Sciences humaines & sociales
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Pourquoi et comment n'a-t-il rien vu venir ? C'est la question que se pose Eddy L. Harris le jour où, à 60 ans, alors qu'il regarde un jeu télévisé inepte chez une amie, il prend soudain conscience que depuis toujours son pays d'origine a abusé de sa confiance. Depuis sa plus tendre enfance il a gobé les mensonges servis par les dirigeants politiques, les enseignants, les prêcheurs de tous bords... Lui, ses parents, et la majorité des Américains ont cru à une image faussée de leur pays, sans se rendre compte qu'ils étaient manipulés. Alors Eddy décide de remonter cette route pavée de mauvaises intentions afin de mettre au jour les racines du mal. Chemin faisant il s'interroge sur ses origines, sur son lien à ce pays natal où il ne vit plus depuis trente ans et sur ses choix de vie.
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Deux peuples, deux récits.
En temps de guerre, chacun raconte l'histoire d'un seul point de vue - le sien -, le seul considéré comme « juste ». C'est pourquoi six professeurs d'histoire palestiniens et six professeurs d'histoire israéliens ont décidé de réunir dans un livre l'histoire racontée côté Palestiniens et côté Israéliens autour de trois dates clés - la déclaration Balfour de 1917, la guerre de 1948 et la première Intifada de 1987. Utilisé depuis 2002 dans de nombreux lycées d'Israël et de Palestine, puis de France, cet ouvrage constituait un défi quand il a été publié, il y a vingt ans. Un défi indispensable aujourd'hui, après le 7 octobre 2023. -
«Pour ne pas penser à la mort, un seul remède: écrire un livre sur la mort. (...) L'humour est la revanche de l'homme sur le mystère du destin, de la mort... Dans la solitude et la déréliction, il nous reste cette dernière arme.» C'est avec humour que Vladimir Jankélévitch abordera toujours cette grave question. Au cours des entretiens publiés ici, les thèmes de l'éthique médicale et de l'euthanasie côtoient des réflexions plus personnelles.
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Allemagne, octobre 1945. Les Alliés, vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, s'apprêtent à juger les crimes commis par le IIIe Reich. Durant un an, sous les yeux attentifs de la presse du monde entier, une vingtaine de hauts dignitaires du régime nazi vont devoir répondre de leurs actes devant les magistrats du Tribunal militaire international. S'appuyant sur les nombreuses archives et les témoignages consignés, Annette Wieviorka raconte le procès de Nuremberg, cet événement majeur du xxe siècle, depuis sa genèse, au début de la guerre, jusqu'à ses répercussions lointaines sur la mise en oeuvre d'une justice internationale.
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Varsovie, 19 avril 1943: les Allemands pénètrent dans le ghetto pour liquider les derniers habitants. Contre toute attente, ceux-ci prennent les armes et ripostent. Marek Edelman, vingt ans, militant au Bund, fait partie de l'état-major de l'insurrection. Le 10 mai, alors que le ghetto est en flammes, il est de ceux qui parviennent à s'échapper par les égouts. En 1945, il fera le récit de ce combat désespéré et d'une «vie à la frontière de la mort».
Ce texte est un document exceptionnel. -
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1492. L'Espagne, à l'apogée de sa gloire, achève la Reconquista, chasse les Arabes de la Péninsule, lance ses vaisseaux à la conquête de l'Amérique et expulse les Juifs, présents dans le pays depuis 1400 ans. Certains d'entre eux, convertis de force par l'Inquisition, vont continuer à pratiquer en secret leur religion : ce sont les marranes. Leur histoire, bâtie dans la clandestinité, a laissé son empreinte sur l'Europe de la Renaissance et le Nouveau Monde, jusqu'à aujourd'hui...
Cet ouvrage de référence revient sur un épisode marquant de l'histoire du judaïsme et de l'Occident. -
Ghetto de Venise, 500 ans et des poussières
Donatella Calabi
- Liana Levi
- Piccolo
- 6 Avril 2023
- 9791034907755
29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit «Geto», sur un îlot entouré de canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, y donneront désormais accès. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde. Aujourd'hui, plus de 500 ans après, nous nous posons d'innombrables questions concernant cette mesure, ses fondements, ses conséquences et ce qu'elle révèle sur la République vénitienne. Depuis l'institution du «lieu clos» jusqu'au processus d'assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile.
