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MARIE HOOGHE
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Pieter Bruegel (1525?-1569) compte parmi les artistes les plus connus du 16e siècle. Des tableaux tels que Les proverbes, Les jeux d'enfants, Dulle Griet ou La danse paysanne sont reconnaissables entre tous et appréciés par un très large public. Bruegel est même devenu une référence populaire, pourtant son parcours et sa vie restent peu connus. S'il existe une grande quantité d'ouvrages consacrés à ses oeuvres, on ne connaît pas grand chose de l'homme qu'il a été. Leen Huet signe ici la première véritable biographie du peintre et fait découvrir au lecteur son cadre de vie : les villes animées d'Anvers et de Bruxelles et aussi plus largement l'Europe, traversées par les conflits religieux entre catholiques et protestants ainsi que l'iconoclasme.
Dessinateur et graveur, puis peintre, il crée une oeuvre prolixe en quelques années seulement.
On le suit pas à pas, guidé par chacune de ses réalisations comme autant d'indices. Avec lui, nous faisons le périlleux voyage des Alpes vers l'Italie, côtoyons nombreux artistes et érudits de son temps. Après lui ses fils, devenus peintres, perpétuent son nom et son oeuvre, avant qu'un long oubli ne l'éclipse pour longtemps : redécouvert par un collectionneur à la fin du 19e siècle, il fait partie de la grande Histoire au 20e siècle.
Magistrale, cette biographie parue d'abord en néerlandais aux éditions Polis fait l'objet d'une traduction en français par Marie Hooghe, adaptée et complétée avec l'aide de l'auteure qui y a inclus les dernières recherches consacrées à l'artiste réalisées dans le cadre de « l'année Bruegel » en Europe. Si elle invite à mieux connaître un artiste majeur, elle plonge également le lecteur dans une époque-charnière humaniste et passionnante.
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Une réécriture féministe de la chasse aux sorcières et une ode à la nature inspirée de faits réels.
Juillet 1674, Limbricht. De la fenêtre étriquée du donjon où elle a été enfermée par le seigneur de Limbricht, Entgen Luijten regarde passer les jours, elle qui n'a toujours connu que la vie au grand air, dictée par le rythme immuable des saisons et de la nature. Parce qu'elle a toujours préféré prier au milieu des vieux chênes qu'à l'église, parce qu'elle connaît le pouvoir des plantes qui soignent, parce qu'elle est un peu trop libre et sauvage pour son village puritain et reculé de la campagne néerlandaise et, surtout, parce qu'elle a osé mener la révolte contre de nouvelles taxes imposées par le château, elle est accusée de sorcellerie. Déterminé à obtenir des aveux spectaculaires, le duc organise un procès d'exception aux heures les plus sombres de l'Inquisition. Mais Entgen n'a plus rien à perdre, alors pourquoi ne pas résister, comme personne ne l'a jamais fait avant elle ? -
Au début, ça se voyait à peine. C'était tellement discret que personne ne l'avait remarqué. Sauf moi. J'ai pointé du doigt les joues d'Arthur. « Eh, t'es tout rouge... » Puis tout est allé très vite. Un clin d'oeil à Paul, un coup de coude à Ronan, un gloussement de Léna, et c'est parti : tout le monde s'est mis à chuchoter en regardant Arthur.
Un album original, à hauteur d'enfants sur le harcèlement à l'école, le courage de s'opposer, la solidarité... -
Heineken en Afrique ; une multinationale décomplexée
Olivier Van Beemen
- Rue de l'echiquier
- L'ecopoche
- 17 Octobre 2019
- 9782374251882
Au terme d'une enquête-choc de cinq années, qui l'a conduit à mener plus de quatre cents entretiens dans douze pays africains et à consulter des centaines de documents émis par l'entreprise elle-même, Olivier van Beemen met en évidence les pratiques de la multinationale Heineken dans une partie du monde où les États sont souvent défaillants : collaboration avec des dictateurs, voire des criminels de guerre, évasion fiscale, corruption des élites, etc.
Il raconte avec précision comment la multinationale a réussi à imposer son propre récit, tout en profitant de l'absence de réglementation en matière de marketing ou de santé, sans jamais tenir compte des dommages causés par l'abus d'alcool aux économies et aux sociétés dans lesquelles elle opère.
