Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
Jacques Chirac, condamné pour atteintes à la probité. Son Premier ministre, Alain Juppé, condamné. Nicolas Sarkozy, deux fois condamné et multi-mis en examen pour avoir été financé par une dictature étrangère. Son Premier ministre, François Fillon, condamné. Un ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale, Jérôme Cahuzac, condamné pour... fraude fiscale. L'actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour avoir fait pression sur des magistrats anti-corruption. On peut chercher longtemps, aucune autre grande démocratie occidentale contemporaine n'est lestée d'un tel CV.
Ses deux best-sellers (Y a-t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ? et Décidément, ILS n'ont toujours rien compris), ont créé la polémique.
Ancien expert auprès de l'OMS, le professeur Christian Perronne s'est vu reprocher sa position très critique sur la gestion de la crise sanitaire du Covid 19.
Celui qui n'a jamais été interdit d'exercer, ni radié par le Conseil de l'ordre des médecins, ni jugé coupable de diffamation par un tribunal, persiste et signe dans ce nouveau livre.
Il répond ici aux questions que tout le monde continue de se poser mais que les « autorités compétentes » laissent en suspens :
Pourquoi le Covid-19 est-il si résistant ?
Les vaccins sont-ils tous aussi efficaces ?
Avec le recul, quel est le vrai bilan de la politique sanitaire en France ?
Pourquoi les polémiques ont-elles été aussi violentes ?
Comment se sont comportés pendant cette crise les laboratoires pharmaceutiques mondiaux ?
Sommes-nous condamnés à nous faire vacciner tous les 6 mois ?
... Et 27 autres questions sans réponse !
Le livre : Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. " Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au " toujours plus ", à la compétition, la dictature des marchés financiers, jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale. Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme. en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Observatrice hors pair des moeurs politiques françaises depuis plus de quarante ans, portraitiste d'une acuité implacable, mordante et drôle, Catherine Nay a côtoyé les principaux acteurs de cette période - la plus romanesque de la Ve République après la grande épopée gaullienne - et recueilli leurs témoignages.
Précédé d'une préface inédite, ce volume rassemble pour la première fois quatre grandes enquêtes, au style vif et enlevé, qui relatent, sur scène et dans les coulisses, les mille rebondissements de ce grand théâtre du pouvoir. Dans les rôles principaux : Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Rivalités, trahisons, coups d'éclat, déchirements, comédies... tous les ingrédients sont là pour créer une dramaturgie digne des meilleures séries télévisées.
Dans La Double Méprise, Catherine Nay raconte l'histoire d'un couple improbable, celui du président de la République Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Jacques Chirac.
Le Noir et le Rouge est consacré aux multiples facettes de François Mitterrand, personnalité aussi complexe que controversée.
La journaliste a été la première à éclairer des parts d'ombre liées à sa jeunesse et à sa vie privée, dévoilant ainsi les ressorts cachés de l'homme et de sa destinée. Le Dauphin et le Régent retrace les péripéties d'une « amitié de 30 ans » entre deux figures, Édouard Balladur et Jacques Chirac, que l'expérience des responsabilités, le goût de l'ambition et le jeu des entourages vont détruire sans merci. Dans Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay évoque enfin l'ascension politique la plus spectaculaire de ces quarante dernières années : celle de Nicolas Sarkozy, qui aura consacré toute son énergie à la conquête du pouvoir, envers et contre tous.
Des monstres sacrés que l'on retrouve avec d'autant plus de plaisir et de nostalgie qu'ils n'ont guère d'équivalents aujourd'hui.
682, c'est le nombre de jours que Roselyne Bachelot a passés au ministère de la Culture sous la présidence d'Emmanuel Macron. Dans ce journal d'une ministre, Roselyne Bachelot fustige le bal des hypocrites, ceux qui n'ont pas voulu reconnaître la culture comme «bien essentiel», ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues alors qu'elle luttait pour garder en vie les salles de spectacles, le cinéma, les troupes de théâtre. Elle n'oublie pas les technos de tout poil et les obsédés de l'ordre sanitaire, qui laissaient circuler les rames de métro bondées mais interdisaient l'ouverture des théâtres et des cinémas. Elle égratigne certains artistes qui ont joué les victimes sacrifiées alors que l'argent public coulait à flot et décrit sans complaisance les complots misérables de politiciens en perdition. Roselyne tire à vue.
