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Des Equateurs
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L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement.
Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées. -
écrire et dire
Jérôme Garcin, Caroline Broué
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 17 Janvier 2024
- 9782382846971
Jérôme Garcin revient sur les deuils qui l'ont frappé enfant et adolescent, évoque sa passion des chevaux, et se confie sur ces figures familiales dont il a fait des personnages de romans et sur son métier de critique.
On connaît la voix de Jérôme Garcin puisqu'il anime l'émission culte « Le Masque et la Plume » sur France Inter tous les dimanches à 20h depuis trente ans ; on connaît aussi son nom puisqu'il signe des critiques littéraires dans les pages de L'Obs dont il dirige les pages culturelles ; on connaît enfin sa plume puisqu'il est l'auteur de nombreux livres, des récits et des biographies romancées, pour lesquels il a remporté des prix comme le Médicis essai (1994) pour Pour Jean Prévost, le Grand prix de littérature Henri-Gal de l'Institut de France (2013) pour l'ensemble de son oeuvre, ainsi que Prix des Deux Magots (2020) pour Le Dernier Hiver du Cid. Il est l'un des phares de la vie littéraire française.
Écrire et dire est tiré des cinq entretiens réalisés par Caroline Boidé pour l'émission "À voix nue" (France Culture). -
Né d'une mère malouine et d'un père saïgonnais, Marcelino Truong était déjà promis à une vie sous le signe de la rose des vents.
De l'archipel des Philippines dans sa petite enfance au Cercle sportif de Saigon où il apprend à nager sous le tchak-tchak-tchak des hélicos. De la plage d'Ocean City sur la côte Est des États-Unis à la baie paradisiaque de Nha Trang au Centre du Vietnam. Du porte-avions Clémenceau où il est aspirant de Marine et où il croque ses premiers dessins à la grève du Sillon de Saint-Malo où il a accroché son hamac depuis quelques années et où il aime plonger en scaphandre à l'abri du Fort de La Conchée, la mer n'est jamais loin.
Marcelino a grandi au bord de l'eau, sa vie et son imaginaire peuplés de jonques, sampans, canonnières et chalutiers, navigateurs, flibustiers et loups de mer, coquillages et bois flottés, trésors sous-marins et embruns. À quel moment l'océan, que l'on dit agité et incertain, est-il devenu un repère ? Comment cette vaste étendue dont les couleurs ne cessent de changer selon la lumière, a-t-elle agi sur sa vocation d'artiste?
Avec humour et tendresse, Marcelino nous emmène de port en port à la recherche de cette part d'enfance toujours recommencée. Si loin que le bleu est une odyssée personnelle autant que l'esquisse d'un rapport au monde, poétique et océanique.
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Deux jeunes gens d'aujourd'hui, deux amis qui rêvent de détachement et de béatitude. Ils ont une vingtaine d'années et ont déjà parcouru l'Europe à pied jusqu'à Israël (voir Le Syndrome de Tom Sawyer de Samuel Adrian). Mais il leur faut le monde. Ils décident alors de partir à sa découverte au volant d'une antique Peugeot 204, plus âgée qu'eux, chargée de bouteilles de vin et de livres à satiété. Une voiture pour le moins inadaptée aux pistes de la taïga qu'ils vont devoir affronter... Ils quittent la France par l'est, traversent l'Allemagne, la Serbie, la Roumanie, la Turquie, la Russie, le Japon, puis rallient les Etats-Unis où ils tombent sur un pays en plein confinement. Le voyage au grand air devient alors un périple de l'intériorité. Un périple de quinze mois, mais aussi une histoire d'amitié à bord d'un destrier qui menace de syncope et provoque d'immenses éclats de rire. Un demi-siècle après Nicolas Bouvier, ces beatniks du XXIe siècle tracent la route comme d'autres se retirent dans un monastère ou un ashram. Ils font retraite dans le mouvement avec pour seuls mantras : ne pas perdre son temps et se consacrer à l'essentiel. Dans ce livre qui, par son style et l'intensité de son cheminement spirituel échappe à la banalité des récits de voyage, la sagesse est le graal recherché par ces fougueux aventuriers qui se sentent étrangers aux engouements tristes et vides de notre monde à demi virtuel. Tels des personnages beckettiens, ils s'interrogent sur l'absurdité de cette idéologie : faut-il voyager à tout prix ?
