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Christian Bourgois
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Au petit matin du 7 octobre, quand ils sont réveillés par le sifflement des missiles, Amir Tibon et son épouse vivent dans le kibboutz Nahal Oz depuis plusieurs années et ils connaissent les règles : il suffit de se précipiter dans la pièce sécurisée de la maison et d'attendre que la situation se calme. Mais ce samedi-là, quand ils se rendent compte qu'il ne s'agit pas seulement d'une attaque de mortier, et que des terroristes du Hamas ont envahi leur communauté, ils comprennent que la journée sera différente de toutes les autres alertes qu'ils ont connues.
Amir Tibon fait le récit des onze heures qui suivent avec une simplicité poignante: il faut tout d'abord calmer leurs deux filles, âgées de trois ans et de vingt mois. Communiquer avec les autres membres du kibboutz. Joindre les proches à Tel-Aviv. Ne pas paniquer quand on crible la maison de balles. Rester calme même quand on apprend les massacres commis dans le voisinage immédiat. Des atrocités dont Amir et sa femme deviennent aussi des témoins auditifs.
Les Portes de Gaza, cependant, ne nous offre pas seulement ce récit profondément personnel de la journée du 7 octobre, car, en alternance avec son témoignage, Amir Tibon condense ici son analyse du conflit israélo-palestinien, notamment par le prisme de l'histoire du kibboutz Nahal Oz qui devait fêter ses soixante-dix ans justement le soir du 7 octobre. Son analyse de la faillite à la fois sécuritaire et morale des années de gouvernance Netanyahou est aussi implacable et précise que sa connaissance des enjeux géopolitiques est vaste et limpide. -
Bill Buford croyait être un cuisinier raisonnablement doué jusqu'au jour où, en 2002, il décida de répondre une fois pour toute à la question qui le taraudait depuis des années : comment s'en sortirait-il dans une cuisine professionnelle ? Quand l'opportunité de suivre une formation dans la cuisine du restaurant italien branché de Mario Batali à New York se présenta, Buford saisit sa chance. Chaud brûlant en est le résultat : récit - brillant, drôle, complètement exubérant - du temps qu'il passa en tant que marmiton de Batali et de son vaste apprentissage auprès des plus grands chefs italiens. Dans un style dynamique et sincère, Buford décrit son expérience frénétique dans les cuisines du « Babbo » : ses essais et ses erreurs, ses humiliations et ses espoirs, alors qu'il gravissait un à un les échelons. Il raconte sa relation avec ses collègues et surtout avec le fascinant et haut en couleur Batali. Prend-il goût à la servitude volontaire ou aux horizons sans fin de l'exploration gourmande ? Toujours est-il que de fil en aiguille, il est amené à traverser l'Atlantique pour s'initier à la fabrication des pâtes fraîches, puis à la découpe de la viande chez un boucher excentrique en plein coeur de la Toscane, où Batali fit ses premiers pas en tant que cuisinier. Il se trouve plongé au coeur de la transmission de la tradition et du savoir culinaire, un savoir que l'on ne partage pas avec n'importe qui... Son apprentissage le mène ensuite à Londres où il découvre comment préparer le gibier sous l'égide du célèbre chef britannique Marco Pierre White. Chaud-brûlant est un livre merveilleusement hybride : un compte rendu hilarant et passionnant des aventures de Buford dans le monde de la haute cuisine et l'exploration des dessous de celle-ci ; le récit de l'incroyable ascension de Batali ; une réflexion subtile sur l'histoire de certains plats (la forme du tortellini dérive-t-elle vraiment de celle du nombril de la femme oe) et le rôle de la nourriture dans la société d'aujourd'hui. Chaud-brûlant a été sélectionné par le New York Times sur sa liste des meilleurs livres de l'année 2006.
