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«Je n'ai jamais écrit qu'ainsi : porté par plus léger que moi, dans les bras de la vie passante, de l'étincelante rumeur de vivre». Avec cette longue lettre-poème adressée à Nella Bielski, écrite pour bien plus qu'elle, Bobin s'approche plus près encore de cette limite qu'il s'est fixée : «Aucun livre ne devrait être plus pesant qu'une lumière». Et ce petit livre, léger et éclatant, qui convertit «le trop en peu, l'excès en manque», appelle à savourer la simplicité de la langue. Celle qui afflue de l'acte contemplatif et que les éléments murmurent, comme de bons conseils, aux oreilles du poète.
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Rythme sourd, fort, mais également intérieur, tel le martèlement d'un coeur, qui aurait été musical, un coeur venu aux arbres, qu'ils nous avaient caché, issu d'un grand coeur végétal, retrouvé, enfin perçu, audible aux possédés de l'émotion souveraine...
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Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique.
Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poësie locale est à l'encontre de toute poësie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d'une profonde aliénation. C'est là le regard d'un flâneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles.
Cet «exposé», fut rédigé en français par Benjamin en 1939. Il annonce ce qu'aurait dû être Le livre des passages, resté à l'état fragmentaire, qui se voulait «une histoire sociale de Paris au XIXe siècle» et tente de «montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. A des fantasmagories du marché, où les hommes n'apparaissent que sous des aspects typiques, correspondent celles de l'intérieur, qui se trouvent constituées par le penchant impérieux de l'homme à laisser dans les pièces qu'il habite l'empreinte de son existence individuelle privée. Quant à la fantasmagorie de la civilisation elle-même, elle a trouvé son champion dans Haussmann, et son expression manifeste dans ses transformations de Paris».
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Voie de l'arc des Samouraïs : poèmes secrets
Heki Danjo Masatsugu
- Fata Morgana
- Les Immemoriaux
- 15 Novembre 2024
- 9782377921782
La traduction des Poèmes secrets de l'école Heky Ryû Insei Ha, célèbres sous le nom de "poèmes guides", réunit des préceptes simples et codifiés destinés à la formation des instructeurs de Kyujutsu (technique de l'arc). Ces douze waka (poèmes japonais), attribués à l'illustre Heki Danjô Masatsugu, font ainsi office de méthode d'enseignement basée sur une expérience réelle et longtemps gardée secrète de la guerre. Il est le fruit de la sagesse, forgée au coeur de la confusion des batailles, d'archers géniaux et habitués au combat.
Si le Kyudô est avec le sabre un des plus anciens arts martiaux du Japon, il n'est connu en France qu'à travers quelques textes relatifs au Zen. Cette voie là, en joignant l'univers épique du Samuraï à celui de l'enseignement ésotérique, offre la transmission précieuse d'un savoir traditionnel. Les aspects techniques du Kyujutsu et l'esprit qui anime cette discipline se dévoilent et invitent à une méditation sur la nature de la guerre et la maîtrise de soi par l'harmonie entre le corps et l'esprit. Une introduction à la littérature martiale et à la culture japonaise.
Cette édition est complète de sa préface, des précisions sur l'esprit du Bushido (code moral des guerriers japonais), du contexte historique et des spécifictés de l'école Heky Ryû Insei Ha. Chaque poème calligraphié est accompagné de sa transcription phonétique, sa traduction et son commentaire explicatif : fixant une image, s'adressant avant tout aux initiés, les points fondamentaux à la fois techniques et spirituels que traitent ces poèmes sont de nouveau rendus accessibles à tous. -
Des toits de Vibesk, où il est né, jusqu'aux rives de la Seine, Marc Chagall ériga pendant plus de quatre-vingt ans un art à la hauteur du rêve. Fête enchanteuse constellée de ?gures truculentes et qui, tout imprégnée de ses relations avec Cendrars, Apollinaire ou Éluard, de ses voyages au Mexique ou en Grèce, opposa l'amour universel aux dogmes et totalitarismes de son époque. Anges, amoureux, saltimbanques et chevaux, entre tragique et religieux, amorcent leur descente des cieux pour célébrer l'existence. La peinture se fait danse. Un bouquet surréaliste, brassant folklore russe et tradition juive, dont l'érudit Mandiargues, de toile en toile, tire au clair toute l'intime symbolique. Publié en 1974 par Maeght, il n'existe pas plus brillant témoignage du lien unissant poésie et peinture que ce survol élogieux de l'oeuvre chagalienne par le verbe féroce d'André Pieyre de Mandiargues.
