C'est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelquesunes des manifestations de « l'État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.
Iggy Pop porte un tablier de marchand de fruits et légumes, Sean Connery prend la pose en slip à l'AFPA, un superhéros trône sur sa motocrotte, un fan de Picasso vide des poubelles, Plastic Bertrand plane sur des seaux de choucroute... Autant d'histoires folles qui ont émaillé le quotidien d'un travailleur précaire, racontées avec un sens de l'humour et de la mise en scène décapant. À l'heure où le droit du travail disparaît dans les limbes, où les attaques du néolibéralisme n'ont jamais été aussi fortes, on lira avec délectation ces récits qui nous rappellent la réalité de la production capitaliste - absurde, risible, et parfois tragique -, et qui nous poussent surtout à nous engager dans la seule voie possible pour y résister : le sabotage ! À nous faire pleurer de rire Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné EDITION AU FORMAT POCHE
De la Seconde Guerre mondiale aux luttes écologistes actuelles, 100 figures militantes, politiques et intellectuelles issues de 30 pays racontent leurs plus belles victoires, détaillent leurs tactiques, livrent leurs analyses et prodiguent leurs conseils. Ils et elles démontrent que rien nest impossible, et que nous pouvons agir. Maintenant.
En mai 2020, suite à la mort de Georges Floyd, un homme noir tué pendant son interpellation à Minneapolis, les pourfendeurs du racisme commencèrent à mettre à bas les statues de personnages illustres impliqués dans l'esclavagisme et le colonialisme. Ainsi naquit un mouvement mondial de déboulonnage qui, sous ses dehors destructeurs, redonna vie à ces monuments en les remettant sous les lumières de l'actualité. Cet ouvrage s'adresse autant aux déboulonneurs, qui y puiseront des informations pratiques, qu'à ceux qui n'ont pas le goût du dégagisme, mais trouveront là une lecture instructive et plaisante. Nous n'abdiquerons pas devant la difficulté à décrypter notre histoire.
Pourquoi l'État intervient-il dans la sphère économique ? Quelles sont les justifications théoriques et les limites pratiques de cette intervention ? Quelle est la manière la plus efficace de financer l'action de l'État ? De quels outils dispose la puissance publique pour réguler les marchés ? Comment doit-elle organiser la production des services publics et le financement des assurances sociales ? Quels instruments peut-elle mobiliser pour lutter contre les inégalités économiques et quels sont les principaux arbitrages auxquels sont confrontées les politiques de redistribution ? Comment mesurer les bénéfices et les coûts des politiques publiques ?
Cet ouvrage, réalisé par une équipe de chercheurs en économie sous la direction d'Antoine Bozio et Julien Grenet, s'efforce de répondre à ces questions en mobilisant les outils d'analyse de l'économie publique et en s'appuyant sur les résultats des études empiriques les plus récentes.
La science économique utilitariste domine largement les sciences sociales. Les courants de sociologie se sont, en majorité, rendus à la théorie du choix rationnel. Cependant, il existe des courants anti-utilitaristes, qui, à l'autre extrême, versent dans la naïveté du geste donateur. Frédéric Lordon, propose un concept élargi d'intérêt de Spinoza, le conatus, qui permet de sortir de cette antinomie improductive.
Cet ouvrage magistral, devenu un classique depuis sa première publication en 1993, rassemble plusieurs domaines jamais connectés jusqu'ici de l'histoire des sciences et de la politique. Il retrace à la fois l'histoire de l'Etat, des statistiques, des bureaux de l'administration et de la modélisation de l'économie, domaines dont le rapprochement ne s'est fait que très progressivement. Ainsi, la statistique, qui était au XVIIIe siècle la 'science de l'Etat', ignorait alors les probabilités : elles n'y ont été associées qu'au XIXe siècle. Au fur et à mesure que la 'politique des grands nombres' s'enrichit, elle brasse tour à tour les jeux de hasard, les risques de la vaccination, les assurances sur la vie, la fixation des tarifs douaniers, la fiabilité des jurys, puis, plus récemment, les effets catastrophiques des cycles économiques et les sondages d'opinion, dont l'auteur propose une analyse fort stimulante. En reconstituant les hésitations, les contingences et les controverses qui définissent la 'raison statistique', ce livre ne s'adresse pas seulement aux historiens des sciences, aux économistes ou aux spécialistes de science politique, mais veut ouvrir un débat avec le grand public ausculté par ces appareils statistiques.
