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Karthala
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La résurrection ; mythe ou réalité ?
John shelby Spong
- Karthala
- Sens & Conscience
- 1 Mars 2016
- 9782811115999
Les plus anciens textes chrétiens du Nouveau Testament l'attestent : Jésus de Nazareth est mort abandonné par ses disciples. Jugé coupable par l'autorité romaine, à l'incitation des responsables religieux juifs, il a été exécuté comme un criminel de droit commun. Son corps a très probablement été jeté dans une fosse commune, comme il était d'usage pour les condamnés. Les quatre évangiles situent sa mort aux alentours de la Pâque juive. Que s'est-il passé ensuite, au tournant des années trente de notre ère, pour que ses premiers disciples en viennent à parler de lui comme du Seigneur ressuscité ?
La résurrection de Jésus se trouve au fondement même du christianisme. C'est cette expérience appelée « Pâques » qui a propulsé le mouvement chrétien dans l'histoire. John S. Spong tente donc, dans ce livre, de reconstruire le moment de cette expérience qui a transformé des disciples effondrés en intrépides témoins. Fidèle à sa méthode, l'auteur rappelle qu'il ne faut pas chercher de biographie historique dans les évangiles. Les textes qu'on y trouve ont été mis par écrit plusieurs dizaines d'années après la mort de Jésus.
Une des originalités du présent ouvrage est de nous rappeler l'importance du midrash, cette façon juive de comprendre le présent à la lumière des textes anciens de la Bible. Ainsi, les images de la Victime expiatoire, du Serviteur souffrant et du Fils de l'homme, appliquées à Jésus par les premiers chrétiens, sont-elles incompréhensibles sans le recours aux textes de l'Ancien Testament. En s'éloignant de ses racines juives - et ce dès le IIe siècle - le christianisme a rapidement perdu le sens de ses textes sacrés auxquels il a alors attribué une valeur littérale parfois extravagante.
Est-il encore possible d'entrer dans l'expérience pascale au XXIe siècle ? Spong en est persuadé et il nous emmène au tréfonds des textes bibliques pour retrouver l'expérience spirituelle des disciples, affirmant que Jésus est vivant. J. Spong écrit lui-même : « J'invite mes lecteurs à mettre de côté toutes leurs assurances religieuses et à pénétrer avec moi dans cette aventure qui tiendra un peu du roman policier quand nous explorerons la tradition midrashique qui nous conduit au coeur de Pâques ».
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Le courage de douter et la force de croire : Itinéraire spirituel d'une femme libre
Odile Ponton
- Karthala
- Sens & Conscience
- 25 Janvier 2024
- 9782384091409
Ce livre est l'aboutissement d'une évolution intellectuelle et spirituelle. Pendant très longtemps, j'ai fait taire les interrogations que suscitaient en moi l'interprétation des textes et la pertinence de certains dogmes. Le message évangélique de fraternité universelle remplissait ma vie et je faisais confiance à deux millénaires de réflexion théologique...
Mais mon activité d'animatrice de groupes bibliques a mis fin à cette sorte de naïveté et à mon insouciance. J'ai compris que j'avais commencé par reproduire la lecture littérale toujours pratiquée dans les homélies, la catéchèse et même à la Faculté de théologie où je suivais des cours ».
C'est ainsi que commence ce livre, en partie autobiographique, d'une catholique française confrontée à la crise des expressions traditionnelles de la foi. C'est la lecture historique et critique de la Bible juive et chrétienne qui lui a permis d'opérer un décapage de ses anciennes croyances. Une lecture qu'elle a appliquée aussi à l'étude des dogmes. Mais c'est également la culture laïque qui l'a très tôt habitée dans sa vie familiale et professionnelle.
En croyante devenue enfin libre, Odile Ponton explore les voies d'une foi nouvelle, revisite le message de Jésus de Nazareth, propose une autre approche de la résurrection et de la prière. Elle s'appuie sur une représentation de Dieu au-delà des images théistes d'un être tout-puissant, régentant la vie des humains. Un Dieu source de vie et d'amour, qui habite le monde et la profondeur de notre conscience. Son ouvrage intéressera les chrétiens qui doutent et cherchent à emprunter de nouveaux chemins.