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La route de la chapelle
Louis-Paul Boon
- Noir sur blanc
- La Bibliotheque De Dimitri
- 7 Avril 2022
- 9782882506542
Roman éclaté, accumulation de récits et de constatations désabusées sur le xxe siècle, où court, tel un fil conducteur, l'histoire de la petite Ondine, une jeune fille pauvre qui utilise ses charmes pour gravir les échelons de la société, La Route de la chapelle est le chef-d'oeuvre de Louis Paul Boon. À sa sortie, ce roman a suscité de nombreuses controverses, dues autant à sa forme chaotique qu'à son contenu virulent vis-à-vis de l'Église et de l'État. L'auteur y mêle la critique sociale à des récits revisités du Roman de Renart et à ses expériences personnelles.
« Dans la volière de la littérature flamande, on trouve toutes sortes d'oiseaux, en majorité des pigeons domestiques, quelques paons hâbleurs, çà et là un petit coq de bruyère timide comme un poète, et chacun d'eux chante, hélas, son propre couplet et pond ses propres oeufs. Le merle blanc de cette basse-cour est Louis Paul Boon. Il est notre écrivain le plus important, la source la plus généreuse de la littérature flamande, une source qui a crevassé le champ infatué de notre art d'écrire [...]. » (Hugo Claus)
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A la recherche de son passé familial, Lieve Joris, dans les années 1980, s'embarque pour le Zaïre (ex-Congo belge). Elle y retrouve les traces de son oncle, missionnaire dont les cartes postales et les récits avaient coloré son enfance. Et elle se voit aussitôt confrontée aux paradoxes de la décolonisation et à la réputation que les Européens font au continent noir.Un ton personnel anime ce récit où affleure constamment la vulnérabilité d'une jeune voyageuse qui peu à peu prend confiance. Mais ce regard de femme sur l'Afrique vaut aussi par tout ce qu'il reconstitue d'un passé révolu - ce vieux rêve d'évangélisme missionnaire dont elle ressaisit les illusions en même temps qu'elle en découvre les derniers vestiges.
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De Minembwe à Uvira, lieux difficiles à situer sur une carte de l'Afrique, Lieve Joris a traversé le Congo perdu de l'Est, non loin du Burundi et du Rwanda. Une marche au pays des collines vertes, là où cohabitent cultivateurs et éleveurs. Comme pour mettre un point final, après des années, à son oeuvre de recherche affective, d'approche des contradictions, de suivi des conflits, d'empathie pour les habitants d'un pays qu'elle a connu Congo, puis Zaïre, puis à nouveau Congo, Lieve Joris est allée à pied, cinq semaines durant, de village en village, dans cette région méconnue, résistante, restée à l'écart de la colonisation belge, où se côtoient des ethnies et des tendances politiques pas toujours en bonne entente. Une marcheuse, blanche, souvent la première jamais venue dans les parages, accompagnée d'un guide et de porteurs, picaresques à leur manière, dépositaires d'une valise, objet que Lieve considère comme son seul luxe, vu les conditions rudimentaires de vie de paysans, la pluie, la boue, les puces, les rats, la nourriture difficile, mais aussi les brigands possibles, les miliciens plus ou moins autonomes, les autorités pas toujours ravies de sa présence.Des hautes collines aux abords du lac Tanganyika, Lieve Joris nous propose une variante moderne des immersions africaines des explorateurs, un résumé du Congo, sur un petit bout de carte fondamental en ce qui concerne la géopolitique de l'Est africain.
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Nous savons que pour nous il n'y a qu'une issue, qu'un moyen d'échapper à cet enfer barbelé : la mort.
Déporté à Auschwitz en 1943, Eddy de Wind, médecin et psychiatre néerlandais, est affecté au baraquement 9 où officie le Dr Mengele, l'Ange de la mort. Dans le Block voisin, de prétendus scientifiques conduisent d'abominables expériences sur les prisonnières, parmi lesquelles la femme qu'il aime, Friedel. En 1944, quand l'armée russe approche et que les Allemands forcent les prisonniers survivants aux funestes " marches de la mort ", Eddy se cache. Dans le camp abandonné, il écrit, pour l'Histoire, ce qu'il a vu et enduré. Ce sera Terminus Auschwitz, l'un des rares témoignages intégralement rédigés dans l'enceinte du plus grand centre d'extermination du IIIe Reich.