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Le nom d'Oradour conserve dans toutes les mémoires les stigmates de la «barbarie nazie». Pourtant, un halo de mystère continue d'environner ce massacre, objet de multiples rumeurs. D'où venaient ces SS qui perpétrèrent le crime ? Pourquoi à Oradour ? Quelle était l'histoire de ce «paisible village» avant que l'irruption de la violence le transforme en ruines? Comment s'est construite la mémoire du massacre? C'est ce récit - la première histoire d'Oradour - que nous propose Jean-Jacques Fouché en croisant témoignages et archives jusque-là ignorées.
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L'ultime demande : l'aide à mourir paisiblement, une liberté à notre portée
Martine Lombard
- Liana Levi
- Opinion
- 3 Novembre 2022
- 9791034907359
Quand la chronique n'est pas défrayée par le cas d'un médecin traduit en justice pour être venu en aide à un ami atteint par une maladie impossible à soulager, ou par l'exil en Belgique ou en Suisse de telle personnalité connue afin d'y bénéficier d'une aide à mourir, c'est dans le silence que nombre de malades atteints de maladies incurables demandent en France, en vain, qu'il soit mis fin aux souffrances tant physiques que psychologiques qu'ils subissent, parfois depuis des années, sans espoir de rémission. Malgré les progrès des soins palliatifs, la loi en vigueur jette dans l'impasse un certain nombre de malades. Même la sédation profonde et continue jusqu'au décès, qui n'est pourtant possible qu'en toute dernière extrémité, peut créer une situation terrible dans laquelle le mourant n'en finit pas de mourir. Notre législation ne doit plus laisser désemparés ceux qui affrontent ou redoutent d'avoir à affronter de telles fins de vie pour eux-mêmes ou leurs proches.
Le débat qui s'ouvre doit être alimenté par les retours d'expériences de très nombreux pays qui ont fait évoluer leurs lois depuis une dizaine d'années. Il est temps, en France, qu'il puisse aussi être répondu à l'ultime demande : une demande d'aide à mourir paisiblement. -
Une histoire du corps au Moyen Age
Jacques Le goff, Nicolas Truong
- Liana Levi
- Piccolo
- 2 Février 2017
- 9782867468919
Un livre de référence par le plus grand spécialiste du Moyen Âge.
Le corps a trop longtemps été oublié par l'histoire et les historiens. Or, il constitue l'une des dynamiques majeures de l'Occident. De l'abstinence des prêtres aux délices du pays de cocagne, du christianisme au paganisme, du rire au don des larmes dont saint Louis était dépourvu, de la mode vestimentaire aux sports, du célibat à l'amour courtois, d'Héloïse à Abélard jusqu'à saint François, le corps est le siège d'une tension fondamentale. À travers l'étude de la matrice de la modernité qu'est le Moyen Âge, Une histoire du corps au Moyen Âge aide à la compréhension du monde où nous vivons.
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Il Bel Paese. C'est ainsi qu'on surnommait l'Italie autrefois. Mais voilà, la page de l'amabilité et de l'accueil souriant est tournée. Dans la charmante ville de Macerata, un jour de février 2018, Luca Traini saisit un pistolet et tire sur les «Nègres» qui croisent sa route. Neuf blessés. Sur son cou est tatoué le nom qu'il s'est donné: Lupo, «le loup». Son geste n'est pas un cas isolé. À Turin, sans raison aucune, on tabasse un migrant allongé sur un banc. En Calabre, au milieu des orangeraies, trois saisonniers africains sont tués à coup de feu au bord de la route. Ces épisodes n'ont pas lieu par hasard. Ce sont les signaux d'un malaise diffus qui touche «l'homme oublié», dérouté par la mondialisation: repli sur soi, peur de l'avenir, désarroi, indifférence envers le désespoir d'autrui, rage de se sentir les oubliés du bien-être proclamé. Le geste de Lupo ne fait que traduire en violence cette amertume. Il est temps de le comprendre, car ce sont nos démocraties tout entières qui sont menacées.
À l'histoire emblématique de Lupo répond une réflexion sur la montée du populisme en Occident. -
Siècle des découvertes des horizons qui s'ouvrent, des épices exotiques importées d'Orient, des femmes célèbres, le xvi e siècle est aussi celui de l'intolérance et de l'Inquisition. Doña Gracia, grande dame de la Renaissance, vit cette double réalité. Issue d'une famille de marranes, elle dirige la « banque » Mendes, rivale de celle des Médicis, et doit quitter le Portugal. À Anvers elle fréquente la cour de Charles Quint. Rois et princes empruntent à la banquière et utilisent sans scrupules le chantage à l'Inquisition. Doña Gracia joue avec le feu, car ses agences servent de relais aux marranes en fuite. Jusqu'au jour où le danger devient trop pressant. Alors commence son périple : Lyon, Venise, Ferrare, et pour finir Istanbul, où Soliman le Magnifique l'accueille et la protège. De la Corne d'or, elle prononce le boycott d'Ancône, port des états pontificaux, coupables d'avoir mis les Juifs au bûcher. Pour la première fois dans l'histoire, les Juifs se dressent face à la persécution, sous la bannière d'une femme...
