Au début des années 2000, la notion d'Anthropocène a été avancée pour désigner une nouvelle époque de l'histoire de la Terre, marquée par les transformations profondes et irréversibles induites par les actions humaines sur l'environnement. C'est également au début des années 2000 que, pour caractériser les changements rendus nécessaires par les dégradations écologiques, plutôt que de « développement durable », on s'est mis à parler de « transition écologique ». Que veut-on dire par là ? Quels changements désigne-t-on ? Et pourquoi parle-t-on parfois plutôt de « transition énergétique » ? Dans cette conférence dialoguée, Catherine Larrère aborde ces différentes interrogations en parcourant les étapes de constitution de la question écologique telle que nous la connaissons aujourd'hui et en soulignant que le problème majeur auquel nous sommes désormais confrontés concerne bien la dynamique de transformation des relations entre l'homme et son environnement, mais surtout le rythme de cette transformation et les moyens de le contrôler.
Foucault n'aimait pas les logiques de l'identité : celles-ci témoignent de l'assignation de nos discours aux figures de l'autorité ou de la vérité ; mais cette assignation pousse aussi sa prise au-delà de nos discours, jusque dans nos vies, alors vouées à décliner leur identité, à s'identifier à des formes de vie qui sont aussi des normes de vies.
Il importe d'analyser de manière détaillée les ressorts théoriques et pratiques de ces logiques d'assignation identitaire ainsi que leurs effets individuels et collectifs. Mais il faut également se demander, avec Foucault et pour une part à partir de sa pensée, si refuser les logiques de l'identité est non seulement possible mais surtout souhaitable pour des sujets qui, s'ils ne sont pas "identifiés" ou identifiés comme de "bons" sujets, peuvent aussi bien souffrir de cette absence d'identité qui fait d'eux des entités spectrales et vulnérables : des identités négatives, abandonnées dans les marges de la reconnaissance politique et sociale, et ne bénéficiant d'aucune ressource pour déployer leur puissance d'agir et leur mode d'existence.
La révolution numérique a profondément modifié les manières de s'informer, de se cultiver et de participer au débat public. Les jeunes nés au tournant des années 2000 sont à l'avant-poste de ces mutations. Qualifiés de « digital natives » par le monde du marketing, on les pense spontanément à l'aise avec les outils numériques, et capables d'en tirer le meilleur. Les jeunes seraient ainsi les fers de lance de cette nouvelle société numérique. Cet ouvrage dépeint une situation moins enchantée. À partir d'une enquête multi-méthodes (questionnaire, entretiens et observation en ligne) menée auprès de différents publics (E2C, BTS, IUT, licences d'AES, de science politique, IEP, etc.), elle met au jour les inégalités socio-culturelles nouvelles qui traversent cette génération. En matière d'information, de participation politique ou de culture, les jeunes développent des usages socialement différenciés du numérique, que l'ouvrage propose d'éclairer.
Comment les Français ont-ils vécu le premier confinement? Quelle place le virus a t'il pris dans leur quotidien? Quel a été l'impact sur leur santé mentale? Comment ont-ils perçu la gestion de la crise, du confinement au futur vaccin? Ont-ils perdu confiance?Du 16 mars au 11 mai 2020, pour ralentir l'épidémie de Covid-19, les Français sont confinés chez eux. Cette parenthèse sidérante et inédite aurait pu survenir plus tôt, tant cette crise ressemble à d'autres... Pourtant cette crise est bien extraordinaire. Pour la première fois, la gestion d'une crise sanitaire allait non seulement creuser brutalement les inégalités, mais aussi impacter massivement la santé mentale.Cet ouvrage s'appuie sur une série d'enquêtes réalisées en ligne, de mars à juin. Les éléments de réponse qu'il apporte permettent de prendre la mesure de l'impact de ce premier confinement, mais aussi de mieux comprendre dans quelles conditions, et dans quel état d'esprit, les Français ont abordé les mois suivants.