Comprenant des photos de la vie d'Eddy avant, pendant et après l'Holocauste, ce récit poignant est à la fois un témoignage des atrocités perpétrées à Auschwitz, l'histoire d'un amour né et grandi dans l'enfer ainsi qu'une réflexion crue sur le genre humain. -
Psaumes balbutiés ; livre d'heures de ma mère
Erwin Mortier
- Libretto
- Litterature Etrangere
- 10 Septembre 2015
- 9782369140986
Erwin Mortier raconte ici, sous forme de somptueux fragments, la déchéance de sa mère frappée par la maladie d'Alzheimer. Suivant au plus près la progression du mal qui a « commencé à tisser sa dentelle ajourée dans [son] esprit », l'auteur compose des psaumes « balbutiés » qui disent la douleur de lentement perdre l'être aimé en une prose poétique qui transcende ce naufrage.
Erwin Mortier met en mots ce moment si intime, cette fin aux allures de parcours du combattant pour chacun des membres de la famille, en particulier pour son père, et fait de cette histoire un chant d'adieu universel.
À la lecture de ces Psaumes balbutiés, le lecteur ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour le film Amour de Michael Haneke, Palme d'Or 2012 et César du meilleur film 2012.
L'auteur raconte la lente déchéance de sa mère frappée par la maladie d'Alzheimer, ses conséquences sur chacun des membres de la famille. Une histoire intime bouleversante transcendée par un style poétique conférant au sujet une portée universelle.
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Kinshasa 2003. Depuis l'assassinat de son père, Joseph Kabila est à la tête du pays. Au Congo, la guerre civile s'achève et un gouvernement de transition s'installe, qui suppose partage du pouvoir avec les ex-rebelles et réunification officielle de l'armée.
Assani, officier supérieur, témoin actif de tous les conflits des années précédentes, s'installe dans la capitale avec ses gardes. Originaire de l'Est, il est de ceux qui furent rebelles, puis fidèles, menacés du fait de leur origine, traqués ou tout-puissants au gré des événements, des données politiques, des intrigues.
S'appuyant sur des situations et des lieux réels, Lieve Joris dresse le portrait de cet énigmatique personnage. Homme du combat comme du renseignement, de la violence comme de l'amitié, bousculé par un destin qui le plonge dans une solitude permanente et inquiète, Assani est à la fois pion, roi et fou sur un échiquier d'étendue internationale. Un pan fondamental de l'histoire du Congo et de l'Afrique est ainsi abordé à échelle humaine.
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Alors qu'elle travaille à un nouveau livre, l'auteur apprend que son frère Fonny, le "mouton noir" de la famille, est dans le coma à la suite d'un accident de voiture. S'ensuivent de multiples appels téléphoniques à ses parents, ses nombreux frères et soeurs, et plusieurs voyages pour se rendre au chevet du blessé. En racontant ce moment particulier de leur vie, qui les réunit tous, Lieve Joris laisse affleurer les souvenirs de son enfance et ceux, plus anciens, qu'elle a reçus en héritage. Habituellement cantonnée dans son rôle de témoin, elle livre ici un texte bien plus intime, esquissant un autoportrait à travers le récit de ce drame et l'exploration de son histoire familiale.
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«Son emprunt, il ne pouvait pas le rembourser, mais pour la télé et la vidéo de Dick, là, il avait de l'argent.
Mais à quoi donc m'étais-je attendue ? Que je pourrais m'approcher de ce moderne Wangrin sans m'empêtrer dans sa toile ? Mon wagonnet était passé et Bina l'avait accroché au train des événements heureux de sa vie.» Avec l'histoire de Bina, courageux postier malien, débrouillard et opportuniste, qui a fait de Lieve Joris son sponsor et lui a dédié sa cabine téléphonique, s'ouvre une série de récits consacrés à l'Afrique (Mali, Congo, Tanzanie, Sénégal.), au Proche-Orient (Egypte, Syrie) ou à l'Europe de l'Est (Pologne, Hongrie).
Comme toujours chez Lieve Joris, on est frappé par la densité des rencontres. La voyageuse n'est pas en quête de sujets de reportage, mais de compréhension des destins. Toujours hébergée chez l'habitant, elle laisse le temps la rendre familière, dissiper «l'étrangéité» de sa présence. Elle observe, questionne, écoute. Les lieux où elle fait étape sont encore sous le choc de bouleversements violents. La survie, la débrouille ou la magouille sont de règle.
