Le Guide d'autodéfense numérique vise à présenter l'« absence d'intimité » du monde numérique et propose des méthodes pour ajuster ses pratiques quotidiennes en conséquence. On y trouve des éléments de compréhension de l'outil informatique et de ses failles, des éléments de réflexion permettant d'élaborer et de mettre en place des « politiques de sécurité » et des outils permettant à quiconque d'apprendre et de répandre des pratiques de protection appropriées à chaque situation. Cette sixième édition inclut de nombreuses actualisations sur les pratiques d'espionnage numérique, les lois que nous subissons et les outils, ainsi qu'un nouveau chapitre sur la réduction des risques appliquée au numérique.
Radio It Yourself est un manuel technique invitant à l'autonomie radiophonique. Il est destiné aux techniciens et techniciennes des radios associatives, aux apprenti-es pirates, aux curieux et curieuses souhaitant (re)découvrir ou approfondir le fonctionnement de leurs outils. Du micro à l'antenne et aux émetteurs en passant par l'informatique, ce manuel aborde les solutions techniques DIY mais aussi professionnelles à envisager. L'ouvrage évoque également les bases théoriques et est ponctué de réflexions politiques sur les pratiques radiophoniques collectives.
L'ouvrage analyse le sexisme, la misogynie et la transphobie qui conduisent à la discrimination des femmes transsexuelles et à la dévalorisation de la féminité en général.
La précision de son analyse et le décryptage des mécanismes d'oppression des femmes trans en font un ouvrage précieux pour le public francophone. En partant de l'analyse de la littérature, des films et des émissions TV, mais aussi de sa propre expérience, l'auteure porte un regard novateur et pertinent sur la condition des personnes trans... Et n'hésite pas, non plus, à remettre en cause le fonctionnement des personnes non-trans pour appuyer son propos et mettre à jour la transphobie.
Dans un contexte où les idées réactionnaires et antiféministes reviennent en force, cet ouvrage n'est pas seulement une bouffée d'air. Il apporte de nouveaux éléments aux réflexions francophones sur les féminismes et nous aide à repenser totalement la construction des genres.
Aaron Cometbus, auteur et éditeur incontournable de fanzines punks américains, a longtemps été bouquiniste à New York. Dans En Chine avec Green Day, il disait être devenu "un libraire grincheux" . Dans ce nouveau vagabondage underground, il nous plonge dans le milieu des collectionneurs acharnés de livres improbables. Toute une galerie de personnages truculents et hors du temps s'animent sous nos yeux : vendeurs des rues, pilleurs de vide-greniers, clochards célestes, lecteurs compulsifs et autres voleurs à l'étalage.
Mais au-delà d'une profession avec ses codes et ses pratiques, Cometbus décrit une ville, New York et ses cicatrices, traces d'époques révolues. Ethnographie tendre et mordante du milieu des bouquinistes et carnet de voyage urbain, Un bestiaire de bouquiniste est un manifeste célébrant la rêverie et le décalage comme armes de combat.
Aaron Cometbus, auteur phare de la scène underground, est connu pour être resté fidèle à son éthique punk et son approche Do It Yourself. Lorsque Green Day l'invite sur leur tournée asiatique, ce sont deux styles de vie radicalement différents qui se retrouvent côte à côte.
Pourtant, ils voyageaient ensemble vingt ans auparavant, amis avant que le groupe ne trouve gloire et fortune. Maintenant, peuvent-ils reprendre la route ? Quelle sera l'issue de ces retrouvailles ? Un récit en marge de l'immense machine qu'est devenue Green Day et de concerts spectaculaires dans les plus grandes salles d'Asie. Une réflexion touchante sur l'amitié, la musique et l'éthique punk.
Édition préfacée par François "Béru" Guillemot.
Voici le récit vrai, vécu et romancé, dune enquête acharnée sur la gigantesque mine dor de Sadiola au Mali. Le site est le théâtre de toutes les prédations : conditions de travail souvent mortelles des ouvriers de lexploitation , contamination des eaux et des sols par les déchets cyanurés , extermination lente des populations locales , financement à grands coups dAide publique au développement... Sans parler du vol, pur et simple. Camille de Vitry présente la situation comme un polar vrai, montrant que la réalité peut parfois être glaçante. Son enquête sur le terrain la place entre les menaces des entreprises prédatrices et le soutien des populations locales.
Les 18 et 19 avril 2015 avaient lieues à Saint-Etienne les 5èmes rencontres nationales des luttes des immigrations.
Le Front uni des immigrations et des quartiers populaires 42, organisateur de ces rencontres, a porté un moment fort d'échanges et de débats tant sur l'analyse de la situation politique que sur les stratégies à adopter pour construire un mouvement national des classes et quartiers populaires.
