Femmes et littérature, une histoire culturelle offre pour la première fois un ample panorama de la présence des femmes en littérature, du Moyen Âge au XXI? siècle, en France et dans les pays francophones. Composé de deux volumes, l'ouvrage rend compte des multiples formes que prend leur production selon le temps auquel elles appartiennent : poésie, théâtre et roman, correspondance, journal intime et autobiographie, essai, pratique journalistique, littérature populaire et littérature pour enfants. Leur participation active à la vie littéraire, leur présence dans les cours et couvents, salons, cercles et académies, dans la presse et les médias, leur rapport au manuscrit, au livre et à l'édition, leurs réflexions sur l'éducation ainsi que sur leur «condition» spécifique sont analysés et mis en perspective. Fruit du travail collectif d'une dizaine de spécialistes, une telle synthèse contribue à enrichir considérablement les connaissances existantes. Elle rend ainsi toute sa place à une production littéraire souvent ignorée, rarement reconnue à sa juste valeur.
L'histoire est une des plus anciennes activités humaines. Et pourtant, elle est tout sauf immobile : ses formes et son rôle n'ont cessé d'évoluer. Ce qui définit notre temps, c'est que l'histoire est partout : elle s'est démocratisée, investissant tous les domaines de la culture collective. Devant le sentiment d'accélération, de déclin ou de fin du monde, le passé a par ailleurs pris un poids inédit dans nos sociétés. Divertissement, outil de connaissance, l'histoire est devenue un formidable enjeu de pouvoir, faisant l'objet d'instrumentalisations intensives. Or dans le même temps, des conceptions conservatrices de l'histoire tentent de s'imposer : « fin de l'histoire », « roman » ou « récit » national, « crise », « réforme », « fake news » ou « postvérité », autant de mots qui nourrissent de nouvelles formes de confiscation de l'histoire commune. Face à ces discours, il serait contre-productif de réserver l'histoire à l'histoire savante des historiens, ou de prétendre qu'elle devrait se désintéresser du présent. Si toute histoire ne se vaut pas, si l'histoire ne peut pas tout, il ne faut pas céder à l'impression que nous serions impuissants devant elle : il est temps d'en rouvrir les portes et de la ressaisir comme un outil de connaissance et d'émancipation collective, comme une activité critique et partagée de la vie sociale. Dire cela, ce n'est ni l'affaiblir ni exagérer sa puissance, c'est au contraire, et à la condition expresse de respecter quelques règles, lutter contre toutes les formes de dépossession.
L'objet de l'historiographie est d'explorer les conceptions de l'histoire, les pratiques et les manières de faire des historiens : comment ils interrogent le passé, avec quels outils et pour en comprendre quoi. Dresser aujourd'hui un panorama des recherches en histoire, c'est ainsi montrer comment cette discipline s'est constituée au fil du temps, mais aussi présenter l'histoire telle qu'elle se pratique aujourd'hui, en France et dans le monde. La nouvelle histoire mondiale (global history) ou encore l'histoire du genre (gender) illustrent le renouvellement récent des approches.
En découvrant la fabrique de l'histoire, cet ouvrage questionne la place de l'historien dans nos sociétés si consommatrices d'histoire(s) et de « mémoire ». Une « Histoire de l'histoire » comme discipline en somme, qui éclaire notre rapport parfois douloureux au passé, et bien souvent aussi notre présent.
L'intérêt de séparer clairement les notions d'histoire et de tradition réside dans le fait qu'elles sont généralement présentées indistinctement, et que cette confusion sert à la falsification de la réalité sur laquelle toute domination doit s'appuyer.
Agustin Garcia Calvo met son érudition au service d'une critique radicale de la notion d'Histoire pour faire apparaître une définition de la tradition qui s'oppose énergiquement aux relents nationalistes. Une telle recherche, qui trouve un écho avec de nombreuses luttes contemporaines, combine plusieurs champs du savoir, et, dans une heureuse distance avec l'Académie, conjugue la pensée et la poésie.
Histoire de l'Histoire, l'historiographie analyse la manière dont chaque époque écrit l'Histoire, la comprend et l'utilise.
Cet ouvrage permet de comprendre l'évolution du rôle de l'étude de l'histoire en France de la période médiévale à nos jours et présente les plus récentes orientations d'analyse historique : l'histoire comme « roman national », les migrations, le genre dans l'histoire...
Un livre indispensable pour découvrir les grands mouvements historiographiques et les grandes figures qui ont marqué la discipline et pour mesurer le poids de l'histoire dans la construction politique et idéologique de la France au fil des siècles.