Une attaque des rebelles touareg a forcé le postier Blina à recommencer sa vie plus au Nord, l'Etat lui a supprimé son emploi, il tente de tirer profit de son amitié avec Lieve. Au Congo, l'ancien étudiant en commerce, Salumu, tient un dépôt de marchandises, fait des affaires au gré des opportunités, se déplace sans cesse, s'attarde à une liaison extraconjugale. l'arrivée du nouveau régime de Kabila n'a en rien changé un mode de vie basé sur l'astuce et l'initiative.
Au Caire, une dame de l'ancienne bonne société, ruinée par le régime Nasser, tient pension et préserve quelques habitudes dignes de la belle époque. En Syrie, l'avocat Ismaîl veut conduire Lieve dans le village de sa famille, mais lui pose un lapin. Elle le comprendra plus tard : être vu en compagnie d'une étrangère aux confins des territoires kurdes pourrait valoir à Ismaïl de graves ennuis.Partout, les régimes politiques passent ou reviennent, se succèdent et se ressemblent.
Partout les fonctionnaires et les porteurs d'uniformes tentent de prélever leur dîme. Dans la Pologne de Kapuscinski, avec lequel Lieve Joris passe quelque temps, la fonction publique incarne souvent l'ancien ordre communiste, dont on ne sait plus s'il faut le craindre (parce qu'il pourrait revenir) ou le regretter (parce que la situation n'est pas meilleure qu'avant). Pour Kapuscinski, la Pologne n'en finit pas de ne pas surmonter les destructions de la guerre.
A Lieve Joris qui le prend à témoin de la précarité, de la pauvreté ou des pénuries en tout genre, il lance avec irritation : «Est-ce qu'on demandait à Sartre pourquoi le métro parisien était sale ?» Du Sud à l'Est, la voyageuse promène un regard sans préjugés, attentif, attachant, toujours infiniment respectueux de ses interlocuteurs. Elle n'est jamais dupe, mais elle n'est jamais juge. Elle semble nous montrer, par ce recueil, à quel point l'immense majorité des gens qu'elle croise s'ingénient à se construire une vie dans un champ d'obstacles, dispersés sous toutes les latitudes, mais finalement bien peu dissemblables.
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Une très vieille femme, Helena, se remémore sa vie qu'elle consigne dans des cahiers que personne ne lira jamais. Après le décès de toute sa famille, son seul contact avec le monde actuel est Rachida, l'infirmière marocaine qui s'occupe d'elle.
Le monde d'Helena, petite-fille d'un grand propriétaire terrien de Flandre française et fille d'un négociant flamand de Gand, est celui de la Belle Époque, à la lisière de deux pays et de deux langues. AÀ la veille de la Première Guerre mondiale, elle part en France passer les vacances d'été dans la famille de sa mère : un séjour qui durera toute la guerre. Le théâtre de la destruction devient, pour Helena, le théâtre d'une initiation sexuelle et d'une libération personnelle.
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La plage verticale
Oscar Van Den Boogaard
- Sabine wespieser
- Litterature Etrangere
- 10 Janvier 2008
- 9782848050591
1969 : trois jeunes femmes attendent le moment où le premier homme va marcher sur la lune. Gloria et ses amies, les deux soeurs Brenda et Zoé, vivent à Utrecht une existence routinière. Stimulées par l'événement qui se déroule sous leurs yeux, les trois filles décident de vivre elles aussi une aventure exceptionnelle : un vent de plénitude les pousse vers Paris. Sur le boulevard Saint-Germain elles déambulent, belles, invincibles et libres... Après une nuit d'extase avec deux hommes rencontrés dans un café, elles rentrent chez elles.
2005 : trois jeunes Néerlandaises roulent vers Los Angeles. Deux soeurs jumelles accompagnent leur meilleure amie qui va se marier.
Alternant les épisodes de 1969 et ceux de 2005, La Plage verticale est une saga familiale : au retour de Paris, Gloria avait accouché d'une fille, et Brenda de jumelles. Les trois aventurières modernes reproduisent, à leur insu, les fantasmes maternels... Mais l'équipée de 2005 tourne court elle aussi : alors que les familles se retrouvent pour une fête somptueuse en l'honneur des fiancés, un drame survient. Le mariage est différé... et tout le monde rentre à Utrecht.