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Notre-Dame de Paris ; ô reine de douleur
Sylvain Tesson
- Éditions des Équateurs
- Litterature
- 3 Mai 2019
- 9782849906798
" A l'esprit, dans l'ordre : l'effroi, les analyses, les souvenirs. L'effroi, c'est l'impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré. Tout homme a un rendez-vous quotidien avec le paysage qu'il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l'église Saint-Julien-le-Pauvre où fut enterrée ma mère et l'église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans.
Notre-Dame est là, tout près, reine mère de sa couvée d'églises. Je séjourne " sous le commandement des tours de Notre-Dame " (Péguy dans Les Sept contre Paris) " Sylvain Tesson.
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L'archipel des ombres : un voyage en Indonésie
Bruno Philip
- Des Equateurs
- Litterature
- 26 Mai 2021
- 9782849907597
Cultivant sans vergogne sa nostalgie pour le temps passé et fasciné par cette Indonésie en pleine mutation, l'auteur nous entraîne de la grande île de Sumatra à l'archipel des Moluques en passant par Djakarta, Bornéo, Sulawesi. Un voyage de 4000 kilomètres à travers cet " archipel-monde " stratégiquement situé entre Océanie et Asie orientale, aux contrastes saisissants : le plus grand pays musulman de la planète, peuplé de 700 ethnies différentes, autant de langues, et qui pourrait devenir la 6ème économie mondiale en 2030.
L'errance de l'auteur est le prétexte à des rencontres fascinantes, mêlant fantaisie et cruauté, dans les quartiers coloniaux abandonnés de Medan, avec des ma?eux de Sumatra, des voyous des bidonvilles de Djakarta ou un avocat milliardaire roulant en Lamborghini. Tantôt sur les pas de Joseph Conrad, tantôt assistant au massacre de buf?es chez l'étonnante ethnie des Toraja, sanglantes bacchanales marquant le début des funérailles, tantôt chez les Samouraïs oubliés de la guerre du Paci?que, notre écrivain dériveur parcourt l'archipel, animé par le désir d'aller toujours à la rencontre de l'autre, à l'écoute de la polyphonie du monde, sans jamais tomber dans l'écueil d'un exotisme tapageur.
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À vingt-six ans, j'ai découvert que mon grand- père était un héros en lisant son livre sur le ghetto de Minsk, où il avait fondé le principal réseau de résistance. Après être rentré en Pologne, une fois la guerre achevée, il finit par émigrer en Israël : il y est mort. La passion de sa vie était le communisme. Mon père aussi a quitté la Pologne après les répressions contre les étudiants en mars 1968 et la vague d'antisémitisme. Il devint une figure majeure du mouvement démocratique à l'étranger. La passion de sa vie est son pays. Je suis arrivé en Israël comme correspondant du journal Le Monde en 2014. J'ai assisté à la mise sous tension identitaire de la démocratie, à la montée de l'intolérance et à la polarisation du débat public. Au moment de quitter le pays, j'écris ce récit qui est un voyage au bout de la loyauté : à quoi devons- nous être fidèles ? Ce livre croise nos trois parcours, marqués par l'effacement commun de nos origines. En ces temps d'assignation identitaire, nous sommes de mauvais Juifs. P.S. Né en 1974, Piotr Smolar est grand reporter. Il a notamment publié Gloubinka, promenades au coeur de la Russie (Éditions de L'Inventaire).