Après la Seconde Guerre mondiale, le bloc de l'Est n'oublie pas Zola, l'auteur de Germinal, l'intellectuel engagé ; il est vu comme un grand « défenseur de la vérité », et ce malgré les réticences de grandes figures marxistes, d'Engels à Lukács. L'analyse de la réception de cet auteur en URSS et au sein de sept démocraties populaires montre que s'il y a bien des invariants dans le discours marxiste porté sur Zola, chaque pays traite à sa façon de son oeuvre et de son engagement.
Ce livre constitue ainsi une synthèse inédite d'une réception idéologique et transnationale attentive aux particularités nationales.
Quand a commencé la paix après la Grande Guerre ? Comment se sont reconstituées les activités économiques, les sociabilités, les fêtes ? À partir de l'exemple des Ardennes, seul département occupé pendant toute la guerre, ravagé en 1918 par les combats de la libération, 20 chercheurs interrogent le retour à la normale.
La sortie de guerre est ici une longue période transitoire qui se poursuit pendant toute la décennie des années folles. La population traverse des années de résilience, entre espoir du retour à la quiétude passée et adaptation nécessaire à la réalité d'une société ébranlée.
Parce qu'ils ont utilisé les fonds d'archives qu'ils pratiquent chacun dans leur champ d'études (histoire sociale, politique, culturelle, religieuse, économique, etc.), les auteurs ont inscrit la situation ardennaise dans un cadre plus vaste. Leur regard éclaire ainsi la situation d'autres départements occupés ou/et sinistrés par les combats, voire la société française dans son ensemble.
L'idée d'effondrement, médiatisée par la collapsologie comme destin probable de nos sociétés face aux crises écologiques, fait l'objet de multiples critiques alors même que les illustrations récentes d'effondrements en cours, de l'épidémie de Covid-19 aux mégafeux, ne cessent de se multiplier.Devant ce paradoxe, les auteurs réunis ici prennent au sérieux l'hypothèse d'un coup d'arrêt majeur de nos dynamiques socio-économiques et politiques, tout en montrant que le rythme des effondrements se révèle variable selon les territoires. À partir d'enquêtes de terrain plurielles, ils examinent également la façon dont se mobilisent des acteurs, au Nord et au Sud, militants engagés ou citoyens discrets, pour tenter d'y faire face.L'ouvrage souligne l'impérieuse nécessité pour les sciences sociales de renouveler leurs approches des questions écologiques et esquisse les premiers jalons d'un paradigme de l'effondrement.
La commémoration du centenaire de la Grande Guerre a donné lieu à de nombreuses publications. L'économie n'a pas été oubliée. Mais la perspective est souvent restée très nationale. Cet ouvrage s'intéresse à l'économie du principal adversaire et perdant, l'Allemagne. Lui non plus n'était pas préparé à une guerre longue. Lui aussi s'est trouvé pris dans la contradiction entre mobiliser toutes ses forces sur le front et préserver la main-d'oeuvre pour assurer l'approvisionnent par l'arrière. L'État, avec un poids plus fort du pouvoir militaire en Allemagne, s'en est également mêlé de plus en plus, sans aller jusqu'à remettre en cause complètement l'initiative privée. La défaite finale était largement inscrite dans la disproportion initiale des ressources, aggravée par l'entrée en guerre des États-Unis. Les contributions des meilleurs spécialistes allemands, du charbon à l'agriculture, en passant par l'aéronautique ou la chimie, sont discutées ici par leurs homologues français.
Les contributions réunies dans ce volume sont le résultat d'une recherche et d'une réflexion collective élaborées dans le cadre des axes de l'UMR 8164 Halma à Lille autour de l'urbanisme grec et romain. La volonté des deux responsables a été d'aborder cette problématique de façon ambivalente, c'est-à-dire à une utilisation maîtrisée que sont les usages domestiques (chauffage, éclairage, cuisine), religieux (cérémonies, sacrifices) et industriels (métallurgie, céramique, etc.) répond un élément destructeur que sont les incendies accidentels ou volontaires en se reposant sur des exemples couvrant l'ensemble du monde antique depuis l'Orient méditerranéen jusqu'au nord de la Gaule aux époques gréco-romaines.