Oscar van den Boogaard excelle à accompagner les échappées belles de ses personnages, à donner corps à leurs rêves de vie libre, sauvage et débridée, mais, en subtil montreur de marionnettes, il donne également à voir les fils qui les retiennent au sol : pourquoi ces femmes ont-elles tant de peine à se hisser à la hauteur de leurs désirs ?
La révélation finale du lourd secret pesant sur leur destinée familiale éclaire le livre d'une tout autre lumière...
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Dans un ranch de l'outback australien, une fillette, Chloé, vient de perdre son père. Elle reste seule avec sa mère, Linda, qui devient progressivement aveugle. Linda continue de faire tourner la ferme, mais elle perd peu à peu le contrôle de la situation... et de sa fille, qui profite de cette liberté toute relative pour errer dans la campagne. En une série de chapitres narratifs nous est dépeinte, par le biais de l'enfant, la lente décomposition de la mère. De grandes émotions sont décrites, mais de manière voilée, ainsi que l'on doit regarder le soleil: indirectement, ou à travers un filtre.
Un roman poignant, admirablement servi par une sobriété de moyens qui lui confère une étrange poésie et un charme insidieux, comme la poussière rouge du bush.
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Au début des années 1970, un petit garçon est élevé par ses grands-parents dans un village de Flandre où les vieilles rancunes sont tenaces, la guerre mal digérée. La grand-mère du garçon partage son temps entre son métier de couturière et sa passion pour les morts : derrière les vitres de l'armoire du salon, elle range et époussette sa galerie de photos des défunts de la famille. Parmi cette collection, le portrait de Marcel, décédé quelques dizaines d'années plus tôt sur le front de l'Est, fascine particulièrement l'enfant. Qui est donc ce Marcel, cette ombre omniprésente qui plane sur le petit garçon et tout son entourage ? À mesure que le récit avance, une pesante atmosphère de non-dits s'installe : le garçonnet regarde avec sa naïveté d'enfant cet univers feutré où une douloureuse histoire familiale affleure sans cesse.Né en 1965, Erwin Mortier est attaché en tant qu'historien d'art au musée Dr. Guislain de Gand. Son premier roman, Marcel, a été couronné de nombreux prix, tant en Belgique qu'aux Pays-Bas.Illustration de couverture : Adolph von Menzel, «La chambre au balcon» (1845), Nationalgalerie, Berlin.
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Une journée avec monsieur Jules
Diane Broeckhoven
- 10/18
- Litterature Etrangere
- 19 Juin 2014
- 9782264060860
Comme chaque jour, Alice déguste au réveil le café que lui a préparé son mari. Les deux retraités profitent ensuite du calme de leur vie réglée. Mais aujourd'hui, quelque chose est différent. Car son époux est mort à l'aube. Que faire ? Doit-elle téléphoner aux pompes funèbres ? Hors de question : en moins d'une heure, des croque-morts viendraient chercher le corps de Jules et exhiberaient aux yeux d'Alice leurs sinistres catalogues, pleins de cercueils. Puisque de surcroît il neige dehors, elle décide de ne rien précipiter et de garder son homme à ses côtés une journée encore pour prendre le temps de lui confier tout ce qu'elle n'avait pas pu, ou su, lui dire de son vivant.
Un roman délicat et lumineux, dans la tendresse d'un dernier tête-à-tête volé au temps qui passe.
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Mort de l'amour
Oscar Van Den Boogaard
- Sabine wespieser
- Litterature Etrangere
- 6 Février 2003
- 9782848050119
MORT DE L'AMOUR. Mon livre commence par une histoire que raconte Gombrowiz,
celle d'un matelot qui avala le bout d'un mince cordage et par l'action
vermiculaire de son tube digestif, se vit hissé jusqu'au sommet du mât de
misaine. Mes personnages sont dans la même situation : ils ont dit a, il leur
faut dire b, puis c. Ils se retrouvent au sommet du mât, ils ne peuvent agir
qu'en fonction de la noyade de Vera, ne rien décider par eux-mêmes, ne rien
changer - ou le peuvent-ils ? Sont-ils libres, ou non ? Eternelle question...
