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Seuil
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« Ce qui manque furieusement à notre époque, c'est un art de vivre avec les technologies. Une faculté d'accueil et de filtre, d'empuissantement choisi et de déconnexion assumée. Des pratiques qui nous ouvrent le monde chaque fois que l'addiction rôde, un rythme d'utilisation qui ne soit pas algorithmé, une écologie de l'attention qui nous décadre et une relation aux IA qui ne soit ni brute ni soumise. »
À San Francisco, au coeur de la Silicon Valley, Alain Damasio met à l'épreuve sa pensée technocritique, dans l'idée de changer d'axe et de regard. Il arpente « le centre du monde » et se laisse traverser par un réel qui le bouleverse.
Composé de sept chroniques littéraires et d'une nouvelle de science-fiction inédite, Vallée du silicium déploie un essai technopoétique troué par des visions qui entrelacent fascination, nostalgie et espoir. Du siège d'Apple aux quartiers dévastés par la drogue, de rencontres en portraits, l'auteur interroge tour à tour la prolifération des IA, l'art de coder et les métavers, les voitures autonomes ou l'avenir de nos corps, pour en dégager une lecture politique de l'époque et nous faire pressentir ces vies étranges qui nous attendent. -
Quand la terre était plate
Jean-Claude Grumberg
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 3 Janvier 2025
- 9782021578706
« Je m'aperçois à quel point il est difficile de raconter une histoire vraie, surtout quand on ne la connaît pas. »
Comment écrire quand les protagonistes d'un récit ont disparu ? Jean-Claude Grumberg rassemble son absence de souvenirs, les rares histoires racontées par Suzanne, sa mère, et les récits parcellaires arrachés à Maxime, son frère aîné.
En revenant sur la vie de Suzanne, née à Paris en 1907 de parents originaires de Brody en Galicie (aujourd'hui en Ukraine), ce sont deux guerres mondiales et un siècle de soupçons, d'expulsions, d'exils et pogroms qu'il retrace, à sa manière si singulière, pointant l'absurdité sous l'horreur. C'est le portrait d'une femme qui élève seule ses deux fils lorsqu'elle comprend que leur père, Zacharie, ne reviendra pas d'« on ne sait où ».
Tout l'art de Jean-Claude Grumberg dans un récit bouleversant, aussi tendre que cruel. -
Les gens sont comme ca : Et autres petites phrases métaphysiques
Philippe Delerm
- Seuil
- 4 Octobre 2024
- 9782021468281
« Les gens, quels sales types ! » disait Marcel Aymé. Les gens, c'est-à-dire toute l'humanité sauf vous à qui je parle, sauf moi... Que voulez-vous, les gens sont comme ça, si individualistes et grégaires cependant. On ne les refera pas, c'est sûr. Faut-il s'en accommoder ? À moins d'entrer dans un couvent, la réponse est oui. Alors, vivre avec eux, en conservant la restriction mentale de penser qu'on n'est pas tout à fait comme eux ?
Les gens... C'est dans leur bouche qu'on entend ces petites phrases toutes faites qui nous font sourire, parfois nous désoler, nous moquer souvent. Philippe Delerm a récolté les plus savoureuses : « Tu me donneras la recette », « T'inquiète ! », « C'est ni fait ni à faire ». Sous l'apparente banalité se cachent des vérités plus profondes qu'on ne croit. Les gens, c'est un peu nous aussi ? -
La foufoune est révolutionnaire, not so in love ces jours ci, étoile marine, au bois dormant. La foufoune est au doigt mouillé, ou du grand large, ou de la nuit rouge. Elle est amoureuse, mais voilà... Elle est des premiers temps.
Et si le sexe des femmes était à la fois l'origine du monde et son centre ? C'est explorant cette question que Léonora Miano conçoit les dix épisodes des Aventures de la foufoune, une série de monologues portés par l'expérience intime des femmes. On y découvre la véritable histoire des commencements du monde, des rites initiatiques, des tranches de vie réjouissantes ou cruelles, ayant toujours en leur coeur le sexe d'une femme.
Léonora Miano porte, avec rage, humour, insolence, dans une langue parfois crue, les voix de la liberté des femmes. Une exploration sensuelle, jubilatoire, subversive, troublante, qui donne à penser autant qu'à ressentir. Un ouvrage d'une étonnante beauté. -
Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l'époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l'un des hommes les plus connus de France.
