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Editions Allia
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Tuer n'est pas assassiner : bref traité sur la légitimité de tuer un tyran, conformément à l'opinion des plus illustres auteurs antiques
Edward Sexby
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 19 Janvier 2024
- 9791030418118
En 1653, après avoir écrasé rivaux et insurrections, Oliver Cromwell dissout le Parlement et prend le titre de Lord Protecteur de la République. Dans cette Angleterre révolutionnaire, un homme appelle ouvertement au meurtre du tyran.
C'est en 1657, suite à une tentative d'assassinat ratée contre Cromwell, qu'Edward Sexby publie sous pseudonyme Tuer n'est pas assassiner. En trois points, il développe une argumentation impitoyable : Cromwell est-il un tyran ? Est-il légitime de tuer un tyran ? Enfin, ce meurtre serait-il utile à la République ?
Au fil de l'histoire et des luttes politiques, Tuer n'est pas assassiner fut réédité à de nombreuses reprises. Il est ainsi devenu l'une des plus fameuses critiques de la domination, dans la lignée de Machiavel et La Boétie.
Edward Sexby, né en 1616 à Suffolk et mort en 1658, était un soldat de l'armée anglaise. Il appartenait aux niveleurs, un groupe révolutionnaire qui durant la guerre civile anglaise demandait l'égalité des droits et la souveraineté du peuple. Surnommé l'Oiseau-Tempête, il fut arrêté par Cromwell après la parution de son pamphlet Killing no murder et mourut dans la Tour de Londres. -
Paris, capitale du XIXe siècle
Walter Benjamin
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 19 Septembre 2013
- 9782844857408
Paris, capitale du XIXe siècle constitue l'exposé programmatique de l'oeuvre de Benjamin : le livre des passages. Tous les thèmes de ses recherches y sont présentés sous une forme concise : le flâneur, les passages, l'architecture comme concrétisation de l'idéologie d'une époque, la figure emblématique de Baudelaire, la mode, l'intérieur, etc. Le tout est une tentative d'interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité.
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L'obélisque de Louqsor
Pétrus Borel
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 5 Janvier 2024
- 9791030430615
Dans ce pamphlet vigoureux, Pétrus Borel s'insurge contre l'acquisition de l'obélisque de Louqsor, cadeau diplomatique du vice-roi égyptien. Nous sommes en 1833, soit trois ans avant que l'obélisque ne soit érigé sur la place de la Concorde, et quatre ans avant la création de la commission des monuments historiques par François Guizot.
Pétrus Borel fustige avec verve et humour le délaissement du patrimoine français et s'en prend aux scientifiques pilleurs de trésors. Empreint de la fascination des romantiques pour les ruines du passé, il livre une réflexion d'une grande modernité sur l'attitude des autorités françaises, préférant arracher monuments et objets archéologiques à des pays lointains plutôt que de conserver leur propre patrimoine.
Né en 1809 à Lyon et mort en 1859 à Mostaganem, Pétrus Borel est un poète français appartenant au mouvement du romantisme frénétique. Qualifié de "petit romantique", il était ami avec Victor Hugo. En 1832 il publie Rhapsodies, un recueil de poèmes, puis Champavert en 1833, et Madame Putiphon en 1839. Nous lui devons également une traduction de Robinson Crusoé. Il est le fondateur des revues La Revue pittoresque et L'Âne d'or. -
Louis-Ferdinand Céline, le trésor retrouvé
Jean-Pierre Thibaudat
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 10 Novembre 2022
- 9791030417210
"Ils m'ont rien laissé... pas un mouchoir, pas une chaise, pas un manuscrit", se plaignait Louis-Ferdinand Céline. En 1944, l'écrivain fuit vers l'Allemagne. Des manuscrits disparaissent de son appartement, parmi lesquels plusieurs inédits.
Au début des années 1980, Jean-Pierre Thibaudat entre en possession d'une caisse, un mètre cube de papiers... de la main de Céline. Des documents de toute sorte, dont les mythiques manuscrits. Une condition était posée : ne rien divulguer avant la mort de Lucette Destouches, veuve de Céline.