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« Ce matin de septembre 2021, un mois après la prise de Kaboul, de jeunes combattants posent pour moi, fleurs au fusil, brandissant fièrement les armes d'assaut récupérées dans l'arsenal des Américains. Pouvais-je vraiment exclure les talibans de mon projet photographique ? Je cherche à raconter visuellement l'Afghanistan en prenant pour fil rouge la relation singulière que ses habitants entretiennent avec les fleurs. La grâce des corolles, la fragilité des calices sont-elles compatibles avec le pouvoir taliban ? » Installée depuis dix ans comme photoreporter en Afghanistan, Oriane Zerah fait revivre les semaines électriques qui ont précédé la prise de Kaboul, son incroyable évacuation par les services français, son retour dans la capitale afghane après deux jours de détention « au secret » sous la garde des talibans. Elle raconte sa nouvelle vie dans l'Afghanistan de la charia, les plaies ouvertes d'un pays rendu exsangue par vingt ans de guerre, la douloureuse adaptation de la société au nouveau régime, la peur, les représailles, mais aussi l'espoir. On croisera dans ces pages, entre autres, un haut gradé taliban en veine de confidences, des cultivateurs d'opium inquiets pour leur récolte, un maître espion au service du Pakistan, des étudiantes interdites de faculté, un distillateur d'alcool clandestin, des opposants qui se cachent, des mollahs qui les pourchassent et des enfants qui trépassent. Sans oublier les Flowers Brothers rencontrés à Khost, installés dans une maison rose et qui accrochent des fleurs à leurs pakols.
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Depuis près de quinze ans, Philippe Duclos incarne aux yeux du grand public l'incorruptible juge d'instruction François Roban au point de susciter des vocations à l'Ecole de la Magistrature. De cette longue fréquentation, il tire un récit subtil, entremêlant le journal fictif de son personnage et son carnet d'acteur.Quels sont les secrets de ce juge rigide, introverti, d'une honnêteté confinant parfois à la naïveté ?
Comment l'acteur invente-t-il ses gestes, ses émotions au point qu'ils surgissent presque par surprise, instinctivement ? Le roman de Roban est un jeu du chat et de la souris entre l'interprète et son double fictionnel. Mais qui double qui ?
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Pourquoi l'auteur s'est-il un jour intéressé aux natures mortes, ces peintures, d'un genre longtemps qualifié de mineur, qui, de Pompéi à Picasso, rythment l'histoire de l'art ? Peut-être parce qu'elles ressemblaient à sa vie : depuis des lustres, hormis l'écriture, il avait cessé toute activité publique, et, avec une jubilation paradoxale, se comparait volontiers à une cruche, une pomme, une chaise.
Mais pourquoi écrit-on, alors qu'on a tout quitté ? Pourquoi, quand on a choisi les catacombes, reste-t-on toujours sensible aux critiques éventuelles ? C'est à travers le parcours chaotique de l'histoire de la peinture et de l'histoire de sa vie, que l'auteur s'arrête sur toutes ces questions : il ne cherche pas tant à y répondre qu'à les ouvrir, à les laisser ouvertes, peut-être enrichies par une si curieuse attention.
Ni récit ni essai (et tout cela à la fois), cet ouvrage pour le moins singulier, ne défend aucune thèse, n'interprète rien, c'est un cheminement solitaire qui parfois, par sa construction même, ressemble à un labyrinthe. On y croise aussi bien Mallarmé et Van Gogh, que Bernard Frank et Goya, Samuel Beckett et Zurbaran, Mme de Sévigné et Picasso, Proust et Morandi, saint Augustin et Matisse, Michel Leiris et Cézanne, Freud et Manet, Musil et Soutine, Talleyrand et Hammershoi, Kafka et la dynastie Tcheou, Borges et les dinosaures, et peut-être surtout l'auteur lui-même, ses fantômes, ses hantises, ses attentions, ses négligences et son grand amour depuis longtemps perdu.