Ça n'est pas ce qui s'est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s'est rencontrées, racontées, soutenues. On s'est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D. -
Il existe depuis toujours des Journaux de voyage, de rêve, de deuil, mais pas de nage. Pourtant, quoi de plus fragile et puissant, éphémère et total, sensuel et inspirant que le plaisir du bain ? En tenant le Journal de son été 2021 à Nice, Chantal Thomas innove, et poursuit l'entreprise paradoxale entamée avec Souvenirs de la marée basse, portrait de sa mère en nageuse : doter d'une mémoire ce qui, se traçant sur l'eau, se jouant dans un effet de lumière, est voué à l'effacement.
« Comme sont loin de moi par exemple les muscles de mes bras. » Cette phrase de Kafka, véritable fil conducteur, a été le déclic à partir duquel il lui a semblé essentiel, au sortir du confinement, de célébrer le chemin flottant d'un retour à soi, d'une harmonie retrouvée avec son corps et avec le monde. -
Que ce soit doux pour les vivants
Lydia Flem
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 13 Septembre 2024
- 9782021568516
« Il y a vingt ans, j'écrivais Comment j'ai vidé la maison de mes parents dans un mouvement d'urgence. J'avais besoin de trouver des mots pour raconter ce deuil concret, intime et déchirant, qui éveille tant de sentiments contradictoires, si souvent tus.
Que devient le deuil après le deuil ?
Aujourd'hui, vingt ans après, je me demande s'il ne règne pas un terrible silence social sur ce qui se poursuit tout au long de la vie en notre for intérieur. La société prescrit la nécessité de se détacher de la personne perdue, comme si tout le deuil se résumait à cette acceptation. Cette idée banale éclipse la part la plus fondamentale, la plus créatrice, la plus vivifiante du deuil : nouer des liens de continuité avec nos bien-aimés disparus, les garder vivants en nous, porteurs d'élans et de souffles nouveaux.
Ce deuil au long cours, ce deuil sans fin, nimbé de tendresse et d'émotions, on pourrait le nommer : le doux deuil. »
Lydia Flem -
Tombeaux : autobiographie de ma famille
Annette Wieviorka
- Seuil
- Fiction Et Cie
- 2 Septembre 2022
- 9782021478181
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
Dans un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépultures, l'historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : d'abord la difficile installation de ces immigrés, la pauvreté, les années politiques, l'engagement communiste ou socialiste, le rapport complexe à la religion et à la judéité, puis la guerre, les rafles, la fuite ou la déportation - Paris, Nice, la Suisse, Auschwitz - et enfin, pour certains, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame.
Tout l'art consiste ici à placer le lecteur à hauteur d'hommes et de femmes désireux de bonheur, de joie, de liberté, bientôt confrontés à l'impensable, à l'imprévisible, sans certitudes ni connaissances fiables au moment de faire des choix pourtant décisifs. C'est ainsi que des personnages très attachants et un monde disparu retrouvent vie, par la grâce d'une écriture sensible et précise. -
Traite du zen et de l'entretien des motocyclettes
Robert m. Pirsig
- Seuil
- Cadre Vert
- 1 Juin 1978
- 9782020048934
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Un desir demesure d'amitie
Hélène Giannecchini
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 30 Août 2024
- 9782021549768
Comment parler d'amitié, raconter cette autre famille que l'on dit choisie et qui permet d'inventer de nouvelles formes de vie ? La narratrice part à la recherche de son passé et explore la multiplicité des liens à l'oeuvre dans son existence.
Traversé de photographies inédites provenant d'archives queer, ce livre puissant et sensible est un roman de l'amitié, une tentative pour dire la puissance politique de ce sentiment et sa force de réinvention.
Un désir démesuré d'amitié interroge plus largement la question de la filiation : comment se composer une généalogie alternative, sauver de l'oubli les vies que la mémoire majoritaire dédaigne pour s'inscrire dans un récit non plus seulement intime mais collectif ? Car l'enquête menée ici est aussi destinée à d'autres : « Je me dis que quitte à s'inventer de nouvelles histoires de famille, autant les mettre en commun. » -
Les passeurs de livres de Daraya ; une bibliothèque secrète en Syrie
Delphine Minoui
- Seuil
- 19 Septembre 2017
- 9782021363029
De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d'explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d'exhumer des milliers d'ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.
Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd'hui d'étouffer. Ce récit, fruit d'une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.