Odile Ponton, agrégée de grammaire, a enseigné les lettres classiques à Saint-Chamond. Aujourd'hui à la retraite, elle fait partie de l'association Croyants en liberté 42 et de l'équipe Pour un christianisme d'avenir, à l'intérieur de la Fédération des « réseaux du Parvis ». Elle vient renforcer le groupe des femmes théologiennes dont notre société et l'Église catholique ont aujourd'hui un grand besoin. -
L'évêque qui refusait le cléricalisme ; cinq années avec Léonidas Proaño chez les Indiens d'Equateur
Jacques Tribout
- Karthala
- Signes Des Temps
- 28 Novembre 2018
- 9782811125660
A 29 ans, Jacques Tribout interrompt une belle carrière dans l'industrie pour se mettre pendant cinq ans au service des Indiens en Équateur (d'octobre 1981 à novembre 1986). Il va le faire sous la houlette de Léonidas Proaño (1920-1988), évêque de Riobamba de 1954 à 1985. À travers sa découverte de la réalité du pays et son propre partage de la vie des habitants, l'auteur nous présente « l'évêque des Indiens », qui choisit d'être pauvre parmi les pauvres. Emprisonné sous la dictature militaire et dénoncé aux instances romaines qui déclencheront contre lui une enquête pour juger de la manière apparemment non orthodoxe de gérer son diocèse, il est celui qui, sous l'impulsion du Concile Vatican II, a inventé une nouvelle façon d'être Église. Pour Mgr Proaño c'est en libérant l'Église du cléricalisme qu'elle peut à son tour devenir libératrice.
Le diocèse de Riobamba devient un laboratoire de la théologie de la libération, de l'option préférentielle pour les pauvres, des communautés ecclésiales de base. Jacques Tribout, ou plutôt Santiago comme il est connu là-bas, raconte son insertion dans ce formidable mouvement qui a permis aux Indiens de sortir du servage. Les équipes de l'évêque libèrent la Parole, et la Parole libère un peuple opprimé. L'Église elle-même est secouée par le mouvement qu'elle a fait naître.
À la suite de Mgr Proaño, mais à bien moindre conséquence, cela vaudra aussi à Jacques Tribout de devenir suspect aux yeux de la police, au point qu'il préfèrera, profitant d'une opportunité, quitter l'Équateur à bord d'un bananier, évitant ainsi la police des frontières de l'aéroport international de Quito.
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Vivre à la Jésus ; chemin de spiritualité missionnaire
Jacques Leclerc du sablon
- Karthala
- Signes Des Temps
- 29 Septembre 2015
- 9782811114978
Jacques Leclerc du Sablon, prêtre de la Mission de France, est aussi agronome. Comme beaucoup de membres de sa communauté, il a exercé son métier une grande partie de sa vie, en particulier auprès des paysans de Tanzanie avec qui il a poussé la charrue, puis pendant de longues années en Chine à partir de 1989. Il vit aujourd'hui à Manille, accueilli par le cardinal Tagle, archevêque de cette ville qui compte de nombreux Chinois parmi sa population. Inspirées de ses quarante années de vie missionnaire, les pages de son nouvel ouvrage nous livrent les tenants spirituels de la « mission vécue comme dialogue ». L'esprit et la culture du dialogue, écrit l'auteur, « demandent une chose inouïe que j'ai apprise tout au long des années de mon chemin chinois. Cet inouï, c'est l'inversion missionnaire. La mission demande des êtres de don et non de conquête ». Comme d'aucuns vivent à la Bouddha, à la Confucius ou suivent la voie du taoïsme, Jacques Leclerc, lui, nous invite à « vivre à la Jésus », cette figure exceptionnelle qui est à la source de la tradition judéo-chrétienne telle qu'elle transparaît à la lecture des évangiles ou à partir de témoins comme Charles de Foucauld, Etty Hillesum ou Christian de Chergé. Un Jésus qui a fait de la rencontre des autres le chemin de la vérité, de la vie et du bonheur, et qui nous a transmis une nouvelle image et une nouvelle connaissance de Dieu. Jacques Leclerc le dit avec toute la force et la richesse de son expérience et avec des mots empruntés à sa tradition catholique.
