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STEPHANE CAMILLE
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« Je m'étais toujours intéressée aux histoires passionnelles, donc je m'intéressai à Mme Talbot et à William Mullan. Je croyais en la passion comme d'autres croient en Dieu : tout en découle. » Parce que la passion est la grande affaire de sa vie, Kathleen veut écrire sur le scandale que suscita, peu après la grande famine, la liaison entre une aristocrate anglaise du XIXe siècle et son palefrenier irlandais. Mais ses recherches la confrontent insidieusement à son propre passé : dans un va-et-vient entre l'Irlande de 1850 et celle de son enfance, elle met en lumière les fatalités de l'histoire.
Portrait en miroir de deux femmes dont la passion a été la perte, ce formidable roman, à l'issue inattendue autant que magnifique, fait surgir les questions lancinantes de l'exil, de la solitude, de la sexualité et des chimères de l'amour.
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J'y suis presque ; le parcours inachevé d'une femme de Dublin
Nuala O'faolain
- Le Livre De Poche
- 9 Septembre 2020
- 9782253934370
La réception inattendue de son premier récit a fait de Nuala O'Faolain, éditorialiste solitaire, aux pieds solidement ancrés dans la terre irlandaise, une écrivaine reconnue. Avec ce deuxième livre de Mémoires, elle évoque les effets - ou les méfaits - du succès, nous entraîne dans les coulisses de Chimères, son magistral roman, s'interroge sur l'avenir de sa relation avec son nouveau compagnon et sur sa faculté à s'adapter au « Nouveau Monde ». Car rien n'est gagné, et si elle y est presque, ce n'est pas sans souffrances.
Nuala O'Faolain écrit un livre intelligent, drôle, féroce, honnête et généreux sur la période de la vie qu'elle traverse : « La cinquantaine, c'est l'adolescence qui revient de l'autre côté de la vie adulte - le serre-livres correspondant - avec ses troubles de l'identité, ses mauvaises surprises physiques et la force qu'il faut pour s'en accommoder. »
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L'exquise Betty, quatorze ans à peine, est de retour à Sydney après des mois de captivité chez les Maori. Bientôt, la société australienne bien-pensante du XIXe siècle est secouée par la rumeur. À quoi Betty doit-elle sa survie ? Aurait-elle mis en cause l'honneur de son mari ? La réponse tient en une confession à plusieurs voix, inspirée de faits réels.
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« Je ne savais pas que je m'embarquais pour un voyage quand j'ai écrit les premiers mots de On s'est déjà vu quelque part ?, et je ne pensais pas que des eaux calmes m'attendaient peut-être, moi aussi. Mais je comprends qu'un mouvement a commencé à ce moment-là qui ne sera pas terminé avant que je connaisse la sérénité. Sans doute parce que je peux entrevoir le lac de la pièce où j'écris cela, je me dis parfois que j'y arrive, que j'y suis presque ».
Avec le succès de On s'est déjà vu quelque part ?, son premier récit autobiographique (SW poche, 2015), très rapidement suivi d'un roman, Chimères (Sabine Wespieser éditeur, 2004), la vie de Nuala O'Faolain a radicalement changé : d'éditorialiste solitaire, les pieds solidement ancrés dans la terre irlandaise, elle est devenue un écrivain reconnu, installé une partie de l'année aux États-Unis.
Intelligent, lucide et généreux, J'y suis presque (première édition : 2005), son deuxième livre de mémoires, est avant tout le roman d'une vie, la sienne : celle d'une femme dans la cinquantaine à qui tout sourit enfin, mais dont la quête de sérénité se heurte sans trêve aux fantômes du passé. Si elle y est presque, rien n'est jamais gagné, et c'est à la lumière de cette contradiction intime que s'est écrite l'oeuvre intense de cet auteur trop tôt disparu (née en 1940, Nuala O'Faolain est morte en 2008).
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Entre notoriété et paparazzis, l'heure des choix a sonné pour Jessie !
Après un été inoubliable en Californie, au côté de son père et de sa famille, Jessie Jefferson est de retour en Angleterre. Fini les soirées people dans les villas hollywoodiennes, les voitures avec chauffeur. Il est temps pour elle de retrouver sa petite chambre d'adolescente, son beau-père, ses amies du lycée... Sans oublier l'irrésistible Tom qui continue d'affoler son coeur.
Jessie est bien décidée à mener une vie la plus " normale " possible, comme avant. Malheureusement, quelques jours à peine après la rentrée scolaire, la presse révèle avec fracas sa véritable identité. Pourchassée par les paparazzis, la fille de Johnny Jefferson réalise soudain que plus rien ne sera comme avant. Et c'est chez son père, à Los Angeles, qu'elle trouve refuge. Là-bas, ses petits frères l'attendent avec impatience, mais aussi Jack, ce jeune guitariste au charme irrésistible... Pour Jessie, l'heure des choix a sonné.
Un récit trépidant pour une héroïne forte. Grace à son caractère bien trempé et ses reparties mordantes, Jessie donne à ce roman un ton vif et piquant qui ne laisse aucun répit aux lectrices! -
En mission pour assurer la protection rapprochée du vice-président des Etats-Unis en campagne électorale dans le New Hampshire, l'agent fédéral Vi Asplund revient dans sa ville natale.
