Sciences politiques & Politique
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Si tu veux que la gloire et les succès t'accompagnent, ne perds jamais de vue la doctrine, le commandement, la discipline, la prévoyance. Car celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu'elles ne surviennent ; celui qui maîtrise autant l'approche directe et indirecte que la ruse triomphera. Voilà l'art de l'affrontement.
Connais-toi toi-même et connais ton ennemi, ta victoire ne sera jamais mise en danger. Connais le terrain, connais le temps, ta victoire sera alors totale.
Traduit du chinois par le père Amiot -
La désobéissance civile
Henry David Thoreau
- Mille Et Une Nuits
- La Petite Collection
- 9 Février 2022
- 9782755508246
Comment lutter contre la tendance de la majorité à soumettre les minorités ? Doit-on se plier à la loi lorsque celle-ci est injuste ? Tout geste de désobéissance contient en lui un refus des compromissions qui fondent nos institutions.
Thoreau nous confronte à la possibilité de rouvrir notre imaginaire politique : « N'est-il pas possible d'aller plus loin dans la reconnaissance et l'organisation des droits de l'homme ? »
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« Hommes humains de tous les pays, voilà l'oeuvre de paix et de justice que nous devons accomplir ! »
Jean Jaurès s'est imposé dans les mémoires comme « l'apôtre de la paix ». Il admet la possibilité de combattre pour défendre son pays ou éviter des « guerres d'extermination », mais la paix constitue pour lui un choix de civilisation.
Ses paroles nous aident toujours à nous déterminer aujourd'hui.
Édition établie par Gilles Candar -
La morale anarchiste
Pierre Kropotkine
- Mille et Une Nuits
- La Petite Collection
- 14 Février 2024
- 9782755508642
« Lutte pour permettre à tous de vivre de cette vie riche et débordante, et sois sûr que tu trouveras dans cette lutte des joies si grandes que tu n'en trouverais pas de pareilles dans aucune autre activité. »
Dans ce texte fondateur de la pensée anarchiste, Pierre Kropotkine dénonce les fausses morales imposées depuis des lustres et met en avant la solidarité, la sympathie et la recherche du plaisir.
Notes et postface par Jérôme Sola -
En 1894, Élisée Reclus est invité, à la suite des attentats qui ont frappé Paris, à défendre l'anarchisme. Avec une concision lumineuse, le géographe de renom en éclaire les principes et l'inscrit dans une longue tradition de contestation. Son « optimisme de la santé », théorisé par François Bégaudeau dans une préface inédite, le conduit à concevoir progrès scientifique et progrès de l'humanité comme agissant de concert pour l'émancipation de l'individu. La liberté de penser qui se répand fait ainsi de tout un chacun un anarchiste « sans le savoir ».
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Qu'est-ce qu'une Nation ?
Ernest Renan
- Mille Et Une Nuits
- La Petite Collection
- 15 Février 2023
- 9782755508451
« Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. » Qu'est-ce qu'une nation ?
Cette question que Renan posait à la Sorbonne en 1882 reste aujourd'hui d'une actualité brûlante. Dans ce petit texte d'une modernité insoupçonnée, souvent cité et rarement lu, Renan donne une leçon magistrale sur ce concept fondamental de l'histoire politique européenne. -
« En ce début de XXIe siècle, en Occident, la folie sociale a pris un nouveau nom, celui d'ÉVALUATION. » Le mot essaime partout. Il est à la fois le dispositif et le symptôme d'un mode de contrôle social contemporain particulièrement dangereux.
La société occidentale demande maintenant à ceux qu'elle missionne, dans tous les domaines d'activité, de lui rendre des comptes - ce qui paraît très légitime -, mais en faisant de cette exigence un instrument de normalisation généralisée. On sait quel malaise cela génère. Il ne s'agit en fait pas tant de « rendre compte » que de s'en trouver, par ce biais, asservi.
