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Éditeurs
Prix
Syllepse
-
Apprendre ensemble : Une pédagogie de l'espoir
Bell Hooks
- Syllepse
- Questions Feministes
- 21 Novembre 2024
- 9791039902540
La pédagogie de l'émancipation défendue dans cet ouvrage insiste non seulement sur l'importance du féminisme dans les salles de cours mais aussi sur la nécessité d'articuler la théorie et la pratique dans la lutte féministe afro-américaine.
bell hooks nous rappelle qu'il existe un important corpus de textes qui nous aident à mieux comprendre comment les différents systèmes de domination fonctionnent à la fois de manière indépendante et interdépendante, pour perpétuer et soutenir l'exploitation et l'oppression.
En s'appropriant ce point de vue, de nombreuses personnes ont changé significativement leur mode de pensée pour transformer leur vie : les Blancs ont travaillé à devenir antiracistes, les hommes à remettre en question le sexisme et le patriarcat et les hétérosexistes à réellement défendre la liberté sexuelle.
De fait, de nombreuses étapes, parfois imperceptibles, ont marqué ces évolutions. Afin de les valoriser, il faut les nommer tout en continuant à les critiquer rigoureusement. Ces deux choses, nommer le problème et l'articuler pleinement et profondément aux pratiques pour aborder et trouver des solutions, sont nécessaires pour générer et inspirer un esprit de résistance permanent.
Au travers de seize leçons, bell hooks présente l'éducation progressiste comme une pratique de la liberté qui permet de faire face au sentiment de perte de sens et de restaurer les relations entre les individus et entre les groupes.
En définitive, c'est ce qui peut conduire à apprendre à créer du commun, apprendre ensemble.
Elle nous invite, en nous livrant les outils pour le faire, à mettre en oeuvre une sagesse pratique visant à concevoir la salle de cours comme un lieu thérapeutique et révélateur, un lieu de libération mutuelle où l'enseignant et l'étudiant travaillent en partenariat.
Pointer l'inégalité, en se passant d'envisager un objectif constructif de résolution, empêche l'espoir et la création d'une société fondée sur la justice.
Ce qui ne peut que contribuer à maintenir une culture de domination. -
Si une femme veut avorter, ne la laisse pas seule ! Du MLAC au Centre IVG de Colombes
Martine Lalande, Catherine Soulat
- Syllepse
- Questions Feministes
- 5 Décembre 2024
- 9791039902441
Le centre IVG de Colombes a ouvert en 1975 juste après le vote de la loi, grâce au MLAC de Gennevilliers. Des soignant·es et des femmes qui ont participé à sa création racontent cette histoire,
la lutte pour la loi, les avortements faits par le MLAC puis l'ouverture du centre IVG.
Cinquante ans ont passé, le centre IVG a évolué, que reste-t-il de l'héritage du MLAC ? Les équipes de soignant·es ont changé, les locaux se sont agrandis, il y a eu des aléas dans la vie de ce lieu, et des expériences novatrices.
Les plus anciennes témoignent de ce qu'elles ont voulu transmettre, les plus jeunes de ce qu'elles reconnaissent comme « esprit militant » dans ce centre.
Pour l'avortement comme pour la contraception, les femmes décident. Le pouvoir médical doit s'effacer pour laisser place à la recherche des meilleures conditions d'accueil et de réalisation de ce droit acquis par la lutte. Les différentes personnes -
Apprendre à transgresser ; l'éducation comme pratique de la liberté
Bell Hooks
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 3 Octobre 2019
- 9782849507506
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'édu- cation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe.
Ce livre est un recueil d'essais sur la péda- gogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte fémi- niste afro-américaine.
Hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté.
La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde uni- versitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail trouve une résonance tant dans la théorie que dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes. C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation.
Les pratiques éducatives françaises et la sin- gularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux der- nières années, et ce livre apporte un regard différent en décrivant des stratégies d'ensei- gnement dans un monde multiculturel.
Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'inter- sectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universa- liste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage de hooks constitue une contribu- tion importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif fémi- niste, LGBT et antiraciste.
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Antisionisme, une histoire juive
Béatrice Orès, Michèle Sibony, Sonia Fayman, Collectif
- Syllepse
- Utopie Critique
- 12 Octobre 2023
- 9791039901536
Le signe d'égalité placé entre les termes « antisionisme » et « antisémitisme » constitue un véritable déni d'histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d'opposition à l'idée d'État-nation juif.
Les coordinatrices de l'ouvrage rappellent, documents historiques à l'appui, que l'antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens.
Le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme. Ses partisans opposent aux critiques antisionistes une rhétorique invariable : 1. L'État d'Israël est le représentant du judaïsme et le centre de toute vie juive. 2. Négation du caractère juif des Juifs antisionistes accusés d'être dans « la haine de soi ». 3. Le sionisme prétend résoudre le « problème juif » par la « normalisation du peuple juif » à travers la création de son État-nation. 4. Le sionisme se présente comme la seule réponse à l'antisémitisme, et Israël comme le seul garant de la sécurité des Juifs à travers le monde. 5. Le sionisme juge qu'en soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens et la nécessité de « dé-sioniser » Israël à travers les propositions d'un État commun de la mer au Jourdain (État binational ou État laïque de tous ses citoyens), les antisionistes oeuvrent à la destruction de l'État d'Israël.