Le Petit dico propose un regard malicieux sur les contrariétés de réunions et met en mots cet ordre du jour qui n'en finit pas, ce temps de réunion dévolu à trouver la date de la prochaine ou encore ce PowerPoint de 128 diapositives. À la manière du Baléinié et de ses tracas du quotidien, les autrices proposent 150 mots pour parler avec humour de nos rituels et pratiques collectives en réunion.
Ce Petit dico est le fruit de nombreuses heures passées en conférences ; AGs ; retraites stratégiques ; business lunch ; séminaires et autres rencontres dans le travail social, dans les milieux associatifs, syndicaux, éducatifs et anarchistes.
Ce livre est né de la lecture de Propaganda, comment manipuler l'opinion en démocratie, d'Edward Bernays, publié en 1928. Bernays est le père des techniques modernes de manipulation des masses au profit du pouvoir politique et économique, et l'un des penseurs les plus influents du XXe siècle. Près d'un siècle plus tard, Propaganda n'est en rien de l'histoire ancienne. Le sujet concerne tout le monde et méritait bien son abécédaire illustré !
Lucy Watts dissèque l'industrie du mensonge, son histoire et ses méthodes, tout ce qui nourrit la propagande ordinaire. « Désinformation », « Experts », « Hollywood », « Novlangue », « Pub », « Sondages », « Télévision »... Chaque thème est développé au travers d'anecdotes historiques édifiantes et illustré en pleine page par des lithographies hautes en couleur.
« Le terme «populisme», comme avant lui (et toujours) celui d'extrême droite, nécessite, pour être utilisé avec pertinence, une définition académique aussi précise que possible. Telle est l'ambition, amplement réussie, de Cas Mudde et de Cristóbal Rovira Kaltwasser dans cet ouvrage, qui, fait rare, combine les perspectives européenne, nord-américaine et latino-américaine. Et retenons ce qu'il faut à tout prix éviter : faire des électeurs des partis populistes des citoyens ignorants et incapables. Il faut plutôt argumenter de manière raisonnable. C'est une approche à laquelle nous ne pouvons que souscrire. Elle suppose préalablement une connaissance fine et étayée du problème. Ce livre donne à chacun les moyens de l'acquérir. » Jean-Yves Camus, préfacier
La politique, dit-on, serait en crise du fait de l'inadéquation de nos représentants à la réalité qu'ils sont censés représenter : la fameuse "coupure" entre le peuple et ses élites témoignerait au premier chef de ces troubles dans la représentation. Myriam Revault d'Allonnes prend, en philosophe, le contre-pied d'une approche de la "représentation" qui, dit-elle, réduit à tort cette notion à sa dimension juridico-politique.
Revenant aux sources de la "représentation" (arts visuels, théâtre), puisant aux deux grands paradigmes de la mimesis, la peinture et le théâtre, en compagnie de Platon et d'Aristote, cet essai interroge - au travers de l'élaboration de la notion de "représentation politique" (Hobbes, qui mobilise la métaphore théâtrale), de sa critique radicale (Rousseau, qui récuse la représentation et dénonce le simulacre du théâtre au nom de la "transparence") et jusqu'aux débats actuels sur la supposée "crise de la représentation" - la question de l'exercice de la souveraineté.
Au terme de l'exploration, surprise : il apparaît que le lien représentatif moderne est fondamentalement lien de séparation. Et que c'est une illusion de penser que la représentation est susceptible de "figurer" de manière adéquate la réalité. Mais alors, que reste-t-il aux citoyens pour donner corps à la souveraineté politique ? La délibération, la discussion, la contestation, répond l'auteur, toutes modalités d'action non électives qui se donnent à voir et ne s'exercent que dans la non-coïncidence à soi.
Alors s'ouvrent de nouvelles et riches perspectives à la représentation dans l'espace du politique, mais une représentation placée dès lors sous le signe de la re-configuration - et non celui de l'impossible figuration.
Depuis la résolution des Nations unies sur le partage de la Palestine et la proclamation de la création d'un Etat juif par David Ben Gourion en 1948, le Proche-Orient n'a jamais trouvé la paix.
Pourtant, au début des années 1990, la main tendue de Yasser Arafat, qui reconnaît, de fait, l'existence de l'État d'Israël, et la réponse d'Itzhak Rabin laissent entrevoir la possibilité d'un accord de paix. L'espoir est de courte durée : le discours de paix de Rabin sera son dernier, et l'Autorité palestinienne représentée par Arafat sera affaiblie par les luttes internes et les pressions politico-militaires israéliennes.