O. v. d. B. Dans le courant de l'été 1973, Oda Klein s'apprête secrètement à
changer de vie, quand sa fillette de huit ans, Véra, se noie. Son mari, Paul,
prend un poste au Surinam pour tenter de surmonter l'épreuve. Il revient
quelques années plus tard. Oda est toujours là, sa vie s'est arrêtée. C'est
alors qu'un mystérieux incendie se déclare dans la maison voisine, et qu'une
jeune fille de quinze ans émerge des flammes. Le couple la recueille et tente
sans succès de croire à l'illusion de refonder une famille. De la noyade de la
petite fille, jusqu'au dénouement qui met en lumière les moteurs de la
culpabilité d'Oda, Oscar van den Boogaard construit une intrigue où les
personnages semblent les jouets du destin : la mort de l'enfant, qui empêcha
Oda de refaire sa vie, n'a pu qu'entraîner la mort de l'amour, amour adultère
et noeud tragique du livre . Oscar van den Boogaard, né en 1964, a grandi aux
Pays-Bas et au Surinam. Il vit entre Anvers, Amsterdam et Paris. Il est
considéré comme un des chefs de file de la jeune génération des écrivains
néerlandais. Son oeuvre est publiée en Allemagne, aux Etats-Unis et en Espagne.
Mort de l'amour est son cinquième roman, le premier à paraître en français.
PAGE 1
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Julia a deux enfants et un mari qui l'adule. Plus âgé qu'elle d'une dizaine d'années, il lui passe tous ses caprices jusqu'à baptiser la petite propriété où ils se sont installés dans la campagne belge, le Pajottenland, La Félicité de Julia (" félicité " désignant en flamand un coquet manoir, symbole d'une certaine réussite sociale). Mais Julia n'est pas heureuse : la vie à la campagne l'exaspère, sa fille est trop sage, son fils trop distant, quant à son mari... Même quand il n'avait pas encore perdu son emploi, il représentait déjà, entre ses habitudes pantouflardes de petit bourgeois, ses parties dominicales de boules plates avec ses amis, et sa vénération pour elle, tout ce à quoi elle a toujours voulu échapper.
Julia se sent envahie par des désirs vagues et une sourde nostalgie. Sa petite enfance sous les tropiques, en Afrique où son père travaillait, lui a laissé un goût pour l'ailleurs mais aussi la peur des ruptures brutales : sans trop comprendre pourquoi, elle s'était retrouvée, jeune fille solitaire, abandonnée chez une grand-mère revêche qui n'avait manqué de l'envoyer en pension.
Comme une adolescente prolongée, elle rêve d'expériences extatiques et d'aventures sexuelles hors du commun, de sublime et d'aventure. Le travail administratif qui l'occupe à Bruxelles ne trompe en rien son ennui, et même si elle passe à l'acte avec son vieux voisin Omer, paysan bourru qu'elle retrouve quotidiennement dans une grange. l'affaire tourne court. Quand, toujours en quête d'émotions fortes, elle fait l'acquisition, pour une somme folle, d'une oeuvre de l'artiste Wolfgang Leib, un pot de pollen repéré dans la devanture d'une galerie, sa famille, pragmatique, s'inquiète - enfin - pour son équilibre et l'envoie au Brésil - où est parti son fils - pour qu'elle se change les idées. Là, dans la Rio de Janeiro des plages de rêve et du candomblé, elle vit une aventure sexuelle et sentimentale qui finira très mal. Et scellera son retour dans le Pajottenland.
Dans Mort de l'amour déjà, son premier roman traduit en français, Oscar van den Boogaard s'interrogeait, à travers le personnage d'une mère dont l'enfant vient de se noyer, sur les limites de la liberté individuelle : il excelle ici, en se glissant dans la peau d'une femme mûre, à dépeindre ses désirs de plénitude et ses rêves d'amour, malgré tout. Avec force et générosité, non sans une délicieuse ironie, l'écrivain s'efforce d'extraire de sa fatalité son personnage : Oscar van den Boogaard prête à Julia une autre vie, libre, sauvage, débridée, sans enfants et sans entraves. Et son livre en devient un hymne à la déraison et à l'extase.
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Dans la capitale du Ratanakiri, dictature du sud-est asiatique, soumise au joug du général Sophal, Egon Wagter, géologue hollandais de 43 ans, vit la journée la plus angoissante de son existence : à onze heures ce soir-là, dans un parking, il doit livrer une mystérieuse valise à un correspondant, pour le compte d'Axel de Graaf, trafiquant de drogue de calibre international.
