-dessus la haie...
Devenir chevreuil a pour origine cette coïncidence, ce rendez-vous entre l'imaginaire et la réalité. En nous contant la vie d'un jeune cervidé dans une nature en plein éveil, l'auteur fait littéralement corps avec lui, se projette dans les sensations de son double animalier. Il nous emporte ainsi dans sa fascination pour ce chevreuil vif et livre, et nous ouvre les portes du vivant et des imaginaires qu'il peut susciter
En 1845, Samuel Long, jeune esclave noir, réussit à s'enfuir de la plantation de son maître, en Virginie. Après avoir emprunté, le "chemin de fer clandestin" - maillage de personnes qui, depuis les Etats du Sud, aidaient les esclaves en fuite à rejoindre le Canada -, il arrive au lac Walden et se lie avec le cercle des philosophes transcendantalistes, dont Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson.
A leurs côtés, il va tenter d'apprivoiser sa nouvelle condition d'homme libre. Mais cette rencontre est également la confrontation de deux mondes : celui de Samuel Long, synonyme de souffrance et de révolte, et celui des intellectuels blancs qui, bien qu'abolitionnistes, se retrouvent néanmoins confrontés à leurs propres privilèges et contradictions. Dans ce récit puissant, Norman Lock examine des enjeux qui continuent de diviser les Etats-Unis et l'ensemble des sociétés occidentales : le racisme, les inégalités de destins, le droit à la liberté.
Il montre aussi, de manière plus suggestive, comment le naturalisme de Thoreau est inséparable de son engagement abolitionniste, faisant de lui un précurseur de l'écologie décoloniale.
Un botaniste vieillissant, de renommée internationale, se retire dans sa maison de famille dans la campagne allemande pour écrire un ultime ouvrage visant à critiquer les méthodes de la botanique moderne. À mesure qu'il avance dans la rédaction, il réalise que son travail scientifique consistant à répertorier et classer la flore du monde entier l'a en réalité tenu à l'écart de la nature, de sa vitalité et de son essence fondamentale.
Et alors que sa force physique décline, son visage progressivement envahi par une mousse verte et mystérieuse, il se remémore le besoin compulsif qu'avait son père d'élaguer la végétation et de repousser toujours plus loin l'avancée naturelle de la forêt sur les limites de leur propriété. Il se souvient aussi, entre écriture et promenades, comment il a fui avec sa famille le fascisme naissant, ou encore ses premiers émois amoureux.
Klaus Modick nous plonge ainsi dans les pensées d'un homme qui réexamine sa vie et accède à une compréhension nouvelle, et plus profonde, de l'amour, de la mort et du monde naturel. Il offre aussi une réflexion philosophique sur le langage et la manière qu'il peut avoir de nous tenir à l'écart du coeur vivant de ce qu'il désigne. Mousse explore enfin nos besoins les plus fondamentaux de transcendance et de connexion au monde, et livre un testament émouvant de notre relation intime à la nature.
Après avoir assisté à l'assassinat de sa mère par des braconniers, un jeune éléphant mène une vie de dur labeur au service des êtres humains. Dévoré par le désir de vengeance, il parvient à se libérer de ses oppresseurs et terrorise les villageois de l'Inde du Sud : il piège ses victimes, puis ensevelit leurs corps sous des tas de feuilles et de poussière, ce qui lui vaut d'être surnommé « Le Fossoyeur ».
Manu, le fils d'un riziculteur pauvre, se trouve emporté contre son gré dans le milieu sordide du trafic d'ivoire, aux côtés de son frère Jayan, jeune homme incontrôlable et dangereux qui voit dans le braconnage un moyen d'échapper à la misère des campagnes.
En parallèle, Emma, une Américaine, réalise un film documentaire sur Ravi Varma, un charismatique vétérinaire qui recueille et soigne de jeunes éléphants orphelins au sein d'une réserve naturelle. Témoin de pratiques douteuses entre certains responsables de la réserve et des sociétés d'exploitation forestière, elle se retrouve impliquée dans une affaire qui remet en cause ses convictions bien établies.