Le monde est déchaîné. La violence n'y a pas reculé, comme le pensent certains. Elle a changé de formes, et de logique, moins visible, plus constante : on est passé de l'esclavage au burn-out, des déportations à l'errance chronique, du tabassage entre collégiens à leur humiliation sur les réseaux sociaux, du pillage des colonies aux lois expropriant les plus pauvres... L'oppression sexuelle et la destruction écologique, elles, se sont aggravées.
Plutôt qu'enrayée, la violence a été prohibée, d'un côté, pour « pacifier » policièrement les sociétés, et systématisée de l'autre, à même nos subjectivités et nos institutions : par la logique comptable, sa dynamique sacrificielle, par la guerre normalisée, la rivalité générale et, de plus en plus, les nouvelles images. Si bien qu'on est à la fois hypersensibles à la violence interpersonnelle et indifférents à la violence de masse. Dans le désastre néolibéral, le mensonge de l'abondance et la stimulation de nos forces de vie ont fait de nous des sauvages d'un genre neuf, frustrés et à cran, et non les citoyens affables que la « civilisation » voulait former. Pour sortir de ce circuit infernal, et de l'impuissance collective, de nouvelles luttes d'émancipation, encore minoritaires, détournent ces flux mortifères d'énergie sociale. Mais d'autres les convertissent en haines identitaires et en replis patriotes. Qui l'emportera ? De quel côté échappera toute la violence rentrée du monde ?
Tout en ayant son identité propre, la science politique s'enrichit en permanence de ses relations avec les autres disciplines. Preuve de son universalité, nombre de ses objets ont été appréhendés par l'anthropologie. Réciproquement, le décentrement anthropologique est l'occasion de revenir aux questions les plus essentielles des sociétés humaines.
Ce livre s'attache à l'apport de dix concepts-clés appartenant à l'oeuvre de dix anthropologues : Geertz (la description), Douglas (l'institution), Leach (la structure), Sahlins (la culture), Godelier (l'imaginaire), Lévi-Strauss (l'échange), Van Gennep (le rite), Balandier (le changement), Clastres (le pouvoir), Girard (la violence).
Cette démarche originale entend enrichir l'étude de la science politique en encourageant un réflexe d'ouverture vers l'anthropologie, et, plus généralement, vers d'autres sciences sociales.
Cet Essentiel offre un large panorama permettant de comprendre les nouvelles formes et les enjeux de la communication politique contemporaine. Qu'en est-il aujourd'hui des connivences entre les mondes de la communication, des médias et de la politique ? Quels effets produisent les excès de la communication politique, lorsqu'on analyse les cas emblématiques de Silvio Berlusconi et Donald Trump ? Quel poids réel peuvent avoir l'internet et les réseaux socionumériques en contexte électoral ou dans un cadre insurrectionnel comme lors des « printemps arabes » ? Il s'agit dans cet ouvrage de dévoiler la crise du tout-marketing politique et l'urgence de penser autrement la communication politique, en identifiant ses contradictions et les menaces qui planent sur nos démocraties dans le cadre d'une guerre de l'information désormais ouverte. Menaces omniprésentes lors de l'élection présidentielle américaine puis française, où mensonges, rumeurs, « fake news » et attaques personnelles d'une rare bassesse ont proliféré sur les réseaux sociaux.
Auteurs : Gilles Achache, Éric Dacheux, Alex Frame, Tourya Guaaybess, Christian Le Bart, Juremir Machado da Silva, Arnaud Mercier, Pierre Musso, Marie-Cécile Naves, Nicolas Tenzer, Eliseo Verón, Dominique Wolton.
En pleine faillite matérielle et morale, notre société s'éloigne toujours plus de ce qu'elle proclame sur tous ses bâtiments publics : la liberté, l'égalité et la fraternité. Le grand nombre n'a donc plus confiance en rien ni en personne. En tout cas dans aucune institution, ni en ceux qui les représentent. Les gens préfèreraient avoir confiance. Ils ne sont pas habités de rancoeur, mais d'amertume.
Tandis que notre morale personnelle organise notre comportement individuel, la vertu doit régler ce que nous faisons en société. La vertu, c'est donc une méthode d'action à usage individuel dans la vie publique. Ce livre propose de la faire vivre, par la raison, le débat argumenté et des propositions concrètes.
