Après avoir publié sa monumentale et prestigieuse Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, en trois volumes, que Perrin a rééditée en 1991, René Grousset avait écrit en 1936 cette Epopée des croisades, une synthèse destinée naturellement à un plus vaste public, qui devint, elle aussi, un classique dont chaque ligne est précieuse.
René Grousset nous conduit de la prédication d'Urbain II à Clermont - en novembre 1095 - à ce 28 mai 1291 qui vit les 200 000 hommes du sultan El Achraf Khalil réduire les dernières défense de Saint Jean d'Acre, l'ultime bastion de ce qui avait été le royaume franc d'Orient. Il raconte avec une clarté, une concision et une qualité de style admirables les neuf croisades qui jalonnèrent ces deux siècles extraordinaires dans l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam. Tout le monde est d'accord pour estimer que les ouvrages du grand orientaliste, qui avait été à toutes les sources possibles, tant du côté musulman que du côté chrétien, restent la référence.
A l'origine de la légende du "machiavélisme", Le Prince est en réalité un manuel destiné à fournir au "Prince" qui viendra gouverner l'Italie les recettes qui lui permettront de sauver le pays. Les guerres d'Italie l'ont en effet ravagé en tous sens, et les principautés italiennes n'ont pu opposer aux armées étrangères (françaises, espagnoles...) que d'inefficaces troupes de mercenaires, les condottieri. Machiavel, qui n'est plus aux affaires depuis le retour des Médicis à Florence, appelle donc à une refondation politique nécessaire, autour d'un Prince nouveau. A ce Prince, il faut fournir des modèles, et des "contre-modèles". Ce souci de l'efficacité vaudra à ce qui est sans doute le premier véritable manuel moderne de sciences politiques la réputation sulfureuse qui l'a poursuivi jusqu'à nos jours.
Ce livre exceptionnel par sa richesse d'informations et son style offre un portrait de Staline et des vingt dignitaires les plus importants de sa clique et de leurs familles. Il montre comment ils gouvernaient et comment ils vivaient durant les années où Staline exerça le pouvoir suprême. Il ne s'agit donc pas d'une histoire de sa politique étrangère, de sa politique intérieure, de ses campagnes militaires, de sa jeunesse ou de sa rivalité avec Trotski. C'est une chronique de sa « cour », depuis l'invasion allemande en juin 1941 jusqu'à son agonie solitaire en 1953.
Grâce à quantité d'archives nouvelles, de mémoires inédits et d'entretiens qu'il a lui-même menés, l'auteur va au-delà des représentations habituelles de Staline - considéré comme un « fou », une « énigme », un « génie satanique » - et de celles de ces camarades perçus comme des « êtres sans biographies ».
En replaçant Staline et ses oligarques dans leur contexte bolchevique particulier, comme membres d'un ordre de chevalerie militaro-religieux, l'auteur éclaire l'inexplicable et raconte, avec la verve d'un Saint-Simon, les principaux complots et événements intervenus durant le règne de feu du tsar rouge, de la Seconde Guerre mondiale à son agonie en passant par Yalta et le complot des blouses blanches.
Histoire de la cité antique africaine.
Carthage, puissance essentielle du bassin méditerranéen occidental, est très tôt défiée par des prétentions d'ordre impérialiste, qu'elles émanent d'Athènes ou d'Alexandre le Grand. Dès le IVe siècle av. J.-C., la cité africaine accélère sa politique de profondes réformes pour faire face aux menaces. La métropole, solidement adossée à l'héritage phénicien, va puiser du monde grec les outils nécessaires à sa mue. Il était temps. Au siècle suivant, la coexistence qui prévaut jusqu'alors entre Carthage et Rome ne résiste pas au glissement des conquêtes romaines vers le sud de l'Italie et à l'enjeu sicilien. Le danger ouvre la voie à un rapprochement avec la sphère grecque. Par leurs engagements spectaculaires, l'étendue de leurs théâtres d'opérations, les innovations militaires, l'envergure de leurs protagonistes et leurs conséquences durables, les guerres puniques marquent un tournant dans l'histoire antique du pourtour méditerranéen. En les réinsérant dans l'histoire de la cité du IVe au IIe siècle av. J.-C., Khaled Melliti donne à comprendre la vitalité comme les errements d'une puissance unique et fascinante.