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« Je n'ai pas l'impression d'avoir été enfant, adolescent, homme d'âge mur, puis vieux. Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d'âge mûr, et vieux. C'est sans doute un peu idiot. Mais ça change tout ».
Être riche, à chaque époque de notre existence, de tous les moments qu'on a vécus, qu'on vit, qu'on vivra encore : c'est cela, la vie en relief. Voir ses souvenirs et ses sensations non pas additionnés les uns aux autres, mais comme démultipliés, à l'infini. Vivre comme si c'était la première fois. Trouver de la beauté dans l'ordinaire des choses. Aimer vieillir, écouter le bruit du temps qui passe. Ce livre est un aboutissement : celui d'une carrière, celui d'une vie d'homme. Certainement un des plus grands livres de Philippe Delerm.
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L'espace de notre vie n'est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça se cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d'un endroit à l'autre, d'un espace à l'autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d'espace. Le problème n'est pas d'inventer l'espace, encore moins de le ré-inventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd'hui pour penser notre environnement...), mais de l'interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n'est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d'anesthésie.
C'est à partir de ces constatations élémentaires que s'est développé ce livre, journal d'un usager de l'espace.
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Un garçon comme vous et moi
Ivan Jablonka
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 7 Janvier 2021
- 9782021470079
De livre en livre, Ivan Jablonka ouvre des voies nouvelles. Avec une audace et une créativité peu communes, il invente ses sujets et ses formes. Après Laëtitia, après En camping-car, il explore sa « garçonnité » dans les années 1970-1980, s'interrogeant sur le « nous-garçons » et les frontières incertaines entre masculin et féminin.
De sa famille au service militaire en passant par l'école, il raconte sa formation au fil d'une enquête souvent poignante, parfois drôle - toujours passionnante - où beaucoup pourront se reconnaître. Car cette « autobiographie de genre » dévoile une intimité à la fois individuelle, sociale et politique : l'histoire d'une génération. Avec une honnêteté troublante, Ivan Jablonka analyse le « malaise dans le masculin » qui fut le sien, restituant le vif et l'éclat de l'enfance dans ses enthousiasmes, ses émois et ses peines.
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209 rue Saint-Maur, Paris Xe ; autobiographie d'un immeuble
Ruth Zylberman
- Seuil
- 2 Janvier 2020
- 9782021426243
Retraçant les vies passées et présentes des habitants d'un immeuble du Xe arrondissement de Paris, Ruth Zylberman livre un magnifique récit. Là se sont succédé, depuis les années 1850 jusqu'à nos jours, des générations d'enfants, d'artisans et d'ouvriers, d'immigrés de l'est ou du sud de l'Europe. Là se sont noués des amours, des amitiés, des tragédies. Là, l'ordinaire du quotidien a côtoyé l'extraordinaire du fait divers et des violences de l'Histoire. Ruth Zylberman propose une réflexion bouleversante sur les traces du passé, les lieux où se loge la mémoire et le lien invisible entre les vivants et les morts. Car cette autobiographie d'un immeuble est aussi une forme d'écriture de soi.
« Nous autres du 209, les pauvres, les morts et les vivants, les disparus et les revenants, nous autres les communards et les artisans, les résistants et les dénonciateurs, nous autres les jeunes filles amoureuses et femmes de mauvaise vie, nous autres les Kabyles et les Polonais, les Juifs, les Portugais et les Bretons, les Marocains et les Italiens, nous autres, Odette, Albert, Daniel, Henry, Charles et les autres.«Nous autres du 209», c'était la forte et fière affirmation d'une patrie imaginaire dont l'étendard serait ce toit de ciel découpé en carré au-dessus de la cour. »
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Avec Amazonia, Patrick Deville propose un somptueux carnaval littéraire dont le principe est une remontée de l'Amazone et la traversée du sous-continent latino-américain, partant de Belém sur l'Atlantique pour aboutir à Santa Elena sur le Pacifique, en ayant franchi la cordillère des Andes. On découvre Santarém, le rio Negro, Manaus, Iquitos, Guayaquil, on finit même aux Galápagos, plausible havre de paix dans un monde devenu à nouveau fou, et qui pousse les feux de son extinction.