Un sociologue/anthropologue de renommée mondiale s'attaque dans ce livre à l'une des questions clés de l'historiographie occidentale : la Renaissance mérite-t-elle de conserver son statut unique de fondement de la modernité européenne économique, artistique et scientifique ?
Jack Goody observe le modèle européen à la loupe pour le comparer aux renaissances qui ont eu cours dans d'autres espaces culturels, notamment dans le monde islamique et en Chine. Tous ces pays ont en fait connu des moments analogues de remise en cause des dogmes et des arts suivis d'une ouverture culturelle et économique. En mettant l'accent sur la dette de l'Europe envers ses influences extérieures, Renaissances s'inscrit donc dans la droite ligne des études d'histoire critiques de l'eurocentrisme que Goody a développées dans ses derniers livres pour finalement arriver mettre en doute que le capitalisme, le libéralisme ou l'individualisme puissent être encore considérées comme des inventions européennes.
Puissant, mené de main de maître, cet ouvrage d'envergure constitue un modèle inégalé d'histoire globale. Il s'adresse à tous les passionnés de l'histoire de la civilisation occidentale, aux anthropologues, aux sociologues, ainsi qu'à tous ceux qui s'intéressent à la construction de la modernité.
La généalogie du concept ancien d'histoire est esquissée ici par les textes, que ce soit ceux des historiens eux-mêmes (préfaces) ou d'autres textes importants dans la longue histoire de l'histoire. Ainsi, comment devenir Hérodote quand on a pour modèle Homère ? Comment Thucydide écrit-il à partir de et contre Hérodote, et comment Polybe s'essaye-t-il à retourner et à remettre sur leurs pieds les propos d'Aristote sur l'histoire et la tragédie ? D'Hérodote à Augustin, en passant par Cicéron et Tite-Live, on comprendra pourquoi le même mot n'a pas recouvert exactement la même marchandise.
Un glossaire accompagne chaque chapitre. Le lecteur y trouvera un vaste choix de notions et la présentation des thèmes, qui forment comme la trame du discours historique antique.
Cette introduction à l'historiographie est fondée sur une démarche originale : elle consiste à privilégier la contribution des historiens les plus marquants, de l'époque fondatrice des Grecs à l'état présent de l'historiographie française.
En parcourant ainsi des générations successives d'auteurs, le livre cerne le métier d'historien dans sa spécificité et relève, à travers les conceptions de l'histoire, nécessairement hétérogènes, quelques thèmes récurrents : l'écriture de l'histoire, la subjectivité de l'historien ou la nature et l'utilisation des sources...
Le mythe cosmogonique, qui demande à la vie le secret de ses origines, oscille toujours, dans le recours à l'imaginaire, entre la théorie de l'évolution et celle de la construction du monde.
Pendant sept ou huit années, Jean-Pierre Otte s'est attaché à rassembler les mythes de l'origine et de la création du cercle Arctique (peuples esquimaux et sibériens), de l'Amérique du Nord, de l'Afrique noire, de l'Océanie et de l'Australie de l'« Ere du rêve ».
A découlé de cette recherche un premier volume, les Aubes sauvages. Ces dernières sont peu connues, inconnues, introuvables, dispersées ou fragmentaires ;
Souvent, elles n'ont jamais été traduites de la langue dans laquelle les grands voyageurs, les missionnaires, les premiers ethnographes les rapportèrent. Jean- Pierre Otte s'est efforcé d'amener progressivement cette tradition orale et disparate du monde de l'origine à l'existence écrite. Son travail dans la rigueur n'en est pas moins une transposition poétique, aussi vivante et passionnée que possible.
Un second volume, Les Aubes enchantées, poursuit l'entreprise étonnante menée par J-P Otte à travers la notion d'enchantement de l'auditoire, nécessaire à la transmission orale. Ces aubes sont aussi celles du désir et de l'amour, comme chez les Tucanos, où le premier homme s'unit à la fille de la Truite ; en Polynésie, c'est encore un héros qui, à chaque étreinte amoureuse, révèle une nouvelle réalité du monde.
Raconter et décrypter l'histoire du monde, tel est le pari de cette oeuvre majeure, divisée en trois volumes. Ce premier tome, qui couvre la période allant de 7 000 av. J.-C. à 500 ap. J.-C., s'ouvre sur la préhistoire pour se conclure lorsque chutent les Empires romain et Han. Les auteurs s'emploient ainsi à expliquer les cultures mésopotamiennes (Sumer, Babylone), égyptiennes et méditerranéennes (Mycènes, Grèce, Rome), mais aussi la Chine et l'Inde classiques. Ce faisant, ils éclairent la naissance de ces grands fondements culturels que sont les religions (judaïsme, bouddhisme, confucianisme, christianisme et hindouisme), l'apparition de pratiques et techniques essentielles (écritures, rites funéraires) et de formes politiques primordiales (monarchie, théocratie, démocratie).