Bill Buford est né en 1954 en Louisiane. Il a grandi en Californie. Il a étudié à Berkeley puis au King's college de Cambridge où il a été remarqué pour on travail sur le théâtre et les sonnets de Shakespeare. A partir de 1979 et pendant 16 ans, il a dirigé la fameuse revue littéraire Granta, consacrée à la littérature contemporaine et au journalisme, dont il a considérablement élargi le lectorat. En 1989, il devient éditeur de Granta books, chez qui il fait paraître trois anthologies : Le meilleur du voyage, Le meilleur du reportage et Le livre de la famille. En 1992, il publie Parmi les hooligans, un témoignage personnel sur la violence de la foule des supporters anglais. Il fait également partie de la rédaction du New Yorker dont il a été l'éditeur de fiction de 1995 à 2002. Il a écrit sur l'exploitation ouvrière, la chanteuse Lucinda Williams ou encore sur le chef cuisinier Mario Batali.Il vit à New York avec sa femme Jessica Green.
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On ne sait rien, je ne saurai jamais rien : qui est le garçon à côté de moi ? Que fait-il dans la journée ? Comment est sa chambre ? Que pense-t-il ? Quelle est sa vie sexuelle ? Petit col blanc et propre, mains fines, ongles longs.
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Heartland ; au coeur de la pauvreté dans le pays le plus riche du monde
Sarah Smarsh
- Christian Bourgois
- 16 Mai 2019
- 9782267031485
Cinquième génération d'agriculteurs des grandes plaines du Kansas côté paternel, et énième génération de mères adolescentes côté maternel, la journaliste Sarah Smarsh fait le récit de son enfance passée, dans les années 1980 et 1990, dans une ferme à des dizaines de kilomètres de la ville la plus proche, Wichita.
Par sa description méticuleuse de sa vie quotidienne, les portraits qu'elle brosse des membres de sa famille et la manière dont elle envisage plus généralement la situation de son pays et le déclin dont elle a été le témoin, Sarah Smarsh livre un regard d'une lucidité rare sur la vie des travailleurs pauvres de cette Amérique que l'on néglige bien souvent, ce coeur du pays fait de plaines infinies que les Américains appellent Heartland.
Petite fille, Sarah a profité de la liberté de cette enfance vécue à la campagne, mais elle a aussi observé les épreuves qu'imposait la pauvreté à son entourage : maladies mal ou non prises en charge en raison de l'absence d'une assurance santé ou de soins réguliers, conditions de travail dangereuses, relations violentes, ressources et informations trop rares pour permettre la mobilité sociale ascendante qu'est sensé promettre le fameux rêve américain.
En racontant sa vie, et celle des gens qu'elle aime, avec clarté, précision, compassion, et sans porter de jugement, Smarsh nous emmène au plus près de la classe ouvrière pauvre, une classe constituée d'hommes et de femmes que l'Amérique a appris à considérer comme valant moins parce que gagnant moins, une classe à laquelle un pays a inculqué la honte d'elle- même.
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Il y a 500 ans, Léonard de Vinci mourait à Amboise dans le manoir offert par François Ier pour qu'il vienne se mettre à son service. Léonard était arrivé en France trois ans plus tôt, accompagné de ses assistants et surtout avec la Joconde, qu'il vendit au roi. C'est le début d'un mythe dont 500 ans n'ont pas diminué la force, comme en témoignent les célébrations de 2019 et les visiteurs qui se pressent aujourd'hui devant les oeuvres, avant les foules qui vont se précipiter à la grande exposition qui ouvrira au Louvre au mois d'octobre.
Adieu Léonard ! est à la fois un essai et un récit, celui d'un homme, un personnage, un amateur de peinture que la perspective du cinq-centenaire pousse un jour à revoir les oeuvres de Léonard. On le suit depuis sa première visite au Louvre, dans un cheminement répété à travers le musée pour s'interroger sur le sens du phénomène Vinci, dans sa vie imprégnée d'une culture façonnée par l'école et l'Histoire de France. Pour s'interroger sur l'oeuvre aussi, en regard de celles de ses contemporains, sur la place qu'on aurait pu lui accorder avec mesure dans la peinture de la Renaissance, si un détournement mythologique n'avait pas empêché de le faire.
