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Seuil
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Vers le milieu des années 90, Lewis Trondheim s'essaie pour la première fois à une histoire muette. Ce sera celle d'une mouche toute noire avec des dents en pagaille, des ailes, deux grands yeux et une paire de chaussures qui rappellent vaguement Mickey Mouse.
Sur 100 pages en gaufrier de 6 cases, cette mouche naît (dans une poubelle), vole (dans une cuisine), mange (de la pomme, du sucre, du sel), boit la tasse (dans un fond de canette), devient l'amie d'un coléoptère cornu (avec qui elle se marre vraiment bien) et l'ennemie d'un chat et d'une araignée (par qui le malheur arrive), puis s'électrocute dans le grille-pain et devient, en quelques cases sciences fictionnelles, géante et terrifiante.
Chaque nouvelle aventure de ce personnage nous renvoie à l'émerveillement des premières expériences de l'enfance et l'ensemble pourrait devenir sottement niais si une bascule dans un scénario cauchemardesque n'opérait peu à peu pour une fin cosmique drolatique.
Avec une alternance de dessins en plongée, contre-plongée, gros plans ou plan large, Lewis Trondheim impose ainsi le rythme fou du vol erratique de sa mouche. Quant au rire, l'humour potache entre les personnages doublé d'un humour de situation renouvelé à chaque séquence, il est présent à toutes les pages, pour notre plus grand plaisir.
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Qu'est-ce que la bêtise ? Nos plus grands chercheurs en sciences molles sont morts d'épuisement sans avoir réussi à cerner les mécanismes de ce redoutable virus. Yvonne Letigre, 107 ans, relève le défi malgré elle et se retrouve entraînée dans un road trip insolite, avec pour coéquipière une extraterrestre terrifiée à l'idée de voir son propre espace-temps contaminé.
Leur enquête auprès des habitants d'un village paisible, véritable foyer d'épidémie, pourrait bien faire basculer le destin de l'humanité tout entière...
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Jeannette et ses madeleines, Marianne et ses rêveries amoureuses, Antonin et sa mère toute-puissante, Paul et ses listes... : chacune des histoires courtes réunies dans ce roman graphique met en scène une personne souffrant de mécanismes psychiques « dysfonctionnels », comme disent les psychiatres. Mais l'humour et le dessin de Claire Le Men racontent plutôt des histoires de folie douce, suggérant que « folie » ou « troubles » pourraient être acceptés comme de simples déviations, des mondes ou des fictions parallèles, vivant sur une logique singulière.
La subversion, discrète mais sûre, et l'originalité de son regard dégagent les troubles de ses personnages de toute volonté de guérir ou de corriger, amenant l'idée que la guérison peut passer par d'autres voies que celles de la médecine... C'est parfois un peu inquiétant, grinçant, toujours drôle, et d'une intelligence pleine d'empathie et de poésie.