Au-delà des immenses qualités d'écriture et de synthèse des auteurs, qui rendent la lecture particulièrement stimulante, la force du propos tient à leur capacité à lier les cultures et les espaces entre eux. Roberts et Westad soulignent, par exemple, ce que la Grèce doit à la Phénicie, expliquent comment le bouddhisme, né en Inde, va s'épanouir en Chine, ou pourquoi les migrations des peuples germains ont eu une incidence sur les royaumes du nord de l'Afrique. A l'heure où les enjeux culturels, économiques, politiques, démographiques et environnementaux se structurent à l'échelle mondiale, ce livre, par sa hauteur de vue, son style et sa pertinence, donne les clés de compréhension de la passionnante histoire de l'humanité.
Troisième et dernier volume de l'oeuvre monumentale de J.M. Roberts et O.A. Westad, ce tome reprend le fil de l'histoire autour de l'année 1750 pour se conclure au xxie siècle. S'ouvre le temps des révolutions politiques, scientifiques, philosophiques, techniques ou culturelles. L'histoire s'accélère. Un homme né en 1800 et mort en 1870 aura vu le monde changer davantage au cours de son existence qu'il n'avait changé au cours des mille années précédentes.
C'est que les impulsions en provenance d'Europe se font ressentir partout, sur le continent américain bien sûr, mais aussi par le phénomène colonial en Afrique ou en Asie, ou dans la chute de l'Empire ottoman. A la fin du XIXe siècle, le monde autrefois régulé par des cultures spécifiques et distinctes est en train de prendre une autre route. L'hégémonie européenne à travers le globe en constitue un facteur central, jusqu'au double cataclysme des deux guerres mondiales.
Après 1945, la domination du monde par les Européens est terminée. Vient alors le temps de la décolonisation et de la guerre froide. La montée en puissance de l'URSS, puis sa chute, l'établissement de l'hyperpuissance américaine et, enfin, l'émergence de la sphère asiatique, emmenée par la Chine, structurent l'histoire de la période. Le monde, pourtant, est un, comme il ne l'a sans doute jamais été. L'humanité, riche de sa diversité, n'en développe pas moins une culture commune. Cette « mondialisation » marque un changement radical, gigantesque et rapide. Ce livre, par sa hauteur de vue, son style et sa pertinence, en donne les clés de compréhension, décryptant les derniers siècles de la passionnante histoire de l'humanité.
Première publication de synthèse consacrée aux rapports du Général de Gaulle entretenus avec son département d'adoption, De Gaulle et la Haute-Marne s'appuie sur une iconographie riche et renouvelée et apporte une nouvelle pierre à l'historiographie gaullienne.
L'ouvrage décrit la transformation de l'idée de photographie en histoire :
Comment les pratiques de l'image, du XIXe au XXIe siècle, dépassent le discours normatif sur les images naturelles et exactes en lui substituant une constellation de récits, en relation avec la croissance d'archives photographiques dont les « documents » s'emplissent au fil du temps de signes du passé. Il s'agit en même temps de suivre les tours et détours de la relation, réputée évidente mais en réalité complexe, entre photographie et histoire. Les images et les histoires de photographies ont aussi souvent joué contre l'histoire que pour elle ;
Elles en ont fait la critique plus souvent que la fabrique ; elles ont nourri des contre-histoires - à commencer par ce que l'on appelle l'histoire de la photographie - autant que des histoires. Il s'ensuit que le questionnement sur ce que « vaut » une image photographique en histoire rejoint le questionnement plus général sur ce qu'est l'histoire.
Le devoir de mémoire aurait-il fait son temps ? L'injonction, prégnante dans le débat public depuis les années 1990, connaît un reflux relatif. Mais la formule, loin d'avoir disparu, est toujours prête à s'inviter dans l'espace public dès que surgit une nouvelle polémique sur le passé.
Faut-il en finir avec le devoir de mémoire ? Est-il d'une invention aussi récente qu'on le croit ? Tantôt justifiée sous les auspices d'une justice réparatrice à l'adresse des victimes, tantôt contestée sous les travers des passions victimaires, la mémoire, dans sa forme injonctive, apparaît fortement polémique.