Egon et Axel se sont rencontrés à 14 ans, dans une colonie de vacances en Belgique. Un séjour déterminant pour Egon puisque c'est là, lors de la visite d'une grotte, qu'est née sa passion pour la géologie. C'est aussi là-bas que, sous l'influence d'Axel, il a vécu sa première expérience sexuelle. Forte personnalité, amoral, délinquant en puissance, Axel possède un charisme dangereux auquel Egon, comme tant d'autres, a du mal à résister. Étudiant en géologie, Egon croise de nouveau la route d'Axel, qui se livre à des trafics louches, et refuse de participer à un « coup » que lui propose son ami. Les années passant, c'est par la presse qu'il apprend l'étendue des activités délictueuses d'Axel.
Déçu par sa carrière qui stagne et par l'échec de son mariage, Egon rêve de participer à une expédition géologique en Amérique du sud, mais pour ça, il doit rassembler 40000 florins. Il décide alors de se tourner vers Axel, qui lui propose une « mission » au Ratanakiri. Tout en sachant qu'il prend des risques, puisque là-bas, le trafic de drogue est passible de la peine de mort, il se lance dans une aventure dont l'issue se révélera aussi tragique qu'inattendue...
Un thriller psychologique captivant, doublé d'une histoire d'amour à l'intensité fulgurante. La construction audacieuse et l'écriture incisive contribuent à maintenir le rythme et le suspense. Un livre qui a recueilli un excellent accueil critique aux Pays -Bas, ainsi qu'en Angleterre et aux États-Unis.
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Le Congo au lendemain de l'Indépendance. A la faveur du désordre général, Grégoire Matsombo, assistant médical, s'empare d'un important stock de médicaments et ouvre un cabinet de consultation dans son village natal. Peu scrupuleux, il gagne beaucoup d'argent et mène la vie d'un roitelet de brousse. Par la bouche de Matsombo, c'est " le nègre éternel " qui parle et manifeste sa haine, tant de la soif de pouvoir des " civilisateurs " blancs qui veulent rétablir l'ordre que de l'opportunisme des nouveaux potentats noirs. Avec une verve étourdissante et un sens aigu du comique et de l'absurde, Jef Geeraerts décrit l'Afrique noire à l'heure de son émancipation mieux que ne le ferait une longue étude sociologique.
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Avec Ma petite guerre, récit parsemé de sarcasmes, d'emportements et de clins d'oeil, Louis Paul Boon fait de la littérature un art totalement libre et novateur. Cette chronique de la vie quotidienne en Flandre sous l'Occupation est éclairée par de brèves notations expressionnistes qui provoquent une rupture de la chronologie et une objectivation des faits. Nerveux et efficace, le style souligne la folie de la guerre et, surtout, la cruauté du rôle qu'y jouent les hommes. Cette oeuvre sans concession est un joyau dont l'éclat frappe dès les premières lignes. Elle entraîne le lecteur sous la bannière de Boon, sa Petite guerre s'affirmant tout simplement comme une " guerre à la guerre ".
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« À l'été 2012, de vieilles blessures ont été rouvertes en Belgique quand on a su que Michelle Martin, l'ex-femme et complice de Marc Dutroux, serait libérée sur parole. J'essayais de savoir ce qui pouvait se passer dans sa tête. » - Kristien Hemmerechts La Femme qui donnait à manger aux chiens est le roman de cette histoire terrible.
Elle est la femme la plus haïe de Belgique. Elle passe ses journées en prison, après avoir été la complice de terribles crimes sexuels commis par M., son époux et le père de ses trois enfants. Elle n'a jamais cherché à l'arrêter. Elle a fait tout ce qu'il lui demandait. Presque tout. Elle sera bientôt libérée sur parole, et transférée vers un couvent. Pour travailler. Et lorsqu'elle ne travaillera pas, elle priera. Qui est cette femme ? N'est-elle qu'un monstre sans scrupule ?
Écrivain flamand très populaire en Belgique et aux Pays-Bas, Kristien Hemmerechts est née en 1955 à Bruxelles. Connue pour son franc-parler et pour son engagement social, elle est l'auteure d'une vingtaine de romans, recueils de nouvelles et essais autobiographiques.
Elle enseigne la littérature anglophone à l'université catholique de Bruxelles et l'écriture créative à Anvers.