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Femmes en chemin avec les peuples de l'Equateur et du Nicaragua ; des religieuses françaises en Amérique latine
Chantal Gourdon, Marie-therese Grimault, Jacqueline Louvigne
- Karthala
- Signes Des Temps
- 7 Avril 2016
- 9782811116095
En 1972, un évêque équatorien, Mgr Mario Ruiz, écrivait à la congrégation des Soeurs de Saint-Charles d'Angers. Il leur demandait l'envoi de Soeurs pour son diocèse, situé dans la partie andine de l'Équateur. Sur quels chemins, la réponse positive qui fut donnée allait-elle entraîner la famille de Saint-Charles et en particulier Jacqueline et Marie-Thérèse, deux des trois auteurs de ce livre ? Elles embarquèrent en 1974 à Nice et furent suivies en 1981 par deux autres soeurs, Chantal et Éliane qui, elles, rejoignirent le Nicaragua.
Sollicitées par leurs amis, chacune de ces deux petites fraternités, d'une famille religieuse jusque-là implantée essentiellement en France et depuis 1954 au Sénégal, publièrent à compte d'auteur en 2007 deux livres rapidement épuisés : Femmes en chemin avec le Peuple des Andes : Chroniques de 28 ans en Équateur et Qui es-tu, Ô Nicaragua ?
Jusqu'à aujourd'hui, la collection Signes des Temps a principalement publié des parcours de prêtres français appelés Fidei donum, partis en Amérique latine, souvent à vie et sans esprit de retour. Regards masculins sur des pays qui ont connu la rudesse de conditions non seulement économiques, mais aussi politiques, y compris les terribles conflits internes entre guérilleros et dictature militaire.
Aujourd'hui, Signes des Temps se fait un devoir de rééditer en un seul volume les deux témoignages des soeurs de Saint-Charles. Déjà pour l'honneur de ces femmes qui ont vécu dans des conditions matérielles difficiles à imaginer de France, mais qui se sont aussi trouvées prises au coeur des mêlées politiques des pays et des populations qu'elles avaient épousées, au risque de leur propre vie. Ensuite parce que, à les lire, il apparaît que le regard féminin complète d'une manière très heureuse et en même temps corrobore et enrichit celui des prêtres déjà édités.
En 2015, la congrégation des Soeurs de Saint-Charles d'Angers s'est unie à trois autres congrégations pour former aujourd'hui la Congrégation des Soeurs missionnaires de l'Évangile.
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Humaniser la vie ; 40 ans en Argentine
Claude Faivre-duboz, Nelly Evrard
- Karthala
- Signes Des Temps
- 25 Octobre 2017
- 9782811118792
Cet ouvrage rend compte d'une double libération. Celle de l'Église d'Amérique Latine qui a fini par suivre les recommandations du concile Vatican II, et celle de deux êtres humains qui ont tenté de mettre en pratique « l'option préférentielle pour les pauvres » dans leur chemin de vie personnel d'abord, commun ensuite.
Ce que Claude et Nelly ont réalisé avec des Argentins est reproductible par tous et partout dans le monde. Voilà ce que veut montrer ce livre. Son titre et l'illustration de la couverture expriment ce qu'ils ont vécu et ce dont ils ont voulu témoigner : Humaniser la vie parce que Dieu s'est humanisé en Jésus.
Les mots et l'attitude du nouveau Pape François leur ont confirmé le bien-fondé de leurs actions et le sens qu'ils avaient donné à leur vie. Ils reprennent à leur compte cette phrase extraite de la IIIe Conférence générale de l'épiscopat latino-américaine au Mexique le 13 février 1979 : « Dieu, dans l'histoire, pousse son peuple à lire les signes des temps et à découvrir, dans les aspirations les plus profondes des êtres humains, comme dans leurs vicissitudes, que l'Homme est appelé à bâtir la société pour la rendre la plus humaine, plus juste et plus fraternelle ». Cet ouvrage rend particulièrement compte à travers leurs multiples expériences combien les auteurs se sont attachés à être au plus près de cette aspiration.
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L'Évangile en pays baatonou (Bénin) ; de l'hostilité à l'harmonie en Christ ;1940-2000
Benjamin Lee hegeman
- Karthala
- Histoire Des Mondes Chretiens
- 4 Avril 2018
- 9782811119928
Au nord-est du Bénin et au nord-ouest du Nigeria, en Afrique de l'Ouest, se trouve le Borgou, terre d'un peuple nommé «Baatonou». Cet ouvrage fait découvrir la complexité de la vie de ce peuple et l'accueil qu'il a fait à l'Évangile de Jésus-Christ dans les années 1940-2000.