Elle y retrouve son frère, Jens, mathématicien de génie, qui a recyclé ses talents dans les jeux virtuels et se voit désormais confronté aux ambitions cauchemardesques de cette lucrative industrie. De même que les agents du Service secret tels que Vi ont pour règle d'abandonner toute préoccupation d'ordre émotif et personnel afin d'être capables, en cas d'attentat, de se transformer surle-champ en bouclier de chair, de même les chercheurs qui, comme Jens, ont signé leur pacte faustien sont priés, au nom des lois du profit et de la concurrence, de laisser leurs états d'âme au vestiaire quels que soient les problèmes éthiques que leur pose la création d'un nouveau jeu vidéo particulièrement violent, par exemple...
Autour du frère et de la sueur affrontant l'un et l'autre un moment crucial de leur existence, gravitent de nombreuses figures de la crise de la conscience américaine. Attachants et hauts en couleur, ces personnages entretiennent, dans un monde d'une exceptionnelle âpreté, des relations humaines chaotiques mais qui fonctionnent pour eux comme autant de repères dans le labyrinthe de la paranoïa et de la violence engendrées par les contraintes de la réussite sur tous les plans et à tout prix.
Tableau sans concession mais souvent plein d'humour des spectres et des angoisses qui hantent la société contemporaine, ce brillant roman de Mark Costello brosse le portrait d'une humanité héroicopathétique, sans cesse menacée par le bug fatal qui pourrait, à chaque instant, porter le coup de grâce à ses illusions de maîtrise.
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Calypso de nuit
Lawrence Scott
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 2 Juin 2005
- 9782848050355
L'intrigue de Calypso de nuit commence en 1938 dans une léproserie située sur l'île de El Caracol, au large des côtes de l'île de la Trinité. Le roman tourne autour de trois personnages confrontés à la difficulté de leur situation présente, mais aussi aux rumeurs de la guerre à l'autre bout du monde et à leur propre passé.
Le Dr Vincent Métivier, descendant d'une famille créole française, vient de prendre en charge la léproserie. Il est assisté par Soeur Thérèse, de son vrai nom Madeleine Weil, jeune infirmière entrée dans les ordres et appartenant à la congrégation présente sur l'île. Et il recueille bientôt le jeune Théo, enfant créole traumatisé par son passé.
Au coeur du roman, les cauchemars du jeune garçon, muet le jour et agité par un étrange calypso nocturne, où il livre par bribes, prenant tour à tour les voix des différents protagonistes de son passé, son enfance abusée. Se profile derrière son histoire le contexte social difficile, sur fond de lutte entre riches propriétaires et peuple exploité.
Le Dr Métivier est ramené par Théo à sa propre jeunesse et à ses propres culpabilités, alors qu'il vit avec Thérèse une histoire d'amour dramatisée par le secret mais aussi par la montée du nationalisme dans l'île. Thérèse, quant à elle, attend des nouvelles de son père, communiste juif resté en Europe.
Lawrence Scott, à travers ces trois personnages mais aussi toute la communauté réunie autour de la léproserie, parvient à construire une saga romanesque qui court jusqu'à la fin de la guerre. Le livre est traversé par sa compassion pour la condition des noirs dans les Caraïbes et par son déchirement entre dogme religieux, incarné par la Mère supérieure du couvent, et morale personnelle, que tente d'imposer Métivier en médecin progressiste.
Calypso de nuit est un formidable roman polyphonique, portrait réussi d'un microcosme déchiré par les passions et les événements historiques proches ou lointains.
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Dérèglements
Ammar Abdulhamid
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 2 Octobre 2002
- 9782848050034
DÉRÈGLEMENTS.
Avec ce premier roman subversif publié à Londres, Ammar Abdulhamid tisse le destin de quatre personnages vivant à Damas : Hassan, fils d'un cheik local, déchiré entre le poids de ses obligations familiales et des pulsions sexuelles stimulées par une étrange et violente sensibilité au sang menstruel ; Wisam, malheureuse dans son mariage et découvrant dans l'homosexualité l'épanouissement et la tendresse ; Nadim et Kindah, couple d'intellectuels progressistes vivant sous la perpétuelle surveillance des autorités.
Dans un récit kaléidoscopique, où alternent fragments de journaux intimes, anecdotes et extraits de livres, l'écrivain s'immisce dans l'intimité et le quotidien de ses personnages, accompagne leurs ruses, leurs réflexions et leurs luttes. Il se livre de fait à une véritable radiographie de la société syrienne contemporaine, dont on découvre ici la face souterraine et effervescente. Mais Dérèglements peut aussi se lire comme un utile et joyeux manuel de survie en temps d'oppression.
