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« L'été s'abat sur la Sicile comme un faucon jaune sur l'étendue jaune des terres couvertes de chaumes. La lumière se multiplie dans une explosion continue, elle semble ouvrir, révéler les formes étranges des monts et rendre très durs, compacts, le ciel, la terre et la mer, mur ininterrompu de métal coloré. Sous le poids infini de cette lumière, hommes et animaux se déplacent en silence, acteurs d'un drame ancien dont le texte ne parvient pas à nos oreilles : mais leurs gestes suspendus dans l'air radieux sont comme des voix changeantes et pétrifiées, comme des troncs de figuiers de Barbarie, des branches tortes d'olivier, des pierres monstrueuses, de noires cavernes sans fond. »
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Dans Liguries, on découvre un Calvino arpenteur minutieux des paysages, homme de l'espace et non du temps, animé par une pulsion de voir et de décrire qui fut aussi forte que celle de raconter. Liguries est constitué de cinq proses et d'un ensemble de poèmes (les « Eaux fortes de Ligurie », rédigés pendant la période de la Résistance). Les proses s'étalent de 1945 à 1975 : « Ligurie maigre et osseuse », géographie humaine de la Ligurie comparée à une échelle ; « Sanremo, ville de l'or », qui se penche sur le destin de cette ville vouée à l'argent dans une région de pauvres gens ; « Ligurie », vaste et forte présentation des caractéristiques physiques d'où ressort une impression d'inquiétude et de fragilité de la vie ; « Savona :
Histoire et nature », qui suit le plan de la ville dans l'espace et dans le temps ; et « La mer forme le troisième côté » (sur Gênes) ». A travers les textes qui le composent, Liguries est bien un guide de la Ligurie : de son littoral, de son arrière-pays et de deux de ses principales villes, Gênes et Savone. On y suit cette fine languette de terre qui forme comme un accent circonflexe ou un sourcil sur l'oeil de la mer entre la France et l'Italie. On y découvre l'histoire de cette terre de batailles, on y comprend l'économie et la société ligures. -
Venise, peut-être recueille les textes qu'Andrea Zanzotto a consacrés à Venise et à la Vénétie. Mais il s'agit d'une autre Venise, peut-être : à la fois vue de très près et comme vue du ciel, prise dans un cadre plus vaste - une ville reliée, inscrite dans le temps intime et historique, dans la matière et dans l'espace. Venise n'est pas un joyau détaché, elle doit s'approcher de l'extérieur, ne se comprend qu'à travers sa lagune et son ancrage dans sa région, la Vénétie, site de terribles batailles de la première guerre mondiale et, plus tard, haut lieu de la lutte partisane. Venise, peut-être témoigne d'une certaine idée de l'écologie, du paysage et de l'habitation, où l'homme et la nature interagissent et se confrontent, où ville et nature sont le lieu d'une passion et d'un combat intimes et politiques.
La ville entière a tenu ses temps resserrés contre elle, comme les pièces d'une marqueterie : fruit et ver, bave lumineuse et scories, puanteur chaque fois changée en parfum : comme un point d'absurdité dans le présent.
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Voyage au Molise recueille onze articles publiés par Francesco Jovine entre 1942 et 1950 dans le quotidien Il Giornale d'Italia (publiés posthumes en 2001), traduits ici en français pour la première fois. Issu d'un milieu paysan, formé au marxisme, Jovine porte un regard engagé et amoureux sur la terre de ses origines. La traversée de cette mémoire d'une terre ancienne et taciturne permet de comprendre le Molise d'aujourd'hui, et de découvrir l'auteur qui en a parlé de la manière la plus subtile et juste.
La région du Molise était et demeure méconnue, même en Italie. Terre ancienne et pauvre, dont les enjeux historiques, économiques et sociaux sont paradigmatiques de ce qu'on a appelé la « question méridionale ». Jovine lui rend hommage avec un regard acéré et passionné. Il s'agit moins d'un guide de voyage que d'une réflexion sur la terre natale (sur laquelle l'écrivain revient alors qu'il vivait à Rome depuis de nombreuses années), sur ses coutumes, ses habitants, leurs mentalités et comportements. Sous-développement, brigandage, luttes acharnées des paysans pour la terre, déracinement et malaise du petit bourgeois venu à la ville, rapport de l'intellectuel avec le milieu dont il est issu, voilà les interrogations qui ne cessent d'inspirer Jovine.