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«Nul langage ne se substituera jamais à celui qui, depuis trois mille ans, escorte en l'éclairant notre aventure. La littérature, seule, peut expliciter les signi?cations ultimes, ténues, vertigineuses qui hantent obscurément nos jours. Comme toutes les choses humaines, les oeuvres évoquées ici sont d'une heure et d'un lieu. Mais elles se sont élevées au-dessus de leur détermination prochaine pour parler à l'humanité. C'est dans cette dimension que se retrouvent Gustave Flaubert, Alain-Fournier, William Faulkner, Henri Thomas, Claude Simon, Jacques Réda et Pierre Michon.»
C'est ainsi que l'auteur introduit ce volume consacré aux grands écrivains l'ayant marqué à des titres divers. La célébration de ces héritages lance et forme une ré?exion rigoureuse sur l'écriture en elle-même, cette «activité contre-nature». Une percée philosophique qui, d'un phrasé sans graisse, vient sonder la pensée et l'économie des hommes pour y trouver, sous les rapports de force et leur historicité, quelques cruciales vérités sur ce monde et sa littérature. -
Ce sont treize lettres adressées au Vous derrière lequel se dérobe la bien-aimée. L'auteur y embrasse la solitude qui ne se défaît jamais de la condition amoureuse. Une écriture cousue d'or et qui sonne comme une évidence, distinguable de toutes les autres par sa pureté. Au fil de ce monologue, l'âme - entre délivrance et tourment - se voit prodiguer quelques belles étoiles, «rayons de miel fauve» qui ne manquent pas de résonner jusqu'au coeur. C'est, depuis les années 80, ce verbe inimitable qui a permis à Christian Bobin d'acquérir la ferveur de plusieurs générations de lecteurs. Publié pour la première fois en 1987, ce titre était indisponible depuis cinq années. Cette nouvelle édition comble ce vide.
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A vingt-et-un ans, Joe Bousquet (1897-1950) est contraint par une blessure de guerre à garder le lit de sa chambre de Carcassonne. Lorsqu'il écrit, en 1938, la première de ces trente-et-une lettres, il est déjà la "figure de proue" des Cahiers du Sud. Il faudra cependant attendre la publication de Traduit du silence en 1941 pour que sa carrière atteigne un sommet.
Née à Carcassonne, Ginette Lauer (1938-2001) est élevée dans un couvent où elle développe un penchant mystique. Elle deviendra une figure agissante de la vie littéraire et artistique de la ville où elle reprend la librairie de la Cité et y crée une galerie d'art.
Désentravée de toute dimension sensuelle, cette correspondance livre, comme elles n'ont jamais été données à lire, les vues et convictions de Bousquet sur la pratique littéraire à l'heure de l'entre-deux-guerres. Ivre d'existence tout en étant prisonnier de sa mutilation, il éclaire les fondements de son écriture, ses propres démêlés familiaux et l'atmosphère recuite de la petite ville de province. Il précise une mélancolie qui l'a toujours empêché de se sentir comme étant tout à fait au monde, miné par la certitude intime de ne pouvoir parvenir à quelque chose d'immuable. Telles les Lettres à un jeune poète de Rilke, ces pages forment un guide spirituel : ressentir la vie en soi, à rebours de l'échec perpétuel à se «constituer soi-même». Face aux grands défis du monde, autant intérieur qu'extérieur, l'âme humaine brille en profondeur. -
C'est la question du rythme que pose ce livre. Le rythme, fondamental et atemporel, qui dirige, des atomes aux grandes ?gures astrales, le mouvement de l'univers. Ainsi, bipèdes assurés et assoiffés de savoir, les hommes ont par la danse, profane ou religieuse, célébré leur appartenance réciproque à ce Tout jamais totalement immobile.