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Le 4 août 2020 à 18 heures et 7 minutes, la narratrice se voit propulsée sous le bureau de sa thérapeute. Elle est à quatre pattes, entre son mari et leur psy. Une bombe vient de ravager Beyrouth. Une apocalypse. Et le scénario en train de se produire dans ce cabinet : celui d'un couple en déliquescence. La narratrice est une affranchie. Elle veut vivre tout de suite et tout à la fois. Être mère, épouse et écrivaine, « beauvoirienne » et pondeuse multi-récidiviste. Plutôt que de choisir, elle a embrassé la multitude : femme remariée, mère de cinq filles, auteure de nombreux livres, écartelée entre Beyrouth et Paris, entre sa soif d'écriture et ses maternités, entre la joie de l'enfantement et l'instinct de fuite. Son énergie vitale est ce prix, c'est une bombe à retardement. Comme son couple, tiraillé entre un homme analyste et une femme guidée par les méandres de l'écriture. En bref, « la rencontre d'une centrale nucléaire avec une éolienne ». Comme cette ville qu'est Beyrouth, fendue, divisée, sectionnée de toutes parts, par les guerres, les rancoeurs entretenues, jusqu'à cette ultime désintégration. La narratrice n'a plus que l'écriture pour consolation. Elle prend la plume à bras le corps et nous offre un récit d'une puissance inouïe où se reflètent jusqu'au vertige l'explosion de la ville et la déflagration intime, la dérive orwellienne de notre planète et l'hyper-connexion des êtres humains qui évoluent désormais « en distanciation sociale ». On retrouve le style plein d'humour et de rage de vivre de Hyam Yared, ses réflexions sur le sens de nos vies, la sexualité, le couple, la maternité, l'inadaptation au monde délirant dans lequel nous vivons... et l'amour qui triomphera toujours de la fin du monde.
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Uruguay est un magnifique récit, devenu introuvable, sur l'enfance, l'exil, la langue française.
Dans un style ample, la phrase se met à embrasser tout une vie.
« Une phrase, une journée, toute la vie, n'est-ce pas la même chose pour qui est né sous les signes jumeaux du voyage et de la mort ? » Dans une préface inédite, Marie-Laure de Folin, petite fille de Supervielle, évoque ses souvenirs avec son grand-père.
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Tous les lecteurs de Léon Bloy ont gardé en mémoire les pages de son journal où il raconte l'histoire « à faire sangloter les pierres » de ce « naïf qui croyait aux lois ». Il y a longtemps que l'on a identifié, sous cet anonymat, le frère de l'écrivain.
Georges Bloy débarqua à Saïgon en février 1870. Il y occupa plusieurs emplois : secrétaire, cantonnier, gardien de bagne. D'un caractère violent et peu souple, il ne tarda pas à avoir des ennuis avec la justice. Peu fait pour la vie citadine et rebuté par ses premières expériences, il s'enfonça vers l'intérieur et alla s'établir aux confins du pays moï. Sa profession avouée était celle de chasseur, et le gibier était alors assez abondant dans ces régions pour qu'il puisse en tirer des revenus appréciables. Mais son caractère emporté devait tout compromettre. Dès 1879, il entra en conflit avec l'administrateur ainsi qu'avec les autorités indigènes. En décembre 1879, il se vit condamné à un an de prison pour vol et outrages. On l'envoya purger sa peine en France et, en mars 1881, libéré, il retrouva son frère Léon à Paris. Georges Bloy travaillait dans la journée chez un maréchal-ferrant et, le soir, il rédigeait, parfois corrigés par son frère, des contes, des récits de chasse ou des scènes de moeurs indochinoises. Ces contes et récits étaient jusqu'à ce jour restés inédits.
Mais l'appel de l'Extrême-Orient fut le plus fort et il repartit une nouvelle fois. Dès son arrivée, il se trouva aux prises avec un chef de canton qui, en son absence, s'était approprié tous ses biens. Bloy n'hésita pas à mettre en cause les autorités annamites, dénonça les exactions commises et la complicité de l'administration française. Une enquête judiciaire fut ouverte et Bloy fut traduit le 29 décembre 1885 devant la cour criminelle en compagnie de sept autres inculpés, tous indigènes. Il aurait pu se tirer d'affaire et quitter la colonie depuis des mois, mais, « monomane de justice écrite » comme le dira Léon Bloy, il s'entêta à vouloir avoir raison. Condamné à six ans de travaux forcés, il fut envoyé en Nouvelle-Calédonie. Son temps terminé, il y demeura jusqu'à sa mort, le 6 octobre 1908.
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" Ulysse Rubirosa junior essaya bien de monter un garage d'automobiles de luxe à Montevideo, fit un crochet à Lima où il vendit peu et mal des machines à coudre Singer, enfin s'installa dans un galetas à Asuncion, féru de littérature, citant Pétrarque et Aristophane de mémoire.