Qu'est-ce que le fascisme ? Cette question ne cesse de se poser aux historiens avec la même force qu'aux contemporains de Mussolini. Fut-il un mouvement réactionnaire, conservateur ou révolutionnaire ? Se situait-il à gauche ou à droite ? Autre question cruciale : quelle place y occupa le Duce, et peut-on réduire le fascisme à un simple « mussolinisme » ?
Le présent ouvrage apporte des réponses à ces questions tout en jetant sur le fascisme un regard nouveau et rare chez les historiens français. Réaffirmant avec force le caractère totalitaire du régime, il replace son idéologie dans sa nature révolutionnaire qui le rattache à la pensée anthropologique des Lumières et notamment de Rousseau, à la Révolution française et au socialisme. Si les fascistes cherchèrent à détruire par la violence la modernité libérale de leur temps, ce ne fut pas au nom d'un âge d'or révolu et dans une démarche passéiste, mais bien avec la volonté farouche de construire une société et un homme nouveaux.
L'histoire que l'auteur raconte avec brio des origines à sa fin, apparaît in fine comme celle d'une révolution avortée.
La vie - et la mort - des dix-sept maréchaux de Staline.
Que savons-nous des maréchaux que Staline a élevés, ces hommes à qui l'on doit la création de l'Armée rouge et sa formidable victoire contre l'Allemagne nazie et le Japon impérial ? Certains figurent parmi les plus grands capitaines du siècle passé : Toukhatchevski, Chapochnikov, Joukov, Vassilevski, Koniev, Rokossovski, Malinovski, Tolboukhine. À leurs noms s'attache aussi la conquête de l'Europe orientale et centrale, et son intégration au monde soviétique. L'on sait moins que nombre d'entre eux ont joué un rôle politique important dans les dix ans qui ont suivi la mort de leur maître, et ce jusqu'à la fin des années soixante. Cet ouvrage unique en son genre donne à suivre des parcours individuels stupéfiants, parfois tragiques, quelques fois rocambolesques, toujours inattendus. Le récit de ces dix-sept vies parallèles compose ainsi une fresque immense qui va de la Première Guerre mondiale à la crise des fusées à Cuba, de l'océan Pacifique à Berlin, des défilés glorieux sur la Place rouge aux geôles de la Loubianka.
Peut-on devenir un combattant de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS et demeurer un troupier comme les autres ? Comment ce dernier est-il formé, commandé, équipé ? Quelles sont ses relations avec les civils ? Comment vit-il la guerre ? Se comporte-t-il comme les militaires des autres armées ? Quel est son degré de nazification ? C'est à ces questions, parmi beaucoup d'autres, que répond Benoît Rondeau dans cet ouvrage qui s'attache à décrire le quotidien et l'expérience du soldat de Hitler, sur tous les fronts et quel que soit le corps auquel il appartenait.
L'auteur retrace d'une plume limpide des parcours très divers, vécus sous toutes les latitudes, du général au pilote de Messerschmitt, de l'administrateur à Paris au tankiste de panzer, et n'omet pas d'aborder l'épineuse question de l'image et de la postérité de cette force légitimement controversée. Ce faisant, il nous offre une étude renouvelée d'une armée à propos de laquelle on pensait tout connaître.
Les changements politiques, sociaux, techniques et économiques qui se sont succédé depuis la fin du XVIIIe siècle ont engendré de grands bouleversements au sein des nations devenues « industrielles », qui sont parvenues notamment à transformer l'énergie de manière nouvelle et à produire des biens en masse. Mais ce nouveau monde est aussi fait d'affrontements, et les armées sont naturellement au coeur de ces turbulences. Elles aussi sont amenées à se transformer, poussées par l'évolution en toute chose et surtout celle de leurs ennemis.