Au début du mois d'août 2021, leur découverte est rendue publique à la suite d'un imbroglio judiciaire. Le dépositaire accidentel d'archives de l'un des plus grands mythes littéraires du XXe siècle livre ici la véritable histoire de ce trésor retrouvé.
Né en 1947, Jean-Pierre Thibaudat est un journaliste et écrivain français. De 1978 à 2006, à Libération, il est responsable de la rubrique théâtre, puis correspondant à Moscou durant quatre ans et enfin grand reporter. De 2006 à 2016, il est conseiller artistique du festival Passages, à Nancy et Metz. Depuis 2007, il tient le blog "Balagan" d'abord à Rue89 et désormais sur Mediapart. Il a publié de nombreux ouvrages ayant trait au théâtre. -
Sur le contrôle de nos vies
Noam Chomsky
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 22 Août 2013
- 9782844857262
Dans cet essai concis, brillant, et extrêmement polémique, Noam Chomsky, un des critiques les plus virulents du nouvel ordre mondial, montre comment, sous couvert de divers paravents (organisation mondiale du commerce, OTAN, etc.) le capitalisme, en particulier américain, est en train d'imposer au monde une véritable tyrannie, qui empiète non seulement sur la souveraineté des Etats, mais aussi sur celle des individus eux-mêmes.
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Le petit chaperon rouge dans la tradition orale
Yvonne Verdier
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 6 Mai 2014
- 9782844858542
Le Petit Chaperon rouge, tel qu'il nous est connu grâce à Charles Perrault ou les frères Grimm, n'offre qu'une vision partielle des ressorts cachés de sa symbolique. Il existe en réalité de nombreuses variantes de ce conte, pour la plupart transmises oralement, souvent par les conteurs eux-mêmes dans la chaleur de l'âtre ou dans les champs. Et ces versions fourmillent de détails ou de motifs négligés dans la tradition littéraire et dont les petits enfants de la Bourgogne, du Nivernais ou du Velay ont pu savourer la féerie, riche de sous-entendus adultes. Tel le choix qui s'offre à la petite fille quant au chemin à emprunter, entre celui des aiguilles et celui des épingles. Ce qui, apprenons-nous, revient à choisir entre le travail, celui de la couturière, et le plaisir de se vêtir. Yvonne Verdier rapporte ce détail à une tradition de la fin du XIXe siècle qui voulait que les jeunes filles, durant l'hiver de leurs quinze ans, apprennent à se parer auprès de la couturière. C'était alors l'accession symbolique à la puberté. Quant au motif du repas auquel le loup invite la petite fille, il apparaît loin d'être innocent... L'histoire suit des méandres symboliques dont l'auteur détaille pour notre plus grand plaisir les tenants et les aboutissants. Ce faisant, Yvonne Verdier replace le Petit Chaperon rouge dans son contexte rural. Car, en dévoilant tous les sens cachés d'un véritable conte initiatique, ponctué de rites de passage, c'est aussi toute une société en voie de disparition qu'elle met à l'honneur, avec tendresse et force savoir... Mais gare ! Vous risquez désormais de confondre le loup avec le prince charmant.
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La genèse d'un poème
Edgar Allan Poe
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 9 Juin 2023
- 9791030430134
En 1845 paraît le célèbre et ténébreux poème d'Edgar Allan Poe : Le Corbeau. L'année suivante, il publie cette Méthode de composition dans laquelle il en dévoile l'envers.
Peu d'auteurs auront détaillé avec tant de clarté et de précision leur méthode de travail et leur démarche littéraire. Poe dément l'idée d'une écriture spontanée. Au contraire, parce qu'il sait quels effets il souhaite créer, l'écrivain réfléchit avant d'écrire.
Poe ne donne pas de recette toute faite. Il expose sa propre recherche, humble et rigoureuse, du mot et du "ton" justes. C'est à cette condition que la poésie peut s'approcher de la Beauté.