Ce peuple humilié par l'histoire, tiraillé entre la gloire et la honte, a fait un accueil inespéré à la nouveauté du Dieu de Jésus-Christ qui lui a été présenté par des missionnaires aussi différents, voire aussi éloignés idéologiquement, que des évangéliques anglophones et des catholiques francophones.
Cet ouvrage intéresse l'histoire et la missiologie en Afrique. Il raconte la naissance du Christ au coeur de la culture baatonou dans une rencontre oecuménique bien mise en lumière par les trois contributeurs de ce livre.
Benjamin Lee Hegeman, fils d'immigrants néerlandais en Amérique du Nord, est pasteur réformé comme son père. Marié depuis 1981, Christine - son épouse canadienne - et lui sont les parents de trois enfants. En 1990, lui et sa femme sont partis comme missionnaires protestants au Bénin, avec la mission évangélique dite la Sim (Sudan Interior Mission), société missionnaire fondée en 1893 pour l'Afrique subsaharienne. À l'Université d'Utrecht (Pays-Bas), Hegeman a obtenu un doctorandus (1994) puis un doctorat d'État (2000) en histoire de l'Église et en missiologie. Au Bénin, il enseigne chaque année en langue baatonoum et en français. Spécialiste de l'islam, il enseigne aussi depuis 2005 dans diverses universités et facultés chrétiennes en Afrique (Kenya) et aux États-Unis.
Au Bénin, Benjamin Hegeman est entré en contact avec le père cistercien Jean-Claude Maingot et a fait la connaissance de la mission catholique parmi les Baatonou.
De son côté, le père Michel Bonemaison, de la Société des Missions Africaines, a découvert Benjamin Hegeman à partir de la thèse de ce dernier sur les Baatonou: Between Glory and Shame, (Boekencentrum, 2001, 556 p.) C'est au coeur de la sous-préfecture de Bembéréké (au nord du Bénin) que commence la rencontre fraternelle des trois hommes d'où est sorti cet ouvrage, essentiellement constitué du septième chapitre de la thèse de Benjamin Hegeman traduit de l'anglais mais fruit de nombreuses réunions à trois en France et au Bénin.
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Teresita, la théologie de la tendresse ; une fille de la charité chez les Indiens en Équateur
Sylvie Viaut
- Karthala
- 25 Novembre 2015
- 9782811115111
Née dans les Landes il y a 90 ans, Teresita est une femme énergique, déterminée, en lutte permanente contre l'injustice. Rebelle de nature, elle a su dompter sa fougue pour en faire sa force. Fille de la Charité, elle prononce ses voeux en 1951. Après une première mission en Égypte, elle part en Équateur en 1968. Suivant les préceptes de Vincent de Paul, elle vit au milieu des pauvres. Dans la province côtière d'Esmeraldas, elle active un service aux malades, des cours d'alphabétisation, des ateliers de formation pour les femmes, crée même un collège public. Un grave accident l'immobilise deux ans à l'hôpital. Elle termine sa convalescence à la Casa Santa Cruz auprès de Mgr Proaño, grande figure de la théologie de la libération, et entreprend une nouvelle mission dans la Sierra. En 1984, elle y crée la Mission indienne Flores, ouvre un centre de formation, des jardins d'enfants, un service de santé, un accompagnement aux vieillards abandonnés. Elle y travaille aujourd'hui à assurer sa relève avec l'équipe des jeunes Indiens qu'elle a formés. L'Équateur où elle a passé plus de la moitié de sa vie est aujourd'hui en pleine mutation. Sous le gouvernement de Rafael Correa, la nouvelle constitution reconnaît la langue et la culture indiennes, l'enseignement et la santé sont désormais gratuits, un gigantesque réseau routier et un accès aux nouvelles technologies sur l'ensemble du territoire désenclavent les secteurs les plus reculés. Toujours en marche, Teresita approuve et accompagne ces changements jusque dans les communautés de base des sommets. Ce livre a pour propos de faire connaître davantage son action, d'élargir le cercle de ses soutiens, contribuant ainsi à la pérenniser. Priorité y est donnée à la parole de Teresita, à travers les multiples conversations et échanges épistolaires avec l'auteur en Équateur et en France, dans sa correspondance avec différents interlocuteurs et dans les archives de la Mission Flores. Elle dit l'enfance, la vocation religieuse, la guerre, et la construction d'une personne et d'une oeuvre sans cesse en transformation dans la vie aux côtés des Indiens Puruháes, pauvres parmi les pauvres. Après de nombreux voyages en Amérique latine où elle a participé activement au développement des échanges culturels avec l'Europe, Sylvie Viaut a rencontré Sor Teresita à la Mission indienne Flores (Équateur). Elle est secrétaire de l'association SOL-I-FLOR-E (Solidarité avec les Indiens de Flores Équateur).