Quand et pourquoi innovent-elles dans la manière dont elles combattent ? Sont-elles condamnées, si elles ne sont pas assez rapides, à refaire la guerre précédente ? Est-il plus facile d'innover en temps de paix, ou au contraire en temps de guerre, au contact des réalités ? Comment s'articule, dans ces efforts, l'action des institutions internes aux armées avec les pouvoirs externes - de l'« arrière », du pouvoir politique et peut-être surtout de l'ennemi ? C'est à toutes ces questions, parmi beaucoup d'autres, que répond Michel Goya avec une grande hauteur de vue. Abordant le phénomène de l'innovation militaire dans sa globalité, il décrit successivement la mue de l'armée prussienne face aux révolutions (1789-1871), la transformation de l'armée française pendant la Grande Guerre, l'évolution de la Royal Navy britannique (1880-1945), la stratégie de bombardement allié contre le IIIe Reich, la naissance et la place de l'arme atomique dans la guerre froide, l'évolution de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, enfin celle de l'US Army à partir de 1945 - autant d'exemples qui racontent et démontrent la nécessaire adaptation de l'art militaire et ses principales innovations depuis deux siècles.
Quelles étaient les conceptions d'Hitler en matière de politique étrangère et comment les a-t-il appliquées ? Quels étaient ses principaux collaborateurs en matière de diplomatie et quels rôles précis jouèrent-ils ? C'est à ces questions cruciales et à bien d'autres que Charles Bloch répond avant de dérouler la riche et dramatique histoire diplomatique - qui se confond avec l'histoire tout court - du IIIe Reich de 1933 à 1945. Écrit dans une langue limpide, cet immense livre, publié à l'Imprimerie nationale en 1986, n'a pas été remplacé et sa lecture reste indispensable à quiconque s'intéresse à l'histoire de la période.
« Le livre de Charles Bloch est l'un des meilleurs écrits sur cette période tumultueuse et il s'imposera vite comme une référence obligée », écrivait à sa sortie Hervé Coutau-Bégarie.
1485-1603. En l'espace de trois générations, l'Angleterre passe du Moyen Âge flamboyant aux fastes de l'époque baroque, de la guerre des Deux-Roses à la construction d'un État. Dans cette saga familiale, on n'est jamais très loin du conte : on y croise Henri VII, le père fondateur, son fils Henri VIII alias Barbe-Bleue, le petit Édouard VI, la sulfureuse reine Marie, ou encore l'acariâtre Élisabeth. Tous ont illustré leur siècle, cet âge d'or de la culture anglaise qui nous éblouit encore ; ils ont affiché à la face du monde leur réussite et leur richesse à peine entachées par leurs exactions et une sauvage répression. Aujourd'hui comme jadis, les Tudors hantent notre imaginaire.
« Eugene Sledge était un rescapé. À quiconque trouverait le terme galvaudé, il suffirait de rappeler ceci : à l'âge de vingt-deux ans, le jeune Américain avait traversé deux des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique : Peleliu, à l'automne 1944, et Okinawa, au printemps 1945. [...] Revenu physiquement indemne, Sledge souffre cependant de blessures psychologiques, qui l'accompagnent jusqu'à la fin de sa vie. Sous l'apparence d'un homme discret et affable se cache un ancien combattant agité de cauchemars, vivant dans la compagnie des morts. Le livre qu'on va lire est un monument écrit à leur mémoire. » Ainsi présenté par Bruno Cabanes, préfacier, ce témoignage prenant est un incontournable de l'histoire de la guerre du Pacifique.
Le crime fascine, passionne... et fait vendre. Or, depuis l'engagement de Voltaire dans l'affaire Calas et celui des « intellectuels » dans l'affaire Dreyfus, l'histoire et les historiens ont toute leur place pour enquêter sur cette « passion française ».