Les auteurs examinent le processus en cours. La « machine évaluative », alors même qu'elle donne de nombreux signes d'essoufflement, continue pourtant à se développer, et les tentatives effectuées tant pour la dénoncer que pour tenter d'en limiter les effets délétères n'amènent pour l'instant qu'à la renforcer. Les agences d'évaluation, diverses et variées, constituent aujourd'hui la nouvelle manière de donner des ordres et de faire de la politique sans en avoir l'air.
Le contrat social de la démocratie est bel et bien entamé, si ce n'est rompu par cette forme de dictature que sont les chiffres : chiffres que l'on fait croire « évidents » et « naturels », alors même qu'ils se déduisent des rapports de force sociaux et symboliques. Il faut réinterroger la notion de « valeur » pour combattre efficacement l'évaluation.Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret, sont tous trois psychanalystes, professeurs de psychopathologie à l'université, et membres du collectif l'Appel des appels. Ils ont notamment participé à la publication de l'ouvrage L'Appel des appels. Pour une insurrection des consciences (Mille et une nuits, 2009). -
Un idéologue du génocide rwandais ; enquête sur Ferdinand Nahimana
Hervé Deguine
- Mille Et Une Nuits
- 25 Août 2010
- 9782755501490
« Si je suis en prison, c'est à cause de vous. Mais c'est aussi à cause de vous que je suis encore en vie. » Ainsi parle Ferdinand Nahimana d'Hervé Deguine, le journaliste qui a enquêté et réuni des pièces sur lui. L'homme purge sa peine de trente années de prison, depuis que le Tribunal pénal international pour le Rwanda l'a condamné en 2008 pour « incitation directe et publique à commettre le génocide ».
Qui est Nahimana ? En France, son nom est associé à la Radio télévision libre des Mille Collines (RTLM), dont il est l'un des fondateurs en 1993. Il a contribué à organiser la propagande du président Juvénal Habyarimana, dont il est un fidèle partisan. Après l'attentat du 6 avril 1994 contre le chef de l'État rwandais, tandis que le pays sombre dans le chaos et que les extrémistes hutu perpètrent le génocide des Tutsi avec l'aide de RTLM, Nahimana rejoint les rangs du gouvernement intérimaire.
Chargé de l'Afrique à Reporters sans frontières, Hervé Deguine dénonce, dès 1993, la montée des médias extrémistes au Rwanda. Convaincu de la responsabilité de Nahimana, il collabore avec le TPIR pour faire arrêter celui qui passe pour le « théoricien de l'extermination » des Tutsi, une sorte de « Goebbels rwandais ».
Comme tous ceux qui ont vécu cette période tragique, il souhaite que justice soit faite. Mais l'enquête indépendante qu'il a poursuivie en parallèle à celle du TPIR, pendant près de quinze ans, l'amène à formuler de sérieux doutes sur la plupart des accusations portées contre Nahimana...
Ce livre est la première biographie d'un condamné du Tribunal pénal international pour le Rwanda.Hervé Deguine est historien et journaliste. Il a été directeur de la recherche et secrétaire général adjoint de Reporters sans frontières. -
Immigration-intégration ; le langage de vérité
Malika Sorel-sutter
- Mille Et Une Nuits
- 27 Avril 2011
- 9782755506150
Immigration-intégration. Le sujet, envahissant, est au centre de l'échiquier politique depuis bientôt trente ans et instrumentalisé par tous les partis.
Tous les jours, c'est au nom des populations de l'immigration extra-européenne que s'exercent la terreur médiatique et la censure par la novlangue. Quant aux hommes politiques, accaparés par les discours et l'élaboration de politiques ad hoc d'intégration, ils sont désormais l'objet d'une défiance inédite : leurs « solutions », inefficaces, voire contre-productives et chères, ne trompent plus personne. Échecs scolaires, agressions, refus de respecter les normes collectives, c'est une faillite.
