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De La Crypte
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Décomposition de soi, du monde, de l'enfance et de sa foi avant que le texte dans un mouvement inverse dise ce qui tente de se reconstruire : hommage à la figure atypique et résolument libre de son père, voilà à l'évidence ce qui fait la singularité d'un texte où l'autrice, qui est aussi dramaturge, n'hésite pas à laisser libre cours à son admiration. À l'image de l'homme passionné des livres et du monde, comme en miroir, le poème alors multiplie les visages.
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Ce recueil au titre pour le moins mystérieux nous entraîne, dès la première page, dans une quête obstinée pour dire ce qu'est l'avènement et le devenir de la chair au contact d'une autre chair. Il faut tenter de dire comment le corps va s'ouvrir, dans une sorte d'accouchement de soi ou de dislocation menant à un abandon total, jusqu'à l'oubli de son propre souffle.
La langue fait le choix d'une métaphore chargée d'éclairer le mystère de l'union des chairs : l'image de l'eau, dans le cadre restreint d'une piscine, et sous des formes variées. L'union des corps, c'est la fluidité, l'effusion et l'écoulement. Le motif du carré blanc, faisant d'abord référence à la serviette de bain, est aussi présent sous forme de pages blanches et sous forme de décor implicite : le bassin ou le carrelage de la piscine, la pierre tombale.
Ce motif scande donc le discours lyrique et donne figure -géométrique, parfois - au drame qui se joue au centre du recueil. -
Des images dont ont aurait que les indications géographiques. Des lieux, des scènes, des paysages, des errances, vécus ou imaginés durant trois ans, entre la Gironde et la Turquie. Claire Lajus évoque, tantôt dans de denses poèmes en prose, tantôt par des formes versifiées qui confinent au haïku, des moments de vie intime et d'Histoire, sans distinction semble-t-il, et surtout sans hiérarchies. Ce que les yeux ne peuvent plus voir, les couleurs devenues « indisponibles », elle nous les redonne par la langue,onirique et fine, qui est la sienne et qui avait largement convaincue dans son premier recueil, plus incantatoire, l'ombre remue.
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Si certains textes explorent le goût mystique de l'auteur, d'autres qui sont en prose s'ancrent au contraire dans le réalisme de son quotidien : le métro, un parc, un mcdo. S'il n'y a apparemment pas de thème principal, l'unité du livre tient en vérité au parcours d'un homme qui, révolté contre sa condition, tenterait de se réconcilier avec lui-même. De façon un peu pédante, on pourrait dire que le livre a pour projet de « récapituler quelque chose comme le destin d'un homme ». Tenté par le sacré, un livre qui l'est aussi par le romantisme de l'abîme.
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Il y a dans l'écriture de Bilal Moullan une sorte de mystique du quotidien qui fait de ses poèmes des sortes de prières, qu'il s'adresserait à lui-même, ou à la communauté humaine dans ce qu'elle vit de plus banal et de plus beau. Des figures traversent ce recueil de poèmes en vers libres, des hommes d'une famille réunie autour de la table du repas, des enfants dont les jouets jonchent le salon rempli d'amour et de doutes, une femme qu'on a aimé. Une simplicité se dégage de ce premier recueil qui tente de dire comme il faut garder aux autres leurs ombres et travailler avec les nôtres, mais surtout comment avancer ensemble, unis dans un monde qui se grise.
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L'homme qui était en fait un épouvantail
Alban Kacher
- De La Crypte
- (le Pays Qui Grandit)
- 22 Septembre 2023
- 9782367391809
Ce pourrait-être le même jeune homme que dans volvere, le premier recueil de l'auteur. Après son chemin à vélo, sa découverte d'un paysage dans le mouvement, il serait venu, sur une île grecque, poser ses valises pour ne faire que vivre, et vivre avec ceux du village d'en bas, se fondre dans leur quotidien, avec eux prendre le café, éplucher les légumes, rouler sur les chemins de mort de la montagne. Dans un recueil qui fait une belle place à la langue étrangère, Alban Kacher récolte dans les gestes simples et la parole des autres ce qui fait le fond de l'altérité généreuse. Loin du touriste qui, arrivant dans un pays, considère ses habitants comme des étrangers, l'auteur ou son alter ego ici s'accepte comme étant l'étranger, l'intrus discret mais curieux, qui partagera un petit moment de vie avec ceux qui l'accueillent. Une écriture qui dit cette hésitation, cette timidité voulant toutefois embrasser l'autre et sa manière d'être au monde.
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Vingt-trois quatre cinq
Justine Granjard
- De La Crypte
- (le Pays Qui Grandit)
- 12 Janvier 2024
- 9782367391816
En 2012, lors d'un séjour à New York, Justine Granjard travaille avec un chercheur en psychologie américain sur des témoignages d'enfants soldats originaires d'Ouganda, dans le cadre de ses études transdisciplinaires sur le traumatisme. En parallèle, elle étudie l'histoire de son grand-père, l'un des vingt-quatre survivants français du convoi Buchenwald-Dachau du 7 au 28 avril 1945. Ces travaux, mêlés dans son esprit, sont les matériaux de Vingt-trois quatre cinq, écrit entre 2012 et 2019.