Érudit et plein d'humour, le poète-mélomane livre ici de précieuses clefs historiques sur une pratique qui, à chaque époque, a su libérer les corps. Du contre-temps du fox-trot, emblématique du jazz, au tournoiement de la Valse, sans oublier les acrobaties du Hip-hop et les cadences battantes du Rock, il démontre que la danse - comme le vers poétique - est un domaine où le sacré, l'élémentaire et le naturel sont restés perceptibles. Face à l'orgueil d'une espèce qui ne jure désormais que par le progrès scienti?que et les hauts rendements, ces écrits soutiennent ardemment que là, sous chaque pas de danse, résonnent les suprêmes principes de l'existence. -
Léon-Paul Fargue, célèbre arpenteur parisien et poète hanté par la nostalgie, brilla également dans l'exercice du portrait de nombre de ses amis (Maurice Ravel par exemple) ou des grands aînés de la littérature et de la peinture. Ce texte - publié en 1946 et depuis longtemps introuvable - est un éloge furieux d'un des plus grands peintres espagnols et, sans aucun doute, de l'histoire. De Séville à la cour du roi Philippe IV, ce «mystique qui ne veut point dire son nom» sut faire surgir, sur le visage des hommes, toute la complexité des songeries qui, de l'intérieur, les consumaient. Face à ses tableaux que l'on admire au Prado, au Louvre, à Londres, à Vienne, Fargue décèle une immobilité incantatoire qui pousse à la méditation et aux souvenirs. Il pointe le peintre des rapports vrais, «le véritable peintre de l'Incarnation», qui ?t de l'être humain son sujet le plus précieux. Là où «dans les contraintes de la vie of?cielle, dans les disciplines de la vie d'apparat», l'homme se tient en équilibre entre la vertueuse maîtrise de soi et une nature passionnelle, violente, qui ne peut jamais vraiment se dérober. Là où Vélasquez régna tel un seigneur.
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Découvrez Une vieille histoire, le livre de Jonathan Littell
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Écrit en anglais en 1915, ce «long lamento de la passion meurtrie» où, pour la première fois de l'histoire, Antinoüs - favori et amant de l'empereur Hadrien - est le héros exclusif d'un livre. Le texte révèle non seulement l'oeuvre anglaise de Pessoa, mal connue et peu traduite, mais encore, par sa sincérité et ses accents personnels, une face obscure de la personnalité du poète. Cette édition, indisponible depuis plus d'une décennie, brille d'une traduction en regard du texte original et d'une préface d'Armand Guibert, introducteur en France du poète portuguais. Un frontispice de Luis Caballero confirme le caractère exclusif de cet ouvrage : son retour au sein de notre fonds et dans les mains du lecteur devenait une nécessité. C'est aussi l'occasion de renouer avec nos beaux papiers de couleur pour la couverture.
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Pierre Bergounioux présente ce texte haletant, philosophie de la guerre et du temps, par ces quelques mots : « Universellement connu sous l'appellation de Forteresse volante, le Boeing B-17 fut l'instrument principal des bombardements stratégiques qui ruinèrent l'Allemagne. Il emportait dix hommes sur des distances supérieures à trois mille kilomètres, dans l'hiver inexploré des hautes altitudes battues par le feu ennemi. Leur aventure collective n'a pas été contée. Ses possibles interprètes n'y ont pas survécu. A partir d'une image de B-17 en perdition, on a épilogué sur les chances du récit, la liaison toujours incertaine entre l'événement et sa relation.» Extrait : Pour les Anciens, déjà, la guerre était mère de toutes choses. C'est pour exterminer qu'on innove, qu'on passe du silex au bronze puis au fer, de l'arc à l'arquebuse. Ça a pris des millénaires. Les forgerons oublièrent qu'ils avaient succédé aux tailleurs de pierre. L'espèce découvre tard qu'elle a une histoire et c'est tout récemment que ceux qui la font savent qu'ils l'accomplissent. Il a fallu, pour cela, que le devenir précipite son rythme, que des changements significatifs apparaissent dans l'étroite frange que forment, entre le peuple innombrable des morts et celui, futur, qui attend son heure, dans les limbes, les trois générations de vivants.