Longtemps les élites ont dissimulé la vérité aux Français, ou leur ont tenu un double discours, et elles continuent encore à le faire. Que s'est-il passé pour que l'intégration se dégrade autant au cours des deux dernières décennies ? Les Français attendent qu'on leur tienne un langage de vérité. Ils savent l'enjeu immense. Il y va de la cohésion nationale.
MALIKA SOREL-SUTTER est ingénieur de l'École Polytechnique d'Alger et diplômée d'un troisième cycle de gestion de Sciences-Po. Née en France, elle a passé une quinzaine d'années en Algérie. En 2007, Malika Sorel-Sutter a publié Le Puzzle de l'intégration. Les pièces qui vous manquent (Mille et une nuits). Elle est aujourd'hui membre du Haut Conseil à l'intégration, aux premières loges pour constater l'ampleur des dégâts et l'urgence d'une politique cohérente et courageuse. -
Comment la mondialisation a tué l'écologie ; les politiques environnementales piégées par le libre-échange
Aurélien Bernier
- Mille Et Une Nuits
- 13 Juin 2012
- 9782755506389
Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique a ses imposteurs. Mais, en matière d'environnement, les plus grandes impostures se situent dans le champ politique.
Lorsque l'écologie émerge dans le débat public au début des années 1970, les grandes puissances économiques comprennent qu'un danger se profile. Alors que la mondialisation du capitalisme se met en place grâce à la stratégie du libre échange, l'écologie politique pourrait remettre en cause le productivisme, l'intensification du commerce international et les délocalisations de l'industrie vers les pays à bas coût de main-d'oeuvre. Avant même que la communauté internationale ne se réunisse pour débattre des crises environnementales, les tenants de la mondialisation rédigent les conclusions : aucune mesure de protection de l'environnement ne devra entraver le commerce.
Depuis plus de quatre décennies, depuis que la question environnementale a émergé dans les débats nationaux et dans les préoccupations internationales, un pacte tacite s'est instauré, qui n'a pas manqué de duper : au sein des gouvernements, des institutions internationales, lors des grands sommets, ne seraient prises que des mesures cosmétiques, ne portant pas atteinte au libre échange et à la mondialisation. Il est grand temps de faire tomber les masques et de raconter en détail l'histoire politique, totalement méconnue, qui révèle la supercherie d'une prétendue conversion à l'écologie des grands de notre monde. -
"constitution" européenne ; ils se sont dit oui, Attac leur repond
Attac
- Mille Et Une Nuits
- Les Petits Libres
- 27 Avril 2005
- 9782842059101
Inédit Ah ! La fameuse photo de Paris-Match? Ce n'est pas seulement devant l'objectif que François Hollande et Nicolas Sarkozy se trouvent réunis ; c'est aussi pour dire « oui » à la « Constitution » européenne. Le compagnonnage ne s'arrête pas là : les documents du PS et de l'UMP, ainsi que les déclarations de leurs dirigeants, révèlent une grande similarité de vues et d'arguments. Ils ont aussi en commun des pratiques - falsifications, manipulations et omissions - qui ne rehaussent pas la qualité du débat politique. Comme si, pour l'emporter, le Parti du « oui » voulait faire l'impasse sur le contenu réel du texte soumis à référendum.
Fidèle à sa mission d'éducation populaire, traité en main, l'association Attac répond ici à une série de contre-vérités proférées par les directions de deux partis qui se comportent comme larrons en foire électorale. -
Nouvelle édition, revue et augmentée Chaque année, au début de l'été, le G8 se réunit. Du 1er au 8 juin 2007, le sommet se tiendra à Heiligendamm, en Allemagne. Ce sera la trente-deuxième fois, depuis 1975, que les chefs d'État ou de gouvernement des pays les plus riches et les plus puissants du monde se rencontrent pour discuter ensemble des grands problèmes et trouver une entente.