Avec ce texte d'une grande simplicité, il livre une réflexion profonde sur la poésie, l'écriture et la quête de beauté.
Suivi par "Le Corbeau" d'Edgar Allan Poe.
Né en 1809 à Boston, mort en 1849 à Baltimore, Edgar Allan Poe connut une existence tragique, marquée par l'alcoolisme. Considéré comme le père du fantastique, il connut la célébrité grâce à ses Histoires extraordinaires que Baudelaire traduisit en français en 1856. Novelliste, poète, dramaturge, critique littéraire, romancier, essayiste, admiré par Valéry et Mallarmé, Edgar Allan Poe est l'une des figures-clés du romantisme américain. -
La génération qui a gaspillé ses poètes
Roman Jakobson
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 12 Mai 2023
- 9791030417784
La Génération qui a gaspillé ses poètes sonne comme un requiem pour une génération sacrifiée : celle des poètes russes des années vingt exécutés, torturés comme Blok ou suicidés, comme Essenine et surtout Maïakovski, que Jakobson a bien connu avant de fuir la Russie et à qui est consacré l'essentiel de ce texte. À travers cette figure tragique, tourmentée, contradictoire, déchirée entre l'idéal révolutionnaire et le désespoir personnel, l'auteur fait revivre toute une époque et livre un témoignage unique.
Roman Jakobson (Moscou, 1896 - Boston, 1982) est l'un des plus grands linguistes du XXe siècle. Son oeuvre couvre une multitude de domaines : sémiotique, anthropologie, études slaves, psychanalyse, études littéraires... Il fut notamment professeur à l'université de Harvard et au Massachussetts Institute of Technology, où son enseignement exercera une influence durable, en contribuant à abolir les frontières entre linguistique européenne et américaine. -
Guerre aux démolisseurs
Victor Hugo
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 2 Janvier 2020
- 9791030422481
Dans un XIXesiècle encore à écrire, un jeune écrivain du nom de Victor Hugo s'insurge de la destruction de l'ancienne France et de ses monuments. Texte de jeunesse qui témoigne de l'acuité précoce de son auteur, Guerre aux démolisseursnous met face à un homme engagé dans les débats de son temps, et dont le diagnostic sévère laisse le lecteur toujours aussi dubitatif. Quelle place pour la protection du passé dans une époque obsédée par le progrès industriel ?
Victor Hugo met ici toute sa verve pour répondre à cette question et se fait le défenseur de ce qui constitue rien de moins que l'âme et l'histoire d'un pays : ses monuments. Le texte d'Hugo fascine en ce qu'il pose les jalons d'un débat ancien de presque deux siècles, qui reste aujourd'hui encore plus que jamais d'actualité.
Faut-il le rappeler ? Victor Hugo (1802-1885) est le fameux auteur de Notre-Dame de Paris et des Misérables... -
La Grève des électeurs
Octave Mirbeau
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 2 Février 2017
- 9791030405026
Le 28 novembre 1888, Octave Mirbeau signe dans Le Figaro un article intitulé La Grève des électeurs. Un tel manifeste en faveur de l'abstention serait aujourd'hui impensable. Pour autant, il ne cherche point à inoculer le vice du désengagement mais à dénoncer la mystification du système électoral qui pare de la légitimité du vote les extorsions des puissants. Ce n'est pas l'idée de démocratie qu'il critique mais sa pratique au sein de la République ; les institutions abêtissent l'électeur tout en lui demandant son aval. L'anarchisme de Mirbeau fait de l'individu le centre à partir duquel la République doit être interrogée. Il prend à partie l'électeur, qu'il tutoie, sur l'absurdité de sa contribution au grotesque spectacle de sa quête aux suffrages. Par l'humour et la dérision, il attente à la respectabilité des institutions, dénonce "la protection aux grands, l'écrasement aux petits". Si Mirbeau n'érige pas d'utopie dans cette critique radicale, il nous lègue les armes capables de nous défaire du conditionnement qui annihile le plus faible ; vision suffisamment juste pour qu'elle nous dérange encore plus de cent ans plus tard !