Du libéralisme aux algorithmes, en passant par le burnout, les transclasses et la trottinette, François Bégaudeau livre, à travers les maîtres mots de l'époque, une analyse implacable de l'idéologie bourgeoise. « Plus c'est plus gros, plus ça passe, dit-on, et cela ne vaut pas pour mes bonimenteurs. Comme l'ordre syllabique l'indique, le bonimenteur n'est qu'à moitié menteur. Un boniment, pour prendre, doit être un peu vrai. Il est un peu vrai que cet écran plat est plat, et plus léger - le portant je le vérifie -, et plus confortable pour les yeux - rivé à lui je suis confort. La langue du capitalisme intégré est toujours un peu vraie. Il est un peu vrai que nous autres sujets des régimes capitalistes paradigmatiques sommes libres de nos mouvements. Il est un peu vrai qu'un télétravailleur peut disposer de ses horaires. Il n'est pas archi-faux que nos élections sont démocratiques. Les marchands ne mentent pas complètement en disant qu'ils créent de la valeur ou créent de la richesse. Ils devraient juste préciser que cette richesse leur revient. La langue du capitalisme ne doit pas être démasquée, elle doit être passée au crible implacable de la précision. »
Cette nouvelle collection signée Stéphane Bern, dédiée aux lieux de pouvoir à travers le monde, nous plonge, avec son premier tome, dans les secrets du palais de l'Élysée. Pour la première fois, ses portes bien gardées et très confidentielles nous sont ouvertes.
Coeur du pouvoir politique et vitrine de la France, l'Élysée est un palais hors du commun, entouré d'un magnifique parc de deux hectares. Jouxtant les Champs-Élysées, il fut le lieu de rencontres de dizaines de personnages célèbres de l'Histoire.
Vingt-quatre présidents de la République, des princes, des empereurs... ont séjourné au « Château ». Mais c'est aussi le palais des femmes : la Pompadour, Caroline Murat, l'impératrice Eugénie et toutes les premières dames ont marqué de leur empreinte l'illustre demeure.
De l'abdication de Napoléon Ier aux légendaires conférences de presse du général de Gaulle, du rituel hebdomadaire du Conseil des ministres au bureau du président de la République, ces « secrets » bien gardés témoignent de la manière dont ce monument mythique porte à jamais le sceau de ses occupants successifs.
«Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable.»Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'oeuvre aujourd'hui.Mais Éric Zemmour ne fait que déformer l'histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un «roman national» idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l'assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d'erreurs, d'interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l'histoire au profit d'un discours agressif, raciste et complotiste.Face à cette offensive, un collectif d'historiennes et d'historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d'Éric Zemmour.Textes écrits par un collectif d'historiennes et d'historiens rassemblant:Alya Aglan - Florian Besson - Jean-Luc Chappey - Vincent Denis - Jérémie Foa - Claude Gauvard - Laurent Joly - Guillaume Lancereau - Mathilde Larrère - André Loez - Gérard Noiriel - Nicolas Offenstadt - Philippe Oriol - Catherine Rideau-Kikuchi - Virginie Sansico - Sylvie Bénault.
Dix ans après Sarko m'a tuer. Cinq ans après « Un président ne devrait pas dire ça... ». Voici le nouveau livre politique de Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
De nouveau, les deux enquêteurs plongent au coeur du pouvoir, multiplient les révélations, exhument les scènes secrètes pour mieux éclairer la face cachée de l'exécutif. Après Sarkozy et Hollande, ils ont enquêté sur Emmanuel Macron. Plus de cent dix témoins de premier plan parlent, à visage découvert, crûment. Ils confient aussi leurs documents.
Les auteurs racontent le pouvoir solitaire d'un homme suprêmement habile, éperdu de lui-même. Ils révèlent les dessous de la conquête de l'Élysée, puis l'exercice de la toute-puissance, et la vaine quête d'une idéologie.
La trahison a enfanté le néant.