Ni gouvernement mondial ni exécutif de la planète, il ne faut pas pour autant en déduire qu'il n'est qu'un simulacre. Assumant le rôle de régulateur politique, indispensable en contrepoint à l'action de l'OMC et du FMI, le G8 a grandement contribué à construire le cadre institutionnel du néolibéralisme et veillé à l'application de ses préceptes.
Pourtant, la prise de conscience des dégâts provoqués par la gestion économique, politique et militaire du monde est devenue si forte et si sensible que les mobilisations se sont multipliées. Mais la contestation qui s'affirme ne porte pas seulement sur la nature des politiques, donc de leurs conséquences, sur les conditions de vie des populations ; elle vise la nature de cette institution. C'est pourquoi le mouvement altermondialiste récuse la légitimité du G8 à s'arroger un rôle dirigeant dans la conduite des affaires de la planète. -
L'état social ; pour sortir du chaos néolibéral
Christophe Ramaux
- Mille Et Une Nuits
- 4 Avril 2012
- 9782755506419
La grande crise que nous connaissons marque la faillite du néolibéralisme. Mais par quoi le remplacer ? C'est ici que le bât blesse. Il ne semble pas y avoir d'alternative cohérente à lui opposer. Ce livre soutient que cette alternative existe pourtant, qu'elle est déjà là, sous nos yeux : c'est l'État social, dont le fondement politique est la démocratie.
Depuis plusieurs décennies, on fait accroire que l'État social est une figure du passé. Au contraire, il est plus que jamais d'actualité. Il a certes été déstabilisé par le néolibéralisme, plus ou moins fortement selon les pays, mais il n'a pas été mis à bas. À y bien réfléchir, nous ne vivons pas dans des « économies de marché ».
Le bilan accablant du néolibéralisme appelle sa pleine réhabilitation. Les marchés et la concurrence ont des vertus, mais ils ne peuvent assurer le plein-emploi, la stabilité économique ou bien encore la satisfaction de besoins sociaux tels que l'éducation ou la retraite. L'intervention publique est nécessaire.
L'État social est porteur d'une véritable révolution, avec ses quatre piliers que sont la protection sociale, la réglementation des rapports de travail (le droit du travail, etc.), les services publics et les politiques économiques de soutien à l'activité. Étonnamment, il n'a pas été théorisé. Nous n'en avons pas saisi la véritable portée ni les potentialités.
Comment penser l'État social ? Pourquoi y a-t-il lieu de réhabiliter la dépense publique et la légitimité même de la dette publique ? Comment envisager un nouvel âge de l'État social ?
Autant de défis que cet essai se propose de relever. -
Politiques, le cumul des mandales ; petites phrases, bévues et mots assassins
Olivier Clodong
- Mille Et Une Nuits
- Les Petits Libres
- 23 Janvier 2013
- 9782755506556
Après la parution de Quand les politiques se lâchent, à l'automne 2011, tandis que la campagne électorale battait déjà son plein et que la pression était à son maximum dans les appareils politiques, j'eus le plaisir de voir venir à moi des élus, qui me confièrent des anecdotes survenues à l'Assemblée nationale, au Sénat ou dans leur Conseil municipal... et certains me firent le reproche de ne pas figurer dans le livre. Certes, pourquoi se limiter dans les dérapages et les vacheries font aussi le cours de la politique ? Comme les politiques n'arrêtent finalement jamais de faire des "fautes de carre", j'ai réuni 200 nouvelles anecdotes, traits d'esprit et répliques savoureux, qui sortent de l'ordinaire et font prendre un tour inattendu au discours ou au débat. Bref, des saillies qui montrent nos politiques dans tous leurs états...
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Un quinquennat à 500 milliards ; le vrai bilan de Sarkozy
Mélanie Delattre, Emmanuel Lévy
- Mille Et Une Nuits
- Document Mille Et Une Nuits
- 18 Janvier 2012
- 9782755505870
Il s'était présenté comme le candidat de l'« État modeste », l'homme qui allait faire baisser les impôts des Français et gérer nos finances en bon père de famille. En janvier 2007, l'estimation la plus haute de son programme excédait à peine les 50 milliards d'euros.