Devenu libraire-bibliophile en chambre à Santiago, quartier de Los Condes, il aurait tenté de fourguer à prix d'or un manuscrit de dix-sept poèmes scatologiques de Robert Louis Stevenson, une photo de Jules Supervielle applaudissant, une boîte de fer contenant douze mégots fumés par Conan Doyle, et un éternuement de Somerset Maugham plié dans une serviette brodée du Ritz. Sans succès. "Tout cela est-il exact ?" lui demanda-t-on un jour lors d'un dîner à l'Imperial Club de Puerto-AzUcar.
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les choix de chacun d'entre nous montrent l'immensité du domaine maritime : 72% de la surface de notre planète.
de l'arctique à l'antarctique, de l'atlantique au pacifique, en passant par l'océan indien et combien de mers moins étendues mais dont les noms enchantent et envoûtent mieux que toutes les sirènes qui pourraient les peupler : mer rouge, mer blanche, mer de chine, mer de cortès, mer d'iroise, mer de flores ou des célèbes... a rêver. a rêver. a connaître et à respecter avec leurs couleurs, leurs courants, leurs vents, leurs caprices.
et leurs colères. toujours à découvrir avec leurs îles et archipels qui sont comme des colliers d'émeraude à leurs cous et des bracelets de cuivre qui tinteraient à leurs bras. jean-françois deniau de l'académie française - président fondateur des écrivains de marine.
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Du goût du voyage ; carnets du Congo
Joseph Conrad
- Des Equateurs
- Paralleles
- 8 Novembre 2007
- 9782849900666
pour la première fois sont publiés dans un même volume les carnets du congo et du goût des voyages de joseph conrad qui constituent d'un côté la véritable matrice de cour des ténèbres et, de l'autre, la dernière réflexion d'un écrivain sur ses choix de vie.
cette nouvelle traduction de textes, en partie inédits en français, et l'originalité de cette présentation permettent de comprendre le cheminement créatif de l'oeuvre de conrad et d'en saisir l'unité autour de la géographie. se dessine alors l'itinéraire d'un enfant amoureux des cartes, passionné par les récits des navigateurs, qui, à son tour, deviendra capitaine au long cours puis écrivain : ultime métamorphose d'un homme dont la seule terre promise fut la littérature.
car la vie de conrad fut une succession de renoncements - à son pays natal, la pologne, à un destin d'explorateur, à une carrière de marin et même à ses amours - pour se construire un territoire exclusif, celui de l'écriture, qu'il arpenta jusqu'aux limites extrêmes du possible, de ses propres forces et de son propre entendement. " j'irai là! " répétait-il en désignant à la fois l'afrique mais aussi le coeur des ténèbres de la condition humaine.
voici donc, réunis dans un même livre, l'acte de naissance et le testament ironique d'un aventurier, d'un marin et d'un écrivain.
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2 janvier 1949, dix-huit footballeurs du bourg de Corps-Nuds, en Bretagne, au retour d'un match dans une commune voisine, trouvent la mort dans un accident . Cette tragédie a marqué la France entière et pesé sur l'enfance de Jean-Paul Kauffmann, enfant du même village.
À partir de cette tragédie , de cette scène originaire, il va se lancer dans une enquête . « Depuis, mon enfance, je me suis toujours vu confronter à des choses incompréhensibles, des secrets, des énigmes à résoudre.... L'intuition de l'inexplicable s'est très tôt emparée de moi. »
Comment un fait divers peut-il déterminer la pente d'une existence qui va dévaler vers la journée du 22 mai 1985, où Jean-Paul Kauffmann sera enlevé à Beyrouth et détenu en otage pendant trois années ?
Après l'accident libanais, ce récit s'est imposé à l'auteur. Sans cet enlèvement qui a fait remonter à la surface sa première jeunesse, Kauffmann n'aurait probablement jamais eu le désir de la raconter. Elle l'a surtout protégé . Grâce à cette enfance, au souvenir de l'étrange église du village, de la boulangerie paternelle, une partie de sa vie a échappé à ses ravisseurs .