L'objectif de ces rencontres était de donner la parole aux premières personnes concernées et de porter les luttes anti-racistes, anti-coloniales et anti-impériales. À travers les voix des différentes personnes présentes à ces rencontres, ces textes dressent un état des lieux des luttes d'aujourd'hui en France dans la sphère des immigrations et des quartiers populaires.
Mêlant interventions des invité-es ainsi que des participant-es, rappels historiques et analyses de différents systèmes d'oppression, c'est un livre précieux à lire, à relire et à faire passer autour de soi.
En 1974, une partie d'Arcadie et du FHAR créent le Groupe de Libération Homosexuelle. Cinq ans plus tard, une trentaine de groupes sont formés. Les GLH militent pour l'abrogation des lois discriminatoires, pour la libération sexuelle, et se joignent au combat anticapitaliste mené par la classe ouvrière. Ils organisent la première Université d'été homosexuelle en 1979 avant de passer la main à d'autres, qui abandonneront la rhétorique "radicale" de "l'oppression" et de la "libération" pour celle, plus "libérale", des "droits" et de la "reconnaissance".
Ce livre conte une histoire d'un mouvement trop méconnu, soit noyé dans une histoire plus longue, soit éclipsé par l'éclat du FHAR.
Cet ouvrage nous plonge dans l'histoire des revendications pour le droit de maîtriser sa fécondité. Une histoire peu, voire mal transmise à celles et ceux qui sont né-e-s après la loi Veil.
Il est aussi et avant tout un bilan, utile pour faire face aujourd'hui face aux attaques contre la possibilité d'avorter dans de bonnes conditions sanitaires et sans trafic financier.
Parce que c'est bien sur les conditions d'avortement que porte le débat : que l'Interruption Volontaire de Grossesse soit légale ou non, les femmes avortent. Mais si l'avortement est criminalisé d'une façon ou d'une autre, les femmes sont condamnées à le vivre comme quelque chose de difficile et de dangereux.
Nous avons ancré notre histoire à Grenoble, afin de montrer comment un mouvement social qui a lutté pour cette liberté fondamentale s'est développé localement et nationalement.
En prenant connaissance des revendications de cette période, nous posons la question : laisserons-nous encore les pouvoirs législatifs, religieux et médicaux dire ce que nous devons faire de nos corps et de notre fécondité ?
Cet ouvrage retrace et actualise certains sujets phares du féminisme contemporain allant de la violence à la grossesse, la prostitution et la migration. Gail Pheterson explore les processus du camouflage des rapports de pouvoir entre les sexes et la résurgence des explications individuelles du sexisme par les notions de déviance, de pathologie et de criminalité, ou bien didentité, de différence et dorientation sexuelle. Inspirée par les débats féministes et leurs retombées dans la compréhension dominante des rapports sociaux de sexe, lautrice prend comme guide la résistance des femmes aux impératifs sociaux. « Les femmes prises en flagrant délit dindépendance sont coupables de résistance politique, dambition individuelle et dauto-défense contre lÉtat dinjustice. »
Luc Ferry est le plus médiatique porte-parole de l'humanisme " à la française ", dont il s'est fait une spécialité.
Qu'en est-il des thèses qu'il défend ? De ses méthodes argumentatives ? Le présent ouvrage, qui explore quelques questions philosophiques et rétablit quelques faits historiques, n'est guère tendre avec l'individu. Mais ne nous y trompons pas : derrière le personnage, ce sont bel et bien certains préjugés de notre temps qui sont mis en cause.
Bien des philanthropes, depuis la création de la prison, luttent pour une amélioration du sort des détenus.
C'est d'ailleurs la moindre des choses. On peut indéfiniment réformer et reformer ainsi la prison. On peut aussi vouloir son abolition, sa suppression pure et simple. Comme on a supprimé les tortures de l'arsenal pénal. Elle est un supplice, au même titre que la goutte d'eau sur le crâne et tous les supplices du même genre qui visent l'énervement. Elle repose sur l'idée qu'elle doit être dégradante et humiliante: au sens le plus littéral du terme, elle se veut une peine infamante.
Les modernes, malgré les concessions au populisme d'aujourd'hui sur le "tout sécuritaire ", s'accordent à la trouver archaïque. Mais on peut s'attendre à ce qu'elle soit remplacée par quelque chose de pire. C'est pourquoi la question essentielle n'est pas celle du comment, mais du pourquoi. Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?
Le génocide rwandais, plus d'un million de morts d'avril à juin 1994, reste environné de ce flou qui caractérise.
Pour l'opinion publique. la politique française en Afrique. Comme si les massacres sur le continent noir étaient des événements endémiques inévitables et incompréhensibles. Au contraire, ce génocide n'a été ni spontané ni imprévisible : il a été orchestré par les États français et rwandais. Il a également bénéficié de la complicité active de l'Église catholique. La France et le Vatican voulaient garder le contrôle de ce petit pays au centre de l'Afrique.