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Huitième élégie de Duino ; la déchirure
Ranier Maria Rilke, Alexandre Hollan
- Fata Morgana
- 16 Février 2024
- 9782377921553
Publié initialement en 1998 et épuisé depuis plus de dix ans, cette traduction (accompagnée du poème original et suivie de l'embrasement philosophique de Munier) fait partie de notre collection d'immémoriaux : des textes qui, par leur résonance universelle, traversent les époques. Cette nouvelle édition perpétue l'entretien de notre fonds et assure la nouvelle disponibilité de ce texte capital.
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Une aubade, un poème lancé aux premières lueurs du jour, c'est ce que sont ces proses, chant du promeneur qui se perd sur le chemin et hors de lui. Chaque matin, l'auteur gravit la butte au centre du village, lieu dont il assure l'ouverture et l'entretien, cerclé d'arbres et peuplé d'oiseaux. Dans la lenteur de l'aube, le réveil du monde s'y fait visible et invite à l'émerveillement, l'oubli de toute notion de soi, d'effort et de destination. Car il faut marcher, ressentir, prendre le temps, revenir sur ses pas, mettre toute la grâce du monde dans des gestes vains pour mesurer la folle et glorieuse vacuité de toute chose. Cette méditation fait de la routine une joie, prodigue les leçons infinies qu'offre un même lieu lorsque l'on sait éprouver sa présence.
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Ce livre est le dernier que nous avions publié de Christian Bobin en 2011 : presque immédiatement épuisé il manquait depuis bientôt une décennie. Sa poésie garde la fraîcheur des premiers volumes mais porte cette fois sur un peintre inconnu, ou «le peintre inconnu» pourrait-on dire, comme tant d'autres, gardien de musée, se cachant pour dessiner des portraits solitaires.
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« Créer un poncif, c'est le génie » écrivait Baudelaire dans Fusées. C'est, semble-t-il, ce à quoi s'attache Michaux, à sa manière, dans ce texte encore une fois inclassable, publié initialement en 1983. Ce poncif est celui de l'enfant-artiste (enfance de l'art diront certains) qui obsède les artistes du vingtième siècle - on songe à Picasso - fascinés qu'ils étaient par la question de l'origine et du geste primitif. Apologie de l'enfance, de la liberté de création, de l'authenticité en art, Les commencements sont une double invitation : d'abord à un retour en arrière, en ce temps peut-être rêvé où la simplicité faisait loi. Invitation ensuite à un refus, au refus de ce que Michaux lui-même appelle «l'enrégimentement adulte», qui amène le petit d'homme à ne plus croire au miracle, et à déserter l'Inconnu. Ce traité sur les dessins de l'âge tendre montre qu'avant toute maîtrise de la technique et du message, avant la recherche et l'effort, viennent la couleur, le trait, la forme.
De leur découverte et répétition naît cette sensibilité à laquelle chacun doit rester fidèle. -
En avril 1915, Apollinaire, parti au front, reçoit le quatrain prometteur «d'une femme de France» signé du pseudonyme Yves Blanc sous lequel se cache Jeanne Burgues-Brun, poète et romancière résidant à Montpellier. Quatre vers qui deviendront son «talisman» protecteur et qui lançeront, entre les deux écrivains, une correspondance, de marraine à filleul de guerre, d'une soixantaine de lettres. Les mots affectueux de la jeune femme, dotée d'une certaine audace et n'hésitant pas à faire d'Apollinaire son «maître», plaisent au poète qui, en réponse, manie l'écriture géniale et impétueuse qui a construit son oeuvre. Ces deux esprits érudits content leur quotidien, s'échangent leurs impressions sur le conflit, l'époque, le sentimental, vacillent entre légèreté et fièvres amères. Animés du même goût pour la littérature, leurs considérations poétiques viennent enrichir les espoirs et les craintes que la période inflige inévitablement à ses acteurs et ses témoins.
Ce volume associe pour la première fois les envois de la marraine, jusqu'alors totalement inédits, à ceux de son célèbre «bleu soldat de rêve» qui furent publiés, séparément en 1951, amputés de nombreux passages.