"L'Europe ne peut compter éternellement sur les échecs de ses ennemis pour espérer régler un enjeu aussi complexe."Hugo MicheronMalgré une actualité brûlante, marquée par le procès des attentats du 13 novembre 2015 et la campagne pour l'élection présidentielle, le phénomène jihadiste demeure mal compris.Ce tract retrace les mutations du jihadisme en Europe depuis la chute du mur de Berlin et revient sur ses reconfigurations actuelles à la suite de l'effondrement de Daech. Il fait émerger sa mécanique et pointe un écueil fatidique qui consiste à croire que le jihad global a disparu, à chaque fois qu'il entre en mutation. En l'espace d'une génération, les idées jihadistes se sont propagées vers les sociétés européennes et représentent désormais un enjeu politique et sociétal qui doit absolument être pensé.
Parce qu'il est depuis longtemps un intellectuel engagé, et parce qu'il a été candidat à la dernière élection présidentielle, Gaspard Koenig occupe une position unique pour analyser notre système politique actuel. Son récit de campagne très concret, souvent drôle, ouvre sur une critique radicale de nos institutions, qui font primer les personnes sur les idées. Si de nombreux auteurs, comme Aron, Mitterrand ou Revel, ont déjà dénoncé le présidentialisme de la Ve République, Gaspard Koenig s'attaque cette fois à un véritable tabou en remettant en question l'élection du président au suffrage universel. Contre la conception gaulliste de la souveraineté, il propose une autre vision de la société, plus décentralisée, et imagine à quoi pourrait ressembler la démocratie de demain.
Ce livre paraît d'abord comme une enquête sur QAnon, la nébuleuse conspirationniste qui a sévi sous Trump. Mais ici, QAnon est un prétexte pour s'atteler à la tâche urgente d'assainir l'effroyable fatras de de confusionnisme qu'est devenu le monde. Nécessaire et unique, c'est une boîte à outils pour lutter contre les narrations toxiques qui alimentent le délire paranoïaque ambiant, entre ceux qui croient que Soros mène le monde et ceux qui nient le coronavirus, en passant par ceux qui nient la Shoah. L'auteur prend à bras le corps un phénomène qui mine la démocratie et qui a fait déjà de nombreux morts, joignant des instruments narratifs et littéraires à une démonstration sociologique et historique. Un ouvrage protéiforme pour un sujet qui l'est tout autant. Un livre monstre.
Ce livre analyse l'abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Ce choix pour l'« économie de la connaissance » a condamnées les travailleurs manuels et les catégories peu diplômées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L'histoire mondiale récente - des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron - n'a fait que confirmer les analyses de l'auteur. Aux États-Unis comme en France, la méritocracie s'est installée sans complexes, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorables aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. En cajolant les hauts salaires, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l'extrême droite.
En France, un petit groupe de hauts fonctionnaires truste la plupart des postes clés et lucratifs - dans les grandes entreprises privées comme au coeur de l'État. Grâce à une quarantaine de témoignages inédits, La Mafia d'État révèle les secrets de cette tribu de grands commis souvent plus préoccupés par l'argent et le pouvoir que par l'intérêt général. On y apprend comment ils se cooptent dans les conseils d'administration de groupes privés, parfois aux limites de la loi ; comment ils font fortune grâce au démantèlement de l'État qu'ils ont eux-mêmes orchestré ; comment certains ont continué à manoeuvrer habilement et à prospérer pendant la crise sanitaire. Un document nécessaire sur la nouvelle « noblesse d'État ».
L'histoire secrète d'un crime politique féroce, où la victime est le Parti socialiste et les suspects ne manquent pas. Quand la réalité dépasse le thriller...
Un crime politique a été commis. Il est 20 heures, ce 10 avril 2022, et le Parti socialiste est mort. Anne Hidalgo, sa candidate à l'élection présidentielle, n'a recueilli que 1,7 % des suffrages. Le pire score de l'histoire du parti.
Qui donc a tué le PS ? Autour du cadavre, trop de suspects, trop de mobiles et si peu d'alibis. Est-ce Anne Hidalgo, dont la campagne, famélique et chaotique, aura été la dernière du parti tel qu'on l'a connu ? François Hollande, un président au quinquennat irrésolu dont les secousses sismiques n'en finissent pas, et qui s'agite secrètement pour tenter un impossible retour ? Bernard Cazeneuve, qui n'a pas eu le courage de porter le drapeau, d'être candidat comme beaucoup le lui demandaient ? Arnaud Montebourg, mû par l'orgueil ? Christiane Taubira, persuadée d'être intouchable et dont l'envie de revanche sur les socialistes venait de si loin ? Jean-Luc Mélenchon, qui l'a prise, lui, sa revanche sur cet appareil qui l'a vu grandir et qu'il a tant détesté ? Qu'en est-il du discret et énigmatique Olivier Faure, qui a fait allégeance aux forces radicales de la gauche ?