Johann Michel cherche à en dégager les limites et les justifications. Le principe du devoir de mémoire, dans son usage politique, ne peut avoir une pleine légitimité que s'il est adossé à la fois à un travail de mémoire et à un devoir d'histoire.
Histoires de mots revient sur la diversité des expériences menées par les historiens et les historiennes dans le champ de l'analyse des données textuelles. Ce retour sur les usages de l'informatique en histoire offre l'occasion d'une mise en perspective des méthodes de recherche mises en place depuis les années 1970 jusqu'au développement de ce que l'on appelle aujourd'hui les « humanités numériques ».
C'est aussi l'occasion d'une ouverture à des problématiques plus contemporaines et à des méthodes adaptées à la croissance exponentielle du volume des données textuelles disponibles, qu'elles soient nativement numériques ou issues de la numérisation des sources anciennes.
Les études rassemblées dans ce volume conjuguent ainsi cette approche réflexive des textes à une grande variété d'objets historiques, tels que l'histoire des concepts, la mémoire de la Grande Guerre, la rhétorique des pouvoirs ou l'histoire urbaine, en couvrant un spectre chronologique large, du Moyen Âge jusqu'à nos jours. Le lecteur y trouvera en définitive une diversité de méthodes (textométrie, intelligence artificielle, text mining) permettant d'aborder les textes dans une dimension à la fois historique, lexicale et sémantique.
S'il existe quelque part en notre beau pays une authentique Bibliothèque de Babel, diffractée, infinie et toujours renouvelée, qui contient tout ce qui a été et prévue pour accueillir tout ce qui sera, c'est au sein de la multitude des services d'archives qu'il faut aller la chercher.
Qui sont cependants les gardiens de ce temple étrange, les hommes et les femmes des archives, qui, méticuleusement, engrangent les traces de nos histoires grandes et petites pour les léguer aux générations futures, les compiler, les classer et, au bout du compte, les fabriquer ?
Anne Both s'est immergée parmi l'une de ces équipes d'archives départementales, dans la petite ville de Montaville. Le monde qu'on y découvre, par la grâce d'une plume qui se fait volontiers primesautière, nous introduit certes dans les coulisses de la fabrication de notre patrimoine ordinaire, mais surtout engage à nouveaux frais une interrogation sur les formes du temps.
Ici mis en boîte, ordonné, empaqueté, le temps des archivistes, opérant dans leur travail quotidien le plus trivial, leur est paradoxalement à la fois compté et persiste à tendre vers l'infini : tous travaillent d'une certaine manière pour et dans l'éternité, et ils n'ont le temps de rien. L'entreprise est urgente, alors même qu'elle ne sera jamais terminée.
C'est au coeur de cette impossible équation que nous transporte ici Anne Both, dont l'enquête ouvre en définitive à des perspectives anthropologiques qui par définition nous absorbent tous.
Les mutations du gaullisme sous tous ses aspects depuis les temps héroïques des années 1930 et 1940 jusqu'aux aggiornamentos des années Chirac.
Ecrire une histoire culturelle du gaullisme, tel est l'ambitieux pari de Serge Berstein. Autrement dit, décoder les écrits et les discours de Charles de Gaulle comme de ses successeurs, décortiquer leur pratique du pouvoir, analyser en détail les mutations du gaullisme depuis les temps héroïques des années 1930 et 1940 jusqu'aux aggiornamentos des années Chirac. Cela suppose également de s'intéresser aux motivations des militants ou des électeurs, à leurs enthousiasmes successifs suivis de périodes de désaffection plus ou moins prolongées, aux raisons qui font de cette synthèse gaulliste une référence pour la seconde moitié du XXe siècle français, qu'il s'agisse de la critiquer, d'en perpétuer l'esprit original ou de la moderniser.
Mais l'histoire du gaullisme est indissociable de l'aventure d'un homme d'exception et du destin de plusieurs figures politiques marquantes de l'après-guerre. Entre la passion épique qui anime certains, le goût du pouvoir pour d'autres, les sentiments aussi forts que variables envers la république, les engagements idéologiques parfois contradictoires et les comportements étonnamment cohérents, Serge Berstein raconte aussi une histoire de famille , qui a nourri l'imaginaire de trois générations.
