Filtrer
Kime
-
Commun-commune ; penser la Commune de Paris (1871)
Jean-François Dupeyron
- Kime
- 19 Février 2021
- 9782841749959
Cet ouvrage renvoie tout d'abord les « légendes » de la Commune à leurs insuffisances et à leur rapport biaisé aux faits. Puis il examine, sans préférence affirmée, la pensée des actrices et des acteurs, en s'efforçant d'en restituer aussi fidèlement que possible la pluralité. Trois principales conceptions de la Commune se combinèrent souvent au sein du mouvement pour définir celle-ci : soit comme un simple conseil républicain garant des franchises municipales de Paris, soit comme un gouvernement révolutionnaire central de la France, soit comme le complément politique des organisations de travailleurs dans la restructuration socialiste de la société.
Pour ne pas réduire la Commune à un appendice meurtrier du passage de l'Empire à la République d'ordre, il faut réhabiliter la révolution théorique inachevée et la quête d'une alternative à la République bourgeoise qui mirent une population en mouvement autour de ces trois axes politiques.
Dans cet esprit, la modeste mais ferme ambition de cet ouvrage est de contribuer à l'exploration de la philosophie politique et des pratiques politiques qui circulèrent dans le Paris libre du printemps 1871 et qui, aujourd'hui encore, portent des enseignements pour les révolutions contemporaines du Commun.
-
Voyage en démocratie Tome 1 ; regards français sur la démocratie
Pierre Statius
- Kime
- 10 Mai 2016
- 9782841747481
Comment comprendre le temps démocratique qui est le nôtre, temps de troubles et d'angoisses ? Quelle articulation peut-on concevoir entre la défense du droit des individus et la nécessité d'une contrainte collective ? Comment organiser la participation du citoyen en régime démocratique ? Quelle représentation de la souveraineté du peuple dans nos sociétés démocratiques toujours menacées par une dérive oligarchique ?
En choisissant ici de considérer le fait démocratique comme un fait social total des sociétés modernes nous montrons que la démocratie est un régime fragile en ce que, faisant une large place à la diversité sociale, elle reste hantée par le fantasme de l'Un des sociétés religieuses.
Ainsi le totalitarisme a-t-il été et reste-t-il l'adversaire de la démocratie. Ultime avatar, cette démocratie produit une humanité nouvelle tentée par le conformisme, par la sécurité obtuse de l'idéologie ou par le vertige de l'insignifiance. Nous embarquons alors pour un voyage en démocratie qui se fera en trois étapes. Dans ce premier volume, nous voulons identifier la syntaxe des sociétés démocratiques : la liberté et l'histoire comme fondements épistémologiques de la démocratie, la dynamique démocratique, la démocratie contestée par le totalitarisme et la démocratie malmenée par la tentation de l'insignifiance. Pour mieux comprendre la fragilité démocratique autour de ces quelques questions essentielles, nous mettrons en perspective quatre penseurs français du fait démocratique : Benjamin Constant, Alexis de Tocqueville, Raymond Aron et Marcel Gauchet.
Nous souhaitons mieux apprécier notre démocratie contemporaine, sortir du brouillard où nous sommes plongés par une double approche philosophique et historique. Le deuxième volume, qui sera une topique, s'efforcera d'élaborer le lexique démocratique. Enfin, le dernier volume reviendra sur le lien substantiel qui existe entre la démocratie et l'éducation.
-
REVUE TUMULTES n.49 : utopia nova II ; la radicalité démocratique
Revue Tumultes
- Kime
- Revue Tumultes
- 9 Novembre 2017
- 9782841748150
Ce nouveau numéro de Tumultes se positionne, comme le n°47 (Utopia Nova. La démocratie, radicalement), au carrefour de la démocratie et de l'utopie. Mais quel est donc ce carrefour ?
Notre hypothèse est qu'il pourrait se nommer « radicalité ». A l'heure où la notion de « radicalisation » fait florès pour évoquer de manière euphémisée le phénomène djihadiste, c'est donc d'une autre radicalité qu'il est question ici, d'une radicalité résolument située du côté de l'émancipation. Mais parler de « radicalité démocratique » n'est que le début des problèmes : Faut-il entendre la radicalité au sens étymologique (aller à la racine) ou au sens politique (une critique déterminée) ? Pourquoi parler de démocratie radicale plutôt que de démocratie tout court ? Le terme « démocratie » a-t-il été à ce point galvaudé qu'il faille aujourd'hui y accoler un adjectif pour rappeler la dimension profondément intempestive de ce type de régime politique ? A quand remonte l'association entre démocratie et radicalité ? Qui l'utilise ? Et dans quelle perspective ? Tels sont les questionnements que l'on retrouve au fil des articles contenus dans ce numéro.
-
-
On voudrait que religion et politique relèvent de deux domaines distincts : d'un côté les croyances personnelles, de l'autres la vie en commun. Cela semble aller de soi et être souhaitable, ne serait-ce que pour assurer la possibilité de la tolérance : on accepte d'autant mieux les différences en la matière que chacun s'accorde pour ne faire de sa religion qu'une affaire personnelle. On voit bien, en outre, ce que peut avoir d'oppresseur un État qui ajoute à la puissance qui le caractérise la contrainte d'une doctrine officielle. Même si l'on associe le mot république ou le mot démocratie au nom d'une religion ou de quelque autre dogmatique, on est bien devant un totalitarisme quand la puissance publique pourchasse ce qu'elle appelle « le vice » et prétend se mêler des conditions de la vie privée, jusqu'à la manière de se nourrir ou de s'habiller.
Il se trouve hélas que la claire et saine distinction du politique et du religieux, déjà loin d'être la norme, est remise en cause là même où elle était revendiquée. C'est que, pour les peuples qui ont peiné à se constituer en État, la religion est perçue comme un marqueur de l'identité nationale. Du coup, ceux qui se sentent solidaires des opprimés soutiennent des revendications étroitement religieuses, quittes à fermer des yeux sur le caractère oppressif de certaines revendications religieuses.
Pour y voir plus clair, on se propose ici de revenir sur le débat occasionné par les thèses de Carl Schmitt et de les confronter à la tradition occidentale des relations entre politique et religion.
Marc Lebiez est philosophe et helléniste. Son livre « Le culte du nouveau », Kimé, 2017, a été remarqué par Le Monde et le Figaro.