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"Les lecteurs rompus au commerce des hommes reconnaîtront la justesse de mes propos ; tous les autres les trouveront excessifs, jusqu'au jour où l'expérience, s'ils ont jamais l'occasion de faire réellement l'expérience de la société humaine, leur ouvrira les yeux à leur tour. J'affirme que le monde n'est que l'association des coquins contre les gens de bien, des plus vils contre les plus nobles."Publiées de façon posthume en 1845, ces Pensées sur le caractère des hommes et leur conduite dans la société présentent, sous forme d'aphorismes, d'anecdotes significatives ou de sentences lapidaires, l'essentiel des conclusions léopardiennes sur la morale.
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Publié en 1891, Le Déclin du mensonge est l'un des plus célèbres essais de Wilde. Sous la forme d'un brillant dialogue entre deux esthètes, à coups de paradoxes et de mots d'esprit, il livre son credo esthétique et moral : l'art ne saurait être jugé d'après des critères extérieurs à lui-même. Loin d'imiter la vie, c'est bien plutôt la vie qui imite l'art. Cet éloge du mensonge, du faux, du voile traduit un effort pour échapper à la réalité sociale de son siècle.
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Essai sur le don : forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques
Marcel Mauss
- Editions Allia
- MOYENNE COLLECTION
- 21 Janvier 2021
- 9791030413366
L'Essai sur le don de Marcel Mauss est l'un des textes majeurs, si ce n'est le texte majeur, de l'anthropologie du XXe siècle. Par l'étude des systèmes d'échange de la kula et du potlatch, il démontre que le don fut historiquement l'un des moteurs de nos sociétés. À l'encontre de tout rationalisme le potlatch, pratiqué chez certaines tribus amérindiennes, amène au sommet de l'échelle sociale les individus capables de se défaire de tout ce dont ils possèdent. Un système qui se révèle radicalement opposé au nôtre, où les possédants détiennent le pouvoir.
Dans cet ouvrage précurseur, Mauss bat en brèche bon nombre d'idées reçues sur les principes de l'échange et du don. Par-delà leur dimension économique une dimension spirituelle. "Nous n'avons pas qu'une morale de marchand " conclut Mauss.
Marcel Mauss (1872-1950) est la grande figure de l'anthropologie française, ainsi que le neveu du sociologue Émile Durkheim. Il a construit pendant plusieurs décennies une oeuvre protéiforme et a marqué en profondeur l'ensemble des sciences humaines de son siècle. Son essai anthropologique sur le don a bouleversé notre regard historique sur l'économie. Il a su conjuguer son travail de recherche à des convictions socialistes, et s'engagea en particulier en faveur du colonel Dreyfus. -
L'autodafé de l'esprit
Joseph Roth
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 2 Mai 2019
- 9791030410914
Aux prises avec le génocide littéraire visant les écrivains juifs allemands sous leTroisième Reich, Joseph Roth dénonce la destruction spirituelle de l'Europe tout entière. Lui-même exilé, Roth se fait le défenseur de ces "écrivains véritables", dont les oeuvres sont brûlées sur ordre de dirigeants jugés analphabètes.Les mots de Roth ne sont pas assez durs pour dénoncer l'illettrisme dont le Troisième Reich se rend coupable. Sous la plume d'un grand écrivain doublé d'un excellent journaliste, cela donne des formules définitives : "Que le Troisième Reich nous montre un seul poète, acteur, musicien de talent `purement aryen', qui ait été opprimé par les Juifs et libéré par M. Goebbels !" En lançant ces autodafés, c'est leur propre culture que les Allemands ont vouée aux gémonies.