Cinq ans plus tard, alors que Nicolas Sarkozy remet son mandat en jeu, l'heure du bilan a sonné. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les 53% d'électeurs qui ont cru à sa promesse de remettre les finances publiques d'aplomb n'en ont pas eu pour leur argent.
Jamais le pays n'a été aussi endetté. Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, la France ne s'est appauvrie aussi rapidement.
La faute de la crise ? Pas seulement. Nicolas Sarkozy aura beau dire qu'il a été victime de circonstances exceptionnelles, la déferlante des subprimes puis la montée des dettes européennes, il lui faudra bien reconnaître que son absence de cap économique, une mesure en chassant une autre, a considérablement affaibli le pays. En multipliant les cadeaux aux plus riches et les réformes mal ficelées sans réduire les dépenses publiques comme il s'y était engagé, le Président a creusé le trou laissé par ces prédécesseurs.Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy, journalistes économiques au Point et à Marianne, racontent l'histoire non officielle des grandes décisions du quinquennat. Et ils ont compilé les chiffres.
Leur tableau donne une image inédite du bilan financier 2007-2011. Le vrai bilan, en quelque sorte. Détails de l'ardoise record de 500 milliards d'euros laissée par Nicolas Sarkozy aux Français. -
Une petite phrase. Mais que personne n'a oubliée. Le temps d'être prononcée par le Premier ministre en exercice, et la confiance des gouvernés envers les gouvernants et leur volonté d'agir se lézarde pour longtemps. Il était venu exposer bilan et programme au Vingt Heures d'une grande chaîne de télévision ; il lâcha crûment ce qu'aucun homme d'État avant lui n'aurait osé avouer. Rare moment de vérité. Son interviewer se figurait qu'il allait dire quelque-chose-de-gauche contre le énième « licenciement boursier » annoncé. Cela ne fut pas le cas et chacun comprit : face à la mondialisation, il n'y a rien à attendre de la puissance publique.
La phrase aurait pu rester sans écho. Elle a provoqué un bouleversement qui n'a cessé de s'amplifier et continue son travail de sape.
Comment conjurer l'aveu d'impuissance qui hante toute la classe politique ?
François Salvaing ressuscite l'instant et la période où fut formulée la phrase calamiteuse, pour en disséquer les enjeux qui se font encore sentir dans la campagne 2007. -
Afghanistan ; opium de guerre, opium de paix
Alain Labrousse
- Mille Et Une Nuits
- Essai Mille Et Une Nuits
- 7 Décembre 2005
- 9782842058975
En Afghanistan, l'opium a financé les guerres au cours des trois dernières décennies. L'opium sera-t-il un obstacle à la paix ou y contribuera-t-il ?
La réussite de la reconstruction du pays dépend d'un défi économique et politique unique. L'économie de la drogue représente, en effet, environ 60 % du PIB - chiffre qui n'a été égalé par aucun autre pays, pas même par la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, dont la part n'excéda jamais les 7%. La situation inédite de l'Afghanistan invite donc à s interroger non seulement sur le rôle que la production et le commerce de l'opium jouent dans une économie de post-conflit dévastée, mais aussi sur l'influence qu'ils peuvent avoir dans le processus complexe de reconstruction de l'Etat.
Plusieurs responsables de gouvernements occidentaux et d'organisations internationales s'accordent à dire qu'il ne faut pas négliger le risque réel que l'Afghanistan, premier producteur mondial d'opiacés depuis une dizaine d'années, devienne un « narco-État ». D'autres observateurs estiment que cette situation n'a pas que des effets négatifs, du moins à court terme. Dans la mesure où les campagnes anti-drogue se révéleraient efficaces, une baisse très sensible de cette ressource ne risquerait-elle pas de déstabiliser le pays ? Le président Hamid Karzaï s'est engagé devant la communauté internationale à lutter contre la culture du pavot, mais le niveau de la production reste fies élevé.