La vertu n'est pas l'apanage d'un parti ou d'une famille politique. La vertu reste un choix. Oui, un choix dont chacun est personnellement responsable.
Quand il exalte l'imagination du public et lui permet de rire des autorités en place, le théâtre recèle une puissante force subversive. Il peut permettre également aux spectateurs de remettre en question leur attitude passive au sein de la société civile, de les mobiliser, de les rallier à une cause, de transformer les émotions.
Le théâtre a-t-il toujours eu cette fonction de trublion dans l'espace public? Pourquoi entretient-il, davantage peut-être que les autres arts, un rapport politique avec son auditoire?
Après avoir analysé les liens, parfois idylliques, souvent tourmentés, qui unissent le théâtre et le pouvoir politique, l'ouvrage distingue le théâtre contestataire du théâtre militant. Il se penche sur l'espace théâtral depuis les années 1990 jusqu'à nos jours, sur ses différents degrés de politisation. Il démêle les logiques professionnelles des logiques militantes et s'intéresse à la notion de conversion émotionnelle.
Même s'il semble loin le temps de Jean Vilar où l'on voyait des ouvriers au Théâtre national de Chaillot, quel avenir pour le théâtre contestataire?
L'idée et la pratique du boycott traversent l'Histoire sous diverses dénominations : mise à l'index, embargo, quarantaine, proscription, abstention... L'Inde de Gandhi, les États-Unis de Luther King, l'Afrique du sud de Mandela vont nous accoutumer à cette pratique.
Ce livre nous retrace toutes ces histoires et les histoires actuelles de luttes non violentes, mais pour le moins efficaces.
Originellement associée aux ordres professionnels et indissociable du statut de la fonction publique, la déontologie s'est récemment imposée dans le champ politique. Le développement d'une culture déontologique fait office de remède à ce qui est qualifié de crise de la représentation, en vue de renouer avec la confiance des citoyens, de lutter contre la corruption et d'assainir la vie politique.
Mais l'extension de ce nouvel impératif interfère avec de nombreux principes, tels l'élection et le mandat représentatif.
À côté d'une approche constitutionnelle fondée sur les institutions, la déontologie se focalise sur les comportements individuels et s'attache à contrôler les liens professionnels ou personnels comme à assurer l'exemplarité des gouvernants.
En lieu et place de la responsabilité politique et en complément des délits pour manquement au devoir de probité, elle installe une logique préventive de lutte contre les conflits d'intérêts et détermine les bonnes pratiques pour assurer le respect de l'intérêt général. De la multiplication des hypothèses d'incompatibilité en passant par le dépôt de déclarations déontologiques ou le contrôle du (rétro)pantouflage, l'action politique est soumise à un véritable quadrillage déontologique.
Cette évolution fait encore l'objet de critiques, notamment de la part de gouvernants parfois réticents à rendre publics leurs liens d'intérêts et leur patrimoine. Certes, son immixtion dans la vie privée des gouvernants peut accroître la défiance et la suspicion, mais la déontologie les incite dans le même temps à situer et à justifier leurs choix. Elle leur donne les moyens de redéfinir les termes de leur légitimité, laquelle a trop longtemps été considérée comme acquise du seul fait de l'élection.
Si l'on en croit George Lakoff, conseiller en communication des démocrates américains depuis une dizaine d'années, le terrain de bataille sur lequel des élections se gagnent, ce sont les mots. Et plus précisément les métaphores conceptuelles, ces manières imagées de décrire la réalité qui véhiculent des valeurs.
Ainsi, l'expression « allégement fiscal » ne vient pas seule : elle s'accompagne d'une certaine conception de l'impôt et de ce qu'il faut en faire pour « soulager » les contribuables. Et lorsque George W. Bush déclare, en 2004 : « Nous n'avons pas besoin de demander la permission pour défendre les États-Unis », il fait appel au modèle très précis de la famille patriarcale autoritaire.
Par l'étude approfondie du discours des républicains au cours de l'histoire récente des États-Unis, l'auteur montre l'importance capitale d'imposer ses propres cadres dans le débat public. Au-delà de la manipulation des esprits, trouver la bonne façon de « cadrer » une question implique de bien définir les valeurs que l'on défend. Une analyse qui a révolutionné la façon de faire de la politique et a permis aux démocrates, depuis 2008, d'adopter leur propre système de métaphores conceptuelles pour avoir de nouveau prise sur les termes du débat public.