Un essai par la méditation intérieure du personnage et un récit de voyage sur les lieux où il va s'interroger, du Louvre au Clos Lucé, de Paris en Amboise, puis à Florence et Vinci, là où Léonard est né, s'est formé et a terminé sa vie. Un voyage dans ce que l'artiste a vu, les paysages réels et leurs représentations par les uns et les autres, campagnes et jardins, villes et villages, églises et châteaux..., une anamnèse, un retour aux sources, celles de Léonard et tout autant celles d'un amateur d'art, héritier d'une histoire nationale qu'on a voulue illustrée par la Joconde.
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De son écriture précise et acérée, Tiziano Scarpa propose un guide personnel de Venise, sa ville natale, connue pour attiser les convoitises touristiques. Composant une véritable invitation à la découverte et à l'errance, il ne nous entraîne ni dans une banale excursion ni dans une navigation rêveuse. Le corps urbain qu'il décortique est de pierre et de sang, avec ses pieux déchaussés enfoncés dans la vase, sur laquelle repose le poisson mirobolant à nul autre pareil.
Avec Scarpa, on déambule dans l'intimité viscérale, minérale, aquatique, de la plus mirifique des cités lagunaires, dont les feux et les langueurs n'en finissent pas de brasser l'Orient et l'Occident confondus.
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C'est à travers quatre courts essais que l'écrivain et neurologue Oliver Sacks livre au lecteur, dans une langue simple et dénuée de tout pathos, ses dernières réflexions sur sa vie telle qu'il l'a menée et telle qu'il entend la terminer. S'il revient brièvement sur certains épisodes qui ont marqué sa jeunesse, c'est en premier lieu son sentiment sur une vie étonnante qu'il offre dans ce livre et son attitude face à la fin de vie - Oliver Sacks était atteint d'un cancer en phase terminale -, exempte de toute amertume ou frustration, marquée, au contraire, par une sérénité poignante qui donne à réfléchir.
Si la mort est la plus universelle des expériences humaines, elle suscite chez les personnes touchées par le décès d'un proche ou confrontées au présage de leur propre disparition de multiples réactions. Devant la diversité des comportements, l'entourage se sent souvent désemparé. C'est face à cette détresse que le court texte d'Oliver Sacks prend tout son sens.
À travers ce récit, l'auteur ne prétend pas donner de solution, il n'impose aucune réponse, il se contente de partager son expérience avec le lecteur. C'est de la neutralité du ton qu'il emploie que son texte, semblable à une longue épitaphe, tire toute sa force.
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Quatre histoires, subtilement liées, racontées avec la même langue, mais dans les styles propres de narrateurs différents qui dessinent peu à peu la véritable protagoniste de ce récit : la défaite. Un capitaine de l'armée de Franco qui, le jour même de la victoire, renonce à gagner la guerre ; un jeune poète qui, effrayé, fuit avec sa compagne enceinte et vit en l'espace de quelques mois une expérience vertigineuse de maturité et de mort ; un prisonnier dans la prison de Porlier qui refuse de vivre dans l'imposture afin que le bourreau puisse être qualifié de bourreau ; enfin, un diacre sensuel masquant sa lascivité derrière le fascisme apostolique qui réclame le sang purificateur du vaincu. Tout ce qui est raconté dans ce livre est vrai, mais rien n'est certain, car la certitude a besoin de l'acquiescement et l'acquiescement a besoin de la statistique. Les horreurs furent si nombreuses que toutes les peurs, toutes les souffrances, tous les drames ont finalement une seule chose en commun : les morts. Les morts de notre après-guerre sont déjà résolus en chiffres officiels, mais le moment est venu pour nous de commencer à nous souvenir de ce que nous savons. Les tournesols aveugles n'est pas le livre d'un auteur traumatisé par une transition qui a avorté la revanche des vaincus d'une guerre, une fois l'ordre démocratique établi ; on doit éviter de le cataloguer parmi ces titres qui, depuis quelques années, sont les représentants tardifs d'une vengeance frustrée. Les quatre récits tournent effectivement autour de la Guerre Civile et de ses conséquences politiques dans la société espagnole de l'après-guerre, mais ce sont aussi quatre histoires pleines d'affliction et de désolation, dans lesquelles est sous-jacente l'horrible idée que, dans une guerre civile, personne ne gagne. C'est, en définitive, un livre de deuil flagrant qui invite à assumer l'histoire telle quelle est, à ne pas oublier les horreurs passées pour éviter de les répéter.