Du procès de Gilles de Rais à l'assassinat de Jacques Roseau - la dernière victime de l'Algérie française -, en passant par le procès du régicide Damiens, l'affaire des « chauffeurs » d'Orgères, celle de Joseph Vacher, qualifié de « Jack l'Éventreur français », des soeurs Papin ou encore de la tuerie d'Auriol, c'est en somme à un voyage à travers sept siècles qu'invite cet ouvrage. Un retour sur des affaires, grandes ou petites, célèbres ou inconnues, oubliées ou mythifiées - du Moyen Âge à la Ve République - que relate avec brio l'équipe réunie sous la direction de Jean-Marc Berlière.
« Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un État comme l'État français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. » Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus « classique » et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.
Du personnage, pourtant hors du commun, de Marie-Louise O'Murphy, maîtresse secrète de Louis XV, on ne connaissait absolument rien, hors le célèbre tableau de François Boucher qui l'a représentée, nue, allongée sur un voluptueux sofa. Considérée comme un sujet négligeable, cette jeune fille, glissée à 15 ans dans le lit de Louis XV, était depuis toujours reléguée dans les rayons démodés de la « petite histoire ». Or la vie de Marie-Louise O'Murphy ne se résume pas à une simple suite d'anecdotes galantes et sa liaison avec le roi n'est pas le fruit du hasard ou du caprice.
Pour dessiner le portrait de cette femme étonnante, Camille Pascal a conduit une véritable enquête dans des archives jusque-là méconnues ou inexploitées. Preuves à l'appui, il révèle les dessous d'un système de cour - où la sexualité du roi est un enjeu politique - et les mécanismes financiers, souvent occultes, qui permettaient de la satisfaire. Une invitation à explorer le côté obscur du siècle des Lumières.
Voici vingt énigmes qu'on s'épuise à élucider, parfois depuis des siècles : on s'en irrite souvent, mais elles conservent le charme des secrets de famille. Certaines, pourtant, ont influé sur les destinées du monde. Le monothéisme d'Akhenaton, l'existence de l'Atlantide, le tombeau d'Alexandre, la personnalité de Shakespeare, la disparition de l'ambassadeur Bathurst, le linceul de Turin, la seconde vie du tsar Alexandre, l'assassinat de Kennedy, l'attentat contre Jean-Paul II, la mort de lady D. n'en sont que quelques-unes... Autant d'épisodes qui continuent d'intriguer et de faire douter... jusqu'à la parution de cet ouvrage.
La biographie référente du maître-penseur de la guerre.
Au même titre que Montesquieu pour le droit et Newton pour la physique, Carl von Clausewitz (1780-1831) a fondé l'étude systématique de la guerre en tant que phénomène humain éternel. Son livre majeur, De la guerre, est toujours lu et étudié dans le monde entier, car il a cette qualité rare de ne pas enfermer la réflexion mais de lui permettre, au contraire, de se développer et de s'adapter aux soubresauts de l'histoire. Or la vie de Clausewitz - à la fois officier supérieur et écrivain d'exception - reste pour beaucoup un mystère. La fin de la guerre froide, la réunification allemande et la reconstitution d'une partie des archives prussiennes permettent de mieux connaître l'homme. Loin d'être un penseur solitaire, le stratégiste a toujours entretenu de solides amitiés et il a pesé sur certaines décisions importantes durant les guerres napoléoniennes. Sa réflexion a aussi porté sur les rapports franco-allemands, dont il a bien compris qu'ils étaient au coeur des problèmes européens. Sa correspondance avec son épouse Marie, qui le fera passer à la postérité en faisant publier son oeuvre, est une des plus riches de cette époque. Elle montre que les Clausewitz formaient un couple moderne, basé sur une estime mutuelle, une relation d'égalité et un dialogue permanent. Tout ceci n'est pas étranger à l'étonnante actualité de la pensée clausewitzienne.