Les documents publiés ici couvrent une période allant de 1885 à 2019 et font entendre la diversité des voix éminentes qui se sont élevées contre le sionisme - religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes - et des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même. -
Monde en guerre : Militarisation, brutalisation et résistances
Frédéric Thomas, Collectif
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 9 Janvier 2025
- 9791039902618
L'Ukraine et Gaza ont abruptement remis la guerre au centre des agendas occidentaux. La médiatisation au Nord de ces deux affrontements ne doit cependant pas occulter la permanence, la multiplicité et l'intensité des conflits armés au Sud. Du Soudan à la Birmanie, en passant par le Yémen, les conflits entre États ne cessent de se multiplier. Auxquels il faut ajouter les guerres «?transversales?» déclarées au terrorisme, au narcotrafic, aux gangs.
Dans un contexte d'insécurité et de violences accrues la fois réelles et perçues , la militarisation de la politique semble s'affirmer. Les prérogatives des armées s'étendent, des militaires accèdent ar la voie légale ou par un coup d'État u pouvoir, tandis que nombre de gouvernants surenchérissent sur le virilisme et la manière forte, dans une sorte de populisme punitif.
Ces conflits montrent également que les instruments de la guerre ne sont plus seulement les divers armements «?classiques?» aussi sophistiqués soient-ils mais aussi l'eau, les céréales, les enfants et bien entendu les outils de communication. Marqueur d'une délégitimation de la démocratie, cette hybridation politico-militaire oppose les prétendues vertus de forces armées morales, efficaces et nationalistes à des gouvernements peu représentatifs, incapables et corrompus. Elle tend, ainsi, à brutaliser les rapports sociaux, à naturaliser la violence étatique et à banaliser les états d'exception, mettant à mal le contrôle des institutions, la défense des droits et la protestation sociale.
Un ouvrage qui fait le point sur les guerres «?locales?» au Sud qui pourraient bien embraser le monde. -
Enlever, détenir, torturer : L'archipel pénitentiaire de la "guerre contre la terreur" (2001-2010)
Malika Danoy
- Syllepse
- Points Cardinaux
- 14 Novembre 2024
- 9791039902489
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le monde entier est le témoin de l'utilisation de la prison militaire de Guantanamo Bay par les États-Unis comme lieu de détention de suspects de terrorisme. Cette prison, où sont détenus des centaines d'individus de manière illimitée et sans connaissance des charges pesant à leur encontre, devient progressivement un symbole des dérives de la « guerre globale contre la terreur ».
En réalité, Guantánamo ne représente qu'une fraction d'un ensemble mondialisé de lieux de détention où sont transférés des suspects de terrorisme en violation du droit international. Cet ouvrage propose une plongée à l'intérieur de ce programme secret, à la découverte de sa genèse, de sa géographie clandestine et des pratiques répressives qu'il charrie, dont l'usage entre en contradiction avec les principes fondamentaux de l'État de droit américain.
Permettant l'émergence de ce qui peut être comparé à un vaste archipel pénitentiaire, ce programme a organisé illégalement la détention et le transfert de milliers d'individus entre 2001 et 2008. Parmi eux, les Français Nizar Sassi et Mourad Benchellali, capturés au Pakistan puis remis aux Américains et envoyés à Guantánamo ; ou encore Mohammed El-Gorani, encore adolescent lorsque, au mauvais endroit au mauvais moment, il est vendu par les services secrets pakistanais aux Américains, au prétexte qu'il appartiendrait à Al-Qaïda. Le début d'une descente aux enfers qui le mène à Guantánamo, où il va vivre la routine des tortures, des interrogatoires incessants et vains.
Cependant, son exploitation progressivement dénoncée et mise en lumière à partir de 2004, ce programme est menacé de disparition à l'échelle internationale mais se redéploie dans la Corne de l'Afrique à partir de 2007.
Repris et adapté localement par de nouveaux acteurs en Afrique, cette dynamique témoigne d'un phénomène de transmission et de circulation d'un dispositif répressif extralégal, dont l'étude vient éclairer les logiques de normalisation de pratiques d'exception dans l'ordre international. -
FLN, mirage et réalité : Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962)
Mohammed Harbi
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 31 Octobre 2024
- 9791039902458
Le nationalisme algérien n'est pas né en 1954 avec la création du FLN. Ses fondateurs sont issus de l'Organisation spéciale du parti de Messali Hadj, leader charismatique de la lutte pour l'indépendance, dont le combat a commencé dès les années 1920 avec L'Étoile nord-africaine et le Parti du peuple algérien, devenu MTLD après-guerre.