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L'Afrique et la mission ; terrains anciens, questions nouvelles avec Claude Prudhomme
Oissila Saaïdia, Laurick Zerbini
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 22 Octobre 2015
- 9782811113995
Une vingtaine d'auteurs sont réunis dans ce livre pour rendre hommage à l'historien Claude Prudhomme. Leurs textes dessinent le paysage nouveau des missions à l'époque contemporaine. Plus que tout autre, écrit Denis Pelletier, Claude Prudhomme a contribué à renouveler les méthodes et les perspectives de ce champ qui a longtemps peiné à se démarquer des études de missiologie, où l'histoire s'ordonnait à un projet croyant. À partir des années 1960, l'entreprise missionnaire est progressivement devenue un objet d'étude pour les historiens. Cette entrée dans l'espace universitaire s'est opérée avec les outils des sciences humaines, en lien avec une approche critique des cultures et de leur rencontre. La décennie 1970 a été décisive à ce point de vue pour l'intégration des missions dans l'histoire religieuse académique. Le choc de la décolonisation surmonté et l'autonomie des Églises locales affirmée, les congrégations missionnaires détentrices des fonds documentaires les plus importants amorcent alors une ouverture aux chercheurs. Les archivistes de sociétés telles que les Missions étrangères de Paris, les lazaristes, les spiritains, les Pères Blancs, les Missions africaines de Lyon... vont jouer un rôle majeur en fournissant les matériaux de cette historiographie nouvelle. C'est autour de trois grandes thématiques que l'ouvrage a été pensé dans une perspective transdisciplinaire. Les auteurs de la mission sont l'objet d'une première partie qui les montre « en action ». Dans un deuxième temps, il est rappelé que les missionnaires, en particulier à partir de la Première Guerre mondiale, n'ont pas pu se soustraire à la dimension politique qui culminera avec l'affirmation des nationalismes. Plus réflexive, une troisième partie aborde des sujets tels que la missiologie ou science des missions, le rôle de la presse et de la bande dessinée, la place de l'architecture. L'ouvrage s'achève sur le témoignage de proches et sur la postface de Jean-Dominique Durand. Le lecteur y découvrira les engagements multiples de Claude Prudhomme, en particulier auprès des jeunes chercheurs.
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En chemin avec le peuple Hmong ; du Laos en Guyane et en France
René Charrier
- Karthala
- 12 Octobre 2015
- 9782811115159
À travers le parcours d'un homme de chez nous - vendéen d'origine -, nous découvrons ce qu'a été, au XXe siècle, une vie de prêtre missionnaire se plongeant dans la vie d'un peuple, les Hmong des montagnes du Nord-Laos. D'abord, apprendre leur langue et même en inventer une écriture. Leur annoncer l'évangile, et faire naître patiemment de petites communautés chrétiennes. Les accompagner dans les conflit indochinois, fuir avec eux l'invasion communiste et enfin s'exiler avec eux dans la forêt de la Guyane française, pour tout recommencer, avant de finir accompagnateur de la communauté Hmong en France.
Aventure non pas d'un homme seul mais d'une équipe qui a vécu ensemble l'histoire du peuple Hmong entre 1950 et 2010. Travaillant notamment avec le P. Yves Bertrais, René Charrier décrit son cheminement, aux multiples péripéties, sur les pistes du Nord-Laos à la rencontre de gens ouvrant volontiers la porte de leur coeur et de leur maison.
Ces pages essaient de dire le regard que toute l'équipe pastorale missionnaire du Centre d'Apostolat Hmong à Vientiane a porté sur le peuple Hmong, tel qu'il demeure encore dans les villages de la haute montagne du Laos, et dans les nouvelles implantations de France ou des États-Unis. Ces simples notes n'ont pour seule ambition que de partager les sentiments ressentis par des hommes et des femmes missionnaires qui aiment ce pays et ses habitants Hmong et Lao.
