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Unicite Francois Mocaer
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« Ça prévient pas quand ça arrive, ça vient de loin. Ça s'est traîné de rive en rive, la gueule en coin. Et puis, un matin au réveil, c'est presque rien, mais c'est là ça vous ensommeille au creux de reins. Le mal de vivre. Le mal de vivre ! ». Comme des larmes aux paupières au jour qui meurt, au jour qui vient, la longue dame brune aux yeux en amande. La longue ténébreuse entonnant, comme une berceuse, son mal de vivre au fil de mes nuits. La gueule en dérive de coin en coin qu'il faut bien vivre, vaille que vivre. Emmitouflé jusqu'au col dans ce long manteau de tristesse et de mélancolie, mon mal de vivre comme un cancer intérieur. Virgule, point-virgule, point, comme les étapes d'une lente agonie. Où sont-ils donc passés tous ceux qui n'en sont pas revenus du mal de vivre. Au fil de mes respirations, tout seul dans le silence d'une nuit discontinue, virgule, point-virgule, point, comme les stigmates d'un vide qui n'en finit plus. »
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J'ai tenu à tricoter avec mes souvenirs marseillais les deux textes qui suivent dans leur intégralité en les laissant intacts. Ils décrivent deux détenues que j'ai connues à la même période lors de mon incarcération en 2013-2014 à Fleury-Mérogis, dans le 91. Thérèse a vécu son corps comme entièrement aliéné à la cour de promenade, à sa cellule, au petit espace des parloirs, aux contingences. Elle en est morte. Tandis que Sana a déréalisé et réinventé son corps, elle a ainsi agrandi la cour de promenade, sa cellule, le petit espace des parloirs, et les contingences, elle a survécu. Tout corps est imaginaire, quand il est enfermé, quand il jouit, quand il meurt. Et surtout quand il se regarde dans le miroir. J'ai dû quitter la ville sans corps - Paris - et rejoindre la ville orga-nique - Marseille - pour enfin accepter que mes écrits, Thérèse est décédée et Sana ou le Corps incarcéré deux fois, soient incarnés par deux lectrices dans le cadre d'Une semaine, un auteur, consacrée à mon travail et organisée par Peuple et culture Marseille sur la langue des minoré.e.s.
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La tulipe rouge
Paule-Marie Duquesnoy, Jan laurens Siesling
- Unicite Francois Mocaer
- 20 Avril 2017
- 9782373551129
Nous connaissons Paule Marie Duquesnoy pour sa poé-sie. C'est une voix unique, la sienne, dans le paysage fran-çais. Je devrais dire, ici, dans le jardin français, tant il est vrai que l'idée du jardin convient à sa poésie (à toute poésie peut-être ?). Mais dans le recueil que voici, elle prend le large, elle laisse ses arbres et ses buissons en attente, ses massifs de fleurs préférées et les plates-bandes, et elle se lance dans les grands paysages. Qu'elle parcourt à Grande Vitesse pour aller dans les grandes villes (les jardins d'hommes ?). Elle abandonne un instant la botanique et s'adonne à l'art. Quel nom trouver pour ces essais (exer-cices ?), pour cette approche originale du monde de l'art ? Pages d'un journal ? Journal de voyage ? Notes d'un pro-meneur, bloc-notes d'un visiteur d'art ? Commentaires d'une dilettante ? Poétique de la pérégrination moderne ? En feuilletant ces proses enjouées on n'échappera pas à se poser la question : avec quoi les comparer, avec quel format classique ? Car tout cela y figure, et plus ! Extrait de la préface de Jan Laurens Siesling
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Fascinée par la mythique route de la soie, Yanna entreprend de cheminer sur les traces des nomades d'antan, à travers l'Asie centrale, de la Turquie à la Chine. Inspirée par ces destinations improbables, que les marchands et les pèlerins des siècles passés décidèrent d'atteindre contre vents et marées, la voyageuse empruntera cette même route, vieille de plusieurs millénaires. En nomade, elle traverse les monts et les vallées d'Anatolie, les montagnes du Caucase de Géorgie, les plaines tourmentées d'Arménie, les déserts et les royaumes d'Iran, les steppes et les cités ouzbèkes, les immensités kazakhes, les reliefs vertigineux kirghizes, les plateaux inaccessibles du Pamir tadjik, pour rejoindre à travers les oasis de la Chine la fameuse cité de Xi'an, là où jadis la route s'achevait. Mais bien au-delà du désir de cheminer sur cette route empruntée à l'infini, l'écrivaine se plaît à entrevoir, à travers la beauté des cultures rencontrées, un brin de sacré, des bribes d'éternité. Cette route de la soie devient alors son chemin intérieur, sa quête de soi ! Pour rendre grâce à la richesse des ethnies des contrées traversées, et en hommage aux innombrables voyageurs qui sillonnèrent cette route onirique, la poétesse du monde donne la parole aux artistes rencontrés en chemin. Nos âmes nomades est le fruit de ces rencontres, mais aussi le récit d'extraordinaires tribulations dans des régions isolées aux confins de la planète, où aventures de voyage, rites, légendes et partages de coeur se mêlent en un foisonnent sensible et poétique.