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Varsovie, années 40.
La vie malgré tout. Malgré le ghetto. Malgré les Allemands qui patrouillent et tuent. Malgré les rafles et l'abjection. Une vie marquée par la peur et la faim mais où la fraternité, l'amitié, l'amour apportent une lueur dans l'enfer. Et puis, c'est la révolte, les armes, le sang. Seule une poignée de Juifs survivra. Marek Edelman, quelques mois avant de disparaître, a voulu se souvenir de ceux dont les noms n'auront pas forcément marqué l'Histoire.
Tels des instantanés, il nous livre ces lambeaux de vie, pour mémoire.
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L'Union se construirait en dépassant les identités. On les ferait rentrer, au chausse-pied si nécessaire, dans « Plus d'Europe ». Et ce « dans l'intérêt des peuples ». Cette vision bien-pensante, autoritaire et gorgée de bonnes intentions, a dominé la scène politique pendant des décennies. L'intégration européenne se heurte pourtant, depuis plus de vingt ans, à une résistance croissante, passive ou active. Une résistance qui s'est exprimée lors de divers référendums, et qui a culminé en juin 2016 avec le Brexit, symptôme d'un mal plus large que certains ne veulent pas regarder en face. Avec arrogance, les élites ont condamné le vote britannique comme populiste et aberrant.
Ne faudrait-il pas, pourtant, que celles-ci se décident à entendre la colère qui gronde et qu'elles acceptent de se réconcilier enfin avec les peuples pour sauver, avec eux, le projet européen ?
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Le 12 octobre 1940 commence la légendaire histoire du ghetto de Varsovie.
Alors que l'on célèbre le Yom Kippour, les autorités nazies donnent l'ordre de transférer dans le ghetto les Juifs vivant ailleurs, en lieu et place des chrétiens. 381 000 habitants arborant l'étoile juive (soit 40% des habitants de Varsovie) vont vivre dans un périmètre désormais clôturé. Lorsque le 19 avril 1943, à six heures du matin, les troupes allemandes pénètrent dans le ghetto, toutes les conditions sont réunies pour l'ultime transfert, celui vers les camps de concentration. Pourtant une pluie de balles, de grenades et de cocktails Molotov s'abat sur les soldats. Les combats vont durer près d'un mois. Mais le 16 mai, les Allemands prennent le dessus et le général SS Jürgen Stroop adresse ce télégramme à Himmler : « Le quartier juif de Varsovie n'existe plus. » C'est la fin de la plus grande communauté juive d'Europe. La seule qui ait opposé une résistance armée à l'extermination.
Peu d'ouvrages sont parus sur l'histoire proprement dite du ghetto de Varsovie. Grâce à l'ouverture des archives et à la lecture de nombreux témoignages, Bruno Halioua propose ce livre de synthèse, indispensable à tous ceux qui souhaitent comprendre cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.
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Prononce-t-on le nom d'Égypte qu'immédiatement viennent à l'esprit les images des vestiges de cette ancienne civilisation : pyramides, papyrus, nécropoles, momies. De ces vestiges, l'égyptologue a su, depuis quelques décennies, tirer un profit inattendu : la connaissance de la médecine pratiquée par les Égyptiens. Les momies ont témoigné des pathologies des vivants, les papyrus ont expliqué comment traiter ces maladies, les stèles ont révélé une pratique de la médecine et de la chirurgie au-delà des rituels magiques.
Mais comment les maîtrisaient-ils ? C'est à ces questions que répond Bruno Halioua dans un livre très documenté et captivant.
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L'enfermement? Une longue histoire pour les Juifs. La vie, avec son lot de mises au ban et d'exclusions, de persécutions et d'exterminations, leur a enseigné la méfiance et le repli communautaure, à l'encontre de leur tradition culturelle de nomades curieux de tout. Un repli que les Israéliens mettent en pratique à leur tour face aux menaces extérieures, allant jusqu'à ériger autour d'eux un mur. Et revoilà le ghetto! Le ghetto dont Napoléon et le mouvement d'Emancipation juif avaient voulu arracher les portes. Un ghetto protecteur et rassurant. Un ghetto sur lequel, à l'heure de la mondialisation, il faut nécessairement s'interroger.