Des controverses et des conflits ont déchiré le mouvement entre 1946 et 1962 : « crise berbériste », rapports lutte politique/lutte armée, conflits entre willayas et clans... Le mouvement nationaliste éclate pour se reformer autour de son noyau le plus centralisateur et le plus autoritaire.
C'est dans ces conditions particulières qu'émergèrent au sein du mouvement national les éléments constitutifs d'une bureaucratie qui s'est développée et affirmée dans la clandestinité.
Convaincus qu'il fallait se protéger contre les adversaires de la lutte armée, les dirigeants du FLN choisirent la voie autoritaire dont le modèle était le caïd et le notable rural, symboles d'un pouvoir qui trouve ses racines dans la tradition nationale.
L'absolutisme a été érigé en principe et demeurera en maître dans l'Algérie nouvelle, malgré les aspirations populaires, qui se sont encore manifestées avec le Hirak de 2019.
Le regard critique porté sur la vie du FLN par Mohammed Harbi, qui en fut un des acteurs, ne lui fait pas oublier que ce mouvement a atteint son but : l'indépendance de l'Algérie. Par-delà les intérêts individuels et les passions, les manoeuvres et les conspirations, les dirigeants du FLN avaient tous en commun leur engagement total en faveur de la guerre d'indépendance et leur patriotisme.
C'est toute la valeur de ce livre, publié pour la première fois en 1981, tant connaître et comprendre la réalité de ce que fut le FLN, c'est connaître et comprendre l'Algérie d'aujourd'hui. -
Charles Piaget : Un homme singulier au service du pluriel
Christian Mahieux
- Syllepse
- Coup Pour Coup
- 10 Octobre 2024
- 9791039902472
Syndiqué depuis 1946 à la CFTC, devenue CFDT en 1964, il a été l'une des figures marquantes de la lutte des Lip à Besançon en 1973.
Une lutte contre leur licenciement programmé qui les vit relancer la production en autogestion pour s'assurer une « paie ouvrière ». Mis en avant lors de cette grève emblématique, Charles Piaget mettait toutefois en garde contre une personnalisation excessive, rappelant toujours ce que la lutte doit au collectif.
Par ailleurs membre du Parti socialiste unifié (PSU), Charles Piaget était animé d'une profonde éthique de l'engagement qu'il puisait au coeur de ses combats : parmi les Lip mais aussi dans les années 1950 contre le colonialisme et la guerre d'Algérie.
En 1993, il reprenait du service pour participer au lancement du mouvement Agir ensemble contre le chômage (AC !) à Besançon et on le voyait lors des mobilisations bisontines des Gilets jaunes ou pour la défense des retraites.
Tout au long de sa vie, Charles Piaget a beaucoup transmis, expliqué, discuté, raconté. Il a écrit ou participé à l'écriture de plusieurs livres (dont
On fabrique, on vend, on se paie, paru aux éditions Syllepse en 2021) et de multiples articles. On trouvera ici une bibliographie.
Les hommages que nous publions complètent l'oeuvre de Charles Piaget. Témoignages militants ou familiaux, personnels ou collectifs se croisent, mettant tous en avant la « grande figure » qu'il fut.
On découvrira sans doute ses passions pour le vélo, les randonnées en montagne, la lecture, le bricolage ou le jardinage, ainsi que cette anxiété qui ne l'a jamais quitté. Sa frugalité était moins connue, à l'exception de ses proches. À la question de savoir ce qu'il voulait manger, il avait répondu : « De l'eau »... Olivier Besancenot, dont la rencontre avec Charles Piaget est ici rapportée, eut beau faire répéter, il avait bien entendu...
Au travers de divers témoignages, on se remémore les grands moments des Lip, mais aussi comment cela s'est construit au fil des années, le souci d'intégrer les femmes et les hommes de Lip aux décisions à prendre. La grève des Lip de 1973 fut le fruit de dizaines d'années de labeur syndical et de labour d'un monde du travail où régnait en maître un patronat autocrate et autoritaire, relayé par des agents de maîtrise zélés et arrogants, que le vent de la révolte de Mai 68 n'avait pas encore fait vaciller. -
Les femmes du coin de la rue : Corps à corps avec la précarité
Patricia Bouhnik
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 15 Février 2024
- 9791039901918
Le livre donne à voir la vie quotidienne, les épreuves permanentes, l'art de la débrouille ainsi que les détresses de ces femmes femmes confrontées à des situation de violence.
Le livre privilégie les problématiques de genre et de développement des vulnérabilités accentuées par les différents épisodes de la pandémie en inscrivant les récits recueillis dans le contexte historique et social de la transformation des quartiers populaires.
Il interroge la place des femmes dans l'espace public.
À la recherche de lieux et de relations privilégiées qui les aident à se maintenir en vie. Pour certaines, ce sera une boutique bric-à-brac, pour d'autres les couloirs du métro, le hall d'une gare, une camionnette ou un banc.
L'ouvrage met également une focale particulière sur la place du corps qui joue pour ces femmes un rôle charnière, tant sur le plan de la visibilité (manières d'apparaître et de disparaître), des techniques de survie que sur celui de leur humanité où se croisent en permanence souffrances et petits plaisirs.