Né en Galicie en 1894 dans une famille juive allemande, Joseph Roth est chroniqueur pour Der Neue Tag à Vienne et produit des articles brillants et extrêmement lucides sur son époque. Il entame ensuite l'écriture de romans, dont La Toile d'araignée (1923). Il devient en 1925 correspondant à Paris du Frankfurter Zeitung. En 1932, il publie La Marche de Radetzky. Il est l'ami de Stefan Zweig, destinataire de lettres emplies de pessimisme. Malade, alcoolique et démuni, il meurt en 1939. -
La mission du bibliothécaire
José Ortega y Gasset
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 4 Mars 2021
- 9791030413755
En 1935, José Ortega y Gasset prononce un discours au Congrès international des bibliothécaires.Depuis la naissance de l'imprimerie, l'accès aux livres s'est démocratisé. Mais cette profusion est paradoxale : « la culture, qui avait libéré l'homme de sa forêt primitive, le propulse de nouveau dans une forêt, de livres cette fois-ci, non moins confuse et étouffante. » Dans ce contexte, le bibliothécaire ne peut plus être qu'un diffuseur de livres. Il doit trier l'information, être un filtre entre l'homme et l'écrit.Ce discours vertigineux, limpide et bouillonnant, déploie l'érudition d'Ortega y Gasset. Ses intuitions les plus aiguisées portent jusqu'à la racine de notre époque et, de la place du livre au rôle du savoir, nous invitent à une profonde remise en question.
Philosophe espagnol, José Ortega y Gasset (1883-1955) a été professeur à l'université de Madrid, avant de parcourir l'Europe, l'Amérique du Sud et les États-Unis. Il est le fondateur en 1923 de la Revue de l'Occident. Au rayonnement considérable, sa métaphysique est à l'origine d'un renouveau de la philosophie espagnole, faisant de la métaphore un outil de la pensée. Il est l'auteur du Thème de notre temps (1923), de L'Espagne invertébrée (1921) mais surtout de La Révolte des masses (1930). -
L'élaboration de la pensée par le discours
Heinrich von Kleist
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 3 Mars 2016
- 9791030401066
Cet essai fulgurant révolutionne l'histoire des idées. Semblable à une lettre adressée à un ami, il échappe à la rigueur usuelle du genre et hisse l'oralité comme condition de la raison. Pour que je puisse formuler clairement ma pensée, il me faut une oreille. Mieux encore : un visage. Quand la relation à autrui nous anime, nous sollicite, nous excite, nous pousse aux improvisations les plus éhontées, sources des idées les meilleures. Que vous bafouilliez, émettiez des sons inarticulés ou oubliiez quelque liaison, peu importe : la clarté peu à peu se fait dans votre esprit et vous encourage à poursuivre. L'interaction oblige à puiser en soi, à faire preuve d'audace, à développer une stratégie prompte à se tirer d'affaire. À la lumière de sa propre expérience, Kleist écrit là une véritable plaidoirie en faveur de l'expression orale et de ses ressorts cachés.
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Cet essai atypique se présente sous la forme d'une suite de courts textes, comme autant de tableaux urbains arrachés de la fenêtre d'une voiture. Véritable non-ville, Zéropolis, Las Vegas annonce le futur de nos métropoles. Mais l'auteur sait également être sensible à la poésie des motels et la beauté des cimetières d'enseignes au néon ; sa "méthode", toute de finesse, part d'observations de détails précis pour en extraire la dimension sociologique, politique et philosophique.
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Comment faire carrière dans les grandes administrations
Giorgio Voghera
- Editions Allia
- LA TRES PETITE COLLECTION
- 16 Septembre 2021
- 9791030416602
Lorsque il publie ce pamphlet (1959) sous le pseudonyme de Libero Poverelli, Giorgio Voghera est encore employé dans une grande compagnie d'assurance, la RAS.
Entre ironie et faux cynisme, il analyse la mutation, dans les années d'après-guerre, du management des grandes entreprises et administrations : concentration du pouvoir, déresponsabilisation et désolidarisation des employés...
Un système vertical où se perdent connaissances et capacités décisionnelles, les plus haut placés étant submergés par un sentiment d'incompétence tandis que les subordonnés sont réduits au rôle de courtisan.