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C'est le récit de l'aventure, car il s'agit bien d'une aventure, d'un presque octogénaire, dont le passé - il a, il y a longtemps, passé deux ans en Afghanistan - ressurgit à l'occasion d'une rencontre avec un jeune demandeur d'asile afghan. De cette première rencontre, naît le besoin pour lui de consacrer son temps à l'accueil et à l'accompagnement de ces jeunes dans l'apprentissage du français et les méandres compliquées de la procédure d'asile. Le vieil homme vous relate ainsi sa découverte d'hommes, Afghans ou Africains, qui ont dû fuir leur pays pour échapper à la guerre ou à ses conséquences. Il vous fait participer à son expérience d'un univers nouveau pour lui, d'un milieu où aidants et aidés se découvrent et vivent une réelle solidarité. Ce récit, c'est aussi l'occasion pour le lecteur de comprendre - ou du moins d'essayer - la complexité du processus qui conduit le demandeur d'asile au statut de réfugié, ... ou au refus de celui-ci.
Ange ou démon reviens mon frère Tu peux gagner et faire carrière Dans la grande administration Du ciel qui pleure sur le béton.
Derrière les barreaux du langage L'ange devient un homme-gage Un simple otage Du combat entre les nations.
C'est ça la manifestation Des sans-papiers, des sans-voyages Des sans-amours, des tout-partages Des coeurs fêlés, des prix citron Des nouveaux anges du nouvel âge des exclus, ces nouveaux rois mages à l'envers qui s'en repartiront sans or, sans myrrhe, mais plein de rage contre notre pays de prison.
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« C'était juste avant que la pluie n'éclate, elle marchait le long des pla-tanes et pensait à l'inquiétante couleur des nuages. Ils ne disaient rien sur l'imminence de la pluie, ni sur la violence avec laquelle les gouttes allaient se précipiter vers le sol. Elle hâta son pas pour arriver au rendez-vous avant que le ciel ne se rompe, quand soudain un coup de vent sou-leva la poussière et les premières gouttes se mirent à tomber avec rage. Elle semblait paniquée, il lui fallait s'abriter dans un bar, être inévita-blement en retard, attendre que l'averse passe, regarder dehors l'assaut de l'eau, comme elle se saisissait de la rue, ruisselante bientôt, et les piétons désemparés sortant leurs parapluies ou courant vers l'abri le plus proche, tout d'un coup ils perdaient l'assurance dans les chaussures ra pidement trempées... » « Et les nuages se sont à nouveau rassemblés. Le ciel n'est pas mena-çant, seulement gris, la journée opaque prend une allure de vacances. Elle voudrait dire au revoir à cette fiction, déserter les pages, mais il y a encore quelque chose d'indéfinissable qui la retient, peut-être que cette fin nécessite d'elle encore un peu de patience, une confidence inattendue ou une résolution de deus ex machina, qui pourrait enfin poser le point final à son errance à travers ces pages qui ne veulent pas dire, hormis les observations météorologiques quotidiennes et l'anecdote de sa vie, de choses prodigieuses... »
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La maison de la fontaine
Laure Catusse
- Unicite Francois Mocaer
- Le Metteur En Signe
- 14 Juillet 2022
- 9782373557602
Je venais de cette terre aux horizons barrés, prise dans la masse compacte des continents et la mélancolie des arrière-pays. J'étais partie au loin. J'avais fui le fardeau de l'origine pour aller vers l'horizon. J'avais trahi les miens, décrétant que je ne ferais pas famille et ne vieillirais pas. Dans ce récit à la première personne, ancré au coeur du Péri-gord noir, la narratrice endeuillée interroge inlassablement les lieux et les noms de son arrière-pays intime, comme s'il y avait là quelque chose à épuiser, comme s'il fallait redoubler la perte pour tenter de la conjurer. Laure Catusse énonce la trace comme une ultime solitude à accomplir et nous en donne un climat. A travers La maison de la fontaine, on sonde l'un après l'autre ses souvenirs, ils deviennent de si fertiles augures.