Ces « femmes du coin de la rue », ce sont nos voisines, que nous croisons, parfois sans les voir, en bas de chez nous, dans le métro, à la fin des marchés.
Si certaines sont destinataires d'interventions et d'aides (associations, travailleurs sociaux...), la plupart se tiennent à distance ou ne les rencontrent que très occasionnellement, souvent par peur des logiques de contrôle et d'encadrement ; ce sont surtout ces dernières que l'autrice a rencontrées.
Elles constituent un prisme d'appréhension de la condition des femmes précarisées dans les villes d'aujourd'hui.
S'en rapprocher, les considérer, les écouter peut permettre d'inverser les spirales dans lesquelles elles sont prises. -
Sur les routes du poison nazi : Reporters et reportrices, de l'Anschluss à Munich
Anne Mathieu
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 10 Octobre 2024
- 9791039902298
L'année 1938 est marquée par la multiplication des dangers qui se profilent aux quatre coins de l'Europe et qui débute avec l'annexion de l'Autriche par Allemagne nazie. Les accords de Munich sont signés le 30 septembre de la même année. Le 15 mars 1939, c'est au tour de la Bohême-Moravie d'être annexée par Hitler.
Des reporters et des reportrices sont présent·es en Autriche, à Prague, dans les Sudètes. Alors que la guerre d'Espagne continue à faire rage, beaucoup des reporters et reportrices décrivent les deux fronts. Mais cette fois, le front couvert n'est pas en guerre - pas encore. Il n'est pas non plus en
paix, puisqu'il a été annexé ou menacé de l'être.
C'est dans ce contexte que surgit la question des zones frontalières : un chapitre entier y est consacré et nous entraîne en Belgique, en Suisse ou en Alsace.
Anne Mathieu a dépouillé une vingtaine de périodiques et référencé 269 reportages et 28 témoignages ayant trait à l'Autriche et à la Tchécoslovaquie, aux réfugiés de ces deux pays et de ceux d'Allemagne. Cette recherche n'avait jamais été effectuée. Ce livre confirme la place du reportage dans le journalisme et sa dimension politique. Anne Mathieu poursuit ici le travail mené sur la guerre d'Espagne.
On ne peut s'empêcher de faire des rapprochements avec les conflits et les tensions contemporains et la place que les reportrices et reporters y occupent. Cet ouvrage constitue donc une contribution à l'histoire politique, culturelle et sociale qui permet d'éclairer également l'actualité.
Après un détour introductif par l'écrasement prémonitoire de « Vienne la rouge » et la victoire nazie lors du plébiscite en Sarre, Anne Mathieu nous embarque avec ces journalistes sur les routes du poison nazi. De l'Autriche annexée à Prague la vaillante, des Sudètes nazifiées aux frontières menacées par la volonté expansionniste de Hitler tout autant que par ses espions zélateurs, le voyage avec les reporters et les reportrices est une plongée dans une aire géographique où se jouait le sort de l'Europe. -
Contribution fondamentale à la compréhension sociologique du racisme, Philomena Essed y développe une approche qui remet en cause la définition traditionnelle du racisme en tant que manifestation de haine et de violence fondée sur la «race». Avec le concept de racisme quotidien, elle invite à se focaliser sur les processus insidieux, souvent difficiles à déceler, qui se répètent quotidiennement et qui ont pour effet d'instituer un ordre social raciste.
C'est précisément parce que ces processus ne sont généralement pas reconnus comme relevant du racisme, mais admis comme allant de soi, qu'ils ont autant d'efficacité pour reproduire quotidiennement un ordre de classement qui privilégie les personnes majoritaires et marginalise les personnes racisées.
Cette approche originale et novatrice du racisme est fondée sur une enquête comparative de la confrontation au racisme de femmes noires vivant aux États-Unis et aux Pays-Bas. Cette dimension comparative permet de montrer que le racisme quotidien se décline selon différentes modalités en fonction des contextes nationaux.
Ce faisant, l'autrice remet en cause l'idée selon laquelle le racisme systémique serait une réalité essentiellement étasunienne qui épargnerait largement les pays d'Europe de l'Ouest comme les Pays-Bas ou la France. Elle montre, au contraire, que cette idée entretient dans ces contextes un déni généralisé du racisme qui permet au phénomène de se reproduire de manière d'autant plus insidieuse. -
Petite histoire politique des banlieues populaires
Hacène Belmessous
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 31 Mars 2022
- 9791039900218
L'histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d'une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c'est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « zones de non-droit » qui mettraient l'ordre républicain à feu et à sang... Revenir sur l'histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues c'est constater que le droit commun n'y a jamais été instauré malgré les promesses d'égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C'est aboutir à ce constat implacable: la République, dans les banlieues populaires, c'est pour leurs habitants quarante années d'humiliations sociales.
Cet ouvrage s'efforce de décrire et analyser ce qui s'y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l'islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc. Pour cela, l'auteur s'est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)...), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l'histoire urbaine récente.
Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu'elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.
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Le plan Condor en procès : Répression sans frontières et crimes contre l'humanité en Amérique du Sud
Francesca Lessa
- Syllepse
- Coyoacan
- 5 Septembre 2024
- 9791039902281
À travers les voix et les récits de survivants et de témoins, de militants des droits de l'homme, d'acteurs judiciaires, de journalistes et d'historiens, Francesca Lessa lève le voile sur les secrets de la répression transnationale mise en place par les dictatures sud-américaines entre 1969 et 1981. Mettant en place une coordination répressive inédite connue sous le nom de plan Condor, les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien des États-Unis, lancent une campagne de lutte contre la « subversion ». Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine envoient des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France, Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis. Les forces militaires et policières, légales et extra-légales, de ces dictatures vont enlever, torturer et assassiner des centaines d'hommes et de femmes. Le plan Condor est le fil conducteur des dictatures sud-américaines qui firent des dizaines de milliers de morts, et plus encore de torturés, d'emprisonnés, d'exilés. Au cours de ces années, l'Amérique du Sud devint une zone de terreur généralisée et d'impunité pour ceux qui perpétuaient la violence. Dans ce livre, Francesca Lessa montre également comment des réseaux d'individus en quête de justice se sont progressivement matérialisés et ont réussi à transcender les frontières nationales pour obtenir justice pour les victimes de ces horreurs. S'appuyant sur un travail de terrain approfondi, des recherches dans les archives, des observations de procès et plus d'une centaine d'entretiens, Le plan Condor en procès explore le passé et le présent de l'Amérique du Sud. Ce livre met en lumière les luttes actuelles pour la justice, alors que les sociétés de la région sont confrontées à l'héritage des atrocités commises.
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Contre l'antisémitisme et pour les droits des Palestiniens
Pierre Stambul
- Syllepse
- Coup Pour Coup
- 28 Octobre 2021
- 9782849509739
L'oppression d'un peuple peut-elle cacher l'oppression d'un autre?? Le conflit israélo-palestinien est au coeur de cette interrogation. Pierre Stambul entend ici dénouer les fils inextricables de cette question. Il revient sur la genèse et les formes de l'antisémitisme et sur l'apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. Pour autant, la fondation de l'État d'Israël n'a pas éteint l'antisémitisme.
La nouvelle terre d'accueil née avec l'État d'Israël s'est développée aux dépens d'un autre peuple, le peuple palestinien dont les souffrances et l'oppression ne peuvent être indifférentes à ceux et celles qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme, nous dit l'auteur.
L'ambition émancipatrice des peuples juifs d'Europe et d'ailleurs ne peut s'incarner dans un État colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Il convient, ajoute l'auteur, de récuser l'équation Juif =?sioniste et donc antisioniste =?antisémite. Une confusion savamment entretenue par les défenseurs d'un ordre mondial fait de guerres et de domination, qui entend disqualifier tous ceux et toutes celles qui s'opposent à toutes les formes de domination et de racisme.
«?Au contraire, la lutte contre l'antisémitisme doit retrouver l'universalisme de l'époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par l'émancipation de toute l'humanité?», conclut l'auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre.
En annexe, un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l'Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.
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Nous vous écrivons depuis la révolution ; récits de femmes internationalistes au Rojava
Collectif
- Syllepse
- 4 Mars 2021
- 9782849509081
«Ce livre est parti d'un désir et d'une nécessité: partager les expériences, les rencontres et les émotions qui nous ont traversées au coeur de la révolution du Rojava. Un désir, parce qu'autant de beauté, d'énergie et d'espoir doivent être diffusés le plus largement possible et doivent pouvoir imprégner chacune de nos vies, chaque lutte à travers le monde. Une nécessité parce qu'il est de notre responsabilité de ne pas faire de ce temps au Rojava une expérience personnelle, mais de faire connaître le projet et la réalité révolutionnaire de celles qui nous ont tant appris.».
L'ouvrage que vous tenez entre vos mains a été pensé collectivement et écrit par des femmes : internationalistes, mères, journalistes, militantes, principalement françaises, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au coeur de la plus jeune révolution du Moyen-Orient.
Avec ce récit, elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes du Rojava et du nord-est syrien, qui depuis 2012 travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éducation, coopératives, démocratie de base...
Textes de réflexion, poèmes, contes, extrait de journaux intimes, lettres, interviews, autant de formes différentes qui font palpiter ce livre et permettent d'approcher les émotions les plus intimes, la pratique quotidienne et les enjeux géopolitiques.
Une porte ouverte aux réflexions et discussions pour se nourrir ici de ce qui est expérimenté là-bas.
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Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas
Andrea Dworkin
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 4 Janvier 2018
- 9782849506011
Une extraordinaire écrivaine féministe. Des textes poignants, la colère face aux meurtres, aux viols, à la pornographie, à l'anéantissement des femmes dans la sexualité masculine.