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DOBRYD. J'ai écrit Dobryd parce que je ne me retrouvais pas dans tous les
textes écrits sur les enfants dans la guerre. Ce qui manquait, c'est cet
étrange mélange de terreur et d'euphorie qui a caractérisé ma propre
expérience. J'ai abordé l'écriture de ce livre comme de la fiction, une fiction
fondée sur mon histoire personnelle. Et surtout, je voulais éviter la
sentimentalité et le pathos. A.C. `` À cinq ans, j'avais passé la moitié de ma
vie cachée dans le fenil d'une grange. '' Dès la première phrase, le ton est
donné. Juive polonaise, la narratrice est née pendant la guerre. En 1944,
l'armée allemande recule devant les Russes, les villages polonais sont libérés,
et enfin les occupants du grenier revoient le jour. La petite fille découvre le
monde, dans un festival de sensations et de petits bonheurs quotidiens, alors
qu'autour d'elle tout n'est que ruines et désolation. Sa mère et sa tante,
après une étape dans un campement militaire, s'installent à Dobryd, leur ville
d'origine, dans deux pièces épargnée par les tirs. Les trois survivantes peu à
peu organisent leur retour à la vie, alors que, par la voix de la tante, émerge
le monde englouti d'avant la guerre, temps béni où le grand-père, propriétaire
terrien cosmopolite, régnait sur une famille prospère et éclairée. Passent
aussi, comme des ombres, les destins tragiques des premiers persécutés. Les
conditions matérielles devenant de plus en plus difficiles, et l'antisémitisme
de plus en plus insupportable - l'opportunisme des paysans est ici
remarquablement évoqué -, la famille finira par émigrer au Canada, où Ann
Charney vit aujourd'hui encore. De son enfance dans la guerre, l'écrivain a
tiré une formidable leçon de vie. Pour preuve, ce livre lumineux. PAGE 1
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Le jardin de Rousseau
Ann Charney
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 10 Juin 2004
- 9782848050218
Après Dobryd (Sabine Wespieser éditeur, 2003) - autobiograhie dans laquelle elle évoque son enfance de juive polonaise durant la seconde guerre mondiale - Ann Charney signe ici sa première fiction dans laquelle elle décrit une femme en crise, en proie à la résurgence d'un passé obscur.
Claire est une brillante photographe québécoise, mariée à Adrian, un historien d'art renommé, spécialiste des jardins, avec qui elle file le parfait amour. Le couple est à Paris pour quelques mois : Adrian travaille à ses recherches, et Claire a tout le loisir de flâner à Paris pour photographier la ville des Lumières. Elle a tout d'une femme comblée, et pourtant, elle est assaillie par des crises d'angoisse inexpliquées. Son voyage à Paris lui rappelle étrangement celui de sa mère Dolly, des années plus tôt, qui était revenue au Québec transfigurée : triste et murée. Claire n'avait que douze ans à l'époque et de cette période ne lui restent que des souvenirs confus - d'autant plus que la mort brutale et accidentelle de Dolly, peu de temps après son retour, n'a fait que brouiller ses repères.
Claire se donne pour objectif de lever le mystère qui entoure le voyage de sa mère, car elle craint d'avoir hérité de la névrose de Dolly. Dès lors, elle s'immerge dans l'univers de sa mère pour comprendre ce qui est arrivé, à tel point qu'elle vit une histoire parallèle. Ses quelques amis parisiens ne seront pas sans jouer un rôle providentiel dans cette entreprise. Marcel, grand admirateur d'Adrian, lui offre la correspondance de Rousseau avec qui elle renoue. Un jour où elle attend Adrian au parc des Buttes-Chaumont, Claire se souvient que le philosophe a influencé toute son enfance : sa mère, artiste inspirée par l'exaltation rousseauiste de la nature, y trouvait l'impulsion dans son travail de sculpture et le vénérait comme un maître.
Un événement majeur survient qui sort Claire de sa torpeur : elle apprend qu'elle est enceinte. À cette nouvelle, Adrian ne voit qu'une issue : l'avortement. Si cette décision ne convient pas à Claire, la situation prend des proportions paroxystiques lorsque le secret de sa mère lui est enfin dévoilé. Dolly, lors de son voyage à Paris, a eu une relation adultérine, est tombée enceinte et a avorté dans des conditions abominables qui ont failli la tuer. Dolly est rentrée au Québec, choquée d'avoir éliminé son enfant, culpabilisant comme si elle avait tué Claire. Dès lors qu'elle connaît la véritable histoire de sa mère, il n'est plus question pour Claire d'avorter. Son malaise s'envole, elle continue et parachève l'oeuvre de Dolly, accomplissant alors la véritable transmission filiale : elle réalise une exposition intitulée " Hommage à Rousseau " pour une comtesse dont elle a photographié le parc qui, par sa beauté végétale, lui a donné l'inspiration, comme à sa mère. Le jour de l'exposition, lors d'un pique-nique idyllique, un enfant manque se noyer. Adrian est choqué, il rejoint Claire dans un coin du jardin où elle s'était isolée et lui avoue sa prise de conscience : malgré ses préjugés, il a l'âme d'un père.
Dans cet éloge du bonheur et de l'amitié qu'elle qualifie de " lettre d'amour à la France ", Ann Charney nous parle des êtres et de leurs comportements aussi finement qu'elle peint les jardins à la française. À travers les mystères des premiers et des seconds, elle nous rappelle à tous nos propres jardins secrets.