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" l'obscurité apaisante, la douceur de la nuit, la route étroite bordée de maisonnettes de pêcheurs nous rendent à un amour primitif de choses simples : la vie première, féconde, songeuse, à trois.
l'homme nu, dans le vin, est désarmé, a dit un écrivain italien, mais il n'est pas humilié, et cet endroit n'humilie personne. c'est un peu l'histoire de cet été-là. il n'y a pas eu de grands mots ni d'événements qui font les romans spectaculaires, mais une vie simple de trois êtres sous un ciel changeant.
beaucoup d'orages et d'éclaircies. ".
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Il est reporter d'images à la télévision. Elle est photographe pour différents magazines. Ils sont mari et femme, couvrent des terrains de guerre ensemble et ne rêvent que de voyages et de couchers de soleil paradisiaques à l'autre bout du monde. Leur métier est leur adrénaline. Ils viennent d'avoir deux petites jumelles. Elles ont un mois. Gilles Jacquier et Caroline Poiron doivent cependant en cette année 2012 couvrir la guerre en Syrie. Ils sont à Homs. Ils ne se quittent pas des yeux. Et pourtant, un moment, Gilles Jacquier s'absente. Un obus de mortier l'a foudroyé dans la pièce où il se trouve. C'est l'enfer intime dans l'enfer de la Syrie. L'éruption de la catastrophe dans un ciel personnel qui paraissait si bleu.
Caroline essaye de se relever, de s'occuper de ses enfants. Elle habite à la Bastille à Paris quand ont lieu les attentats contre Charlie puis le Bataclan. C'en est trop. Caroline, qui fut une femme heureuse, sombre dans la dépression et doit être internée en hôpital psychiatrique. Elle devient alors une autre femme, Jeanne, le pseudonyme qu'elle emploie lorsqu'elle signe ses photos de guerre : le prénom de sa grand-mère qui a connu la Seconde Guerre mondiale et a été mariée à un résistant. Ce livre est à la fois le récit d'un syndrome post-traumatique mais aussi l'histoire palpitante des vies de reporters de guerre. Le réel est obligé d'être sublimé par la spiritualité. Pour se guérir, Caroline s'intéresse au livre égyptien des morts et à la mythologie antique. Elle aussi a combattu contre les dieux. Elle trouvera également la résilience dans sa contemplation avec l'océan et la mer, tentant par dessus-tout à redevenir une femme libre et en harmonie.
Un témoignage au souffle inouï qui sera publié lors du sixième anniversaire de la mort de Gilles Jacquier.
Caroline Poiron a publié Attentat Express au Seuil en 2013. Elle vit à Pornichet en Loire-Atlantique.
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Que faire quand on se sent noyé par son époque effrénée ? Recourir aux forêts, descendre un fleuve, remonter doucement à sa propre source. Edouard Cortès, auteur de Par la force des arbres poursuit sa quête de liberté sauvage. Après avoir vécu trois mois perché dans un chêne du Périgord, il décide deux ans plus tard de suivre la Loire. A la hache, il taille un canot d'une seule pièce dans un gros tronc. Enforesté, il cherche dans le geste ancestral un bonheur primitif. Par l'usage de la main et la force des bras, il reprend contact avec l'usage du monde. S'en dégage une petite poésie rustique danslaquelle les outils et le boiss'accordent pour creuser l'existence. De Sully-sur-Loire à Nantes, en passant par le Val de Loire qui a façonné l'histoire de France - Amboise, Meung-sur-Loire, Langeais, Orléans, Saumur, la navigation est une parenthèse enchantée dans les méandres de la mémoire. Il a pour guide nautique des écrivains comme Péguy, Rabelais, Genevois et Gracq, qui avant lui ont saisi les lumières du fleuve royal. Quelques écrivains qui avant lui ont saisi les lumières du fleuve royal. Dans cette rêverie fluviale, en compagnie de son chien, Edouard Cortès, ce robinson moderne s'est fixé comme seul objectif de pagayer d'île en île. La vie simple, de bivouac en bivouac. Il explore le fleuve au-dehors, interroge la vie au-dedans. Pour seul bagage : l'attention à la beauté, le silence et le temps. Du voyage immobile dans un arbre, à l'arbre qui voyage sur une rivière, Edouard Cortès dessine par ses aventures légères un éloge de la liberté. Un cri salutaire : aux arbres, aux fleuves!