La première partie est composée de deux textes à orientation biographique. Dans la seconde, l'auteure aborde, entre autres, le travail de l'écriture, New York, le féminisme radical, Kate Millett, la pornographie, la misogynie, la critique du déterminisme biologique, le judaïsme, le pouvoir des hommes, le viol, la fétichi- sation des corps, les actes et la violence sexuelle, la colère de la survivante... La troisième partie de l'ou- vrage est consacrée à la « fierté lesbienne », à la nuit et aux dangers, aux actions « Reprendre la nuit », au racisme et au masculinisme, aux assassinats de femmes comme politique sexuelle, à la résistance face à la ter- reur et la torture, à la prostitution...
Les livres d'Andrea Dworkin, dont ce recueil offre une palette, restent d'actualité en ces temps de remise en cause des droits des femmes au nom de « tradi- tions » ou du fantasme de l'égalité-déjà-là : « Souve- nez-vous-en, mes soeurs, durant les temps obscurs qui s'annoncent. » Son style, très novateur, mêle la radicalité des ana- lyses féministes et la beauté de la langue : « J'ai utilisé l'écriture pour emmener le langage là où était la souf- france des femmes - et leur peur - et j'ai continué mes fouilles à la recherche de mots capables de porter le fardeau de dire l'indicible ».
L'intransigeance face aux violences contre les femmes et l'onde puissante des mots. Il ne s'agit donc ici ni d'analyses universitaires ni d'indignations désin- carnées, mais bien d'une voix littéraire, nouvelle et forte, qui bouleverse notre compréhension de la do- mination masculine.
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Le silence brisé : Une traversée migratoire des mondes juifs perdus
Annie Stora-Lamarre
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 30 Mai 2024
- 9791039902182
Réflexion sur l'exil et les mondes disparus, ce livre entreprend de briser le silence du/de la migrant·e qui dissimule tout un pan de la richesse de ses origines par peur de se faire rejeter.
Le retour mémoriel, c'est celui de l'autrice sur ses années constantinoises dans les années 1950 dont elle parle tout en questionnant ses propres choix: ce qu'elle garde vivant, ce qu'elle veut transmettre, ce qu'elle veut oublier. Dans ce processus ininterrompu qu'est l'exil comment donner sens au silence initié par la violence du déracinement?
Dans le Paris des années 1960, elle décrit une relégation dans les banlieues, à Sarcelles ou Sartrouville. Elle ressent le regard condescendant de la minorité juive française de culture ashkénaze. La dureté de cet accueil et ce sentiment d'injustice motivent sa curiosité pour aller à la rencontre de leur chemin migratoire.
Ces interrogations croisent ses recherches d'historienne consacrées à la morale et au droit de la de la 3e République, au sein de laquelle la théorie néodarwinienne de la sélection naturelle fonde une pensée hiérarchique et inégalitaire ordonnant «la marche des civilisations vers le progrès».
Le livre entrecroise mémoire et histoire. La traversée des mondes juifs mobilise des sources diverses: archives policières, autobiographies, romans... Cette mobilisation permet de comprendre comment le/la migrant·e juif·ve s'est défait des traumatismes des persécutions pour s'intégrer dans l'ordre juridique républicain.
Comment, dans son désir de naturalisation, l'étranger·ère joue entre ce qui relève de l'ordre public et de ce qui est destiné à rester privé. A contrario, les narrations font surgir de ces silences rusés mille façons flamboyantes d'être juif et juive, mille espaces symboliques, mille lieux, qu'il s'agisse d'enracinement, de migrations, d'expulsion, de dispersion. -
Comme un goût de révolution : autobiographie d'une Black Panther
Elaine Brown
- Syllepse
- Radical America
- 5 Mai 2022
- 9782849509593
Enfant des ghettos de Philadelphie, adolescente noire dans un monde violent, militante révolutionnaire, chanteuse, cheffe du Black Panther Party : dans ce récit captivant, Elaine Brown revient sur sa vie, ses engagements, ses déchirements.
Née en 1943, Elaine Brown s'engage en politique progressivement, puis, en avril?1968, après l'assassinat de Martin Luther King, rejoint le Black Panther Party, créé deux ans plus tôt à Oakland. Chanteuse, elle enregistre deux albums pour le parti. En 1971, elle entre au comité central et en devient le ministre de l'information. Elle accepte la direction du Black Panther Party en 1974, quand Huey P. Newton part en exil à Cuba.
Cette plongée vibrante dans le parcours et l'expérience d'Elaine Brown ne passe sous silence ni ses erreurs, ni ses trahisons à ses propres engagements, ni les errements de cette formidable aventure collective, qui demeure un grand moment de l'histoire des mouvements de libération. Avec ce récit, Elaine Brown nous invite à repenser l'émancipation, la révolution, l'intime et le politique. -
La race tue deux fois ; une histoire des crimes racistes (1970-2000)
Rachida Brahim
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 14 Janvier 2021
- 9782849508442
«De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d'une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l'idée d'une injustice. Elles dénoncent le racisme et l'impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n'est pas un non-lieu qui est venu clore l'affaire.