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Hôtel des Gaules (face à la gare du Nord) récits d'un réceptionniste
Patrice Mosca, Marcel Bagnole
- Unicite Francois Mocaer
- 11 Décembre 2017
- 9782373551648
Un hôtel en face de la gare du Nord accueille les êtres les plus étranges de la France et d'ailleurs, à la dérive entre Paris et le reste du monde. Dans ce sas de la capitale, les histoires les plus ahurissantes se déroulent jour après jour, mois après mois, année après année : une arrestation de trafiquants d'armes, un porc pensionnaire puis otage de l'hôtel, un sort qui se retourne contre ses auteurs, une nonagénaire qui fugue au casino d'Enghien, des descentes de braqueurs et de casseurs, une escroquerie internationale menée depuis la réception de l'hôtel, l'intervention d'un gang de nains... Au milieu de cette jungle en folie, l'hôtel des Gaules, en perpétuels travaux, doit faire face à des tracasseries administratives difficiles à expliquer. Pourquoi les services d'hygiène de la Ville veulent-ils en obtenir la fermeture ? Lettre de menaces, coups de fil anonymes, mort d'homme... Faut-il voir un complot derrière tous ces événements que rien ne relie en apparence ? Patrice Mosca et Marcel Bagnole retracent ici la chronique, largement authentique, d'un hôtel de gare parisien où se concentrent nombre des maux de notre société. Sur le fond d'une intrigue policière bien actuelle, il en résulte des épisodes parfois sombres, souvent drôles. Le réceptionniste traverse toutes ces péripéties avec étonnement, avec amusement, avec dégoût parfois... tant et si bien qu'il a pris le parti d'afficher, quoi qu'il arrive, un sourire aussi béat que niais.
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Les prophéties du tigre blanc
Marie-Louis Questin
- Unicite Francois Mocaer
- 15 Janvier 2018
- 9782373551730
Les Prophéties du Tigre blanc est un livre inclassable qui déjoue les schémas habituels du récit ou du journal intime. C'est un voyage initiatique peu ordinaire, une exploration minutieuse du labyrinthe spirituel, un exercice de haute voltige et de spéléologie mentale écrit dans un style tantôt baroque, tantôt réaliste ou lyrique. Ce récit insolite permet de mieux comprendre les essais antérieurs de l'auteur sur la magie, le chamanisme ou les vampires. De même qu'il prolonge une oeuvre poétique originale ponctuée de références au cinéma, à la peinture et à la danse. C'est aussi une méditation nostalgique et philosophique sur le temps qui passe, la recherche de l'éveil, la quête incessante de l'immortalité.
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Ah ! Si les chats pouvaient parler ! Cookie pourrait raconter ce qui lui est arrivé depuis sa disparition, le 7 mars 2013, à Grasse. Pour des raisons professionnelles, son contrat terminé, sa maîtresse rentre chez elle en Normandie, dans le Pays d'Auge. C'est le début d'une histoire, l'histoire d'un lien, d'un amour sans bornes.
Plus tard, les médias s'emparent de cette histoire et c'est le buzz ! L'histoire déborde. Des courriers d'auditeurs émus arrivent de toutes parts, par téléphone, par la poste, par mail. La télé, même la télé, s'intéresse à l'histoire.
Incroyable ! Les incrédules resteront incrédules. Le merveilleux se manifeste à ceux qui gardent un coeur d'enfant. Les grandes personnes fabriquent des contes pour les enfants ? Oui ! Pourtant, parfois, c'est la vie elle-même qui les écrit.