À travers ces trois destins, Tania James nous livre un récit déchirant et haletant sur le commerce de l'ivoire, et explore la frontière poreuse entre conservation et corruption. Ce roman dépeint la complexité morale de l'homme, qui oscille entre amour et trahison, devoir et loyauté, ainsi que sa relation brisée avec les animaux et la nature.
De nos ancêtres chasseurs-cueilleurs aux appétits gargantuesques des villes modernes, la nourriture a conditionné nos corps, nos villes et nos paysages, notre vie politique, notre économie, nos manières de penser. Mais face aux dérèglements écologiques, à l'explosion de l'obésité et des famines, la nourriture menace aujourd'hui notre futur. En cause ? Le peu de valeur que nos sociétés industrielles ont choisi de lui accorder.
En s'appuyant sur les enseignements de plusieurs disciplines, ainsi que sur des récits d'agriculteurs, de designers et d'économistes, Carolyn Steel propose de redéfinir notre relation à la nourriture, ainsi qu'aux uns et aux autres, avec pour nouvelle règle d'or : « Nourris ton prochain comme toi-même. ».
Afin de justifier leur braquage sans précédent des comptes publics, les nouveaux philanthropes arguent qu'après avoir été les meilleurs pour faire fortune, ils seront les meilleurs pour faire le bien. La crise de la Covid est, de ce point de vue, paroxystique : les milliardaires s'enrichissent pendant que le reste de l'humanité sombre dans la grande pauvreté et certains cachent cette intolérable réalité chiffrée, en offrant aux hôpitaux quelques masques, bidons de gels, voire quelques piécettes...
Démontrant comment la France copie le pire du système américain avec des donateurs et des entreprises supposément mécènes applaudis par des politiques complices, Vincent Edin tacle sévèrement celles et ceux qui prétendent exercer un rôle d'intérêt général tout en se soustrayant à l'impôt.
En 2027, dans une République Dominicaine ravagée par des désastres écologiques, Acilde, adolescente de classe pauvre, tente de survivre et d'acquérir la Rainbow Bright, drogue qui lui permettrait de devenir un homme sans intervention chirurgicale.
En 2001, Argenis, artiste en perdition, rejoint une résidence à Sosùa, plage destinée à devenir un sanctuaire marin.
Par un concours de circonstances, Acilde et Argenis se retrouvent en contact avec leurs vies antérieures, à deux époques-clés de l'histoire des Caraïbes. Parviendront-ils à empêcher les catastrophes qui ont détruit leur pays ?
Egoïstes et méprisants, riches et sans-gêne : "les Parisiens" , ou supposé tels, cristallisent une obsession française. Au temps du coronavirus, "les Parisiens" ont ainsi été accusés de propager l'épidémie et d'imposer au reste du pays des règles sanitaires qu'ils ne respectent pas. Mais qui sont ces "Parisiens" qui monopolisent l'attention ? Parle-t-on des "habitants de Paris" ou des "habitants de l'Ile-de-France" ? La confusion est significative.
La conurbation francilienne et ses 12 millions d'habitants n'a aucun équivalent en France ni en Europe. Sa population est la première à subir les conséquences de l'hyperdensité, dont les prix élevés de l'immobilier et la galère des transports ne sont que les plus tangibles. Sondage après sondage, une majorité de Franciliens affirment qu'ils partiraient ailleurs s'ils le pouvaient. Pour le dire simplement, il y a trop de monde en région parisienne.
Pendant ce temps, des villes moyennes se dévitalisent, des petites villes perdent des habitants, des villages se transforment en dortoirs. Malgré ces constats, l'Etat continue de piloter le "Grand Paris" , destiné, selon les éléments de langage bien rodés, à renforcer "l'attractivité" de la "métropole-monde" . Le rééquilibrage du pays et l'amélioration de la qualité de vie en Ile-de-France étaient déjà indispensables avant 2020.
Alors que la crise sanitaire a mis en lumière le mal-être des "Parisiens" , la réorganisation territoriale est devenue impérieuse. Elle ne repose pas seulement sur le télétravail des cadres, mais sur des choix publics en faveur de villes et de villages qui ne demandent que cela.