Elles disent en substance que la racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d'asseoir un rapport de pouvoir et d'en tirer profit, tue deux fois. La première violence touche à l'intégrité physique de la personne. La seconde violence a lieu à l'échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du traitement pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés.» De la grande vague de violence de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d'une base de données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où le racisme institutionnel et l'action de la police continuent chaque année à être à l'origine de nombreux morts.
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Féministes : luttes de femmes, lutte de classes
Suzy Rojtman
- Syllepse
- Utopie Critique
- 1 Décembre 2022
- 9791039900706
Le mouvement féministe contemporain en France a plus de cinquante ans, un temps d'histoire, histoire d'un enthousiasme fou de se retrouver ensemble, émaillé de victoires décisives, mais jalonné de difficultés face à un patriarcat qui se défend bec et ongles.
Dans cette histoire, on oublie souvent une des actrices essentielles?: la «?tendance lutte de classes?» comme elle s'est définie elle-même, après Mai 68, dans les années 1970. Restituer cette histoire occultée, c'est le but de ce livre, réalisé à partir de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes.
Il aborde l'histoire pionnière du MLF et de toutes ses tendances?: celle des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, celle des militantes d'extrême gauche, de gauche, des syndicalistes, qui, impliquées avec conviction, ont bataillé dans leurs organisations respectives.
L'histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s'affirmer (Lip, Renault, banques, Chèques postaux). L'histoire méconnue des groupes de femmes immigrées ou dans les populations colonisées. L'histoire des luttes pour la visibilisation et l'affirmation des lesbiennes.
C'est aussi celle de la conquête du droit à l'avortement et son remboursement, celle de la création de collectifs féministes?: contre le viol et contre le racisme?; de l'unité avec la création de la Maison des femmes de Paris, d'Elles sont pour et du Collectif national pour les droits des femmes, des combats internationaux avec la Marche mondiale des femmes. C'est la parole de ses actrices elles-mêmes qui donne corps et vie à cette histoire.
Ce sont les contributions de 28 autrices qui donnent corps à ce livre, illustré avec des documents d'époque. Un livre coordonné par Suzy Rojtman, active dès 1974 dans la tendance «?Lutte de classes?» du MLF, qui milite à l'heure actuelle dans le Collectif national pour les droits des femmes. -
Portugal : La révolution des oeillets
Christian Mahieux, Patrick Silberstein, Collectif
- Syllepse
- Utopie Critique
- 4 Avril 2024
- 9791039902045
C'est le rejet de la guerre coloniale menée en Afrique, qui engloutit des milliers de conscrits et pousse la jeunesse à l'exil, qui précipite la révolte des jeunes officiers et qui conduit à la chute du régime salazariste. Ceux-ci créent le Mouvement des forces armées qui se donne trois objectifs :
Démocratisation, décolonisation, développement économique.
Le 25 avril, l'armée, sous la direction du MFA, renverse la dictature, notamment sous l'impulsion et l'organisation du capitaine Otelo de Carvalho, dont on retrouvera une interview dans l'ouvrage.
La population descend alors dans les rues, se mêle aux insurgés. Les entreprises et les domaines agricoles sont progressivement occupés. L'aspiration au « poder popular » se répand dans le pays.
Le livre revient sur l'expérience de la coopérative Novo Rumo dans la métallurgie, une des 400 coopératives existantes à Lisbonne. Pour l'essentiel, elles ont été impulsées par les organes de base auto- institués des travailleurs, soit parce que les patrons ont fui, soit parce qu'ils sont défaillants.
Les coopératives se développent en parallèle des grandes nationalisations. Autogestion, contrôle ouvrier, pouvoir populaire, autant de sujets sur lesquels plusieurs auteurs et autrices entrecroisent avis, expériences et enseignements.
Quels furent la place et le rôle des femmes ouvrières dans la révolution portugaise ? Une illustration au travers de la lutte de la Sogantal, petite usine textile de la banlieue de Lisbonne.
Une attention particulière est mise sur le regard portéée par l'immigration portugaise en France sur la révolution au pays.
Au travers de l'action des militantes et militants anarchistes, c'est la solidarité internationale avec le mouvement de libération portugais qui est exposée.
Des syndicalistes du Portugal d'aujourd'hui nous disent ce que représente la révolution des oeillets en 2024.
Un livre qui dresse le portrait d'un Portugal qui surprend le monde en s'éveillant à la démocratie sociale et politique. Un Portugal qui effraie Washington, qui s'empresse d'y dépêcher celui qui était son ambassadeur au Chili au moment du coup d'État de Pinochet, quelques mois auparavant. -
Des vies pour l'égalité : mémoires d'ouvriers immigrés
Abdellah Fraygui, Abdallah Moubine, Vincent Gay
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 12 Janvier 2023
- 9791039901024
Dès les années 1950, la France fait venir massivement des ouvriers immigrés de ses colonies et bientôt de ses anciennes colonies, cette vague migratoire succédant à celles qui, depuis la fin du 19e siècle, ont constitué une composante essentielle de la classe ouvrière. L'industrie automobile a particulièrement utilisé cette main-d'oeuvre immigrée, notamment en région parisienne, ou toutes les usines ont vu affluer des travailleurs algériens d'abord, puis marocains, tunisiens, venus d'Afrique subsaharienne, de Turquie et de bien d'autres pays.