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Avant que le millenaire nous separe
Vazquez Montalban M.
- Christian Bourgois
- 28 Septembre 1999
- 9782267015195
" Sans hargne mais de manière décidée, avec la dextérité dont fait preuve un bon boucher lorsqu'il dépèce une bête, Pepe Carvalho ouvre le livre et le met en pièce, face au public ? Il en arrache les feuilles et les froisse.
Puis il va jusqu'à la cheminée et place le papier froissé au coeur des bûches, méthodiquement empilées, de la plus menue à la plus grosse. Il sort un briquet de sa poche et met le feu au papier. Les flammes jaillissent. Il regarde avec mélancolie prendre le feu. Il se retourne alors vers le public, montre la cuisinière d'un geste : - Je m'appelle Pepe Carvalho et je suis en train de préparer un gigot d'agneau de lait à la bière.
En matière de cuisine, les noms des plats impressionnent beaucoup, mais les modes de préparation sont d'ordinaire routiniers, faciles, évidents. Cette recette n'échappe pas à la règle. Vous faites revenir l'oignon, avec un peu de poireau, des carottes, de l'ail, de la tomate. Vous mettez ensuite le gigot d'agneau, coupé en morceaux, farinés, vous laissez un peu rissoler. Un litre de bière, un peu d'eau si on craint l'alcool, bien que l'alcool s'évapore à la cuisson...
Assaisonner... Laisser mijoter... Et les dés sont jetés. "
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Avec les récits arc-en-ciel, william t.
Vollmann a voulu décliner le spectre des couleurs humaines, traquer les nuances de violence et de beauté, de gloire et d'ignominie qui rendent si souvent les êtres intelligibles entre eux. qu'il s'agisse des néons rouges qui saignent sur les prostituées du tenderloin, de cette robe verte dont le narrateur tombe éperdument amoureux ou de l'ardente fournaise orange dans laquelle sont précipités trois juifs sous le règne de nabuchodonosor, la quête est souvent la même : celle d'une douleur diffuse ou d'une passion souveraine qui, jour après jour et nuit après nuit, donne à un corps sa teinte majeure.
Le spectre vollmannien voit défiler les skinheads et les putes de san francisco, les clochards du golden gate park et le bandit hindou joorah naig. on y croise un terroriste irlandais, une " radieuse et vibrante princesse des salamandres ", le saint-esprit, des machines rampantes. et le zombie, un serial killer qui rôde dans les " lointains bleus ". tantôt disséquées, tantôt magnifiées, ces âmes perdues forment une tribu impossible qui, sous la plume élégante de william t.
Vollmann, accède enfin à la lumière du soleil, de notre soleil.
C. c.
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" les jours repassaient un film projeté sur la trame de mon esprit jusqu'au bout du rouleau.
" ce film auquel stanislas rodanski a en effet assisté jusqu'au bout, on en trouvera ici les traces, les fondus-enchaînés, et même les chutes et les rushes : non seulement l'extraordinaire série b que constitue la victoire à l'ombre des ailes, mais à travers récits, manifestes solitaires et rêves, l'histoire d'une conscience survivant à son horizon perdu. traversant le surréalisme, consumant à toute allure les mythes et l'imagerie, les écrits éclatés ici réunis brillent d'un étrange éclat.
Fruits d'une expérience rebelle et terriblement rigoureuse, ils produisent dans notre époque, et avec elle, avec son matériau, un écho nervalien, que tous ceux qui l'ont entendu trouvent inoubliable.
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