Le dénouement, corrosif, réglera définitivement la question posée par ce texte mordant : "Pourquoi vouloir faire carrière ?"
Giorgio Voghera, né à Trieste en 1908 et mort dans cette même ville en 1999, est un écrivain, essayiste et journaliste italien. Il a passé ses jeunes années dans la communauté juive de Trieste. Après la promulgation des lois racialistes, en 1938, il se réfugie en Palestine. Après son retour en Italie, il s'est lié à d'autres auteurs tels que Umberto Saba, Virgilio Giotti ou encore Roberto Bazlen. Son texte principal est Il Segreto, un roman qui avait été publié tout d'abord de manière anonyme. -
Ce document rédigé par un médecin français installé en Cochinchine fut d'abord publié en 1896 dans les Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique. Il débute le 2 octobre 1880 par ces lignes : "Je m'habitue vraiment à cette morphine et n'ai pour elle que des actions de grâce", pour s'achever le 22 mars 1894, à la veille de la mort de son auteur : "Mieux. Crachats gris, purulents, avec quelque teinte rouillée, encore gêne respiratoire. J'ai pu sortir cependant par un beau temps printanier qui depuis plusieurs jours fait ma tentation." Entre ces deux dates la description minutieuse et glaçante de la dépendance à la morphine et des vaines tentatives pour y échapper.
Suivi d'une postface de Philippe Artières. -
Genre littéraire initialement associé à l'oraison funèbre, l'éloge n'est ici dédié à Rien. Oui bien est-il rédigé pour Rien. Ne glorifiant que le Rien, cet ouvrage défie le ton grave et solennel, cultive à plaisir les paradoxes. En ne chantant les louanges de Rien, l'auteur célèbre tout et Rien. Ce panégyrique pour le moins flatteur à l'adresse du vide et de l'absence offre l'occasion d'un morceau remarquable de rhétorique : Rien est la plus belle des oeuvres poétiques, parce qu'est-ce qui est plus beau que l'Iliade ? Rien. Saisissant éloge du néant, réflexion métaphysique digne des plus grands philosophes pessimistes, déconstruction de la logique dans la lignée d'Agrippa et de Rabelais, Éloge de rien s'ouvre sur une dédicace sarcastique À Personne, petit chef d'oeuvre d'humour noir.
L'Éloge de rien a paru anonymement, mais on sait qu'il est l'oeuvre d'un certain Louis Coquelet, né à Péronne en 1676 et mort à Paris en 1754. On lui doit également un Éloge de quelque chose dédié à quelqu'un, une Critique de la charlatanerie, un Éloge de la goutte et un autre des Femmes méchantes. -
Dans cette conférence donnée en 1927, Italo Svevo se fait tant analyste affuté que portraitiste passionné. De son amitié avec James Joyce, rencontré à Trieste en 1906, l'Italien confie la genèse : ignoré par la critique et en manque de lecteurs, il abandonne l'écriture et entre dans la fabrique de vernis de son beau-père. Pour arpenter l'Europe en tant que commercial, il se voit obligé de suivre des cours d'anglais à l'École Berlitz de la ville, où James Joyce, de vingt ans son cadet, enseigne. De là naît une amitié, une "affinité élective" qui se traduit par l'échange d'ouvrages, de conseils et des encouragements mutuels. Joyce s'avérera d'ailleurs être la clé de voûte du rayonnement européen de l'oeuvre de Svevo.Cette conférence constitue une voie d'accès originale à l'univers fascinant de l'auteur de Finnegans Wake. L'approche biographique est complétée par une interprétation brillante de Ulysse. Au fil d'une analyse méticuleuse et critique de l'ouvrage, Svevo entend mettre au jour des clefs de lecture. L'une d'elle serait à trouver du côté de Stephen Dedalus, personnage aux multiples facettes, qui incarne à ses yeux l'alter ego de l'écrivain irlandais. Celui qui aurait inspiré Léopold Bloom, le héros principal du chef d'oeuvre, nous livre ici une poétique inspirée et inspirante de la vie et de l'oeuvre de Joyce.