Ces travailleurs immigrés n'ont pas seulement apporté une contribution essentielle au développement industriel de la France durant les Trente Glorieuses. Ils ont également été, pour une partie d'entre eux, des militants de l'égalité, nombreux à s'engager dans des associations, à devenir syndicalistes, à animer des grèves, à représenter leurs collègues.
Abdellah Fraygui et Abdallah Moubine furent de ceux-là. Immigrés marocains arrivés en France à la fin des années 1960 et au début des années 1970, ils découvrent les usines françaises, le travail à la chaîne, la dureté des conditions de travail, la répression contre les syndicalistes, le racisme... Mais également des opportunités pour lutter, revendiquer, se battre pour sa dignité, dans les usines et dans leurs quartiers.
Des vies de luttes qu'ils livrent ici dans un récit à deux voix. -
Les femmes noires en France doivent être sauvées de leur famille, de leur communauté (pères, frères, cousins). Ce sauvetage est proposé gracieusement par l'État au travers de l'école républicaine, appuyée par des allié·es de choix (médias, monde de la culture, associations, intellectuel·les).
Mwasi est un collectif de femmes qui ne veulent pas être « sauvées » par qui que ce soit et qui prend la parole. Les autrices, des femmes noires et afro-descendantes, désignent l'État français, le « féminisme » blanc dominant, le racisme d'État comme des ennemis politiques.
Ce livre est un instantané de ce qu'est le collectif Mwasi et de ce qu'il veut :
« Notre seule préoccupation est d'être à la hauteur des idées, des pratiques et de l'héritage qui sont les nôtres :
Les combats contre la négrophobie, l'impérialisme, l'hétéro-patriarcat et le capitalisme.
Nous avons choisi l'afroféminisme pour traduire politiquement nos révoltes en tant que femmes noires ;
Révoltes que nous voulons transformer en révolution pour un changement radical de système. Un système de justice sociale pour tou·tes, sans racisme, débarrassé de la domination masculine et du capitalisme.
Nous faisons le choix de la lutte collective, de l'organisation politique autonome et de la libération comme horizon.
Nous voulons que notre lutte soit comprise, reprise et interrogée par les Afro-descendant·es de France et les générations de militant·es noir·es qui nous suivront.
Que ceci soit pris comme notre contribution afroféministe à la libération noire et panafricaine. »
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Les utopiques : La cuisine sous clé : Recettes de cuisine d'un prisonnier politique basque et autres considérations
Josu Urrutikoetxea
- Syllepse
- Les Utopiques
- 8 Février 2024
- 9791039901895
L'auteur nous propose une excursion dans l'histoire du mouvement national basque en empruntant un moyen de transport inhabituel : l'art culinaire, qu'il expérimente en prison en même temps que l'art de la débrouille.
Les expériences culinaires qu'il nous propose ont été conçues et mises en pratique par Josu Urrutikoetxea alors qu'il était incarcéré au centre de détention du Muret (Haute-Garonne) de 1991 à 1996.
Si la plume, les études... et la grève de la faim ont permis aux prisonniers politiques basques de défendre leurs droits et de conserver l'espoir et la dignité, la gastronomie pratiquée avec les moyens du bord, le système D, est également une forme puissante de résistance.
Ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur de revisiter son engagement dans l'ETA (« Pays basque et liberté »), organisation née à l'époque des ténèbres franquistes, alors que la culture et la langue basques ainsi que toutes les libertés démocratiques étaient férocement réprimées.
L'ETA est née parmi la génération des enfants des Basques qui avaient perdu la guerre contre le franquisme et la bataille du démantèlement du régime lors de la transition après la mort du dictateur.
La préface de Gerry Adams, leader du Sinn Féin irlandais, aujourd'hui première force politique en Irlande, au nord comme au sud, situe la lutte de libération nationale basque dans un contexte international.
L'entretien réalisé par Eva Forest - éditrice et écrivaine, emprisonnée, elle aussi, par la dictature franquiste, accusée d'avoir participé à l'assassinat de Carrero Blanco, le dauphin de Franco -, avec l'auteur, alors incarcéré à Madrid, est l'occasion pour ce dernier d'expliquer comment la cuisine était devenue un moment de résistance, mais aussi de parler plus généralement de l'univers carcéral.
L'auteur nous rappelle que le mouvement abertzale a constamment cherché à mettre un terme à l'affrontement violent et mis en avant la résolution du conflit par la voie de la négociation. Ce processus a été marqué par plusieurs tentatives de négociations : en 1989 à Alger, en 1998 à Zurich, en 2005 à Genève et en 2011 à Oslo. Josu Urrutikoetxea a participé à trois de ces quatre rencontres de pourparlers.