Alain Labrousse revient sur l'histoire récente de la production d'opium à laquelle prirent part les seigneurs de guerre et les taliban aujourd'hui acteurs sur le nouvel échiquier politique - pour mieux éclairer les enjeux tant nationaux qu'internationaux devant lesquels le pays est placé. Car, pour de nombreux pays occidentaux, la « guerre à la drogue » est une justification supplémentaire pour intervenir en Afghanistan. -
Côte d'Ivoire, novembre 2010. L'élection présidentielle a laissé un goût amer. Organisée au forceps par une coalition internationale soutenue par l'ONU et dirigée par la France de Nicolas Sarkozy, elle n'a rien réglé de la crise profonde que traverse ce pays depuis dix ans. Bien au contraire, elle l'a plongé dans la confusion, rendant son avenir incertain et périlleux.
Au terme d'un an d'enquête et de multiples reportages, Leslie Varenne révèle dans cet ouvrage percutant les coulisses d'un conflit meurtrier dont nul ne mesure encore les effets. Elle dénonce les innombrables mensonges des autorités. Elle démontre notamment qu'en dépit des multiples dénégations de Paris, Laurent Gbagbo, le président sortant, a bien été enlevé par le GIGN, et donc par la France. Alassane Ouattara, globalement démocratiquement élu, mais militairement installé par une armée étrangère, ne voit-il pas sa légitimité entamée ?
Ce livre raconte aussi l'histoire tragique des habitants de l'immense commune d'Abobo, quartier déshérité du nord d'Abidjan qui a été au coeur de cette guerre. Depuis ce lieu stratégique, bastion pro-Ouattara, on découvre le jeu cynique des dirigeants, leurs manipulations, leurs trahisons, et comment les deux camps ont délibérément envoyé la population civile à l'abattoir pour servir leurs desseins.
Leslie Varenne est journaliste d'investigation indépendante. Elle a couvert le conflit en Côte d'Ivoire pour La Tribune de Genève en 2010 et 2011. Elle est l'auteur de plusieurs livres. Son dernier ouvrage paru : L'Histoire secrète d'EADS ou le syndrome d'Icare (Hugo Doc, 2008). -
Le scandale des arts premiers : La véritable histoire du musée du quai Branly
Bernard Dupaigne
- Mille Et Une Nuits
- Document Mille Et Une Nuits
- 21 Juin 2006
- 9782842059620
Jacques Chirac rencontre en 1992, à l'île Maurice, le marchand et « expert en arts primitifs » Jacques Kerchache. Le destin de plusieurs grands musées nationaux allait en être bouleversé. À la suite des grands travaux lancés par François Mitterrand, Jacques Chirac, une fois élu président de la République en 1995, souhaite laisser lui aussi sa marque dans le Paris muséal du nouveau millénaire : il décide de créer un musée qui sera consacré à ces arts dits « premiers », à ces « chefs-d'oeuvre de l'Humanité » qui n'avaient pas eu droit à une présentation dans le Grand Louvre.
Onze ans plus tard, voici que se dresse au bord de la Seine, en zone inondable, un palais dessiné par Jean Nouvel. Dans une débauche de luxe, entourés d'images et de « dispositifs interactifs », 4 000 objets sont exposés à l'admiration et à la « jouissance esthétique » des futurs et nombreux visiteurs. Indéniablement, ils sont mis en valeur: pour chaque pièce présentée, 100 000 euros auront été dépensés, auxquels il convient d'ajouter 12 500 euros de fonctionnement annuel.
Le nouveau musée est superbe. Mais fallait-il dépenser autant d'argent, et surtout tiendra-t-il ses promesses ?
