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Galilee
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Je ne me rappelle plus exactement l'âge auquel j'atteins lorsque j'entre, sans le publier, en dissidence, six ans, trois, huit mois ? Une chose est sûre. Je cesse de tenir compte de ce qui se dit ou ne l'est pas et devrait l'être autour de moi pour conformer mes vues, mes jugements à ce qui me semble effectivement exister et que, pour une raison mystérieuse, on s'ingénie à ignorer. Ce restera jusqu'au bout une préoccupation de tous les instants que de concilier ce qui se passe et ce qu'on ne peut pas ne pas en penser.
Ni les adultes ni moi n'avions l'esprit de travers. Ils étaient d'avant, plus ou moins, moi de maintenant.
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Deux scènes et notes conjointes
Yves Bonnefoy
- Galilee
- Lignes Fictives
- 10 Septembre 2009
- 9782718607870
En 2008 une société de bibliophiles italiens décida de publier avec des illustrations de Gérard Titus-Carmel un récit, Deux Scènes, que je venais d'achever. Mais quand on en fut à la maquette du livre, il apparut que quatre ou cinq pages de plus seraient souhaitables, pour mieux équilibrer la suite des gravures, et je dis : c'est tout simple, je vais écrire une note pour expliquer pourquoi ce récit se situe « à Turin peut-être où à Gênes ». Gênes étant, par une belle coïncidence, la ville des dirigeants de cette collection, parmi lesquels mon traducteur, un ami, Beppe Manzitti.
J'entrepris donc cette note. Mais elle eut vite non pas cinq pages mais cinquante. En effet, dès que j'eus commencé de lire ce que j'avais écrit les yeux en somme fermés, il me fallut constater que cette histoire de deux balcons en vis-à-vis dans la cour d'un palais génois, avec deux drames pour s'y jouer simultanément, à peine différents l'un de l'autre, traversait et retraversait sans cesse ni fin les moments et les lieux, et les pensées, de ma vie depuis la première enfance, et que s'expliquaient ainsi des poèmes qui m'étaient restés des énigmes ; cependant que s'éclairait mon voeu peut-être le plus profond. Puis-je parler d'un début d'auto-analyse ? Mais tout autant aussi je me suis senti obligé de m'interroger sur certains aspects de la recherche freudienne, avec en esprit un désir d'être qui compterait plus que celui d'avoir.
Y. B.
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éclats et débris : un testament
Agnès Schlesinger
- Galilee
- Lignes Fictives
- 22 Septembre 2022
- 9782718610276
Éclats et Débris, l'étonnant récit que livre Agnès Schlesinger, née en 1925 en Hongrie, dans une famille juive de grands propriétaires terriens, relève à la fois de l'évocation et de la confession. Elle y restitue un monde qu'elle a quitté et y consigne l'histoire de sa sensibilité depuis son enfance jusqu'aux prémices de l'âge adulte. L'univers y est familial et néanmoins national. Le contexte est celui de l'ancien empire des Habsbourg tel qu'il apparaît après sa chute, déjà mort politiquement mais prolongé au plan social. C'est moins une digression sur la lente agonie d'un monde que sur le temps immédiat qui précède son total anéantissement sous le coup du nazisme. Agnès Schlesinger appartient à la noblesse privilégiée qui partage son temps entre ses résidences urbaines et divers grands domaines ruraux. Éclats et Débris est une quête de la beauté, de la profondeur et du sens de la vie. Ce volume se distinge par son écriture, son souci de la nature, ses capacités à faire revivre les lieux et les destins, la maturité des jugements et des actions. Une âme d'artiste n'en finit pas d'y défier le réel. La personnalité attachante et vive, rêveuse et active, d'une jeune fille extrêmement intelligente et raffinée ses dégage de ce parcours. On suit d'un bout à l'autre de son aventure Agnès Schlesinger, ancienne aristocrate ruinée et prête à se battre pour survivre, pour donner chance au passé de ne pas totalement tomber en poussière.
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L'homme ne choisit pas certaines oeuvres, en face desquelles il est porté. Elles s'imposent parce qu'elles sont révélatrices de sa vérité profonde. Ici, face à l'idéal de certains tableaux exemplaires, un homme admire, rêve d'un tête-à-tête avec un univers de beauté, d'innocence, d'éternité, de rayonnement divin. Ce sont moments vertueux, âge doré du premier homme. Avant sa faute originelle. Mais à part un cas ou deux - « La Fiancée juive » - il n'y a pas de miracle. L'amour certes, entre désirs, plaisir, et distance invincible, peut mener encore au dépassement de soi.
Bientôt, l'éclairage évolue. Le mal et le malheur l'emportent. Le temps avoue son poids et son pouvoir de destruction, qui ne sont rien comparés aux instincts de mort qui se déclenchent. Signes des temps présents, c'est d'un idéal renversé qu'il s'agit. L'homme abolit sa verticalité, dans les cris, dans le sang, dans le désespoir. Même si l'espérance un peu demeure - « Le Chant du monde II », « Étreintes » - ce sont les fruits du mal qui sont d'actualité. Jusqu'au Miserere final.
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De quel artifice le paradis se grime-t-il ?
De quel ciel le champignon défendu est-il l'artisan ?
De quel combustible les visions s'embrasent-elles ?
De quel feu le monde est-il rénové ?
Une enquête sur le roman que se raconte l'ivresse psychédélique ?
Romanquête ou historiographie ?
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De la co-responsabilité : post-scritum à troublante identité
Paul Audi
- Galilee
- Lignes Fictives
- 9782718610320
En septembre 2022, Paul Audi publiait aux éditions Stock Troublante identité, un essai autobiographique relatant et analysant ses démêlés avec ses identités données et reçues. En raison d'un chapitre consacré au Liban - pays dans lequel il est né et qu'il a quitté à tout jamais à l'âge de onze ans -, cet ouvrage a suscité ici ou là sinon des controverses, du moins de regrettables malentendus. Les quatre textes qui composent De la co-responsabilité ont pour objectif de les dissiper. Toutefois, en faisant cela, la question de la honte et de sa transformation en haine de soi, qui était au centre de sa réflexion, se déplace du plan psychologique sur lequel elle se tenait initialement, au plan politique où elle prend désormais un tout autre sens. Ainsi débouche-t-elle sur un problème brûlant : celui de la responsabilité politique. En effet : en démocratie, ne devons-nous pas nous laisser gagner par la honte que provoquerait en nous le mal que nos concitoyens pourraient être tentés de commettre au nom de leur appartenance à la même communauté que nous ? La honte que l'on en aurait ne légitimerait-elle pas le besoin de leur en faire honte ? La honte n'est-elle pas un ferment de résistance ?