L'auteur donne une image complexe de la réalité méconnue du Molise, marquée par le fascisme et sa chute, par les changements économiques et culturels de l'après-guerre, par les troubles qui traversent le sud de l'Italie, dont le pays tout entier porte encore aujourd'hui l'héritage. -
Un voyage peut n'être qu'un vice.
Il peut n'être qu'une évasion.
Alors que l'invitation que j'adresse à mon lecteur vise aussi à une expérience intérieure. Sardaigne comme enfance, tel est le titre italien et son refrain. Ce qui revient à rappeler que nous ne sommes pas nés pour rester enfants. On en sent l'odeur dans l'air : l'odeur du soleil. C'est du feu pur, privé de toute l'âcreté du combustible. Et de pierre sèche. Mais de bruyère aussi.
Et de peaux de serpents. Odeur de Sardaigne...
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Après L'Etna, Excursion aux îles Éoliennes est le deuxième titre d'Alexandre Dumas proposé dans la collection VIA. Initialement paru dans Le capitaine Arena (1842, épuisé depuis des décennies), ce texte vif et méconnu méritait d'être exhumé, mis en lumière, et édité pour lui-même. Ce récit haut en couleur d'Alexandre Dumas n'a pas pris une ride, il impressionne par son esprit de curiosité, sa rapidité narratve, son humour, et la soif de rencontres dont il témoigne.
De Palerme vers les îles éoliennes (ces sept îles volcaniques et aujourd'hui paradisiaques du nord de la Sicile), Alexandre Dumas nous relate une équipée d'île en île faite d'expériences très contrastées : douces heures du voyage sur l'eau, aridité d'Alicudi, île désolée, puis séjour chez les moines de Lipari, enfer des forçats dans les mines de souffre de Vulcano, et enfin description du volcan Stromboli, de son ascension vertigineuse, et de ses explosions régulières, sa « pluie de lave et de pierres ». Le périple est ponctué d'épisodes bigarrés (pêche à la langouste, chasse aux lapins, tarantelle, mésaventures du chien Milord) et marque par le contraste entre le caractère immuable de ces îles dont le voyageur peut aujourd'hui faire une expérience sensible proche de celle des protagonistes de Dumas, et le bouleversement des conditions sociales et des manières de vivre.
« Vulcano, pareil au dernier débris d'un monde brûlé, s'éteint tout doucement au milieu de la mer qui siffle, frémit et bouillonne tout autour de lui. Il est impossible, même à la peinture, de donner une idée de cette terre convulsionnée, ardente et presque en fusion. »
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L'Offense est « un chant de colère », un chant sobre mais déterminé à ne pas laisser sans réponse l'offense que constitue l'exploitation commerciale d'un drame. Mais L'Offense est tout autant une réflexion sur la politique, sur le deuil et la sororité, un tombeau de l'enfance, le touchant et délicat portrait d'une soeur, opposant à l'instrumentalisation d'un attentat l'affirmation de la puissance des souvenirs, des mots, de la pensée. L'Offense est un texte tendu par la seule volonté de dire et de récuser une offense. L'offense dont il est question ici vise le souvenir de la soeur de l'autrice, morte il y a presque vingt ans dans un attentat à Tel Aviv où elle vivait. En effet, depuis 2003, un journaliste américain, présent et blessé ce jour-là, multiplie les récits de cette nuit tragique jusqu'à commettre, en 2015, une bande dessinée mettant en scène cette soeur par le biais d'images impardonnables. Cette appropriation morbide atteignit un stade supplémentaire en 2018 puisqu'il vendit, aux États-Unis, les droits de cette BD pour en faire un film ou une série. Cette ultime offense provoqua l'écriture de ce texte.
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Je ne sais rien de plus beau, de plus original, de plus accidenté, de plus fertile et de plus sauvage à la fois que le chemin qui conduit de Catane à Nicolosi, et qui traverse tour à tour des mers de sable, des oasis d'orangers, des fleuves de lave, des tapis de moissons, et des murailles de basalte. Trois ou quatre villages sont sur la route, [ ] bâtis avec de la lave recouverte de lave ; ils sortent tout entiers des entrailles de la montagne, comme de pauvres fleurs flétries avant de naître, et qu'un vent d'orage doit emporter.
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Florence ou la dépravation des moeurs
Donatien-Alphonse-François de Sade
- Nous
- 12 Octobre 2011
- 9782913549593
Qu'attendre d'une telle nation, et que diraient le Dante, Pétrarque, Machiavel, Michel-Ange et tant d'autres, s'ils revenaient dans cette ancienne patrie des arts et qu'ils vissent l'abjection et l'anéantissement où ils sont maintenant réduits ?