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Quand l'État recule, la forme Commune s'épanouit. Ce fut le cas à Paris en 1871 comme lors de ses apparitions plus récentes, en France et ailleurs. Les luttes territoriales contemporaines, comme la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes ou les occupations de chantiers de construction de pipelines en Amérique du Nord, ont remis à l'ordre du jour des formes d'appropriation de l'espace social. Elles ont façonné de nouvelles manières politiques d'habiter qui agissent pour interrompre la destruction de notre environnement. Mais elles ont également modifié notre perception du passé récent et donné de nouveaux noms à ce que nous voyons aujourd'hui, aiguisant notre compréhension du présent. Les luttes au long cours pour la terre des années 1960 et 1970, comme le Sanrizuka au Japon ou e Larzac, apparaissent désormais pour ce qu'elles sont : des batailles déterminantes de notre époque. Pour Kristin Ross, les processus pragmatiques et non accumulatifs qui fondent l'existence concrète de la vie de la commune - défense, subsistance, appropriation, composition et complémentarité des pratiques, solidarité dans la diversité - constituent des éléments cruciaux de ce que Marx appelait « la forme politique de l'émancipation sociale » et que Kropotkine considérait comme la condition nécessaire de la révolution et de son accomplissement.
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Fascisme fossile ; l'extrême droite, l'énergie, le climat
Andreas Malm
- Fabrique
- 22 Octobre 2020
- 9782358722063
D'un côté, la planète se réchauffe dangereusement, de l'autre, l'extrême droite gagne du terrain, de l'Europe aux Amériques. Que se passe-t-il quand ces deux tendances se rencontrent ?
La poussée nationaliste contemporaine a été largement commentée, mais son rapport à l'écologie reste dans l'ombre. Ce livre entreprend de combler cette lacune : qu'ont dit, écrit et fait les principaux partis d'extrême droite à propos du climat et de l'énergie durant la dernière décennie ? En premier lieu, ils ont nié le problème. Le climato-négationnisme qu'on croyait moribond a fait un retour fracassant par la voix de leurs leaders. Dans sa grande majorité, l'extrême droite voue un culte aux réserves nationales et abhorre les éoliennes, s'oppose aux accords climatiques, entretient des liens étroits avec l'industrie fossile et nourrit de théories conspirationnistes sa détestation des mouvements écologiques et de la climatologie.
Même quand elle reconnaît le problème, qu'elle se revendique d'un « nationalisme vert », ses positions restent en toutes circonstances déterminées par la défense de la nation et du territoire, et par son obsession de l'immigration non-blanche.
Pour les auteurs de ce livre, l'essor des politiques nationalistes dans le contexte du réchauffement mondial nous alerte sur les dangers d'un fascisme fossile qui emploierait les moyens les plus brutaux à la préservation du statu quo.
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Joseph Déjacque, ce méconnu. Publier aujourd'hui les écrits de l'ouvrier révolutionnaire, c'est remettre en circulation l'une des oeuvres les plus radicales du xixe siècle et - ceci explique sans doute cela - l'une des moins étudiées.
La courte existence de Déjacque (1821-1865) est tissée de ruptures et de crises. Le chômage interrompt maintes fois le parcours professionnel chaotique de ce commis devenu ouvrier-colleur et peintre en bâtiment.
La Révolution de Février 1848, la tragique insurrection de Juin 1848 et ses lendemains nourrissent ses convictions socialistes. Il part pour l'exil après le coup d'État du 2 décembre 1851 : à Londres, à Jersey et aux États- Unis, il élabore sa propre vision de l'anarchisme. Il regagne Paris en 1862 ; extrêmement pauvre, malade, isolé, il y meurt dans l'anonymat le plus complet.
Entre la fin de la monarchie de Juillet et le milieu du Second Empire, en France et dans l'exil, Déjacque ne cesse d'écrire : des recueils de poésie, des brochures, une grande utopie (L'Humanisphère), plus d'une centaine d'articles de presse (en particulier dans son journal Le Libertaire), des lettres aussi dont quelquesunes sont arrivées jusqu'à nous. Il fixe inlassablement sous une forme originale sa haine de toute autorité et son amour pour la liberté la plus absolue. Il est l'inventeur du mot « libertaire ».
De sa plume trempée au vitriol il s'attaque à tous ses ennemis, de Dieu à l'épicier fraudeur du coin de la rue, du gouvernant au père de famille bourgeois ou au propriétaire d'esclaves de la Louisiane. Il exhorte le peuple à secouer un joug trop complaisamment accepté. Déjacque n'incarne-t-il dès lors qu'une violence à l'état pur ? Ce serait négliger que s'il ne cesse de s'écrier « Debout ! », c'est pour que soit combattue la violence adverse et pour qu'il devienne possible un jour de vivre, enfin, heureux. Celui qui se qualifie de « fils de Satan, petit-fils de Prométhée » est un écrivain de la tendresse, un forgeur de mots, un blagueur de haut vol qui excelle à donner un visage mobile à la liberté.
Curieux du monde et des autres, attentif aux grands soubresauts de son siècle, il étudie sans complaisance ses contemporains : l'« âne bâté » (Garibaldi), le « César du provisoire » (Ledru-Rollin), l'« anarchiste juste-milieu, libéral et non libertaire » (Proudhon), Napoléon III et « sa chienne de peau » ; et éclaire d'un jour original son siècle - et le nôtre.
Ce volume explore tous les aspects de l'oeuvre de Déjacque et réunit plusieurs textes inédits, parmi d'autres mieux connus : « La proclamation de la République », La Question révolutionnaire, des extraits des Lazaréennes et de L'Humanisphère, des articles du Libertaire, et des lettres à Proudhon jamais publiées.