Si les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques, l'action collective y demeure fragile et fragmentée et n'a pu se constituer en mouvement social d'ampleur. Pour comprendre ce phénomène, ce livre se concentre sur les pratiques des pouvoirs publics qui contribuent à entraver ces mobilisations : disqualification des militant.e.s, cooptation des leaders, divisions des associations, dispersion des habitants, répression des luttes. Ici, pas de grand plan pour démobiliser, mais une articulation de pratiques disparates, de stratégies individuelles et de routines organisationnelles qui rendent toujours plus coûteuse l'action collective.
À partir d'enquêtes de terrains dans plusieurs quartiers populaires, ce livre donne à voir le sort réservé à ces territoires et le visage multiforme que prend la démobilisation. En miroir des ambitions affichées de donner du pouvoir d'agir aux habitant.e.s, cet ensemble de recherches témoigne des répressions qu'ils ont à affronter et du peu de place qui leur est laissée dans la maîtrise de leur destin.
Qui les entrepreneurs du Moyen Âge étaient-ils et comment géraient-ils leurs affaires? Ce sont les questions qu'éclaire le livre de raison de Jean Teisseire: cette source inédite du XIVe siècle nous plonge dans la ville d'Avignon au temps des papes et offre une perspective nouvelle dans l'histoire de l'univers mental d'un chef de famille et d'entreprise. Ce document, complété de plusieurs centaines d'actes notariés conservés avec minutie par cet homme, nous entraîne dans la maisonnée et l'ouvroir d'un artisan. L'intimité du quotidien d'une boutique se donne à voir et nous permet de dévoiler ce que les sources médiévales n'offrent que rarement: un homme au travail, construisant son activité et sa fama par l'écrit. Mêlant anthropologie historique et histoire des techniques, cet ouvrage invite ainsi à suivre la carrière et la culture gestionnaire d'un entrepreneur, révélateur de réseaux professionnels et amicaux, à l'échelle d'un quartier, d'une ville, d'une région et même de l'Europe méditerranéenne.
Au-delà des discours entendus en termes de crise de vocation des jeunes à la politique conventionnelle, 518 maires de 18-35 ans se sont fait élire en 2014 à la plus haute fonction municipale. Cet ouvrage cherche à mieux les connaître en revenant sur les principaux temps fondateurs de leur parcours : celui de la socialisation politique, puis des premiers faits d'armes ; et enfin celui de la mandature, dans le contexte d'une complexité accrue du mandat municipal et d'une exigence plus forte des administrés.
Où en sommes-nous aujourd'hui en matière de respect des droits de l'enfant placé ?
La consécration des droits des mineurs délinquants faisant l'objet d'un placement ordonné par l'autorité judiciaire est un phénomène relativement récent. Elle est l'occasion d'une rencontre intéressante entre les droits de l'enfant et les droits de l'usager que les établissements de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) doivent respecter.
Ce mouvement profond de reconnaissance et de valorisation des droits individuels de la personne prise en charge se développe ainsi dans un contexte particulier, qui mêle à la fois injonction pénale, accompagnement éducatif, hébergement contraint, vulnérabilité de la personne mineure et droits des représentants légaux.
Inscrit dans le domaine de l'enfance délinquante et celui du droit du service public, cet ouvrage analyse l'évolution de la prise en charge des mineurs au sein des établissements d'hébergement de la PJJ en se penchant sur le sens et le contenu des droits de l'usager au sein de la réglementation de cette administration.
Un scandale de corruption, des élus accusés de clientélisme, de favoritisme, d'affairisme, de liens avec le crime organisé... La scène se passe-t-elle n'importe où? Pas forcément, car il y a des villes où ces dénonciations sont plus fréquentes qu'ailleurs, des villes maudites qui finissent par avoir une mauvaise réputation.Cet ouvrage analyse les mises en accusation des phénomènes d'improbité publique qui se prolongent dans une stigmatisation de certaines villes ainsi considérées comme corruptrices et corrompues. Il explore différentes époques (depuis la fin du XIXe siècle à nos jours) et plusieurs espaces européens et nord-américains: les villes étasuniennes des machines politiques (New York, Boston, Chicago), Glasgow au Royaume-Uni, Montréal au Canada, Naples en Italie, Marseille en France. Un traitement spécifique est réservé à cette dernière avec 4 chapitres qui saisissent l'invention et la consolidation de sa mauvaise réputation sur une très longue durée.