Le roman remonte jusqu'aux premières intrusions européennes, dans la quête d'or et de richesses, selon une géographie encore vierge, pleine de légendes et de surprises. Plus tard, les explorateurs établiront des cartes, mettront un peu d'ordre dans le labyrinthe de fleuves et affluents. Des industriels viendront exploiter le caoutchouc, faisant fortune et faillite, le monde va vite. Dans ce paysage luxuriant qui porte à la démesure, certains se forgent un destin : Aguirre, Fitzgerald devenu Fitzcarrald, Darwin, Humboldt, Bolívar.
Ce voyage entrepris par un père avec son fils de vingt-neuf ans dans l'histoire et le territoire de l'Amazonie est aussi l'occasion d'éprouver le dérèglement du climat et ses conséquences catastrophiques.
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En jouant, en écrivant : Molière & Cie
Denis Podalydès
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 6 Octobre 2023
- 9782021538793
« Le quatre centième anniversaire de la mort de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière ».
Denis Podalydès -
La Grande Conspiration affective
Romain Noël
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 11 Octobre 2024
- 9782021567427
La Grande Conspiration Affective part d'un double effondrement, personnel (une rupture amoureuse) et collectif (la crise écologique). Le livre propose un dispositif littéraire pour « en sortir » : le narrateur enquête sur les méthodes et travaux d'artistes contemporains, il convoque lectures et réflexions afin de reprendre pied. Au fil de ses rencontres, il entend parler d'un manuscrit perdu et d'un groupe mystérieux, la Grande Conspiration Affective, une société secrète qui l'intrigue tout autant qu'elle l'attire.
La GCA rend leur pouvoir aux larmes et à la sensibilité contre un système qui ne valorise que la force et l'exploitation. Elle propose une manière alternative d'habiter le monde, soucieuse de la planète et de toutes celles et ceux qui l'animent : plantes, bêtes et entités terrestres, mais aussi ancêtres, fantômes et corps interstellaires.
En quoi l'art et la littérature permettent-ils de résister au désastre annoncé ? Appel à renouer avec le vivant, avec nos affects et émotions, ce thriller théorique articule une première partie réflexive à une seconde partie constituée de 222 fragments narratifs numérotés. On peut opter pour un parcours linéaire comme pour une lecture plus vagabonde, en choisissant l'une des bifurcations possibles suggérées à la fin de chaque fragment.
Le désir de vivre, écrire et lire autrement est au coeur de ce roman d'aventure, d'une originalité renversante. -
C'est un lac au Canada où, le matin, seules les femmes ont le droit de se baigner. A la faveur de ce rituel, le temps d'un été inoubliable, l'auteure renoue avec une féminité jusqu'ici contrariée.
Est-ce la beauté réparatrice de la nature ? Le lien avec ces femmes bavardant sur les rochers ? Tout ce qui lui faisait fait peur - partager un repas avec des inconnus, nager la tête sous l'eau, dire les choses et mener sa vie - semble désormais possible.
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Vous montez un col, traversez une forêt, longez une rivière. Au fond de la vallée, les restes d'un village, des blocs de pierre brisés, presque rien : ci-gît Chaudun, village maudit qui fut vendu en 1895 par ses habitants à l'administration des Eaux et Forêts. Trop d'hommes et de femmes, trop de bêtes à nourrir. Au fil des ans, la plupart des bois ont disparu, ravagés par des coupes excessives. La vallée est exsangue, les pâturages inexploitables. Comme un torrent en crue, le récit de Luc Bronner charrie et recompose toutes les traces du passage des hommes et des femmes dans leur intimité et jusqu'à leur fuite inéluctable.
Évocation poétique, érudite et charnelle des paysages alpins, de leur beauté et de leur cruauté, ce livre est le récit minutieux d'un désastre écologique et humain et, in fine, d'une résurrection : aujourd'hui, Chaudun est le coeur d'un espace ensauvagé, l'une des plus somptueuses vallées d'Europe où l'animal a remplacé l'homme. La quête s'achève sur un éblouissement : « Il faudrait raconter la jouissance des botanistes dans ces lieux abandonnés par l'homme depuis plus d'un siècle. Cette étrange sensation de vertige face à la beauté infinie. Je me berce de cette opulence, de cette orgie du végétal qui déborde de toutes parts, à toutes les heures du jour et de la nuit. »
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J'avais pensé, logiquement, dédier ces pages à la mémoire de mes parents - de mon père, surtout, l'auteur de la plupart des photos, qui sont la base et la raison d'être de ce livre.