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Quel fut le sort réservé aux médecins juifs, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale ? Quelle fut l'attitude du corps médical, de la presse, des facultés de médecine ? Et la part de responsabilité du conseil de l'Ordre ? Pour la première fois, Bruno Halioua a répondu à ces questions.
Son ouvrage fait date.
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Ce livre raconte l'histoire, fort peu connue, de jeunes Juifs, issus de pays arabes, qui, ayant immigré en Palestine au début des années quarante, furent recrutés dans la « Section arabe » par le Palmach, unité combattante constituée de membres des kibboutzim. On leur donna d'abord pour mission d'infiltrer la société palestinienne, en se faisant passer pour des réfugiés pendant la guerre de 1948, avant de les envoyer dans les pays arabes comme espions. Âgés d'une vingtaine d'années à l'époque, ils ont mené des opérations au Liban, en Syrie, en Jordanie, et transmis régulièrement des rapports détaillés. Certains d'entre eux se sont faits prendre et ont disparu. Les autres, exfiltrés au début des années cinquante, ont participé à la création du Mossad, le service secret israélien.
Ce pan jusque-là peu connu de l'histoire d'Israël et du Moyen-Orient éclaire le conflit israélo-palestinien.
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Le septième million raconte une longue histoire : la réponse sioniste à la montée du nazisme et à l'arrivée des premiers réfugiés allemands ; la réaction dénuée de compassion de la communauté juive de palestine face à l'extermination des juifs européens ; les premières rencontres, douloureuses et sans compréhension, entre cette communauté et les survivants, puis l'acceptation du passé à partir du procès eichmann.
Cet ouvrage majeur est l'un de ceux qui ont le plus ébranlé le récit fondateur de l'état d'israël.
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Existe-t-il encore un espace pour la raison dans le conflit israélo-palestinien? Peut-on critiquer la politique du gouvernement israélien, comme celle de n'importe quel autre gouvernement, tout en s'opposant résolument aux campagnes de délégitimation de l'État d'Israël? Peut-on encore espérer voir Israéliens et Palestiniens vivre en paix dans deux États? Ou bien sommes-nous condamnés à assister à ce processus inéluctable où, à force de maintenir le statu quo, Israël se condamne à disparaître en tant qu'État juif et démocratique, soit en se transformant en un État binational où les Juifs seront minoritaires à terme, soit en reniant ses valeurs fondatrices par le maintien de l'occupation?
Une dizaine de personnalités, signataires de JCall, l'Appel des juifs européens à la raison lancé le 3 mai 2010 au Parlement européen, répondent. Par la complémentarité de leurs articles, ils témoignent qu'au-delà de leur diversité, un sentiment d'urgence les rassemble dans un même engagement: faire entendre la raison à tous avant qu'il ne soit trop tard!
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C'était en Palestine au temps des coquelicots
Tom Segev
- Liana Levi
- Histoire Essai
- 1 Avril 2000
- 9782867462337
En ce temps-là, les Juifs rêvaient d'une terre à eux et obtenaient des promesses de lord Balfour. Weizmann faisait du lobbying de part et d'autre de la Méditerranée. Lawrence d'Arabie poussait les Arabes à se révolter contre l'Empire ottoman qui s'effritait. Allenby s'emparait de Jérusalem, la ville de toutes les intrigues. Le mufti posait une des premières pierres de l'université hébraïque sur le mont Scopus quelques années avant de rencontrer Hitler. C'étaient les années britanniques sur une terre deux fois promise qui ne s'appelait pas encore Israël...
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Charles de Gaulle trône dans toutes les mémoires, parce qu'il a rajeuni une certaine idée de la France, éveillée, mordante et gouailleuse.
Trente ans après sa mort, quand le gaullisme agonise et que tant d'enjeux inédits semblent réveiller ce pays, un petit livre - un " portable " - sur ce connétable aux allures de totem ne sera peut-être pas inutile à ceux qui veulent tirer au clair leur rapport au " grand Charles " puisqu'ils sortent des sommeils dogmatiques et croient toujours que la France étonne le monde. Ce vade-mecum ramasse le drame et l'espoir en quelque temps forts de l'aventure du chevalier de Colombey.
Il suit à la trace, sans psychologie inutile, avec ses gros mots décisifs et ses coups de poker, l'homme qui a su dire oui à sa " princesse des contes ". Sans se laisser distraire par les biographies au kilomètre et les livres d'images pieuses.