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Plus de blagues que de mal
Christianne Peugeot
- Unicite Francois Mocaer
- 25 Janvier 2019
- 9782373552768
Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? (Serge Gainsbourg) Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie entière à croire qu'il est stupide. (Einstein) C'est une erreur de croire qu'une femme ne peut garder un secret. Elles le peuvent, mais elles s'y mettent à plusieurs ! (Sacha Guitry) Converge : la seule union possible tolérée par l'église. Confesses : accepté par le pape... c'était Innocent II. (Christiane Peugeot) Si n'avoir que des qualités est un défaut, n'avoir que des défauts n'est quand même pas une qualité ! (Christiane Peugeot) Bouddha n'a pas de fils. Allah non plus. Il n'y a que chez nous que Dieu a de la famille. L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau. (Alexandre Vialatte) Je ne sais pas si Dieu existe, mais s'il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse ! (Woody Allen)
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à même les pierres et la cendre ; manière de récit
Jean-Emmanuel Skovron
- Unicite Francois Mocaer
- 14 Octobre 2019
- 9782373553475
« Ce n'est pas un roman ; c'est certain. Une nouvelle ? Pas plus. Juste une manière de récit. Des mots venus du silence. Si vous les trouviez poétiques, un peu, j'en serais flatté. Mais il n'y a aucune obligation. » Extrait de l'avant-propos de l'auteur .
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« Encore pétri de rêves récurrents d'adolescent, j'étais dans l'attente du retour dans ce monde premier, essentiel. Ce retour à Biskra, au risque de m'y perdre. Biskra, trop longtemps immensément silencieuse, comme en errance dans mes pensées désolées. Ce retour, avec cet appétit apeuré, menacé par les ombres bleues d'un au-delà redouté, et les pensées fragiles, flétries, d'une histoire mythifiée par les doutes et les années .Comme figées dans un moment d'éternité suspendue. Plus de cinquante ans après le départ et à l'instant du retour j'étais dans la poétique de l'incertitude et des larmes usées de silence et de ruades émotionnelles mal comprises. Je me trouvais dans la variabilité des sautes du temps à la fois présent et rêvé, face à un retour transcendé en évidences bouleversantes, en réponses intimes aux grimaces de la vie. Me voici revenu de tous mes combats contre les vides, les murmures oubliés jusqu'au silence. » Extrait du livre Né le 24 juin 1946 à Biskra en Algérie. Arrivé en France en 1962. Etude de la photographie.Réalisation de deux courts-métrages. Artiste peintre depuis 1980.
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Muriel a toujours entretenu une relation difficile avec sa mère. Elle l'enjoint d'écouter, et comme si elle craignait de devoir la convaincre pour ce faire, elle ajoute en soulignant « parce que », que « la beauté et la force existent », souligne encore le mot « sublimes » plus loin, comme pour lui expliquer que c'est le sublime qui fait tout ça être beau et fort, avant de revenir sur les « cheveux blancs » qu'elle associe à l'accouchement de son nouveau roman. Or Muriel, fille unique, a su de la bouche de sa mère que cette dernière avait accouché sous anesthésie générale de peur de sentir la douleur. Le titre, La Nativité à l'étoile, en dit long. Muriel n'accouchait pas sans douleur de ses enfants, ses livres, car le sublime, aussi beau et fort qu'il soit, n'est pas un accouchement sans douleur. Muriel, en accompagnant Raphaël dans sa souffrance intérieure, souffre avec lui. Elle se demande elle aussi si elle est indispensable et ce que signifie cet « indispensable ». C'est une question douloureuse et inhérente à toute personne qui risque un enjeu dans sa vie. Edward Bond dit à ses acteurs qu'ils doivent tous se demander chaque jour : « Pourquoi est-ce que je veux être acteur ? ». C'est une interrogation qui s'assimile à celle de Raphaël dans ce roman qui « avait la confuse et dérangeante certitude qu'à elle, il aurait pu l'être » (indispensable). Peut-on être un acteur sans répondre à la question « pourquoi est-ce que je veux être acteur ? », sans trouver dans sa valeur personnelle d'acteur une raison indispensable pour poursuivre dans cette voie ? Je ne crois pas. C'est pourquoi la question que soulève ici Muriel Cerf est extrêmement pertinente. Il faut bien avoir la foi à un moment donné en un acte pour oser le fonder, parce que si quelqu'un d'autre peut le faire aussi bien, voire mieux que moi, alors pourquoi est-ce que je me fatiguerais à risquer un tel enjeu ?