C'est aux Hmong eux-mêmes que l'auteur, avec sa collaboratrice qui l'a aidé dans la rédaction, veut restituer quelques fragments d'une histoire dont lui et les autres missionnaires ont été les témoins et les acteurs avec les peuples du Laos, mais qui fondamentalement appartient à ces derniers et constitue leurs racines, même en terre d'exil.
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Rites funéraires et inculturation chrétienne en Afrique ; une enquête chez les Moose du Burkina Faso
Pierre Tondé
- Karthala
- Chretiens En Liberte
- 11 Février 2016
- 9782811115630
Pierre Tondé a entrepris une enquête des pratiques funéraires au Burkina Faso, chez les Moose, son ethnie d'origine. Il a interrogé des catholiques, des protestants, des musulmans, pour constater une très importante survie des coutumes traditionnelles. Pour les chrétiens en particulier, cette situation pose la question d'une double appartenance, l'une à leur culture religieuse ancestrale, l'autre à leur foi nouvelle. Qu'advient-il alors de l'identité chrétienne et de celle des Églises d'Afrique, en particulier de la catholique à laquelle appartient l'auteur ?
Autrement dit, il convient de se demander si l'on peut promouvoir des conversions au christianisme qui ne soient pas ressenties comme une abjuration de sa religion d'origine. Jusqu'où un chrétien peut-il aller dans la participation à des rites traditionnels, sans que cela n'affecte sa foi ? Pour Pierre Tondé, la réalité est que le croyant ne vit pas sa foi en vase clos ou comme dans un ghetto. Il existe au milieu d'autres individus dans une société multiculturelle où le pluralisme religieux est de mise. Sous l'éclairage de l'Évangile, les Églises chrétiennes peuvent beaucoup s'enrichir dans une logique du donner et du recevoir, en assumant les manières de vivre et de célébrer des Africains.
Solidement documenté et d'une écriture limpide, cet ouvrage recourt également à l'étude de l'histoire du christianisme pour étudier les pratiques funéraires sur la longue durée, des premiers siècles à nos jours. Le lecteur y trouvera la description de nombreuses situations de double appartenance et comment elles ont été résolues d'hier à aujourd'hui.
Né en 1969 en Côte-d'Ivoire, Pierre Tondé est, depuis 1997, prêtre de l'Église catholique dans le diocèse de Koudougou au Burkina Faso. Vicaire puis curé de paroisse, il fut formateur à l'école normale diocésaine des catéchistes. Il est membre de l'Association internationale des Foyers de charité. Ses origines et ses études à l'Institut Catholique de Paris qui l'a reconnu docteur en théologie l'ont bien préparé à cette recherche aujourd'hui publiée.
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Lettres d'Alice Domon ; une disparue d'Argentine
Diana beatriz Vinoles
- Karthala
- Signes Des Temps
- 17 Mars 2016
- 9782811116118
En décembre 2016, cela fera trente-neuf ans qu'Alice Domon (Cathy en religion) a été assassinée à Buenos Aires, pour s'être solidarisée avec les Mères de la place de Mai. C'était au temps de la dictature initiée par le coup d'État militaire de 1976. Un an auparavant, Alice Domon avait quitté sa congrégation, car, par ces temps de persécution, elle ne voulait d'aucun privilège. En cette année 1977, elle était devenue secrétaire du mouvement oecuménique des droits de l'homme. Elle s'activait avec ses amies pour retrouver les gens séquestrés ou disparus. Pourquoi publier aujourd'hui la correspondance de cette religieuse française qui avait rejoint l'Argentine en 1967, avec plusieurs de ses compagnes ?
Par-delà les années, ces lettres nous font découvrir la personnalité et l'itinéraire d'une femme-témoin. « Vous serez surpris, écrit Gabrielle Etchebarne dans sa postface, de la joie, de l'enthousiasme et finalement du bonheur que Cathy trouve auprès de populations souffrantes, allant vers ceux qui avaient le plus besoin d'elle, tels les enfants déficients mentaux profonds, les habitants du bidonville, les petits paysans exploités par des patrons et enfin auprès des Mères de la place de Mai. Elle souffre de leurs souffrances, elle a faim, elle est persécutée, elle se bat avec eux pour la libération, mais elle répète du début à la fin qu'elle est heureuse d'être avec eux ».