Ida a grandi aux Pays-Bas, dans une banlieue terne d'une ville moyenne de province. Après des études en sciences politiques, elle veut se rendre utile et choisit de devenir climatologue. Elle obtient un stage de quelques mois en Italie, dans un institut de recherches chargé de travailler sur la démolition d'un barrage dans les Alpes. Cette mission l'oblige à quitter les Pays-Bas et à laisser sur place Robin, sa petite amie.
Au fil des pages, ses réflexions sur l'amour se mêlent à celles sur le réchauffement climatique, les deux étant intrinsèquement liées.
Dans ce premier roman au style très audacieux, Lieke Marsman parvient, par l'utilisation de bribes, d'extraits, de citations et de vers de toutes sortes, à faire entrer le lecteur dans l'univers mental, chimérique et passionnant d'Ida. L'ensemble drôle et absurde, parfois noir, mais toujours très poétique, articule ainsi le registre intime et la question, habituellement traitée par la non-fiction, de notre apathie face aux enjeux posés par le changement climatique.
« Louise éteint la radio. La décision s'impose à elle. Elle doit voir cet homme. Elle doit lui parler. On ne décide pas de publier les pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline comme ça. Elle veut comprendre.
Comment l'envie est venue et pourquoi l'annonce de leur suspension n'arrive pas à l'apaiser.
[...] Demain, elle prendra le premier train pour Paris, s'engouffrera dans le métro et marchera jusqu'au numéro 5 de la rue Gaston-Gallimard.
Elle sait qu'elle n'a aucune chance d'être reçue. Louise n'est pas écrivain ni journaliste.
Louise est la petite fille du déporté numéro 21 055. »
Renard à vélo est une histoire pleine de poésie et d'humour, qui s'adresse aussi bien aux adultes qu'aux enfants.
Son héros, un renard naïf et touchant, sort de sa forêt pour découvrir le monde et la ville.
Il rencontre la communauté chaleureuse des cyclistes, et noue des amitiés ; puis il se lance dans une course incroyable et fantastique, avec des étapes imaginaires sous l'eau ou dans l'espace. Mais le cyclisme, c'est aussi une course contre les autres : que l'on termine premier ou dernier, on finit seul.
Ce livre provoque donc la réflexion :
Est-ce que l'amitié peut s'épanouir dans la compétition ? Dans la course de nos vies, que reçoit le vainqueur ?
Par le récit de son parcours, Catherine Enjolet dévoile les racines profondes de son engagements pour les enfants isolés ou en danger. C'est toute l'utilité individuelle et sociale du parrainage qui se fait jour : des « lien du sens » qui s'inventent peu à peu entre un adulte et un enfant ayant décidé de faire un bout de chemin ensemble.
"En tagalog, dialecte philippin, « Gawad Kalinga » signifie « prendre soin ». Fondée en 2003 par Tony Meloto, l'ONG Gawad Kalinga (GK) s'est fixé pour objectif de sortir de la pauvreté 5 millions de foyers philippins d'ici 2024. Sa stratégie : construire des logements, allouer des terres cultivables aux plus démunis, donner à manger à ceux qui ont faim. Nulle question de charité ici : il s'agit de bâtir sur le long terme une relation partenariale avec chaque personne, qui retrouve ainsi dignité et estime de soi. Le leitmotiv de GK est « walang iwanan », n'abandonner personne. C'est ce que l'organisation enseigne à ses bénéficiaires : s'entraider dans les moments difficiles, pour s'épanouir en tant que communauté résiliente et unie grâce à des valeurs partagées.
De nombreuses multinationales sont partenaires de l'ONG : Shell, Unilever, Accenture, Air France-KLM, HSBC, Microsoft, P&G, Nestlé, Hyundai. Ces entreprises financent les villages et apportent les fonds pour amorcer diverses activités, selon une stratégie de croissance inclusive qui concilie rentabilité et progrès social.
2 400 villages autosuffisants ont été créés, où vivent près d'un million de personnes.En parallèle, une quinzaine d'entreprises sociales ont été lancées dans toutes sortes de secteurs, des jouets au fromage en passant par les cosmétiques ou le chocolat, permettant à d'anciens habitants de bidonvilles de trouver un emploi."