A tout prix. Ce million de meurtres n'aurait pas eu lieu sans le soutien indéfectible des décideurs français. mais aussi de la hiérarchie ecclésiastique
Après que sa fille ait décidé de ne pas aller à l'école, Catherine Baker lui explique ce qu'elle pense elle-même de cette institution. Si l'école est la première cible de l'auteure, ses attaques portent sur la domination adulte et, au-delà, l'asservissement social et la gestion des individus.
La première parution de ce livre date de 1985. Si les constats que dresse Catherine Baker sont très actuels, la radicalité de la remise en cause à laquelle elle se livre est quasiment impensable aujourd'hui.
«Parce que ce livre est extrêmement personnel, il a su toucher certain-es de ses lectrices et lecteurs au plus profond, modifier leur intelligence du monde.
Sans chercher plus loin, nous sommes plusieurs dans l'équipe de tahin party dont les vies seraient sans doute bien différentes aujourd'hui s'il ne nous était un jour tombé entre les mains.»
Lenfance est une invention récente. Les caractéristiques quon lui attribue (innocence, vulnérabilité, dépendance, etc.) sont le produit dune construction sociale. Les attentions spéciales, la protection, le respect dont les enfants sont lobjet, ainsi que les institutions créées pour eux (lécole en particulier) servent avant tout à les tenir sous tutelle, à les priver de tout pouvoir sur leur vie, à les enfermer dans leur rôle, à les... infantiliser. En réexhumant ce texte qui, pour la première fois sans doute, étendait aux enfants lanalyse des mécanismes de domination, nous espérons bien contribuer à donner des outils de lutte à tous ceux, toutes celles -et particulièrement aux mineur-es- qui jugent que la condition de lenfance est inacceptable.
Le mouvement dit ' anti CPE ' a connu, au cours du printemps 2006, une faune de radicalisation. Ce que nous voulons dire par là, c'est que de plus en plus de réflexions et de pratiques subversives ont été élaborées et se sont développées au fil de cette lutte. Pourtant toute cette agitation n'a pas suffi à mettre en place les conditions d'une offensive décisive et généralisée à l'encontre du système capitaliste. Il a manqué quelque chose... et c'est à partir de là que nous voulons penser et inventer de nouvelles façons de vivre la politique, et ainsi densifier nos désirs révolutionnaires théoriquement et pratiquement. ' Densifier les désirs révolutionnaires théoriquement et pratiquement nécessite de dépasser ou de s'affronter à un certain nombre de logiques. Se prémunir du piège de la récupération et plus largement du démocratisme ; ça veut dire ensuite conjurer l'angoisse du débordement, briser ces freins internes dont on a senti les ressorts se tendre et nous traverser pour nous ramener à la raison, nous ramener sur terre, au sol, quand le mouvement risquait de déterminer une suspension fatale. Ce qui est en cause ici c'est un certain sens du réel, un certain instinct des convenances... une incapacité surtout à percevoir ce que pourrait être une existence hors de nos rôles d'étudiants, de nos statuts de salariés, même précaires. Et en effet : 'fuir pour aller où ?' ; il manque une direction, une perspective, et un espace, un inonde accueillant, un plan de composition où agréger toutes les sécessions et les élaborer en force politique '.
Leur habitat et leur environnement couvrent les trois quarts de la surface de notre planète ; et pourtant, nous les connaissons peu ; et malgré cela, nous n'hésitons pas à les tuer par myriades dans des conditions terribles. Alors que la consommation de chair des gros mammifères baisse, celle de poissons croît considérablement : promue comme une alternative saine, elle semble surtout ne pas impliquer de problèmes éthiques. La considération pour les animaux augmente, des prises de conscience émergent...lentement. Mais pas pour les poissons. Ce sont pourtant de loin les victimes les plus nombreuses de notre consommation de chairs ; ce sont des centaines, ou vraisemblablement des milliers de milliards de poissons qui sont tués chaque année dans le monde ! Ce livret lève le voile sur ce qu'ils vivent, sur ce qu'ils éprouvent et sur ce qu'ils subissent de notre fait (pêches, élevages, aquariums, etc.). Pour changer notre relation à ces êtres sensibles, pour que nous refusions enfin de les exploiter.
Depuis la formulation par Darwin de la théorie de l'évolution, on ne peut plus tenir pour scientifique la conception du monde selon Aristote ou la Genèse.
Pourtant, notre éthique continue de reposer sur une approche mystique de la nature et une sacralisation de l'humanité. Nous considérons toujours les animaux non humains comme des moyens pour nos fins, et nous les sacrifions par millions pour servir nos intérêts. Les termes de ce paradoxe constituent le sujet des textes rassemblés dans cet ouvrage. Quelle évolution peut-on espérer ?