Cette correspondance avec sa famille et ses proches est un vrai joyau. Le lecteur y découvrira comment les engagements d'Alice Domon deviennent de plus en plus forts. Elle raconte ce qu'elle vit tous les jours, sans se mettre en situation de leader. Chez elle, le coeur prime sur l'analyse. Le sens de l'humain, la connaissance par l'empathie, l'émerveillement traversent ces lettres.
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Mes trente années en Amazonie brésilienne ; au service des communautés de base
François Glory
- Karthala
- Signes Des Temps
- 24 Mars 2016
- 9782811116132
L'itinéraire de François Glory est original à plus d'un titre. Prêtre de la Société des Missions étrangères de Paris, il était destiné aux missions en Asie. Pour son premier poste, il est envoyé au Laos en 1974. Mais à peine un an plus tard, la situation politique l'oblige, lui et ses confrères, à quitter l'Asie. De retour en France, il attend trois ans avant d'obtenir les autorisations administratives pour rejoindre le Brésil où il restera de 1979 à 2014, soit trente-cinq ans, avec une interruption de quatre ans en France, le temps d'acquérir les titres qui lui permettront de continuer à enseigner l'Écriture sainte.
Avec nombre de prêtres, de religieuses et de laïcs, François s'investit en Amazonie au milieu d'un peuple dont il va partager la vie. Au gré des aléas d'un enfouissement qui va des joies et des peines de la vie quotidienne jusqu'aux événements dramatiques, comme déjouer ceux qui tentent de l'assassiner en réponse à son engagement auprès des petits paysans, il travaille à faire de l'Église au Brésil le porte-parole d'un Jésus, frère des plus pauvres parmi les hommes, et pas uniquement une institution préoccupée par le culte.
Autre trait de ce parcours peu commun : l'attention à ceux et aussi celles, les femmes du peuple, qui se mettent au service de leur communauté locale. Autrement dit à la question des ministères dans l'Église, une fonction le plus souvent exercée exclusivement par les prêtres, voire les diacres. Dans l'immensité du diocèse qui est le sien en Amazonie, le petit nombre de prêtres présents sur le terrain conduit à la prise de responsabilités de la part des baptisé(e)s laïques. Une situation qui pose d'une manière toujours insistante la question du comment concevoir aujourd'hui la vie et l'organisation des communautés chrétiennes.
A la fois journal de bord et récit de vie, cet ouvrage nous livre également une somme d'informations sur le plus grand pays d'Amérique latine.
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Nos soixante années au Brésil ; un sacerdoce vécu au féminin
Marie Emmanuel Crahay
- Karthala
- 14 Octobre 2016
- 9782811117351
Ce livre nous introduit dans l'histoire des Auxiliaires du Sacerdoce, une congrégation fondée entre les deux grandes guerres du XXe siècle. Marie-Emmanuel Crahay nous en rappelle les commencements et nous raconte les premiers développements de cette petite société dont la pratique religieuse et les engagements sociaux vont se révéler précurseurs. D'emblée, l'ouvrage est centré sur le Brésil qui va devenir l'un des terrains d'action des soeurs Auxiliaires.
Renée Delorme part en 1956 pour vivre dans une favela de Rio. Bien qu'ayant quitté la congégation, elle entraîne dans son sillage trois soeurs qui vont vivre comme elle hors communauté. Après Rio, il y aura l'Amazonie et le Nordeste. Les chapitres du livre enchaînent le récit de ces pionnières qui travaillent dans la santé et l'éducation, et s'insèrent dans les communautés de base.
Une question affleure à la lecture des pages et que traduit le sous-titre : un sacerdoce vécu au féminin. Le sacerdoce est-il une fonction hiérarchique ou une dimension de la vocation baptismale commune à tout chrétien ? Depuis sa fondation en 1926, la congrégation connaît cette tension. Les prêtres qui accompagnaient la fondatrice, Marie Galliod, ont pesé de tout leur poids pour que Rome reconnaisse la société avec le but « d'aider le clergé dans son action apostolique ». Peu à peu et surtout à la lumière de Vatican II, les soeurs Auxiliaires se sont affranchies du cadre paroissial pour vivre leur sacerdoce « dans les rues, dans les maisons, sur les places publiques, dans les écoles et les oeuvres », comme l'avait rêvé leur fondatrice. Ces pages les montrent au Brésil et ailleurs au coude-à-coude avec le peuple, partageant ses joies et ses espoirs, ses luttes et ses peines.