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Après une enfance solitaire passée loin de ses parents qui l'ont placée chez des nourrices et en pension, l'héroïne se lance dans une quête éperdue d'aventures et de découverte, ne trouvant son équilibre que dans le mouvement. Une « road-story » effrénée qui emmène le lecteur aux quatre coins du monde et lui fait rencontrer toutes sortes de personnages passionnants ou attachants, de Henry Miller à Harry, l'épicier ambulant écossais grand conteur d'histoires de fantômes. Un récit autobiographique mené tambour battant qui ne tombe jamais dans la complaisance -journalisme oblige - mais nous presse sans cesse de regarder au-delà de la ligne d'horizon. Fuite ou quête initiatique ? Malgré le caractère unique de son histoire personnelle, à la fois riche et douloureuse, Ariel Marinie est typiquement un témoin de son temps, caractéristique d'une certaine jeunesse des années soixante à quatre-vingt qui cherchait à plier la réalité à ses rêves et « faisait la route », ivre de liberté dans une société occidentale où tout était encore possible, où l'on pouvait prendre tous les risques, sûr de toujours retomber sur ses pieds.
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À présent. Tu respires profondément. Tu parais endormie. Tu as tout entendu. Tes mains se sont détendues. Les pompiers sont là. Ils t'embarquent. Tu es hors de danger. Tu as vu. Tout vu et compris. Celle qui écoute entend. La voix de la tisserande est vivante. Tu seras plus douce et vigilante, à la fois. Tu ne déposeras pas plainte, la vieille Berna-dette, la nuit même, partira sans laisser d'adresse. Voûtée. Accablée. Se cacher. Le Tonneau roule vers la mer. Au loin. Il devient un petit point à l'horizon. Le petit point noir d'une question enfin résolue. Voir mieux. Aimer mieux. Mieux pardonner. Avancer. Tu as tout entendu. Perçu. La Paix froufroute dans chacune des plumes des oiseaux de vérité qui veillent sur l'aventure humaine. Tu ju-biles. Ton coeur dilaté est partant, battant. Tu recouvres tes esprits : avec Camille et Jason, Henri, vous irez, dès que tu auras retrouvé tes forces, rendre visite à Fadma, au grand pin sur lequel vivent les oiseaux de la tisserande. Les remercier pour leurs chants. Un dernier pour la route?? Les fées sont comme des fleurs, Mélissa Da Silva, leur haleine est par-fumée. Toujours. Respire.
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Notes de ma grange : des montagnes et des bois
Michel Jourdan
- Unicite Francois Mocaer
- 31 Mars 2022
- 9782373556926
De ces dix ans de vie dans une grange des Pyrénées ariégeoises, je ne regrette rien, au contraire j'ai plutôt la nostalgie de ces dix ans, de 1973 à 1983, et d'avoir pu vivre avec le Tao, en autonomie à 50 % : énergie du bois mort et du feu, cueillettes de fruits sauvages (surtout myrtilles et framboises) et de champignons, nourriture de jardins et fromage de chèvre six mois par an - sans oublier les châtaignes sauvages et le pain cuit chaque jour. (Le confinement de la pandémie montre qu'une vie écologique et plus calme est possible !) Puisque le socialisme était impossible dans ces villes et ces sociétés (communistes et capitalistes), nous avons pu croire, dans les années 70, au « socialisme ici et maintenant » dans les montagnes désertées et quitter la ville pour cela, vers l'Ariège, mais aussi les Cévennes, la Lozère, l'Aveyron, l'Aude... Méditer était le guide. La montagne était le « maître ». Faire sa maison et cuire son pain semblait être le plus important, comme les poètes chinois et japonais des siècles passés - cela a continué ailleurs : Luberon, Drôme et Hérault (voir La Maison sur la montagne, éditions Le Relié Poche) et dans les îles grecques...