Sept suspects, mais un seul assassin.
Ce livre raconte de l'intérieur la campagne présidentielle du Parti socialiste, la chute tragique et la mort d'une force politique qui a donné deux présidents à la Ve République, régné sur le territoire avec ses baronnies du Sud, du Nord et de l'Ouest.
Une enquête politique et policière.
« Macron, c'est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent ici leur travail d'enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.
Au-delà du mépris social dont fait preuve le président, les auteurs documentent la réalité d'un projet politique profondément inégalitaire. Loin d'avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs et conseillé par des économistes néolibéraux. Depuis son arrivée au Palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l'ISF, défiscalisation des revenus du capital, suppression de l'exit tax, pérennisation des crédits d'impôt pour les entreprises... Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires payent la facture sur fond de privatisation des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l'entourage, ce livre fait la chronique édifiante d'une guerre de classe menée depuis le coeur d'une monarchie présidentielle.
Comment de Gaulle et Debré, Giscard d'Estaing et Chirac, Mitterrand et Balladur, Sarkozy et Fillon ou encore Macron et Philippe ont-ils cohabité ? Ce couple exécutif, unique au monde, engendre une infinité de configurations qui vont de la soumission à la collaboration amicale ou plus tumultueuse, jusqu'à la guerre de succession.
Il est fascinant d'observer comment ces hommes et ces femmes de pouvoir, rarement amis, parfois alliés, souvent concurrents et même adversaires, se sont entendus ou non, à travers des crises aussi graves que la guerre d'Algérie, la révolte de Mai 68, la crise sociale de 1995 ou le mouvement des Gilets jaunes de 2018. Il est étonnant de constater que ces couples improbables ont réussi tant bien que mal à diriger la France à travers les alternances politiques et les cohabitations, dans un pays aussi divisé que frondeur.
En s'appuyant sur les témoignages d'anciens Premiers ministres, de secrétaires généraux de l'Élysée et de Matignon, de collaborateurs et de journalistes accrédités, Jean Garrigues se place au plus près de leurs réflexions les plus intimes, de leurs décisions les plus fortes ou les plus douloureuses et de leurs scènes de ménage.
Voici une traversée de plus de soixante ans d'histoire aux côtés de celles et ceux qui la façonnent. Le roman vrai de la vie politique française.
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la « mondialisation heureuse », que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais « au-dessus de sa catégorie » : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son « pré carré ». Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence « verticale », faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'État français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.
Voici le récit, de l'intérieur, d'un an de haines sanglantes, de règlements de comptes toxiques et de tractations secrètes qui ont failli tuer la gauche.
Les électeurs ont assisté, médusés, à la bérézina d'Anne Hidalgo et au fiasco de la campagne 100 % non recyclable de Yannick Jadot. Le journaliste Laurent Telo en raconte les dessous : la guerre intérieure qui précipite le Parti socialiste au bord du précipice, les implacables trahisons qui font vaciller les écologistes, mais aussi les frénésies politiques d'un Jean-Luc Mélenchon aux irrépressibles tentations hégémoniques...
Ce livre aurait pu être le faire-part de décès d'une gauche expirant sous le poids de ses divisions morbides et de la macronie triomphante.
Avant le coup de tonnerre de la Nupes.
Voici le journal de bord d'une folle histoire qui s'est jouée dans les coulisses, celle d'une renaissance politique.
Spécialiste de l'extrême droite et du régime de Vichy, Laurent Joly resitue Éric Zemmour dans la tradition politique du « nationalisme ethnique », né au tournant du XXe siècle et dont les idées ont été portées au pouvoir en 1940.
Si Zemmour veut réécrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est que son projet vise à rendre possibles des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser deux millions d'étrangers et de « mauvais Français »...
Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre dans cet essai implacable qu'Éric Zemmour n'hésite pas à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger. Ce que le polémiste dit et écrit sur Pétain, Vichy et la Shoah est révélateur de ce qu'il est, de ce qu'il pense et de ce qu'il veut faire si lui-même ou ses idées arrivaient au pouvoir.
Les mensonges anciens ne font pas des « vérités » nouvelles : l'histoire scientifique est un acte de salubrité publique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
D'où vient l'idée d'abolir la police et que recouvre-t-elle au juste? Si la police ne nous protège pas, à quoi sert-elle? 1312 raisons d'abolir la police tente de répondre à ces questions, et propose de riches réflexions critiques sur les liens entre l'abolitionnisme pénal et la race, le handicap ou le travail sexuel notamment. L'ouvrage porte également sur les mobilisations contemporaines pour l'abolition de la police en Amérique du Nord, en retraçant leur généalogie et en explorant leurs propositions stratégiques, leurs expériences et les débats qui les traversent. Les textes rassemblés dans cette anthologie commentée brossent un portrait vif et puissant du mouvement pour l'abolition de la police, dans toutes ses nuances et hors des clichés réducteurs. Comprend également les contributions de Philippe Néméh-Nombré, Robyn Maynard, Kristian Williams, Free Lands Free Peoples, Yannick Marhsall, Rémy-Paulin Twahirwa, Mad Resistance, Adore Goldman, Melina May, Alex S. Vitale, Cameron Rasmussen, Kirk « Jae » James, Dylan Rodriguez, George S. Rigakos, Mark Neocleous, Brendan McQuade, Kevin Walby et Tasasha Henderson.
La question essentielle, pour la compréhension de l'état du monde contemporain, est celle de l'inégale répartition des richesses entre les sociétés : pourquoi une telle domination de l'Eurasie dans l'histoire ? Pourquoi ne sont-ce pas les indigènes d'Amérique, les Africains et les aborigènes australiens qui ont décimé, asservi et exterminé les Européens et les Asiatiques ?
Cette question cruciale, les historiens ont renoncé depuis longtemps à y répondre, s'en tenant aux seules causes prochaines des guerres de conquête et de l'expansion du monde industrialisé. Mais les causes lointaines, un certain usage de la biologie prétend aujourd'hui les expliquer par l'inégalité supposée du capital génétique au sein de l'humanité.
Or l'inégalité entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques. Jared Diamond le démontre dans cette fresque éblouissante de l'histoire de l'humanité depuis 13 000 ans. Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, il marque notamment le rôle de la production alimentaire, l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses, favorisées par la révolution agricole, le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique.
« En cette nuit du 14 mars 2020, veille du confinement général, dans la salle Jean-Dausset du ministère, les fortes personnalités et les gros caractères qui se font face n'ont pas tous basculé, pas encore. Si chacun a compris qu'il est vain de livrer une bataille dont l'issue vient d'être rendue publique par le chef du gouvernement, je perçois le malaise, voire la colère monter chez certains.
Au cours d'une pause, je m'approche de l'un d'eux, que je connais bien, qui travaille sous ma direction. Je le sens particulièrement tendu, effaré. Lui ne comprend pas. La seule bascule qu'il pressent est celle de notre pays dans le chaos. «Mais enfin, c'est du délire, ce qui se passe, vous devenez tous dingues et toi, tu en rajoutes, tu les pousses au crime ! Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ? me dit-il.
- Nous n'avons pas le choix. J'ai vu ce qui se passe en Italie, je vois ce qui monte de nos hôpitaux. Nous n'avons pas le choix.» » Des Conseils de défense et de sécurité nationale aux rencontres avec les familles des victimes, du personnage Didier Raoult à la campagne de vaccination, des antivax aux centaines d'heures de débat parlementaire, Olivier Véran témoigne, avec réalisme et humilité, de ses victoires et de ses doutes, de ses fiertés et de ses remises en question.
Son récit révèle en détail le quotidien d'un ministre de la Santé devenu porte-parole du gouvernement et de ses équipes au coeur de la gestion des crises, dans l'ombre des fureurs médiatiques et loin des procès d'intention. Il témoigne par-dessus tout des combats d'une vie, conjugués à ceux de tout un pays.