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Thérèse de Lisieux et ses miracles ; les recompositions du surnaturel (1898-1928)
Antoinette Guise-Castelnuovo
- Karthala
- Histoire Des Mondes Chretiens
- 12 Décembre 2017
- 9782811117832
Hérèse de l'Enfant-Jésus, carmélite de Lisieux (1873-1897), est la sainte catholique la plus populaire du XXe siècle. Sa notoriété fulgurante, fondée sur le succès d'un livre posthume, Histoire d'une âme (1898), sans cesse réédité depuis, doit aussi beaucoup à une réputation de sainte à miracles.
Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses. Ce slogan, répété à satiété dans toutes les publications concernant Thérèse, fait écho à la parution, entre 1908 et 1926, d'annales miraculeuses intitulées Pluie de roses qui ont popularisé plus de 3 200 récits de miracles, fine fleur d'un surnaturel contemporain, sélectionné par le carmel de Lisieux à partir de dizaines de milliers de lettres reçues du monde entier. Ces récits, associés à une imagerie aussi séduisante que pieuse ainsi qu'à une diffusion de reliques en quantités quasi industrielles, constituent le substrat de cette étude.
Comment expliquer que cette jeune femme morte inconnue à 24 ans au fond d'un petit carmel normand ait pu devenir, en deux décennies, un recours universel avant même sa canonisation (1925)? Voilà la question centrale du livre. Cette réflexion en entraîne d'autres: comment une dévotion se développe-t-elle à l'échelle mondiale, de manière aussi imprévue que subite? Quel sens donner à cet appétit de surnaturel qui s'empare des sociétés catholiques à l'orée du XXe siècle?
Le succès de Thérèse de Lisieux est lié à une cohérence d'un message porté par une image, cohérence qui s'est construite peu à peu, au contact des nombreux témoignages, récits de miracles, zélateurs, ainsi que des impératifs de son procès de canonisation (1910-1925). Une cohérence cimentée par le surnaturel, lui-même activé par la confiance, elle-même renforcée par la spiritualité thérésienne: telle est la recette.
Replacés au centre de la catholicité moderne, les miracles thérésiens révèlent également à quel point le catholicisme a joué un rôle central dans les mutations et les recompositions de la croyance à l'aube du XXe siècle.
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Pentecôtistes en Ouganda ; générations, sida et moralité
Alessandro Gusman
- Karthala
- Religions Contemporaines
- 2 Avril 2018
- 9782811118655
Ces trente dernières années, la mouvance pentecôtiste s'est rapidement imposée en Ouganda, avec des méthodes d'expansion et d'évangélisation agressives, se fondant sur la nécessité d'agir pour libérer et « purifier » les individus et la société ougandaise.
En l'espace de quelques décennies, les pentecôtistes sont ainsi devenus une force en mesure de peser sur les décisions politiques, notamment en matière de prévention du Sida, et de modifier de manière significative les représentations morales liées à la sexualité, aux relations familiales et aux rapports entre les générations.
L'essor du pentecôtisme en Ouganda coïncide en effet avec la lutte contre l'épidémie de Sida qui a frappé le pays dès le début des années 1980. Cette situation a amené le mouvement à se concentrer sur les jeunes citadins de Kampala, considérés comme génération à sauver, en mettant l'accent sur le contrôle de la sexualité et la nécessité d'une « révolution morale » pour l'Ouganda.
Ce livre analyse le pentecôtisme ougandais comme un acteur social qui propose un régime moral normatif et se présente comme l'agent du changement et de la moralisation du pays, en mesure de renforcer les valeurs chrétiennes et de mettre un terme à la corruption qui affecte le corps social. Dans cette perspective, la conversion est considérée comme partie intégrante d'un projet politique qui vise à sauver et à racheter l'Ouganda.
Alessandro Gusman est anthropologue et enseigne à l'Université de Turin. Ses recherches portent sur l'impact social et politique des Églises pentecôtistes en Ouganda, sur la relation entre religion et migration, et sur des questions d'anthropologie médicale. Il est l'auteur du livre Antropologia dell'olfatto (Roma-Bari, Laterza, 2004) et de nombreux articles parus dans des ouvrages ou des revues nationales et internationales.