Découvrir l'étude du politique et voter pour la première fois la même année. L'expérience des primo-votant·e·s étudiant·e·s en droit et science politique sort de l'ordinaire : leur vote initiatique trouve un écho dans l'objet de leurs études. Cet ouvrage s'intéresse à la manière dont cette double expérience façonne leurs rapports à la politique.
À l'orée des années 2010, l'enquête de longue haleine menée auprès des étudiant·e·s de plusieurs facultés de droit et de science politique et d'instituts d'études politiques en France révèle une population étudiante massifiée et diversifiée. L'ouvrage analyse les manières dont s'entremêlent chez ces jeunes adultes, les appartenances sociales et familiales, leurs styles de vie, la politisation et l'attention à la campagne pour comprendre leur rapport au vote et à la politique. L'ouvrage se double d'une réflexion méthodologique sur les outils classiques de la sociologie électorale quantitative et la mise en oeuvre d'une enquête auprès d'une population étudiante.
Peut-il y avoir de la politique sans ancrage territorial, sans présence continue dans un espace restreint et sans lien durable entre acteurs politiques, groupes sociaux locaux, et les espaces où s'organisent la vie sociale et les intérêts collectifs ? Ce n'est pas parce qu'il y a une tendance à la déterritorialisation, comme l'attestent les cas de Silvio Berlusconi, Donald Trump ou Emmanuel Macron, qu'il y a déracinement de la politique ; il y a plutôt tension entre territorialisation de l'action politique et pratiques d'ancrage différenciées. La question de l'ancrage politique témoigne des tendances contradictoires qui affectent les activités politiques dans les démocraties contemporaines, entre affranchissement des contraintes inhérentes à une activité territorialisée et permanence des enracinements. Les formes individuelles d'incarnation et les instruments collectifs de l'ancrage donnent à voir sa fragilisation, mais montrent qu'il demeure une composante essentielle de la politique.
Que veut dire porter la parole d'autrui? Si les porte-paroles sont omniprésents dans les débats publics, cette figure reste paradoxalement peu étudiée. Opérant une généalogie du porte-parolat depuis l'Antiquité jusqu'à ses formes contemporaines (dans les institutions officielles, dans les groupes d'intérêts ou les mouvements sociaux), les contributions réunies ici donnent à voir une multitude de situations où s'expriment et parfois s'opposent des porte-paroles, officiels ou non.
Nous sommes, avons e´te´, serons tous un jour confronte´s a` l'e´preuve du deuil, a` sa de´chirure, a` sa violence aussi. Le deuil est une e´preuve car il impose un effort, un « travail », qui puise dans nos ressources, nous e´puise, tout en maintenant l'espoir d'un soulagement, d'une e´claircie, voire d'une forme de « relation » apaise´e avec l'autre disparu, ou tout du moins avec son souvenir. Le deuil interroge nos rapports à l'autre qui n'est plus et dont persiste l'image, mais également les autres qui nous entourent, nous contraignent ou nous soutiennent.
Au-delà d'une analyse de la démocratie participative comme réponse à la crise de la démocratie représentative, cet ouvrage prête attention à la multiplicité des collectifs et mouvements d'expérimentations et d'interpellation citoyenne, tout en interrogeant leur nouveauté, et questionne leurs rapports aux institutions. Il le fait en mobilisant des analyses portant sur une diversité de situations, tant en France qu'à l'étranger : centres sociaux en France et en Espagne, campagnes électorales au Brésil, associations de patients en Belgique, occupation de friches urbaines, magasins gratuits, mobilisations de travailleurs "informels" en Argentine, participation à Nuit Debout ou mobilisation environnementale, pratiques d'aide alimentaire...
Les enjeux soulevés redistribuent les débats sur le politique, la citoyenneté et ses pratiques, réinterrogent l'égalité et la justice sociale, mettent l'accent sur la démocratie comme forme de vie. Les expérimentations analysées ici contribuent, chacune à leur manière, aux luttes sur ce que "faire société" et participer veulent dire.