Les procès de Nuremberg, d'Eichmann et des membres du bataillon 101 de l'Ordnungpolizei ont amené juges, historiens, sociologues, politistes et philosophes à s'interroger : comment des hommes ordinaires peuvent-ils devenir des meurtriers de masse ? C'est la question à laquelle entreprend de répondre cet ouvrage : les trois principales réponses jusqu'à présent envisagées - situationnelle, structurelle et idéologique - y sont présentées et discutées. Paul Roth conclut que la psychologie sociale suffit à résoudre le problème, et qu'il nous faut par conséquent apprendre à nous résoudre à la superficialité du mal.
Scénarios de fin du monde, mises en garde contre la catastrophe écologique d'ampleur planétaire qui nous guette, crise de l'agir et perte de la présence au monde : autant de signes que la fin de l'histoire est une expérience avec laquelle il nous faut apprendre à penser. À propos de tout événement désastreux, les médias développent une véritable culture apocalyptique, usant des mêmes images, de la même rhétorique de la catastrophe sans lendemain.
Historiens, philosophes, sociologues, spécialistes de cinéma et de littérature s'attachent à l'« apocalyptisme » contemporain, mais aussi à l'émergence, avec la Révolution française, d'une inquiétude sur le terme de l'histoire, des discours savants prétendant détenir le mot de la fin, à la praxis des acteurs politiques ainsi qu'aux mises en images qui délivrent de l'interminable et aux penseurs qui ne cessent de rouvrir l'horizon temporel.
Il s'agit de comprendre pourquoi la pensée de la fin de l'histoire est indissociable de la conscience historique moderne et de voir comment, au lieu de figer l'invention du futur, elle peut contenir la révélation (sens propre d'« apocalypse ») d'un temps ouvert parce que non linéaire.
À l'heure où les dégâts environnementaux et le réchauffement climatique suscitent une médiatisation croissante et des perspectives de migrations massives à l'échelle globale, le parcours de l'historienne Geneviève Massard-Guilbaud arrête l'attention des chercheurs comme du public.
En cheminant de l'histoire de l'immigration algérienne à celle de l'environnement, elle est restée fidèle à l'étude sociale des populations et des espaces urbains, explorant les pollutions qui les affectent, les aménagements qui les transforment, les inégalités qui les traversent, contribuant ainsi aux mutations du regard porté sur ces objets classiques de l'histoire économique et sociale. Son 1/2uvre ouverte à la pluridisciplinarité a inspiré une génération de jeunes chercheuses et de chercheurs, et bénéficié d'une reconnaissance internationale qui a donné une impulsion décisive à l'histoire environnementale francophone. Les travaux réunis dans cet ouvrage lui rendent hommage.
Ce volume contient à la fois des contributions historiographiques et des études inédites sur les mouvements de population, la gestion de l'eau, l'aménagement des rivières, les pollutions et la justice environnementale, dans une perspective internationale, leurs auteurs et autrices témoignent de leur dette intellectuelle envers Geneviève Massard-Guilbaud et des perspectives très riches ouvertes par son parcours singulier.
L'historien latin Tite-Live est l'auteur d'une monumentale Histoire romaine en 142 livres. Les parties conservées de l'oeuvre furent l'une des principales sources par lesquelles l'Occident médiéval et moderne accéda au récit des premiers temps de Rome et de son expansion à l'époque républicaine.
En 2017, pour commémorer le bimillénaire de la mort de cet auteur, s'est tenue à la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (Université de Namur) une exposition de livres anciens qui illustrait les facettes variées de la réception de l'oeuvre livienne au cours des cinq derniers siècles.
Dans la quarantaine de notices de ce catalogue, le lecteur découvrira des éditions et traductions anciennes de Tite-Live, ainsi que des ouvrages qui participèrent de la redécouverte de l'Antiquité durant la Renaissance. Y sont aussi dévoilés quelques exemples - parfois surprenants - de l'influence que Tite-Live put avoir sur de grands noms de la littérature et de la pensée modernes : Érasme, Montaigne, Machiavel, Shakespeare, Corneille...
Où en est l'historiographie française et francophone, en ces temps de mondialisation accélérée ? La recherche historique française est demeurée féconde dans chacune des quatre grandes périodes de l'histoire, cet ouvrage en donne un aperçu pour chacune d'entre elles. Les échanges et les interactions entre les traditions historiographiques de différents pays sont à l'ordre du jour, mais des spécificités de chacun perdurent. La France a eu et a encore une tradition marquée d'ouverture, qu'il faut pouvoir maintenir dans un contexte de crise globale, présente et future. L'historiographie française et francophone est en plein renouvellement. Des champs nouveaux s'ouvrent à la recherche, qui font largement appel à des approches transversales et pluridisciplinaires, voire transdisciplinaires.