Comment un écrivain aussi discret que Stefan Zweig (1881-1942) est-il parvenu à embraser le coeur de ses créatures romanesques et à envoûter tant de ses lecteurs ? Homme impétueux, sous son élégance Mitteleuropa de juif autrichien, cet artiste attire la foudre. Choyé par les élites, il aurait pu demeurer l'archétype d'une civilisation disparue, broyée par les guerres et les totalitarismes. Or, bien plus que certains de ses contemporains naguère illustres, il n'a pas cessé de séduire. Ses biographies de Fouché et de Marie-Antoinette conservent un charme et une profondeur inégalés. La Confusion des sentiments continue de troubler. Peut-être les lueurs sombres, les fumées délétères de son oeuvre correspondent-elles à nos tourments contemporains.
« Tenter de rendre vivant cet homme de passion à travers une biographie passionnée », telle était l'ambition de Dominique Bona : défi relevé, et avec quel talent !
Forgée après la Première Guerre mondiale, l'expression « Belle Epoque » correspond-elle réellement aux années 1900-1914 qu'elle désigne ? Pour certains mémorialistes, la misère, le chômage, la dureté de la condition ouvrière et paysanne éloignent cette quinzaine d'années d'un mythique âge d'or. Elles s'éclairent pourtant de plusieurs aspects positifs : embellie économique, dernières splendeurs du franc germinal, essor de l'automobile, débuts de l'aviation, démarrage du cinématographe et, surtout, extraordinaire floraison artistique et musicale.
Avec son talent d'exposition et sa clarté habituels, Michel Winock montre l'authentique unité de cette époque, et en quoi elle constitue l'apogée de la Troisième République.
L'année 1789 est une succession d'épisodes d'une densité et d'un rythme sans précédents. Le 17 juin, le roi perd son pouvoir au profit de l'Assemblée nationale. Cette révolution politique et institutionnelle est suivie d'une révolution populaire le 14 juillet, d'une révolution sociétale le 4 août, d'une révolution idéologique le 26 août, d'une révolution sociale les 5 et 6 octobre. En moins de quatre mois, un système plus que millénaire est abattu.
Alexandre Maral restitue l'enchaînement, serré, des événements à la lumière de la perception qu'en ont eue les habitants du lieu - souverains, courtisans, députés, citadins.
S'appuyant sur des archives, des périodiques, des témoignages personnels et des dépositions inédites, il revient avec maestria sur un processus qui contient en germe la proclamation de la République et la condamnation à mort du souverain.
À la lumière des recherches les plus récentes, cet ensemble sans équivalent tisse une trame envoûtante et constitue à sa façon une autre histoire de France.
Le 27 septembre 52 avant notre ère, tout est réuni pour que Vercingétorix l'emporte à Alésia sur les légions de César ; or c'est tout l'inverse qui se produit. Comment expliquer ce désastre ? Le 29 mai 1968, le général de Gaulle disparaît : eut-il la tentation de se retirer, et qu'est-il allé dire et faire à Baden-Baden ? Le secret de ces heures capitales n'est pas entièrement élucidé. La grande histoire est faite aussi de ces incidents, hasards et affaires qui ont défrayé la chronique et conservé leur part de mystère tout en influant sur les destinées du pays : épopée de Jeanne d'Arc, affaire des Poisons, prétendu Louis XVII, exécution du duc d'Enghien, complot de la Cagoule, et bien d'autres circonstances tout aussi romanesques et le plus souvent tragiques ont contribué à façonner la mémoire et la légende nationales. Sur elles, voici ce qu'il est possible de savoir et de comprendre. Une autre manière d'écrire l'histoire de France.
De nombreuses opérations ont lieu entre 1939 et 1945. Si Overlord - qui permet le débarquement de Normandie - ou encore Barbarossa - qui orchestre l'invasion de l'Union soviétique par le Reich - sont célèbres, il en existe pourtant beaucoup d'autres. Souvent moins imposantes, certaines sont toutefois bien plus exceptionnelles car elles font appel à l'audace incroyable, la ruse inouïe ou encore l'imagination débordante de leurs instigateurs.