La corruption, trop longtemps considérée comme un mal inévitable, a fait l'objet d'une prise de conscience tardive de la communauté internationale. L'actualité démontre qu'elle mine les démocraties et la confiance des citoyens envers leur gouvernement et leur institution ; aucun pays, aucun secteur d'activité n'échappent aux scandales.
S'il est difficile de chiffrer le coût de la corruption et du blanchiment des activités criminelles organisées, l'on s'accorde à une évaluation de plus de 2 000 milliards de dollars. Les enjeux de la lutte contre ces fléaux sont considérables : ils touchent à l'éthique bien sûr mais aussi à la sécurité, à l'efficacité du démantèlement des réseaux et mafias qui déstabilisent les États, à l'endiguement du financement du terrorisme, etc.
Cet ouvrage se veut un outil de compréhension du rôle dévolu aux institutions de veille, de sanction, de contrôle et de régulation des mouvements financiers. Il présente le cadre normatif qui s'est constitué au cours des 25 dernières années pour lutter contre la corruption et l'évasion fiscale. En France, il fait notamment le point sur la loi « Sapin 2 » relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique. Il révèle l'ampleur, mais aussi les limites, du mouvement de régulation en cours.
Cet essai sur Mai 68 - publié en juillet de la même année dans la revue Quaderni piacentini - a été écrit au milieu du feu des barricades parisiennes. Devenu un classique, sa lecture des événements s'oppose aux interprétations alors en vogue dans la gauche, à la fois institutionnelle et révolutionnaire.
Les auteurs, Sergio Bologna et Giairo Daghini, en analysant la révolte des étudiants et des travailleurs, ont en effet ignoré les schémas idéologiques du marxisme-léninisme, du maoïsme, de l'anarchisme, etc., en mettant en avant les catégories opéraïstes forgées dans les revues Quaderni rossi et Classe operaia.
L'élection est de nos jours une pratique si familière qu'elle pourrait sembler consubstantielle à la démocratie et à la politique. Le bulletin de vote, l'urne ou l'isoloir sont devenus les compagnons habituels de l'électeur, à tel point qu'on peine à imaginer une élection sans eux.
Or, de l'Antiquité romaine à la Ve République, de la monarchie française à la Venise du XVIIIe siècle, on découvre non seulement que l'élection est présente là où on ne soupçonnerait pas son existence, mais qu'elle recouvre une grande variété de pratiques et de sens : vote auriculaire à l'oreille d'un secrétaire, « à la ballotte » par boule d'approbation ou de réjection, vote à main levée, par appel nominal, par correspondance, par procuration ou plus récemment par voie électronique, etc. De même, en portant son attention au-delà du champ politique, l'ouvrage explore d'autres univers sociaux au sein desquels l'élection, bien présente, prend encore d'autres formes et d'autres significations : l'Église, la justice, l'université, le champ syndical, etc. Comment alors penser l'élection en tenant compte de l'ensemble de ces expériences sociales et politiques ?
Histoires d'élections, en associant historiens et politistes, est une histoire polyphonique où coexistent et s'entremêlent à travers le temps et l'espace des pratiques et des représentations bien plus variées que l'élection contemporaine ne le laisse supposer.
Sous la direction de Christophe Voilliot, Christophe Le Digol, Virginie Hollard et Raphaël Barrat.
L'art de faire la guerre est une technique qui, malgré le mal de la mort qu'il manie, vise un bien : préserver une nation de cet échec radical que serait la perte de son indépendance.
Ce recueil de conférences, dont la première date de 1940 et dont les autres furent prononcées à l'École supérieure de Guerre à partir de 1952, propose une méthode de pensée synthétique pour comprendre la guerre.
Devenu un classique pour les militaires, cet ouvrage n'a rien perdu de sa pertinence. Même si le propos demande à être actualisé, il n'est pas dépassé, notamment par rapport aux mises en garde de l'auteur contre les conséquences d'un nihilisme dont nous ne voyons que trop les effets aujourd'hui.
Cette nouvelle édition commentée par des enseignants de l'École de guerre, et comprenant en outre des textes peu connus de Jean Guitton, prend un relief tout particulier de nos jours, étant donné la brutale réapparition du phénomène « guerre » en Europe occidentale.