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Les jeunes cadres ambitieux ne sont plus ce qu'ils étaient ! Des hippies d'hier, les nouveaux yuppies ont hérité du refus des normes. Ou tout au moins de « certaines » normes. Tout leur secret réside dans cette combinaison de contre-culture, de valeurs progressistes et de surconsommation.
Le Monopole de la vertu retrace le parcours de cette « classe managériale » : revirements, hypocrisie, stratégies élitistes... Jusqu'à Donald Trump qui s'assura la victoire en catalysant le ressentiment populaire à leur égard. Loin des arguments des conservateurs ayant pris pour cible cet avatar des « bobos bien-pensants », Catherine Liu livre une réflexion mordante sur une classe de cadres intellectuels qui, en s'adaptant aux contradictions du capitalisme, lui permettent d'en perpétuer le règne.
Née en 1964 à Taïwan, Catherine Liu est professeure au département des études cinématographiques et visuelles de l'université de Californie. Influencée par l'école de Francfort, ses recherches portent sur l'histoire intellectuelle des classes sociales et des identités, le populisme, les inégalités, la psychanalyse. Elle a notamment publié The American Idyll : Academic Anti-Elitism as Cultural Critique (University of Iowa Press, 2011) et le roman Oriental Girls Desire Romance (Kaya Press, 2012). -
Ne vous y trompez pas : Berner Lerner est lui-même poète ! Et le prouve dans ce récit aux allures de manifeste. Plein d'esprit et engagé, Lerner défend l'idéal de la poésie : non nécessairement politique, essentiellement personnelle et capable de s'adresser à quiconque. D'où son désir de mettre à plat, avec brio et un humour constant, les contradictions qui entourent cet art et, surtout, sa réception. Les anecdotes sont légion, les références, capitales. Car, entre l'idéal poétique et la réalité du vers reporté sur la page blanche, difficile de se départir de sa part d'humanité. Goguenard, tendre et intraitable, Lerner invite le lecteur à prendre parti, à se rebiffer contre le regard interrogateur des uns et les critiques des autres. À bas ceux qui méprisent la poésie et les poètes !
Né en 1979 à Topeka dans le Kansas, Ben Lerner enseigne la littérature au Brooklyn College. Il est l'auteur de recueils de poèmes et de deux romans, parus en français chez l'Olivier : Au départ d'Arocha (qui lui a valu aux États-Unis le Believer Book Award) et 10 : 04. -
Que reste-t-il de la poésie ?
Dana Gioia
- Editions Allia
- PETITE COLLECTION
- 7 Janvier 2021
- 9791030413465
À en croire le nombre de poètes contemporains, il serait tentant de penser que nous vivons un âge d'or de la poésie. Évidemment, il n'en est rien. Dona Gioia pose ici un regard acerbe sur la moindre exigence esthétique des poètes d'aujourd'hui. Cette crise de la poésie est symptomatique d'une époque obnubilée par le paraître, au détriment des charmes de l'anonymat. L'ambition d'être publié n'est-elle pas finalement le plus grand obstacle à la libre création poétique ? Quoi de moins poétique que la course à la notoriété ?
Sans pour autant sacraliser les icônes du passé, Dana Gioia constate surtout l'absence de projet esthétique profond et novateur chez les poètes d'aujourd'hui. Publié dans les années 1990, cet essai n'a rien perdu ni de son actualité, ni de sa force provocatrice.
Dana Gioia est un écrivain et poète américain, né en 1950. Après avoir étudié à la Stanford Business School, il travaille dans l'agroalimentaire, et occupera le poste de vice-président de la General food corporation. Lorsqu'il publie Can Poetry Matter ?dans le journal The Atlantic en 1991, il gagne une renommée mondiale. En 1992, il quitte le monde des affaires pour se consacrer exclusivement à l'écriture, en tant que poète et critique littéraire.