Qui rappellera dans quelles circonstances il a été pensé et construit ? Que, dénué de toute équipe scientifique, il est avant tout un établissement public « à caractère administratif ». Qu'il a été édifié sur les patrimoines de deux musées mis à mort, le musée national des Arts africains et océaniens et le musée de l'Homme, que leurs collections fabuleuses (plus de 300 000 objets), qui constituent un pan de l'histoire de l'ethnologie et de l'anthropologie françaises, ont été mises en caisse et ne sont plus accessibles ni aux chercheurs ni au public.
Au prétexte d'en finir avec un supposé « mépris des autres civilisations » qu'auraient manifesté les musées nationaux depuis des décennies, c'est la connaissance des arts et civilisations africains et océaniens - principalement - qui a été sacrifiée. II se pourrait que certaines considérations post-coloniales et politiques, que des luttes de pouvoir et d'influence entre administrations aient conduit à la réalisation d'une grande et coûteuse aberration. -
" quelques préhistoriens de mes amis, bibliophiles et mal-pensants, ont souhaité voir exhumer un opuscule enfoui dans les tréfonds et devenu trente ans après rareté bibliographique.
Cela était paru chez maspero au printemps 1978, sous un titre assez peu engageant : modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire. sous-entendu : de mai 68. le coup de pistolet dans un concert d'autosatisfactions lyriques sombra illico dans un épais silence réprobateur. car, c'est à repérer la contre-révolution dans la révolution que ce pamphlet, à contretemps, s'était attaché.
Aujourd'hui, cette contre-révolution apparaît à tous éclatante, rebaptisée depuis lors "néo-libérale". ce livre, introuvable incongruité, a plutôt gagné que perdu en actualité, ce dont je suis bien le dernier à me réjouir. " r. d.
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Un nouveau mode de gouvernement des hommes se répand dans toute la société, et d'abord dans la sphère professionnelle : un management par la rivalité et la peur qui, au nom de la dictature de la performance et de la concurrence, impose partout les mêmes normes et le même mode d'assujettissement. Qu'importent la qualité réelle et le sens des activités, toutes doivent être réductibles à un chiffre parmi d'autres chiffres. L'évaluation est l'instrument de la mise au pas des individus. En faisant la loi, l'actionnaire transforme sans cesse le travail ; quand l'État singe cette gestion, c'est pire encore, car totalement ubuesque et contre-productif.
Les professionnels vivent péniblement l'altération profonde de leur métier, dans un sentiment où se mêlent injustice, démoralisation et révolte. Les champs professionnels ont perdu leur autonomie spécifique (Pierre Bourdieu).
En dénonçant cette logique, l'Appel des appels ne défend pas seulement la spécificité des missions de services publics, il révèle surtout l'aliénation croissante dont sont victimes tous les travailleurs. Contre la destruction, il faut instaurer une politique des métiers. L'Appel des appels est un collectif de professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l'éducation, de la recherche, de l'information, de la culture qui s'est fait connaître en 2008. -
Ceci n'est pas une dictature
André Bellon
- Mille Et Une Nuits
- Essai Mille Et Une Nuits
- 21 Septembre 2011
- 9782755506181
Dans quel régime vivons-nous ? Depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne et la réforme constitutionnelle en 2007, les Français savent que leurs dirigeants se sont assis sur leur volonté. Ils ont dit Non au TCE en 2005, mais députés et sénateurs ont voté Oui au traité de Lisbonne. Le Parlement n'est même plus une chambre d'enregistrement, vidé qu'il est de ses prérogatives par les structures européennes qui décident des règles et des lois. Il n'exerce plus le rôle qui lui est conféré théoriquement par les électeurs. Le système des partis sans Parlement, en quelque sorte ! Grâce aux sondages, on tente de fabriquer la pensée de citoyens déboussolés ; on perfectionne les méthodes pour leur laisser croire que leurs opinions sont celles de la classe dirigeante. Le mépris de celle-ci à l'égard du peuple est d'autant plus violent qu'il est assis sur la certitude de détenir la vérité. La crise économique, révélatrice des fautes incroyables des banques, aurait pu permettre une remise à plat des institutions. Au contraire, on accélère les « réformes » dans le même sens.