Les poèmes qui composent cet ensemble explorent la fabrique et la réception des récits de guerres par des sujets contemporains. Ils interrogent la notion de mémoire, particulièrement de mémoire institutionnalisée, et mettent en scène la restitution narrative du traumatisme comme libération, leurre et défaite. Entre tristesse et férocité, ces bribes sont le constat d'une inflexion politique du langage et tendent en soi vers une nouvelle langue : polyphonique, fragmentaire, primitive. -
Prix de La Crypte 1991. Deuxième édition revue.
Avec une invitation à la lecture de Lou Sarabadzic. -
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Prix de La Crypte 1987. Deuxième édition revue.
Avec une invitation à la lecture de Olivier Vossot. -
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Dans ce premier recueil d'une grande douceur, Vincent Annen tente de circonscrire ce qui fait le village, de ses murs et ses habitants, ses champs et chemins, aux bêtes qui le frôlent, en passant par les enfants qui y fomentent leurs mondes imaginaires. Le village, c'est d'abord « nous, » qui le faisons respirer, c'est ensuite « eux », qui l'ont bâti et lui ont donné son nom et ses formes. Mais entre les deux, c'est aussi peut-être le désastre, annoncé par les défections de ceux qui partent et ne reviennent jamais. Une poésie qui nous rêve d'être et de construire ensemble, dans « notre petit lieu », ce « pas grand-chose sidérant ».
Nous était un village est le recueil lauréat du prix de la Crypte 2022. -
Peut-être le pendant féminin de Heimat, le premier livre que Benjamin Porquier a publié à La Crypte en 2019 ; mais plutôt la quête que tous, hommes et femmes, nous avons à faire d'une identité plus essentielle. En elle, oui, quel écart ? Et ce déchirement, par où l'autre s'engouffre ; où le silence et le cri dansent ensemble à la même cadence : d'où venu et pourquoi ? Sans cesse détournée par l'imagination du poète, loin de se complaire à la répétition, la rigueur architecturale de Saudade - qui reprend celle de Heimat - est ici au contraire une invitation à découvrir ce qui, écharde ou chanson, en nous dès la première béance s'évente et nous construit.
Accompagnés par les images de son père, les poèmes du fils s'éclairent d'une amitié qui n'est pas seulement celle du poète occupé à son message. En s'osant plus intime, c'est plus grand qu'il éprouve. -
Comme un David aux testicules tombés
Romain Frezzato
- De La Crypte
- (le Pays Qui Grandit)
- 13 Octobre 2023
- 9782367391793
Celui de sa compagne vomissant sans cheveux dans la cuvette des wc ; le même sortant de l'hôpital ou celui des voyageurs traversant d'un pas indifférent le hall d'une gare : ici, pas de lyrisme éthéré, aucune glorification, le corps qui est ici à l'oeuvre c'est bien le corps qui chie et qui exsude. Jamais d'idéal qui viendrait arracher l'individu à sa temporalité. Et pas de transcendance. C'est d'ici et maintenant que parle le poète et c'est notre finitude qui, en vérité, s'inscrit entre les mailles du poème et dans la suite des vies que le livre fait défiler devant nos yeux. Et le quotidien sans hauteur de nos vies sans destin. Mais c'est parce qu'il aime la langue comme il aime les corps que le poète, s'emparant des questions d'identité qui obligent à modifier nos regards, sans jamais faire discours, enlève aux mythes leur majuscule et met des " e " aux adjectifs. Comme la main qui s'invente des gestes sur la peau qu'elle désire, aussi aimante et familière, la langue ici ose la beauté des élans et la crudité de nos gestes.
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C'est un lieu pour se faire oublier, un lieu refuge pour protéger le père, c'est un lieu cave où le fils s'est tapi, un lieu où s'ancrent les mémoires, celle du père et avant lui son père, celle du fils aussi.
Poème à la Sautou qui dit tout en ne disant qu'un peu. Ce qui n'a pas eu lieu n'a pas eu lieu, et ce qui fut, le corps non plus ne l'a pas oublié. C'est un lieu soupirail par où perce le jour.
Poésie essentielle. -
Premier lauréat du prix de la Crypte, publié en 1984. Deuxième édition.
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D'abord il y a la naissance de chaque jour. Se lever et agir. Celui qui parle ne veut pas, mais il faut bien. Alors, pour parer à l'ennui, il se met en marche. Se dit que la marche peut guérir de l'apathie. Mais vite la nature, comme elle blesse, devient un canal pour la rage. La marche est un échec, alors après elle il défie le soleil. Ce dernier le ramène aux souvenirs douloureux de l'enfance, les humiliations et les peines. Il faudra, pour s'en libérer, sans doute mettre le feu à l'arbre généalogique qui les contient toutes.
Dans ce premier poème d'une force qui n'a d'égale que l'originalité de sa forme, Maxime Viande tente de retracer, par la page et ses ruptures, la pensée hachée de celui qui se perd, et la marche à la fois hésitante et convaincue de celui qui n'a plus rien à perdre. -
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Passe et puis se perd- souffle pièce ou chant -éphémère complies dont le ciel est l'archet oh dieu ! à la source pareilles qui parle et puis se tait
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Mais où es-tu jeune hommeet que font dans tes pattes les pattes des chamois?
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