La préface de Pierre Caizergues vient détailler l'importance et le caractère exceptionnel de cet ensemble désormais complet. -
Après Écrits sur les Nabis (2022) et La leçon des maîtres (2023), Les contemporains vient compléter une trinité qui met en lumière les écrits inédits, secrets ou oubliés de Maurice Denis. Il est l'un des peintres fondateurs du mouvement des Nabis qui, en rupture avec les représentations artistiques de l'époque, va libérer la voie vers une peinture moderne, symboliste et émancipée de toutes les règles. Plus qu'un peintre de génie, il fut aussi un grand critique et historien de l'art, produisant de nombreuses études sur les artistes et les mouvements de son époque, ceux qu'il côtoyait, admirait ou rejetait.
Ce volume, plus intimiste, révèle les relations que le peintre entretenait avec ses pairs, amis et élèves. Face à ces figures marquantes, l'esprit de Maurice Denis fuse et balaye les thématiques, techniques et questions artistiques de son époque. Si certains de ces contemporains sont oubliés, d'autres sont restés : surgissent des ponts avec l'art de notre siècle, témoins du prolongement de certaines idées et expressions entre les générations : les artistes d'hier et d'aujourd'hui s'inspirent et semblent se répondre. -
Texte mythique, écrit en 1945-1947 en pleine guerre civile, mis en musique par Théodorakis et devenu, contre la dictature des colonels, un hymne à la résistance et à la liberté, c'est un des premiers livres publiés par Fata Morgana, dès 1968, dans l'admirable traduction de Jacques Lacarrière, alors que Ritsos est déporté à Léros.
S'y révèle un territoire «aussi dur que le silence» où les coeurs des hommes et femmes nourrissent la volonté insatiable d'être libre. Les voix de ce peuple grec - celles des ?ers combattants et des exilés, des morts et des vivants - soufflent espoir et souffrance sur les rides du paysage, y gravent, des astres aux pierres, le «grand feu rouge» qui brûle dans leurs yeux.
Des vers bouleversants où chaque image porte la lutte de tout un monde.
La célébration de la Méditerranée dionysiaque sera le moteur d'exaltations actuelles. -
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Jacques Gamblin a interprété le facteur Cheval au cinéma en 2018. Rentrer dans la peau de cet homme marqué par les drames, obsédé par l'édi?cation de son Palais idéal, a bouleversé l'acteur. Pour l'interroger comme pour le remercier, il écrit cette intense lettre, lue à la radio en 2020 et jusqu'ici restée inédite.
Les mots reviennent sur son appropriation du rôle qui dessine - fort des tourments que l'exercice in?ige - une existence rude et hors du commun. Comment marcher dans les pas d'un homme entièrement dévoué à glori?er, par la pierre et l'empreinte, la beauté du monde ? Peut-être en décelant dans ce projet monumental, physique et granitique, toute la magni?cence des idéaux mystiques qui l'ont fondé et se sont révélés en silence. Le Facteur et l'acteur se confondent, un costume de souffrance et d'abnégation ?nit par pénétrer la peau et y déposer sa folie, «cette folie qui fait du bien et du bon». -
D'abord le portrait d'un ami, ces quelques pages - publiées en 1932, jamais reprises - dépeignent Raoul Dufy comme un tenace fantaisiste qui, tout en assurance, n'eut jamais peur d'affronter les sentes les plus périlleuses pour mener à bien son oeuvre.
D'un optimisme intraitable, l'artiste aux innombrables facettes, ?gure du XXe siècle, ne recule devant rien - pas même l'achat fictif d'un château provencal - et finit par s'ériger en modèle. Cet «inventeur de formes», voisin de la tradition, empreint de modernisme, baigna dans la nature pour mieux s'en éloigner. Il s'appliqua, dans ses domaines de prédilection que furent la gravure sur bois et l'impression sur étoffes, à n'être soumis à aucune domination. Fernand Fleuret, poète et critique, conte les aventures de son «cher étourdi», détaille sa technique et, en seulement quelques pages, nous fait vivre l'art et l'amitié. -
Publié du vivant de Fernando Pessoa, sous le nom de Álvaro de Campos - l'un de ses hétéronymes, ingénieur et poète futuriste - Ode maritime est l'un des plus célèbres et plus beaux poèmes de l'auteur. La Différence a déjà publié ce texte dans le tome III des " oeuvres complètes " (épuisé). Pour la présente édition, bilingue, la traduction a été revue et corrigée par Claude Régy et Parcídio Gonçalves, à l'occasion de sa création sur scène par Claude Régy en juin 2009.