Ainsi, saviez-vous que les Américains avaient voulu lâcher sur le Japon un million de chauves-souris lestées d'une charge incendiaire ? Que les services secrets britanniques avaient fait croire à une prétendue invasion de la Sardaigne grâce à un faux cadavre ? Que les nazis avaient fabriqué de la monnaie britannique factice ? Ou encore que les Anglais avaient voulu construire un porte-avions en glace ?
Claude Quétel, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, nous narre le récit d'une trentaine d'opérations méconnues, souvent loufoques et improbables, mais pourtant bien réelles. Sources à l'appui, il nous dévoile la préparation et le déroulement de ces « coups tordus », tous plus spectaculaires les uns que les autres.
Ghislain de Diesbach a connu des survivants de ce monde auquel Proust rêvait d'appartenir et qu'il a coloré de tous ses artifices et de toutes les nuances de son génie. Nul ne pouvait mieux que lui en restituer les différents aspects.
Que ce soit du côté de Guermantes ou de celui de Cabourg, du côté du boulevard Haussman ou de celui de Mme Verdurin, le biographe observe, avec finesse et souvent ironie, le jeu des acteurs, leurs méthodes et leur mentalité, dans cette nouvelle Comédie humaine montée, de sa chambre de liège, par cet écrivain de la nuit, cette "altesse des ténèbres" que fut Proust.
C'est, suivant une formule célèbre, "l'histoire réussie d'une vie ratée" qu'il relate en contant les passions et les coquetteries, les intrigues et les tourments, les plaisirs et les nuits de l'écrivain, virtuose dans l'art de souffrir et habile aussi à créer sa légende. En toile de fond, son biographe évoque les salons parisiens et trace de savoureux portraits de personnages qui ont formé l'univers sentimental ou mondain de "la Recherche".
La véritable histoire de l'espionnage féminin.
L'auteur révèle ici la véritable odyssée - longtemps occultée ou saupoudrée d'un glamour un peu surannée - des femmes dans les services secrets. Elle commence au XVIe siècle, quand l'Angleterre de Cromwell invente le néologisme de " she-intelligencers ". Et se poursuit de nos jours à l'heure où une Américaine, Gina Haspel, préside aux destinées de la CIA. Portraits, récits, révélations ponctuent cet incroyable et pourtant authentique thriller. À chaque page, une découverte : la vérité sur Mata Hari ou Milady de Winter ; les espionnes dans l'Ancien Régime, la guerre de Sécession américaine, l'affaire Dreyfus ; les " soldates inconnues " de la Grande Guerre ; le front féminin invisible de Staline ou d'Hitler ; les héroïnes et les traîtresses de l'Occupation ; les femmes chefs de réseaux de la Résistance ; les saboteuses de Churchill ; les désinformatrices de Roosevelt ; les espionnes au service de la DGSE, du Mossad, du MI6 anglais, du SVR russe, du Guoanbu chinois, de la CIA.
La CIA décryptée, de sa fondation en 1947 à nos jours.
Cette histoire de la plus célèbre des agences de renseignements américaines nous mène au coeur de son quartier général, à Langley. Grâce à des documents nombreux jusqu'alors inconnus, elle jette un nouvel éclairage sur les opérations de la CIA - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la Baie des Cochons à Guantanamo - et lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes américains du sujet, qui décrit par ailleurs le développement de l'agence sur trois générations. Car la CIA évolue fortement : se militarisant, et s'éloignant toujours davantage de sa mission originale de collecte de renseignements et d'analyse, elle semble ne chercher qu'à échapper à tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif, pour devenir, au sens propre, un Etat dans l'Etat. Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est un livre indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine et envisager l'avenir des Etats-Unis.