Avec cet essai sur la condition des artistes-auteur·es, nous allons jeter en pleine lumière toute une production de valeur maquillée en passion et en amour de l'art. En nous posant comme des travailleur·ses, nous allons déborder du champ de la culture pour entrer dans celui de la lutte. Au-delà de la question de notre rémunération, l'enjeu du salaire se situe au niveau du rapport politique que nous entretenons avec les structures économiques et sociales qui déterminent notre activité. À l'heure d'un durcissement du capitalisme qui se traduit par l'uberisation de la société, et dans nos milieux par la prise de pouvoir des fondations d'entreprise et des groupes d'édition, il est temps que le travail artistique soit rendu visible afin que nous puissions l'émanciper des puissances d'argent. Derrière le cas des artistes-auteur·es, c'est bien la question d'un devenir commun qui transparaît, car à force de régressions et de renoncements, le travail a été ravalé au rang de mal nécessaire nous entraînant vers une catastrophe anthropologique et environnementale. En nous organisant pour transformer notre condition, nous allons apprendre à déjouer cette prétendue fatalité.
Développement du télétravail, mise au premier plan de métiers essentiels du care ou du nettoyage, intensification du recours au management algorithmique... le Covid a servi d'accélérateur ou de révélateur. Les frontières même entre ce que nous reconnaissons (ou pas) comme du travail ont été questionnées, certaines hiérarchies sont apparues dans toute leur absurdité. Ce numéro explore les enjeux soulevés, qu'il s'agisse de niveau de rémunération ou de protection sociale. Le moment que nous traversons est l'occasion de faire d'autres choix. Il y a urgence. Saurons-nous en débattre et apporter de nouvelles réponses ?
"Dans l'entreprise, la richesse est bien souvent occultée et accaparée : le capital humain, qui concourt avec le capital financier à la création de valeur, n'est pas traité comme un actif, mais comme une charge. Dès lors, le capital financier s'approprie la valeur, y compris la part des salariés. Mais si l'on changeait les règles ? Et si l'entreprise valorisait tous ses actifs et intégrait le capital humain au bilan ? Pour les salariés, devenus actionnaires, ce serait prendre part aux décisions et aux dividendes ; pour l'entreprise, ce serait une opportunité d'investir, innover et se développer ; pour l'économie, ce serait une relance globale de l'activité. Cette mesure serait être utile pour sortir de la crise. Mais une réforme exige une Europe forte, social-démocrate et écologique."
La crise sanitaire et ses corollaires (télétravail massif, recours au chômage partiel, brouillage des frontières entre vie personnelle et vie professionnelle) ont remis en lumière les enjeux liés à l'articulation entre temps de travail et temps libre. Des enjeux au centre de l'attention des acteurs du monde du travail et du syndicalisme depuis longtemps, et qu'avaient déjà remis sur la table les projets de réforme des retraites ou la remise en cause permanente, chez certains, des 35 heures.
Dans ce contexte, ce numéro des Cahiers de l'Atelier articule deux questions majeures, à savoir, d'une part en interrogeant l'impact de la crise du Covid-19 dans l'organisation du travail, et d'autre part en donnant la parole à celles et ceux qui oeuvrent à redéfinir le cadre et le temps du travail dans notre quotidien.
À la lecture des riches contributions présentes dans ce volume, de nouveaux constats sont posés et de nouvelles perspectives s'ouvrent pour que l'articulation temps de travail/temps libéré ne soit pas uniquement perçue comme un garde-fou mais pour qu'elle permette une réappropriation émancipatrice par toutes et tous du temps au travail comme du temps hors travail.
L'auteur a cr en 1984 Curriculum vitae services o il a pu tudier le cas de 2000 personnes. Il analyse ici atouts, techniques et motivations : l'interactivit. Puis prsente sous forme de fiches, 150 cas vcus.
Plaidoyer pour une stratgie de cration d'emplois qui, se fondant sur l'amnagement du temps de travail, conjugue l'efficacit conomique et la solidarit sociale.