De Perse en Crimée, d'Indonésie au Sri Lanka, de la Chine au Tibet, des Pays-Bas à l'Afrique du Sud, treize personnages inattendus, mais emblématiques, nous guident, par terre et par mer, sur les routes de la mondialisation. Anonymes ou célèbres, Chinois ou étrangers, quels que soient leur destin et leur importance dans l'Histoire, ils témoignent des interactions de la Chine avec le monde et de la richesse de leurs contacts, commerciaux, religieux, diplomatiques ou personnels. Une fresque épique sur huit siècles par l'auteur du "Chapeau de Vermeer".
Parce que les victimes étaient majoritairement des civils et des femmes, les viols en temps de guerre furent longtemps relégués au second plan. Ils étaient pensés entre butin et repos du guerrier, sans effet sur le cours de la guerre, marquant l'assouvissement de la pulsion sexuelle masculine. Plusieurs auteurs (dont les historiens John Horne et Norman Naimark) se penchent ici sur les différents conflits du XXe siècle, dans le monde entier. Pour la première fois, ils tracent l'histoire de cette violence particulière, en soulignent la complexité et l'ampleur, présentent la diversité des situations, les conséquences sociales et politiques, mais aussi intimes et émotionnelles.
Brillant et singulier. Derrière ce titre mystérieux se cachent sept histoires passionnantes, sept voyages à travers le globe, que Timothy Brook déroule à partir de six tableaux de Vermeer et une faïence. Éminent sinologue s'offrant une incursion dans la Hollande de l'Âge d'or, Brook nous convie en effet à une autre lecture des oeuvres de Vermeer. Non pas celle d'un historien d'art qui s'attacherait à l'usage de la lumière ou de la couleur, mais bien celle d'un historien qui focalise son attention sur un détail, un objet, une figure, autant de portes qu'il ouvre sur le vaste monde en mutation du xviie siècle, nous dévoilant l'ampleur des échanges culturels et commerciaux entre Est et Ouest, qui furent l'amorce de notre mondialisation actuelle. Ainsi, une simple jatte de fruits dans La Liseuse à la fenêtre (Dresde, Gemäldegalerie) nous entraîne sur les routes du commerce maritime de la fameuse porcelaine bleue et blanche en provenance de Chine, tandis qu'un somptueux chapeau de feutre dans L'Officier et la jeune fille riant (New York, Frick Collection) nous mène au Canada, jusqu'aux fourrures de castor que Samuel Champlain soutire à ses alliés hurons.
Au XVIIe siècle, en Europe, le pouvoir c'est la guerre : de la guerre de Trente Ans à la guerre de Succession d'Espagne, la violence s'exerce le plus souvent au nom du roi et c'est par la guerre que se manifeste spectaculairement le pouvoir de puissance et de mort de l'État. L'étude de Joël Cornette sur cet aspect méconnu du siècle de Louis XIV a fait date, en même temps qu'elle constitue une réflexion magistrale sur la guerre au coeur du politique. Nouvelle édition.
Cet écrit majeur a renouvelé la façon de penser les dominations coloniales. Plutôt que de raconter les colonisations d'un seul point de vue (celui de la métropole ou celui de la colonie devenue indépendante), Ann Laura Stoler et Frederick Cooper proposent en effet de les englober dans une histoire des empires qui permet d'étudier ensemble, dans leurs interactions réciproques, les dominants et les dominés. Les colonies n'étaient pas des espaces vierges qu'il suffisait de modeler à l'image de l'Europe ou d'exploiter selon ses intérêts ou ses désirs ; et les Etats européens n'étaient pas des entités autonomes qui, à un moment de leur histoire, se sont projetés outre-mer. Les unes et les autres se sont mutuellement construits. Un livre capital pour tous ceux que passionnent les sociétés coloniales.
Qui étaient les Celtes ? Des barbares grossiers que Rome a convertis, par le glaive d'abord, par la persuasion ensuite, à la civilisation ? Ou bien une aristocratie militaire brillante, conduite par des chefs spirituels, les druides, détenteurs de la plus haute initiation, et que Rome a délibérément détruite ? Les Celtes apparaissent enfin ici pour ce qu'ils furent réellement : des peuples différents, ayant sur la religion, la société, l'Etat, des conceptions inconciliables avec celles de la Rome antique sur lesquelles s'est fondée l'Europe médiévale et moderne. Mieux : ce sont les Celtes d'Irlande qui, profondément et sincèrement christianisés, ont sauvé la culture classique du néant des temps mérovingiens. Nouvelle édition, revue et corrigée, d'un ouvrage devenu un classique de l'histoire celte.
Ambitieuse, passionnante, parfois effrayante, voici retracée l'épopée de l'humanité sur trois millions d'années, une histoire globale des interactions humain-nature qui raconte comment nous avons modifié notre milieu et comment celui-ci nous a transformés en retour. Et demain ? Continuerons-nous de subir les effets pervers de nos modes de vie, comme les Aamjiwnaang du Canada qui enfantent deux fois moins de garçons que de filles à cause des rejets toxiques des usines voisines ? Nous métamorphoserons-nous en dieux ou en mutants ? Ou nous efforcerons-nous de penser une économie et une écologie durables, comme les Bishnoïs plantant inlassablement des arbres pour lutter contre l'érosion ? La conclusion nous appartient.
Directeur d'ouvrage Sophie Bajard.
C'est en entendant le franc-parler du pape François, écho des accents virulents de ses prédécesseurs du Moyen Âge, qu'Alessandro Barbero a entrepris ce voyage à travers la parole pontificale du XIe siècle à nos jours. Révélatrices de la personnalité de chaque pape, ces petites phrases ont surpris, ému, parfois scandalisé, la communauté des catholiques, et souvent bien au-delà. Ainsi, en 1239, Grégoire IX n'hésite pas, dans sa lettre d'excommunication visant l'empereur Frédéric II, à le comparer à la bête velue de l'Apocalypse et instaure durant tout le Moyen Âge la primauté de l'Église sur les rois de ce monde. En 1891, en pleine exploitation des travailleurs et lutte des classes, Léon XIII parle de la réalité de la « question ouvrière » et appelle les patrons à ne pas trop rechercher le « culte du profit ». En 1963, prônant la coexistence pacifique entre États, Jean XXIII réaffirme les concepts de dignité de la personne humaine et de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Autant de pierres d'angle qui contribuèrent à faire entendre la voix pontificale dans le grand concert des nations.