Non, ceci n'est pas une dictature. Parler de marche vers la dictature est exagéré, ou inapproprié, car il n'y a pas de dictateur, mais comment qualifier autrement l'évolution actuelle ?André Bellon est polytechnicien, administrateur de l'Insee. Ancien député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence (1981-1993), et ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale (1992-1993), il est aujourd'hui le président de l'Association pour une Constituante. -
Les coulisses du commerce équitable : Mensonges et vérités sur un petit business qui monte
Christian Jacquiau
- Mille Et Une Nuits
- Document Mille Et Une Nuits
- 17 Mai 2006
- 9782842059590
Les ravages de la mondialisation conduisent les citoyens à rechercher des moyens de peser sur l'évolution de la société. Leur consommation en est un. À la fin des années 1990, le concept de commerce équitable conquiert le grand public avec un produit-phare, le café. Très vite, tout produit se prête à sa version « équitable », l'équitable devient tendance. C'est un petit business qui monte.
Son concept repose sur un triple engagement, celui des producteurs et des consommateurs arbitré par de nouveaux intermédiaires, les « acteurs » de l'équitable : les consommateurs paient « un peu plus cher » un produit acheté à un prix supérieur aux cours mondiaux pour assurer un revenu décent aux petits producteurs du Sud. Les acteurs veillent au respect des normes sociales et environnementales.
Qu'en est-il de la promesse que les uns et les autres se font ? Les organisations relais et entreprises qui font de l'équitable tiennent-elles leurs engagements ? Qui est vraiment gagnant ? Répondre à ces questions, c'est éclairer d'un jour cru un aspect que certains « commerçants de la bonne conscience » aimeraient tenir secret.
Initié par le militantisme citoyen, largement instrumentalisé par les bureaux de marketing, le commerce équitable a été récupéré par les marchands d'illusion. En se donnant à la grande distribution et à quelques transnationales en quête d'honorabilité, les adeptes de la marchandisation de l'équitable ont ouvert la boîte de Pandore. -
La guerre culturelle aura bien lieu... l'occidentalisme ou l'idéologie de la crise
Gaël Brustier
- Mille Et Une Nuits
- Essai Mille Et Une Nuits
- 13 Février 2013
- 9782755506990
La crise est omniprésente. Pourtant, ses conséquences idéologiques sont largement ignorées. Depuis près de quarante ans, toutes sortes de mouvements idéologiques et politiques ont vu le jour, ayant en commun de penser, dans des dimensions variables, que l'Occident vit un « déclin » et qu'il est menacé dans son existence même.
Une idéologie - l'occidentalisme - s'est ainsi peu à peu imposée comme l'idéologie de la crise. De la crise de la social-démocratie à l'émergence du néoconservatisme, de la flambée des nouvelles droites populistes à l'apparition de l'hédonisme sécuritaire, de l'évolution des mouvements gays ou féministes au détournement de la laïcité, cette idéologie est devenue culturellement hégémonique sans que l'on s'en rende compte. Parsemée de contradictions, se nourrissant des paniques morales des populations de l'Occident face à l'immigration et voyant dans l'islam un danger imminent pour le mode de vie des pays d'Europe notamment, l'idéologie de la crise ne cesse de déterminer nos débats de société et escamote les problèmes politiques et économiques.
Dans cet univers du doute et de la peur, les gauches sont menacées de disparition. Elles assistent, impuissantes, au développement du spontanéisme droitier... Leur vieux fonds idéologique n'a plus guère de prise, elles sont au pied du mur, elles doivent se réinventer, en appliquant la leçon de Gramsci, car la guerre culturelle aura bien lieu.
GAËL BRUSTIER est chercheur en science politique. Il a publié en 2011 aux éditions Mille et une nuits Voyage au bout de la droite : des paniques morales à la contestation droitière, avec Jean-Philippe Huelin.