Curieusement, je n'en ai pas envie. Leur dédier ce livre me semble une coquetterie inutile et fausse. Je n'ai jamais déposé une fleur sur leur tombe, ni même remis les pieds dans le cimetière où ils sont enterrés. Sans doute parce que obscurément je leur en veux d'avoir disparu si jeunes, si beaux, sans l'excuse de la maladie, sans même l'avoir voulu, quasiment par inadvertance. C'est impardonnable.
Mon père fit ces photos. Je les trouve belles. Il avait, je crois, beaucoup de talent. J'avais depuis des années l'envie de les montrer. Parallèlement, montait en moi la sourde envie d'écrire, sans avoir recours au masque de la fiction, sur mon enfance coupée en deux. Ces deux envies se sont tout naturellement rejointes et justifiées l'une l'autre.
Ces photos sont beaucoup plus pour moi que de belles images, elles me tiennent lieu de mémoire. J'ai le sentiment que ma vie a commencé le jour de leur mort - il ne me reste rien d'avant, d'eux, que ces images en noir et blanc.
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" L'Abeille ", c'est un remorqueur de haute mer, un des plus puissants de la planète, en " station " à Brest.
Ouessant, c'est le cap Horn de l'Europe, le pays des vents furieux, des courants sauvages, des crocs sous-marins.
" L'Abeille " garde Ouessant comme on garde un trésor ou un stock de nitroglycérine. 24 heures par jour, 365 jours par an, elle est prête à appareiller pour éviter que le sang et le pétrole ne salissent les rivages les plus dangereux de l'autoroute maritime la plus fréquentée de notre monde.
Absolument par tous les temps.
Durant une année, Hervé Hamon a partagé, à leur bord, l'existence des chasseurs de tempêtes. Il raconte ici le métier de ces marins. Il raconte les nuits à la passerelle par force 12, et le travail des matelots, sur le pont, sous les déferlantes, pour passer la remorque aux navires en détresse.
Et l'attente, aussi.
Il a su concilier le regard attentif du témoin avec un talent d'exceptionnel raconteur d'histoire.
Une histoire de vie et de tumulte, de liberté et de contrainte, où l'ordinaire et l'extraordinaire sont mêlés. Une histoire généreuse et une question : pourquoi des hommes acceptent-ils de risquer leur vie afin que d'autres hommes ne meurent pas ?.
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Je me souviens... De la foulée de Perec (et autres madeleines sportives)
Collectif
- Seuil
- 19 Janvier 2024
- 9782021534801
À la manière de Georges Perec, les vingt-sept auteurs réunis dans cette équipe sportive débutent chacun leur texte par un 'Je me souviens'.
De Christine Caron dite Kiki Caron à Guy Drut et ses haies enjambées ; des reportages d'Antoine Blondin à l'exploit d'Alain Mimoun ; de Dick Fosbury, et de son saut révolutionnaire au géant Mohamed Ali ; de 1996 et de la ville de Coca-Cola à la foulée merveilleuse de Marie-José Pérec sur 200 et 400 mètres ; du drame de Munich à la note 10 de Nadia Comaneci ; de Hans-Gunnar Liljenwall, le pentathlonien tricheur à de Michael Jordan et sa Dream Team ; de Mark Spitz et de la nage papillon au visage d'Hassiba Boulmerka.
Je me souviens, ou quand le sport et la littérature revisitent nos souvenirs d'enfance. -
De quoi est-on le nom ? De quoi est-on fait ? Donatien Grau, grand érudit et figure emblématique du monde de l'art, de la mode et de la littérature, dresse par touches successives un autoportrait constitué par des souvenirs personnels, familiaux, mais surtout par les hommes et femmes qu'il a connus, croisés, fréquentés, qu'il admire, et qui lui renvoient les facettes de ce qu'il est, ou qu'il est devenu progressivement.
Un livre généreux, fait d'exercices d'admiration, où l'on s'amuse à deviner et à reconnaître les personnalités, dont certaines très connues (David Hockney, Marc Fumaroli, George Steiner) mais jamais nommées. Ces portraits sont aussi une fresque de l'époque contemporaine, où le génie dialogue souvent avec la vanité, et où le temps est un sable fin qui échappe à qui veut en faire provision dans ses mains.
Dès lors, le livre est une grande plaque de marbre où vient se graver tout un monde dont on veut garder trace, pour transmettre les battements du coeur.
Un autoportrait mené tambour battant.