Dès le Haut Moyen Âge, la cour de France observe une pratique qui frappe par son ampleur et sa persistance à travers les siècles : elle se déplace régulièrement d'une résidence à l'autre et traverse parfois le pays entier dans le cadre de grands voyages. Ce mode de vie a laissé des témoignages émerveillés des contemporains qui assistaient au passage d'un cortège dont la taille pouvait atteindre 14 000 personnes.
Peu étudiée, cette pratique du pouvoir est au coeur du présent ouvrage qui explore la mobilité royale sur le temps long et dans une perspective comparative. Il permet de mieux appréhender les effets de l'itinérance sur la vie politique et sociale ainsi que sur la cour royale qui en a été profondément marquée. L'histoire des déplacements est révisée grâce à une étude statistique inédite portant sur cinq siècles ; ses particularités émergent d'enquêtes dédiées à d'autres cours européennes et à la mobilité de grands courtisans.
En s'inscrivant dans la recherche sur les pratiques du pouvoir, les dix-huit études réunies dans cet ouvrage proposent un regard neuf sur une tradition indissociable de l'histoire politique française et européenne.
Contributeurs Alexandra Beauchamp ;
Boris Bove ;
Benoît Carré ;
Sylvain Destephen ;
Martin Gravel ;
Éric Hassler ;
Gergely Kiss ;
Élisabeth Lalou ;
Bénédicte Lecarpentier-Bertrand ;
Christophe Levantal ;
Xavier Mauduit ;
Pierre Monnet ;
Pascale Mormiche ;
Ludovic Nys ;
Stéphane Péquignot ;
Alain Salamagne ;
Jean-Baptiste Santamaria ;
Jean Sénié ;
Caroline zum Kolk ;
Ce volume examine diverses traditions d'approche critiques et esthétiques du quotidien au Japon et en Occident du XIXe au XXIe siècles, chez des auteurs et artistes comme Sôseki, Mishima, Ozu, Bresson, Barthes, Michaël Ferrier ou Raymond Williams. Envisager de la sorte la question de la quotidienneté et de l'ordinaire du point de vue de l'esthétique et la culture japonaises permet, grâce au décentrement opéré, de penser à nouveaux frais la manière dont ces notions ont été jusqu'ici abordées au niveau théorique en Occident.
Premier grand cycle romanesque du XXIe siècle, M.M.M.M. rassemble quatre textes publiés en à peine plus d'une décennie et célébrés par la critique : Faire l'amour (2002), Fuir (2005, prix Médicis), La Vérité sur Marie (2009, prix Décembre et prix triennal du roman de la Fédération Wallonie-Bruxelles), Nue (2013).
Ce numéro constitue la première approche systématique de la tétralogie et réunit les meilleurs spécialistes de Jean-Philippe Toussaint, dont elle est le chef-d'oeuvre.
Image évocatrice, objet convoité, enjeu de pouvoir, la carte dessine le monde. Outre les géographes-cartographes, de nombreux chercheurs, stimulés par sa puissance de représentation, l'utilisent afin de répondre à quelques-unes des interrogations de la société actuelle. La diversité des points de vue, des regards et des usages scientifiques, par conséquent la multiplicité des questionnements, se combine à la profondeur historique des références en apportant au lecteur curieux du monde des éléments de compréhension spatiale de processus, de circonstances, d'événements et de concepts propres à l'humanité. La carte, vivante et mouvante, est un reflet de l'imaginaire et la représentation d'un réel. Depuis l'Antiquité, les représentations de la Terre instaurent des mondes successifs, en jouant avec la géométrie, les distances et les formes, les plans et les volumes. Inscrites dans le temps, les cartes intègrent les temps de la terre et des sociétés. De nouvelles cartographies réinventent le monde du XXIe siècle.
Contributeurs : Anne-Laure Amilhat Szary - Sophie Braun - Michel Capderou - Ahmed Djebbar - Francis Meilliez - Alain Milon - Sébastien Oliveau - Gilles Palsky - Patrick Popescu-Pampu - Alicia Sanchez-Mazas.